Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Sicile] Une révolte au centre pour demandeurs d’asile de Mineo

Lundi 29 décembre 2015, une révolte a éclaté au CARA (centre d’attente pour demandeurs d’asile) de Minéo à côté de Catane en Sicile lorsque les décisions de refus de permis de séjour  de 4 Nigérians qui attendaient depuis plusieurs mois la réponse à leur demande de réfugiés sont tombées.

Plusieurs voitures ont été incendiées, à savoir celles des gestionnaires et collaborateurs au fonctionnement des centres de rétention et centres pour demandeurs d’asile.

Ainsi une panda de la croix rouge et 2 fourgons de la coopérative « maison de la solidarité » qui gère le centre ont été détruits. Un magasin interne au centre a été pillé, notamment pour ses cigarettes, ses cartes téléphoniques et les tickets pour les repas.

Une personne blessée pendant  la révolte a été arrêtée à l’hôpital, accusée d’être le meneur et emprisonnée. Des recherches sont en cours pour en capturer d’autres et les autorités et responsables du centre font appel à la collaboration d’autres Nigérians qui attendent dans le centre la réponse à leur demande d’asile pour identifier les participants à la révolte.

À propos de responsables, la coopérative qui gère le CARA est actuellement mise en cause dans un trafic d’appels d’offre pour obtenir la gestion du centre car pour reprendre une des personnes impliquée dans ce business: « Cette année tout l’argent nous l’avons fait sur les rroms, sur la crise du logement et sur les immigrés, tous les autres secteurs finissent à zéro ».

Le centre d’attente pour demandeurs d’asile de Minéo offre un service qui défie toute concurrence : il garantit aux démocrates de traiter les immigrés en attente en conformité avec le respect de la personne humaine pour seulement 29euros50 par migrant et par jour. Tout ça pour un gain de 97 millions d’euros. Ça vaut pas de fermer les yeux sur 2 petits fourgons brûlés tout ça????

[Turin] Gepsa à Corso Brunelleschi

5 octobre 2014. La gestion du CIE de Corso Brunelleschi par la croix-rouge italienne, après 15 ans d’honorables services touche à sa fin. Le bien fondé ethique des CIE n’est bien entendu nullement remis en cause par cet abandon, la question étant beaucoup plus vénale. L’œuvre constante de destruction des structres de la part des prisonniers, menée encore plus systématiquement ces temps derniers a rendu la gestion des centres de moins en moins rentable. Étant payés en fonction du nombre d’immigré.e.s detenu.e.s par jour, moins il y a d’hommes et de femmes pouvant y être enfermé.e.s moins ils y gagnent. Face au refus de la préfecture d’augmenter le tarif par jour et par tête la croix-rouge a donc décidé que l’affaire n’était plus assez juteuse. Depuis le dernier contrat de trois ans/triennal, expiré en avril dernier, le CIE est resté officiellement entre les mains de la croix-rouge jusqu’à il y a quelques jours suite à une série de reports, juste le temps d’achever toute la paperasserie nécessaire à la passation de pouvoir.

Le 22 septembre la préfecture de Turin a annoncé que, pour la modique somme de 37,86 euros par jour et par détenu hors TVA, le nouveau directeur du CIE de Turin est le groupement temporaire d’entreprises composé de GEPSA et de l’association culturelle ACUARINTO, unique concurrent à avoir participé à l’appel d’offre.

Si pour le moment c’est encore le personnel de la croix-rouge qui aide la police dans le centre de Corso Brunelleschi on ne les y verra plus très longtemps car GEPSA s’y implique pleinement. Après Via Corelli à Milan et Corso Brunelleschi à Turin l’hypothèse que Gepsa puisse  devenir, à l’avenir, l’unique gestionnaire des CIE en Italie semble prendre lentement consistance.
Si vous voulez en savoir plus et au cas où vous ne l’auriez pas encore lu nous vous conseillons un article publié il y a quelques semaines.

Traduit de macerie

Le 02 octobre dans la soirée une vingtaine de solidaires avec les sans papiers se sont rassemblées devant le CIE de Corso Brunelleschi. Des échanges de cris ont eu lieu des deux côtés du mur. Des personnes ont été contrôlées à la fin du rassemblement malgré les tentatvies pour empêcher les flics de faire leur sale boulot. Plusieurs ont été emmenés au commissariat et sont ressorties plus tard dans la soirée après s’etre vu remettre des denunce.

[Melilla] Nouvelle tentative de passage de la frontière

12 août 2014. 900 personnes ont tenté de franchir la frontière de barbelés et lames de rasoir qui à Melilla, enclave espagnole au Maroc.

Un premier groupe de 700 personnes a tenté sa chance puis un second de 200 personnes en deux points différents. Seulement une trentaine de personne a réussi à passer tandis que 50 autres sont restées bloqués en haut des grilles pendant plusieurs heures pour ne pas tomber entre les mains des flics.

Le même jour, sur la côte atlantique sud de l’Espagne, plus de 900 migrant.e.s dans différents bateaux ont été intercepté.e.s par la guardia civil et la croix-rouge, armés de gants et de masques. Ils/elles ont été enfermé.e.s dans deux gymnases réquisitionnés pour l’occasion.

Abajo los muros y las fronteras !

[Turin] Rassemblement au CIE

27 juillet 2014. Après les incendies des derniers jours, dans le CIE de corso Brunelleschi seulement 3 sections, la violette, la bleue et la blanche, fonctionnent partiellement. Dans l’attente que soient fini les travaux de restructuration commencés à la hâte au lendemain des révoltes, il y a dans le centre aujourd’hui une trentaine de retenus. Dans les derniers jours deux mecs ont été libérés tandis que trois ont été expulsés. Pour ce qui concerne les cinq arrêtés il semble qu’ils aient été ramenés au CIE, vu que les délits desquels ils sont accusés ne permettent pas l’incarcération en prison. En toute probabilité ils pourront donc entendre la solidarité du rassemblement de Dimanche 27 juillet à 19 heures.

 

Le CIE de Turin est quasiment détruit.

Des 6 sections seulement 3 fonctionnent actuellement, le reste a été brûlé durant les révoltes de mars. Dans le reste de l’Italie aucun CIE n’est entier. il en reste seulement 5 partiellement en fonctionnement. Les autres centres sont restés fermés par les mêmes détenus, les quels, fatigués t’attendre et chargés de rage, ont décidé de tout brûler. Pour pouvoir etre dehors de nouveau. Pour que plus personne ne finisse dedans.

Dans nos quartier la police tourne à la chasse aux sans papiers en tentant de soustraire quelqu’un, peut-être un ami ou un parrent, où quelqu’un que nous sommes habitués à rencontrer dans le quartier. Mais quand le CIE ne fonctionne plus, les rafles et les contrôles deviennents moins fréquente et la présence de la police est moins pressante, restant néanmoins enrageante. Quand le CIE est détruit ils ne peuvent plus enfermer nos amis. Quand il n’est plus on commence à mieux respirer. La machine à expulser s’enlise et ralenti.

Nous nous trouvons aujourd’hui dans une phase de restructuration. Certains centres, fermés par le feu des révoltes, sont proches de la réouverture. ceux encore ouverts sont rénovés. La gestion est entre les mains des habituels habitués comme la Croix Rouge; Aquarinto, Auxilium. Mais de nouveaux venus, qui senti l’affaire, apparaissent sur la scène ( comme la GEPSA, société française spécialisé dans les prisons privées, qui s’occupera de la sécurité interne du CIE de Milan). Le gouvernement préannonce des réformes comme la réduction des temps de détention espérant ainsi faire taire la rage des retenus et rendre les centres plus gouvernable.

De toute façon, si d’un côté des changements et des restructuration sont en perspectives, de l’autre la lutte des détenus dans le centre ne s’arrête pas. Il y a quelques jours, à Ponte Galeria les détenus ont tenté l’évasion, enfermant les flics dans les sections. La tentative n’a pas eu de fin heureuse mais a démontré à tous les retenus que se rebeller est possible. A Trapani cela c’est mieux passé : une tentative d’évasion collective à permit à quatre personnes de s’enfuir.

Il est important d’être solidaires des détenus, de soutenir leur lutte et l’amener en dehors de ces murs, attaquant les diverses ramification du système des CIE.

Il est important d’apporter notre chaleur et notre solidarité aux peu de retenus qui sont encore enfermés dans le CIE de Turin et crier fort que les CIE se ferment avec le feu des révoltes.

Dimanche 27 juillet, 19heures Rassemblement au CIE
Corso Brunelleschi angolo via Monginevro

traduit de macerie

[Turin] Sur le toit

19 juillet 2014. Un retenu du CIE de Corso Brunelleschi est monté dans l’après-midi sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement. Rapidement la situation dans le centre s’est tendue, une partie des retenus ont commencé à s’unir comme ils pouvaient à sa protestation et certains ont menacé de brûler des matelas. Après quelques heures, police et croix-rouge sont intervenus et faire redescendre la personne montée sur le toit.
Dans la soirée, un groupe de solidaires, est allé saluer les retenus du centre.
Traduit de Macerie

[Italie] Rénovations dans les CIE

4 juillet 2014. 2013 a été une année caractérisée par de nombreuses révoltes et protestations à l’intérieur des CIE de toute l’Italie qui ont menacé et impacté la machine à expulser. Faisons une brève chronologie : en mars et novembre ont été fermés, formellement par le ministère de l’intérieur, les centres de Bologne et de Modène, et en août c’est au tour de celui de Crotone ; tandis qu’à la fin de l’année le feu mis par les retenus a fait fermer les portes des CIE de Milan et de Gradisca di Isonzo. Sans compter les nombreuses chambres et bâtiments détruits, totalement ou en partie, dans les quelques centres, cinq, qui fonctionnent toujours.

Les politiciens de tout bord, pour satisfaire l’opinion publique, ont fait de nombreuses déclarations lors desquelles ils soutenaient l’illégitimité des CIE et dénonçaient les abus qui se perpétuent en leur sein. C’était tous en cœur qu’ils appelaient à la fermeture définitive des centres.

Comme nous avions déjà eu l’occasion de l’analyser, une crise du dispositif répressif est suivit d’une restructuration, il en est donc ainsi.

Les centres ne vont pas fermer, ils vont rouvrir et ce sera pire qu’avant selon toute vraisemblance. D’une part, nous avons les nouvelles qui nous arrivent de ceux encore ouvert, où, après une période où il semblait qu’il n’y avait pas de sous ou de volonté de restructurer les parties détruites par les incendies, maintenant les travaux ont commencé. À Turin par exemple, après des mois passés avec seulement deux ou trois parties encore ouvertes sur les six, des travaux de rénovation ont commencé pour restaurer entièrement le centre. D’autre part, les CIE qui ont été fermés ont déjà presque tous été reconstruits. Bologne il y a déjà quelques mois, Milan et Gradisca plus récemment. Avec des nouveautés inquiétantes.

À Milan, le centre sera géré par une société française, Gespa, assistée de la coopérative sicilienne Acuarinto. Bien que la coopérative s’occupera de la gestion des retenus, la Gespa, forte de son expérience en France (la société gère certaines sections des prisons françaises), aura la tâche d’assurer la sécurité à l’intérieur du centre. Cela signifie en termes pratiques que se formera une escouade de para-geôliers, comme nous le verrons dans les prochains mois et comme le verrons surtout les « hôtes » de cette structure, pour le moment fermée et vide, mais, avec l’achèvement des travaux, sans doute en phase de réouverture.

Il y a quelques jours un quotidien local a donné la nouvelle que des travaux de rénovation ont également commencé au CIE de Gradisca di Isonzo. Malgré les paroles prononcées il y a quelques mois par Alfano (ministre de l’intérieur), le centre pourrait rouvrir ses portes d’ici l’année prochaine. Connecting People, qui gérait le centre avant sa fermeture et qui gère toujours celui de Bari, pourrait bien reprendre le contrôle de la structure et le revenu qui en découle. Même si quelques voix donnent comme probables aussi l’arrivée de Gepsa.

Maintenant que le ministre de l’intérieur a déclaré que la fermeture des centres était impensable, il pense à la façon dont il pourrait en changer la gestion pour éviter les révoltes et les évasions, suivant les indications données dans un rapport fait il y a quelques temps qui préconise un entrepreneur unique pour gérer les centres de tout le pays. On se demande qui, de la Croix-rouge qui gère les centres de Turin et Trapani et gérait celui de Milan, de la coopérative Auxilium qui gère ceux de Rome et de Caltanissetta et du consortium Connecting People aura l’occasion de remporter cette offre millionnaire.

Traduit approximativement de Macerie

[Drôme] Trois véhicules de la croix-rouge en feu

22 juin 2014.

Pour des infos sur le rôle de la Croix-Rouge dans la machine à expulser, on peut lire la brochure ici  » La Croix-Rouge collabore aux expulsions. Autour de quelques vautours de la machine à expulser #1« .

la presse via cettesemaine

[Trapani] évasion et répression

27 juin 2014. Dans la soirée seize détenus du CIE de Trapani, profitant de l’ouverture du portail durant les opérations de livraison, se sont échappés de leur section. Après une course-poursuite et quelques bousculades avec la croix rouge et les policiers, cinq ont réussi à rejoindre les grillages et à les escalader.

Peu de temps après l’un des évadés, qui se cachait dans la zone adjacente au CIE, a été identifié et arrêté par la police. Lui et trois autres des ses compagnons d’échappée, arrêtés eux dans le centre, ont été retenus toute la nuit au commisariat puis jugés le lendemain matin pour blessures à agent et dégradations (apparemment une des portes de la structure). Le procès a finalement été reporté.

traduit de macerie

[Melilla] Un des assauts les plus massif depuis 2005

28 mai 2014. À l’aube une nouvelle tentative de passage de la frontière a eu lieu zone de Barrio Chino, Melilla. Plus de 1000 personnes, en plusieurs vagues, se sont lancés à l’assaut des trois rangées de grillages et barbelés et 500 d’entre-elles ont réussi à passer. Une partie du triple grillage a été renversée. Scène de liesse de ceux/celles qui sont passé-e-s qui ont ensuite été emmené-e-s au CETI (« centre d’accueil » où les migrant-e-s doivent pointer pour recevoir à manger et de quoi dormir et se laver et où leur dossier est examiné par la préfecture qui ensuite fceti melillaait le tri entre ceux/celles qui vont rester et ceux/celles qui seront expulsé-e-s). Ce centre, géré par la croix rouge toujours dans les bons coups, enferme actuellement plus de 2000 personnes pour 500 places.

Ce nouvel assaut montre encore une fois de plus que leurs barbelés et leurs lames ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent rejoindre l’Europe.

Il semblerait, d’après journalistes et politiciens, que ce soit la tentative de passage la plus massive depuis 2005. À cette occasion nous invitons donc à lire et relire cet excellent texte daté de 2008, qui revient sur la situation en 2005 : À l’assaut de Ceuta et Melilla

Ni flics ni barbelés !

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complément d’info : d’après des articles de la presse marocaine, des migrants ont attaqués les flics avec des pierres occasionnant des blessures à quatre d’entre-eux et endommageant trois véhicules dont deux de police.

[Melilla] Assaut de la frontière

24 avril 2014. Une vingtaine de migrant.e.s ont réussi à rentrer dans l’enclave espagnole après un assaut de la frontière mené par une centaine de personnes. Le groupe qui a réussi à passer s’est battu avec la guardia civil espagnole tandis qu’un d’entre-eux est resté pendant plusieurs heures accroché au grillage, refusant de descendre et de se rendre à la police. Lorsque plusieurs heures après il est descendu épuisé, il a été tabassé par les flics espagnols qui lui ont injecté un sédatif avant de le renvoyer côté marocain. Les autres ont été enfermé au CETI, camp géré par la croix rouge.