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Contre les frontières et leurs prisons

Brèves des frontières – 6 mars 2016

En Italie, incendie au CIE de Bari.

À Calais, les expulsions continues, ralenties par la résistance des habitant-es de la Jungle : récit du 3ème jour (2 mars), du 4ème (3 mars) et du 5ème jour (4 mars). Sans aucun doute les expulsions vont reprendre dès lundi 7 mars.

Plusieurs migrants se sont mis en grève de la faim et ont fait un communiqué vidéo.

Ils appellent à une manifestation contre la destruction de leurs maisons lundi 7 mars.

Les appels à rassemblement et manifestation en solidarité avec les migrant-es de Calais se multiplient (voir ici ou ).

Chronologie des actions de résistances aux expulsions à Calais : Calais Jungle Eviction: a chronology of resistance so far.

À Paris, le tract suivant a été distribué lors du rassemblement lundi 29 février et de la manifestation vendredi 4 mars en solidarité avec les migrant-es de Calais, face à l’expulsion de la partie sud de la Jungle.
Suite à la manifestation de vendredi, des migrant-es ont essayé d’installer un nouveau campement place de la République, mais ils ont été lourdement réprimés par les flics : coups, gazage, et descendus de force dans le métro. Après plusieurs heures de face à face, ils ont décidé de retourner au campement sous le métro de Stalingrad. Plusieurs d’entre-eux ont été blessés et ont du être emmenés à l’hôpital. La lutte ne s’arrête pas et d’autres initiatives sont à prévoir dans les jours à venir.

Lundi 29 février et mardi 1er mars, l’État, avec ses flics, ses bulldozers et ses alliés humanitaires, a détruit une partie de la Jungle de Calais. Dans ce bidonville créé par l’État, après des expulsions de squats et d’autres campements, plus de 5000 personnes vivent en attendant d’essayer passer en Angleterre.

Depuis cet été, l’État cherche à se débarrasser de ce lieu en mettant en avant les habituels arguments sur les risques sanitaires, les violences, etc. Mais ce qui dérange avant tout le pouvoir, c’est les possibilités d’auto-organisation créées par ce regroupement : résistances aux précédentes expulsions, manifestations, tentatives de passage collectif de la frontière, etc.

Pour expulser ce lieu, le gouvernement a usé de différentes stratégies : rafles, propositions d’hébergement dans des « centres d’accueil et d’orientation (CAO) » qui sont en fait des lieux de tri entre les « bon » réfugiés et ceux qui doivent être expulsés, et la création, dans la Jungle même, d’un centre semi-fermé : des conteneurs aménagés en guise de dortoir, entourés de barbelés et de grillages, pour 1500 personnes.

Aujourd’hui, la répression est moins trompeuse, elle se fait à coups de matraque, de flashball et de gaz lacrymogène. Le message de l’État est clair : dégagez !

La question n’est pas de savoir s’il faut défendre ce ghetto ou pas. Les personnes migrant-es qui y vivent sont là en attendant de trouver le moment propice pour continuer leur route vers la Grande-Bretagne. « Uk, Uk ! No jungle, no jungle » sont les slogans qui résonnent le plus dans les manifestations et lors des affrontements avec la police.

La question qui se pose est celle de l’existence de cette frontière mortifère qui se dresse sur la route de celle et ceux qui veulent rejoindre l’Angleterre. Plus de trente personnes sont mortes à cette frontière en 2015 et déjà deux en 2016.

Ces mort-es sont la conséquence de la politique sécuritaire et répressive des gouvernements français et britanniques qui veulent faire de la frontière entre la Grande-Bretagne et Calais un mur infranchissable, protégé à grands coups de barbelés, de flics et de gadgets électroniques.

Mais aucun mur n’est infranchissable face à la détermination de celles et ceux qui veulent passer. Lundi 29 février, à Idomeni en Grèce, plusieurs centaines de personnes migrantes ont fait tomber les grillages qui séparent la Grèce de la Macédoine. La police et l’armée n’ont pas eu d’autre choix que de reculer.

Face à la guerre aux migrant-es menée dans toute l’Europe et au-delà, nous devons amplifier les résistances et les luttes contre ce régime des frontières et apporter notre solidarité à celles et ceux qui prouvent à tout le monde qu’aucun mur n’est infranchissable.

No borders, no nation, stop deportation
Pas de frontières, pas de nations,
stop aux expulsions

Freedom of movement
Liberté de circulation

Category: Brèves des frontières

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