Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Melilla] Nouveaux assauts de la frontière

MAJ. Les personnes qui étaient restées perchées en haut des grillages en ont été délogées par les flics marocains qui pour cela se sont introduits dans la zone entre les deux clôtures. Des associations de soutien aux migrant.e.s espagnoles ont dénoncé le fait que les personnes étaient sur un grillage espagnol et que les flics marocains se sont introduits, en arme, avec la complicité de leurs collègues espagnols, dans une zone frontalière afin de les ramener au Maroc, alors qu’ils.elles étaient sous le coup de la loi espagnole.

28 mars 2014. Plusieurs centaines de migrant.e.s ont tenté de franchir la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. 800 personnes auraient préparé cet assaut et se seraient divisés en plusieurs groupes. Seulement une dizaine d’entre-eux/elles ont réussi. Parmi ceux/celles qui ont échoué cette fois-ci, certain.e.s sont resté.e.s plusieurs minutes derrière ou en haut des grillages à conspuer les flics espagnols.

Jeudi 27 déjà, alors que les représentants des villes de Ceuta et Melilla s’étaient réunis pour demander plus d’aide de la part de l’union européenne contre l’immigration, un millier de migrant.e.s se sont lancé.e.s à l’assaut de Melilla avant de faire demi-tour face à l’important dispositif policier espagnol.

melilla

[Paris] Rafle à la descente d’un train gare de Lyon

27 mars 2014. 85 réfugié.e.s syrien.ne.s ont été arrêté.e.s jeudi 27 mars à la Gare de Lyon à la sortie d’un train. Dénoncé.e.s à la PAF, sans doute par la SNCF, les flics leur ont signifié à chacun.e un arrêté de reconduite à la frontière les obligeants à quitter le territoire sous un mois. Le lendemain d’autres ont été empêché.e.s de gagner l’Allemagne en train.

[Rovereto] Trente neuf réfugiés s’évadent du centre d' »accueil »

Ils étaient arrivés samedi 21 mars, érythréens et somaliens. Mais au centre d' »accueil » de Marco (Rovereto), installé durant l’opération « urgence afrique du nord », il ne sont même pas restés deux jours. Des quarante présents au départ, il n’en restait lundi qu’un seul à l’interieur de la structure. Evidemment à l' »accueil » organisé par les militaires alpins et par la Croix Rouge, ils ont preferé l’évasion vers la liberté. Bon voyage.

 

traduit de informa-azione

[Rennes] Perturbation du meeting de gauche unie

26 mars 2014. Un sans-papiers guinéen étudiant, Aly Touré, s’est vu refuser par la préf’ le renouvellement de son titre de séjour avec une OQTF délivrée en novembre dernier, puis confirmée par le TA en février.

Mercredi 26 mars, une centaine d’étudiant-e-s de Rennes II ont occupé le hall d’entrée de la préfecture à Beauregard pour protester contre la menace d’expulsion visant Ali. La veille, Ali a été placé en rétention et les expulseurs lui ont annoncé une déportation dès le lendemain depuis l’aéroport de Roissy.

R2pref

Mercredi 26 dans la soirée, une cinquantaine de solidaires a fait irruption au début du meeting de la « gauche unie » de Nathalie Appéré, candidate au second tour des municipales à Rennes, aux cris de « Libérez Ali »; « so-so-so, so-li-da-ri-té avec les sans-papiers… » Vu la détermination des manifestant-e-s à ne plus entendre les expulseurs de gôche se succéder à la tribune, les organisateurs n’ont pas eu d’autre choix que d’annuler leur meeting.

Contre toutes les expulsions, résistance et sabotage !

Une vidéo de l’occupation des compagnons est visible ici

source : lechatnoiremeutier

 

[Cornebarrieu/Toulouse] tensions et grève de la faim au CRA

27 mars 2014. Selon la Cimade, le CRA de cornebarrieu connait de vives tensions. Depuis samedi, suite à une « altercation » entre des retenus et une equipe de flics, une quarantaine d’entre eux, repartis dans deux des cinq sections du centre ont initié une grève de la fin.

reformulé depuis la presse.

[Caltanissetta] Nuit de tension au CIE

25 mars 2014. Nuit de tension à Caltanissetta. Vers trois heures une quarantaine de détenus ont tenté de se faire la belle. Tandis que certains escaladaient les clôtures, d’autres tenaient les militaires en respect, leur lançant des pierres et endommageant leurs voitures. Malheureusement, flics, militaires, préfecture et coopérative auxilium ( gestionnaire du centre) ont conjointement empêché l’évasion, certains usant de la force d’autres négociant une trêve avec les retenus. D’après les médias, il n’y aurait pas eu de blessés.

reformulé depuis la presse via macerie

 

[Turin] Les spécialistes

22 mars 2014. Comme l’enseignait le vieux Eichman, le bon fonctionnement d’une déportation est aussi une question de logistique : faire correspondre les déplacements des troupes d’escorte, la disponibilité de la juste masse des prisonniers et des moyens de déplacement adéquats, avec le fonctionnement des infrastructures générales de transport; sans oublier les cartes à timbrer, l’encre pour les timbres et les fonctionnaires compétents. Donc en quelques jours les spécialistes aux ordres de l’impérissable vice-prefet Rosanna Lavezzaro se sont beaucoup impliqués pour faire participer le CIE de Corso Brunelleschi à une énorme déportation de nigérians organisé au niveau européen. Un seul vol charter qui part d’une quelconque capitale du Nord et qui tourne parmi les pays de l’union pour embarquer des passagers forcés : la dernière étape, habituellement, est Rome, où convergent les prisonniers des CIE italiens, direction Lagos.

Tout semblait prêt mais dimanche survient l’obstacle : après une semaine d’incendies, un des modules où sont emprisonnés certains des futurs déportés est donné au feu. Cette fois, il y a une caméra qui capture la scène tant bien que mal, le matériel pour effectuer quelques arrestations existe donc… mais que se passe-t-il? les arrêter voudrait dire leur faire perdre leur avion qui est prévus depuis des jours et bien organisé,  et le consul avait même finalement mis son cachet… les hommes de la Lavezzaro auront eu quelques doute, il rumineront quelques heure en compilant les procès verbaux et en effectuant les reconnaissances, mais au final, ils prendront la décision que tous s’attendent de la part de flic et emmènent six  nigérians à la Vallette ( prison de Turin, ndt)

Le hasard, cependant, joue un tour aux spécialistes, lors de l’audience de validation, le juge se rend compte que trop de temps s’est écoulé entre le feu et l’arrestation: manque le flagrant délit, et les six sont libérés. « Mais comment ça , ils nous autorisent à mettre des caméras et quand ils sont filmés ils ne les emprisonnent pas ? » semble s’être exclamé fort un des flics au terme de l’audience. Pour remédier à leur déconfiture, nos petits Eichman réussissent, au dernier moment et après un rapide passage à la préfecture, à rattraper le temps perdu et à embarquer quatre des six dans un vol pour Rome, surchargé et rempli des autres nigérians qui étaient restés à Corso Brunelleschi. Des arrêtés de lundi, trois seulement sont retournés aux CIE : Deux des nigériens, qui avaient fait une demande d’asile et qui ne peuvent donc pas être déportés pour l’instant, et un Tunisien – qui a été arrété pour un autre incendie pour lequel le juge a validé l’arrestation mais relâché immédiatement. Tous les trois devront comparaître demain en face du juge de paix qui validera de nouveau leur incarcération au CIE. Plus personne n’est à la Vallette, donc.

Dans le CIE semi-détruit, donc, il ne reste aujourd’hui qu’une trentaine de personnes : les femmes qui occupent l’unique section encore entière, représentant la moitié des détenus, tandis que les hommes sont installé entre une chambre de la bleue et la salle a manger de la violette. Cependant, pour revenir aux procédures des spécialistes des déportations, nous devons souligner que, même si personne ne sait qui la semaine passée a été un candidat pour gérer le Centre, la préfecture a annoncé que, contrairement à la coutume, ce sera un comité formé pour évaluer les offres, composé en sus de ses propres agents, de policiers. Donc, pour choisir de confier la gestion du Centre de la Croix-Rouge militaire ou à un nouveau venu il y aura aussi … Rosanna Lavezzaro, qui a des compétences reconnues en matière de fonctionnement des centres. Nous vous signalons également les noms des hommes du préfet qui composent la commission, pour laisser une trace à la postérité: Joseph Zarcone, directeur du groupe II, Valeria Sabatino, vice-préfet, et officier Donatella Giunti, fonctionnaire employé au procès-verbal.

traduit de macerie

[Paris] Sous marin policier devant une maison occupée

23 mars 2014. Suite à la révolte du vendredi 14 février au centre de rétention de Vincennes, un feu d’artifice est tiré devant la prison pour étrangers. Deux détenus sont condamnés à deux mois fermes, accusés d’avoir jeté une porte sur les flics et l’un d’eux à deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN. Deux autres personnes sont écroué-e-s, accusé-e-s d’avoir participé au feu d’artifice, puis d’avoir en garde à vue refusé de donner noms, empreintes, photos et ADN aux flics.

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour ces dernier-e-s. Une vingtaine de compagnon-ne-s étaient présent pour apporter du soutien aux deux incarcéré-e-s. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours de taule et trois de garde à vue et dépôt avec le même contrôle judiciaire que leurs trois co-inculpé-e-s, interdiction d’entrer en contact et de quitter l’Ile-de-France.

Dans l’après-midi certain-e-s compagnon-ne-s présent-e-s sont suivi-e-s plus ou moins ostensiblement. Dans le métro, le bus, dans la rue, parfois avec un appareil photo… un flic a même pris le taxi. Dans la soirée, tandis que les deux fraîchement libéré-e-s sont à Fleury pour prendre leurs affaires, la surveillance est toujours plus visible. Une maison occupée, dans le 19ème arrondissement de Paris est particulièrement ciblée.

Déterminé-e-s, un groupe de personnes solidaires décide de ne pas laisser les flics faire leur sale boulot tranquilles, et poursuit l’un d’eux dans la rue. “Sale flic”, “tu le diras à tes collègues”, “Eh mais d’habitude quand on traite les gens de flics ils se retournent”, “police dégage”, “remets jamais plus les pieds dans le quartier t’es grillé”. Une partie du dispositif était apparente : Alors qu’à quelques rues de là, 5 ou 6 flics complotaient, le groupe découvre une camionnette Citroën Jumpy blanche immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées par une bâche noire qui semble bouger, et des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche.

S’approchant encore, il entend distinctement un son électronique en fonctionnement, laissant penser qu’à l’intérieur de la voiture se trouve du matos d’écoute et d’enregistrement. Menaces, boucan dans le voisinage, secouage de voiture, le(s) flic(s) dedans a(ont) du avoir un petit coup de stress et deux de ses(leurs) collègues débarquent en courant, l’un monte dans la camionnette, l’autre dans une voiture garée plus haut et tous deux partent sans demander leur reste.

Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé (filatures, contrôles d’identité impromptus…) Qu’ils surveillent et répriment celles et ceux qui affichent de ne pas se plier aux lois et aux normes, qui décident d’apporter leur solidarité aux prisonnier-e-s mutin-e-s, qui refusent la résignation et se révoltent n’est pas étonnant. Cela n’empêchera pas les révolté-e-s de se battre, ici et maintenant, pour la liberté !

Reçu par mail

[Bari – Trapani] Protestations

20 mars 2014. Le CIE de Bari Palese revient sur le devant de la scène. Malgré les annonces de décembre dernier, le CIE continue à fonctionner. Aujourd’hui les retenu ont finalement compris pourquoi la bouffe est à ce point dégueulasse : les ouvriers de Connecting People ( coopérative gérant le CIE, ndt) ne regardent pas les dates de péremption si bien qu’au déjeuné de la ricotta périmée depuis quatre jours à été servie. La nourriture a été jetée et ça a donné lieu à une protestation vivace, avec les portes de sécurité claquées bruyamment, des dégradations et l’intervention de la police et de la brigade marine San Marco. La nourriture qui a été apporté dans la soirée, ensuite, a été simplement retiré de l’emballage avant d’arriver dans les sections, ce qui rend impossible aux détenus d’en contrôler la fraîcheur : évidemment les détenus n’ont plus confiance, ils ont donc refusé de nouveau de manger en masse. Les autres plaintes sont les habituelles qui arrivent de Bari et de tous les centres italiens en général : peu de douche en fonction (une pour vingt-huit prisonniers, dans la section que nous avons contacté), pas de possibilité de faire le ménage, les soins de santé pire que précaire.

De leur côté les retenus de Trapani Milo ont de nouveau escaladé les clôtures. Alors qu’ils étaient rentrés après que certains fonctionnaires leur avaient promis qu’aujourd’hui arriverait un « camion » plein de produits de premières nécessité ( papier toilette, sacs poubelles, produits ménagers) qui manquent dans le centre depuis plus d’une semaine : ils sont resortis aujourd’hui, lançant les poubelles qui se sont accumulés ces derniers jours, parce que le « camion  » est arrivé et les retenus ont découvert que c’était un gros foutage de gueule : 10 rouleaux de papier toilette pour quarante personnes, quelques bouteille de shampoing. Après avoir reçu encore quelque promesses, les retenus sont re-rentrés, mais ils sont prêts à reprendre la protestation dès demain

traduit de macerie

 

[Rennes] Manifestation devant le centre de rétention

22 mars 2014. 250 personnes ont manifesté de l’aéroport de Rennes au centre de rétention de Saint Jacques de la Lande contre les expulsions et les centres de rétention. Sur les grilles du centre, des bâches ont été installées par les expulseurs afin d’empêcher les parloirs sauvages qui ont eu lieu régulièrement ces derniers temps.

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