Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Libye] Rafles et expulsions

15 juin 2014. L’armée libyenne a mené ces derniers jours d’énormes rafles de migrants. Des milliers de personnes ont été contrôlées et arrêtées. Au total 1 180 migrant.e.s ont été expulsé.e.s, 530 samedi 14 et 650 dimanche 15 juin. Cette opération n’est pas la première, cela fait des années, sous Kadhafi puis sous le nouveau régime, que l’État libyen, aux ordres de l’Europe moyennant contre-partie, collabore de diverses manières à la lutte contre l’immigration menée par l’union européenne et les gouvernements européens.

[Méditerranée] La guerre aux migrant.e.s fait rage

Libye / Union européenne, « Liaisons dangereuses » contre « les invasions barbares » : la mission EUBAM

[Libye/Italie] Surveillance électronique des frontières

[Melilla] 1000 migrant.e.s

14 juin 2014. Un millier de migrant.e.s se sont lancés à l’assaut de la frontière de barbelés et de grillages qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. Repoussés par les flics garde frontière espagnols, aucun.e d’entre-eux/elles n’a réussi à passer.

16 juin 2014. Un bateau avec à son bord 68 migrant.e.s a réussi à atteindre les côtes andalouses aujourd’hui, dans le port de Motril près de Grenade.

[Méditerranée] La guerre aux migrant.e.s fait rage

10 juin 2014. Alors que ces derniers jours plusieurs embarcations de migrant.e.s ont réussi à atteindre les côtes de l’Europe, une vaste intervention répressive s’est déroulée dimanche 8 juin en méditerranée contre les migrant.e.s, dans le cadre de l’opération « Mare Nostrum » mise en place par la Task Force européenne après les naufrages de l’automne dernier. « Une des plus importantes organisées ces dernières années » : navires des gardes-côtes et policiers maltais, italiens mais aussi des navires de guerre américains et des cargos se trouvant dans la zone ont barré la route aux migrant.e.s.

« Mare Nostrum », « notre mer », est une expression latine qui évoque la suprématie romaine sur la mer méditerranée, rempart contre l’invasion étrangère. Cette idée fut reprise plus tard par Mussolini.

Différents politicien.ne.s ont critiqué ces opérations comme étant des opérations de secours, dénonçant l’incapacité de l’Union Européenne à faire face à l’immigration et demandant des mesures radicales pour la stopper. Un député italien a menacé l’Europe, à la mode de Kadhafi, « d’ouvrir les vannes » si des moyens supplémentaires n’étaient pas octroyés par l’UE. En France, le maire de Menton, ville située à la frontière italienne, a proposé un rétablissement des contrôles aux frontières pour stopper les passages vers la France, plus nombreux que d’habitude. Plusieurs compagnies de CRS épaulent d’ailleurs la police aux frontières et la sûreté ferroviaire qui multiplient les contrôles dans la région, sur les routes et à bord des trains.

La « Task Force pour la Méditerranée », qui rassemble États membres de l’UE, agences européennes compétentes (European Asylum Support Office, Frontex, Europol, EU Agency for Fundamental Rights, European Maritime Safety Agency) et certains États de pays de transit, a pour mission la surveillance des frontières et la gestion des flux migratoires, sous couvert de missions de sauvetage en mer, grand argument humaniste dans le domaine.

Depuis sa mise en place, il y a 6 mois, elle a renforcé l’implication des pays du sud du bassin méditerranéen dans la guerre contre les migrant.e.s par la signature d’accords de réadmission (les migrant.e.s arrêté.e.s sont ramené.e.s par les flics dans les pays d’où sont partis les bateaux = expulsion sans s’encombrer de détails juridiques) et par la mise en place de politiques d’asile dans certains pays, comme le Maroc, la Tunisie et la Jordanie. Cela permet aux États européens d’expulser vers ces pays, qui sont des points de passage, n’importe qui qui y aurait un jour fait une demande d’asile et y aurait laissé ses empreintes. Cela permet à l’Europe d’expulser hors de son territoire des réfugiés, des personnes originaires de pays en guerre ou originaires de pays qui refusent d’accepter les expulsés. Des négociations sont en cours avec d’autres États et des fonds supplémentaires sont envoyés pour l’installation de grands camps de réfugié.e.s, notamment syrien.ne.s, où celles et ceux qui y vivent y sont isolés, dans la précarité la plus totale, sous le contrôle paternaliste des humanitaires spécialistes de la gestion de population type croix rouge et autres croisés chrétiens.

La « Task Force » a pour mission également de « renforcer la lutte contre le crime organisé et la contrebande », via une collaboration entre Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières créée en 2004 et Europol, agence européenne de police créée en 1999. Lors d’une réunion entre ministres de l’intérieur européens le 5 juin dernier concernant la lutte contre le djihadisme, Frontex a été chargée de « repérer les djihadistes présumés », relançant le triptyque « immigrés, trafiquants, terroristes » qui sous-tend toute la politique européenne dans sa lutte contre l’immigration et sert d’épouvantail à agiter pour légitimer ses actions.

Pour nous il n’y a pas de « bonne politique migratoire ». L’ouverture des frontières demandée par certain.e.s député.e.s et associations ne remettra pas en cause les logiques de contrôle et de gestion des populations, grâce auxquelles le pouvoir assoit l’exploitation économique et la domination raciste. Nous voulons être libres et nous ne l’obtiendrons que par une révolution et par nous-mêmes. Parce que le vent de la liberté ne connais pas de frontières. En attendant, la solidarité et la lutte ne sont pas des mots vains. Au printemps 2011, lorsque des centaines de migrant.e.s tunisien.ne.s se sont retrouvé.e.s à Paris ou à Marseille, l’envie de lutter contre ces frontières et la galère du quotidien a pris la forme d’occupations, de manifestations, d’oppositions aux rafles, d’action directes, etc. (Trois textes de la lutte des harragas mai juin 2011, Chronologie de la lutte des Harragas Tunisiens à Paris, Vive la lutte des Harragas !)

De Melilla à Lampedusa, brûlons les frontières !

[Melilla] Un des assauts les plus massif depuis 2005

28 mai 2014. À l’aube une nouvelle tentative de passage de la frontière a eu lieu zone de Barrio Chino, Melilla. Plus de 1000 personnes, en plusieurs vagues, se sont lancés à l’assaut des trois rangées de grillages et barbelés et 500 d’entre-elles ont réussi à passer. Une partie du triple grillage a été renversée. Scène de liesse de ceux/celles qui sont passé-e-s qui ont ensuite été emmené-e-s au CETI (« centre d’accueil » où les migrant-e-s doivent pointer pour recevoir à manger et de quoi dormir et se laver et où leur dossier est examiné par la préfecture qui ensuite fceti melillaait le tri entre ceux/celles qui vont rester et ceux/celles qui seront expulsé-e-s). Ce centre, géré par la croix rouge toujours dans les bons coups, enferme actuellement plus de 2000 personnes pour 500 places.

Ce nouvel assaut montre encore une fois de plus que leurs barbelés et leurs lames ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent rejoindre l’Europe.

Il semblerait, d’après journalistes et politiciens, que ce soit la tentative de passage la plus massive depuis 2005. À cette occasion nous invitons donc à lire et relire cet excellent texte daté de 2008, qui revient sur la situation en 2005 : À l’assaut de Ceuta et Melilla

Ni flics ni barbelés !

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complément d’info : d’après des articles de la presse marocaine, des migrants ont attaqués les flics avec des pierres occasionnant des blessures à quatre d’entre-eux et endommageant trois véhicules dont deux de police.

[Melilla] Des lames contre les migrants

13 mai 2014. Une association marocaine de soutien aux migrant.e.s vient de dénoncer la construction par le gouvernement marocain d’une nouvelle barrière surmontée de lames. En novembre dernier, c’était le gouvernement espagnol qui faisait installer des lames de rasoir en haut des barbelés. Les travaux, qui ont commencé il y a plusieurs jours, se déroulent dans la zone de Rostro Gordo, là même où le 1er mai 500 migrant.e.s ont pris d’assaut la frontière aux cris de « liberté » et à coup de pierre. Leurs barbelés et leurs lames ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent rejoindre l’Europe. Les nombreux assaut de ces derniers mois l’ont montré. Ils ne feront que mutiler et tuer d’avantage, mais ça les dirigeants des États s’en foutent et s’en lavent les mains en se rejetant la faute où en agitant l’épouvantail du passeur. L’Europe est protégée de l’invasion, ceux.celles qui passent se feront embaucher par des exploiteurs pour les saisons et le Maroc assume sont rôle de gendarme d’une main et signe les contrats négociés avec les pays européens de l’autre. Que tous ces charognards crèvent !

 

[Zurich] Pierres solidaires contre le consulat espagnol

Dans la nuit du 24 au 25 mars 2014, en solidarité avec les récents événements dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, les fenêtres du consulat espagnol de Zurich, situé sur la Hotzestrasse, ont été endommagées. Sur le mur en face du bâtiment, on pouvait lire : « De hautes clôtures de 7m et des militaires ? De la colère et des pierres ! »

L’État espagnol est l’un des différents acteurs qui militarisent et bloquent les frontières de l’Europe, pour garder les « indésirables » à l’extérieur. Les événements récents montrent cependant que le dispositif de la forteresse européenne, avec ses hautes clôtures de 7m, commence à faiblir lorsque les individus en révolte n’acceptent plus cet obstacle.

Ainsi, lorsque le préfet de Melilla accuse les « réfugiés » d’être violents parce qu’ils utilisent des pierres contre la police des frontières, nous nous reconnaissons dans cet acte et recourons aux mêmes moyens pour soutenir la révolte.

Attaquons sans cesse les obstacles qui se trouvent sur le chemin de la liberté !

Traduit de l’allemand (avec retard) de indymedia Linksunten par brèves du désordre

 

[Melilla] 145 migrants passent la frontière lors d’un assaut collectif

1er mai 2014 

Jeudi premier mai un premier groupe de 500 migrants est parti à l’assaut de la frontière grillagée de l’enclave espagnole de Mellila. 145 d’entre eux ont réussi à passer, dont cinq blessés par les barbelés. Les autres sont restés bloqués entre les deux grillages et sont restés plusieurs heures à scander « Liberté », tenant les flics de la Guardia civil à distance à coup de pierres et de vêtements enflammés, avant d’être arrêtés et remis aux flics marocains. A 11h un deuxième assaut rassemblant 200 personnes a eu lieu, mais personne n’a réussi à entrer dans l’enclave. Au total il y aurait eu 669 personnes interpellées et une vingtaine de blessés.

Malgré la pression mise par les autorités espagnoles et marocaines et la sophistication toujours plus mortelle des grillages, les assauts de la frontière se succèdent et la détermination collective permet régulièrement à certains d’entrer dans l’enclave. Le 24 avril dernier 20 migrants avaient également réussi à passer la frontière.

Info reprise de la presse par cettesemaine

 

[Royaume-Uni] Rassemblement devant l’ambassade espagnole à Londres en solidarité avec les migrant-e-s de Ceuta et Mellila

28 mars 2014

Environ 15 personnes se sont rassemblées devant le consulat d’Espagne à Londres vendredi 28 mars pour protester contre les meurtres qui ont eu lieu récemment aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila et pointer du doigt la responsabilité de la Guardia Civil. Les flics, déjà sur les lieux, ont empêché les manifestant-e-s d’entrer dans le bâtiment et le personnel du consulat a refusé d’entrer en contact avec elleux.  Le groupe est resté deux heures à crier des slogans devant le consulat, obligé de fermer ses portes au public, avant de partir en manifestation jusqu’à l’ambassade principale située pas très loin. Une fois dans le bâtiment illes ont rapidement été délogé-e-s par les flics et le rassemblement s’est terminé dans la rue.

Infos trouvées sur indymedia uk

[Melilla] Nouveaux assauts de la frontière

MAJ. Les personnes qui étaient restées perchées en haut des grillages en ont été délogées par les flics marocains qui pour cela se sont introduits dans la zone entre les deux clôtures. Des associations de soutien aux migrant.e.s espagnoles ont dénoncé le fait que les personnes étaient sur un grillage espagnol et que les flics marocains se sont introduits, en arme, avec la complicité de leurs collègues espagnols, dans une zone frontalière afin de les ramener au Maroc, alors qu’ils.elles étaient sous le coup de la loi espagnole.

28 mars 2014. Plusieurs centaines de migrant.e.s ont tenté de franchir la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. 800 personnes auraient préparé cet assaut et se seraient divisés en plusieurs groupes. Seulement une dizaine d’entre-eux/elles ont réussi. Parmi ceux/celles qui ont échoué cette fois-ci, certain.e.s sont resté.e.s plusieurs minutes derrière ou en haut des grillages à conspuer les flics espagnols.

Jeudi 27 déjà, alors que les représentants des villes de Ceuta et Melilla s’étaient réunis pour demander plus d’aide de la part de l’union européenne contre l’immigration, un millier de migrant.e.s se sont lancé.e.s à l’assaut de Melilla avant de faire demi-tour face à l’important dispositif policier espagnol.

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[Melilla] Nouvel assaut de la frontière, 500 personnes entrent puis sont parquées

18 février 2014. Ce matin vers huit heures plus de 500 migrant-e-s sont entré-e-s à Melilla ( dans la zone entre Mariguari et Rio Nano) après un nouvel assaut de masse de la clôture qui sépare la ville autonome du Maroc auquel a participé plus d’un millier de personnes. Ils/Elles ont ensuite été enfermé-e-s dans le centre d’accueil temporaire pour immigrés (CETI).
Il s’agit du second assaut de la frontière ce mois-ci, un des plus efficace en terme d’accès à l’enclave espagnole. La situation du CETI, elle, demeure explosive et plus de 1400 personnes y sont enfermées pour une capacité de 400 places.