Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Résister aux expulsions – 31 janvier 2013

Jamal est prisonnier depuis un mois dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin. Il n’a pas de papiers, mais il a une femme enceinte de 8 mois à Turin, son avocat a donc immédiatement présenté un recours contre l’expulsion, et Jamal était confiant, dans l’attente d’être libéré. Mais le bureau de l’immigration de la préfecture de Turin est fourbe, et hier après midi Jamal est appelé à sortir de la section pour lui « notifier quelque chose ». Dans les bureaux du CIE, Jamal comprend que ce qu’on doit lui notifier n’est pas sa libération  ni la prolongation de la détention mais un billet aller pour le Maroc. Seul contre une dizaine de flics, isolé de ses compagnons de réclusion, Jamal comprend que c’est le moment de lutter : il appelle sa femme, qui lance l’alarme à l’avocat et aux solidaires.

La nouvelle arrive sur radio Blackout, et peu de temps après un rassemblement se forme à l’entrée principale du centre via Mazzarello, avec des slogans et du bruit à l’attention des passants et des prisonniers dont certains montent sur les toits. L’avocat envoie un fax urgent à la pref’ pour éviter l’expulsion, et attend la réponse. Peu après les CRS arrivent pour défendre le centre, et la nouvelle arrive que Jamal s’est coupé sur tout le corps. Le rassemblement se met à bloquer la rue pour intensifier le trafic devant l’entrée, et les CRS chargent les manifestants. Dans le même temps, la femme de Jamal arrive au centre et réussit à entrer pour un parloir. Vers 18 heures de l’arrière du centre une camionnette sort avec à son bord deux retenus : ils devaient en expulser trois, et Jamal n’est pas parmi eux, il est encore en parloir avec sa femme.

Quand la femme sort et qu’arrive la confirmation que Jamal a été soigné et ramené à la section et pas en isolement, le rassemblement se défait, avec le goût amer en bouche de ne pas être assez pour réussir à bloquer toutes les sorties et donc les trois expulsions, mais avec la confirmation que résister aux expulsions est réellement possible, quand à la détermination de l’intérieur s’ajoute la solidarité concrète et rapide dehors. Et ceci est une chose que tous les ennemis des expulsions devront réfléchir dans les prochains jours.

source : macerie

 

[Marseille] Émission Sans papiers ni frontières du 9 janvier 2013, radio Galère

Émission Sans papiers ni frontières du 9 janvier 2013, radio Galère 88.4 FM

à écouter ici

Dans cette émission du 9 janvier :
* actus des CRA à marseille et ailleurs * paroles de retenu-e-s * Mayotte, 30000 expulsions par an, dont 6000 mineurs, un CRA immonde. Pratiques coloniales françaises aujourd’hui. Entretien avec un militant de Mayotte. *

Émission Sans Papier Ni Frontière le 2e mercredi de chaque mois, de 16h30 à 18h. Rediffusion le même soir à minuit.

Prochaine émission, mercredi 13 février 2013

[Pantin] Harcèlement policier à 4 chemins

Le quartier 4 chemins fait partie des 49 nouvelles zones de sécurité prioritaire créées par le gouvernement.

Sur le terrain, dans la vie de tous les jours cela se traduit par une occupation policière de plus en plus accrue.

La chasse au pauvres et aux sans-papiers dont le gagne-pain est la vente dite à la sauvette (c’est à dire non réglementée et taxée par l’Etat) s’en trouve renforcée au quotidien.

A titre d’exemple, un jeune homme, Hamza, victime de violences policières qui en juin 2012 avaient mobilisé plusieurs personnes du quartier, a été cette semaine la cible d’une nouvelle arrestation. Depuis octobre c’est la 3ème fois qu’il est emprisonné en centre de rétention. Un autre habitant du quartier nous a dit éviter de s’y montrer, victime lui aussi de harcèlement policier.

Harceler les gens qu’ils jugent indésirables, leur rendre la vie impossible jusqu’à ce qu’ils partent (où?), voilà ce qui semble être la  stratégie de l’Etat dans les quartiers pauvres.

 Reçu par mail

[Turin] Rassemblement devant le centre samedi 26 janvier 2013

Le froid s’arrête…

Dans les nuits de dimanche 13 et de lundi 14 janvier deux grosses révoltes éclatent au centre de rétention de Turin, une prison pour sans papiers.

Des prisonniers montent sur les toits et des matelas sont incendiés pour protester contre le froid et l’extinction des chauffages.

La police use de gaz lacrymogènes et à l’aube, mardi 15 janvier, elle perquisitionne toutes les sections tabassant ceux qui étaient montés sur les toits ou qui n’arrivent pas à se lever du lit.

Jeudi 17 janvier une douzaine de prisonniers sont transférés d’urgence le plus loin possible, au centre de rétention de Trapani en Sicile.

26 janvier 2013 – 16 heures – rassemblement devant le centre de Corso Brunelleschi

…Quand le feu s’allume

 

source : macerie

[Turin] Campus (et pas seulement) au froid – 15 janvier 2013

Campus (et pas seulement) au froid

15 janvier. Dans la nuit, des inconnus ont fermé et recouvert de ciment à prise rapide la connexion de gaz qui sert au chauffage de la nouvelle université de science politique et de droit, conçue par l’architecte Norman Foster. Selon certains journaux d’autres bâtiments ont subi le même sort : deux bureaux syndicaux (la CGIL de via Pedrotti, l’UIL de via Bologna), deux banques (l’Intesa San Paolo de corso Brescia et la Société Générale de via Santa Chiara), les sièges de la police municipale et de la 7ème circonscription de la Ville (corso Vercelli), la Société métropolitaine de l’eau (corso XI Febbraio).

Selon certains journaux, les agents de la Digos ne savent pas si l’action doit être connecté avec les protestations provoquées par la coupure du gaz dans deux bâtiments occupés via Foggia ou à la dernière révolte des détenus du Cie de Turin en réponse à l’absence de chauffage.

traduit de macerie

[Marseille] luttedecrasse#01 – janvier 2013

luttedecrasse#01

pour la fermeture des centres de rétention et contre le monde qui les produit

janvier 2013

luttedecras01

Télécharger le numéro

Sommaire :

Un centre de rétention…

Présentation de la brochure « la croix-rouge collabore aux expulsions »

Expulsions et évasion au cra du canet

Propos d’une retenue au centre du Canet à Marseille

Manif, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

Au centre de rétention de Turin

Brèves : Tunisie, Italie

Quand ils nous entretuent

Témoignage sur l’expulsion du campement de St-Antoine

Appel à manifester le 15 déc contre la traque des pauvres à Marseille et ailleurs

Et bim !!! Parce que y’en a marre

Un récit de la manif contre la traque des pauvres

Centres de rétentions et politiques migratoires ou le dessous des cartes

Sans papiers ni frontières sur radio galère (88.4FM) – MIA Marseille Info Autonome – Haine des chaînes

MANIFESTATION CONTRE LA TRAQUE DES PAUVRES À MARSEILLE ET AILLEURS, LE SAMEDI 16 MARS, PORTE D’AIX

luttedecras@riseup.net

 

 

 

2 ans ferme – 18 janvier 2013

La personne qui avait été incarcérée suite à l’évasion de 4 personnes du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012 a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel d’Évry  à 2 ans de prison ferme et à verser 800 euros et 400 euros de dommages et intérêts à deux flics.

[Turin] Au vol – 17 janvier 2013

Au vol

17 janvier. dans la nuit, une douzaine de prisonniers du centre de rétention de Turin ont été extraits d’à peu près toutes les sections et transférés en avion via Milan vers le centre de rétention de Trapani-Milo (Sicile) Il s’agit probablement d’une mesure de représaille suite aux révoltes de dimanche et lundi.

 

macerie

 

Encore une révolte au CIE de Turin – 15 janvier 2013

Encore une révolte au CIE de Turin

15 janvier. Après une autre nuit de révolte au centre de rétention de Turin maîtrisée à coups de lacrymogènes la police a réveillé les prisonniers pour une perquisition, section par section, à la recherche d’objets en métal. Divers retenus ont été transférés d’une section à une autre et quelqu’un a aussi été brutalement frappé. Depuis la révolte de dimanche les retenus dorment par terre ou sur les barres (sommiers) des lits vu qu’il n’y a plus de matelas.

 

macerie

 

[Paris] Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie – 13 janvier 2013

Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie

Ce dimanche 13 janvier, une dizaine de personnes se sont rendues au musée du Quai Branly, dans le 7e arrondissement, où se tenait une exposition d’art aborigène.

Le tract ci-dessous y a été distribué et une banderole déployée sur laquelle était écrit « L’Australie traque et enferme / Vive la révolte / à Nauru comme ailleurs », entravant pendant un moment l’accès au musée.

Par ailleurs, au 5e étage d’un des bâtiments du musée, l’entrée du restaurant « Les Ombres » (cf. tract) ainsi que l’ascenseur y menant ont été pourris par des jets de mixture pestilentielle (sur la belle moquette !) et tout un arsenal de boules puantes.

Les personnes présentes exprimaient ainsi leur solidarité avec une révolte qui a éclaté le 30 septembre dernier dans le camp d’enfermement de l’île de Nauru, suite à laquelle des personnes devaient passer en procès en Australie le 14 janvier.

[Tract] L’Australie, ses plages, ses cages…

L’Australie est bien connue pour ses plages à surfeurs, ses kangourous, le folklore aborigène. Ce que l’on oublie souvent c’est que les Aborigènes ont été massacréEs par les colons et subissent encore une oppression permanente, parquéEs dans des prisons à ciel ouvert : les « réserves ». Ce que l’on oublie aussi, c’est la traque et l’enfermement qu’y subissent aujourd’hui les migrantEs. La chasse aux indésirables, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, se perpétue sans relâche à travers les siècles.

En août 2012, le gouvernement australien a décidé de réouvrir un camp d’enfermement pour étrangers dans l’État de Nauru, petite île située à 2800 kilomètres des côtes australiennes, moyennant des contre-parties financières et du travail dans le camp pour les Nauruans.
Un PDG d’une entreprise locale s’en est d’ailleurs félicité : « ça va créer des emplois.[…] Quand le centre était encore ouvert, les Nauruans étaient employés comme agents de sécurité, mais aussi aux cuisines. Ce qui a permis à pas mal de Nauruans d’apprendre un métier. » En gros, apprendre à manier la matraque et à la fermer…
Le centre est également cogéré par l’Armée du Salut qui sous prétexte humanitaire collabore à l’enfermement, le cautionne, et se remplit ainsi les poches.

Depuis la réouverture, révoltes, grèves de la faim et manifestations se sont multipliées à l’intérieur du camp, pour exiger la liberté et pour protester contre les conditions de vie particulièrement dures et l’enfermement dont la durée est illimitée. Comment envisager la possibilité de s’évader d’une île, surtout quand presque tous les habitantEs pensent tirer profit de la situation ?

Le week-end du 12 au 13 octobre 2012, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le camp de Nauru ainsi que dans celui de Christmas Island contre la durée de traitement des dossiers de demandes d’asile et l’enfermement dans les îles du Pacifique.
Plusieurs actions de solidarité avaient eu lieu, dont une manifestation de 200 personnes sous les murs d’un autre camp australien quelques jours auparavant.

Le 30 septembre 2012, plusieurs détenus ont détruit des tentes, des équipements électriques et une partie de la cuisine à Nauru. Suite à cette révolte, 16 d’entre-eux ont été inculpés au mois de novembre, accusés d’avoir causé 24 000 $ de dégâts. Le 10 décembre 2012, ils sont passés devant le tribunal (sauf deux d’entre eux qui ont été expulsés entre-temps) pour une deuxième audience. Lors de la première, ils avaient refusé de sortir des bus lorsqu’ils avaient appris qu’ils seraient défendus par un avocat qu’ils n’avaient jamais rencontré. La prochaine audience aura lieu le 14 janvier 2013 et, cette fois, ils seront tenus de comparaître. D’ici là ils sont toujours enfermés.

Nous sommes solidaires de ces révoltes, qu’elles aient lieu ici où là-bas, car l’enfermement des étrangerEs ne peut être dissocié du monde qui le génère. Les frontières sont les garantes de la bonne marche de l’exploitation, de nombreuses entreprises s’enrichissent ; tandis que les Etats déversent leurs discours racistes et sécuritaires.

Il fait sens pour nous de rendre cela visible, ici au Quai Branly, dans ce cimetière colonial où chacunE vient admirer les restes des populations pillées et massacrées, et où le groupe d’entreprises Elior fait son beurre dans le resto Les Ombres comme dans les centres de rétention de Metz et de Perpignan où il fournit les repas. Parce qu’en France comme ailleurs, la traque, le tri, l’enfermement, l’expulsion des migrantEs et autres indésirables vont bon train (ou avion) et que plein d’entreprises en tirent profit.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre les frontières et les prisons qui vont avec !
Sabotons les rouages de l’enfermement et de l’expulsion !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

source : indymedia nantes