Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Suisse/Besançon] Manifestations contre l’Europe forteresse

Mercredi 22 avril 2015. Réunissant 70 personnes à la gare de Lucerne (Suisse), les manifestants sont partis en cortège et leur nombre a rapidement grimpé à 150, bloquant les rues et le trafic de fin de journée. En plus des pétards et slogans, un tract a été distribué :

Nous sommes furieux – diablement furieux !

Chaque jour des personnes meurent aux frontières extérieures de l’Europe. Seulement dans les sept derniers jours, plus de 1000 personnes réfugiés – enfants, femmes, hommes comme toi et moi sont mortes.

Et vous? Vous restez calmes, inactifs! Vous vous taisez sur cette immense injustice faites aux gens.
Mais nous! Nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps. Nous ne supportons pas votre indifférence raciste de merde. Dans les dernières semaines, plus de cinq fois plus de gens sont morts que lors de l’attaque à Charlie Hebdo et le crash du vol allemand réunis!

Pourquoi êtes-vous si froids, si égoîstes…? Pourquoi n’êtes-vous pas avec nous dans la rue, putain de merde ?

C’est pourquoi nous vous dérangeons, nous interrompons votre quotidien stressé entre le travail et la consommation. Nous vous contraignons de vous arrêter et de réaliser que votre peur infondée, moyen-âgeuse et raciste de « tous les étrangers » porte une part de responsabilité de ces catastrophes qui se produisent chaque jour en mer méditerranée.

Croyez-vous vraiment que des personnes quittent volontairement leur pays natal? Vous êtes pourtant si follement amoureux de votre pays merdique ? Le quitteriez-vous volontairement ? Abandonner vos familles ? Ou n’est-ce pas bien plus réaliste quà travers des guerres et qui, par l’exploitation de l’homme et de la nature causée par la soif de profit, contraint les gens à fuir ? Que ces circonstances laissent aux gens venant de ce qu’on appelle des pays du tiers-monde seulement le choix de mourir dans leur pays ou de risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure dans les pays riches du nord ?

Nous condamnons fortement le programme en 10 points de l’UE. Les réfugiés ont besoin d’aide et non pas d’encore plus de mesures de rejet. Vous n’êtes donc pas d’accord avec le fait qu’on ne peut évidemment pas empêcher des gens à fuir. Il y a une mer maudite, un mur avec des barbelés de l’OTAN et de « la protection des frontières ». Comment voulez-vous empêcher de fuir des gens qui sont prêts à mourir ?

Vendredi 24 avril dans la soirée, une manif anti-raciste spontanée a eu lieu dans le centre-ville de Winterthur (Suisse) en solidarité avec les réfugiés et les migrants. Aux environs de 19h, 70 personnes se sont retrouvées à Steinberggasse pour protester contre le régime européen des frontières et ses conséquences mortelles. Après deux courts discours, le cortège s’est mis en marche bruyamment et de manière combative à travers le centre-ville en passant par la gare ferroviaire …  […] 400 tracts ont été distribués. Pour un monde sans Etats, sans frontières ni classes!”

Berne, 25 avril 2015. La manif dont l’appel était « les frontières tuent » a réuni près de 500 personnes. Des slogans ont été tagués sur la façade en bois de la National Bank. A Bahnhofsplatz, une agence de l’UBS Bank et l’hôtel Schweizerhof ont aussi pu être redécorés à la peinture, tandis qu’un groupe brûlait un drapeau national. « Comme toujours, la police a essayé de se tenir devant les bâtiments et donc de protéger les entreprises qui participent de manière significative par leurs actions à l’exploitation des pays du Sud et qui sont responsables de nombreux décès. »

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Besançon, 25 avril 2015. Samedi 25 avril 2015, quelques personnes se sont rassemblées place pasteur en réponse aux centaines de réfugiés morts au large de la mer méditerranée le week-end précédent. Une banderole disant “ABATTONS LES MURS DE L’EUROPE – NO BORDER NO NATION (A)” a été suspendue sur les barrières du chantier des Passages Pasteur et y est restée tout le week-end.

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Environ 40 personnes ont brièvement défilé à travers le centre-ville aux cris de “solidarité avec les migrants”, “A bas l’Etat, ses flics et ses frontières”, “Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention”….

Au petit matin de ce 25 avril, on pouvait lire divers slogans peints sur les murs contre la machine à expulser, FRONTEX, pour la destruction des frontières (en français et en anglais), des centres de rétention et de l’Europe forteresse (si les tags photos n’ont pas tous été photographiés, c’est pour ne pas faciliter le travail de la brigade anti-tag de la mairie…)

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Cela ne nous fait évidemment pas oublier les morts quotidiennes aux frontières extérieures de l’UE, qui sont protégées par l’agence FRONTEX: celle-ci fournit équipements technologiques et coordonnent les différentes polices des Etats-membres afin de repousser des personnes fuyant les conditions merdiques dans lesquelles elles tentent de survivre dans leurs pays (guerres, persécutions politiques, ravages environnementaux et humains provoqués par le capital , etc…) ou ayant tout simplement le souhait de circuler et de s’installer librement. Quand ces réfugiés ne meurent pas noyés, il-elle-s vivent dans l’angoisse permanente d’être raflé.e.s par les flics ou d’être parqué.e.s, enfermé.es et humilié.e.s dans des camps de transit ou diverses prisons des Etats de l’UE – appelées lager, centre de rétention, centre fermé, immigrants detention centre…, elles-même gérées par des organismes et assoces humanitaires et caritatives (telles que la Croix-Rouge, France Terre d’Asile, la CIMADE, Barnardos, etc…)

 

Repris du chat noir émeutier

[Paris] A Barbès, les flics tabassent à l’ombre de la RATP

23 avril 2015

En mars dernier Ali avait témoigné des violences qu’il avait subi par des flics de la goutte d’or. Alors qu’il tentait de s’interposer à
l’interpellation d’un jeune mineur, 3 policiers l’avait tabassé lui ouvrant le crâne à deux endroits avant de le placer en garde à vue durant 48 heures puis de l’envoyer au Centre de rétention où il passera finalement une semaine. Depuis il est victime du harcèlement quotidien de la part de ces mêmes flics.

Les habitant-e-s de Barbès subissent régulièrement harcèlement et agressions de la part de la police. Jeudi 23 avril un passant a ainsi assisté à une scène de violences policières malheureusement ordinaire à Barbès.

Alors qu’il sortait de la station de métro, il croise cinq six flics qui descendent dans la station avec un jeune homme qu’ils tiennent par une clé de bras. Le chef flic va voir le personnel de la RATP pour qu’il lui ouvre le local poubelle de la station. Celui-ci lui ouvre et les policiers y entrent avec le jeune homme.  Quasiment immédiatement des bruits, cris, coups étouffés, claques provenant du local poubelle commencent à se faire entendre. Le passant croise alors un employé de Chalancin et lui demande s’il n’entend pas lui-même ces bruits.
Celui-ci s’approche de la porte et dit qu’ « il faut voir avec le personnel de la RATP ». Le passant va donc se renseigner auprès de la cheffe de station en lui disant que des personnes sont en train d’en frapper une autre dans le local poubelle, qu’elle peut elle-même entendre les cris et les bruits de coups. Devant sa sourde impassibilité, un deuxième agent de la RATP, celui qui avait ouvert le local poubelle, dit au passant qu’il n’entend rien mais que c’est la police qui exécute sa mission de maintien de l’ordre. Le passant insiste car les coups et les cris continuent. L’agent de la RATP, après avoir regarder sur un écran, demande au passant s’il a vu porter des coups et lui propose de porter plainte au commissariat mais que s’il n’a rien vu cela ne sert à rien. Alors que les bruits de coups continuent, le passant insiste à nouveau en disant que cela se passe dans les locaux de la RATP et que celle-ci ne peut fermer les yeux.
C’est alors qu’un troisième individu en civil vient le voir, exhibant une carte d’assermentation et demande ce qui se passe. Le passant
propose à cet agent assermenté de venir plus près de la porte du local poubelle. Celui-ci se rapproche et propose au passant de frapper à la porte et d’intervenir s’il croit qu’il se passe quelque chose, lui même n’entend rien et le fait remarquer bien fort devant la porte.
A ce moment sortent trois flics du local qui demandent ce qui se passe. Voyant le passant, ils assurent que la personne qui est avec eux va être relâchée. Ils lui demandent s’il veut rentrer pour s’assurer que le jeune homme va bien. Le passant préfère rester sur le seuil mais peut voir le jeune homme qui se plaint qu’il a mal. Sur ce, les flics retournent dans le local poubelle alors que l’un d’eux reste en faction devant la porte fermée. Trois minutes plus tard le groupe de flics ressort du local poubelle emmenant le jeune homme toujours avec une clé de bras hors de la station jusqu’au commissariat de la Goutte d’or.

Un petit quart plus tard le même groupe de policier continue sa chasse à l’homme dans le quartier et contrôle deux nouvelles personnes dont une sera à son tour interpellée.

 

Reçu par mail

[Australie] Grèves de la faim, occupation et émeute au centre de rétention de Wickham Point

Mardi 14 avril 2015, une émeute a éclaté au centre de rétention pour demandeurs d’asile de ‘Wickham Point’* en Australie.

Ce qui aurait déclenché la révolte serait le renvoi prévu vers l’île de Nauru de plusieurs familles originaires d’Iran et l’auto-mutilation d’une vingtaine de retenus.

Le même jour, trois demandeurs d’asile (dont une femme enceinte) ont tenté de se suicider.

Ben Pynt, soutien au demandeur d’asile, a dit que les retenus ont occupé massivement la cour pour protester contre cet énième renvoi. Au moins 100 migrants retenus auraient participé à la révolte.

« Ils craignent de nouvelles violences, les conditions de rétention, le manque d’eau et d’intimité et refusent d’être transférés à Nauru »

Durant l’émeute, les barrières, portes et poubelles ont été endommagées.
Les flics ont envoyé des agents du ‘Metropolitan Patrol Group’ équipés de chiens pour rétablir l’ordre.

Les révoltes sont récurrentes dans ce centre après l’arrêt des services médicaux et les transferts plus fréquents vers le centre de rétention de Nauru.

Dimanche 12 avril vers 19h, un retenu a grimpé sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement et le manque de soins médicaux. Il venait d’être transféré de Perth plus tôt dans la semaine et a été menacé d’être transféré vers Christmas Island.

Vers 22h, les cris de « liberté, liberté » étaient entendus depuis le toit.

Un rassemblement de solidarité s’est tenu devant le centre ce mercredi 15 avril.

Au cours des trois dernières semaines, 15 retenus ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Il y a eu plus de 20 grèves de la faim depuis décembre 2014 dans les murs d’enceinte du centre de ‘Wickham Point’.

Les réfugiés retenus sont principalement originaires du Sri Lanka, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser par bâteau depuis les côtes indonésiennes jusqu’à l’île australienne ‘Christmas‘ a considérablement augmenté entre 2012 et 2013. La politique d’immigration de l’Etat australien est réputée pour incarcérer systématiquement chaque réfugié qui arrive sur le sol australien et de les détenir dans des conditions misérables pendant de longues périodes.

Au nom du ministère australien de l’immigration et de la protection des frontières, c’est l’entreprise SERCO qui gère et exploite 8 centres de rétention en Australie (hébergement, gestion et entretien des installations, bouffe, éducation, ainsi que du maintien de la sécurité avec des « Officers of the Commonwealth »): en plus de ceux du Territoire du Nord (Wickham Point et Northern), elle s’occupe de Christmas Island IDC** (Christmas Island), Villawood IDC (New South Wales), Maribyrnong IDC (Victoria); et Yongah Hill IDC, Perth IDC et Curtin IDC (Western Australia). De plus, le champ de collaboration de cette société avec l’Etat australien ne se limite pas aux centres de rétention: elle exploite et gère également quatre établissements alternatifs de rétention (‘Alternatif Places Of Detention‘). L’entreprise a signé un contrat de 5 ans en septembre 2009 pour collaborer avec l’Etat australien. Elle se charge aussi des ‘Immigration Residential Housing – IRH‘ («logements sécurisés de type familial pour migrants») et des ‘Immigration Transit Accommodation – ITA‘ («Hébergement sécurisé à court-terme») depuis janvier 2010.

Pour les contacter:

Heath Chapple
Managing Director
Level 1
39 Brisbane Ave
Canberra
Australian Capital Territory 2600
e-mail: information@serco-ap.com.au

NdT:

*Situé dans le territoire du nord à la périphérie de la capitale du territoire Darwin (à environ 50km), ce centre de rétention est l’un des plus récents et plus grands centres de rétention: il a été ouvert le 8 décembre 2011 et enferme plus 1000 demandeurs d’asile.
**Pour ‘Immigrants Detention Centre’

Mercredi 15 avril 2015, les protestations des demandeurs d’asile se poursuivent. Aux environs de 16h30, deux migrants sont montés sur les toits de la prison et une demi-heure plus tard, ce sont cinq femmes (enceintes) qui ont fait de même, tout en menaçant de brûler le centre si leurs revendications n’étaient pas entendues (entre autre contre le transfert programmé d’une femme enceinte et de son enfant dans la semaine vers la prison de l’île de Nauru). A noter que le ministre à l’immigration et à la protection des frontières a déclaré la veille qu’il n’entendait pas céder à leurs demandes et tente de nier ce deuxième jour de révolte relaté par les organisations de soutien aux migrants.

Deux détenus du centre ont dit que les troubles se sont déclenchés à la suite du transfert de deux familles avec des enfants de bas âge vers Nauru jeudi soir. Un réfugié du centre a affirmé que près de 70 retenus ont bloqué les portes d’entrée de la prison en scandant “libérez-nous”. Il a poursuivi en parlant de nombreux cas de blessures à l’encontre des réfugié-es monté-es sur le toit, infligées par les matons de Serco.

Solidarité avec les migrants en lutte ! Feu à tous les centres d’enfermement !

Reformulé de la presse australienne par le Chat noir émeutier

Toulouse: l’UMP expulse ! Expulsons l’UMP

Mardi 14 avril 2015 le local UMP de Toulouse a été expulsé.

La mairie UMP de Calais organise depuis de nombreuses années une politique raciste et sécuritaire contre les pauvres et notamment les migrant-e-s.
Dernièrement elle a ouvert un centre d’accueil de jour dans le but d’éloigner les migrant-e-s du centre ville et de pouvoir mieux les controler.

Elle a tout fait ces dernières semaines pour les forcer à se regrouper sur une ancienne dechetterie près du centre de jour.
Le 8 avril 2015 des élus de la mairie UMP, épaulés par des employés municipaux, se sont rendus dans un squat de migrant-e-s, à Calais, et ont forcé les occupant-e-s à partir.
Ils ont ensuite saccagé la maison afin de la rendre inutilisable.

LA MAIRIE UMP DE CALAIS EXPULSE !

A Toulouse aussi la Mairie UMP désigne des boucs emmissaires, que ce soient les zonard-e-s, les putes, les galériens et galériennes du logement. Chaque fois, ce parti assoie sa légitimité sur les oppositions de classe, de race, de sexe, en choisissant fièrement le camp des oppresseurs.
Aussi un groupe s’est introduit dans ses locaux, en plein coeur de Toulouse, afin de leur rappeler leur sale besogne. Leur mobilier a été déplacé sur la chaussée, leurs dossiers quelque peu désordonnés, leur façade redécorée : ce n’est rien comparé à ce que subissent quotidiennement les migrant-e-s de Calais (pressions, déplacements forcés, expulsions, harcèlement policier et administratif).

Aujourd’hui c’est l’UMP qui était visé mais n’oublions pas la responsabilité du PS, de l’Etat ou des fachos.

De nuit ou en plein jour, tout-e seul-e ou à 300, chacun et chacune peut agir !

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Ci-dessous, le tract distribué pendant le déménagement forcé de l’UMP.

L’UMP de Calais expulse !
Expulsons l’UMP !

En France, comme partout ailleurs, des milliers de migrantes et de migrants font les frais de la guerre aux pauvres, engagée par les Etats, et désormais par l´Europe. Obligées de quitter leur pays -bien souvent à cause de désordres occasionnés par l´avidité des puissances occidentales- ces personnes se retrouvent traquées par la police, mises en danger de mort lorsqu´elles tentent de passer une frontière, et méprisées par toutes les admnistrations. Tandis que cette situation s´aggrave, certains et certaines considèrent que toutes les vies ne se valent pas : cela leur permet de fuir leurs responsabilités. Nous crions l´inverse : personne n´est illégal, bienvenue à toutes et à tous les réfugié-e-s.

A Calais, la mairie UMP cherche à profiter de manière obscène de cet état de fait. Elle n´a de cesse de favoriser le racisme vis à vis des migrantes et des migrants, quand elle n´envoie pas tout bonnement ses employés municipaux faire le sale boulot d´expulsion généralement réservé aux flics. Ce parti nauséabond tente de creuser la fracture entre différentes populations, en fonction de leur couleur de peau, de leur langage ou de leur pays d’origine.

Nous ciblons aujourd’hui ce repère de réactionnaires : si les flics n’ont même pas eu à expulser manu militari cette fois-ci, la pression exercée sur les sans-papiers reste tout autant inadmissible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il serait absurde de pointer un parti politique comme seul responsable. En effet, la préfecture “socialiste” du Pas-de-Calais n’est pas en reste quand il s’agit d’envoyer ses sbires en uniforme terroriser les migrantes et les migrants. Nous n’attendons rien des politiques, qui ne trouvent pas mieux à faire que de dresser les unes et les uns contre les autres. Nous considérons en revanche que la solidarité entre celles et ceux qui subissent la violence de l’Etat est la seule réponse adéquate face à leur cynisme.

Nous attaquerons les responsables et les structures qui cautionnent de tels mefaits.
Nous continuerons à combattre le racisme, où qu’il se trouve.

A bas les frontières !
Mort aux Etats et aux nations !

repris d’ indymedia nantes,

[Calais] Les expulsions ont commencé

A Calais les expulsions de squats et de jungles de migrant-e-s prévues pour avril à l’occasion de l’ouverture du centre d’accueil de jour ont commencé de manière informelle. Par une mise de pression quotidienne (descentes dans les jungles pour fouiller les tentes et contrôler les papiers, harcèlement dans la rue, …) les flics entretiennent la menace d’expulsions violentes à venir, poussant toujours plus de gens à quitter leurs lieux de vie pour s’installer sur le terrain autour du centre (le chemin des Dunes), seul campement désormais “toléré”. Les femmes de la maison des femmes ont été forcées de déménager dans le centre. La récente loi mise en place par la maire Natacha Bouchart qui interdit la distribution de nourriture dans le centre ville pousse également les migrant-e-s à converger vers le centre où un repas est distribué une fois par jour.

Le centre est situé en dehors de la ville, à 7km de Calais, isolé par une quatre voies. Le terrain qui l’entoure où le campement commence à s’installer est une ancienne décharge qui fait toujours office de décharge sauvage mais aussi de terrain de chasse. Heureusement selon le sous-préfet il n’y a pas de quoi s’inquiéter car il a dit aux chasseurs de “faire attention, et tant qu’ils tirent sur les canards dans les airs il ne devrait pas y avoir de problème”. Le paysage est trop vallonné pour pouvoir s’installer et les migrant-e-s se regroupent sur le seul espace aménageable. Les autorités ont refusé les miettes réclamées par les associations, à savoir aplanir le terrain et installer des sanitaires et un accès à l’eau.

Obligé-e-s de se retrancher dans ce ghetto insalubre, coupé-e-s de la ville et des solidarités qui s’y sont tissées, traqué-e-s par les flics, les migrant-e-s font de plus face à la haine de certain-e-s riverain-e-s. Le 25 mars le gendre d’une voisine a débarqué sur le chemin des Dunes armé d’une pelleteuse pour tenter de détruire les premières cabanes.

Violence également de la part d’un routier le 14 mars qui a tabassé les migrants trouvés dans son camion devant la caméra de ses collègues. Une ratonnade mise en ligne sur youtube puis retirée.

Au milieu de toute cette merde des gens continuent heureusement de s’organiser pour s’opposer à la chasse aux migrant-e-s. Le 21 mars un rassemblement anti-raciste a rassemblé une cinquantaine de migrant-e-s et solidaires, malgré l’interdiction de la mairie pour cause de veille de journée électorale.

Les habitant-e-s du squat Galou résistent et semblent vouloir tenir le bâtiment jusqu’à l’expulsion.

Des appels tournent pour se rendre nombreux et nombreuses à Calais afin d’entraver les expulsions, ne les laissons pas seul-e-s face aux flics et aux fachos !

Plus d’infos sur les sites Calais Migrant Solidarity et Passeurs d’hospitalités