Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Les Cie ne seront pas réformés, ils seront détruits. Rassemblement le 21 décembre.

Depuis le 25 novembre, la nouvelle loi réduisant à 90 jours le temps maximal de rétention dans les centres est entrée en vigueur. Cette loi, saluée par les associations humanitaires et par toute la gauche comme une garantie des droits des retenus, est une mauvaise blague.

Les seules choses à être garanties seront les bénéfices des gestionnaires comme GEPSA, le mastodonte français du buisiness pénitenciaire, futur gestionnaire du CIE de Turin. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, le flux d’entrée comme de sortie du CIE a augmenté vertigineusement, comme les rafles de police, militaires et vigiles urbain dans les rues et sur  les place.

Le CIE de Turin, ces dernières années, a été quasiment totalement détruit par les retenus révoltés.

L’unique moyen pour s’opposer à la machine à expulser est lutter en s’organisant ensemble à l’interieur comme à l’exterieur des CIE.

Les  CIE ne seront pas réformés, ils seront détruits.

Rassemblement devant le CIE corso Brunelleschi dimanche 21 décembre à 17 heures.

 

traduit de ch.indymedia.org

 

[MàJ][Grèce] Grève de la faim suite à la mort d’un retenu au centre d’Amygdaleza

18 novembre 2014

Des centaines de personnes enfermées au centre de rétention d’Amygdaleza en Grèce ont commencé une grève de la faim suite à la mort de Mohamed Asfak le 6 novembre. Passé à tabac par les flics en juin dernier dans le centre de Corinthe, il n’avait reçu aucun soin malgré ses problèmes respiratoires.

Depuis le début de la grève de la faim,  les flics semblent empêcher les contacts entre les retenus et l’extérieur.

Le 3 novembre commençait le procès des personnes accusées suite à la révolte qui a eu lieu dans le centre en août 2013.

 

En aout dernier, les flics français ont tué Abdelhak Goradia dans le fourgon qui l’emmenait du centre de rétention de Vincennes à l’aéroport où il devait être expulsé.
Ici et ailleurs la taule et les frontières tuent, mort à l’Etat !

d’après hurriya

 Mise à jour 20 novembre 2014

La grève de la faim a commencé le 17 novembre. Les retenus protestent contre la durée de rétention (qui peut aller au delà des 18 mois maximum préconisés par l’UE), l’enfermement des mineurs, et les conditions dans le centre qui ont provoqué récemment la mort de Mohamed Asfak et d’une autre personne. Mohamed a supplié les flics de l’emmener à l’hôpital pendant quinze jours avant de tomber dans le coma. Les flics répondaient « crève, on s’en fout ». Quelques jours plus tard ils laissent mourir un autre retenu par manque de soins médicaux.

« Ils nous cloîtrent comme des moutons et ne s’intéressent plus à nous (…) »

« Certaines personnes sont détenues pendant 26 mois »

« Quand on dit « j’ai mal à l’estomac » ils répondent « j’ai mal aux couilles »  »

« On se battra jusqu’à la liberté »

Hier, troisième jour de grève de la faim, quinze retenus ont été transférés à l’hôpital après avoir perdu connaissance.

 

Déclaration d’un retenu d’Amygdaleza :
« Représentant les réfugiés détenus en Grèce et spécialement à  Athènes (Amygdaleza), je prends l’initiative de vous écrire à propos du comportement des policiers envers nous les migrants. Il y a plein de réfugiés qui sont déjà détenus depuis plus de deux ans et qui ne sont toujours pas libérés. Ils sont traités d’une manière inhumaine. Il y a beaucoup de personnes malades parmi nous qui ne reçoivent aucun soin médical, qui ne sont pas emmenées à l’hôpital, pas même les personnes âgées qui ont entre 50 et 70 ans.

Muhammad Asfaq, Pakistanais, est mort jeudi 11 novembre à Menidi (nom donné au centre d’Amygdaleza par les retenus). Il avait 25 ans et était détenu depuis 2 ans. La cause de sa mort était une maladie dont il n’a pas été soigné. Il n’a pas été emmené à l’hôpital. Il n’a pas reçu de premiers secours au moment où il en avait besoin, au contraire il  a été laissé pendant deux heures étendu sur le sol jusqu’à ce que l’ambulance arrive. Il est mort dans l’ambulance.

Il y a à peu près 1500 réfugiés et migrants à Menidi . Parmi eux il y a beaucoup de personnes malades qui ne reçoivent aucun traitement. Les malades mentaux ne reçoivent aucun soin non plus. C’est même illégal de les enfermer. Il y a aussi beaucoup de racisme de la part de la police, qui conduit même à des mauvais traitements comme des tabassages.

Le médecin dans le centre de rétention ne peut souvent pas s’occuper des cas sévères, il demande donc à la police que les personnes malades soient transférées à l’hôpital. Même si la police ne nous transfère jamais à l’hôpital. Nous n’avons pas assez de médicaments ici et nous manquons de beaucoup de choses nécessaires quotidiennement dans un centre de rétention de masse, telles que des produits ménagers et d’hygiène.

Même si nous voulons retourner dans notre pays d’origine, il faut plus de six mois pour obtenir les documents requis.

Nous menons souvent des grèves de la faim pendant trois jours, mais sans résultat. Désormais nous sommes en grève de la faim jusqu’à ce que quelque chose change.

Nous vous demandons de nous aider, vous qui êtes dehors. Aidez-nous à nous battre pour notre liberté.

Merci

S.K. – détenu à Amygdaleza
17/11/2014

traduit librement de infomobile

 

[Grèce] Chronique de la révolte des immigrés dans le camp d’Amygdaleza

CHRONIQUE DE LA RÉVOLTE DES IMMIGRÉS DANS LE CAMP D’AMYGDALEZA alors qu’aujourd’hui s’ouvre le procès des inculpés de cette révolte du 10 août 2013.

Pardonnez-vous pour le dérangement, mais nous ici, nous nous sommes révoltés

Reporter: Ici où tu vis, dans le conteneur, c’est bien ou tu veux retourner à ton pays?
Migrant : Non, ici c’est la merde, nous vivons comme des animaux, mais je ne veux pas retourner à mon pays.
Ministre de la Police et de Répression Dendias (sourire ironique) : Il veut du temps. En un mois, un mois et demi il va changer d’avis.
Septembre 2012, le camp de concentration d’Amygdaleza
Effectivement. Les immigrés incarcérés ont très vite changé d’avis. Pas pour demander à se «rapatrier», ne pouvant plus supporter les conditions de détention invivables et les moyens brutaux utilisés par l’état grec. Mais en transformant leur désespoir en rage et révolte.
Samedi soir, le 10 Août 2013, dans le camp isolé et muré d’immigrés sans papiers d’Amygdaleza, le plus grand centre d’inclusion d’immigrés en Grèce, dont la première année de fonction est stigmatisé par des tortures physiques et psychologiques constantes, les damnés brûlent les murailles et les consciences et deviennent au moins pour quelques instants visibles avec leur corps et leur voix.

Vingt-cinq kilomètres du centre d’Athènes, dans un no mans land immense et inaccessible, où des barbelés succèdent des flics et des flics succèdent des barbelés, les insurgés immigrés mettent le feu aux conteneurs-cages, attaquent leurs geôliers avec des bouteilles en plastique et des graviers, essaient de briser les portes en fer et les clôtures et dix d’entre eux trouvent provisoirement le chemin de la liberté, dehors de ce qu’ils appellent «Guantanamo grec».

«Pendant une heure et demi, nous avons livré une bataille, huit personnes contre 1.000. Et tous les huit nous avons été battus et nous nous sommes estropiés. S’ils voulaient et s’ils avaient un plan meilleur, ils nous auraient tué». (Témoignage, évidemment faux, d’un policier de l’équipe d’intervention d’urgence).

Personne n’a vu de flic «estropié»; nous avons vu les immigrés maltraités, transportés enchaînés au tribunal, mais personne n’a pu rencontrer les migrants blessés plus gravement sur lesquels les gardiens ont lancé leur fureur vengeresse qui restent «disparus» dans le camp. En dehors de celui ci, des flics en moto et des fascistes patrouillent pendant des jours, comme des «lévriers» au cœur de merde à la recherche des gens à la peau foncée qui ne menacent personne et rien, sauf le maire d’Acharnon S. Duros et ses semblables, qui «restent enfermés dans leurs maisons parce qu’ils ont peur de fugitifs». Qu’ils restent là pour toujours.


La révolte et la solidarité au sein et en dehors les murs vont écraser la barbarie

Les immigrants arrêtés comme responsables de l’insurrection sont amenés au «centre de détention de Petrou Ralli» et au commissariat de la police de Menidi, où ils sont «accueillis» avec des bastonnades, des humiliations, des dégradations. Aux détenus d’Amygdaleza la police impose l’interdiction de sortir aux cours presque pour dix jours; ils restent ainsi «enterrés» dans les conteneurs-fours, dont plusieurs sans électricité, d’autres sans eau, l’atmosphère étant suffocante à cause de gaz lacrymogène. Ils sont privés de toute communication, même avec des avocats, et ils subissent le travail forcé qui inclut du nettoyage des locaux du camp jusqu’aux voitures des flics. Un immigrant, qui n’était pas impliqué aux événements, est meurtri aux pieds par de coups des flics, juste parce que quelques minutes avant son avocat avait réussi à parler avec lui.

Dans le centre de Petrou Ralli, les immigrants endurent les tortures et la terreur raciste. Chaque soirée. «Et maintenant, l’amour», dit l’être perverti qui entend au nom «flic» quand il donne la nourriture insuffisante et misérable aux immigrants et attend qu’ils finissent pour les faire sortir un par un de la caserne et les assommer de coups avec d’autres six à sept flics.

Le lundi 12 Août, 57 immigrés originaires du Pakistan, Bangladesh, Afghanistan et Maroc sont transférés aux tribunaux. Sans avocats (à l’exception de deux ou trois qui étaient là par conscience, sans être partie de la procédure), sans traducteurs, avec un interprète désigné, sans comprendre ce qui se passe et ce qui va leur arriver. Ils sont accusés des crimes: révolte avec tentative d’évasion violente, attaque contre des personnes chargées de la garde à vue, évasion accomplie et tentative, graves lésions corporelles sans provocation, mise d’incendie criminelle en commun, destruction de propriété étrangère, outrage.

En réalité, l’«accusation» est une et seule: la rébellion contre l’enfer qu’ils vivent chaque jour.
L’enquêteur et le procureur décident la détention préventive pour 24 parmi les 57, ce qui signifie qu’ils restent détenus en isolement à Petrou Ralli. Très vite, cependant, ils sont dispersés dans diverses prisons du pays et à la prison centrale d’Athènes.

Les restes seront ramenés à Amygdaleza ou un autre camp de détention. La procédure reste ouverte. Jusqu’à maintenant en total 65 migrants sont poursuivis. Sur les 10 qui avaient réussi à s’enfuir, les quatre ont été arrêtés.

Pendant trois jours, des immigrants affamés, assoiffés, maltraités, certains pieds nus, mais dignes et haut la tète, sont traînés de bâtiment en bâtiment dans un tribunal bondé de flics et de policiers en civil mais vide de regards de solidarité et de gestes de soutien.

Le rassemblement de solidarité est interdit par le procureur. Des policiers anti-émeute font sortir avec la violence un groupe d’environ 30 solidaires de l’espace antiautoritaire, anarchiste et autonome et des assemblées des quartiers; cependant, ils demeurent à l’extérieur de l’entrée des tribunaux en affichant des bannières et scandant des slogans à l’apparition d’immigrants.

Pour quelques bouteilles d’eau et de jus d’orange donnés aux immigrants, il a fallu l’intervention d’un avocat au procureur. La paille est interdite. «Avec celle-là ils peuvent enlever les menottes», dit le chef de l’entreprise pitoyable. «En outre, c’est une insulte à la police grecque. Nous leur donnons tout ce qu’ils veulent».

(C’est vraie … Amygdaleza et les centres de détention d’immigrants sont, entre autres, un énorme «business», avec des remises directes aux fournisseurs spécifiques… qui ravagent les fonds de l’Union Européenne. Pour les 1.600-2.000 prisonniers d’Amygdaleza -puisqu’il n’y pas de données officielles sur le nombre exact-, l’U.E paie 120.000€ chaque jour!, de l’argent qui se traduit en rations incomplètes et de mauvaise qualité et en moyens de nettoyage inexistants).

Il n’y a pas de loi. Il n’y a pas de «droits» d’accusé. Il n’y a pas de journalistes, de columnistes «sensibles» mais disparus, de groupes ou de réseaux ou d’organisations «pour les droits des réfugiés et des migrants», de centaines d’organisations avec des noms à consonance et des déclarations pompeuses pour rien, de «communautés immigrées», d’ONG subventionnés à garder le silence. PERSONNE. Le désert et les barbelés du camp s’étendent partout. Il y a seulement quelques «ordres d’en haut» et la moquerie sans feinte. Il y a le mensonge ordonnée du pouvoir, l’usurpation des mots qui aplanit l’horreur des actes, qui appelle «Opération Xenius Zeus» la chasse à l’homme quotidienne des migrants dans les villes et la campagne, qui nomme «centres d’hospitalité» les cryptes d’ostracisme des personnes dont le seul «erreur» est le fait qu’ils existent. Il y a aussi le martèlement des médias dominants et des formateurs systémiques de «l’opinion publique» qui ciblent consciemment et méthodiquement l’«ennemi le plus dangereux» de la société grecque, l’«envahisseur», le «barbare», l’«impur», l’immigrant et l’immigrante, avec ou sans papiers.

Or, malgré les tortures, malgré les humiliations, malgré le manque de solidarité, les immigrants dans les tribunaux semblent avoir la force et le courage, font le signe de la victoire lorsqu’ils peuvent et saluent souriants.

Et c’est ni l’extension de la privation de leur liberté de 12 à 18 mois, sans avoir commis aucune «infraction pénale», ni l’entrave par tout moyen de leur «régularisation», ni les conditions de détention et d’hygiène déplorables, ni le désespoir de l’isolement et l’absence de perspectives prometteuses rudimentaires ce qui constitue la cause de leur rébellion digne. C’est aussi tout cela, mais avec un mot, c’est surtout le désir et la volonté de la vie et la liberté, la résistance spontanée contre la barbarie armée.


Amygdaleza, Corinthe, des commissariats de police … émeutes, grèves de la faim, suicides

En Avril 2013, des centaines d’immigrés détenus dans divers camps et commissariats-lieux infernaux se révoltent en démarrent une grève de la faim, laquelle, dans 24 heures se propage aux espaces de confinement de tout le pays, avec la participation d’environ 1.800 prisonniers.

Le 24 Avril, 12 Afghans et 4 Syriens commencent une grève de la faim dans le port de Mytilène, refusant d’accepter la nourriture que les apportent les bénévoles locaux qui s’occupent de l’alimentation des réfugiés et des immigrants qui restent au port.

Le 23 Juin 2013, un immigré de 20 ans de la Côte d’Ivoire se suicide dans le poste de police de la ville de Grevena où il était détenu pour être déporter dans son pays.

Le vendredi 12 Juillet, un immigré de 26 ans en provenance du Pakistan s’est pendu dans les toilettes du commissariat de la ville de Servia. Il a été arrêté parce qu’il n’avait de papiers.
Le samedi 27 Juillet, le réfugié afghan Mohammad Hassan, emprisonné avec une infection et une insuffisance respiratoire dans le camp de concentration de Corinthe, meurt, en fait, il est assassiné par un régime qui pendant onze mois interdit son transfert à l’hôpital. Là, il eut le document de «libération conditionnelle» avec une suspension de l’expulsion des «six mois pour des raisons techniques». Vraiment libre ni à la mort.

Le samedi 24 Août, un réfugié d’Afghanistan, dans le même camp, escalade les grilles de la fenêtre du deuxième étage et tombe dans le vide, d’une hauteur de 5 mètres; il subit de multiples fractures et se transfère grièvement blessé à l’hôpital.

Le mercredi 28 Août, 400 migrants en détention pendant plus d’un an dans le centre d’Orestiada commencent une grève de la faim. Tous ne demandent qu’une seule chose: la liberté.
Pendant les 3-4 derniers mois, il y a eu des dizaines de tentatives de suicide dans les camps, tandis que de nombreux incidents de protestation, de réaction et de répression conséquente sont systématiquement cachés par la police et le gouvernement.

Et la longue liste de la politique anti migratoire meurtrière augmente tous les jours. Les immigrants sans papiers, dans leur tentative de traverser la frontière, trouvent la mort tragique soit par noyade dans la mer Egée et le fleuve d’Evros, soit par les souffrances dans leur parcours tortueux. Mais même s’ils parviennent à entrer dans le pays, ils se trouvent en face des pogroms policiers, des couteaux des fascistes, des fusils des patrons et des comportements racistes des «chefs de famille».

Le ministre de la Police Dendias: «Quand on les arrête, on les nettoie, on les greffe, on les confine et leur donne la possibilité de rentrer chez eux». Quelle «possibilité»? Même les migrants qui souhaitent rentrer dans leur pays, restent en prison pendant des mois sans aucune explication, puisque l’objectif réel des dirigeants est de les faire «disparaitre» de l’espace public et les isoler dans des centres de détention éloignés et inaccessibles.

Il poursuit: «Nous avons fermé l’accès par le fleuve d’Evros. Et qu’est-ce que nous leur disons? Si vous venez en Grèce, vous ne serez pas libres, vous ne pourrez pas aller ailleurs, à l’étranger, nous allons vous arrêter, vous mettre dans un centre, vous resterez là et le seul moyen d’en sortir, est signer une déclaration et rentrer à votre pays ou c’est nous qui vont vous faire y rentrer».

Vivants ou morts , il «oublie» d’ajouter …


Soit avec le parti de la mort du pouvoir soit avec la vie de la lutte

La révolte des damnés d’Amygdaleza, les soulèvements qui l’a précédée, mais aussi ceux qui vont suivre, mis à part les raisons évidentes qui les provoquent, illustrent la détermination des immigrés de ne pas être enterrer «vivants» dans les lieux de détention et leur courage de se soulever contre les geôliers avec tous les moyens qui sont à leur disposition. Est-ce un acte d’agression contre l’état raciste, la procuration policière du ministre Dendias, la discrimination raciale et sociale diffuse incorporée dans la pensée et l’action de l’espace de la droite et du centre, des électeurs de la gauche démocratique jusqu’aux bandits et électeurs du parti nazi «l’aube dorée», contre tous ceux qui jubilent et poussent à la propagation des centres infernaux.

La solidarité avec les immigrés insurgés, la seule partie de la société qui se bat en temps «d’accalmie estivale et de relaxation du mouvement», est une relation bilatérale de la lutte contre l’exploitation, l’humiliation, l’esclavage, la mort, c’est-à-dire contre tout ce que représentent et défendent le pouvoir, les petits et grands patrons, les fascistes et leurs sbires.

Les migrants, avec leur soulèvement, défendent la partie de la société qui n’est pas abrutie. Nous devons également les défendre dans leur quotidien invivable.

Nous sommes et nous serons avec eux.


FORCE ET SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANTS REVOLTÉS D’AMYGDALEZA

DÉMOLISSONS LES CAMPS DE CONCENTRATION D’IMMIGRANT-E-S

initiative no lager
août 2013

[Grèce] Solidarité avec les inculpés de la révolte d’Amygdaleza

amygdaleza aout2013

Solidarité avec les immigrés accusés pour la révolte d’Amygdaleza

| Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

Le lundi 3 Novembre commence le procès des immigrés qui sont accusés pour la révolte dans le camp de détention d’Amygdaleza qui a eu lieu en août 2013. Les insurgés se soulevèrent contre la prolongation de la période de détention amenée à une durée indéfinie. Pendant les événements et aussi peu après, 65 immigrés sont d’abord arrêtés et puis chargés avec des accusations très lourdes. Un an après, certains des arrêtés sont incarcérés dans des prisons diverses, d’autres dans des camps de détention, quelques-uns sont libres ou expulsés et 5 se sont évadés et jamais arrêtés par les flics…

Plus précisément, la situation dans les camps par un immigré qui l’a vécue :

« Les centres consistent en la manière dont l’état grec et la police se servent pour torturer les immigrés. Il y en a plusieurs immigrés dedans qui, n’ayant la moindre idée sur la date de leur libération, arrivent à la déraison. Là-bas ils ne nous offrent rien du tout. Seul chose qu’on peut faire dedans c’est dormir tout le temps. L’été, la chaleur est insupportable. La nourriture est de mauvaise qualité et en même temps insuffisante. Pas de vêtements, de médica

ments non plus et si quelqu’un de nous tombe malade, les flics eux-mêmes sont les seuls responsables pour appeler le médecin et qu’est-ce qu’ils font? Le plus souvent, soit les flics appellent le médecin avec un retard considérable soit ils restent complètement indifférents. Nous ne pouvons pas contacter nos familles car l’usage de téléphones est interdit, les heures de visite sont très courtes et leur durée limitée change à la guise de flics. Les transferts des détenus dans d’autres camps sont une forme de punition habituelle faisant la communication avec nos aimés plus difficile encore. Les flics, eux, ils entrent dans les cellules quand ils le veulent et frappent les gens. Ils nous traitent comme des objets et pas en tant qu’êtres humains. Nous demandons le changement immédiat de cette situation. »

Et en dehors, la situation à laquelle doit faire face un immigré ne diffère guère et a la forme d’une prison infinie :

« Laissant nos pays derrière nous, on pensait qu’on allait continuer à vivre au moins libre. Cette liberté nous a été confisquée dès le moment où on est entré en Grèce, même si entrer en Grèce veut dire risquer de mourir dans la mer comme dans le cas des noyés de Farmakonisi et de Mytilini. Une fois en Grèce, on se retrouve dans une prison à ciel ouvert. On nous empêche de travailler par le biais de lois aussi racistes qu’obsolètes. Les flics, les fascistes, les racistes nous persécutent dans les rues.  C’est pas seulement Asoee, c’est aussi Monastiraki, Thissio, Omonoia, ça se passe dans tous nos quartiers. Chaque jour nous vivons sous la menace d’être emprisonner dans un commissariat ou dans les camps de détention. On nous stigmatise par le biais de campagnes racistes de désinformation. Selon les medias, nous sommes des voleurs, des tueurs, des porteurs des maladies. »

La révolte d’Amygdaleza est un acte de résistance exceptionnel contre la guerre menée par l’état grec et la partie raciste de la société grecque contre les immigré-e-s. Une guerre avec des assassinats aux frontières, des déportations, des emprisonnement dans les camps de détention ou les commissariats, avec des refus de demandes d’asile, avec une exploitation au travail, des lois racistes, des contrôles de papiers incessants, un voyage aux limites de la détresse et du désespoir.

Pour nous, la seule solution est de trouver des manières de coexister et d’agir collectivement. Locaux et immigrés, sans hiérarchies, sans discriminations de race, sexe ou couleur de peau, unis contre toute forme de barbarie fasciste et policière nous luttons pour créer le monde que nous souhaitons. Nos armes dans cette lutte seront l’égalité et la solidarité.

Solidarité avec tous les immigrés incarcérés

Des centres de détention ? Jamais & nulle part !

Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

poliglwssiafisa

Assemblée d’immigrés et solidaires d’ASOEE – Athènes

[Australie] Protestations au centre de rétention de Nauru

octobre 2014

Depuis le 25 août, entre 300 et 500 demandeurs et demandeuses d’asile enfermé-e-s dans le camp des familles du centre de rétention de Nauru se rassemblent chaque soir pour manifester contre leur détention.

La contestation s’est entre temps propagée au camp des hommes. Entre le 4 et le 7 octobre, 90 personnes ont mené une grève de la faim, et une centaine ont tenu un rassemblement aux portes du camp pendant 24 heures.

Le 5 octobre, environ 60 personnes ayant obtenu le statut de réfugié ont manifesté devant les bureaux de l’ONG Save the Children pour protester contre les déclarations de Scott Morrison (ministre de l’immigration) comme quoi l’asso aurait encouragé des demandeurs/euses d’asile à déposer de fausses plaintes et à s’auto-mutiler.

Les retenus montrent qu’illes ne sont pas dupes face aux récentes promesses du gouvernement australien d’améliorer les conditions de détention dans le camp des familles. Pour elles et eux le problème n’est pas les conditions mais bien la détention elle-même, d’une durée illimitée, et ainsi potentiellement à vie. Le 5 octobre illes ont donc refusé et renvoyé la nourriture supplémentaire envoyée à l’occasion de l’Aïd.

Les manifestations ont entraîné la libération des mineur-e-s isolé-e-s enfermé-e-s dans le camp. Le département de l’immigration leur a intimé de ne s’impliquer dans des protestations à l’extérieur.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre leur enfermement !

 

traduit librement de disaccords

 

[Turin] Tensions et arrestations

Lundi 6 octobre 2014 au Cie de Corso Brunelleschi, un retenu s’est vu réduire sans explication le temps parloir avec sa petite amie d’un quart d’heure et commence alors une dispute avec les gestionnaires. Une fois la situation calmée il est ramené dans le bâtiment et puis à l’office de l’immigration où il s’est voit notifier une plainte concernant la dispute. Il refuse de signer le papier et est ramené en cellule. Là il détruit la télévision et insulte les flics présents. Peu de temps après, des flics rentrent dans le bâtiment arrêtent le gars et se mettent à le tabasser alors que ses compagnons de cellule sont tenus à l’écart à coups de matraque (l’un d’eux à 6 points de suture à la tête). Le retenu est porté en isolement puis arrêté avec un autre qui a réagi avec véhémence face à la police.

Deux jours après un des deux arrêté est ramené au CIE et placé en isolement tandis que l’autre a été condamné à un an de prison et se trouve aux arrestations domiciliaires chez sa compagne.

Le 7 octobre, toujours au CIE, trois retenus ont tentés de s’évader mais, après avoir escaladé la grille qui entoure une aire (le CIE est divisé en plusieurs aires) ils ont été arrêtés par la police.

Dimanche 12, un rassemblement est organisé devant le centre : « les CIE se ferment avec les feux de la révolte ».

Traduit de Macerie

[Rome] Début septembre au CIE de Ponte Galeria

Début septembre 2014 au CIE de Ponte Galeria. Le 4 septembre, cinq grévistes de la faim du CIE de Ponte Galeria à Rome ont été expulsés. Le soir, ils ont appelé d’autres prisonniers pour leur dire qu’ils avaient été expulsés en Tunisie alors qu’ils sont algériens.

La directrice du centre a convoqué individuellement les grévistes de la faim pour leur faire cesser le mouvement en laissant miroiter des libérations d’ici quelques jours. (source)

Le lendemain matin, deux retenus ont demandé à être expulsés pour sortir au plus vite du centre. Devant le refus de la direction de la prison, qui leur a expliqué qu’aucune démarche n’avait été entamée pour leur expulsion et qu’ils ne seraient pas libérés avant un long moment, les deux retenus se sont mutilés le corps avec des lames de rasoir, provocant l’hilarité des flics. Cette situation a provoqué la colère des autres retenus : certains ont grimpé sur le toit tandis que d’autres ont allumés des incendies.

Après environ 30 minutes, des centaines de flics de l’unités anti-émeute sont entrés dans le camp et ont, malgré une forte résistance, obligé les retenus à retourner en cellule et à subir une fouille au corps.

Le 6 septembre, un jeune nigérian, en grève de la faim depuis 17 jours a été conduit à l’hôpital où il a été nourri de force.

Dans la matinée du 7 septembre, 20 retenus ont tenté l’évasion, mais ont été bloqués par les flics prévenus par le système d’alarme. (source)

Le soir, un rassemblement en solidarité a été organisé devant les murs du CIE rassemblant une quarantaine de personnes. À l’intérieur, un groupe de retenu a réussi à monter sur les toits. Pendant trois heures, ils ont résisté aux flics qui les ont attaqués à coup de canon à eau et lacrymogène. Profitant de la confusion, trois ont tenté de s’échapper mais n’y sont pas parvenu.

Au final, les flics ont chargé et ont délogés les retenus du toit non sans avoir reçu des projectiles. Au moins 5 d’entre-eux ont été arrêtés. Le lendemain, ils ont été ramenés au CIE et avaient des traces de coup sur la tête et le torse. Pendant toute la journée, personne n’a été autorisé à sortir de cellule. (source)

Le 9 septembre, pour une seconde journée, tous les retenus du CIE ont été maintenus enfermés dans les cellules. Un des cinq retenus arrêtés avant-hier a le pied cassé mais ne peut pas accéder à des soins médicaux. Plusieurs retenus ont appelé de nombreuses fois les pompiers et une ambulance a fini par arriver. Le blessé n’a as été transféré à l’hôpital, mais « soigné » sur place. Une grève de la faim pour protester contre le régime portes fermées a commencé. (source)

 pontegaler7sept14

 

pontegaler7sept14bis

[Royaume-Uni] Emeute au centre de rétention de Morton Hall suite à la mort d’un retenu

Samedi 6 septembre

Une trentaine de personnes se sont révoltées au centre de rétention de Morton Hall dans le Lincolnshire (Angleterre), obligeant les employés à se réfugier et endommageant une des six unités. Comme les co-retenus d’Abdelhak Goradia, ils avaient décidé de ne pas rester sans réaction suite à la mort de l’un d’entre eux, décédé dans le centre vendredi 5 septembre. L’émeute a pris fin le lendemain vers 8h30 suite à l’intervention d’une brigade spécialisée.

Traduit librement de la presse

 

 

[Chypre] Manifestation de réfugiés sur le toit du centre de rétention de Mennogeia

25 août 2014. Après les incidents consécutifs au suicide et à l’auto-mutilation de détenus dans les prisons de Chypre, cinq détenus d’origine iranienne et un autre d’Afghanistan enfermés dans le centre de rétention de Mennogeia à Larnaca, ont organisé une manifestation sur le toit du bâtiment de la prison dans la matinée du 25 août 2014 pour exiger la fin de leur détention. A Chypre, comme ailleurs, les demandeurs d’asile et autres migrants sont détenus pendant des mois. Les manifestants migrants ont informé les solidaires à l’extérieur qu’il y a des personnes sans condamnation pénale qui ont été dans le même enfer pendant 4-5 ans.

Un groupe de personnes solidaires a organisé un rassemblement à proximité du centre de rétention, en criant “Liberté” et des slogans tels que “La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules de prison”.

Après être restés 48 heures sur le toit du centre de rétention et avoir négocié avec les autorités, les migrants protestataires ont été libérés sous condition.

Voir deux vidéos : ici et

Repris de Contrainfo

[Turin]Des flammes au CIE

22 juillet 2014. A dix heures du soir, les retenus de la section verte, une des trois section encore en fonctionnement dans le Cie de corso Brunelleschi, profitant de la distraction momentané des forces de police, on empilés matelas et vêtements devant leurs chambres et après être sortis dans la cour ont mis le feu au tout.?

Menaces et promesse d’affrontement ont fait se désister les forces de l’ordre de rentrer dans la section et ont contraint à essayer d’éteindre les flemmes grâce aux canons a eau de l’extérieur.

En quelques heures l’incendie à tout dévasté, des chambres à la salle à manger. Les flammes et les cris des retenus ont été accompagné une vingtaine de minutes d’un chaleureux salut de quelques solidaires, qui ayant su ce qu’il se passait, se sont précipités sous les murs du CIE.

Apres une longue tractation, policiers et croix-rouge sont entrés dans la section et ont donc pu diviser les retenus dans les deux autres sections du centre. Pas tous cependant, pour rester ensemble, certains ont preferé dormir la section verte, au mieu dans ce qui en restait.

C’est l’énième attaque contre la machine à expulser réalisée de l’intérieur, un motif en plus pour être nombreux, dehors, à faire entendre notre solidarité aux retenus.

23 juillet 2014. Cet après midi les retenus du CIE de Corso Brunelleschi ont donné aux flammes la salle  à manger, soit la dernière salle disponible de la section blanche.

Il semble que les retenus, dont beaucoup ont été transférés dans cette section suite à l’incendie d’hier, après s’être lamentés hier soir des conditions précaires dans lesquelles se trouvait la structure, ont décidé de la rendre totalement inopérante.

Tandis que les flammes prenaient, les forces de l’ordre ont mis les retenus dehors, dans la cour, en attente de trouver où les mettre. Un vrai dilemme vu qu’il reste désormais d’utilisable, et même pas entière, une seule section du Centre.

Quelques solidaires se sont rassemblés sous les murs du CIE pour faire un salut aux retenus et ont été embarqués au commissariat.

Mise à jour, 23 heures.

Quasiment tous les retenus qui étaient dans la section blanche durant l’incendie ont été transférés dans la section d’isolement du centre et leurs téléphones ont été confisqués. Cinq retenus ont été en revanche laissé dans la section brûlée sans matelas ni couverture. Deux en revanche, de nationalité marocaine ont été expulsés et cinq arrêtés avec pour accusation « dégradation aggravée suivie d’incendie ».

traduit de macerie