Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Paris] Rafle à la descente d’un train gare de Lyon

27 mars 2014. 85 réfugié.e.s syrien.ne.s ont été arrêté.e.s jeudi 27 mars à la Gare de Lyon à la sortie d’un train. Dénoncé.e.s à la PAF, sans doute par la SNCF, les flics leur ont signifié à chacun.e un arrêté de reconduite à la frontière les obligeants à quitter le territoire sous un mois. Le lendemain d’autres ont été empêché.e.s de gagner l’Allemagne en train.

[Tract Fr/It] Révolte et solidarité

Le 13 février 2014 une révolte a éclaté au centre de rétention de Vincennes. Les flics ont voulu expulser un retenu, qui avait déjà résisté à une tentative d’expulsion le jour d’avant, et sont venus le chercher à trois heures du matin. Des expulsions il y en a quotidiennement dans les prisons pour étrangers. Seulement cette fois-ci ça ne s’est pas passé comme prévu pour les flics : toutes les personnes enfermées se sont révoltées pour empêcher cette expulsion : des caméras de vidéosurveillance ont été bouchée avec du beurre, des portes dégondées ont servi de barricade ou de projectiles, des extincteurs vidés et balancés, des vitres brisées. Des renforts de flics ont été appelés : 23 compagnies et des coups de matraque pour mater la révolte. Plusieurs personnes sont blessées et deux arrêtées et placées en garde-à-vue.

Le lendemain, le 14, des feux d’artifice sont lancés depuis l’extérieur sous les murs du centre pour saluer la révolte et exprimer la solidarité. Quelques minutes plus tard, cinq personnes sont arrêtées dans le bois de Vincennes et mises également en garde-à-vue.

Après 48 heures, les sept sont déférés au dépôt du tribunal et présentés en comparution immédiate. Les deux retenus du centre de rétention ont été jugés pour destruction en réunion et condamnés à deux mois de prison avec mandat de dépôt. L’un d’eux a aussi pris deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN lors de la garde-à-vue. Pour les cinq autres personnes, inculpées d’attroupement armé et masqué et d’avoir refusé de donner leurs empreintes, photos et adn, le procès a été reporté au 24 mars. En attendant trois sont sous contrôle judiciaire et deux en détention préventive. Une audience de remise en liberté est prévue le 25 février. Le soir les quatre ont passé la nuit à la prison de Fleury-Mérogis.

Mardi 18 au soir, un rassemblement de solidarité s’est tenu à Barbès, des tracts racontant l’histoire et appelant à la solidarité ont été distribués et deux banderoles accrochées : « Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous » et «  Feu aux centres de rétention. Détruisons toutes les prisons ».

Plus tôt dans la journée, les flics ont une nouvelle fois raflé des sans papiers dans le quartier, arrêtant plus de 60 personnes. À Barbès la pression policière est quotidienne pour chasser vendeurs à la sauvette, sans papiers, et tou.te.s celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre voulu par les politiciens et les investisseurs : un quartier attractif, branché où les pauvres rasent les murs et les bourgeois occupent la rue.

De Barbès à la prison ou au centre de rétention il n’y a qu’un pas, chacun.e le sait bien. Un contrôle peut très vite aboutir à l’enfermement : pas de papiers, un outrage, un refus de donner ses empreintes, un truc illégal sur soi, etc.

S’opposer à la pression policière, empêcher une expulsion, faire péter des feux d’artifice devant une prison, c’est refuser de devoir toujours baisser la tête dans cette société faite de contrôle et d’exploitation qui tente de briser les individus jusqu’à ce qu’ils se soumettent à leurs règles et à leurs normes.

La lutte continue
Solidarité avec les 4 incarcérés
Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers

tract mis en page en pdf

Rivolta e solidarietà

 

Il 13 febbraio 2014 è scoppiata una rivolta al CIE di Vincennes [Parigi, NdT]. Gli sbirri volevano espellere un detenuto che il giorno precedente aveva già opposto resistenza ad un tentativo di espulsione e sono venuti a prenderlo alle tre di notte. Ogni giorno ci sono delle espulsioni nelle prigioni per stranieri. Questa volta, però, non è andata come gli sbirri prevedevano: tutte le persone rinchiuse si sono rivoltate per impedire questa espulsione: delle telecamere di sorveglianza sono state tappate con del burro, delle porte scardinate sono state usate come barricate o come proiettili, degli estintori sono stati svuotati e lanciati, dei vetri infranti. Gli sbirri hanno chiamato rinforzi: 23 compagnie e dei colpi di manganello per soffocare la rivolta. Molte persone rimangono ferite e due vengono arrestate e portate in commissariato.

La sera dopo, il 14, fuori dalle mura del centro vengono sparati dei fuochi d’artificio, per salutare la rivolta ed esprimere solidarietà. Qualche minuto più tardi, cinque persone vengono fermate nel bosco di Vincennes e messe agli arresti.

Dopo 48 ore, i sette vengono trasferiti nelle celle del tribunale e portati a processo per direttissima. I due detenuti del CIE sono stati giudicati per “distruzione in concorso con altri” e condannati a due mesi di prigione da scontare immediatamente. Uno dei due si è anche beccato due mesi aggiuntivi, con la condizionale, per aver rifiutato il prelievo del DNA durante l’arresto. Per la altre cinque persone, accusate di “adunata sediziosa armata e a volto travisato” e di aver rifiutato di farsi prendere impronte, foto e DNA, il processo è stato rinviato al 24 marzo. Nel frattempo, tre sono in libertà vigilata e due in carcerazione preventiva. Un’udienza per la loro liberazione è prevista per il 25 febbraio. I quattro sono finiti alla prigione di Fleury-Mérogis.

La sera di martedì 18 c’è stato un presidio di solidarietà a Barbès [quartiere popolare del nord di Parigi, NdT], sono stati distribuiti dei volantini che raccontano quanto successo e chiamano alla solidarietà e sono stati appesi due striscioni: “Sabotiamo la macchina delle espulsioni. Libertà per tutti e tutte” e “Fuoco ai CIE. Distruggiamo tutte le prigioni”.

Lo stesso giorno, poco prima, gli sbirri hanno ancora fatto una retata di clandestini in quel quartiere, arrestando più di 60 persone. A Barbès, la pressione poliziesca è continua, al fine di cacciare venditori abusivi, clandestini e tutti/e quelli e quelle che non rientrano nel quadro voluto da politici e investitori: un quartiere attraente, alla moda, in cui i poveri marciano stretti ai muri ed i borghesi occupano la strada.

Da Barbès alla prigione o al CIE c’è soltanto un passo, tutti/e lo sanno bene. Un controllo può velocemente concludersi con la reclusione: la mancanza di documenti, un oltraggio ad agente, il rifiuto di farsi prendere le impronte, qualcosa di illegale in tasca, etc…

Opporsi alla pressione poliziesca, impedire un’espulsione, sparare dei fuochi d’artificio davanti ad una prigione, significa rifiutarsi di abbassare sempre la testa in questa società fatta di controllo e di sfruttamento, che cerca di spezzare gli individui perché si sottomettano alle loro regole ed alle loro norme.

La lotta continua.

Solidarietà con i quattro incarcerati.

Libertà per tutti e tutte, con o senza documenti.

[Paris] Belleville sous occupation policière

Le 19 décembre dernier à Belleville, un dispositif spectaculaire quadrillait le quartier. Un dispositif qui passerait quasiment inaperçu aux yeux de ceux qui ne savent pas lever les yeux : des flics en civil postés un peu partout, à l’entrée des métros Belleville et Couronnes, à l’entrée des cités et un peu partout sur la rue de Belleville, contrôlant les papiers de tout ce qui de près où de loin ressemble à un/e asiatique. Ainsi, pendant que l’assemblée nationale votait la nouvelle loi pénalisant les clients des prostituées, une rafle dans la rafle visait particulièrement les femmes asiatiques identifiées comme putes par la flicaille. On entendra parler, ici ou là, de dizaines et de dizaines de marcheuses chinoises arrêtées en une semaine à Belleville, dont une trentaine cette fois-ci, probablement pour les expulser.

Les rafles au faciès de ce genre, si elles ont encore de quoi indigner les plus naïfs, n’ont en fait absolument rien de nouveau. En effet, en fin d’année, l’Etat doit remplir ses quotas d’expulsions de sans-papiers, se concentrant un jour sur les faciès maghrébins (comme régulièrement à Barbès), un autre sur les sri lankais (surtout à La Chapelle), profitant aussi de l’augmentation en 2013 des places en centre de rétention. Mais ces dispositifs de rafles ne concernent pas uniquement les sans-papiers, car lorsque l’Etat met en place ce type de dispositif dans les quartiers où nous vivons, l’occupation policière, telle que nous la connaissons déjà si bien dans le Nord-Est parisien, concerne tout le monde, car bien sûr cette militarisation du quotidien sert à réprimer tous les pauvres. Mais pour comprendre l’histoire de cette militarisation de Belleville, il nous faut revenir un peu en arrière.

Beaucoup s’en souviennent tant cette journée marqua un quotidien déjà semé des petites misères habituelles, et nos lecteurs aussi puisque ce journal est aussi né à ce moment-là, pour ne pas dire de ce moment-là. Le 20 juin 2010, avait lieu dans le quartier une manifestation pour la « sécurité », organisée par diverses associations censées représenter la dite « communauté asiatique » pour demander aux autorités le renforcement d’un arsenal répressif pourtant déjà bien présent (plus de flics, de caméras, de sanctions, facilitation des plaintes, prévention, etc.). Durant cette manifestation, de violentes échauffourées ont éclaté entre des centaines de manifestants et la police, harcelée physiquement pendant quelques heures car accusée de mal faire son travail, de ne pas protéger la communauté asiatique de Paris contre les agressions et la délinquance de misère (vols, braquage de recettes de restaurants, etc.) mais aussi des agressions racistes indéniables qui frappent malheureusement les personnes désignées comme asiatiques à Paris.
Face à la détermination des émeutiers, la police (qui commençait à essuyer de nombreux dégâts sur ses véhicules et des blessés plus ou moins touchés), par un tour de magie téléguidé par la préfecture, s’engagea dans une stratégie de repli programmé, lâchant un impressionnant nuage de gaz lacrymogènes qui lorsqu’il se dissipera laissera entrevoir le spectacle de sa disparition. La colère des émeutiers se redirigera donc, au bénéfice du pouvoir, contre d’autres pauvres, contre quelques gamins isolés et identifiés par la vindicte populaire comme des « voleurs » à punir, par des critères tels que la tenue vestimentaire et la couleur de peau. Comme si le problème c’était le vol, et pas les flics… Ces quelques gamins, qui étaient là au mauvais moment au mauvais endroit, et qui étaient venus eux aussi saisir l’occasion pour en découdre avec la police, seront lynchés par des meutes de racistes en transe, parce que noirs, parce qu’habillés en survêtement à capuche, sous les yeux médusés des quelques bobos qui n’avaient pas encore fui la zone de guerre (on vient à Belleville comme on va au zoo ou pour aller aux Follies, pas pour se faire gazer, dussent-ils se dire). Où quand une manifestation soi-disant opposée à un racisme spécifique, devient raciste tout court…

Mais pourquoi reparlons-nous de cet épisode inquiétant ? Parce que c’est suite à ce conflit de rue que des politiciens autoproclamés « représentants des asiatiques de Paris » ont obtenu, suite à de nombreuses négociations, le renforcement des dispositifs de flicage de Belleville (création de la BST, arrivée des Correspondants de Nuit, de nouvelles caméras, de nouvelles patrouilles offertes par Guéant « pour répondre au malaise de la communauté chinoise de Belleville », etc). Ce même flicage qui, pour en revenir au 19 décembre dernier, raflait au faciès tout ce qui ressemblait de loin à un/e asiatique pour l’expulser hors de France, hors de là où il vit son quotidien. Chacun peut donc se faire son idée sur ces pseudo-représentants de la dite « communauté asiatique », et sur les intérêts qu’ils servent réellement. Pour être encore plus clairs : en prétendant protéger la dite « communauté asiatique » : avec plus de flics, voici que le retour de bâton se présente violemment, au son des pleurs de celles et ceux qu’ils prétendaient protéger. Car ce sont les mêmes flics que l’on appelle pour régler ses conflits un jour, et qui demain nous raflent, nous enferment et nous tuent. Encore une bonne raison de prendre conscience du fait que les flics ne seront JAMAIS nos amis, mais toujours les bulldogs de la guerre aux pauvres.

Les dits représentants de la « communauté asiatique » se nomment par exemple « association des commerçants de Belleville » (créée suite à la manif) et chacun peut aller leur dire un mot (ou autre). Leur président, la balance Patrick Huang, dont nous vous avions déjà parlé dans notre n°6, est lui le patron du bar-tabac Le Celtic, vous pouvez prendre contact avec lui de la manière qui vous sied, car il vous accueillera avec plaisir au 20, Rue de Belleville. Mais n’oubliez pas que ce chevalier du bien a la plainte facile, probablement même avec ses amis.

La police, elle, compte environ une quarantaine de suicides par an, pas étonnant avec un boulot dégueulasse comme le leur, voila donc une bonne résolution pour une nouvelle année belle et rebelle.

Et sabotons la machine à expulser, encore et toujours.

Approfondir
Pour plus d’informations sur les émeutes sécuritaires et réactionnaires de 2010 à Belleville, voir le recueil de textes : « Retour sur la récente flambée sécuritaire, réactionnaire et raciste à Belleville – Témoignages, textes et analyses collectés, recueillis et diffusés par des anarchistes du quartier pour que ce genre de choses n’arrivent plus et pour que d’autres émergent », disponible sur le site du bulletin, rubrique « Retour à Belleville ».
Pour approfondir la question de l’occupation policière du quartier, nous vous conseillons la lecture de Lucioles n°4, un numéro spécial avec une « Contre-enquête sur les dessous de la militarisation de Belleville », mais aussi l’article « Belleville militarisé » dans le n°3. Tous les numéros du bulletin sont consultables sur le site luciolesdanslanuit.blogspot.fr.

repris  de Lucioles numéro 15

[Paris] Rassemblement contre l’occupation policière

Chaque jour, à Paris comme ailleurs, l’Etat, à travers ses polices, sa justice et ses prisons, rafle, enferme, expulse, contrôle, surveille, assassine… Cela afin de maintenir la paix sociale garantissant la bonne marche de l’exploitation et de la domination.

Cette volonté de contrôle généralisé vise plus particulièrement les pauvres et prend dans certains quartiers la forme d’une véritable occupation.

A tout(te)s celles et ceux qui veulent relever la tête et lutter, retrouvons-nous pour transformer notre dégoût en actes, de façon autonome et sans médiation.

Que chacun, de la manière qui lui semble pertinente, se réapproprie ce moment parmi d’autres.

Rassemblement samedi 1er mars à 15h au métro Belleville

 

Indy nantes, 22 janvier 2014

On peut trouver un autre appel et une affiche ici.

[Paris] A propos des rafles de fin d’année à Belleville – Janvier 2014

Scoop : sauf changement radical, la police continuera à faire son sale boulot en 2014…

Ces dernières semaines les rafles de prostituées se sont multipliées en France et sur les trottoirs de plusieurs arrondissements parisiens (13e/18e/19e/20e…). Gouvernement, médias et mairies préparaient le terrain depuis un moment. On se souvient du conseil d’arrondissement sur le thème de la « prostitution dans le bas Belleville » en février 2012 [1] où le commissaire du 19è demandait aux habitants du quartier d’ aider la police à identifier les appartements servant aux passes. Sur la tribune à ses côtés Patrick HUANG, le président de l’association des commerçants de Belleville [2] méritait une fois de plus son statut de crapule. Plusieurs zélés citoyens, que l’idée de pouvoir participer à la traque policière rendait frétillants, avaient essayé de donner des informations sur le champ, avant de se faire heureusement rembarrer.

Journées de rafles à Belleville (plusieurs dizaines de personnes arrêtées la semaine du 19 décembre). Un dispositif écrasant, des dizaines de keufs de tous poils qui quadrillent le quartier, entrée des métros, des cités, et contrôlent tout ce qui ressemble de près ou de loin à une chinoise. Les membres de la « communauté chinoise »marchent un peu plus vite. La nuée de pseudos-bobos compulsivement absorbée par ses achats de fin d’année, de commerçants légaux ou non, de clients potentiels refroidis par l’irruption des flics et de pauvres en goguette poursuit sa route quand elle n’applaudit pas des deux mains. Quand on a déjà intégré la transformation de la ville en parc vidéo-surveillé, que les provocations quotidiennes de la BST et consorts (BAC, correspondants de nuits, GPIS) ne nous font plus bondir, quand le harcèlement permanent visant à dégager les indésirables (les pauvres : biffins, fraudeurs, sans-papiers…) de ce centre commercial à ciel ouvert nous semble une évidence ou une fatalité, on est plus à une infamie près [3]. Cette nouvelle opération policière est passée d’autant plus inaperçue, dans la pacification ambiante, que les keufs avaient une excuse toute faite : agir pour le bien de leurs proies. C’est vicelard, il fallait y penser. C’est pour « leur bien » qu’elles sont arrêtées, éventuellement expulsées. C’est pour « leur bien » que les appartements où elles travaillent sont perquisitionnés. C’est encore pour « leur bien » que la police détermine arbitrairement ou non, qui est proxénète et qui est « juste » exploité, procès et enfermement à la clé… C’était également pour « leur bien » que l’assemblée nationale votait il y a plusieurs mois une loi de pénalisation des clients [4]. L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Pour celles et ceux qui veulent bien les croire, ces humanistes invoquent de « grands principes »inattaquables, en théorie. La lutte contre le trafic d’êtres humains et la marchandisation des corps, celle pour le droit des femmes. L’idée sous-jacente est assez simple : soit tu es dans le camp des gentils : tu adhères à ces grands principes et tu délègues la « lutte » pour leur application aux spécialistes (l’état, ses humanitaires, ses législateurs, ses flics…) soit tu n’adhères pas à ces grands principes ou tu refuses de déléguer quoi que ce soit à l’état et dans ce cas là tu fais automatiquement partie des méchants. Le très démocratique front commun du bien contre le mal (qui dépasse les clivages réels pour mettre ensemble des idées incompatibles) oublie la question des intérêts que les uns trouvent à préserver l’existant que les autres veulent détruire. Sous leurs enrobages humanistes, toutes ces hypocrites charognes ne dénoncent évidemment que ce qui les arrange. Ils ne fustigent certaines formes de l’exploitation et de la marchandisation des corps que pour mieux laisser l’essentiel debout.

Quel sens ça a de s’attaquer au travail du sexe en laissant le salariat intact ?

Dès qu’on enlève les lunettes des morales sociales et religieuses qui considèrent que le corps des femmes est sacré, que la sexualité ne doit avoir lieu que dans le couple (marié ou non) et pour la procréation, on a du mal à comprendre pourquoi la transformation des corps en machines productives ou en biens de consommation, en marchandises [5], ne pose problème que lorsqu’il s’agit de travail du sexe… (et des prostituées présentes dans les rues, les autres formes de prostitution « haut standing », moins visibles, étant mieux acceptées)…

Sans la morale religieuse, on a du mal à comprendre la diférence profonde entre la prostitution et les autres formes du salariat. C’est quoi, le salariat, à part une institution fondée sur la contrainte, sur la nécessité d’avoir de la thune pour survivre dans ce monde ? C’est quoi le salariat, à part l’échange du temps, de la santé et de l’intelligence des salariés contre les miettes plus ou moins ridicules que le patron veut bien leur lâcher ? À part un chantage qui tient par la menace (de la précarité, de la prison) ? Chacun sait que s’il choisit de ne pas travailler et de se servir dans l’étalage des richesses pour vivre, il risque de se retrouver enfermé, et que sa vie ne vaut pas grand chose en regard de la défense de la propriété privée. De quoi maintenir le plus grand nombre dans le chemin du droit (travaille ou crève, travaille et crève). Le moins qu’on puisse en dire, c’est que le fait de se faire de la thune, de tirer bénéfices de la misère ou de la faiblesse d’autrui nous pose un grave problème. Regardons les choses en face : tout patron est proxénète, et l’état (qui tire de la thune de chaque contrat de travail légal (et exige même de prélever une dime sur « l’économie informelle ») est le plus grand de tous. Les trafics d’êtres humains que ces faux critiques dénoncent mollement ne sont qu’une des conséquences de l’existence de frontières, et de tous les dispositifs qui rendent de plus en plus difficile leur traversée. Laissons-les avec leurs larmes de crocodiles.

Contrairement à ceux-là nous assumons n’avoir aucun intérêt dans la préservation de l’existant, et opposons à leur voie démocratique la reprise en main de nos vies et de nos capacités d’actions et la diffusion d’attaques non médiées. Une réelle lutte contre la marchandisation des corps, contre les trafics d’êtres humains et la destruction des catégories hommes et femmes est indissociable de la perspective de la destruction des frontières, du capital, de l’état et du patriarcat.

Opposant l’individu à la majorité, l’éthique au droit et à la morale, la réciprocité et l’entraide à la compétition pour la survie, lançons nos forces et nos intelligences à l’assaut de cet existant irrespirable. La tâche est vaste et incertaine mais qu’importe ? Il y a plus d’aventure à vivre sur le chemin vers la liberté que dans ces vies mornes et vides de sens.

Détruisons ce qui nous détruit !

[Tract trouvé dans les rues du Nord-est de Paris, janvier 2014.]

Notes

[1] Mi-février 2012, un conseil de quartier du 19è arrondissement sert de tribune au commissaire du 19ème pour annoncer l’amplification de la traque aux travailleuses du sexe, notamment chinoises, dans le bas Belleville. À ses côtés également plusieurs crapules politiciennes et humanitaires.

[2] Association tristement connue pour avoir organisé une manifestation pour demander plus de sécurité en 2010, manif suite à laquelle, officiellement, la BST a été crée (celle là même qui s’est encore distinguée ces jours-ci).

[3] Ça commence où une vie de merde ?

[4] La traque des travailleuses du sexe et de leurs clients a pour conséquence de déplacer les zones de travail vers des endroits plus isolés, où les personnes sont potentiellement plus exposées tant aux violences/rackets des clients que des flics.

[5] C’est quoi la pub si ce n’est une objectisation des corps ?

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repris depuis non-fides

[MAJ] [Arabie Saoudite] Rafles et affrontements avec les flics – 09 novembre 2013

Depuis le début de la semaine dans la ville de Riyad, les flics saoudiens mènent des opérations d’arrestations contre les sans papiers. Cela fait suite à l’annonce par le gouvernement de la fin d’une « période de trève » pendant laquelle les sans papiers qui vivaient sur le territoire devaient soit régulariser leur situation, soit partir, sous peine d’être emprisonnés. Des centaines de milliers de migrants sont partis mais beaucoup d’autres sont restés. Ces opérations ont conduit à plusieurs milliers d’arrestations et à la mort d’une personne (accusée par les flics d’avoir voulu se saisir de l’arme d’un policier).
Mais samedi (9 novembre), tout ne s’est pas passé comme prévu pour la police. Des personnes se sont regroupées pour manifester et s’affronter aux flics à coups de pierres et autres projectiles dans le quartier de Manfouha. Il y aurait 2 morts, 68 blessés et 561 arrestations.
Repris de la presse
Toujours d’après la presse, il semblerait que les descentes des flics, apparemment aidés de citoyens saoudiens (certains auraient attaqué des migrants à coup de bâtons samedi et dimanche), sèment la terreur dans certains quartiers de la ville de Riyad au point que dimanche des centaines de personnes se seraient livrées aux flics pour qu’elles soient expulsées. Le gouvernement éthiopien, pays dont sont originaires beaucoup d’immigrés en Arabie Saoudite, a déclaré accepter les rapatriements tandis que le gouvernement saoudien a expliqué que ces expulsions massives devraient permettre de résorber le taux de chômage des nationaux et être bénéfiques à l’économie du pays…
À coup de discours raciste et de préférence nationale, le pouvoir saoudien est en train de monter la population contre les immigrés, d’expulser et de tuer des migrants, espérons qu’il se prenne des bons retours de bâton…

[Tract] Finissons-en ! – novembre 2013

Finissons-en !

Pour Khatchik, Léonarda et tou-te-s les autres

Une nouvelle fois nous prenons la rue contre les expulsions. Comme les semaines précédentes, des lycées sont bloqués et des centaines de personnes manifestent, bloquent les rues, pour exprimer leur rage.

Il s’agit de ne pas rester impuissant face aux expulsions de Khatchik et Léonarda.

Mais ce n’est pas que ça, car ces expulsions ne sont pas une exception qui viendrait entacher la démocratie au pays des droits de l’homme.

Ce que le pouvoir nomme « politique migratoire » c’est aussi ces murs et ces barrières qui s’érigent autour de l’Europe (en Grèce, en Turquie où à Ceuta et Melilla) pour tenter d’empêcher celles et ceux qui veulent circuler ou fuir mais n’ont pas les bons papiers ni le bon portefeuille. C’est, au large de Lampedusa, 400 migrant-e-s mort-e-s en l’espace d’une semaine. Ce sont ces keufs, à Barbès, à Couronnes ou à Quatre-Chemins qui raflent chaque jour des sans papiers et chassent les indésirables. C’est la file d’attente interminable à la préfecture, au bout de laquelle on se voit délivrer une obligation de quitter le territoire. C’est les prisons pour étrangers (centres de rétention administrative) où l’on peut rester enfermé 45 jours en attendant d’être expulsé et où cachetons et humiliations tentent d’entraver le chemin de la révolte. C’est aussi des entreprises qui y voient du fric à se faire et collaborent activement avec cette machine à expulser : transporteurs comme Air France et la SNCF ; constructeurs et gestionnaires de prisons comme Bouygues, Vinci, Eiffage et plein d’autres ; associatifs comme la Croix-rouge ou Forum Réfugiés.

Les frontières sont partout

Pour voyager, se déplacer, se soigner il faut avoir ses papiers ; à chaque coin de rue, dans chaque institution, on peut se retrouver à devoir justifier son identité. À ce contrôle s’ajoute celui des caméras de vidéo-surveillance, les contrôleurs du métro, les vigiles des magasins, etc.

Et les frontières s’érigent aussi entre nous : tandis que la misère progresse, qu’il devient pour tou-te-s plus difficile de trouver de l’argent, de se nourrir, de se loger, l’État joue la division entre bon Français qui galère et mauvais étranger pré-terroriste, entre ceux qui restent dans le rang (par choix ou pas) et ceux qui en sortent par nécessité ou par rébellion. Chacun pour soi et tous contre tous afin d’éviter qu’une étincelle de solidarité ne lui pète à la gueule.

Finissons-en

Face à cela il y a ces blocages et ces manifs, et c’est enthousiasmant. Ailleurs aussi ça bouge, comme en Allemagne où depuis quelques temps il y a un fort mouvement de solidarité avec les sans papiers qui sont en lutte, avec des manifestations, des occupations et des actions directes.

Mais ce qui manque c’est des liens et des solidarités qui permettraient d’aller d’un blocage de lycée à la perturbation des rafles à Barbès, d’une manif sauvage Bastille-Nation à un parloir sauvage devant le centre de rétention, etc.

Il n’y a pas de recette magique ou de mesures révolutionnaires toutes faites, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y a rien à attendre de politiciens ou de syndicalistes en quête de carrière, ils seront tout juste bon à siffler la fin de la récréation quand ils perdront le contrôle de la situation. Créer des solidarités, tisser ces liens ne peut venir que de nous, avec notre imagination et notre rage.

De même qu’aucune élection ni aucune loi ne pourront changer quoi que ce soit. Car le contrôle et la répression, la domination et le racisme, sont les outils du pouvoir et qu’il en a besoin pour se maintenir.

 

Contre toute forme de pouvoir, pour la liberté de tous et toutes !

Quelques sites internet à consulter :

– contre les frontières et leurs prisons : https://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org

des textes et des actions d’ici et d’ailleurs : http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/

– des brèves et du désordre : http://cettesemaine.free.fr/spip/

– plein de brochure à lire et à diffuser : https://infokiosques.net

le pdf : finissons en

[Roman-Photo] L’hiver sera chaud – Novembre 2013

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[Tanger] La police assassine un migrant – 10 octobre 2013

À Tanger, dans le quartier de Boukhalef, un migrant, Moussa Seck, a été tué par la police le 10 octobre 2013. Il a fait une chute du quatrième étage de l’immeuble où il habitait. Les autorités et les flics parlent d’un accident, M.S. aurait voulu prendre la fuite par la fenêtre en apprenant l’arrivée de la police.

Une personne présente avec M.S. dans l’appartement raconte lui que quand les flics ont débarqué dans l’appartement ils l’ont insulté puis tabassé à coup de matraque avant de le basculer par dessus le balcon et de prendre la fuite.  Dans le quartier, on raconte que pendant trois jours, toutes les rues étaient quadrillées par la police et les militaires qui raflaient tous les migrant-e-s subsaharien-ne-s présent-e-s.

Quelques jours après, la personne qui a témoigné (auprès des associations de défense des migrants) s’est faite arrêtée par la police pour l’expulser. Quand au corps de Moussa Sick il n’a pas pu être vu par ses amis et par les associations qui l’ont pourtant réclamé afin de pouvoir y constater les traces de coups de matraques des flics qui l’ont tué.

Ça fait plusieurs années que le Maroc (comme d’autres), en bon gendarme de l’Europe et moyennant des accords économiques, contrôle ses frontières extérieures pour empêcher coûte que coûte le passage clandestin en Europe (comme a Ceuta et Melilla), et rafle des centaines de migrant-e-s dans les villes et provinces avant de les déporter dans le désert à la frontière avec l’Algérie ou la Mauritanie. En août déjà, lors de grosses rafles, plusieurs migrant-e-s ont été tabassé-e-s. Une femme a été violée par des flics et un homme battu a mort.

Le 28 mai dernier, une centaine de migrant-e-s avaient occupé l’ambassade du Sénégal à Rabat contre l’acharnement de la police marocaine à leur encontre puis s’étaient affronté-e-s pendant plusieurs heures avec la police.

(à écouter également, une interview dans l’émission Sans papiers ni frontières du 6 septembre 2013 sur la situation à Melilla et les rafles)

[Allemagne] Balade incontrôlée à Hambourg & texte sur la lutte contre le controle – 18 octobre 2013

Dans la soirée du 18 Octobre 2013, une balade incontrôlée partie de St. Pauli jusqu’au quartier Schanze a eu lieu.

Avec une banderole, des chants, des affiches, des tracts, des graffitis, des pierres et des marteaux, près de 80 personnes ont exprimé leur colère contre les «zones de danger», les contrôles racistes, la machine à expulser et ces conditions réelles dans les rues.

Quelques banques et magasins ont eu leurs fenêtres brisées et les murs ont été peints avec des slogans contre la machine à expulser et l’État. La marche a pris fin quand les flics sont arrivés.

Contre les autorités et leur ville !

Pour une vie incontrôlable sans domination pour tous !

Traduit  de l’allemand d’indymedia linksunten en collaboration avec Contrainfo via lechatnoiremeutier

Sur les événements récents à Hambourg

Voici un article du bulletin anarchiste « Wut im Bauch » [« Rage au ventre », distribué seulement en format papier] à propos des événements récents à Hambourg. De plus, il y a un court compte-rendu de « la promenade sauvage » contre le contrôle, qui s’est passé récemment. Les textes en allemand et en anglais.

Hors de contrôle

Durant les derniers mois, à Hambourg il y a eu une vaste campagne de répression d’état et de contrôle. Certains de ces événements méritent d’être examinés de plus près. Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une petite sélection de la répression quotidienne, mais ils donnent une image précise des évènements récents et devraient être compris comme des expériences par les gardiens de l’ordre. Ils veulent créer un climat de peur permanente et  de respect intact envers leur ordre, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Démasquons et menaçons les « zones de danger »

Ce qui est depuis longtemps déjà la réalité à St. Georg autour de la Hansaplatz, et à St. Pauli (autour de Reeperbahn, le quartier chaud de Hambourg) a, depuis le premier juin 2013, gagné le quartier Schanzen. Une zone de danger permanent a été établie, et les flics sont autorisés à effectuer des contrôles à tout moment, à tout endroit. Les scénarios liés à ça et leurs effets sont clairement visibles dans le quartier St. Georg. Des groupes importants de flics sont spécifiquement là pour contrôler et  harceler ceux qui sont indésirables, par exemple ceux qui ne peuvent rien se payer ou ceux qui sont exclus sur la base de la pensée raciste. Ce qui se passe ici, sous le prétexte de la sécurité, est facile à révéler.

À St. Georg les travailleuses du sexe doivent être éliminées et les personnes plus faibles socialement, c’est-à- dire financièrement, devraient être déplacées afin de développer le secteur et le rendre plus rentable. Dans le cas du quartier Schanzen les objectifs sont les mêmes, mais la zone dangereuse ici est principalement orientée vers le milieu de la drogue, et contre ceux qui sont « migrants d’apparence », et donc, par des motifs racistes, automatiquement associés. Soyons clairs : les flics n’ont pas besoin d’une justification spéciale pour les contrôles. S’il y a le moindre doute, la loi est de leur côté. Les zones de danger remplacent les grandes démonstrations de pouvoir et les campagnes ciblées de répression par le harcèlement et le contrôle permanent.

Ne tolérons rien

Le 11 juillet en soirée, sur Holstenstraße, un affrontement entre des jeunes et la police a eu lieu. Encore une fois, les flics avaient contrôlé un petit groupe de jeunes et, selon des critères racistes clairs les personnes qui ne rentrent pas dans le tableau de la police ont été harcelées. Sur cette fin de soirée ils se sont défendus et se sont affrontés avec la police, entraînant des blessures et des arrestations. Les habitants ont exprimé leur solidarité et ont donc émis un doute sur l’image acceptable de l’application de la loi. Dans les jours suivants il y avait une atmosphère de tension autour de la Holstenstraße. Les soirées suivantes, des groupes de centaines de personnes se sont rassemblées en grands groupes, en partie pour montrer leur solidarité. Les flics ont occupé les environs et faisant des va-et-vient dans la même rue à une minute d’intervalle, avec des flics en civil prêts à être déployés au cas où. Des éclats de rage ont suivi.

Quelques voitures ont été incendiées, et il y a eu des attaques contre la police. Le week-end suivant, le 20 juillet, il y a eu une manifestation de solidarité avec les victimes de la répression et contre le contrôle. Cette manif a émergé d’une assemblée de quartier. Un participant à la manif résume les choses ainsi : « Ne tolérons rien » …

La résistance auto-organisée, et une large solidarité, malgré la propagande médiatique qui a essayé de ramener le problème à la religion et la migration, est un signe que les incidents à Altona n’étaient pas une exception ou un accident malheureux. Ils sont une réalité que beaucoup connaissent depuis longtemps. La confrontation avec les flics et la volonté de résister ne vient pas de nulle part, et la Holstenstraße n’est pas située dans une banlieue isolée qui serait susceptible d’être considérée comme une « zone à problème ». Les personnes qui se sont rencontrées dans les rues pendant ces soirées ont échangé des idées et ont compris qu’ils partagent un monde, même si elles sont touchées à des degrés divers par ses excès. Les événements de juillet sont des choses qui peuvent éclater de nouveau n’importe où et à n’importe quel moment.

Main dans la main au nom de la sécurité et du contrôle

Le vendredi soir, le 26 juillet, plus de 200 (!) policiers locaux, la police fédérale, la sécurité de la Deutsche Bahn (flics du système ferroviaire national, qui assurent également la sécurité dans les gares de banlieue) et l’autorité de sécurité du transit ont lancé une vaste offensive coordonnée au nom de la « sécurité objective et subjective ». Environ 6000 personnes ont été contrôlées dans les trains de banlieue et stations de métro. Il y a eu des centaines d’amendes et de poursuites contre des individus, et encore une fois des pièces de monnaie sonnaient dans les poches du système de transport d’Hambourg, sans compter les tribunaux.

Des uniformes de toutes les couleurs et forces armés à chaque coin de rue ; c’est ainsi qu’on goûte à la sécurité et la liberté ?! La coopération entre le ministère de l’Intérieur, les autorités de transport, les flics, la sûreté du transport local et la Deutsche Bahn n’est pas une surprise ; mais plutôt une coalition tout à fait logique de ceux qui ont un intérêt dans un climat de peur, de surveillance et de contrôle pour aider au fonctionnement ininterrompu de leurs entreprises. Cela se ressent clairement par ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas rentrer dans le jeu. Pendant ce temps, par exemple, les opérations de contrôle à grande échelle en coordination avec les flics sont la réalité à la gare Veddel de la S-Bahn (trains de banlieue à grande vitesse). La seule conclusion juste que l’on peut tirer d’une telle attaque sur tous ceux qui souhaitent vivre libre et incontrôlée est : nous sommes rebelles et refusons de payer.

Devenons incontrôlables !

Tous ces exemples montrent clairement que la ville n’est pas un espace neutre. Au lieu de cela elle est définie par la collaboration et l’interaction entre les mécanismes de la domination. Ça résout la question de comment nous nous opposons à cette totalité, quand des attaques répressives ont pris une telle proportion dans notre vie quotidienne. La résistance à une telle réalité, contre cette situation, doit partir de la subversion quotidienne. Nous nous réunissons et démasquons l’oppression et l’exploitation où nous les rencontrons,  dans leurs moindres formes comme à leur racine.

Nous les affrontons et les attaquons. Cela exige une nouvelle façon incontrôlée de s’opposer aux conséquences des conditions répressives. Par exemple, le 24 août, il y a eu une promenade incontrôlée contre la surveillance à travers le quartier Karolinen jusqu’à la prison voisine. Des affiches et des tracts contre les zones de danger, les flics, les prisons, la répression et leur monde ont été placardées et distribuées, et des slogans ont été tagués sans que les flics ne puisse intervenir. Pour une telle promenade il ne faut rien de plus que des tracts, des affiches, de la colle, des bombes de peinture, un peu de connaissance du terrain, et un groupe de compagnon.ne.s.

Les gens sont entrés en contact, ont eu des conversations et des discussions avec les uns et autres, ont pris conscience du conflit, et avant l’arrivée des policiers, étaient tous partis ou disparu dans la foule qui passait. Créons de nombreux moments et lieux dangereux pour tous les mécanismes de contrôle.

Pour une vie incontrôlable, sans domination !

Article du bulletin anarchiste “Wut im Bauch”, n°6, septembre 2013

Contact: wutimbauch(arobase)riseup.net

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Manif non-déclarée contre les « zones de danger» et les contrôles racistes de la police  à travers le quartier Schanzen à Hambourg

Dans la soirée du 13 septembre 2013, près de 60 personnes ont défilé, déterminées et masquées, à travers la récente zone de danger d’Hambourg, le quartier Schanzen.

Depuis le premier juin cette zone a été déclarée comme prétendument dangereuse et il y a eu des contrôles plus violents, plus fréquents et principalement des contrôles racistes mis en place. En attendant, plus de 200 ordonnances d’interdiction de certains lieux ont aussi été appliquées. Nous ne voulons plus accepter ces conditions sans résistance. Donc nous trouvons qu’il est important à différents niveaux, de devenir actif et commencer de résister contre toute cette merde.

Au cours de la manif, des affiches ont été collées, des centaines de tracts ont été distribués et des slogans tagués. Pour attirer l’attention, des feux d’artifices ont été tirés. Après que la marche de protestation ait déambulé dans le quartier, elle s’est dissoute à la station de métro Sternschanze. L’escouade anti-émeute et d’innombrables policiers en civil, arrivés sur le lieu en urgence mais trop tard, ont erré sans but pendant un moment après la manif.

Pour des actions contre une ville d’autorité et de contrôle !
Rendons Hambourg non sécurisée !

Traduit en collaboration avec Contrainfo, 14 octobre 2013 via lechatnoiremeutier