Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Calais – Douvre, mobilisation antifasciste en solidarité avec les migrant-e-s

Dimanche 25 janvier 2015, une centaine d’antifascistes ont manifesté leur solidarité avec les migrants sur la Place d’Arme et dans les rues de Calais. Le groupuscule néo-nazi « Sauvons Calais » appelait à manifester contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour les migrants. La préfecture avait interdit à la fois le rassemblement de Sauvons Calais et le contre-rassemblement organisé par l’Action Antifasciste NP2C. Sauvons Calais avait indiqué qu’il braverait l’interdiction. Ils sont finalement restés cachés bien au chaud.

(source : Lutte en Nord)

De l’autre côté de la Manche, à Douvres, le groupe fasciste Support the Calais Truckers (SCT) était bel et bien présent et a tenté pour la seconde fois de bloquer le port. Ils pensaient rassembler du monde pour soutenir les routiers risquant des amendes en transportant des migrant-e-s à leur insu et surtout contre les « envahisseurs ». En réalité ils ont rassemblé les antifas venus à plus nombreux pour en découdre, et une horde de flics pour protéger la manifestation. Certains des néo-nazis ont dû se réfugier sur le toit du bar qui faisait office de point de rendez-vous, avant de redescendre pour tenter de prendre la rue. Les antifas ont bloqué une première fois la manif, puis une deuxième fois lors de laquelle des pierres ont été jetées, puis la protection des flics n’a plus était suffisante pour empêcher qu’un nazillon soit physiquement malmené. Les fascistes ont essayé de s’enfuir, poursuivis par les antifas, eux-même poursuivis par les flics qui ont fini par les rattraper pour les contenir le temps que SCT fasse sa manif.

Traduction libre de la presse

 

[Espagne] Un an après l’assassinat de Ceuta

26 janvier 2015. Il y a un an, le 6 février 2014, 15 migrant-e-s sont mort-e-s à Ceuta, tué-e-s par la guardia civil espagnole.

Alors qu’ils/elles tentaient de rejoindre par la mer l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc, les flics espagnols ont tiré des balles en caoutchouc et des billes en plastique pour crever les bouées auxquelles ils/elles s’étaient accrochés. 15 personnes sont mortes noyées.

En même temps, le gouvernement espagnol vient d’annoncer la construction de trois nouveaux CIE (centros de internamiento para extranjeros, centres de rétention espagnols), qui vont venir s’ajouter aux huit déjà existant : à Madrid, Málaga et Algeciras.

Aux abords de Ceuta et Melilla, la répression bat son plein contre les migrant-e-s qui tentent régulièrement de passer par dessus les rangées de grillages et de barbelés pour atteindre l’Europe. De l’autre côté, quand ce ne sont pas les balles, ce sont les rafles et l’enfermement dans les prisons pour étrangers qui les attend.

Plusieurs initiatives sont organisées en Espagne pour rappeler qu’il n’y a ni oubli ni pardon.

– à lire : Douze morts, par quelques anarchistes

– Un texte du collectif catalan, Te Kedas donde Kieras :

Le 6 février dernier, la garde civile a tué 14 personnes pour les empêcher de traverser la mer en directions des côtes ibériques. Il y a un an, 200 personnes ont tenté de passer la frontière à la nage, ce à quoi la garde civile a répondu avec des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des coups pour couler les flotteurs. La violence a continué à coups de crosse de revolver pour empêcher que les migrant-e-s ne s’accrochent aux rochers de la jetée. 14 d’entre-eux sont morts, huit gravement blessés ou disparus et ceux qui réussiront à arriver seront expulsés illégalement au Maroc grâce aux « devoluciones en caliente » (pratique qui consiste à expulser immédiatement les migrant-e-s passé-e-s en Espagne au Maroc, par les portes des barrières de Ceuta et Melilla, sans aucune base légale, ndlt).

Dans les dix dernières années, plus de 27 000 personnes – et beaucoup plus qui n’ont laissé aucune trace – ont perdu la vie en cherchant à traverser une des nombreuses frontières que les états européens construisent et défendent pour protéger leurs privilèges. Privilèges qu’ils ont obtenus il y a des centaines d’années par le vol et l’assassinat, produits des politiques colonialistes. Aujourd’hui ils protègent avec brutalité ce qu’ils ont pris hier par la violence systémique.

Les routes de la Méditerranée ne seront jamais égales selon qui les emprunte. D’un côté, des navires de croisière chargés de hordes de touristes prêts à consommer les lieux et à détruire des communautés. De l’autre les migrant-e-s qui pour une raison ou une autre décident de se déplacer. Pour les premier-e-s toutes les portes sont bien ouvertes tant que leurs poches, leur classe et leur provenance parlent d’abord. Pour les seconds, les attend dans la majorité des cas un voyage sans fin. Et quelques fois la mort. Comme le 6 février dernier.

Colonialisme, frontières, tourisme, sont les nombreux visages d’un même modèle que nous ne voulons pas accepter. Parce que nous croyons dans la liberté de se déplacer et de décider de sa propre vie.

Opération Mos Maiorum, plus de 19 000 interpellations

25 janvier 2015. L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. [Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)]

Au total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les « nouvelles routes de l’immigration », en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme « passeurs » ont également été arrêtées.

Plus de 6002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1538 aux frontières extérieures, amenant à l’arrestation de 9890 personnes et 4464 à l’intérieur du territoire européen lors desquels 9344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3683 personnes contrôlées), la Hongrie (3075 personnes contrôlées), l’Autriche (1219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus « accueillant » que les autres).

Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10 459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5 298 personnes.

Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit, pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.

En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaise (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.

Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingue, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.

L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsqu’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

[Australie] Grève de la faim, émeute et répression au centre de Manus

22 janvier 2015

Le 16 janvier, alors qu’environ 500 personnes enfermées pour le compte de l’Australie dans le centre de rétention de Manus en Papouasie Nouvelle Guinée entamaient leur quatrième jour de grève de la faim, une centaine de flics et de gardiens sont entrés dans le camp pour repousser tout le monde dans les chambres. Des affrontements ont éclaté et le centre a été entièrement bouclé, empêchant le personnel et notamment les médecins d’entrer dans la zone alors que beaucoup de grévistes de la faim sont mourant-e-s. En revanche flics et gardiens font des descentes chaque soir pour tabasser et arrêter quelques révolté-e-s. Au moins 58 personnes ont déjà été emprisonnées en attendant la réponse à leur demande d’asile, malgré les barricades installées par les détenu-e-s.

Le ministre de l’immigration australien Peter Dutton a craché sur la détermination collective des détenu-e-s en accusant leurs avocat-e-s et certains membres du personnel de les pousser à se mettre en grève de la faim et à s’auto-mutiler. En réalité c’est sa décision de ne transférer personne sur le territoire australien et de relâcher les gens directement en Papouasie qui est en grande partie à l’origine de la révolte comme des actes désespérés des détenu-e-s. Certain-e-s trouvent encore la force de crier « Qu’est-ce que nous voulons ? La liberté ! »

Au dernière nouvelle la grève de la faim s’était étendue et était suivie par  700 détenu-e-s.

 

d’après la presse

 

 

 

 

 

[Calais] Entre coups de matraque et coups de feu

Samedi 17 janvier 2015 au soir, un campement de réfugiés syriens à été attaqué à coup de pistolet à bille. Une camionnette s’est arrêtée au niveau de l’installation et plusieurs coups de feu ont été tirés. La veille déjà, le même véhicule était passé et les passagers avaient insulté et menacé les personnes présentes.

Ce n’est pas la première fois que des fascistes s’attaquent directement aux migrant-e-s à Calais. Cette nouvelle attaque intervient dans un contexte de montée d’agressions racistes un peu partout en France.

Dimanche, le groupe d’extrême droite « Sauvons Calais » appelle à une nouvelle manifestation « contre l’immigration« . Cette manifestation a été interdite par la préfecture et le groupe affiche la couleur sur sa page facebook : « tout le monde est libre de ses mouvements et peut faire ce qu’il veut. Nous n’avons pas le pouvoir de retenir des foules…« .

Plusieurs appels à se rendre à Calais circulent (voir ici et ) pour les empêcher de se réunir, riposter à d’éventuelles attaques et se solidariser avec les migrant-e-s.

On en profite pour rappeler que le samedi 7 février est organisée à Saint Denis une journée de solidarité avec les migrant-e-s de Calais.

[Toulouse] Manifestation devant le centre de rétention de Cornebarrieu

Dimanche 18 janvier 2015 a eu lieu une manifestation devant le Centre de rétention de Cornebarrieu à l’appel du Collectif de Lutte et d’Informations Migrant.Es (Clime), dans le cadre du week-end de lutte et d’information pour la liberté de circulation.

Nous étions quelques dizaines à nous rassembler comme prévu sur le parking de l’Intermarché de Cornebarrieu. Nous nous sommes mis en marche vers le CRA encadré-e-s par deux voitures de gendarmerie.

La manifestation, sur le trajet et devant le CRA, a poussé les slogans : « Ni papiers, ni nation ! », « Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétentions » ou encore « Qu’est-ce qu’on veut ? Des papiers ! Pour qui ? Pour tous ! »…

A l’arrivée devant le CRA, plusieurs banderoles sont accrochées sur la grille de la prison.

Alors que le rassemblement s’étoffe un peu de quelques retardataires, nous continuons à chanter et crier. Au cri de « Liberté ! » répondent parfois les cris des enfermé-e-s de l’autre côté des murs.

Nous reviendrons.

Iaata.info

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[Palaiseau] Affrontements au centre de rétention

Lundi 19 janvier 2015 au soir, des affrontements ont éclaté au centre de rétention de Palaiseau, entre une dizaine de retenus et les flics. Du matériel aurait été cassé.

D’après de bref entrefilets dans la presse

[Belgique] Tentative d’évasion au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

La nuit du 17/01 au 18/01 trois prisonniers ont essayé de s’évader. : Ils ont cassé les carreaux de leur cellule , se sont retrouvés dans la cour et ont voulu grimper les grillages qui entourent le centre. Les matons du centre ont appelé la police qui est arrivée en gros renfort et ont arrêté les fugitifs avant qu’ils n’arrivent à escalader les grillages. Ils ont été jetés au cachot du centre.

Repris de Getting the voice out

[Allemagne] Manifs en réponse au meurtre d’un sans-papiers à Dresde : émeute à Leipzig

Dans la matinée de mardi 13 janvier 2015 à Dresde, un sans-papiers originaire d’Erythrée, Khaled Idris Bahray, a été retrouvé mort assassiné dans la cour du centre pour réfugiés de Leubnitz-Neuostra, géré par l’Etat qui les oblige à y résider. Comme souvent, la police a tenté dans un premier temps de maquiller ce meurtre en une mort accidentelle ou un suicide. Une habitude des assassins en uniforme qui éliminent quotidiennement les indésirables à ce système d’exploitation et de domination, que ce soient aux frontières, dans les rues, dans un de leurs fourgons ou bien en cellule [1]. Cet assassinat survient juste après une manifestation de 25 000 fascistes de PEGIDA [2] qui s’est déroulée à travers la ville lundi soir,. Les racistes se montrent de plus en plus dans les rues ces derniers mois, en vociférant contre les migrants et l’immigration, en proférant et inscrivant des menaces de mort à leur encontre devant leurs lieux de (sur)vie…

On ne sait pas grand chose des détails de sa mort, mais assez pour dire que ce système d’oppression et de domination l’a tué. Que ce soient des fascistes ou des agents en uniformes de l’Etat, tout cela nous importe peu. Ce qui est sûr, c’est que la police a voulu maquiller ce meurtre raciste d’un indésirable dépourvu du bout de papier nécessaire pour circuler.

La riposte dans la rue s’organise, plusieurs manifs contre ce meurtre raciste se sont tenues à travers le pays,  Une est prévu ce dimanche 18 janvier 2014 à Berlin.

Vers 23h30 jeudi 15 janvier à Hambourg, le commissariat de la Lerchenstraße a été attaqué aux feux d’artifice. Cela a été une action en solidarité avec la manifestation émeutière qui s’est tenue le même jour à Leipzig, qui a été fortement réprimé par la police. Le communiqué se termine par “Saluts solidaires d’Hambourg à Leipzig”.

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Plus tôt dans la journée, plus de 1000 personnes (dont 600 déterminées) sont descendues dans les rues de Leipzig en début de soirée à la suite du meurtre non éclairci du jeune migrant érythréen Khaled Idris et contre les nationalistes de PEGIDA. Lors de cette manif, les murs ont été décorés de tags et de graffitis contre ce mouvement fasciste et la police, ainsi qu’en mémoire de Khaled Idris: “Stop PEGIDA”, “ANTIFA” (les nombreux tags racistes qui avaient été inscrits lors des marches LEGIDA ont quasiment tous été recouverts à la bombe de peinture; Du mobilier urbain est jeté à travers les rues… Lorsque la police s’est approchée un peu trop près du cortège, elle a été visée par des tirs de feux d’artifice et bombardée de pierres, ses véhicules ont été sévèrement dégradés (certains flics ont même été frappés à l’intérieur de leurs voitures). Rapidement, la police de Leipzig est surpassée par les évènements et demande des renforts de Dresde et de Sachsen-Anhalt. Vers 21h15, les vitres du tribunal n’ont pas résisté bien longtemps à l’assaut de 200 manifestants cagoulés (40 vitres pétées avant que les flics n’interviennent d’après bild.de), celles de plusieurs magasins (dont le barbier “Gentlemens Cut”) et de banques (dont une agence Santander [3]) non plus.

Une partie de la façade vitrée du tribunal

Les flics ont débarqué en masse après deux heures de manif, encerclant une centaine de manifestant-es et procédant à des dizaines de contrôles d’identité. Trois personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue.

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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 17 janvier à Dortmund (3500) et à Dresde.

Notes du CNE:

[1] Oury Jalloh, mort brûlé vif dans une cellule d’un comico le 7 janvier 2005 à Dessau.

[2] Mouvement nationaliste, anti-immigration et anti-islam, qui multiplient les manifestations de masse à travers l’Allemagne et regroupe la mouvance néonazie, les milieux hooligans ainsi que des nationalistes de tous poils…LEGIDA est sa branche implantée à Leipzig.

[3] L’enseigne bancaire ‘Santander’ est prise pour cible à travers le monde, et pour cause: elle est connue pour financer les prisons et l’aviation militaire. A titre d’exemple, elle a injecté près de 60 millions d’euros dans ‘BAE-Systems’ et ‘Rolls Royce’. Elle investit aussi dans plusieurs services du domaine militaire (communications et échanges d’informations..). Elle est également connue dans le monde hispanophone pour des expulsions locatives.

 

Repris du chatnoiremeutier

[Calais] Accueil ?

18 janvier 2015. Caution pseudo-humanitariste à la logique répressive, le centre d’accueil de jour, tant vanté par les politiciens locaux et nationaux, vient d’ouvrir ses portes. Situé à l’extérieur de la ville, derrière la rocade, il est à la fois la caution humanitariste des politiques contre les migrant-e-s et une manière d’éloigner les exilé-e-s du centre ville, du port, des commerces, des habitant-e-s de la ville.

Celles et ceux qui veulent s’y rendre et retourner au centre ville ensuite doivent alors traverser la rocade de contournement de la ville, déjà réputée meurtrière pour les migrant-e-s.

C’est désormais le seul lieu de distribution de repas puisque son ouverture s’accompagne d’un arrêté municipal interdisant les distributions sur le reste de la commune. La maire de Calais voulait se débarrasser des migrant-e-s, elle a trouvé la solution.

Les migrant-e-s de Calais deviennent de plus en plus persona non grata dans le centre ville et autour du port : présence massive des flics, attaques des fachos, magasin leader price et cafés qui leur interdisent l’accès, pression municipale autour du stade de foot, etc. Contraints de vivre dans les jungles, isolés et à la merci des rafles, l’auto-organisation pour la lutte et la solidarité des migrant-e-s devient de plus en plus compliquée. Avec l’ouverture du centre d’accueil, la municipalité prend en gestion, dans un lieu contrôlé par les associations qu’elle y a placé, les besoins élémentaires, se nourrir, se laver, charger son portable, et réduit encore un peu toute possibilité de rencontre et d’échange, d’organisation et de résistance.

Récemment l’accès de la médiathèque municipale a également été « interdit » aux migrant-e-s qui venaient y consulter internet, lire la presse anglaise, se reposer, etc. Ne pouvant pas l’afficher aussi frontalement, la mairie a trouvé la parade : désormais son accès est réservé à celles/ceux qui ont une carte d’accès, délivrée gratuitement à qui peut présenter un papier d’identité et un justificatif de domicile.

Le 25 janvier prochain, les fachos du groupe « Sauvons calais » appellent à une nouvelle manifestation contre l’immigration. Une contre-manifestation va être organisée le jour même et un appel à venir à Calais autour du 25 circule.

Une bonne nouvelle quand même, il semblerait qu’un vent de liberté continue de souffler sur la ville. Outre les solidarités qui se construisent chaque jour sur place, dans les squats et autour des campements, la barrière anti-migrants construite autour du port est de nouveau tombée ce 15 janvier. 300 mètres de barrière couchée au sol, à un autre endroit que la fois précédente. Cette fois elle ne sera pas relevée.

« Tout peut être brisé. Nous rêvons d’un temps ou non seulement les soi disant fascistes organisés ne se montreront plus en rue, mais aussi les flics et politiciens responsables du régime frontalier n’auront plus l’opportunité de décider de nos vies et mouvements.

Pas de nation, pas d’état, pas de flics, pas de frontières. Pas de système d’asile qui peut interdire d’un endroit ou vivre. Pas d’Eurodac »