Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Berlin] La lutte des réfugiés de l’école Gerhart-Hauptmann reprend suite à une nouvelle menace d’expulsion

Des nouvelles de l’occupation de l’école Gerhart-Hauptmann à Berlin. Depuis les menaces et tentatives d’expulsion cet été une quarantiane de réfugié.e.s occupent toujours l’école qui est cependant gardiénée par des vigiles employés par la mairie de Berlin. La mairie a annoncé depuis plusieurs semaines que les occupant.e.s restants seraient expulsés. Prévue pour le 31 octobre, l’expulsion a été pour l’instant annulée. Les luttes des réfugié.e.s en Allemagne continue : manifestations, occupations, soirées et actions de solidarité.

Pour suivre les infos que l’on a publié sur ce blog (sur les luttes des réfugié.e.s et l’occupation de l’école de la Ohlauer Strasse), voir ici.

berlin

Ces derniers jours : (Traduit par Le chat noir émeutier)

Empêchons l’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann : appel au sabotage !

Nous restons tous !

La mairie de Friedrichshain-Kreuzberg veut dans ces prochains jours expulser l’école Gerhart Hauptmann pour la deuxième fois. Toutes les promesses et accords avec lesfugiés en lutte ont été brisées par les politiciens. Au lieu de cela, ces crapules leur offrent un coupon d’hébergement pendant quatre semaines. “Ensuite, ils peuvent organiser leur retour dans le calme” a dit la maire du quartier Monika Hermann (les verts).

Les réfugiés s’opposent aux méthodes racistes de la politique du Sénat de Berlin et de la municipalité et ne veulent pas faire face à de tels accords cyniques. Ils comptent toujours maintenir l’école occupée.

Une tentative d’expulsion renouvelé semble imminente, comme il a déjà été tenté durant l’été de cette année. Les réfugiés ont combattu amèrement à ce moment-là et ont été soutenus par de nombreuses personnes dans la rue.

Nous appelons tout le monde (voisins, lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs…) à soutenir cette fois aussi les réfugiés dans l’optique d’empêcher l’expulsion.

Par conséquent, il est important que nous discutons, que nous nous organisons et réfléchissons tou-te-s déjà avant avec nos amis et amies à la façon dont nous pouvons saboter et empêcher efficacement l’expulsion. […]

L’imagination va au-delà des frontières ! Enrayons la politique raciste ! S’ils tentent d’expulser l’école, nous saboterons son bon déroulement dans les rues et les bureaux politiques de cette ville !

Ensemble, nous sommes fort-es ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! Voisins unis contre le racisme !

PS: S’il vous plaît, diffusez cet appel sur tous les réseaux possibles ! Traduit librement de linksunten, 3 novembre 2014

 

La nuit du 3 novembre, le bureau de quartier  du groupe des Verts à Schöneberg-Tempelhof a été marqué avec de la peinture. « Les verts ont montré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils veulent détruire la lutte des réfugiés auto-organisés (O-platz, l’école de la rue Ohlauer, la Gürtelstrasse, Cuvrybrache). Nous exprimons notre solidarité avec les réfugiés et les personnes expulsées de force à Berlin et partout dans le monde ! »

Dans la soirée du 3 novembre 2014, un sit-in a eu lieu devant la rue Ohlauer. Il a été expulsé par la police.

L’expulsion prévue ce vendredi 31 octobre 2014 a été annulée, les autorités préférant pousser les réfugiés à accepter la solution de relogement qui leur ont proposé (et ce, juste après les avoir bernés une énième fois et annoncé leur expulsion dans la presse…). La mairie mise sur le fait de négocier la paix sociale. Car une expulsion signifierait beaucoup d’agitation dans la ville (et la mairie de Kreuzberg n’a pas oublié les attaques et sabotages qui avait riposté à l’occupation policière du quartier et à la tentative d’expulsion du squat durant l’été dernier. Il semblerait donc que les appels à la résistance et la volonté des 45 occupants restants de rester unis, solidaires et de résister physiquement en cas d’expulsion ait fait reculer les politiques locaux.

Ce jeudi 30 octobre 2014, un article d’Indymedia Linksunten évoque la volonté des autorités locales de Berlin d’expulser les migrants de l’école occupée Gerhart-Hauptmann située Ohlauer Strasse. Les flics ont annoncé ce même jour d’ériger une « zone à risque » autour de l’école à partir de 6h du matin. L’expulsion serait prévue pour le vendredi 31 octobre 2014.

La veille, de nombreuses forces policières ont pris d’assaut le quartier de Kreuzberg en vue de l’expulsion.

Sans surprise, le dialogue avec le pouvoir initié par une partie des occupants ayant échoué  – en l’occurrence un accord signé il y a plusieurs mois pour un relogement des demandeurs d’asile dans certaines conditions (rester ensemble par exemple) qui a été rompu récemment – a pu une nouvelle fois montrer à tous qu’il n’y rien à demander à l’Etat et ses représentants. En échange (donc en guise de foutage de gueule), la municipalité leur a proposé un bon d’hébergement d’un mois en auberge de jeunesse).

Des appels à actions décentralisées, à se tenir informer et se rendre sur place pour enrayer l’expulsion ont été lancés.

Sans attendre, on apprend que le bureau des verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:

« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école. Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper ! Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […] Pour une vie auto-déterminée ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »

Dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.

[Grèce] Chronique de la révolte des immigrés dans le camp d’Amygdaleza

CHRONIQUE DE LA RÉVOLTE DES IMMIGRÉS DANS LE CAMP D’AMYGDALEZA alors qu’aujourd’hui s’ouvre le procès des inculpés de cette révolte du 10 août 2013.

Pardonnez-vous pour le dérangement, mais nous ici, nous nous sommes révoltés

Reporter: Ici où tu vis, dans le conteneur, c’est bien ou tu veux retourner à ton pays?
Migrant : Non, ici c’est la merde, nous vivons comme des animaux, mais je ne veux pas retourner à mon pays.
Ministre de la Police et de Répression Dendias (sourire ironique) : Il veut du temps. En un mois, un mois et demi il va changer d’avis.
Septembre 2012, le camp de concentration d’Amygdaleza
Effectivement. Les immigrés incarcérés ont très vite changé d’avis. Pas pour demander à se «rapatrier», ne pouvant plus supporter les conditions de détention invivables et les moyens brutaux utilisés par l’état grec. Mais en transformant leur désespoir en rage et révolte.
Samedi soir, le 10 Août 2013, dans le camp isolé et muré d’immigrés sans papiers d’Amygdaleza, le plus grand centre d’inclusion d’immigrés en Grèce, dont la première année de fonction est stigmatisé par des tortures physiques et psychologiques constantes, les damnés brûlent les murailles et les consciences et deviennent au moins pour quelques instants visibles avec leur corps et leur voix.

Vingt-cinq kilomètres du centre d’Athènes, dans un no mans land immense et inaccessible, où des barbelés succèdent des flics et des flics succèdent des barbelés, les insurgés immigrés mettent le feu aux conteneurs-cages, attaquent leurs geôliers avec des bouteilles en plastique et des graviers, essaient de briser les portes en fer et les clôtures et dix d’entre eux trouvent provisoirement le chemin de la liberté, dehors de ce qu’ils appellent «Guantanamo grec».

«Pendant une heure et demi, nous avons livré une bataille, huit personnes contre 1.000. Et tous les huit nous avons été battus et nous nous sommes estropiés. S’ils voulaient et s’ils avaient un plan meilleur, ils nous auraient tué». (Témoignage, évidemment faux, d’un policier de l’équipe d’intervention d’urgence).

Personne n’a vu de flic «estropié»; nous avons vu les immigrés maltraités, transportés enchaînés au tribunal, mais personne n’a pu rencontrer les migrants blessés plus gravement sur lesquels les gardiens ont lancé leur fureur vengeresse qui restent «disparus» dans le camp. En dehors de celui ci, des flics en moto et des fascistes patrouillent pendant des jours, comme des «lévriers» au cœur de merde à la recherche des gens à la peau foncée qui ne menacent personne et rien, sauf le maire d’Acharnon S. Duros et ses semblables, qui «restent enfermés dans leurs maisons parce qu’ils ont peur de fugitifs». Qu’ils restent là pour toujours.


La révolte et la solidarité au sein et en dehors les murs vont écraser la barbarie

Les immigrants arrêtés comme responsables de l’insurrection sont amenés au «centre de détention de Petrou Ralli» et au commissariat de la police de Menidi, où ils sont «accueillis» avec des bastonnades, des humiliations, des dégradations. Aux détenus d’Amygdaleza la police impose l’interdiction de sortir aux cours presque pour dix jours; ils restent ainsi «enterrés» dans les conteneurs-fours, dont plusieurs sans électricité, d’autres sans eau, l’atmosphère étant suffocante à cause de gaz lacrymogène. Ils sont privés de toute communication, même avec des avocats, et ils subissent le travail forcé qui inclut du nettoyage des locaux du camp jusqu’aux voitures des flics. Un immigrant, qui n’était pas impliqué aux événements, est meurtri aux pieds par de coups des flics, juste parce que quelques minutes avant son avocat avait réussi à parler avec lui.

Dans le centre de Petrou Ralli, les immigrants endurent les tortures et la terreur raciste. Chaque soirée. «Et maintenant, l’amour», dit l’être perverti qui entend au nom «flic» quand il donne la nourriture insuffisante et misérable aux immigrants et attend qu’ils finissent pour les faire sortir un par un de la caserne et les assommer de coups avec d’autres six à sept flics.

Le lundi 12 Août, 57 immigrés originaires du Pakistan, Bangladesh, Afghanistan et Maroc sont transférés aux tribunaux. Sans avocats (à l’exception de deux ou trois qui étaient là par conscience, sans être partie de la procédure), sans traducteurs, avec un interprète désigné, sans comprendre ce qui se passe et ce qui va leur arriver. Ils sont accusés des crimes: révolte avec tentative d’évasion violente, attaque contre des personnes chargées de la garde à vue, évasion accomplie et tentative, graves lésions corporelles sans provocation, mise d’incendie criminelle en commun, destruction de propriété étrangère, outrage.

En réalité, l’«accusation» est une et seule: la rébellion contre l’enfer qu’ils vivent chaque jour.
L’enquêteur et le procureur décident la détention préventive pour 24 parmi les 57, ce qui signifie qu’ils restent détenus en isolement à Petrou Ralli. Très vite, cependant, ils sont dispersés dans diverses prisons du pays et à la prison centrale d’Athènes.

Les restes seront ramenés à Amygdaleza ou un autre camp de détention. La procédure reste ouverte. Jusqu’à maintenant en total 65 migrants sont poursuivis. Sur les 10 qui avaient réussi à s’enfuir, les quatre ont été arrêtés.

Pendant trois jours, des immigrants affamés, assoiffés, maltraités, certains pieds nus, mais dignes et haut la tète, sont traînés de bâtiment en bâtiment dans un tribunal bondé de flics et de policiers en civil mais vide de regards de solidarité et de gestes de soutien.

Le rassemblement de solidarité est interdit par le procureur. Des policiers anti-émeute font sortir avec la violence un groupe d’environ 30 solidaires de l’espace antiautoritaire, anarchiste et autonome et des assemblées des quartiers; cependant, ils demeurent à l’extérieur de l’entrée des tribunaux en affichant des bannières et scandant des slogans à l’apparition d’immigrants.

Pour quelques bouteilles d’eau et de jus d’orange donnés aux immigrants, il a fallu l’intervention d’un avocat au procureur. La paille est interdite. «Avec celle-là ils peuvent enlever les menottes», dit le chef de l’entreprise pitoyable. «En outre, c’est une insulte à la police grecque. Nous leur donnons tout ce qu’ils veulent».

(C’est vraie … Amygdaleza et les centres de détention d’immigrants sont, entre autres, un énorme «business», avec des remises directes aux fournisseurs spécifiques… qui ravagent les fonds de l’Union Européenne. Pour les 1.600-2.000 prisonniers d’Amygdaleza -puisqu’il n’y pas de données officielles sur le nombre exact-, l’U.E paie 120.000€ chaque jour!, de l’argent qui se traduit en rations incomplètes et de mauvaise qualité et en moyens de nettoyage inexistants).

Il n’y a pas de loi. Il n’y a pas de «droits» d’accusé. Il n’y a pas de journalistes, de columnistes «sensibles» mais disparus, de groupes ou de réseaux ou d’organisations «pour les droits des réfugiés et des migrants», de centaines d’organisations avec des noms à consonance et des déclarations pompeuses pour rien, de «communautés immigrées», d’ONG subventionnés à garder le silence. PERSONNE. Le désert et les barbelés du camp s’étendent partout. Il y a seulement quelques «ordres d’en haut» et la moquerie sans feinte. Il y a le mensonge ordonnée du pouvoir, l’usurpation des mots qui aplanit l’horreur des actes, qui appelle «Opération Xenius Zeus» la chasse à l’homme quotidienne des migrants dans les villes et la campagne, qui nomme «centres d’hospitalité» les cryptes d’ostracisme des personnes dont le seul «erreur» est le fait qu’ils existent. Il y a aussi le martèlement des médias dominants et des formateurs systémiques de «l’opinion publique» qui ciblent consciemment et méthodiquement l’«ennemi le plus dangereux» de la société grecque, l’«envahisseur», le «barbare», l’«impur», l’immigrant et l’immigrante, avec ou sans papiers.

Or, malgré les tortures, malgré les humiliations, malgré le manque de solidarité, les immigrants dans les tribunaux semblent avoir la force et le courage, font le signe de la victoire lorsqu’ils peuvent et saluent souriants.

Et c’est ni l’extension de la privation de leur liberté de 12 à 18 mois, sans avoir commis aucune «infraction pénale», ni l’entrave par tout moyen de leur «régularisation», ni les conditions de détention et d’hygiène déplorables, ni le désespoir de l’isolement et l’absence de perspectives prometteuses rudimentaires ce qui constitue la cause de leur rébellion digne. C’est aussi tout cela, mais avec un mot, c’est surtout le désir et la volonté de la vie et la liberté, la résistance spontanée contre la barbarie armée.


Amygdaleza, Corinthe, des commissariats de police … émeutes, grèves de la faim, suicides

En Avril 2013, des centaines d’immigrés détenus dans divers camps et commissariats-lieux infernaux se révoltent en démarrent une grève de la faim, laquelle, dans 24 heures se propage aux espaces de confinement de tout le pays, avec la participation d’environ 1.800 prisonniers.

Le 24 Avril, 12 Afghans et 4 Syriens commencent une grève de la faim dans le port de Mytilène, refusant d’accepter la nourriture que les apportent les bénévoles locaux qui s’occupent de l’alimentation des réfugiés et des immigrants qui restent au port.

Le 23 Juin 2013, un immigré de 20 ans de la Côte d’Ivoire se suicide dans le poste de police de la ville de Grevena où il était détenu pour être déporter dans son pays.

Le vendredi 12 Juillet, un immigré de 26 ans en provenance du Pakistan s’est pendu dans les toilettes du commissariat de la ville de Servia. Il a été arrêté parce qu’il n’avait de papiers.
Le samedi 27 Juillet, le réfugié afghan Mohammad Hassan, emprisonné avec une infection et une insuffisance respiratoire dans le camp de concentration de Corinthe, meurt, en fait, il est assassiné par un régime qui pendant onze mois interdit son transfert à l’hôpital. Là, il eut le document de «libération conditionnelle» avec une suspension de l’expulsion des «six mois pour des raisons techniques». Vraiment libre ni à la mort.

Le samedi 24 Août, un réfugié d’Afghanistan, dans le même camp, escalade les grilles de la fenêtre du deuxième étage et tombe dans le vide, d’une hauteur de 5 mètres; il subit de multiples fractures et se transfère grièvement blessé à l’hôpital.

Le mercredi 28 Août, 400 migrants en détention pendant plus d’un an dans le centre d’Orestiada commencent une grève de la faim. Tous ne demandent qu’une seule chose: la liberté.
Pendant les 3-4 derniers mois, il y a eu des dizaines de tentatives de suicide dans les camps, tandis que de nombreux incidents de protestation, de réaction et de répression conséquente sont systématiquement cachés par la police et le gouvernement.

Et la longue liste de la politique anti migratoire meurtrière augmente tous les jours. Les immigrants sans papiers, dans leur tentative de traverser la frontière, trouvent la mort tragique soit par noyade dans la mer Egée et le fleuve d’Evros, soit par les souffrances dans leur parcours tortueux. Mais même s’ils parviennent à entrer dans le pays, ils se trouvent en face des pogroms policiers, des couteaux des fascistes, des fusils des patrons et des comportements racistes des «chefs de famille».

Le ministre de la Police Dendias: «Quand on les arrête, on les nettoie, on les greffe, on les confine et leur donne la possibilité de rentrer chez eux». Quelle «possibilité»? Même les migrants qui souhaitent rentrer dans leur pays, restent en prison pendant des mois sans aucune explication, puisque l’objectif réel des dirigeants est de les faire «disparaitre» de l’espace public et les isoler dans des centres de détention éloignés et inaccessibles.

Il poursuit: «Nous avons fermé l’accès par le fleuve d’Evros. Et qu’est-ce que nous leur disons? Si vous venez en Grèce, vous ne serez pas libres, vous ne pourrez pas aller ailleurs, à l’étranger, nous allons vous arrêter, vous mettre dans un centre, vous resterez là et le seul moyen d’en sortir, est signer une déclaration et rentrer à votre pays ou c’est nous qui vont vous faire y rentrer».

Vivants ou morts , il «oublie» d’ajouter …


Soit avec le parti de la mort du pouvoir soit avec la vie de la lutte

La révolte des damnés d’Amygdaleza, les soulèvements qui l’a précédée, mais aussi ceux qui vont suivre, mis à part les raisons évidentes qui les provoquent, illustrent la détermination des immigrés de ne pas être enterrer «vivants» dans les lieux de détention et leur courage de se soulever contre les geôliers avec tous les moyens qui sont à leur disposition. Est-ce un acte d’agression contre l’état raciste, la procuration policière du ministre Dendias, la discrimination raciale et sociale diffuse incorporée dans la pensée et l’action de l’espace de la droite et du centre, des électeurs de la gauche démocratique jusqu’aux bandits et électeurs du parti nazi «l’aube dorée», contre tous ceux qui jubilent et poussent à la propagation des centres infernaux.

La solidarité avec les immigrés insurgés, la seule partie de la société qui se bat en temps «d’accalmie estivale et de relaxation du mouvement», est une relation bilatérale de la lutte contre l’exploitation, l’humiliation, l’esclavage, la mort, c’est-à-dire contre tout ce que représentent et défendent le pouvoir, les petits et grands patrons, les fascistes et leurs sbires.

Les migrants, avec leur soulèvement, défendent la partie de la société qui n’est pas abrutie. Nous devons également les défendre dans leur quotidien invivable.

Nous sommes et nous serons avec eux.


FORCE ET SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANTS REVOLTÉS D’AMYGDALEZA

DÉMOLISSONS LES CAMPS DE CONCENTRATION D’IMMIGRANT-E-S

initiative no lager
août 2013

[Grèce] Solidarité avec les inculpés de la révolte d’Amygdaleza

amygdaleza aout2013

Solidarité avec les immigrés accusés pour la révolte d’Amygdaleza

| Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

Le lundi 3 Novembre commence le procès des immigrés qui sont accusés pour la révolte dans le camp de détention d’Amygdaleza qui a eu lieu en août 2013. Les insurgés se soulevèrent contre la prolongation de la période de détention amenée à une durée indéfinie. Pendant les événements et aussi peu après, 65 immigrés sont d’abord arrêtés et puis chargés avec des accusations très lourdes. Un an après, certains des arrêtés sont incarcérés dans des prisons diverses, d’autres dans des camps de détention, quelques-uns sont libres ou expulsés et 5 se sont évadés et jamais arrêtés par les flics…

Plus précisément, la situation dans les camps par un immigré qui l’a vécue :

« Les centres consistent en la manière dont l’état grec et la police se servent pour torturer les immigrés. Il y en a plusieurs immigrés dedans qui, n’ayant la moindre idée sur la date de leur libération, arrivent à la déraison. Là-bas ils ne nous offrent rien du tout. Seul chose qu’on peut faire dedans c’est dormir tout le temps. L’été, la chaleur est insupportable. La nourriture est de mauvaise qualité et en même temps insuffisante. Pas de vêtements, de médica

ments non plus et si quelqu’un de nous tombe malade, les flics eux-mêmes sont les seuls responsables pour appeler le médecin et qu’est-ce qu’ils font? Le plus souvent, soit les flics appellent le médecin avec un retard considérable soit ils restent complètement indifférents. Nous ne pouvons pas contacter nos familles car l’usage de téléphones est interdit, les heures de visite sont très courtes et leur durée limitée change à la guise de flics. Les transferts des détenus dans d’autres camps sont une forme de punition habituelle faisant la communication avec nos aimés plus difficile encore. Les flics, eux, ils entrent dans les cellules quand ils le veulent et frappent les gens. Ils nous traitent comme des objets et pas en tant qu’êtres humains. Nous demandons le changement immédiat de cette situation. »

Et en dehors, la situation à laquelle doit faire face un immigré ne diffère guère et a la forme d’une prison infinie :

« Laissant nos pays derrière nous, on pensait qu’on allait continuer à vivre au moins libre. Cette liberté nous a été confisquée dès le moment où on est entré en Grèce, même si entrer en Grèce veut dire risquer de mourir dans la mer comme dans le cas des noyés de Farmakonisi et de Mytilini. Une fois en Grèce, on se retrouve dans une prison à ciel ouvert. On nous empêche de travailler par le biais de lois aussi racistes qu’obsolètes. Les flics, les fascistes, les racistes nous persécutent dans les rues.  C’est pas seulement Asoee, c’est aussi Monastiraki, Thissio, Omonoia, ça se passe dans tous nos quartiers. Chaque jour nous vivons sous la menace d’être emprisonner dans un commissariat ou dans les camps de détention. On nous stigmatise par le biais de campagnes racistes de désinformation. Selon les medias, nous sommes des voleurs, des tueurs, des porteurs des maladies. »

La révolte d’Amygdaleza est un acte de résistance exceptionnel contre la guerre menée par l’état grec et la partie raciste de la société grecque contre les immigré-e-s. Une guerre avec des assassinats aux frontières, des déportations, des emprisonnement dans les camps de détention ou les commissariats, avec des refus de demandes d’asile, avec une exploitation au travail, des lois racistes, des contrôles de papiers incessants, un voyage aux limites de la détresse et du désespoir.

Pour nous, la seule solution est de trouver des manières de coexister et d’agir collectivement. Locaux et immigrés, sans hiérarchies, sans discriminations de race, sexe ou couleur de peau, unis contre toute forme de barbarie fasciste et policière nous luttons pour créer le monde que nous souhaitons. Nos armes dans cette lutte seront l’égalité et la solidarité.

Solidarité avec tous les immigrés incarcérés

Des centres de détention ? Jamais & nulle part !

Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

poliglwssiafisa

Assemblée d’immigrés et solidaires d’ASOEE – Athènes

Frontex, triton et la coopération, les nouvelles idées de l’union européenne pour renforcer la guerre aux migrant.e.s en Méditérranée -et pas que

15 octobre 2014. Dans les mois qui viennent, l’Union européenne (UE) a prévu la mise en place de plusieurs nouvelles mesures visant à renforcer la guerre contre les migrant.e.s qu’elle mène depuis des années. Ces mesures sont -entre autres- le résultat de plusieurs mois de travail de la « task force pour la Méditerranée » mise en place après les naufrages d’octobre 2013. L’UE veut faire face aux nouvelles routes empruntées par les migrant.e.s pour se rendre en Europe et renforcer le contrôle à des « points stratégiques » : les frontières grecque et bulgare avec la Turquie, la frontière ukrainienne, ce qu’ils appellent « la route de la soie » (Chine, Inde, Pakistan, Afghanistan) et enfin la Méditerranée.

L’opération de contrôle Mos Maiorum qui se déroule actuellement dans toute l’Europe va leur permettre de récolter des données sur les routes migratoires, les pays de départ et d’origine des migrant.e.s, les points de passage et d’arrivée en Europe, sur les moyens empruntés, etc. Le renouvellement annoncé de cette opération tous les six mois a pour objectif d’en suivre les évolutions et d’adapter en fonction une politique de contrôle et de répression. Les États européens cherchent à tout prix à fermer l’accès de la forteresse pour celles et ceux qui n’ont pas accès au système de visa.

La stratégie à venir de l’UE repose sur trois axes, mais ne fait que consolider ou étendre des dispositifs déjà existants :

Renforcer l’externalisation de la politique migratoire européenne : la coopération avec un certain nombre de pays, principalement en Afrique, va être soit consolidée (s’il existe déjà des accords de coopération avec des pays de l’UE ou directement avec l’UE) soit mise en place. En tout 21 pays vont potentiellement devenir les « gendarmes de l’Europe » et les objectifs sont divers : empêcher les bateaux de partir d’Égypte, de Tunisie et de Libye, empêcher les migrant.e.s d’atteindre ces pays ainsi que l’Éthiopie et le Niger, obtenir un accord de réadmission avec la Turquie pour y expulser celles et ceux qui y auraient laissé leurs empreintes, ouvrir des camps de réfugiés gérés par le HCR au Soudan, en Éthiopie, en Érythrée, en Somalie, etc. visant à contraindre de gré ou de faim les réfugié.e.s à rester sur place, entamer un dialogue avec le Liban, la Jordanie et l’Irak. Il est aussi question de multiplier les expulsions communes par charter européen sous la coordination de Frontex, les programmes d’assistance au « retour volontaire ». Enfin l’UE veut persuader les pays du Maghreb de participer au programme de surveillance maritime Seahorse Mediterraneo dont le but est d’intercepter, en amont, les personnes qui tentent de franchir les frontières européennes en intensifiant le contrôle des côtes et des territoires du nord de l’Afrique au moyen d’outils de haute technologie. Un programme similaire existe depuis 2006 en Atlantique (Seahorse Atlantico) auquel participe le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, le Cap Vert, la Guinée Bissau, l’Espagne et le Portugal.

Tous ces objectifs œuvrent dans le même sens : que les migrant.e.s soient stoppé.e.s avant d’atteindre les rives sud de la Méditerranée et reléguer le contrôle et la gestion des migrations à certains pays d’Afrique en échange de moyens financiers, matériels et d’accords de coopération économique. Les frontières de l’Europe sont repoussées toujours plus loin.

– Renforcer l’agence européenne Frontex et le contrôle en Méditerranée, notamment avec l’opération Triton (Frontex Plus). Le second grand axe concerne l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures, Frontex.

Depuis sa création en 2004 elle multiplie les opérations maritimes, terrestres et aériennes à l’aide de moyens de haute technologie (radars mobiles, caméras thermiques, détecteurs de battements de cœur, drones), d’équipements militaires et de moyens humains toujours plus importants. Le matériel et les militaires sont mis à disposition de Frontex par les États membres. Frontex dispose également d’un budget annuel de plusieurs dizaines de millions d’euros (19 millions en 2006, 89 millions en 201, 93 millions en 2013, 89 millions en 2014) dont une grande partie est consacrée exclusivement à la surveillance des frontières. Une augmentation du budget est prévue pour 2015.

Depuis 2011, Frontex a la possibilité d’acquérir ou de louer par crédit-bail ses propres équipements (navires, hélicoptères, etc.) ou de les acheter en copropriété avec un État-membre. Dans cet objectif, Frontex participe à de nombreuses rencontres avec des professionnels de l’armement, de l’aéronautique et des technologies avancées, des centres de recherche et des agences policières et judiciaires internationales. Ainsi c’est un tremplin pour les vendeurs d’armes et les développeurs de technologie (Aerovision, Thalès, Israel Aerospace Industry, etc.). Frontex gagne en autonomie et tisse un large réseau de marchands de mort.

En décembre 2013 l’UE lance le « système européen de surveillance des frontières » EUROSUR. C’est Frontex qui en assure le fonctionnement et il permet à tous les États participants d’échanger en temps réel des images et des données recueillies via plusieurs outils de surveillance (satellites, hélicoptères, drones, systèmes de comptes rendus des navires…) sur les frontières maritimes, terrestres et aériennes de l’Europe, avec une priorité mise sur la frontière méditerranéenne. EUROSUR bénéficie d’un budget de 224 millions d’euros pour la période 2014-2020.

Frontex a également mise sur pied une équipe de gardes frontières européens, « European Border Guard Teams » (fusion entre les RABIT Rapid Borders Intervention Teams et les FJST Frontex Joint Support Teams) et un centre de formation (European Training Scheme) au sein du Collège européen de police (CEPOL).

Au 1er novembre, Frontex lance l’opération Triton (Frontex Plus). Sa zone d’intervention s’étend de la Sicile aux côtes sud de l’Italie en passant par Lampedusa et elle dispose d’un budget de 2,9 million d’euros par mois.

Cette opération s’inscrit dans la liste des nombreuses autres : Hera entre les côtes ouest de l’Afrique et les îles Canaries, Indalo et Minerve entre le Maroc et l’Espagne (Détroit de Gibraltar), Hermès entre la Tunisie, la Libye et Malte, Poséidon au large de la Grèce et de la Turquie, Neptune à la frontière terrestre serbo-croate et serbo-hongroise, Jupiter à la frontière est de l’Europe. Pour l’année 2014 (qui n’est pas finie), Frontex a également organisé 21 vols charters d’expulsion groupée entre plusieurs pays européens.

L’opération Triton a été pensée, dans la suite de l’opération Mare Nostrum vendue comme une opération de sauvetage, pour contrer les futures arrivées sur les côtes européennes des bateaux partant de Tunisie, de Libye et d’Égypte. Les récents naufrages montrent bien que ces opérations n’ont rien de sauvetages, mais servent à cloisonner l’Europe et à intercepter tou.te.s les migrant.e.s en passe de réussir à y poser pied. La guerre technologique et militaire menée par l’Europe, dont Frontex est un parfait chien de garde à la laisse de plus en plus longue, a causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes ces 20 dernières années. Mort de faim et de soif, mort de noyade, tué par les garde côtes ou la police, etc.

Mais le renforcement du contrôle ne viendra jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent migrer. L’Europe crée les conditions de futurs naufrages, rendant les routes de plus en plus longues et dangereuses. Les frontières de l’Europe sont toujours plus contrôlées et meurtrières.

– L’identification et l’enregistrement systématique des migrant.e.s arrivant en Europe. Ce dernier axe vise à empêcher les personnes arrivées dans un premier pays européen de se rendre ensuite dans un autre pays européen pour s’y installer. Pour cela il est demandé aux flics et gardes-frontières de recourir systématiquement à l’identification des personnes et à la prise d’empreinte dès qu’elles ont franchi une frontière extérieure de l’UE de manière « illégale ». La commission européenne appelle les États à prendre des mesures répressive contre celles et ceux qui refuseraient de s’y soumettre.

L’application de cette mesure va permettre aux États de mieux gérer les déplacements au sein de l’Europe et de les limiter. En effet, la convention de Dublin (III) dit que les personnes dont les empreintes ont été prises dans un pays (par exemple lors de leur arrestation en arrivant en Europe) ne peuvent faire de demande d’asile dans un autre pays. De même qu’une demande d’asile ne peut être faite dans plusieurs pays et ne peut être transférée : le pays où elle a été déposée est « responsable » de cette demande. Cela implique par exemple qu’une personne arrêtée en France peut être expulsée en Italie si sa demande d’asile a été faite là-bas. L’extension de cette règle à des pays hors UE permet à l’Europe de se débarrasser des demandeurs d’asile.

Toutes les personnes dont les empreintes et l’identité sont prises sont ensuite fichées dans la base de données EURODAC qui permet l’application de cette règle sur l’asile. Y sont enregistrées toutes les informations sur l’identité et les empreintes des personnes ayant demandé l’asile et des personnes ayant été arrêtées lors du franchissement d’une frontière européenne extérieure. Les empreintes des personnes sans papiers arrêtées sur le territoire européen peuvent être comparées à celles enregistrées.

Les frontières en Europe sont toujours plus présentes. Dans la rue, dans les transports, chaque contrôle d’identité peut aboutir à l’enfermement en centre de rétention et à l’expulsion si l’on n’a pas le bon papier. Chaque point de contrôle matérialise un bout de frontière disséminé dans toute l’Europe.

Le discours dominant vise à renforcer chaque jour un peu plus la haine de l’autre et construit la figure d’un sans papiers ennemi que tout le monde veut voir partir : profiteur, clandestin, terroriste, voleur, etc. Les indésirables qu’il faut éloigner, enfermer, expulser. Cette construction médiatique et politique vise à légitimer la répression de l’État et renforce la séparation et la logique du chacun pour soi. Les patrons savent tirer profit de cette situation et exploitent sans vergogne. La menace du contrôle et de l’expulsion est une politique de terreur qui, mêlée au racisme ambiant, laisse peu de place à la solidarité, à l’entraide et à la lutte.

Pourtant les raisons de se révolter ne manquent pas. S’attaquer aux frontières et aux politiques européennes migratoires peut paraître un combat de titan. Mais lutter contre la machine à expulser, contre les rafles, contre les centres de rétention, construire des initiatives de solidarité avec les migrant.e.s, c’est mettre un pavé dans l’engrenage de la guerre aux migrant.e.s.

À lire un article sur Paris Luttes Infos : Frontex, Europol ou une police européenne en devenir

Des cartes sur les opérations Frontex

Opération Mos Maiorum, bilan

26 octobre 2014

L’opération Mos Maiorum se termine. D’après les informations qu’on a réussi à recueillir, en France la chasse aux migrant-e-s a pris deux formes pendant ces deux dernières semaines :
– Des opérations de contrôle spécifiques à Mos Maiorum, menées par des petites patrouilles de flics, pacifiées, dont le but était uniquement la prise d’informations.
– Des rafles massives comme nous en pond régulièrement le pouvoir, Mos Maiorum ou non, afin d’arrêter et enfermer les gens. Peut-être qu’elles ont été plus fréquentes que d’habitude durant les deux semaines de l’opération, on peut imaginer que la France a raflé gratos grâce aux subventions européennes débloquées pour Mos Maiorum.

Face à ça on a assisté à une mobilisation un peu partout en Europe, au travers de manifs, diffusion de tracts, collages d’affiches, mise en place d’outils communs, échanges de contre-infos. Il est certains que les rafles ne s’arrêteront pas avec Mos Maiorum, mais espérons que les solidarités continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

Feu aux frontières !

22 octobre 2014

– Une manif contre Mos Maiorum était appelée aujourd’hui à 16h à la Gare centrale de Bruxelles.

Des affiches et des tracts contre les rafles sont sortis à Marseille dans différentes langues

21 octobre 2014

– Une opération  de contrôle massive a été déployée à l’extérieur et à l’intérieur de Gare du Nord : 5 fourgons de CRS dont un dans lequel ils faisaient monter les gens pour les contrôler et les fouiller, une patrouille flashball à la main devant la gare, des flics en civil et des petits groupes à l’intérieur.

20 octobre 2014

– 8ème jour de l’opération, des contrôles ont eu lieu autour de la gare de l’Est et ce matin à Porte de Bagnolet autour des chantiers.

En Europe : Italie, Belgique, et mise à jour, la carte des contrôles en Europe.


19 octobre 2014

– En début d’après-midi des flics de la PAF (Police aux Frontières) étaient présents en nombre à Gare du Nord sur trois quais et dans le hall.

– En fin d’après-midi des gendarmes et CRS ont effectué de nombreux contrôles à Barbès.

– A Marseille, un certain nombre de personnes arrêtées durant les trois jours précédents auraient été expulsées vers la Tunisie par bateau hier matin.

                                                                                                                                                             

17 octobre 2014.

– De nouveaux des contrôle à Barbès, Château rouge et aussi vers Stalingrad. De nombreuses personnes sont arrivées au centre de rétention de Vincennes ces derniers jours.

– Jeudi à Hendaye plusieurs contrôles ont eu lieu à la frontière avec l’Espagne, au niveau de la gare et du pont Saint-Jaques, qui relie la France et l’Espagne.

– Mardi, à Bordeaux, des contrôles ont eu lieu place de la victoire, cours de l’Argonne et rive droite


 

16 octobre 2014.

– Important contrôle de papiers dans les rues du quartier Anvers/Montmartre.

– Une nouvelle rafle a eu lieu à Barbès, plusieurs dizaines de personnes embarquées.

Hier en gare du Mans, grosse opération de contrôle au faciès, entrées de la gare et quais.

– Des contrôles ont également été signalés en gare de Portbou et Toulouse.

– Nouvelles traductions en amharique et en kurde


 

15 octobre 2014.

– Cet après midi, les contrôles ont continué à Gare de l’Est entre les couloirs du métro et le hall de la gare. Les flics posaient des questions sur le parcours des gens, notaient puis les laissait repartir, comme à Gare du Nord hier et avant hier.

D’autres contrôles de papiers ont eu lieu, aux stations RER Saint Maur (+ police municipale) et Boissy-Saint-Léger, et dans le 19ème arrondissement, entre Corentin Carriou et 4 Chemins.

!! Tous ces contrôles ne sont pas forcément en lien avec l’opération Mos Maiorum, quand nous en sommes sûr nous le précisons

– Ce matin, contrôle en Gare de l’Est, métro Châtelet et peut être à la gare Montparnasse. (On n’a pas plus de précision s’il s’agit d’opération Mos Maiorum).

– Hier, une grosse opération de police à Barbès : 53 arrestations d’après la rumeur.

– Hier encore, en Gare de Nantes, des contrôles ont eu lieu. Les personnes contrôlées, toutes au faciès, ont été interrogées (Mos Maiorum) sur place puis relâchées.

– À Marseille, plusieurs contrôles dans le quartier de Noailles et enfermements au CRA du Canet.

– Des contrôles ont également eu lieu à Calais.

– Plusieurs outils ont été mis en place au niveau européen :

Une carte interactive des contrôles en cours en Europe où chacun-e peut signaler la présence de flics.

application pour Android : http://download.ushahidi.com/track_download.php?download=android ou iOS : http://download.ushahidi.com/track_download.php?download=ios

Et pour les utilisateurs/trices de twitter, le hashtag #ReportMosMaiorum https://twitter.com/MapMosMaiorum

(les infos sont reportées sur la carte après)

Deux nouvelles traductions de l’affiche sont disponibles en Turc et en Roumain

 


14 octobre 2014. 

Les contrôles ont continué aujourd’hui à Gare du Nord. Dès ce matin des groupes de CRS et de la ferroviaire patrouillaient dans le hall. Un cordon de policiers ferroviaires et de contrôleurs bloquait à nouveau l’accès au train pour Calais, tandis que des CRS étaient positionnés en bout de quai.

En fin d’après midi au métro Porte de Bagnolet des CRS et des contrôleurs étaient présents. Nous n’avons pas plus d’informations mais ils intervenaient apparemment dans le cadre de Mos Maiorum.

Les personnes arrêtées hier à Grenoble n’ont à priori pas été placées en rétention, nous n’avons pas plus de nouvelles.

 


13 octobre 2014. Les contrôles dans le cadre de l’opération Mos Maiorum ont commencé.

Aujourd’hui en fin de journée un contrôle a eu lieu à Gare du Nord : des groupe de flics (PAF, CRS, SNCF) ont patrouillé et contrôlé plusieurs personnes dans le hall de la gare. Ils leur ont posé des questions sur d’où ils venaient, où ils allaient, depuis quand ils étaient en france, etc., et notaient les réponses dans un calepin (pas de formulaire). Les personnes n’ont a priori pas été embarquées (du moins pas celles que les personnes présentes sur place ont vu se faire contrôler). Plusieurs flics étaient aussi postés sur la voie des trains en partance pour Calais avec barrage de contrôleurs à l’accès au train. Ils avaient une réquisition du procureur qui leur permettaient de contrôler dans la gare et aux abords jusqu’à 21h.

Ce matin plusieurs flics étaient présents à la station de RER Saint Michel mais rien ne permet de dire s’il s’agissait de Mos Maiorum, d’une rafle comme il y en a tous les jours dans les transports et les rues ou de l’occupation policière permanente de la ville.

À Grenoble ce midi une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans le quartier de la Gare, menottées puis à priori emmenées au commissariat de Grenoble. Il y a eu nombre de contrôle d’identité au faciès toujours dans la même zone, effectuées par une vingtaine de policiers avec des chiens.

OPPOSONS NOUS AUX CONTRÔLES ET AUX ARRESTATIONS

[Tracts/Affiches] Tract contre Mos Maiorum et affiches anti-rafles

Un tract et des affiches de Marseille :

– le tract en français, anglais, arabe et turc

– l’affiche en francaisanglaisarabe et turc

[Italie] Contre Mos Maiorum nous portons la solidarité dans la rue.

20 octobre 2014. Hurriya reçoit et diffuse :

            
Ce matin à Rome, un petit groupe d’ennemis des frontières s’est baladé durant quelques heures, de la place Vittorio à Torpignattara sillonant les rues, les lieux de passage et les transports publics, laissant des traces sur les murs et discutant avec les gens. Il y a plus de deux semaines que, comme dans d’autres villes, des groupes ou des individus informent sur Moss Maiorum et amènent la solidarité contre les rafles et les expulsions dans la rue avec des diffusions de tracts et des rassemblements.     
            
Demain commencera la deuxième semaine annoncée de la chasse au migrant «Mos Maiorum» mais les rafles et les contrôles représentent déjà le quotidien de la métropole. Se promener dans les quartiers, discuter avec qui l’on rencontre, partager et résoudre les problèmes n’est pas une pratique improvisée, ni la découverte soudaine d’une politique rasciste.
Ces jours-ci ce n’est pas un grand effort que d’imprimer des tracts dans plusieurs langues, d’être présent.e.s dans la rue, de percevoir la militarisation et de montrer de quel côté l’on se situe… Cela permet de visualiser de quelles complicités on dispose dans cette pratique.       
En jettant un oeil aux quelques informations apparues sur les réseaux sociaux ou dans la presse, cette première semaine de l’opération Mos Maiorum nous indique des éléments que l’on peut schématiser comme suit:
– A Trieste et Vintimille le contrôle renforcé des frontières internes à l’Europe est évident. Les bus et les trains sont ratissés. Les déclarations des autorités françaises, suivies par celles de la ligue du nord, sur la nécessité de suspendre le traité de Schengen à cause de « l’incompétence italienne » pour contrôler la frontière sud semblent s’être traduites en un coup de force.             

– De nombreux contrôles dans les zones agricoles où travaillent beaucoup d’exploités ont abouti à des arrestations de travailleurs immigrés. C’est la même chose qui arrive aux travailleurs du sexe, touchés par de véritables raids nocturnes dans leurs quartiers (lieux de travail et de distribution alimentaire).             

– Il y aurait également des contrôles à domicile menés dans plusieurs villes par la police municipale. Dans l’anesthésie ambiante, ce type de contrôles peut sembler moins visible et «moins hostile» qu’un bâtiment investi militairement par les gendarmes/flics/militaires. Dans certains cas, il semblerait que les agents de la municipales demandent des informations sur les habitants de l’immeuble.             

– Dans les principales stations ferroviaires se dressent des checkpoints auxquels on ne prête peut-être même plus attention tant ils font partie de la normalité. Les contrôles sont très fréquents et il se passe la même chose dans les stations de métro.             

– Dans certaines villes les préfectures organisent des contrôles spécifiques de certaines zones à l’aide de checkpoints importants érigés à quelques rues les uns des autres.             

A Rome on signale des rafles à Stazione Ostiense, Stazione Tiburtina, Stazione Termini, zona San Paolo, Porta Maggiore, viale Marconi, Esquilino, via Prenestina et Trastevere.
Certains quartiers où la militarisation totale est favorisée par les comités de citoyens «anti-dégradation» racistes, sont devenus «no-go zones», véritables frontières dans la ville.             
            
Nous relançons l’invitation à signaler la militarisation et les contrôles par SMS à vos ami.e.s ou par #stopraids + #nomdelaville sur les réseaux sociaux.             
            
            
Amenons la solidarité dans la rue.
Empêchons les rafles.             
        

[Calais] Les flics (et leurs amis) manifestent contre l’immigration

13 octobre 2014. Aujourd’hui les flics de Calais sont descendus dans la rue contre les migrant.e.s. Une fois n’est pas coutume, mais cette fois-ci ils manifestaient à l’appel de leur syndicat, Unité SGP Police, affilié à la centrale syndicale Force Ouvrière, pour protester contre « la pression migratoire« . Leur prose est très claire sur leurs intentions : il s’agit d’une manifestation contre les migrant.e.s avec des arguments anti-immigration identique à ceux du groupuscule d’extrême droite « Sauvons Calais », avec une touche de revendication sur les moyens pour sauver les apparences.

Ils dénoncent « la pression migratoire » appellent « tous les citoyens à se rassembler » « pour la survie des emplois et la sécurité des calaisiens » : crise économique (« le flux de migrants entraîne l’économie locale dans une crise sans précédent et les entreprises sont menacées« , « une prévisible délocalisation d’entreprises, une baisse conséquente de l’activité commerçante, une baisse drastique de l’activité portuaire« ), sécurité et délinquance des migrants, problèmes psychiques et sociaux chez les policiers (« Les indicateurs des facteurs psychosociaux, dépressions, divorces, arrêts maladie, attestent du malaise« ), violence des soutiens (« les associations de « No-Borders » qui ont initié la stratégie de l’anonymat pour que les auteurs d’outrages et rebellions ne puissent être identifiés« ), tout y passe.

Ils demandent des « moyens policiers supplémentaires » et « des mesures de la part de la communauté européenne« , dénonçant les « mesurettes » franco-britaniques.

Bien obligés de préciser que « ce rassemblement se veut pacifiste » vu la teneur du propos et les récentes attaques fascistes contre des migrant.e.s (et là), des militant.e.s et des bénévoles, ils appelaient donc à un rassemblement puis à une opération escargot sur la rocade. L’appel était relayé sur des sites d’extrême droite (sauvons calais, jeune nation, etc.).

300 personnes se sont rassemblées ce matin au rond-point du terminal ferry : des flics mais aussi une trentaine de tracteurs agricoles (!!??), des chasseurs (sic) et des « calaisiens ».

Les flics sont là pour défendre les intérêts de ceux qui ont le pouvoir et des riches, et faire filer droit et réprimer tou.te.s celles et ceux qui sortent du rang par nécessité et/ou par choix. Flics et fascistes servent les mêmes intérêts : ceux du capital et de l’État, de la réaction et du chacun pour soi. Cette alliance de fait n’a rien d’étonnant ou de surprenant, c’est le quotidien de toutes celles et ceux qui, à Calais comme ailleurs, subissent leurs attaques. Les migrant.e.s sont de plus en plus confronté.e.s à la violence et les militant.e.s/soutiens sont peu nombreux/ses et ont besoin de bras et de cerveaux supplémentaires.

[Australie] Protestations au centre de rétention de Nauru

octobre 2014

Depuis le 25 août, entre 300 et 500 demandeurs et demandeuses d’asile enfermé-e-s dans le camp des familles du centre de rétention de Nauru se rassemblent chaque soir pour manifester contre leur détention.

La contestation s’est entre temps propagée au camp des hommes. Entre le 4 et le 7 octobre, 90 personnes ont mené une grève de la faim, et une centaine ont tenu un rassemblement aux portes du camp pendant 24 heures.

Le 5 octobre, environ 60 personnes ayant obtenu le statut de réfugié ont manifesté devant les bureaux de l’ONG Save the Children pour protester contre les déclarations de Scott Morrison (ministre de l’immigration) comme quoi l’asso aurait encouragé des demandeurs/euses d’asile à déposer de fausses plaintes et à s’auto-mutiler.

Les retenus montrent qu’illes ne sont pas dupes face aux récentes promesses du gouvernement australien d’améliorer les conditions de détention dans le camp des familles. Pour elles et eux le problème n’est pas les conditions mais bien la détention elle-même, d’une durée illimitée, et ainsi potentiellement à vie. Le 5 octobre illes ont donc refusé et renvoyé la nourriture supplémentaire envoyée à l’occasion de l’Aïd.

Les manifestations ont entraîné la libération des mineur-e-s isolé-e-s enfermé-e-s dans le camp. Le département de l’immigration leur a intimé de ne s’impliquer dans des protestations à l’extérieur.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre leur enfermement !

 

traduit librement de disaccords

 

[Radio] Émission Sans Papiers Ni Frontières du 3 octobre 2014 en ligne

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 3 ocotbre 2014

Au sommaire :

Brèves : Sequedin / Belgique / Australie

Rafles dans le 18ème arrondissement, l’État de siège

Calais, entre attaques fascistes et pression policière

Méditerranée, toujours plus de répression toujours plus de morts

Agenda

Téléchargez/écoutez l’émission ici

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h)
sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Prochaine émission le 7 novembre 2014