Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Libération d’A. arrêté et tabassé à Barbès : comptes rendus d’audiences devant le TA et le JLD

Le dimanche 8 mars A. intervenait pour aider un jeune homme qui sous le porche d’un immeuble subissait des violences de la part de policiers du 18e arrondissement. Alors que le jeune homme réussissait grâce à cette intervention à échapper aux coups de ses agresseurs, A. a ensuite subi l’acharnement et les coups des policiers et après plus de 40 heures de garde à vue et un passage par l’hôpital a été envoyé au centre de rétention de Vincennes.

Alertés/es par plusieurs de ses amis, nous avons pris contact avec lui et sommes allés/es le soutenir lors de son passage devant le juge administratif le jeudi 12 mars après-midi puis devant le juge des libertés et de la détention le dimanche 15 mars.

Lors de cette dernière audience il a été libéré car la procédure présentait plusieurs vices de procédure (notamment les flics avaient « oublié » de lui signifier le prolongement de la garde à vue après 24 heures).

(vous pouvez lire son témoignage sur le lien ici)

Pour des infos juridiques et pratiques sur la garde-à-vue, la rétention, les passages devant le juge et comment résister aux expulsions vous pouvez consulter le guide « Sans papiers : S’organiser contre l’expulsion – Que faire en cas d’arrestation ? »

***

Compte rendu de l’audience devant le tribunal administratif jeudi 12 mars :

A., n’était pas seul ce jeudi à être présenté à l’audience présidée par la juge Claudine Hnatkiw. Ils et elle étaient 13 à espérer grâce à cette audience pouvoir sortir du centre de rétention de Vincennes ou de la zone d’attente de Roissy. Les espoirs de ces 13 personnes auront été vains, puisque toutes leurs requêtes sans exception auront été rejetées. Dès le début de l’audience Mme Hnatkiw montre son hostilité aux personnes convoquées et à leurs avocats/es, et on comprend vite que les chances qu’une de leur requête soit entendue sont quasi nulles.

Je vais essayer de faire un compte-rendu de cette audience au cours de laquelle systématiquement la juge coupe la parole aux avocats de la défense, donne la dernière prise de parole aux avocates de la préfecture, pose des questions pièges aux personnes convoquées et leur parle de façon désobligeante et humiliante.

Le sort de chaque personne est réglé de façon rapide, d’ailleurs Mme la juge montre ostensiblement qu’elle s’impatiente dès que les avocats de la défense parlent plus de 3 minutes d’affilée. Le seul qui, à force de pugnacité, tiendra plus de dix minutes pour défendre son client sera maître Machado, l’avocat d’A..

L’audience commence avec une dame congolaise qui est retenue dans la zone d’attente de Roissy et à qui l’admission sur le territoire français a été refusée et sa demande d’asile jugée infondée. Son avocat commence à expliquer la situation au Congo, la juge le coupe sèchement : «On connaît bien la situation au Congo, il y a 13 inscrits ». L’avocat reprend alors sa plaidoirie, mais la juge le coupe de nouveau. En effet, elle a repéré dans la salle une dame qui donnait un petit biberon d’eau à son bébé. Elle ordonne à la dame de sortir. Cette dernière tente de maîtriser son émotion (elle est là car son compagnon est en rétention)et de ranger discrètement ses affaires tout en tenant son bébé, la juge s’énerve car elle ne sort pas assez vite. Le ton de l’audience est donné !

Après avoir expédié la dame congolaise, c’est au tour d’A. qui fait recours contre son placement en rétention et son interdiction de retour sur le territoire français. Il a une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui date du 20 mars 2014. A. a donc été placé en garde à vue le dimanche 8 mars à Barbès au commissariat de la goutte d’or après avoir aidé un adolescent qui était violemment contrôlé par des policiers.

Maître Machado rappelle que ce commissariat de la goutte d’or est tristement célèbre. Le matin même il en avait d’ailleurs été question à la cour d’appel du juge des libertés et de la détention, un retenu s’y plaignant des violences qu’il y avait subies. Il fait remarquer que dans son dossier il n’a aucune plainte ni déclaration de la part du gardien de la paix Chute. Il est juste spécifié dans le PV d’interpellation que ce policier  aurait été visé par des violences et des menaces de la part d’A.. Ce PV d’interpellation prétend qu’A., après s’être opposé à un contrôle d’identité, se serait jeté sur le policier répondant au nom de Chute et il semblerait à sa lecture que les trois autres policiers seraient restés spectateurs. A. se serait ensuite cogné la tête dans la bataille, le choc entraînant une blessure ayant nécessité des points de suture derrière la tête.

De la seconde blessure et des agrafes sur le front et la tempe, il n’est en revanche point question. maître Machado montre à madame la juge la plainte déposée par A. dès son arrivée au centre de rétention. Celle-ci n’a alors qu’une chose à dire : « Quand l’intéressé va t-il se décider à partir étant donné qu’il a une OQTF ? »

Après un sympathique échange au cours duquel où nous aurons également le droit de la part de madame la représentante du peuple français à un «Préparez vous à partir au lieu de vendre des cigarettes de contrebande », l’avocate de la préfecture, Maître Balut, sort de son chapeau une plainte contre A. de la part du gardien de la paix Chute. Elle n’en avait pas fait état à son contradicteur avant l’audience comme il se doit normalement, pourtant il était là avant le début des audiences. Elle nous dit qu’au départ c’était une autre personne qui était contrôlée mais que du fait de l’attitude d’A. cette personne n’a pu être arrêtée. Elle remet en doute toutes les paroles d’A. concernant les violences qu’il a subies et dont il porte pourtant visiblement les traces.

Concernant les fondements juridiques qui ont permis de placer A. en rétention ou de lui interdire le retour sur le territoire français, elle ne semble pas tout maîtriser. Nous aurons le droit à un « Attendez le dossier est épais, attendez que je m’y retrouve » ou bien encore à un « Moi je m’y perds toujours dans les numéros » ou encore « A chaque fois je me perds dans l’article 511 tiret 1 » Heureusement pour elle la juge l’aide, outrepassant ainsi ses prérogatives. Mais qu’importe, dans cette audience il n’est même plus question de sauver les apparences.

A un moment madame la juge coupe l’avocat pour tancer A. qui pose une question à son traducteur : « Monsieur la discussion ici est dans un seul sens, votre interprète vous traduit, vous vous n’avez rien à dire. » Alors que maître Machado tente de nouveau de plaider, la juge le coupe pour mettre l’affaire en délibéré, visiblement cela n’a que trop duré.

Effectivement, pour les personnes suivantes nous assistons à un triste défilé où chaque affaire durera à peine 5 minutes. 5 minutes pendant lesquelles nous aurons toutefois le droit à un florilège de paroles désagréables destinées à déstabiliser les personnes jugées et leurs avocats.

Ainsi à une avocate défendant un monsieur expliquant qu’il a des difficultés avec l’une des formes de la langue arabe elle fait remarquer « Il dit qu’il ne parle pas arabe, comment fait il là-bas . Il est escorté d’un interprète ? Vous ne me ferez pas croire que vous ne parlez pas arabe. »

Alors que le monsieur explique qu’il comprend l’arabe mais s’exprime mal dans cette langue, elle en profite pour couper court à toute autre tentative d’argumentation de l’avocate en balançant un « De toute façon il vient de dire qu’il parlait moins bien arabe mais il le parle ».

Plusieurs très jeunes soudanais qui ont été arrêtés en même temps à gare du nord subissent ses foudres et sa suspicion. Elle les interroge sur le nombre d’années passées dans tel ou tel endroit au cours de leur parcours migratoire, sur la ville d’où il viennent pour mettre en doute que cela se situe au Darfour, assène des « Les conditions matérielles dans un pays ne sont pas jugées dans cette audience ». A chaque fois, pour ces jeunes Soudanais, comme pour un jeune Erythréen, l’avocate de la préfecture remet en cause le fait que les jeunes prévenus souhaitent demander l’asile et fuient des persécution en invoquant le fait que « cela ne ressort pas des PV d’interpellation ». Un avocat qui tente d’expliquer que les réfugiés craignent de parler de persécutions à des policiers qui viennent de les arrêter, est renvoyé dans ses cordes par la juge.

Systématiquement l’avocate de la préfecture a le dernier mot avant que la juge lance son « Mise en délibéré » en invoquant les 13 dossiers qu’elle a à juger cet après-midi. L’avocate de la préfecture joue sur du velours… « Vous avez devancé ma plaidoirie » dira t-elle à un moment à la juge qui démontre qu’un jeune soudanais ment sans doute car il s’est trompé de quelques mois dans le long périple qu’il a effectué avant d’arriver en France après avoir quitté le Darfour en 2009 (alors qu’il était vu son apparence physique actuelle sans doute un enfant à ce moment là).

Ce qui semble fatiguer Mme la juge c’est ce défilé incessant de gens qui invoquent toujours la même chose…. Par exemple ces Erythréens « Comme on l’entend à chaque fois ces personnes quitteraient leur pays pour fuir le service militaire» soupire-t-elle. L’avocate de la préfecture compatit complice : « Effectivement on nous invoque toujours l’article 3 de la CEDH (cour européenne des droits de l’homme) »

L’avant-dernière personne qui se présente à l’audience est un monsieur qui vient du centre de rétention et qui est seul, sans avocat et sans interprète alors qu’il en aurait visiblement besoin d’un. Personne ne lui demande s’il en veut. Il s’excuse de mal parler français (ce à quoi), Mme la juge lui dit sèchement « Parlez dans le micro s’il vous plaît »

Le monsieur tente d’expliquer qu’il a été arrêté alors qu’il venait en aide à une femme qui était importunée dans la rue. La juge le coupe en lui disant que les raisons de son interpellation n’ont pas à être évoquées ici. Elle lui demande pourquoi il n’est pas parti après l’oqtf qu’il a eu en septembre 2014. Il dit qu’il est en contrôle judiciaire. « De quel délit êtes vous présumé coupable ? » demande la juge s’asseyant au passage sur l’un des fondements du droit français, la présomption d’innocence pour la remplacer par ce qui semble être sa vision du monde : la présomption de culpabilité.

Quand il apparaît au vu des papiers qu’il montre que ce monsieur est sous contrôle judiciaire pour recel d’une bicyclette, l’avocate de la préfecture dira que ce petit délit ne peut justifier de ne pas respecter une décision d’éloignement.

Bref, on l’aura compris, dans cette audience l’étranger et l’étrangère ont toujours tort et sont systématiquement remis en cause et rabaissés. Au moins toutes ces personnes n’auront sans doute pas espéré quoi que ce soit de positif lors du court délibéré au terme duquel tous leurs recours auront été rejetés. On n’aura même pas essayé de leur faire croire qu’elle et ils étaient écouté/es, qu’elle et ils étaient une vraie personne. Pas d’illusion…

En tout cas, espérons qu’à la prochaine loterie judiciaire ils et elle tireront un autre numéro. Pour Ali ce sera dimanche devant le juge des libertés et de la détention du 35 bis à Cité. Nous serons un certain nombre à ne pas oublier que s’il se retrouve là c’est bien sûr parce qu’il n’est pas né au bon endroit et n’a pas les bons papiers, ni le bon statut social, mais aussi parce qu’il s’est opposé à ce que beaucoup d’entre nous dénonçons depuis des années : les contrôles d’identité racistes et la violence de la police.

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Compte rendu de l’audience devant le juge des libertés et de la détention (JLD) dimanche 15 mars :

Un palais désert comme tous les dimanches et les gendarmes bien avertis a l’entrée qu’il n’y a que le 35 bis, soit la « justice » pour les étrangers qui ne fonctionne ce jour là…

15 personnes doivent passer devant le juge. On commence à l’heure. Le premier retenu est un Russe. Pour chaque dossier Mr le juge va irrémédiablement commencer par les mêmes questions : vous vous appelez machin ? Depuis combien de temps êtes vous en france ? quelle est votre adresse ? Avez vous un passeport (si la réponse est oui – il est où ce passeport ?) êtes vous d’accord pour repartir en, dans le cas présent, en Russie ?

Toutes les audiences vont aller très très vite, mis a part quelques délibérations ou « la salle » (3 personnes dans le public) doit sortir quelques minutes. Pour le retenu russe cela ira donc très vite aussi. Un avocat, on espère commis d’office, bafouille que Mr est venu 2 fois avec des visas. Le juge lui demande « Maître j’ai pas compris vous n’avez pas soulevé de nullité nan ? » Non je m’interrogeais juste »… « Bon je prolonge la rétention, Mr vous avez un vol demain pour la Russie. »

La jeunette qui représente la préfecture n’aura pas eu de travail sur ce dossier…

Personne suivante, un Soudanais, en France depuis une semaine, sans domicile, en route pour Calais, pas d’accord pour retourner au Soudan ! Une avocate, elle ne plaide que sur le fait que Mr vient de déposer une demande d’asile car il est très menacé dans son pays et que donc il doit être libéré. Le juge répond que la demande d’asile empêche juste la présentation de Mr à son consulat mais pas le maintien en rétention. Prolongé !

Des conditions d’interpellation, de la garde à vue, du placement en rétention il n’en sera pas question. Ah ces avocats qui ne savent même pas à quoi « ça sert » un JLD…

Personne suivante, un égyptien, c’est une deuxième prolongation, l’avocat plaide aussi qu’il a fait une demande d’asile. Le juge répond qu’il est pas compétent pour l’asile et rend sa décision de prolongation… Mais Mr veut s’expliquer, apparemment il n’a pas compris qu’il avait été jugé en moins d’une minute et veut donc raconter qu’il est menacé dans son pays. « Je comprend mais je suis pas compétent, de toutes façons je doute que les autorités égyptiennes vous reconnaissent et délivrent un laisser passer Mr, donc y’a toute les chances pour que vous sortiez » Oui bah pas maintenant, Mr va encore passer 20 jours a Vincennes.

Le quatrième dossier c’est A., on réussi à le saluer…Après les formalités d’usage avec Mr le Juge, on rentre dans le vif du sujet direct car son avocat a soulevé déjà par écrit de nombreuses nullités. Le juge lui fait à peine expliquer et demande direct à l’avocate de la pref où est le PV de prolongation de la garde à vue, ben…. y’en a pas ! (d’ailleurs cela ressort dans le témoignage que nous a fait A. depuis Vincennes, personne ne lui avait signifié la prolongation de la garde à vue) .

L’avocate de la pref annonce que nous avons toutes les infos dans le PV de fin de première garde à vue sous entendu pourquoi embarrasser. Le juge lui rétorque qu’il n’est pas d’accord et « sans qu’il soit besoin d’étudier les autres moyens de nullités je ne prolonge pas la rétention ». Première personne libérée donc.

Mr O, un algérien. Sans passeport. Cette fois ci cet élément est important parce que l’avocate qui a un nom de sandwich dit elle même a Mr le juge, et elle ne dira que ça, « j’avoue que dans ce dossier je n’ai pas d’élément pour vous demander une assignation a résidence « … et c’est tout ! Des conditions d’interpellation, de la garde à vue, du placement en rétention il n’en est toujours pas question . Prolongé.

Le déroulement du dossier suivant est assez étrange, le juge nous a un peu surpris là, il a peut être eu une minute d’attaque de culpabilité, peut être après la consternante non plaidoirie de l’avocate. Bref en tout cas c’est toujours mme qui a un nom de sandwich qui est censé le défendre. Mr Coulibaly n’est pas là, il est a l’hôpital (pourquoi? tout le monde s’en fout ! a espérer que cela n’ait rien à voir avec les compétences de Mr le juge…). « ça libère l’interprété ». Il y a un peu confusion sur son identité, la pref a saisi les autorités consulaires du Mali et de la côte d’ivoire. L’avocate dit que Mr a dit qu’il avait une compagne en france et un enfant, qu’il est ivoirien mais qu’on a rien qui confirme ses dires. Le juge demande qu’on change son nom sur son dossier, « Mr dit qu’il s’appelle comme ça il n’y a pas de raison de ne pas le croire » puis il s’énerve que lors de la procédure rien n’a été fait pour savoir quoi que ce soit sur ce Mr, que si ça se trouve un enfant va être séparé de son père » ! Il s’exaspère et dit « je ne suis pas une machine a prolonger la rétention ! » l’avocate de la pref lui dit que c’est du ressort du TA, il répond  » le respect de la liberté individuelle c’est le juge judiciaire, je ne suis pas une machine à prolonger » !!! deuxième libération… l’avocate est perplexe, faut dire elle a rien fait et son client est libéré…

Le suivant est une demande de deuxième prolongation de la rétention, pour un marcocain, personne n’a rien à dire, il est prolongé.

Puis vient le tour d’un autre Soudanais, du Darfour, avec un traducteur en arabe, là après les questions d’usage le juge va l’interroger sur son parcours de migration en signifiant à l’interprète qu’il a le temps de parler ! pourquoi lui mystère… Donc le Darfour, puis Khartoum, puis la Libye et la taule puis il a travaille a Benghazi puis il part pour Tripoli, l’Italie, la Fance, des années quoi…Mr a été contrôlé à gare du nord tôt le matin et l’avocate va plaider que rien ne motivait ce contrôle car Mr n’avait aucun comportement suspect. Sous entendu a part sa tête d’étranger donc… La pref va répondre que le contrôle n’a pas à être motivé dans les places transfrontalières comme les gares et pour répondre a l’argument sur sa tête d’étranger, elle va expliquer que les policiers ont d’abord interrogé le FPR (fichier des personnes recherchées) comme pour n’importe qui, avant d’interroger le fichier national des étrangers… Non non ce n’est pas un contrôle au faciès. Le juge va donner droit à l’avocate, rien ne justifiait le contrôle. Troisième et dernière libération…

Tous les dossiers suivant, les retenus retourneront en rétention, à noter 5 Chinois, dont 3 femmes, défendus par le même avocat, qui a soulevé les mêmes nullités dans les 5. Elles ne seront expliquées qu’ au premier dossier ainsi que pourquoi le juge les rejette, pour les autres retenus tant pis, le juge se contentera de dire « votre avocat a travaillé mais j’ai rejeté ses conclusions ». A tous les retenus le juge a demandé où était le passeport et il était à la maison. Pour une d’entre elles, le juge ira jusqu’à demander le nom de la personne qui l’héberge après avoir demandé l’adresse. Et tout cela est noté.

L’une d’entre elles est d’abord entendue comme victime dans une procédure de contrôle du travail dissimulé, c’est dans ce contexte qu’elle s’est fait arrêter, elle passera en procédure de retenu et attendra son vol pour la Chine. A noter un d’entre eux aussi pour lequel l’avocat a soulevé un moyen supplémentaire : le début de la garde à vue devrait prendre en compte le début de la contrainte (Mr est aux mains de vigiles). Le juge va rejeter…

Voilà trois heures d’audience pour 15 personnes, 3 libérations, si le parquet ne fait pas appel…

Au final, A. a été libéré, le parquet n’ayant pas fait appel.

[Athènes] Relaxe pour les 65 migrants accusés de la révolte d’Amygdaleza

Le 22 décembre 2014, le tribunal d’Athènes de la rue Degleri a unanimement acquitté de toutes les charges les 65 migrants accusés de la révolte du centre de rétention d’Amygdaleza en août 2013. Cependant, la cour a rejeté une motion des avocats de la défense qui demandait des compensations pour plusieurs migrants ayant été placés en détention provisoire sur des accusations non retenues.

source: no lager assembly

[Athènes] Attaque solidaire avec les inculpés de la révolte d’Amygdaleza

Athènes : Attaque d’un fournisseur des centres de rétention

athenes oct14

Les camps de concentration pour migrant-e-s sont peut-être l’exemple le plus évident du totalitarisme étatique et de la fascisation de la société que nous vivons ces temps-ci. C’est l’imposition de l’État d’urgence contre les strates sociales les plus vulnérables, sur les migrant-e-s économiques appauvri-e-s, les réfugié-e-s, nos frères et sœurs de classe. Certains voient dans cette situation une opportunité de s’enrichir, comme c’est le cas de Kostas Tzironis, propriétaire d’une entreprise pourvoyeuse de produits de nettoyage dans les camps de concentration de migrant-e-s. Hier soir, le 31 octobre, nous avons rendu visite au magasin de cette canaille dans la rue Ious, à Petralona, pour une rapide redécoration.

Toutes les ordures de ce genre auront affaire à nous

Solidarité avec les migrant-e-s qui se sont rebellé-e-s l’an dernier dans le centre de rétention d’Amygdaleza et qui passent en procès ce lundi 3 novembre pour cette raison.

Des anarchistes

Repris de Contrainfo

[Grèce] Chronique de la révolte des immigrés dans le camp d’Amygdaleza

CHRONIQUE DE LA RÉVOLTE DES IMMIGRÉS DANS LE CAMP D’AMYGDALEZA alors qu’aujourd’hui s’ouvre le procès des inculpés de cette révolte du 10 août 2013.

Pardonnez-vous pour le dérangement, mais nous ici, nous nous sommes révoltés

Reporter: Ici où tu vis, dans le conteneur, c’est bien ou tu veux retourner à ton pays?
Migrant : Non, ici c’est la merde, nous vivons comme des animaux, mais je ne veux pas retourner à mon pays.
Ministre de la Police et de Répression Dendias (sourire ironique) : Il veut du temps. En un mois, un mois et demi il va changer d’avis.
Septembre 2012, le camp de concentration d’Amygdaleza
Effectivement. Les immigrés incarcérés ont très vite changé d’avis. Pas pour demander à se «rapatrier», ne pouvant plus supporter les conditions de détention invivables et les moyens brutaux utilisés par l’état grec. Mais en transformant leur désespoir en rage et révolte.
Samedi soir, le 10 Août 2013, dans le camp isolé et muré d’immigrés sans papiers d’Amygdaleza, le plus grand centre d’inclusion d’immigrés en Grèce, dont la première année de fonction est stigmatisé par des tortures physiques et psychologiques constantes, les damnés brûlent les murailles et les consciences et deviennent au moins pour quelques instants visibles avec leur corps et leur voix.

Vingt-cinq kilomètres du centre d’Athènes, dans un no mans land immense et inaccessible, où des barbelés succèdent des flics et des flics succèdent des barbelés, les insurgés immigrés mettent le feu aux conteneurs-cages, attaquent leurs geôliers avec des bouteilles en plastique et des graviers, essaient de briser les portes en fer et les clôtures et dix d’entre eux trouvent provisoirement le chemin de la liberté, dehors de ce qu’ils appellent «Guantanamo grec».

«Pendant une heure et demi, nous avons livré une bataille, huit personnes contre 1.000. Et tous les huit nous avons été battus et nous nous sommes estropiés. S’ils voulaient et s’ils avaient un plan meilleur, ils nous auraient tué». (Témoignage, évidemment faux, d’un policier de l’équipe d’intervention d’urgence).

Personne n’a vu de flic «estropié»; nous avons vu les immigrés maltraités, transportés enchaînés au tribunal, mais personne n’a pu rencontrer les migrants blessés plus gravement sur lesquels les gardiens ont lancé leur fureur vengeresse qui restent «disparus» dans le camp. En dehors de celui ci, des flics en moto et des fascistes patrouillent pendant des jours, comme des «lévriers» au cœur de merde à la recherche des gens à la peau foncée qui ne menacent personne et rien, sauf le maire d’Acharnon S. Duros et ses semblables, qui «restent enfermés dans leurs maisons parce qu’ils ont peur de fugitifs». Qu’ils restent là pour toujours.


La révolte et la solidarité au sein et en dehors les murs vont écraser la barbarie

Les immigrants arrêtés comme responsables de l’insurrection sont amenés au «centre de détention de Petrou Ralli» et au commissariat de la police de Menidi, où ils sont «accueillis» avec des bastonnades, des humiliations, des dégradations. Aux détenus d’Amygdaleza la police impose l’interdiction de sortir aux cours presque pour dix jours; ils restent ainsi «enterrés» dans les conteneurs-fours, dont plusieurs sans électricité, d’autres sans eau, l’atmosphère étant suffocante à cause de gaz lacrymogène. Ils sont privés de toute communication, même avec des avocats, et ils subissent le travail forcé qui inclut du nettoyage des locaux du camp jusqu’aux voitures des flics. Un immigrant, qui n’était pas impliqué aux événements, est meurtri aux pieds par de coups des flics, juste parce que quelques minutes avant son avocat avait réussi à parler avec lui.

Dans le centre de Petrou Ralli, les immigrants endurent les tortures et la terreur raciste. Chaque soirée. «Et maintenant, l’amour», dit l’être perverti qui entend au nom «flic» quand il donne la nourriture insuffisante et misérable aux immigrants et attend qu’ils finissent pour les faire sortir un par un de la caserne et les assommer de coups avec d’autres six à sept flics.

Le lundi 12 Août, 57 immigrés originaires du Pakistan, Bangladesh, Afghanistan et Maroc sont transférés aux tribunaux. Sans avocats (à l’exception de deux ou trois qui étaient là par conscience, sans être partie de la procédure), sans traducteurs, avec un interprète désigné, sans comprendre ce qui se passe et ce qui va leur arriver. Ils sont accusés des crimes: révolte avec tentative d’évasion violente, attaque contre des personnes chargées de la garde à vue, évasion accomplie et tentative, graves lésions corporelles sans provocation, mise d’incendie criminelle en commun, destruction de propriété étrangère, outrage.

En réalité, l’«accusation» est une et seule: la rébellion contre l’enfer qu’ils vivent chaque jour.
L’enquêteur et le procureur décident la détention préventive pour 24 parmi les 57, ce qui signifie qu’ils restent détenus en isolement à Petrou Ralli. Très vite, cependant, ils sont dispersés dans diverses prisons du pays et à la prison centrale d’Athènes.

Les restes seront ramenés à Amygdaleza ou un autre camp de détention. La procédure reste ouverte. Jusqu’à maintenant en total 65 migrants sont poursuivis. Sur les 10 qui avaient réussi à s’enfuir, les quatre ont été arrêtés.

Pendant trois jours, des immigrants affamés, assoiffés, maltraités, certains pieds nus, mais dignes et haut la tète, sont traînés de bâtiment en bâtiment dans un tribunal bondé de flics et de policiers en civil mais vide de regards de solidarité et de gestes de soutien.

Le rassemblement de solidarité est interdit par le procureur. Des policiers anti-émeute font sortir avec la violence un groupe d’environ 30 solidaires de l’espace antiautoritaire, anarchiste et autonome et des assemblées des quartiers; cependant, ils demeurent à l’extérieur de l’entrée des tribunaux en affichant des bannières et scandant des slogans à l’apparition d’immigrants.

Pour quelques bouteilles d’eau et de jus d’orange donnés aux immigrants, il a fallu l’intervention d’un avocat au procureur. La paille est interdite. «Avec celle-là ils peuvent enlever les menottes», dit le chef de l’entreprise pitoyable. «En outre, c’est une insulte à la police grecque. Nous leur donnons tout ce qu’ils veulent».

(C’est vraie … Amygdaleza et les centres de détention d’immigrants sont, entre autres, un énorme «business», avec des remises directes aux fournisseurs spécifiques… qui ravagent les fonds de l’Union Européenne. Pour les 1.600-2.000 prisonniers d’Amygdaleza -puisqu’il n’y pas de données officielles sur le nombre exact-, l’U.E paie 120.000€ chaque jour!, de l’argent qui se traduit en rations incomplètes et de mauvaise qualité et en moyens de nettoyage inexistants).

Il n’y a pas de loi. Il n’y a pas de «droits» d’accusé. Il n’y a pas de journalistes, de columnistes «sensibles» mais disparus, de groupes ou de réseaux ou d’organisations «pour les droits des réfugiés et des migrants», de centaines d’organisations avec des noms à consonance et des déclarations pompeuses pour rien, de «communautés immigrées», d’ONG subventionnés à garder le silence. PERSONNE. Le désert et les barbelés du camp s’étendent partout. Il y a seulement quelques «ordres d’en haut» et la moquerie sans feinte. Il y a le mensonge ordonnée du pouvoir, l’usurpation des mots qui aplanit l’horreur des actes, qui appelle «Opération Xenius Zeus» la chasse à l’homme quotidienne des migrants dans les villes et la campagne, qui nomme «centres d’hospitalité» les cryptes d’ostracisme des personnes dont le seul «erreur» est le fait qu’ils existent. Il y a aussi le martèlement des médias dominants et des formateurs systémiques de «l’opinion publique» qui ciblent consciemment et méthodiquement l’«ennemi le plus dangereux» de la société grecque, l’«envahisseur», le «barbare», l’«impur», l’immigrant et l’immigrante, avec ou sans papiers.

Or, malgré les tortures, malgré les humiliations, malgré le manque de solidarité, les immigrants dans les tribunaux semblent avoir la force et le courage, font le signe de la victoire lorsqu’ils peuvent et saluent souriants.

Et c’est ni l’extension de la privation de leur liberté de 12 à 18 mois, sans avoir commis aucune «infraction pénale», ni l’entrave par tout moyen de leur «régularisation», ni les conditions de détention et d’hygiène déplorables, ni le désespoir de l’isolement et l’absence de perspectives prometteuses rudimentaires ce qui constitue la cause de leur rébellion digne. C’est aussi tout cela, mais avec un mot, c’est surtout le désir et la volonté de la vie et la liberté, la résistance spontanée contre la barbarie armée.


Amygdaleza, Corinthe, des commissariats de police … émeutes, grèves de la faim, suicides

En Avril 2013, des centaines d’immigrés détenus dans divers camps et commissariats-lieux infernaux se révoltent en démarrent une grève de la faim, laquelle, dans 24 heures se propage aux espaces de confinement de tout le pays, avec la participation d’environ 1.800 prisonniers.

Le 24 Avril, 12 Afghans et 4 Syriens commencent une grève de la faim dans le port de Mytilène, refusant d’accepter la nourriture que les apportent les bénévoles locaux qui s’occupent de l’alimentation des réfugiés et des immigrants qui restent au port.

Le 23 Juin 2013, un immigré de 20 ans de la Côte d’Ivoire se suicide dans le poste de police de la ville de Grevena où il était détenu pour être déporter dans son pays.

Le vendredi 12 Juillet, un immigré de 26 ans en provenance du Pakistan s’est pendu dans les toilettes du commissariat de la ville de Servia. Il a été arrêté parce qu’il n’avait de papiers.
Le samedi 27 Juillet, le réfugié afghan Mohammad Hassan, emprisonné avec une infection et une insuffisance respiratoire dans le camp de concentration de Corinthe, meurt, en fait, il est assassiné par un régime qui pendant onze mois interdit son transfert à l’hôpital. Là, il eut le document de «libération conditionnelle» avec une suspension de l’expulsion des «six mois pour des raisons techniques». Vraiment libre ni à la mort.

Le samedi 24 Août, un réfugié d’Afghanistan, dans le même camp, escalade les grilles de la fenêtre du deuxième étage et tombe dans le vide, d’une hauteur de 5 mètres; il subit de multiples fractures et se transfère grièvement blessé à l’hôpital.

Le mercredi 28 Août, 400 migrants en détention pendant plus d’un an dans le centre d’Orestiada commencent une grève de la faim. Tous ne demandent qu’une seule chose: la liberté.
Pendant les 3-4 derniers mois, il y a eu des dizaines de tentatives de suicide dans les camps, tandis que de nombreux incidents de protestation, de réaction et de répression conséquente sont systématiquement cachés par la police et le gouvernement.

Et la longue liste de la politique anti migratoire meurtrière augmente tous les jours. Les immigrants sans papiers, dans leur tentative de traverser la frontière, trouvent la mort tragique soit par noyade dans la mer Egée et le fleuve d’Evros, soit par les souffrances dans leur parcours tortueux. Mais même s’ils parviennent à entrer dans le pays, ils se trouvent en face des pogroms policiers, des couteaux des fascistes, des fusils des patrons et des comportements racistes des «chefs de famille».

Le ministre de la Police Dendias: «Quand on les arrête, on les nettoie, on les greffe, on les confine et leur donne la possibilité de rentrer chez eux». Quelle «possibilité»? Même les migrants qui souhaitent rentrer dans leur pays, restent en prison pendant des mois sans aucune explication, puisque l’objectif réel des dirigeants est de les faire «disparaitre» de l’espace public et les isoler dans des centres de détention éloignés et inaccessibles.

Il poursuit: «Nous avons fermé l’accès par le fleuve d’Evros. Et qu’est-ce que nous leur disons? Si vous venez en Grèce, vous ne serez pas libres, vous ne pourrez pas aller ailleurs, à l’étranger, nous allons vous arrêter, vous mettre dans un centre, vous resterez là et le seul moyen d’en sortir, est signer une déclaration et rentrer à votre pays ou c’est nous qui vont vous faire y rentrer».

Vivants ou morts , il «oublie» d’ajouter …


Soit avec le parti de la mort du pouvoir soit avec la vie de la lutte

La révolte des damnés d’Amygdaleza, les soulèvements qui l’a précédée, mais aussi ceux qui vont suivre, mis à part les raisons évidentes qui les provoquent, illustrent la détermination des immigrés de ne pas être enterrer «vivants» dans les lieux de détention et leur courage de se soulever contre les geôliers avec tous les moyens qui sont à leur disposition. Est-ce un acte d’agression contre l’état raciste, la procuration policière du ministre Dendias, la discrimination raciale et sociale diffuse incorporée dans la pensée et l’action de l’espace de la droite et du centre, des électeurs de la gauche démocratique jusqu’aux bandits et électeurs du parti nazi «l’aube dorée», contre tous ceux qui jubilent et poussent à la propagation des centres infernaux.

La solidarité avec les immigrés insurgés, la seule partie de la société qui se bat en temps «d’accalmie estivale et de relaxation du mouvement», est une relation bilatérale de la lutte contre l’exploitation, l’humiliation, l’esclavage, la mort, c’est-à-dire contre tout ce que représentent et défendent le pouvoir, les petits et grands patrons, les fascistes et leurs sbires.

Les migrants, avec leur soulèvement, défendent la partie de la société qui n’est pas abrutie. Nous devons également les défendre dans leur quotidien invivable.

Nous sommes et nous serons avec eux.


FORCE ET SOLIDARITÉ AVEC LES MIGRANTS REVOLTÉS D’AMYGDALEZA

DÉMOLISSONS LES CAMPS DE CONCENTRATION D’IMMIGRANT-E-S

initiative no lager
août 2013

[Grèce] Solidarité avec les inculpés de la révolte d’Amygdaleza

amygdaleza aout2013

Solidarité avec les immigrés accusés pour la révolte d’Amygdaleza

| Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

Le lundi 3 Novembre commence le procès des immigrés qui sont accusés pour la révolte dans le camp de détention d’Amygdaleza qui a eu lieu en août 2013. Les insurgés se soulevèrent contre la prolongation de la période de détention amenée à une durée indéfinie. Pendant les événements et aussi peu après, 65 immigrés sont d’abord arrêtés et puis chargés avec des accusations très lourdes. Un an après, certains des arrêtés sont incarcérés dans des prisons diverses, d’autres dans des camps de détention, quelques-uns sont libres ou expulsés et 5 se sont évadés et jamais arrêtés par les flics…

Plus précisément, la situation dans les camps par un immigré qui l’a vécue :

« Les centres consistent en la manière dont l’état grec et la police se servent pour torturer les immigrés. Il y en a plusieurs immigrés dedans qui, n’ayant la moindre idée sur la date de leur libération, arrivent à la déraison. Là-bas ils ne nous offrent rien du tout. Seul chose qu’on peut faire dedans c’est dormir tout le temps. L’été, la chaleur est insupportable. La nourriture est de mauvaise qualité et en même temps insuffisante. Pas de vêtements, de médica

ments non plus et si quelqu’un de nous tombe malade, les flics eux-mêmes sont les seuls responsables pour appeler le médecin et qu’est-ce qu’ils font? Le plus souvent, soit les flics appellent le médecin avec un retard considérable soit ils restent complètement indifférents. Nous ne pouvons pas contacter nos familles car l’usage de téléphones est interdit, les heures de visite sont très courtes et leur durée limitée change à la guise de flics. Les transferts des détenus dans d’autres camps sont une forme de punition habituelle faisant la communication avec nos aimés plus difficile encore. Les flics, eux, ils entrent dans les cellules quand ils le veulent et frappent les gens. Ils nous traitent comme des objets et pas en tant qu’êtres humains. Nous demandons le changement immédiat de cette situation. »

Et en dehors, la situation à laquelle doit faire face un immigré ne diffère guère et a la forme d’une prison infinie :

« Laissant nos pays derrière nous, on pensait qu’on allait continuer à vivre au moins libre. Cette liberté nous a été confisquée dès le moment où on est entré en Grèce, même si entrer en Grèce veut dire risquer de mourir dans la mer comme dans le cas des noyés de Farmakonisi et de Mytilini. Une fois en Grèce, on se retrouve dans une prison à ciel ouvert. On nous empêche de travailler par le biais de lois aussi racistes qu’obsolètes. Les flics, les fascistes, les racistes nous persécutent dans les rues.  C’est pas seulement Asoee, c’est aussi Monastiraki, Thissio, Omonoia, ça se passe dans tous nos quartiers. Chaque jour nous vivons sous la menace d’être emprisonner dans un commissariat ou dans les camps de détention. On nous stigmatise par le biais de campagnes racistes de désinformation. Selon les medias, nous sommes des voleurs, des tueurs, des porteurs des maladies. »

La révolte d’Amygdaleza est un acte de résistance exceptionnel contre la guerre menée par l’état grec et la partie raciste de la société grecque contre les immigré-e-s. Une guerre avec des assassinats aux frontières, des déportations, des emprisonnement dans les camps de détention ou les commissariats, avec des refus de demandes d’asile, avec une exploitation au travail, des lois racistes, des contrôles de papiers incessants, un voyage aux limites de la détresse et du désespoir.

Pour nous, la seule solution est de trouver des manières de coexister et d’agir collectivement. Locaux et immigrés, sans hiérarchies, sans discriminations de race, sexe ou couleur de peau, unis contre toute forme de barbarie fasciste et policière nous luttons pour créer le monde que nous souhaitons. Nos armes dans cette lutte seront l’égalité et la solidarité.

Solidarité avec tous les immigrés incarcérés

Des centres de détention ? Jamais & nulle part !

Rassemblement Lundi 3 Novembre tribunal Degleri (blv.Alexandras)

poliglwssiafisa

Assemblée d’immigrés et solidaires d’ASOEE – Athènes

[Vincennes] Révoltes du 14 février, rendu du procès des compagnon-ne-s

23 juin 2014

Après plusieurs mois d’attente, le juge Patrick Ramael a finalement rendu le délibéré de l’audience du 31 mars qui mettait en cause cinq personnes accusées d’avoir tiré des feux d’artifice devant le centre de rétention de Vincennes le 14 février suite à une révolte dans le centre.

Les inculpé-e-s, en refusant de s’exprimer sur leur présence ou non au rassemblement, ont laissé juges et procureur avec un dossier vide. Ce dernier a donc dû s’aligner sur l’avocate de la défense en demandant la relaxe pour l’accusation de « participation avec arme à un attroupement ». En effet ce délit est avéré seulement dans le cas où une personne est porteuse d’une arme dans un attroupement, et non lorsqu’elle est dans un attroupement où il y a des armes. Comme aucune arme n’a été retrouvée sur les cinq au moment de l’interpellation l’accusation ne tenait pas. Le proc avait également demandé la relaxe pour le refus d’adn car aucun pv n’indiquait que la demande ait été faite par les flics. Concernant le refus d’empreintes et de photos il avait requis des amendes.

Le juge a suivi ses réquisitions en prononçant la relaxe pour l’attroupement et l’adn et des amendes pour les empreintes qui vont de 200 à 500 euros. Pour rappel ce même juge avait placé deux des cinq en détention préventive, soit huit jours de taule qui s’étaient ajoutés aux trois jours de privation de liberté en garde-à-vue et au dépôt, seuls moyens que les flics et la justice ont trouvé pour punir en l’absence de chef d’inculpation qui tienne.

A l’intérieur comme à l’extérieur, la lutte continue !

Reçu par mail

 

[Lyon] Tests osseux, les peines pleuvent

6 juin 2014. Aujourd’hui, Narek est sorti libre de la prison de Corbas. Il a fait appel de la condamnation à 2 mois de prison ferme par le tribunal de Lyon, accusé d’avoir menti sur son âge pour être pris en charge par le conseil général en tant que mineur isolé étranger. La cour d’appel s’est déclarée incompétente pour juger de sa minorité ou de sa majorité compte tenu des éléments (un test osseux très précis à 10 ans près et un certificat de naissance) . De nombreuses personnes étaient venues pour le soutenir.

Mais hier, le même tribunal correctionnel condamnait Carine à 1 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. Toujours la même histoire, prise en charge par l’ASE via le conseil général en tant que mineure isolée étrangère, le résultat d’un test osseux lui donne 18 ans au poignet et entre 21 et 35 ans  à la clavicule. Elle est aussi accusée d’avoir caché l’existence d’un demi-frère et d’une demi-soeur en France. L’enquête des flics les as amenés à consulter sa page facebook sur laquelle figurerait un contact entre eux 8 mois après son arrivée.

Lors de l’audience, c’est la vice-procureure du tribunal de Lyon qui a porté l’accusation faisant état de la mobilisation au sujet des tests osseux et marquant sa volonté d’y répondre…

Les flics et le tribunal de Lyon s’acharne particulièrement sur les jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance parce que sans papiers et isolés.

En mars dernier, c’est Alkasim qui était condamné à 4 mois de prison ferme et 5 ans d’ITF.

Cette répression s’inscrit dans la guerre plus large que le pouvoir mène aux migrant.e.s et sans papiers, des rafles aux expulsions, des centres de rétention à la surveillance des frontières.

DÉTRUISONS LE SYSTÈME JUSQU’À L’OS !

[Australie] Procès suite à la révolte de juillet 2013 au centre de rétention de Nauru

5 juin 2014. Le procès de sept demandeurs d’asile accusés d’avoir participer aux émeutes de juillet 2013 au centre de rétention de Nauru vient de se terminer. Deux d’entre-eux ont été reconnus coupable et condamnés à 2 ans et 5 mois pour le premier, et 11 mois pour le second. En tout 63 personnes sont mis en examen et d’autres procès sont a suivre.

Lors de l’émeute, le centre de rétention avait été quasi entièrement détruit et d’autres biens publics de l’île avaient été attaqués. Le gouvernement australien a chiffré les dégâts à 60 millions de dollars.

[Modène] Condamnation

Le 24 février 2014, le tribunal de Modène, par la main du juge Manuela Cortelloni, a condamné trois compagnons accusés d’avoir endommagés le CIE de Modène à la fin d’un rassemblement de solidarité avec les retenus le 16 juin passé. Les peines vont de 8 mois à 1 an sans libération conditionnelle. Deux des accusés sont encore soumis aux mesures préventives de l’obligation de résidence avec restrictions nocturnes. En attendant, comme on le ait, la CIE de Modène a fermé grâce aux dégradations commises par les retenus.

Traduit de macerie

Ibrahim, retour à la case départ – 4 décembre 2013

Ibrahim, retour à la case départ

Incarcéré suite à l’évasion du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012, Ibrahim avait été condamné à 1 an de prison ferme par la cour d’appel de Paris le 2 avril 2013. Aujourd’hui, mercredi 4 décembre il arrivait en fin de peine et devait être libéré.

Malheureusement il n’est pas sorti seul de la prison de Fleury Mérogis, mais sous escorte de la PAF pour être transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot. Il avait déjà été condamné à une Interdiction du Territoire Français de trois ans le 5 novembre 2012.
À Fleury Mérogis, une brigade spéciale de flics est chargée de veiller à ce que les sans papiers incarcérés soient expulsés ou enfermés en centre de rétention à l’issue de leur peine.

Lundi il devrait passer devant le JLD, situé dans la nouvelle cité judiciaire qui jouxte le centre du Mesnil Amelot, dans l’anonymat de la zone aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle. Soyons nombreux et nombreuses pour le soutenir (heure à confirmer, mise à jour ici).

Reçu par mail