Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Lecce] Opération Nottetempo : La Cour de cassation annule la condamnation pour association subversive

Le 14 novembre 2014, les juges de la 5e Cour de Cassation ont annulé, avec renvoi à la Cour d’Appel de Tarante (pour sa compétence territoriale), la condamnation pour association subversive contre 12 anarchistes de Lecce inculpés en 2005 dans le cadre de l’opération Nottetempo. Les faits spécifiques sont tous prescrits.

 

En première instance, l’accusation d’association subversive (article 270bis) avait été reformulée en association de malfaiteurs (article 416) contre seulement quatre inculpés, et huit avaient été acquittés. Puis en seconde instance, en 2010, la Cour d’appel de Lecce avait rendu le sentence de condamnation pour tous les inculpés pour association subversive simple (article 270). [voir ici]
Quand les motifs de la Cassation seront disponibles, on pourra savoir à quel sujet la Cour de Tarante est appelée à s’exprimer.

Pour rappel, l’accusation d’association et les divers « délits » spécifiques contestés (incitation à la délinquance et manifestations non-autorisées ; diffamation ; incendie de quelques distributeurs de billets de la Banca Intesa, de la porte de la cathédrale de Lecce et contre le logement du prêtre Cesare Lodeserto ; dégradation des distributeurs de quelques stations essence Esso) étaient liés aux luttes en cours contre le centre de rétention « Regina Pacis » de San Foca (province de Lecce) et contre la guerre en Iraq.

Quelques-uns des inculpés

[Traduit de l’italien par leurs soins de Informa-azione.]

 

On pourra relire à propos de la lutte contre le CPT ( ex-cie ) Regina Pacis les bulletins Tempi di guerra, A ceux qui ne sont pas resté au chaud pendant la tempete  et le livre  » les indesirables » dont on peut lire l’intro en ligne.

 

[MàJ][Grèce] Grève de la faim suite à la mort d’un retenu au centre d’Amygdaleza

18 novembre 2014

Des centaines de personnes enfermées au centre de rétention d’Amygdaleza en Grèce ont commencé une grève de la faim suite à la mort de Mohamed Asfak le 6 novembre. Passé à tabac par les flics en juin dernier dans le centre de Corinthe, il n’avait reçu aucun soin malgré ses problèmes respiratoires.

Depuis le début de la grève de la faim,  les flics semblent empêcher les contacts entre les retenus et l’extérieur.

Le 3 novembre commençait le procès des personnes accusées suite à la révolte qui a eu lieu dans le centre en août 2013.

 

En aout dernier, les flics français ont tué Abdelhak Goradia dans le fourgon qui l’emmenait du centre de rétention de Vincennes à l’aéroport où il devait être expulsé.
Ici et ailleurs la taule et les frontières tuent, mort à l’Etat !

d’après hurriya

 Mise à jour 20 novembre 2014

La grève de la faim a commencé le 17 novembre. Les retenus protestent contre la durée de rétention (qui peut aller au delà des 18 mois maximum préconisés par l’UE), l’enfermement des mineurs, et les conditions dans le centre qui ont provoqué récemment la mort de Mohamed Asfak et d’une autre personne. Mohamed a supplié les flics de l’emmener à l’hôpital pendant quinze jours avant de tomber dans le coma. Les flics répondaient « crève, on s’en fout ». Quelques jours plus tard ils laissent mourir un autre retenu par manque de soins médicaux.

« Ils nous cloîtrent comme des moutons et ne s’intéressent plus à nous (…) »

« Certaines personnes sont détenues pendant 26 mois »

« Quand on dit « j’ai mal à l’estomac » ils répondent « j’ai mal aux couilles »  »

« On se battra jusqu’à la liberté »

Hier, troisième jour de grève de la faim, quinze retenus ont été transférés à l’hôpital après avoir perdu connaissance.

 

Déclaration d’un retenu d’Amygdaleza :
« Représentant les réfugiés détenus en Grèce et spécialement à  Athènes (Amygdaleza), je prends l’initiative de vous écrire à propos du comportement des policiers envers nous les migrants. Il y a plein de réfugiés qui sont déjà détenus depuis plus de deux ans et qui ne sont toujours pas libérés. Ils sont traités d’une manière inhumaine. Il y a beaucoup de personnes malades parmi nous qui ne reçoivent aucun soin médical, qui ne sont pas emmenées à l’hôpital, pas même les personnes âgées qui ont entre 50 et 70 ans.

Muhammad Asfaq, Pakistanais, est mort jeudi 11 novembre à Menidi (nom donné au centre d’Amygdaleza par les retenus). Il avait 25 ans et était détenu depuis 2 ans. La cause de sa mort était une maladie dont il n’a pas été soigné. Il n’a pas été emmené à l’hôpital. Il n’a pas reçu de premiers secours au moment où il en avait besoin, au contraire il  a été laissé pendant deux heures étendu sur le sol jusqu’à ce que l’ambulance arrive. Il est mort dans l’ambulance.

Il y a à peu près 1500 réfugiés et migrants à Menidi . Parmi eux il y a beaucoup de personnes malades qui ne reçoivent aucun traitement. Les malades mentaux ne reçoivent aucun soin non plus. C’est même illégal de les enfermer. Il y a aussi beaucoup de racisme de la part de la police, qui conduit même à des mauvais traitements comme des tabassages.

Le médecin dans le centre de rétention ne peut souvent pas s’occuper des cas sévères, il demande donc à la police que les personnes malades soient transférées à l’hôpital. Même si la police ne nous transfère jamais à l’hôpital. Nous n’avons pas assez de médicaments ici et nous manquons de beaucoup de choses nécessaires quotidiennement dans un centre de rétention de masse, telles que des produits ménagers et d’hygiène.

Même si nous voulons retourner dans notre pays d’origine, il faut plus de six mois pour obtenir les documents requis.

Nous menons souvent des grèves de la faim pendant trois jours, mais sans résultat. Désormais nous sommes en grève de la faim jusqu’à ce que quelque chose change.

Nous vous demandons de nous aider, vous qui êtes dehors. Aidez-nous à nous battre pour notre liberté.

Merci

S.K. – détenu à Amygdaleza
17/11/2014

traduit librement de infomobile

 

15 novembre 2014 Compte rendu de l’appel à mobilisation

17 novembre 2014

Un appel à mobilisation devant les centres de rétention à l’initiative du groupe information rétention de Calais était lancé pour samedi dernier.

Plusieurs groupes y ont répondu dans différentes villes.

A Calais,  une soixantaine de manifestant-e-s se sont retrouvé-e-s devant le centre de rétention de Coquelles. Au son de la sono, de la samba, et de slogans tels que « Brique par brique, mur pas mur, nous détruirons toutes les prisons », ils protestaient contre l’enfermement et les expulsions de sans papiers. Les flics étaient présents en masse, une dizaine de fourgons de CRS étaient garés sur un parking à côté.

A Rennes un parloir sauvage s’est déroulé au centre de rétention de Saint-Jacques. Les solidaires ont amené des escabeaux pour communiquer avec les retenus par dessus les bâches installées sur les grilles du centre.

A Sète,  un rassemblement d’une quarantaine de personnes s’est tenu devant le centre. Des slogans en solidarité avec les retenus et d’autres reliant les violences policières et l’enfermement des migrant-e-s ont été lancés. Il y avait une forte présence des flics.

A Lyon, un millier de personnes accompagné d’une batucada a défilé dans les rues contre les expulsions et pour le droit au logement des enfants étrangers à la rue.

A priori des rassemblements se sont également tenus devant les centres de rétention du Canet à Marseille et de Cornebarrieu à Toulouse.

 

Feu aux frontières !

[Athènes] Attaque solidaire avec les inculpés de la révolte d’Amygdaleza

Athènes : Attaque d’un fournisseur des centres de rétention

athenes oct14

Les camps de concentration pour migrant-e-s sont peut-être l’exemple le plus évident du totalitarisme étatique et de la fascisation de la société que nous vivons ces temps-ci. C’est l’imposition de l’État d’urgence contre les strates sociales les plus vulnérables, sur les migrant-e-s économiques appauvri-e-s, les réfugié-e-s, nos frères et sœurs de classe. Certains voient dans cette situation une opportunité de s’enrichir, comme c’est le cas de Kostas Tzironis, propriétaire d’une entreprise pourvoyeuse de produits de nettoyage dans les camps de concentration de migrant-e-s. Hier soir, le 31 octobre, nous avons rendu visite au magasin de cette canaille dans la rue Ious, à Petralona, pour une rapide redécoration.

Toutes les ordures de ce genre auront affaire à nous

Solidarité avec les migrant-e-s qui se sont rebellé-e-s l’an dernier dans le centre de rétention d’Amygdaleza et qui passent en procès ce lundi 3 novembre pour cette raison.

Des anarchistes

Repris de Contrainfo

[Berlin] La lutte des réfugiés de l’école Gerhart-Hauptmann reprend suite à une nouvelle menace d’expulsion

Des nouvelles de l’occupation de l’école Gerhart-Hauptmann à Berlin. Depuis les menaces et tentatives d’expulsion cet été une quarantiane de réfugié.e.s occupent toujours l’école qui est cependant gardiénée par des vigiles employés par la mairie de Berlin. La mairie a annoncé depuis plusieurs semaines que les occupant.e.s restants seraient expulsés. Prévue pour le 31 octobre, l’expulsion a été pour l’instant annulée. Les luttes des réfugié.e.s en Allemagne continue : manifestations, occupations, soirées et actions de solidarité.

Pour suivre les infos que l’on a publié sur ce blog (sur les luttes des réfugié.e.s et l’occupation de l’école de la Ohlauer Strasse), voir ici.

berlin

Ces derniers jours : (Traduit par Le chat noir émeutier)

Empêchons l’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann : appel au sabotage !

Nous restons tous !

La mairie de Friedrichshain-Kreuzberg veut dans ces prochains jours expulser l’école Gerhart Hauptmann pour la deuxième fois. Toutes les promesses et accords avec lesfugiés en lutte ont été brisées par les politiciens. Au lieu de cela, ces crapules leur offrent un coupon d’hébergement pendant quatre semaines. “Ensuite, ils peuvent organiser leur retour dans le calme” a dit la maire du quartier Monika Hermann (les verts).

Les réfugiés s’opposent aux méthodes racistes de la politique du Sénat de Berlin et de la municipalité et ne veulent pas faire face à de tels accords cyniques. Ils comptent toujours maintenir l’école occupée.

Une tentative d’expulsion renouvelé semble imminente, comme il a déjà été tenté durant l’été de cette année. Les réfugiés ont combattu amèrement à ce moment-là et ont été soutenus par de nombreuses personnes dans la rue.

Nous appelons tout le monde (voisins, lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs…) à soutenir cette fois aussi les réfugiés dans l’optique d’empêcher l’expulsion.

Par conséquent, il est important que nous discutons, que nous nous organisons et réfléchissons tou-te-s déjà avant avec nos amis et amies à la façon dont nous pouvons saboter et empêcher efficacement l’expulsion. […]

L’imagination va au-delà des frontières ! Enrayons la politique raciste ! S’ils tentent d’expulser l’école, nous saboterons son bon déroulement dans les rues et les bureaux politiques de cette ville !

Ensemble, nous sommes fort-es ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! Voisins unis contre le racisme !

PS: S’il vous plaît, diffusez cet appel sur tous les réseaux possibles ! Traduit librement de linksunten, 3 novembre 2014

 

La nuit du 3 novembre, le bureau de quartier  du groupe des Verts à Schöneberg-Tempelhof a été marqué avec de la peinture. « Les verts ont montré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils veulent détruire la lutte des réfugiés auto-organisés (O-platz, l’école de la rue Ohlauer, la Gürtelstrasse, Cuvrybrache). Nous exprimons notre solidarité avec les réfugiés et les personnes expulsées de force à Berlin et partout dans le monde ! »

Dans la soirée du 3 novembre 2014, un sit-in a eu lieu devant la rue Ohlauer. Il a été expulsé par la police.

L’expulsion prévue ce vendredi 31 octobre 2014 a été annulée, les autorités préférant pousser les réfugiés à accepter la solution de relogement qui leur ont proposé (et ce, juste après les avoir bernés une énième fois et annoncé leur expulsion dans la presse…). La mairie mise sur le fait de négocier la paix sociale. Car une expulsion signifierait beaucoup d’agitation dans la ville (et la mairie de Kreuzberg n’a pas oublié les attaques et sabotages qui avait riposté à l’occupation policière du quartier et à la tentative d’expulsion du squat durant l’été dernier. Il semblerait donc que les appels à la résistance et la volonté des 45 occupants restants de rester unis, solidaires et de résister physiquement en cas d’expulsion ait fait reculer les politiques locaux.

Ce jeudi 30 octobre 2014, un article d’Indymedia Linksunten évoque la volonté des autorités locales de Berlin d’expulser les migrants de l’école occupée Gerhart-Hauptmann située Ohlauer Strasse. Les flics ont annoncé ce même jour d’ériger une « zone à risque » autour de l’école à partir de 6h du matin. L’expulsion serait prévue pour le vendredi 31 octobre 2014.

La veille, de nombreuses forces policières ont pris d’assaut le quartier de Kreuzberg en vue de l’expulsion.

Sans surprise, le dialogue avec le pouvoir initié par une partie des occupants ayant échoué  – en l’occurrence un accord signé il y a plusieurs mois pour un relogement des demandeurs d’asile dans certaines conditions (rester ensemble par exemple) qui a été rompu récemment – a pu une nouvelle fois montrer à tous qu’il n’y rien à demander à l’Etat et ses représentants. En échange (donc en guise de foutage de gueule), la municipalité leur a proposé un bon d’hébergement d’un mois en auberge de jeunesse).

Des appels à actions décentralisées, à se tenir informer et se rendre sur place pour enrayer l’expulsion ont été lancés.

Sans attendre, on apprend que le bureau des verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:

« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école. Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper ! Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […] Pour une vie auto-déterminée ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »

Dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.

Frontex, triton et la coopération, les nouvelles idées de l’union européenne pour renforcer la guerre aux migrant.e.s en Méditérranée -et pas que

15 octobre 2014. Dans les mois qui viennent, l’Union européenne (UE) a prévu la mise en place de plusieurs nouvelles mesures visant à renforcer la guerre contre les migrant.e.s qu’elle mène depuis des années. Ces mesures sont -entre autres- le résultat de plusieurs mois de travail de la « task force pour la Méditerranée » mise en place après les naufrages d’octobre 2013. L’UE veut faire face aux nouvelles routes empruntées par les migrant.e.s pour se rendre en Europe et renforcer le contrôle à des « points stratégiques » : les frontières grecque et bulgare avec la Turquie, la frontière ukrainienne, ce qu’ils appellent « la route de la soie » (Chine, Inde, Pakistan, Afghanistan) et enfin la Méditerranée.

L’opération de contrôle Mos Maiorum qui se déroule actuellement dans toute l’Europe va leur permettre de récolter des données sur les routes migratoires, les pays de départ et d’origine des migrant.e.s, les points de passage et d’arrivée en Europe, sur les moyens empruntés, etc. Le renouvellement annoncé de cette opération tous les six mois a pour objectif d’en suivre les évolutions et d’adapter en fonction une politique de contrôle et de répression. Les États européens cherchent à tout prix à fermer l’accès de la forteresse pour celles et ceux qui n’ont pas accès au système de visa.

La stratégie à venir de l’UE repose sur trois axes, mais ne fait que consolider ou étendre des dispositifs déjà existants :

Renforcer l’externalisation de la politique migratoire européenne : la coopération avec un certain nombre de pays, principalement en Afrique, va être soit consolidée (s’il existe déjà des accords de coopération avec des pays de l’UE ou directement avec l’UE) soit mise en place. En tout 21 pays vont potentiellement devenir les « gendarmes de l’Europe » et les objectifs sont divers : empêcher les bateaux de partir d’Égypte, de Tunisie et de Libye, empêcher les migrant.e.s d’atteindre ces pays ainsi que l’Éthiopie et le Niger, obtenir un accord de réadmission avec la Turquie pour y expulser celles et ceux qui y auraient laissé leurs empreintes, ouvrir des camps de réfugiés gérés par le HCR au Soudan, en Éthiopie, en Érythrée, en Somalie, etc. visant à contraindre de gré ou de faim les réfugié.e.s à rester sur place, entamer un dialogue avec le Liban, la Jordanie et l’Irak. Il est aussi question de multiplier les expulsions communes par charter européen sous la coordination de Frontex, les programmes d’assistance au « retour volontaire ». Enfin l’UE veut persuader les pays du Maghreb de participer au programme de surveillance maritime Seahorse Mediterraneo dont le but est d’intercepter, en amont, les personnes qui tentent de franchir les frontières européennes en intensifiant le contrôle des côtes et des territoires du nord de l’Afrique au moyen d’outils de haute technologie. Un programme similaire existe depuis 2006 en Atlantique (Seahorse Atlantico) auquel participe le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Cap Vert, la Guinée Bissau, l’Espagne et le Portugal.

Tous ces objectifs œuvrent dans le même sens : que les migrant.e.s soient stoppé.e.s avant d’atteindre les rives sud de la Méditerranée et reléguer le contrôle et la gestion des migrations à certains pays d’Afrique en échange de moyens financiers, matériels et d’accords de coopération économique. Les frontières de l’Europe sont repoussées toujours plus loin.

– Renforcer l’agence européenne Frontex et le contrôle en Méditerranée, notamment avec l’opération Triton (Frontex Plus). Le second grand axe concerne l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures, Frontex.

Depuis sa création en 2004 elle multiplie les opérations maritimes, terrestres et aériennes à l’aide de moyens de haute technologie (radars mobiles, caméras thermiques, détecteurs de battements de cœur, drones), d’équipements militaires et de moyens humains toujours plus importants. Le matériel et les militaires sont mis à disposition de Frontex par les États membres. Frontex dispose également d’un budget annuel de plusieurs dizaines de millions d’euros (19 millions en 2006, 89 millions en 201, 93 millions en 2013, 89 millions en 2014) dont une grande partie est consacrée exclusivement à la surveillance des frontières. Une augmentation du budget est prévue pour 2015.

Depuis 2011, Frontex a la possibilité d’acquérir ou de louer par crédit-bail ses propres équipements (navires, hélicoptères, etc.) ou de les acheter en copropriété avec un État-membre. Dans cet objectif, Frontex participe à de nombreuses rencontres avec des professionnels de l’armement, de l’aéronautique et des technologies avancées, des centres de recherche et des agences policières et judiciaires internationales. Ainsi c’est un tremplin pour les vendeurs d’armes et les développeurs de technologie (Aerovision, Thalès, Israel Aerospace Industry, etc.). Frontex gagne en autonomie et tisse un large réseau de marchands de mort.

En décembre 2013 l’UE lance le « système européen de surveillance des frontières » EUROSUR. C’est Frontex qui en assure le fonctionnement et il permet à tous les États participants d’échanger en temps réel des images et des données recueillies via plusieurs outils de surveillance (satellites, hélicoptères, drones, systèmes de comptes rendus des navires…) sur les frontières maritimes, terrestres et aériennes de l’Europe, avec une priorité mise sur la frontière méditerranéenne. EUROSUR bénéficie d’un budget de 224 millions d’euros pour la période 2014-2020.

Frontex a également mise sur pied une équipe de gardes frontières européens, « European Border Guard Teams » (fusion entre les RABIT Rapid Borders Intervention Teams et les FJST Frontex Joint Support Teams) et un centre de formation (European Training Scheme) au sein du Collège européen de police (CEPOL).

Au 1er novembre, Frontex lance l’opération Triton (Frontex Plus). Sa zone d’intervention s’étend de la Sicile aux côtes sud de l’Italie en passant par Lampedusa et elle dispose d’un budget de 2,9 million d’euros par mois.

Cette opération s’inscrit dans la liste des nombreuses autres : Hera entre les côtes ouest de l’Afrique et les îles Canaries, Indalo et Minerve entre le Maroc et l’Espagne (Détroit de Gibraltar), Hermès entre la Tunisie, la Libye et Malte, Poséidon au large de la Grèce et de la Turquie, Neptune à la frontière terrestre serbo-croate et serbo-hongroise, Jupiter à la frontière est de l’Europe. Pour l’année 2014 (qui n’est pas finie), Frontex a également organisé 21 vols charters d’expulsion groupée entre plusieurs pays européens.

L’opération Triton a été pensée, dans la suite de l’opération Mare Nostrum vendue comme une opération de sauvetage, pour contrer les futures arrivées sur les côtes européennes des bateaux partant de Tunisie, de Libye et d’Égypte. Les récents naufrages montrent bien que ces opérations n’ont rien de sauvetages, mais servent à cloisonner l’Europe et à intercepter tou.te.s les migrant.e.s en passe de réussir à y poser pied. La guerre technologique et militaire menée par l’Europe, dont Frontex est un parfait chien de garde à la laisse de plus en plus longue, a causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes ces 20 dernières années. Mort de faim et de soif, mort de noyade, tué par les garde côtes ou la police, etc.

Mais le renforcement du contrôle ne viendra jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent migrer. L’Europe crée les conditions de futurs naufrages, rendant les routes de plus en plus longues et dangereuses. Les frontières de l’Europe sont toujours plus contrôlées et meurtrières.

– L’identification et l’enregistrement systématique des migrant.e.s arrivant en Europe. Ce dernier axe vise à empêcher les personnes arrivées dans un premier pays européen de se rendre ensuite dans un autre pays européen pour s’y installer. Pour cela il est demandé aux flics et gardes-frontières de recourir systématiquement à l’identification des personnes et à la prise d’empreinte dès qu’elles ont franchi une frontière extérieure de l’UE de manière « illégale ». La commission européenne appelle les États à prendre des mesures répressive contre celles et ceux qui refuseraient de s’y soumettre.

L’application de cette mesure va permettre aux États de mieux gérer les déplacements au sein de l’Europe et de les limiter. En effet, la convention de Dublin (III) dit que les personnes dont les empreintes ont été prises dans un pays (par exemple lors de leur arrestation en arrivant en Europe) ne peuvent faire de demande d’asile dans un autre pays. De même qu’une demande d’asile ne peut être faite dans plusieurs pays et ne peut être transférée : le pays où elle a été déposée est « responsable » de cette demande. Cela implique par exemple qu’une personne arrêtée en France peut être expulsée en Italie si sa demande d’asile a été faite là-bas. L’extension de cette règle à des pays hors UE permet à l’Europe de se débarrasser des demandeurs d’asile.

Toutes les personnes dont les empreintes et l’identité sont prises sont ensuite fichées dans la base de données EURODAC qui permet l’application de cette règle sur l’asile. Y sont enregistrées toutes les informations sur l’identité et les empreintes des personnes ayant demandé l’asile et des personnes ayant été arrêtées lors du franchissement d’une frontière européenne extérieure. Les empreintes des personnes sans papiers arrêtées sur le territoire européen peuvent être comparées à celles enregistrées.

Les frontières en Europe sont toujours plus présentes. Dans la rue, dans les transports, chaque contrôle d’identité peut aboutir à l’enfermement en centre de rétention et à l’expulsion si l’on n’a pas le bon papier. Chaque point de contrôle matérialise un bout de frontière disséminé dans toute l’Europe.

Le discours dominant vise à renforcer chaque jour un peu plus la haine de l’autre et construit la figure d’un sans papiers ennemi que tout le monde veut voir partir : profiteur, clandestin, terroriste, voleur, etc. Les indésirables qu’il faut éloigner, enfermer, expulser. Cette construction médiatique et politique vise à légitimer la répression de l’État et renforce la séparation et la logique du chacun pour soi. Les patrons savent tirer profit de cette situation et exploitent sans vergogne. La menace du contrôle et de l’expulsion est une politique de terreur qui, mêlée au racisme ambiant, laisse peu de place à la solidarité, à l’entraide et à la lutte.

Pourtant les raisons de se révolter ne manquent pas. S’attaquer aux frontières et aux politiques européennes migratoires peut paraître un combat de titan. Mais lutter contre la machine à expulser, contre les rafles, contre les centres de rétention, construire des initiatives de solidarité avec les migrant.e.s, c’est mettre un pavé dans l’engrenage de la guerre aux migrant.e.s.

À lire un article sur Paris Luttes Infos : Frontex, Europol ou une police européenne en devenir

Des cartes sur les opérations Frontex

Opération Mos Maiorum, bilan

26 octobre 2014

L’opération Mos Maiorum se termine. D’après les informations qu’on a réussi à recueillir, en France la chasse aux migrant-e-s a pris deux formes pendant ces deux dernières semaines :
– Des opérations de contrôle spécifiques à Mos Maiorum, menées par des petites patrouilles de flics, pacifiées, dont le but était uniquement la prise d’informations.
– Des rafles massives comme nous en pond régulièrement le pouvoir, Mos Maiorum ou non, afin d’arrêter et enfermer les gens. Peut-être qu’elles ont été plus fréquentes que d’habitude durant les deux semaines de l’opération, on peut imaginer que la France a raflé gratos grâce aux subventions européennes débloquées pour Mos Maiorum.

Face à ça on a assisté à une mobilisation un peu partout en Europe, au travers de manifs, diffusion de tracts, collages d’affiches, mise en place d’outils communs, échanges de contre-infos. Il est certains que les rafles ne s’arrêteront pas avec Mos Maiorum, mais espérons que les solidarités continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

Feu aux frontières !

22 octobre 2014

– Une manif contre Mos Maiorum était appelée aujourd’hui à 16h à la Gare centrale de Bruxelles.

Des affiches et des tracts contre les rafles sont sortis à Marseille dans différentes langues

21 octobre 2014

– Une opération  de contrôle massive a été déployée à l’extérieur et à l’intérieur de Gare du Nord : 5 fourgons de CRS dont un dans lequel ils faisaient monter les gens pour les contrôler et les fouiller, une patrouille flashball à la main devant la gare, des flics en civil et des petits groupes à l’intérieur.

20 octobre 2014

– 8ème jour de l’opération, des contrôles ont eu lieu autour de la gare de l’Est et ce matin à Porte de Bagnolet autour des chantiers.

En Europe : Italie, Belgique, et mise à jour, la carte des contrôles en Europe.


19 octobre 2014

– En début d’après-midi des flics de la PAF (Police aux Frontières) étaient présents en nombre à Gare du Nord sur trois quais et dans le hall.

– En fin d’après-midi des gendarmes et CRS ont effectué de nombreux contrôles à Barbès.

– A Marseille, un certain nombre de personnes arrêtées durant les trois jours précédents auraient été expulsées vers la Tunisie par bateau hier matin.

                                                                                                                                                             

17 octobre 2014.

– De nouveaux des contrôle à Barbès, Château rouge et aussi vers Stalingrad. De nombreuses personnes sont arrivées au centre de rétention de Vincennes ces derniers jours.

– Jeudi à Hendaye plusieurs contrôles ont eu lieu à la frontière avec l’Espagne, au niveau de la gare et du pont Saint-Jaques, qui relie la France et l’Espagne.

– Mardi, à Bordeaux, des contrôles ont eu lieu place de la victoire, cours de l’Argonne et rive droite


 

16 octobre 2014.

– Important contrôle de papiers dans les rues du quartier Anvers/Montmartre.

– Une nouvelle rafle a eu lieu à Barbès, plusieurs dizaines de personnes embarquées.

Hier en gare du Mans, grosse opération de contrôle au faciès, entrées de la gare et quais.

– Des contrôles ont également été signalés en gare de Portbou et Toulouse.

– Nouvelles traductions en amharique et en kurde


 

15 octobre 2014.

– Cet après midi, les contrôles ont continué à Gare de l’Est entre les couloirs du métro et le hall de la gare. Les flics posaient des questions sur le parcours des gens, notaient puis les laissait repartir, comme à Gare du Nord hier et avant hier.

D’autres contrôles de papiers ont eu lieu, aux stations RER Saint Maur (+ police municipale) et Boissy-Saint-Léger, et dans le 19ème arrondissement, entre Corentin Carriou et 4 Chemins.

!! Tous ces contrôles ne sont pas forcément en lien avec l’opération Mos Maiorum, quand nous en sommes sûr nous le précisons

– Ce matin, contrôle en Gare de l’Est, métro Châtelet et peut être à la gare Montparnasse. (On n’a pas plus de précision s’il s’agit d’opération Mos Maiorum).

– Hier, une grosse opération de police à Barbès : 53 arrestations d’après la rumeur.

– Hier encore, en Gare de Nantes, des contrôles ont eu lieu. Les personnes contrôlées, toutes au faciès, ont été interrogées (Mos Maiorum) sur place puis relâchées.

– À Marseille, plusieurs contrôles dans le quartier de Noailles et enfermements au CRA du Canet.

– Des contrôles ont également eu lieu à Calais.

– Plusieurs outils ont été mis en place au niveau européen :

Une carte interactive des contrôles en cours en Europe où chacun-e peut signaler la présence de flics.

application pour Android : http://download.ushahidi.com/track_download.php?download=android ou iOS : http://download.ushahidi.com/track_download.php?download=ios

Et pour les utilisateurs/trices de twitter, le hashtag #ReportMosMaiorum https://twitter.com/MapMosMaiorum

(les infos sont reportées sur la carte après)

Deux nouvelles traductions de l’affiche sont disponibles en Turc et en Roumain

 


14 octobre 2014. 

Les contrôles ont continué aujourd’hui à Gare du Nord. Dès ce matin des groupes de CRS et de la ferroviaire patrouillaient dans le hall. Un cordon de policiers ferroviaires et de contrôleurs bloquait à nouveau l’accès au train pour Calais, tandis que des CRS étaient positionnés en bout de quai.

En fin d’après midi au métro Porte de Bagnolet des CRS et des contrôleurs étaient présents. Nous n’avons pas plus d’informations mais ils intervenaient apparemment dans le cadre de Mos Maiorum.

Les personnes arrêtées hier à Grenoble n’ont à priori pas été placées en rétention, nous n’avons pas plus de nouvelles.

 


13 octobre 2014. Les contrôles dans le cadre de l’opération Mos Maiorum ont commencé.

Aujourd’hui en fin de journée un contrôle a eu lieu à Gare du Nord : des groupe de flics (PAF, CRS, SNCF) ont patrouillé et contrôlé plusieurs personnes dans le hall de la gare. Ils leur ont posé des questions sur d’où ils venaient, où ils allaient, depuis quand ils étaient en france, etc., et notaient les réponses dans un calepin (pas de formulaire). Les personnes n’ont a priori pas été embarquées (du moins pas celles que les personnes présentes sur place ont vu se faire contrôler). Plusieurs flics étaient aussi postés sur la voie des trains en partance pour Calais avec barrage de contrôleurs à l’accès au train. Ils avaient une réquisition du procureur qui leur permettaient de contrôler dans la gare et aux abords jusqu’à 21h.

Ce matin plusieurs flics étaient présents à la station de RER Saint Michel mais rien ne permet de dire s’il s’agissait de Mos Maiorum, d’une rafle comme il y en a tous les jours dans les transports et les rues ou de l’occupation policière permanente de la ville.

À Grenoble ce midi une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans le quartier de la Gare, menottées puis à priori emmenées au commissariat de Grenoble. Il y a eu nombre de contrôle d’identité au faciès toujours dans la même zone, effectuées par une vingtaine de policiers avec des chiens.

OPPOSONS NOUS AUX CONTRÔLES ET AUX ARRESTATIONS

[Italie] Contre Mos Maiorum nous portons la solidarité dans la rue.

20 octobre 2014. Hurriya reçoit et diffuse :

            
Ce matin à Rome, un petit groupe d’ennemis des frontières s’est baladé durant quelques heures, de la place Vittorio à Torpignattara sillonant les rues, les lieux de passage et les transports publics, laissant des traces sur les murs et discutant avec les gens. Il y a plus de deux semaines que, comme dans d’autres villes, des groupes ou des individus informent sur Moss Maiorum et amènent la solidarité contre les rafles et les expulsions dans la rue avec des diffusions de tracts et des rassemblements.     
            
Demain commencera la deuxième semaine annoncée de la chasse au migrant «Mos Maiorum» mais les rafles et les contrôles représentent déjà le quotidien de la métropole. Se promener dans les quartiers, discuter avec qui l’on rencontre, partager et résoudre les problèmes n’est pas une pratique improvisée, ni la découverte soudaine d’une politique rasciste.
Ces jours-ci ce n’est pas un grand effort que d’imprimer des tracts dans plusieurs langues, d’être présent.e.s dans la rue, de percevoir la militarisation et de montrer de quel côté l’on se situe… Cela permet de visualiser de quelles complicités on dispose dans cette pratique.       
En jettant un oeil aux quelques informations apparues sur les réseaux sociaux ou dans la presse, cette première semaine de l’opération Mos Maiorum nous indique des éléments que l’on peut schématiser comme suit:
– A Trieste et Vintimille le contrôle renforcé des frontières internes à l’Europe est évident. Les bus et les trains sont ratissés. Les déclarations des autorités françaises, suivies par celles de la ligue du nord, sur la nécessité de suspendre le traité de Schengen à cause de « l’incompétence italienne » pour contrôler la frontière sud semblent s’être traduites en un coup de force.             

– De nombreux contrôles dans les zones agricoles où travaillent beaucoup d’exploités ont abouti à des arrestations de travailleurs immigrés. C’est la même chose qui arrive aux travailleurs du sexe, touchés par de véritables raids nocturnes dans leurs quartiers (lieux de travail et de distribution alimentaire).             

– Il y aurait également des contrôles à domicile menés dans plusieurs villes par la police municipale. Dans l’anesthésie ambiante, ce type de contrôles peut sembler moins visible et «moins hostile» qu’un bâtiment investi militairement par les gendarmes/flics/militaires. Dans certains cas, il semblerait que les agents de la municipales demandent des informations sur les habitants de l’immeuble.             

– Dans les principales stations ferroviaires se dressent des checkpoints auxquels on ne prête peut-être même plus attention tant ils font partie de la normalité. Les contrôles sont très fréquents et il se passe la même chose dans les stations de métro.             

– Dans certaines villes les préfectures organisent des contrôles spécifiques de certaines zones à l’aide de checkpoints importants érigés à quelques rues les uns des autres.             

A Rome on signale des rafles à Stazione Ostiense, Stazione Tiburtina, Stazione Termini, zona San Paolo, Porta Maggiore, viale Marconi, Esquilino, via Prenestina et Trastevere.
Certains quartiers où la militarisation totale est favorisée par les comités de citoyens «anti-dégradation» racistes, sont devenus «no-go zones», véritables frontières dans la ville.             
            
Nous relançons l’invitation à signaler la militarisation et les contrôles par SMS à vos ami.e.s ou par #stopraids + #nomdelaville sur les réseaux sociaux.             
            
            
Amenons la solidarité dans la rue.
Empêchons les rafles.             
        

[Calais] Les flics (et leurs amis) manifestent contre l’immigration

13 octobre 2014. Aujourd’hui les flics de Calais sont descendus dans la rue contre les migrant.e.s. Une fois n’est pas coutume, mais cette fois-ci ils manifestaient à l’appel de leur syndicat, Unité SGP Police, affilié à la centrale syndicale Force Ouvrière, pour protester contre « la pression migratoire« . Leur prose est très claire sur leurs intentions : il s’agit d’une manifestation contre les migrant.e.s avec des arguments anti-immigration identique à ceux du groupuscule d’extrême droite « Sauvons Calais », avec une touche de revendication sur les moyens pour sauver les apparences.

Ils dénoncent « la pression migratoire » appellent « tous les citoyens à se rassembler » « pour la survie des emplois et la sécurité des calaisiens » : crise économique (« le flux de migrants entraîne l’économie locale dans une crise sans précédent et les entreprises sont menacées« , « une prévisible délocalisation d’entreprises, une baisse conséquente de l’activité commerçante, une baisse drastique de l’activité portuaire« ), sécurité et délinquance des migrants, problèmes psychiques et sociaux chez les policiers (« Les indicateurs des facteurs psychosociaux, dépressions, divorces, arrêts maladie, attestent du malaise« ), violence des soutiens (« les associations de « No-Borders » qui ont initié la stratégie de l’anonymat pour que les auteurs d’outrages et rebellions ne puissent être identifiés« ), tout y passe.

Ils demandent des « moyens policiers supplémentaires » et « des mesures de la part de la communauté européenne« , dénonçant les « mesurettes » franco-britaniques.

Bien obligés de préciser que « ce rassemblement se veut pacifiste » vu la teneur du propos et les récentes attaques fascistes contre des migrant.e.s (et là), des militant.e.s et des bénévoles, ils appelaient donc à un rassemblement puis à une opération escargot sur la rocade. L’appel était relayé sur des sites d’extrême droite (sauvons calais, jeune nation, etc.).

300 personnes se sont rassemblées ce matin au rond-point du terminal ferry : des flics mais aussi une trentaine de tracteurs agricoles (!!??), des chasseurs (sic) et des « calaisiens ».

Les flics sont là pour défendre les intérêts de ceux qui ont le pouvoir et des riches, et faire filer droit et réprimer tou.te.s celles et ceux qui sortent du rang par nécessité et/ou par choix. Flics et fascistes servent les mêmes intérêts : ceux du capital et de l’État, de la réaction et du chacun pour soi. Cette alliance de fait n’a rien d’étonnant ou de surprenant, c’est le quotidien de toutes celles et ceux qui, à Calais comme ailleurs, subissent leurs attaques. Les migrant.e.s sont de plus en plus confronté.e.s à la violence et les militant.e.s/soutiens sont peu nombreux/ses et ont besoin de bras et de cerveaux supplémentaires.

[Australie] Protestations au centre de rétention de Nauru

octobre 2014

Depuis le 25 août, entre 300 et 500 demandeurs et demandeuses d’asile enfermé-e-s dans le camp des familles du centre de rétention de Nauru se rassemblent chaque soir pour manifester contre leur détention.

La contestation s’est entre temps propagée au camp des hommes. Entre le 4 et le 7 octobre, 90 personnes ont mené une grève de la faim, et une centaine ont tenu un rassemblement aux portes du camp pendant 24 heures.

Le 5 octobre, environ 60 personnes ayant obtenu le statut de réfugié ont manifesté devant les bureaux de l’ONG Save the Children pour protester contre les déclarations de Scott Morrison (ministre de l’immigration) comme quoi l’asso aurait encouragé des demandeurs/euses d’asile à déposer de fausses plaintes et à s’auto-mutiler.

Les retenus montrent qu’illes ne sont pas dupes face aux récentes promesses du gouvernement australien d’améliorer les conditions de détention dans le camp des familles. Pour elles et eux le problème n’est pas les conditions mais bien la détention elle-même, d’une durée illimitée, et ainsi potentiellement à vie. Le 5 octobre illes ont donc refusé et renvoyé la nourriture supplémentaire envoyée à l’occasion de l’Aïd.

Les manifestations ont entraîné la libération des mineur-e-s isolé-e-s enfermé-e-s dans le camp. Le département de l’immigration leur a intimé de ne s’impliquer dans des protestations à l’extérieur.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre leur enfermement !

 

traduit librement de disaccords