Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[MàJ][Paris] Encore une garde à vue pour faire taire !

Dimanche en fin d’après-midi dans l’Est parisien, on pouvait voir de nombreux tags fleurir sur les murs de la ville grise, comme « L’État tue, crève l’État », « Nique la police », « Flics porcs », « Feu aux prisons », « Devenons ingouvernables », « Brûlons les frontières », « À bas la résignation », « Flics assassins », « À bas les frontières »…

Un peu plus tard, trois patrouilles de BAC déboulant à toute berzingue ont ramassé plusieurs individus dans le quartier des Amandiers (20e). Parce que les actes anonymes qui viennent perturber la volonté de pacification du pouvoir sont pour ce dernier une insulte à son autorité, cinq compagnonNEs ont été accusé-e-s d’être responsables de ces textes rageurs et croupissent actuellement en garde-à-vue.

Depuis des semaines dans plusieurs villes, nous sommes nombreux à avoir pris les rues, de jour comme de nuit, individuellement ou collectivement, pour exprimer notre rage contre la police et le monde d’exploitation et de domination qu’elle entend défendre. La nuit dernière encore à Paris, suite à ces énièmes arrestations , des passant-e-s ont pu lire avec un sourire en coin les inscriptions « Un flic=1 balle », « Un comico= une rafale » sur les postes de police de la Place des Fêtes (19e) et de la rue de l’Orillon (11e).

Alors, comme il n’est pas question d’accepter sans broncher la normalité du sale travail quotidien des chtars, faite de contrôles, tabassages, arrestations, enfermement, mutilations et trop souvent d’assassinats, continuons chacun-e à sa manière, à manifester notre hostilité solidaire contre ce monde de fric et de flics.

Des passant-e-s solidaires,
15 décembre 2014

Mise à jour 16 décembre 2014

Les compagnon-ne-s ont été déféré-e-s hier soir au TGI de Paris et sont sorti-e-s aujourd’hui avec des rappels à la loi.

[Belgique] Résistance aux expulsions sur un vol Air Algérie et une arrestation

5 décembre 2014. Une expulsion depuis la Belgique sur un vol Air Algérie a été empêchée par la résistance de la personne expulsées et la solidarité des passagers qui ont protesté contre les flics belges. Après deux heures de retard ceux-ci ont cédés et ont fini par renoncer à l’expulsion.

Cependant, les policiers sont revenus arrêter une passagère, accusée d’avoir provoqué la protestation. Malgré l’interposition des autres passager.e.s qui affirmaient que tou.te.s avaient participé à empêcher l’expulsion, cette personne a été arrêtée par les flics. Comme souvent, les employés de Air Algérie n’ont rien dit.

Depuis plusieurs années les flics tentent de rendre la résistance aux expulsions plus difficile notamment par des intimidations (distributions de flyers aux passagers indiquant que s’opposer à une expulsion est condamnable) et par des arrestations à bord.

Pour aller plus loin, voir les archives du Comité Anti-Expulsion : Expulsions et inculpations de passagers et Guide pratique d’intervention dans les aéroports.

[Turin] Les Cie ne seront pas réformés, ils seront détruits. Rassemblement le 21 décembre.

Depuis le 25 novembre, la nouvelle loi réduisant à 90 jours le temps maximal de rétention dans les centres est entrée en vigueur. Cette loi, saluée par les associations humanitaires et par toute la gauche comme une garantie des droits des retenus, est une mauvaise blague.

Les seules choses à être garanties seront les bénéfices des gestionnaires comme GEPSA, le mastodonte français du buisiness pénitenciaire, futur gestionnaire du CIE de Turin. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, le flux d’entrée comme de sortie du CIE a augmenté vertigineusement, comme les rafles de police, militaires et vigiles urbain dans les rues et sur  les place.

Le CIE de Turin, ces dernières années, a été quasiment totalement détruit par les retenus révoltés.

L’unique moyen pour s’opposer à la machine à expulser est lutter en s’organisant ensemble à l’interieur comme à l’exterieur des CIE.

Les  CIE ne seront pas réformés, ils seront détruits.

Rassemblement devant le CIE corso Brunelleschi dimanche 21 décembre à 17 heures.

 

traduit de ch.indymedia.org

 

[Paris] Pour que la liberté ne se limite pas à un demi mètre carré

il y a une semaine la vitrine de la dorothys gallery (rue Keller à Paris XI – http://dorothysgallery.com/art/ ) a été recouverte d’affiches. D’autres ont été collé autour dans le quartier. Ce n’est qu’une petite réaction face à l’exposition « un demi-métre carré de liberté » qui a lieu là-bas depuis la mi-octobre.

sodexo

Pour que la liberté ne se limite pas à un demi mètre carré, à bas toutes les prisons !

IL Y A CE QU’ON VOIT, ET CE QU’IL Y A DERRIÈRE…

Difficile d’apprécier une œuvre artistique et la comprendre sans connaître son contexte. C’est un peu pareil pour l’exposition “Un demi-mètre carré de liberté”. Derrière la petite devanture et les intentions « charitable » et « progressiste » qui dégouline de la dorothy’s gallery, coule le goût âpre de l’enfermement.

En premier lieu on trouve son mécène, sodexo, qui spécule sur l’enfermement en gérant 34 prisons en France, et plus de 80 autres prisons et centre de rétention à travers le monde (Angleterre, Italie, Chili, Australie, Espagne et Hollande). Derrière Il y a aussi certains de ces intervenants et le discours qu’ils veulent faire passer. On pourrait citer les architectes Christian Demonchy et Bruno Michel qui ont réfléchi et pensé les prisons dans les années 80 et 90’s ou encore dessiné de grandes réussites architecturales comme les Baumettes ! Pierre-Victor Tournier, du CNRS, qui conceptualisa le principe de contrainte pénale, intégré dans la loi «Taubira».
Cela crée un élargissement du contrôle judiciaire au-delà des peines (toujours trop longues) et n’est rien d’autre qu’un contrôle supplémentaire sur nos vies…
Enfin avec cette expo, Une nouvelle fois les marchands en arts jouent ce rôle bien connu d’intégration des valeurs dominantes.

Il y a quelque chose de dégueulasse à ce que des pourritures qui participent à l’enfermement viennent nous présenter des oeuvres de prisonnier-e-s. On nous propose de s’émerveiller et de s’émouvoir, mais c’est pour mieux nous servir des discours sur la réinsertion et légitimer la prison. En taule, les enfermé-e-s dessinent, parlent, lisent, resistent, s’évadent, se révoltent, vivent. Ils ne le font pas grâce à Sodexo, mais malgré lui et souvent contre. Parce que tant qu’il y aura des murs pour nous enfermer, il y aura des gens pour se battre et les démolir.

CRÈVE LA TAULE !

Repris de indy nantes

[Croatie] Rassemblement devant le centre de rétention de Ježevo

29 novembre 2014

Samedi 29 novembre une vingtaine de solidaires des migrant-e-s emprisonné-e-s s’est rassemblée devant le centre de rétention de Ježevo en Croatie.

Illes ont pu communiquer directement avec les retenus à l’intérieur, bien que les matons les empêchaient de sortir dans la cour. Des déclarations de solidarité ont été lues et jouées dans plusieurs langues, des slogans criés.

L’idée était de briser le quotidien de la prison, rendre visible la situation des retenus, protester contre l’enfermement des migrant-e-s et les politiques migratoires européennes.

 

Communiqué en anglais et croate sur linksunten indymedia

 

[Italie] Durée de rétention et changements de gestionnaires

5 décembre 2012

Durée de rétention et changements de gestionnaires

Le 25 novembre la loi qui fixe à trois mois le temps maximum de rétention est entrée en application. Il n’était pas explicitement indiqué quel sort subiraient ceux qui à cette date seraient en rétention depuis plus de 90 jours. Après une semaine, voici quelques chiffres : au Cie de Bari, sur 79 retenus, 12 sont sortis ; le pourcentage est plus élevé à Rome et à Turin : à Ponte Galeria sur 59, 22 sont sortis, et 13 sur 28 à Corso Brunelleschi. Cependant les flics ne sont pas restés les mains dans les poches et la population des centres a rapidement réaugmenté, bien qu’elle reste inférieure à quand ils fonctionnaient « à plein régime ». A Turin il y a actuellement 30 retenus ; dans les jours suivants il y a eu plusieurs expulsions immédiatement compensées par de nouvelles arrivées. 
L’histoire d’un mec marocain est significative. Enfermé pendant 4 ans à la prison d’Ivrea, il est amené au Cie de Turin où il reste pendant plus de 4 mois. Libéré en même temps que plein d’autres le 25 novembre, il rentre à Milan où sa famille l’attend, libre mais avec une feuille d’expulsion (« foglio di via« ) qui lui somme de quitter l’Italie dans la semaine. Quelques jours plus tard il est contrôlé juste devant son domicile. Ne pouvant nier qu’il habite là et étant privé de papiers, il est amené au commissariat. C’est toujours la même rengaine : de gré ou de force il doit quitter l’Italie. N’ayant pas abandonné le pays, toujours avant l’échéance légale, la police vient le visiter de nouveau et le remets à Corso Brunelleschi.
A Rome, où les retenus sont environ 80, il y a du nouveau, comme on l’apprend sur certains blogs et journaux. L’appel d’offre lancé il  y a plus d’un an par la préfecture de Rome a été remporté, comme à Turin et à Milan, par le groupement temporaire d’entreprises formé par Gepsa et l’Association culturelle Acuarinto, qui succèdera à Auxilium à partir du 15 décembre et demandera 28,8 euros pour chaque retenu, contre les presque 41 euros par tête du gestionnaire précédent. Au delà de la coupe prévue dans le budget (au lieu de garantir une permanence médicale 24h sur 24 il y aura une infirmerie, l’assistance psychologique sera réduite, les retenus recevront 2,5 euros par jour au lieu de 3,5, des économies seront faites sur la restauration et le ménage) qu’ont agité les principaux syndicats, préoccupés par le sort des 67 honnêtes travailleurs de la structure, la Gepsa, grâce à ses 20 ans d’expérience dans les institutions pénitentiaires transalpines est plutôt experte pour diminuer les coûts des structures qu’elle gère.
Par exemple, comme il est ressorti d’une inspection effectuée en septembre au Cara (Centre d’accueil des demandeurs d’asile, NdT) romain de Castelnuovo di Porto géré depuis fin 2011 par Gepsa et Acuarinto, le nombre d’assiettes servies est inférieur au nombre de demandeurs d’asile, il n’y a pas de correspondance entre le nombres d’heures de nettoyage requis dans l’appel d’offre et celui qui résulte du calcul des heures effectivement travaillées du personnel, l’ambulance prévue n’a également jamais été achetée. 
Le Cie de Trapani-Milo a aussi un nouveau gestionnaire. En octobre la Badia Grande est revenue après deux ans d’absence. Cette société coopérative proche de la diocèse trapanaise avait déjà fait fonctionner le Cie de juillet 2011 à août 2012, et, à lire son CV, est mouillé à à peu près tous les niveaux du secteur de l’enfermement des migrants. En cherchant dans les archives des sites internet il est facile de retrouver les nombreuses plaintes, déposées y compris par la communauté européenne, pour sa gestion du Cara de Salinagrande qui devait fermer en septembre, de même que l’accusation infamante contre celui qui était le référent principal des structures gérées par les diocèses, Don Librizzi. Le prêtre, qui dirige la Caritas de Trapani, profitait de son rôle de membre de la commission territoriale pour la délivrance des statuts de réfugiés politiques afin d’extorquer des prestations sexuelles aux demandeurs d’asile.
Traduit de Macerie

[Japon] Un mort au centre de rétention de Tokyo

22 novembre 2014. Un retenu est mort au centre de rétention de Tokyo. Alors qu’il disait se sentir mal et avait réclamé en vain de voir un médecin il avait été placé en isolement, loin du regard des autres détenus. Quelques mois auparavant, deux autres personnes sont mortes dans les mêmes circonstances dans un autre centre de rétention dans la région d’Ushiku.

Dans les prisons, les centres de rétention, les commissariats, tous les lieux d’enfermement, la police et les matons tuent à coup de taser, d’étouffement ou de mépris. Pour eux ce sera toujours une mort naturelle, pour nous un assassinat. La prison tue… alors crève la taule !

Pour rappel : 21 août 2014, mort d’Abdelhak Goradia au centre de rétention de Vincennes ; 6 novembre 2014, mort de Mohamed Asfak au centre de rétention d’Amygdaleza en Grèce ; 5 septembre 2014, mort d’un retenu au centre de rétention de Morton Hall (Royaume-Uni) ; 15 février 2013 mort d’un détenu à la prison de la santé à Paris ; et tant d’autres.

Depuis plusieurs semaines manifestations, actions, AG, blocages et sabotages se multiplient en réaction à la mort d’un manifestant dans le Tarn et plus généralement face aux violences policières. Que ce soit aux frontières, dans les quartiers, dans les luttes, l’État tue. Voir ici quelques brides de la mobilisation en cour : tag violences policières / tag meurtres de la police / tag armes de la police sur Paris Luttes Infos.

 

[France] Évasions awards 2013

Les évasions 2013, mur par mur, pierre par pierre…
Paris-Vincennes : 24 (!!!)
Marseille-Canet : 17
Coquelles : 5
Strasbourg-Geispolsheim : 5
Palaiseau : 4
Lille-Lesquin : 3
Metz-Queuleu : 3
Lyon-Saint-Exupéry : 2
Hendaye : 2
Mesnil-Amelot : 1
Perpignan : 1
Rennes-Saint-Jacques : 1
Rouen-Oissel : 1
Nice : 1
Nimes-Courbessac : 1
Soit 71 évasions, 13 de plus qu’en 2012.
Source : rapport 2014 (sur l’année 2013) des associations intervenant dans les centres de rétention.

[France] Quelques chiffres

Le rapport 2013 des associations présentes dans les centres et locaux de rétention vient de sortir. Bien que nous pensons que ces associations occupent le rôle de caution humanitaire à la gestion des indésirables par l’État et se contentent d’une dénonciation des dysfonctionnements plutôt que d’une critique réelle portée contre l’enfermement des migrant.e.s, nous en reproduisons quelques chiffres.

En 2013, 51 844 personnes ont été expulsées : 20 823 depuis la France (dont 7 386 retours dit « volontaire ») et 23 635 depuis « l’Outre-mer ».

45 377 personnes ont été enfermées en centre de rétention : 26 441 en France et 18 936 dans les territoires « d’Outre-mer ».

La grande majorité des personnes ont été arrêtées lors de contrôles dans la rue (rafles) et aux frontières (environ 10 000 personnes). Les autres lieux d’arrestation massive sont les gares et les prisons (un peu moins de 2 000 personnes dans chaque).

De nombreuses autres informations sont données sur les conditions et les mesures d’expulsion (vous saurez bien trouver ce rapport disponible en ligne).

Feu aux centres de détention. Enedeka maska Eretik Unik O gree

71 bonnes nouvelles quand même…

[Genève] Action contre l’OIM en solidarité avec les migrants

noborder2Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, nous avons brisé les vitres et couvert de peinture l’entrée du siège de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) à Genève comme un acte de solidarité avec les migrants qu’ils étudient et tentent de contrôler.

Se présentant comme une organisation humanitaire, l’OIM soutient en réalité le financement des Etats membres pour maintenir leurs frontières et les intérêts économiques aux dépens de vies humaines et de liberté. En plus des Etats, leurs entreprises donatrices : Chevron, DOW, et UBS ont tous leurs rôles dans les catastrophes écologiques et économiques qui déplacent les gens de leurs maisons.

Nous attaquons l’OIM pour son étroite collaboration avec Frontex afin de construire “l’Europe forteresse”, son implication dans les centres de rétention (au large de l’Australie), fournissant aux États des données sur les voies de migration et les identités des migrants, ses soi-disant “programmes au retour volontaire” qui soudoient les migrants pour retourner à leurs lieux d’origine, et pour tout autre soutien matériel et technique qu’elle fournit au régime international de contrôle des migrations.

C’était seulement un petit acte de solidarité, mais les nuits sont froides et sombres et nous brisons n’importe quelle partie des frontières construites des Etats et des bâtiments de verre de leurs gardiens plutôt que de dormir pendant l’hiver.

Nous nous souvenons de l’émeute du 19 juillet 2013 au centre de rétention de Nauru et ça nous rappelle que la seule réponse à ce type d’emprisonnement est la destruction.

Personne n’est illégale ! Fermons les camps !

p-s: salutations à nos amis inconnus qui semblent avoir été dehors à Genève à peu près en même temps en repeignant le Consulat français de rouge-sang en mémoire de Rémi F !

Traduit de l’anglais de ch.indymedia.org/de, november 23th, 2014 par lechatnoiremeutier