Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Calais] Franchir les frontières à coup de fusil

29 août 2014. Dans la nuit entre jeudi 28 et vendredi 29, trois flics de la PAF ont arrêtés une quinzaine de migrants qui tentaient de monter dans un camion pour franchir la frontière et aller en Angleterre. L’un d’entre-eux a réussi à prendre la fuite et est revenu quelques minutes plus tard, avec cinq autres personnes, équipé d’un fusil et a menacé les flics. Il a de nouveau réussi à prendre la fuite après.

D’après la presse.

On en profite pour relayer un des appels au Weekend de résistance anti-fasciste à Calais, les 5, 6 et 7 septembre 2014.

Depuis 1 an, un petit groupe de jeunes militants néo-nazis calaisiens s’est organisé et cherche à faire parler d’eux. Leur nom : « Sauvons Calais ». Leur coup le plus médiatique : la publication par la presse locale des photos des tatouages à la gloire du IIIème Reich portés par leur leader Kevin Reche (insigne SS, croix celtique et autres joyeusetés).
L’activité principale de « Sauvons Calais » est la désinformation concernant les migrants (accusés de tous les maux de la ville) et le matraquage permanent des mensonges politiques du Front National (plusieurs membre du « collectif » y sont d’ailleurs directement affiliés).
Mais depuis l’affaire du squat de Coulogne, un pas a été franchi. « Sauvons Calais » s’en prend désormais physiquement aux migrants et aux militants qui les soutiennent quotidiennement : agressions de migrants et de camarades no-borders, attaque d’espaces de solidarité, menaces sur des militants associatifs…
L’action des pantins de Sauvons Calais s’articule et soutien la politique anti-migrants menée par la mairie UMP et les rafles racistes orchestrées par le gouvernement « socialiste ».
Comme toujours, le système se déchaîne contre les plus pauvres et les plus précaires. A Calais, les migrants servent de bouc-émissaires. Pourtant les responsables du chômage et de la misère qui touchent la ville sont connus : les financiers, les spéculateurs, les banquiers, les patrons et les grands propriétaires sévissent en toute impunité. Ils s’enrichissent toujours plus. Le FN, le PS et l’UMP servent directement leurs intérêts.
Ce sont les mêmes qui sont les responsables des guerres et de l’extrême précarité que fuient les migrants.
Mais ratonner de pauvres gens qui vivent dans la rue est plus simple et mieux vu que de s’en prendre aux racines du mal, à ceux qui détiennent les richesses et qui contrôlent l’État et sa police.
Le 7 septembre, « Sauvons Calais » appelle à une manifestation contre l’immigration. Manifestation à laquelle est conviée une partie du gratin pourri de l’extrême droite radicale française, des personnages réputées pour leurs sorties racistes, homophobes, antisémites… Parmi les heureux élus : Benedetti (tremblote œuvre française), Roudier (sénile identitaire) et Joly (poupon nazi picard).
Dimanche 7 septembre, l’Action Antifasciste NP2C appelle à se rassembler massivement pour barrer la route aux néo-nazis, s’opposer aux politiques racistes menées par le PS, l’UMP et le FN et exprimer notre solidarité avec les migrants.
RDV 13 h place d’arme !

[Vincennes] Petits tours au CRA

Mercredi 27 août 2014. Un poignée de personnes solidaires se sont rendues sous les murs du centre de rétention pour un parloir sauvage. Des cris ont été échangés pendant quelques minutes avec les retenus.

Vendredi 29 août 2014. À l’appel de la CSP75, ce sont cette fois-ci 150 personnes, sans papiers et quelques solidaires, qui sont allées en manifestation de la station de RER Joinville-le-pont au centre de rétention de Vincennes. Sur place un important dispositif policier était présent (la manifestation était annoncée et déposée) et a maintenue tout le monde dans l’allée, route du fort de gravelle, loin des bâtiments où sont enfermés les gens.

Un appel a été passé à l’intérieur du centre un peu avant l’arrivée de la manifestation.

Centre de rétention de Vincennes, bâtiment 3

« C’est dur vous savez ici car on est privé de liberté. C’est un délit d’être étranger et pas régulier mais beaucoup d’entre nous font des démarches pour régulariser leur situation, les gens qui sont là depuis longtemps et ceux viennent d’arriver. Ici on est des cas tous différents mais on cohabite bien ensemble, il n’y a pas de problème, pas de violences entre nous. C’est mieux quand c’est comme ça. On subit de la barbarie alors qu’on essaie que de vivre ou même survivre. Ici on subit des humiliations mais on n’a pas le choix c’est comme un éléphant contre une fourmi, les policiers nous le font bien comprendre. Donc on est obligé de faire ce qu’on nous demande. »

Je lui explique qu’il va y avoir une manifestation cet après-midi pour protester contre la mort d’Abdelak et pour la fermeture de centres de rétention et que toutes les personnes qui y sont enfermées soient libérées. Je lui dis que peut être nous n’arriverons pas à nous approcher du centre car la police nous en empêchera mais que j’espère qu’ils arriveront à nous entendre.

« Ah oui la police on peut leur faire confiance pour ça. C’est bien qu’il y ait une manifestation. Déjà avant-hier (mercredi) j’étais en train de dormir l’après-midi et je me suis réveillé on entendait « Liberté ! Liberté ! ». J’ai essayé de voir qui il y avait dehors mais on ne voyait rien car il y a une forêt qui cache. En tout cas merci et bonne chance. »

 

[Chypre] Manifestation de réfugiés sur le toit du centre de rétention de Mennogeia

25 août 2014. Après les incidents consécutifs au suicide et à l’auto-mutilation de détenus dans les prisons de Chypre, cinq détenus d’origine iranienne et un autre d’Afghanistan enfermés dans le centre de rétention de Mennogeia à Larnaca, ont organisé une manifestation sur le toit du bâtiment de la prison dans la matinée du 25 août 2014 pour exiger la fin de leur détention. A Chypre, comme ailleurs, les demandeurs d’asile et autres migrants sont détenus pendant des mois. Les manifestants migrants ont informé les solidaires à l’extérieur qu’il y a des personnes sans condamnation pénale qui ont été dans le même enfer pendant 4-5 ans.

Un groupe de personnes solidaires a organisé un rassemblement à proximité du centre de rétention, en criant “Liberté” et des slogans tels que “La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules de prison”.

Après être restés 48 heures sur le toit du centre de rétention et avoir négocié avec les autorités, les migrants protestataires ont été libérés sous condition.

Voir deux vidéos : ici et

Repris de Contrainfo

[Tract] Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Pouvoir assassin !

Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Pouvoir assassin !

Toujours la même histoire. L’État ne dira sans doute jamais ce qui c’est exactement passé ce 21 août 2014 dans la voiture de flics de l’unité d’escorte qui emmenait Abdelhak Goradia du centre de rétention de Vincennes à l’aéroport de Roissy d’où il devait être expulsé. Abdelahak est mort. Les flics lui ont fait croire qu’il allait voir l’infirmière, ils lui ont mis des menottes, un casque sur la tête et l’on saucissonné pour être sûr qu’il ne résiste pas. Il est mort asphyxié, étouffé. La police a déclaré qu’il était mort naturellement, d’une crise cardiaque, puis ils ont dit qu’il s’était fait volontairement vomir. C’était la deuxième tentative d’expulsion ; lors de la première les flics s’étaient déjà montrés violents et acharnés et c’est le commandant de bord qui avait refusé de le prendre à bord de l’avion.

Au centre de rétention, en apprenant la mort d’Abdelhak des retenus ont cassé du mobilier et une grève de la faim a commencé.

Il y a 6 ans et deux mois, le 21 juin 2008, Salem Souli est mort au centre de rétention de Vincennes. Malade il avait demandé à voir un médecin ce qui lui avait été refusé. Il s’est allongé et ses compagnons l’ont retrouvé mort quelques heures plus tard. Le lendemain une révolte collective a éclatée et le centre totalement incendié.

Les techniques d’expulsion dans les prisons pour étrangers sont toujours les mêmes. Les retenus qui ont déjà résisté à une expulsion où qui ne se laissent pas faire sont appelés dans le micro pour un faux prétexte, une visite, aller chez le juge ou à l’infirmerie, ou embarqués au milieu de la nuit. Ils sont menottés dans le dos, jambes entravées, cagoule et casque sur la tête, étranglé pour empêcher de crier, ligotés avec du scotch… Plusieurs sans papiers sont déjà morts assassinés par la PAF (police de l’air et des frontières) : Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.

Entre 2000 et 2014, plus de 130 personnes ont été tuées par la police.

Mort en prison comme Gordana Jovanovic à la maison d’arrêt des femmes de Fleury le 2 novembre 2012 ; mort au mitard comme Éric Blaise le 13 novembre 2005 à la prison de Fleury-Merogis ; mort dans un fourgon comme Lamine Dieng le 17 juin 2007 ; mort du TASER comme Loïc Louise le 3 novembre 2013 ; mort du Flashball comme Mostefa Ziani le 13 décembre 2010 ; mort au commissariat, mort lors d’une course poursuite comme Baba Traoré le 4 avril 2008 qui tentait d’échapper à un contrôle de police et qui s’est noyé dans la marne ; mort d’une balle dans le dos comme Amine Bentounsi le 21 avril 2012.

Mort aux frontières de l’Europe comme 14 000 migrant-e-s depuis 1988.

Partout c’est la même. Qui n’a pas entendu parler de cette histoire à Ferguson, dans le Missouri aux États-Unis, où Mike Brown a été tué de plusieurs balles dans le dos et à la tête par les flics le 9 août dernier. Il est mort parce qu’il était noir, parce qu’il était pauvre. En réaction, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester et s’affronter avec la police. Pendant plusieurs nuits des émeutes ont éclaté malgré le couvre-feu instauré par l’État.

La violence des flics est toujours la même. C’est celle de l’État, de la société. La police, comme la justice et la prison, est là pour garantir son bon fonctionnement basé sur l’exploitation économique, la domination sociale, l’oppression raciste. Il s’agit de tous nous soumettre et de protéger les riches, et pour cela la police réprime, tue et mutile, la justice condamne et enferme. Face à cette violence, la solidarité est nécessaire et doit s’exprimer partout.

Du centre de rétention de Vincennes à Ferguson, Solidarité face à la police et à l’État !

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[Paris/Toulouse] L’État assassine, les frontières tuent

26 août 2014. Au centre de rétention de Vincennes la grève de la faim a pris fin ce matin. On a appris un peu tard que dans un des trois bâtiments plusieurs retenus ont cassé du mobilier après avoir appris la mort de Abdelhak.

Collage à Paris :

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Fresque à Toulouse :

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[Centre de rétention de Vincennes] La grève de la faim continue après la mort de Abdelhak Goradia

Dimanche 24 août 2014, centre de rétention de Vincennes

Les retenus du bâtiment 1 du centre de rétention de Vincennes sont en grève de la faim depuis vendredi suite au décès de l’un des leurs, mort asphyxié dans un fourgon de la PAF alors qu’il était conduit à l’aéroport pour être expulsé.

« On est toujours en grève de la faim. Le commandant n’est pas revenu nous voir depuis vendredi. La nuit a été calme. Mais les policiers continuent de nous provoquer. Ils veulent qu’on mange et ils nous cherchent, ils veulent qu’on craque. D’habitude il y a 2 policiers dans les parties communes, là ils sont 5 ou 6... » « On continue la grève de la faim. Il n’y a pas de changements. Les policiers essaient de nous convaincre de manger. Dès la première tentative d’expulsion, les policiers avaient scotché Abdelhak. Ils lui avaient scotché les jambes et menotté les mains dans le dos. C’est pas normal! Ils l’ont amené comme ça dans l’avion et c’est le commandant de bord qui a refusé de le prendre, parce qu’il était complètement ligoté. On ne demande rien pour nous. On ne veut pas que ça se reproduise. C’est pas normal. On est des êtres humains. Il y a des policiers qui nous traitent comme des chiens.  »

Samedi 23 août 2014. COMMUNIQUÉ DES GRÉVISTES DE LA FAIM DU CENTRE DE RÉTENTION DE VINCENNES

Jeudi 21 août 2014, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il aurait eu « une crise cardiaque ». Les flics ont même parlé d’une mort naturelle. Or, l’autopsie a révélé qu’il était décédé par asphyxie. Ce n’est pas la première fois qu’une personne décède lors de son expulsion. Plusieurs sans papiers sont en effet morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.

Les retenus du bâtiment 1 de Vincennes se sont mis en grève de la faim dès qu’ils ont appris la mort de leur camarade. Ils ont rédigé un communiqué que nous reproduisons ci dessous même si nous ne partageons pas tout son contenu. Nous voulons apporter notre solidarité, aussi minime soit-elle, en relayant la paroles et les initiatives de ceux qui ont choisi de ne pas laisser sans réaction et colère la mort de leur compagnon d’infortune et sont entrés en lutte. La grève de la faim est un moyen souvent utilisé par les retenus mais elle affaiblie le corps dans un moment où la force est nécessaire pour résister, résister à la police, résister à l’expulsion, résister à la violence. C’est un moyen qui peut, souhaitons le et encourageons le, mener à d’autres, comme en 2008. Les formes d’action sont multiples et il faut remettre ça dans son contexte : un lieu d’enfermement, ou personne ne se connaît et ne partage autre chose que la situation d’être enfermé par l’État. Pour l’instant… Ce moment mènera sûrement à des discussions et à d’autres initiatives. Cela dépend aussi du relai et du soutien que l’on y apporte.

Sur les points du communiqué, nous rappelons seulement que pour nous rien n’est aménageable, qu’un jour passé en prison est un jour de trop et que nous pensons que la justice sera toujours là pour enfermer et opprimer les pauvres et celles/ceux qui refusent de se taire. Liberté pour toutes et tous. Solidarité avec la lutte des retenus.

« Nous, retenus du bâtiment 1 du CRA de Vincennes, demandons: – que des journalistes puissent venir voir les conditions de vie dans le centre – que les acteurs des violences envers M. Goradia soient punis, car ils l’ont tabassé à mort. – que la durée de rétention soit réduite à 20 jours car il y a trop de violences. Ce n’est pas la peine, 45 jours, ça ne sert à rien – que la nourriture soit améliorée. On mange très mal alors qu’on n’a pas demandé à être ici. – Une partie de la police est très agressive verbalement et fait des provocations. Ils vont jusqu’à dire des insultes dans le micro. Ils hurlent et font des gestes obscènes. On ne négociera pas. On continuera la grève de la faim tant que nos
revendications ne seront pas satisfaites »

[Würzburg, Allemagne] Contre les frontières et les expulsions !

En cette nuit aujourd’hui (22 au 23 août 2014, NdT), nous nous sommes rendus au centre d’hébergement pour demandeurs d’asile (officiellement: « centre de rapatriement central ») à Würzburg, séparé, entre autres, par une clôture de barbelés sécurisés à un endroit et avons donc réussi à faire un grand trou à travers. En plus de cela nous avons apporté des panneaux avec des slogans tels que « Ni frontière, Ni nation – Stop aux expulsions » et « surmontons les frontières« .

Avec cette action, nous voulons exprimer notre solidarité avec tous les réfugiés du monde entier, et de faire comprendre aux autorités allemandes qu’en tout temps elles devront s’attendre à une réaction adéquate de notre part, si elles persévèrent dans leur politique dégueulasse et restrictive concernant les réfugiés.

Un trou dans une clôture si représentative est seulement un petit acte symbolique exprimant que des personnes se soucient que des frontières, lesquelles produisent et reproduisent les rapports de domination, soient omniprésentes dans nos vies. Ces frontières apparaissent sous la forme de Frontex, les contrôles de flics racistes socialement et spatialement distincts des camps de réfugiés, les expulsions, mais aussi sous la forme de surveillance, de prestation coercitive, le pouvoir et les relations de propriété injustes, ainsi que la sélection en vies utiles et inutiles.

Notre action est dirigée contre toutes ces conditions insupportables, qui cherchent à contrôler nos vies au quotidien.

Pour plus de trous dans les clôtures ! Jusqu’à ce qu’elles disparaissent complètement !

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"Aucune personne est illégale" & "surmontons les frontières"

Traduit de l’allemand de linksunten, par le chat noir emeutier 23/08/2014 à 05h34

[Berne, Suisse] l’Organisation Internationale pour la Migration, un masque humanitaire de la machine à expulser

Nous avons attaqué le bureau de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) avec de la peinture.

L’OIM joue un rôle important dans la «gestion des migrations» de la Suisse en tant que partenaire de l’Office fédéral des migrations (BFM*) et du département fédéral de justice et de police (EJPD**) , qui ne signifie rien sauf la gestion, la loi sur les étrangers et donc la répression de gens qui ont commis le crime d’avoir traversé les frontières. Le retour «volontaire», qui est encouragé par l’OIM, est un mépris dont l’alternative est l’expulsion forcée, qui en fin de compte est mis en place et exécuté par leurs propres clients (l’office fédéral des migration et la police). En tant qu’organisation d’envergure internationale, l’OIM est également un bras de la politique coloniale du monde occidental, menée à travers des projets avecles prétendus pays d’origine, qui sont spécifiquement conçus pour empêcher la migration.

Le masque humanitaire, qui cache leur laideur derrière ces organisations, est à abattre. L’OIM est une partie intégrante du régime de migration dont fait partie les contrôles, les agressions, les expulsions. L’OIM et ses agents ne peuvent pas rejeter la responsabilité de l’oppression qu’ils exercent.

Que tous les responsables du régime de migration puissent brûler !

Quelques enragés.

Traduit de l’allemand ch.indymedia, par lechatnoiremeutier 18/08/2014 à 09h09

Notes:

*en allemand se dit « Bundesamtes für Migration »

**en allemand se dit « Eidgenössischen Polizei- und JustizDepartaments »

[Italie] Evasions tentées, évasions réussies

20 août 2014. Profitant du fait que  le match de foot captivait l’attention des forces de l’ordre, où quelques retenus jouaient, hier soir neuf hommes se sont enfuit du centre de ponte Galeria à Rome. Deux autres ont tenté la belle sans reussir, et avant d’etre ramenés au centre ont été conduit à l’hopital. L’un deux a les deux mains cassés, l’autre s’en est sorti avec un bandage.

Une autre tentative malheureusement non menée à bien s’est déroulée dimanche soir dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin. Trois retenus de la section violette étaient découverts par la police et bloqués instantannement. A la suite de la tentative, la section à été perquisitionnée et le contrôle nocture par les militaires a été augmenté.

traduit de macerie

[Paris/Banlieue] Suite à la mort de Abdelhak Goradia lors d’une expulsion et grève de la faim au CRA de Vincennes

Jeudi 21 août 2014 à 21h, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il serait décédé d’« une crise cardiaque ». Comme toutes les personnes mortes entre les mains des flics ! [edit : finalement, il serait mort par asphyxie et régurgitation]

A 19h, Abdelhak Goradia se portait parfaitement bien et 2 heures plus tard, il était mort… Circonstances plus que troubles.  Il y a 6 ans, le 21 juin 2008, au CRA de Vincennes, Salem Souli décédait lui aussi d’ « une crise cardiaque » selon la police. En réalité, M. Souli, qui était asthmatique, n’avait pas reçu les soins dont il avait besoin. Le lendemain, les retenus s’étaient révoltés et le CRA de Vincennes était parti en fumée.

Les frontières tuent : des milliers de personnes sont mortes en traversant la méditerranée, d’autres décèdent lors de leur expulsion : on se souvient de Semira Adamu étouffée avec un coussin par les flics en Belgique en 1998 ou encore en 2010 de Jimmy Mubenga tué par des agents de sécurité dans l’avion qui devait l’expulser de Londres à Luanda. En France, plusieurs sans papiers sont morts assassinés par la PAF comme Ricardo Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.

Arrêt des expulsions !
Régularisation de tous les sans-papiers !
Liberté de circulation et d’installation !

Rappel : Manifestation samedi 23 août à 13h – 18e anniversaire de l’évacuation de l’église de Saint-Bernard.

 

DEPUIS LE CENTRE DE RÉTENTION DE VINCENNES Vendredi 22 août 2014

« Vers 18h, les flics ont dit à Abdelhak qu’il devait aller voir l’infirmière. En fait, c’étaifaux. Il est sorti de sa chambre, ils l’ont emmené à l’accueil et lui ont mis les menottes. A l’accueil, on entendait des bruits étranges, des bruits bizarres. Les gens qui étaient aux visites [au-dessus de l’accueil] ont tout entendu. Les flics lui ont mis une cagoule, un masque sur la tête. Les flics savaient qu’il allait refuser. Lors de la première expulsion ils lui avaient dit « Vous
allez devant le juge ». En fait, ils l’ont emmené à l’aéroport.‌ Il n’était pas d’accord, il a protesté et ils l’ont ramené au centre.
Hier, toute la nuit, on l’a attendu parce qu’on savait qu’il allait refuser. Son cousin a téléphoné, il était inquiet. Et puis ce matin, il nous a rappellés et il nous a dit qu’il était mort. Du coup, on fait la grève de la faim. »

« On est stressé parce qu’Abdelhak est mort. Son nom n’était pas affiché sur le tableau des expulsions. Il l’on appelé quand on était en train de faire la prière vers 18h. Dès qu’on a fini, il est descendu soi-disant parce qu’il avait une visite. Dans un local de l’accueil, les flics l’ont frappé.‌ Ils lui ont mis un casque, des menottes aux poignets et lui ont entravé les jambes. Les flics savaient qu’il allait refuser, alors ils ont fait la force avec lui. Ils avaient tenter de l’expulser une première fois le quatrième jour après son arrivée.
Il ne savait pas comment ça se passait. Il est parti tout seul, dans une petite voitrure voir le juge et pas dans une camionnette comme habituellement. Déjà les flics l’avaient menotté aux jambes et aux poignets, il a refusé l’expulsion. Dès la première fois, ils ont fait la force, ils avaient la rage contre lui. Ils font n’importe quoi avec nous ! Même ses affaires sont encore ici, son portefeuille, sa veste…
J’arrive pas à dormir, je stresse. Il dormait sur un matelas par terre, à coté de moi, je voyais sa tête. Et maintenant son matelas est vide, ça me stresse. On était décidé à tout brûler. J’ai vu la dame de l’ASSFAM et j’ai pleuré. On a décidé de faire la grève de la faim. »

 

FLICS PORCS ASSASSINS