Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Gepsa à Corso Brunelleschi

5 octobre 2014. La gestion du CIE de Corso Brunelleschi par la croix-rouge italienne, après 15 ans d’honorables services touche à sa fin. Le bien fondé ethique des CIE n’est bien entendu nullement remis en cause par cet abandon, la question étant beaucoup plus vénale. L’œuvre constante de destruction des structres de la part des prisonniers, menée encore plus systématiquement ces temps derniers a rendu la gestion des centres de moins en moins rentable. Étant payés en fonction du nombre d’immigré.e.s detenu.e.s par jour, moins il y a d’hommes et de femmes pouvant y être enfermé.e.s moins ils y gagnent. Face au refus de la préfecture d’augmenter le tarif par jour et par tête la croix-rouge a donc décidé que l’affaire n’était plus assez juteuse. Depuis le dernier contrat de trois ans/triennal, expiré en avril dernier, le CIE est resté officiellement entre les mains de la croix-rouge jusqu’à il y a quelques jours suite à une série de reports, juste le temps d’achever toute la paperasserie nécessaire à la passation de pouvoir.

Le 22 septembre la préfecture de Turin a annoncé que, pour la modique somme de 37,86 euros par jour et par détenu hors TVA, le nouveau directeur du CIE de Turin est le groupement temporaire d’entreprises composé de GEPSA et de l’association culturelle ACUARINTO, unique concurrent à avoir participé à l’appel d’offre.

Si pour le moment c’est encore le personnel de la croix-rouge qui aide la police dans le centre de Corso Brunelleschi on ne les y verra plus très longtemps car GEPSA s’y implique pleinement. Après Via Corelli à Milan et Corso Brunelleschi à Turin l’hypothèse que Gepsa puisse  devenir, à l’avenir, l’unique gestionnaire des CIE en Italie semble prendre lentement consistance.
Si vous voulez en savoir plus et au cas où vous ne l’auriez pas encore lu nous vous conseillons un article publié il y a quelques semaines.

Traduit de macerie

Le 02 octobre dans la soirée une vingtaine de solidaires avec les sans papiers se sont rassemblées devant le CIE de Corso Brunelleschi. Des échanges de cris ont eu lieu des deux côtés du mur. Des personnes ont été contrôlées à la fin du rassemblement malgré les tentatvies pour empêcher les flics de faire leur sale boulot. Plusieurs ont été emmenés au commissariat et sont ressorties plus tard dans la soirée après s’etre vu remettre des denunce.

[Italie] Evasions tentées, évasions réussies

20 août 2014. Profitant du fait que  le match de foot captivait l’attention des forces de l’ordre, où quelques retenus jouaient, hier soir neuf hommes se sont enfuit du centre de ponte Galeria à Rome. Deux autres ont tenté la belle sans reussir, et avant d’etre ramenés au centre ont été conduit à l’hopital. L’un deux a les deux mains cassés, l’autre s’en est sorti avec un bandage.

Une autre tentative malheureusement non menée à bien s’est déroulée dimanche soir dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin. Trois retenus de la section violette étaient découverts par la police et bloqués instantannement. A la suite de la tentative, la section à été perquisitionnée et le contrôle nocture par les militaires a été augmenté.

traduit de macerie

[Turin] Rassemblement au CIE

27 juillet 2014. Après les incendies des derniers jours, dans le CIE de corso Brunelleschi seulement 3 sections, la violette, la bleue et la blanche, fonctionnent partiellement. Dans l’attente que soient fini les travaux de restructuration commencés à la hâte au lendemain des révoltes, il y a dans le centre aujourd’hui une trentaine de retenus. Dans les derniers jours deux mecs ont été libérés tandis que trois ont été expulsés. Pour ce qui concerne les cinq arrêtés il semble qu’ils aient été ramenés au CIE, vu que les délits desquels ils sont accusés ne permettent pas l’incarcération en prison. En toute probabilité ils pourront donc entendre la solidarité du rassemblement de Dimanche 27 juillet à 19 heures.

 

Le CIE de Turin est quasiment détruit.

Des 6 sections seulement 3 fonctionnent actuellement, le reste a été brûlé durant les révoltes de mars. Dans le reste de l’Italie aucun CIE n’est entier. il en reste seulement 5 partiellement en fonctionnement. Les autres centres sont restés fermés par les mêmes détenus, les quels, fatigués t’attendre et chargés de rage, ont décidé de tout brûler. Pour pouvoir etre dehors de nouveau. Pour que plus personne ne finisse dedans.

Dans nos quartier la police tourne à la chasse aux sans papiers en tentant de soustraire quelqu’un, peut-être un ami ou un parrent, où quelqu’un que nous sommes habitués à rencontrer dans le quartier. Mais quand le CIE ne fonctionne plus, les rafles et les contrôles deviennents moins fréquente et la présence de la police est moins pressante, restant néanmoins enrageante. Quand le CIE est détruit ils ne peuvent plus enfermer nos amis. Quand il n’est plus on commence à mieux respirer. La machine à expulser s’enlise et ralenti.

Nous nous trouvons aujourd’hui dans une phase de restructuration. Certains centres, fermés par le feu des révoltes, sont proches de la réouverture. ceux encore ouverts sont rénovés. La gestion est entre les mains des habituels habitués comme la Croix Rouge; Aquarinto, Auxilium. Mais de nouveaux venus, qui senti l’affaire, apparaissent sur la scène ( comme la GEPSA, société française spécialisé dans les prisons privées, qui s’occupera de la sécurité interne du CIE de Milan). Le gouvernement préannonce des réformes comme la réduction des temps de détention espérant ainsi faire taire la rage des retenus et rendre les centres plus gouvernable.

De toute façon, si d’un côté des changements et des restructuration sont en perspectives, de l’autre la lutte des détenus dans le centre ne s’arrête pas. Il y a quelques jours, à Ponte Galeria les détenus ont tenté l’évasion, enfermant les flics dans les sections. La tentative n’a pas eu de fin heureuse mais a démontré à tous les retenus que se rebeller est possible. A Trapani cela c’est mieux passé : une tentative d’évasion collective à permit à quatre personnes de s’enfuir.

Il est important d’être solidaires des détenus, de soutenir leur lutte et l’amener en dehors de ces murs, attaquant les diverses ramification du système des CIE.

Il est important d’apporter notre chaleur et notre solidarité aux peu de retenus qui sont encore enfermés dans le CIE de Turin et crier fort que les CIE se ferment avec le feu des révoltes.

Dimanche 27 juillet, 19heures Rassemblement au CIE
Corso Brunelleschi angolo via Monginevro

traduit de macerie

[Turin] Sur le toit

19 juillet 2014. Un retenu du CIE de Corso Brunelleschi est monté dans l’après-midi sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement. Rapidement la situation dans le centre s’est tendue, une partie des retenus ont commencé à s’unir comme ils pouvaient à sa protestation et certains ont menacé de brûler des matelas. Après quelques heures, police et croix-rouge sont intervenus et faire redescendre la personne montée sur le toit.
Dans la soirée, un groupe de solidaires, est allé saluer les retenus du centre.
Traduit de Macerie

[Italie] Rénovations dans les CIE

4 juillet 2014. 2013 a été une année caractérisée par de nombreuses révoltes et protestations à l’intérieur des CIE de toute l’Italie qui ont menacé et impacté la machine à expulser. Faisons une brève chronologie : en mars et novembre ont été fermés, formellement par le ministère de l’intérieur, les centres de Bologne et de Modène, et en août c’est au tour de celui de Crotone ; tandis qu’à la fin de l’année le feu mis par les retenus a fait fermer les portes des CIE de Milan et de Gradisca di Isonzo. Sans compter les nombreuses chambres et bâtiments détruits, totalement ou en partie, dans les quelques centres, cinq, qui fonctionnent toujours.

Les politiciens de tout bord, pour satisfaire l’opinion publique, ont fait de nombreuses déclarations lors desquelles ils soutenaient l’illégitimité des CIE et dénonçaient les abus qui se perpétuent en leur sein. C’était tous en cœur qu’ils appelaient à la fermeture définitive des centres.

Comme nous avions déjà eu l’occasion de l’analyser, une crise du dispositif répressif est suivit d’une restructuration, il en est donc ainsi.

Les centres ne vont pas fermer, ils vont rouvrir et ce sera pire qu’avant selon toute vraisemblance. D’une part, nous avons les nouvelles qui nous arrivent de ceux encore ouvert, où, après une période où il semblait qu’il n’y avait pas de sous ou de volonté de restructurer les parties détruites par les incendies, maintenant les travaux ont commencé. À Turin par exemple, après des mois passés avec seulement deux ou trois parties encore ouvertes sur les six, des travaux de rénovation ont commencé pour restaurer entièrement le centre. D’autre part, les CIE qui ont été fermés ont déjà presque tous été reconstruits. Bologne il y a déjà quelques mois, Milan et Gradisca plus récemment. Avec des nouveautés inquiétantes.

À Milan, le centre sera géré par une société française, Gespa, assistée de la coopérative sicilienne Acuarinto. Bien que la coopérative s’occupera de la gestion des retenus, la Gespa, forte de son expérience en France (la société gère certaines sections des prisons françaises), aura la tâche d’assurer la sécurité à l’intérieur du centre. Cela signifie en termes pratiques que se formera une escouade de para-geôliers, comme nous le verrons dans les prochains mois et comme le verrons surtout les « hôtes » de cette structure, pour le moment fermée et vide, mais, avec l’achèvement des travaux, sans doute en phase de réouverture.

Il y a quelques jours un quotidien local a donné la nouvelle que des travaux de rénovation ont également commencé au CIE de Gradisca di Isonzo. Malgré les paroles prononcées il y a quelques mois par Alfano (ministre de l’intérieur), le centre pourrait rouvrir ses portes d’ici l’année prochaine. Connecting People, qui gérait le centre avant sa fermeture et qui gère toujours celui de Bari, pourrait bien reprendre le contrôle de la structure et le revenu qui en découle. Même si quelques voix donnent comme probables aussi l’arrivée de Gepsa.

Maintenant que le ministre de l’intérieur a déclaré que la fermeture des centres était impensable, il pense à la façon dont il pourrait en changer la gestion pour éviter les révoltes et les évasions, suivant les indications données dans un rapport fait il y a quelques temps qui préconise un entrepreneur unique pour gérer les centres de tout le pays. On se demande qui, de la Croix-rouge qui gère les centres de Turin et Trapani et gérait celui de Milan, de la coopérative Auxilium qui gère ceux de Rome et de Caltanissetta et du consortium Connecting People aura l’occasion de remporter cette offre millionnaire.

Traduit approximativement de Macerie

[Turin] Salut et tartes

16 mai 2014.  En fin d’après midi, un groupe de solidaires avec les sans-papiers prisonniers et leurs luttes se retrouvent devant le centre de corso Brunelleschi pour un salut bruyant. A l’intérieur, les retenus font ça à leur manière et tentent de mettre le feu à quelques draps dans la dernière section active du centre, mais sont bloqués quasiment instantanément par la police, qui en embarque un en le malmenant. Dehors, les CRS arrivent peu après : les flics très nerveux entourent les solidaires et, forts de leur nombre et de leurs matraques distribuent quelques tartes et commencent une longue procédure d’identification dans la rue. Après quelques heures ils relâchent tout le monde ; mais une compagnonne étrangère sera détenue et libérée seulement le lendemain matin.  En soirée le retenu embarqué durant la tentative de protestation sera ramené en section avec ses compagnons après quelques heures d’isolement.

traduit de macerie

[Turin] Menaces et promesses

23 avril 2014. Après une période de calme apparent, un mois après les grands incendies, la tension monte de nouveau dans le CIE de Turin. Dans les dernières semaines les fonctionnaires de police et la croix rouge avaient réussi à maintenir calmes le peu de retenus restants avec les méthodes habituelles de la prefecture : menaces d’arrestations pour ceux qui seraient prêts à se rebeller ; promesses improbables d’une libération imminante pour tous, vu que le dernier appel d’offre pour la gestion du centre de Corso Brunelleschi n’a rien donné. Mais hier après midi la situation leur a, un instant, echappé des mains. De retour d’une visite médicale, un retenu de la section bleue découvre que la direction du centre a décidé de ne pas le ramener en section avec les autres : les portes de l’hopital s’ouvrent pour lui, sorte d’antichambre de l’isolement. Immediatemment ses compagnons de section commencent a protester ne le voyant pas revenir, pensant qu’il a pu être expulsé. Les esprits s’échauffent quand un fonctionnaire de la prefecture repond mal aux retenus de la section bleue qui demandaient des explictions : dans toute la section commence un gros bordel, cris et bruits. Pendant ce temps, le retenu, après un bras de fer avec ledirecteur décide de se taper la tête contre les murs provocant une blessure visible. Pour éviter plus de bordel, la police accepte de le soigner et de le renvoyer en section, où tous les retenus, une quinzaine en tout, ont décidé de commencer une grève de la faim.

Mise à jour 16 heures. La grève de la faim continue, les retenus ont refusé les plats aussi bien au petit déjeuner qu’au déjeuner.

Mise à jour 20 heures. Une vingtaine de solidaires se retrouve devant les murs du centre pour un rapide salut : 10 minutes de chants, bruits et pétards pour rappeler au retenus en lutte qu’ils ne sont pas seuls

traduit de macerie

[Turin] Les CIE se ferment … avec le feu

Ces dernières deux semaines, incendie après incendie, les retenus du centre pour immigrés sans-papiers de Turin ont détruit quasiment toutes les cages qui les maintenaient prisonniers.

La préfecture a été contrainte d’en libérer une quinzaine, mais ensuite elle a contre-attaquée multipliant arrestations et expulsions.

Retournons au CIE pour faire entendre à ceux encore enfermés notre solidarité avec ceux qui se rebellent.

Dimanche 23 mars2014, 18 heures, rassemblement au CIE

traduit de macerie

[Turin] Un rassemblement et un nouvel incendie


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15 mars 2014. Recouverte de tags et complètement encerclée par les CRS, GM, flics en civil et même vigiles urbains : voilà à quoi ressemblait, cet après-midi, le siège régional de la croix rouge piemontaise pendant le rassemblement en soliarité avec la lutte des prisonniers de corso Brunelleschi.

On put y voir, deux heures durant, cinquante ennemis des expulsions, plusieurs banderoles, du boucan, des prises de parole au micro et une belle serie de témoignages enregistrés depuis l’intérieur illustrant ce que font vraiment les croixrougiens dans les Centres. Au bout d’une heure, une bonne nouvelle vint réchauffer le coeur des personnes présentes : un coup de téléphone de corso Brunelleschi annonce en direct qu’après les incendies de dimanche dernier deux autres cellules d’isolement viennent d’être données au feu.

Vers 20h un groupe de solidaires se retrouve devant le CIE de corso Brunelleschi pour saluer avec slogans, petards et feux d’artifice le dernier incendie. De l’intérieur, les retenus racontent que les flics ont pris un mec de l’isolement pour l’emmener on ne sait où.

Mise à jour: 16 mars. En début d’apres-midi les retenus de la section rouge bouttent le feu à la dernière chambre qui restait utilisable. Et alors qu’on n’a toujours pas de nouvelles du mec qui, hier, s’est fait emmener par la police, les retenus en isolement ont commencé à invectiver les croix-rougiens et à casser du mobilier parce que ça faisait trop longtemps qu’ils n’étaient pas sortis de leurs cellules. Dans la soirée, c’est la dernière chambre utilisable de la section violette qui est partie en fumée. Vers 23h, les perspectives pour la nuit semblent être les suivantes: les prisonniers de la section rouge dormiront sur des matelas dans la cour, ceux de la violette, quant à eux, dans la salle à manger endommagée mais sans matelas.

« Avec la Croix Rouge l’Etat enferme et expulse les immigrés en sauvant les apparences »

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« des déserts de la Lybie aux prisons d’Italie LA DEMOCRATIE TUE »

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« pas de paix pour qui gère les CIE »

traduit de macerie

[Turin] Incendies, interrogatoires et rendez-vous.

11 mars 2014. Après les avoir laissé dehors toute la nuit, les policiers et les croix-rougiens en charge au CIE de Turin ont amassé au hasard des détenus des sections incendiées hier soir dans de petits espaces encore utilisables du centre: si la section jaune est complètement fermée, dans la blanche il reste en fait la cantine, comme dans les sections violette, rouge et bleue, une chambre reste utilisable dans ces deux dernières sections. Beaucoup de ceux qui étaient dans les cellules d’isolement données au feu ont, en revanche, été  déplacés pour tenir compagnie aux prisonniers des cellules encore intègres.

La police a profité de ces déplacements pour prendre un à un les prisonniers des sections brûlées et les interroger sur les faits d’hier soir et sur les contacts qu’ils ont avec l’extérieur. Le but étant, évidemment, de les intimider et de les faire renoncer à quelque proposition de lutte que ce soit; au reste, il y a encore quelques bidules à envoyer au feu pour qu’il ne reste plus rien de corso Brunelleschi, et ce serait un beau coup porté à la préfecture et au bureau de l’immigration turinois. D’un interrogatoire à l’autre, un retenu n’est pas encore revenu auprès de ses co-détenus, et on sait pas bien où il a échoué: nous vous donnerons des nouvelles dès que nous saurons quelque chose de sûr.

Même si le Centre de Turin est à deux doigts de la fermeture de fait, ce sont ces prochains jours que se décidera, dans les bureaux de la préfecture, qui se verra attribuer la gestion du centre pour les trois prochaines années. Nous ignorons, pour l’instant, qui se portera candidat pour ce rôle infâme mise à part l’habituelle Croix Rouge. Mais justement parce que nous savons que les humanitaires en goguette chercheront par tous les moyens de se faire confier ce marché juteux vieux de plus de dix ans, nous vous donnons un rendez-vous : Soyez disponibles samedi prochain, 15 mars, à partir de 16h pour un beau rassemblement juste en face du siège régional de la Croix Rouge.

Venez nombreux et bruyants. Et si vous voulez vous rappeler quel a été le rôle des croix-rougiens dans la longue histoire de la détention administrative en Italie, regardez cette vieille vidéo (en italien).

traduit de macerie

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