Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Menaces et promesses

23 avril 2014. Après une période de calme apparent, un mois après les grands incendies, la tension monte de nouveau dans le CIE de Turin. Dans les dernières semaines les fonctionnaires de police et la croix rouge avaient réussi à maintenir calmes le peu de retenus restants avec les méthodes habituelles de la prefecture : menaces d’arrestations pour ceux qui seraient prêts à se rebeller ; promesses improbables d’une libération imminante pour tous, vu que le dernier appel d’offre pour la gestion du centre de Corso Brunelleschi n’a rien donné. Mais hier après midi la situation leur a, un instant, echappé des mains. De retour d’une visite médicale, un retenu de la section bleue découvre que la direction du centre a décidé de ne pas le ramener en section avec les autres : les portes de l’hopital s’ouvrent pour lui, sorte d’antichambre de l’isolement. Immediatemment ses compagnons de section commencent a protester ne le voyant pas revenir, pensant qu’il a pu être expulsé. Les esprits s’échauffent quand un fonctionnaire de la prefecture repond mal aux retenus de la section bleue qui demandaient des explictions : dans toute la section commence un gros bordel, cris et bruits. Pendant ce temps, le retenu, après un bras de fer avec ledirecteur décide de se taper la tête contre les murs provocant une blessure visible. Pour éviter plus de bordel, la police accepte de le soigner et de le renvoyer en section, où tous les retenus, une quinzaine en tout, ont décidé de commencer une grève de la faim.

Mise à jour 16 heures. La grève de la faim continue, les retenus ont refusé les plats aussi bien au petit déjeuner qu’au déjeuner.

Mise à jour 20 heures. Une vingtaine de solidaires se retrouve devant les murs du centre pour un rapide salut : 10 minutes de chants, bruits et pétards pour rappeler au retenus en lutte qu’ils ne sont pas seuls

traduit de macerie

[MàJ][Toulouse] Rassemblement devant le C.R.A, samedi 19 avril à 12h

Notre ami, Nabil, jeune tunisien, risque l’expulsion d’un moment à l’autre.
Il est en ce moment détenu au centre de rétention de Cornebarrieu.
Installé en France depuis plusieurs années, il a tout ici, ses amis, un travail, des projets…

Lundi dernier, la police a essayer de l’expulser vers la Tunisie, nous étions nombreuses et nombreux à le soutenir à l’aéroport en essayant de convaincre les passagères et passagers du vol de s’opposer à cette expulsion. Il a refusé d’être embarqué et a été ramené au CRA après avoir été malmené.
Une nouvelle tentative peut avoir lieu n’importe quand.

Nous comptons le soutenir jusqu’au bout pour empêcher son expulsion et sommes déterminé-e-s tout comme lui à ne pas laisser faire cette situation insupportable qui le touche lui aujourd’hui comme des centaines d’autres tous les jours.

Les conditions de vie au CRA sont désastreuses et on nous en fait écho de l’intérieur. Face à ces violences institutionnelles : humiliations, violences diverses, nourriture périmée… chaque acte de résistance doit être soutenu.

Nous appelons à nous mobiliser autour de Nabil pour obtenir sa libération, nous appelons à exprimer notre solidarité avec tous les prisonniers et toutes les prisonnières du CRA ainsi qu’à toutes les personnes privées de papier et exploitées, traquées, maltraitées par l’administration policière de ce pays, par le racisme banalisé et instrumentalisé par l’Etat français, les politicards et tous leurs alliés.

Solidarité avec Nabil, liberté pour lui, liberté pour toutes et tous.

(RDV à 11h30 sur le parking intermarché à côté, pour partir ensemble vers le CRA.)

Trouvé sur iaata

Mise à jour 19 avril. Le rassemblement  s’est tenu devant le CRA de Cornebarieu en banlieue de Toulouse et à proximité de l’aéroport. Bruit, slogans, insultes contre les matons, gendarmes et gestionnaires du centre, deux heures durant les retenus ont pu entendre et échanger avec la cinquantaine d’individus solidaires présente. Malgré la frustration et le sentiment d’impuissance, une solidarité manifeste a été exprimée contre les murs et les frontières de ce monde de merde.

Détruisons les centres de rétention !

[Vincennes] Rassemblement devant le centre

17 avril 2014

Hier vers 16h un élève sans papiers du lycée hector guimard (19e arrondissement de paris) a été arrêté à gare du nord et placé en rétention à Vincennes. C’est la deuxième fois en un mois qu’un élève de ce lycée professionnel est enfermé dans le centre. La dernière fois la mobilisation des lycéen-ne-s avait entraîné la libération de Kais.

En réaction un rassemblement devant le centre était appelé ce matin à 9h. Plus d’infos à venir.

[New-York] Manifestation bruyante et solidaire avec les sans-papiers en lutte

6 avril 2014. Une caravane de militant-e-s de New-York – en solidarité avec la résistance des migrants – a rejoint le « Tour pour la liberté : cortège d’automobiles internationaliste anti-expulsions » afin de se rendre au centre de rétention au 182-22 150 Avenue, Queens, NY par une manifestation bruyante.new york 6 avril 1

La manifestation a été un succès. Il n’y a eu aucune arrestation et nous avons fait entendre nos voix haut et fort contre la cruauté du complexe carcéral et les expulsions ayant eu lieu récemment. La manif a aussi été faite en solidarité avec les grévistes de la faim: « ce mois-ci, 1000 migrants retenus dans l’Etat de Washington ont lancé une grève de la faim contre les conditions inhumaines et les expulsions. À l’extérieur, les manifestant-e-s se sont enchaîné-e-s ensemble et ont bloqué les bus d’expulsion en direction de la frontière. »

Nous avons été rejoints par des traîtres de classe comme: la police anti-émeute de la prison, les matons (qui, dans leur confusion et ne sachant quoi faire, ont commencé à nous filmer bien que nous étions pleinement conscient-e-s qu’il y a des caméras partout à l’extérieur de la prison). Il y avait aussi une camionnette blanche apparemment utilisée pour le transport carcéral, quelques voitures de flics et un fourgon de police pour transférer les personnes arrêtées.

new york 6 avril 2

Ci-dessous l’appel à la manif:

Les migrants de partout à travers le pays sont debout: ce mois-ci uniquement, 1000 migrants retenus dans l’Etat de Washington ont lancé une grève de la faim contre les conditions inhumaines et les expulsions. A l’extérieur, les manifestant-e-s se sont enchaîné-e-s ensemble et ont bloqué les bus d’expulsion en direction de la frontière. À San Diego, 150 migrants mexicains précédemment expulsés ont de nouveau franchi la frontière américano-mexicaine pour rejoindre leurs familles dans un acte de désobéissance civile. Et au Texas, les détenus migrants ont déclaré une deuxième grève de la faim contre la détention et les expulsions.

À New York, le rêve américain reste un cauchemar. Après avoir traversé les frontières militarisées, les migrants n’arrivent qu’à trouver uniquement l’exploitation brutale, les flics racistes, les patrons cruels, et des logements délabrés. Le gouvernement de l’État refuse de fournir une aide financière aux étudiants sans-papiers, privant les jeunes migrants d’avenir.

Contre ces obscénités, la récente vague de résistance des migrants donne de l’espoir à tou-te-s ce-lles-ux qui sont pauvres, exploité-e-s, contrôlé-e-s ou incarcéré-e-s. Debout avec les rebelles à Washington, en Californie et au Texas!

Ensemble, nous pouvons démolir toutes les prisons et toutes les frontières, et partager la richesse et la liberté qui appartiennent à nous tou-te-s. »new york 6 avril 1

Traduit de nycantifa par le chat noir émeutier

Lycée.ne.s en lutte

Tandis que 250 lycéen.ne.s manifestaient à Chalon le 1er avril dernier.

À Paris, dans le 19ème arrondissement un lycéen de Hector Guimard a été arrêté le 20 mars lors d’un contrôle à Gare du Nord et est enfermé au centre de rétention de Vincennes. La réaction de ses camarades et soutiens ne s’est pas faite attendre, le jour même les téléphones et fax du commissariat et de la préfecture sonnent sans discontinuer pour demander sa libération et un rassemblement est appelé pour le lendemain matin devant le lycée. Le soir même Kais est libéré mais l’appel au rassemblement est maintenu pour demander l’annulation de son OQTF parce qu’il n’est pas seul à être sans papiers dans l’établissement. Cela ne va pas plaire aux politiciens locaux, à deux jours des élections, qui vont exercer pressions et chantage (le préfet de police vous a fait un cadeau (sic), il ne le fera pas la prochaine fois) pour annuler le rassemblement. Qu’a cela ne tienne, il a quand même eu lieu.

Le 4 avril, à Saint Nazaire 600 lycéen.ne.s ou pas ont manifesté dans la ville en soutien à un des leur, menacé d’expulsion.

Le 11 avril, à Paris dans le 18ème arrondissement, un lycéen doit voir son recours contre une OQTF examinée par le tribunal administratif. Cette fois, il ne se retrouvera pas seul face au juge et au représentant de la préfecture comme dans bien des cas, mais soutenu par d’autres lycéen.ne.s et quelques profs du lycée Camille Jenatzy, où était scolarisé Khatchik, qui ont appelé à un rassemblement.

contre toutes expulsions

[Australie] Blocage du centre de rétention de Villawood

03 avril 2014

Une quarantaine de manifestant-e-s ont bloqué l’entrée principale du centre de rétention de Villawood à Sidney pour empêcher le transfert d’un groupe de demandeurs d’asile vers un autre centre à l’ouest de l’Australie. Ce transfert intervient alors que certains d’entre eux sont en procès contre le Département de l’Immigration, de toute évidence afin de les éloigner de leurs avocats et d’interrompre la procédure. La veille une protestation avait été initiée à l’intérieur du centre contre ce même transfert. Les manifestant-e-s ont été délogé-e-s violemment par la police et 8 ou 10 d’entre elleux ont été arrêté-e-s.

Traduit librement de la presse

 

[Royaume-Uni] Rassemblement devant l’ambassade espagnole à Londres en solidarité avec les migrant-e-s de Ceuta et Mellila

28 mars 2014

Environ 15 personnes se sont rassemblées devant le consulat d’Espagne à Londres vendredi 28 mars pour protester contre les meurtres qui ont eu lieu récemment aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila et pointer du doigt la responsabilité de la Guardia Civil. Les flics, déjà sur les lieux, ont empêché les manifestant-e-s d’entrer dans le bâtiment et le personnel du consulat a refusé d’entrer en contact avec elleux.  Le groupe est resté deux heures à crier des slogans devant le consulat, obligé de fermer ses portes au public, avant de partir en manifestation jusqu’à l’ambassade principale située pas très loin. Une fois dans le bâtiment illes ont rapidement été délogé-e-s par les flics et le rassemblement s’est terminé dans la rue.

Infos trouvées sur indymedia uk

[Chalon] 250 lycéen.ne.s dans la rue contre l’expulsion de deux d’entre-eux

1er avril 2014. 250 lycéen.ne.s du lycée Du Gast à Chalon ont manifesté dans les rues de la ville contre l’expulsion de deux d’entre-eux, Maka et Sergo, menacés par une obligation de quitter le territoire. Parti.e.s du lycée, ils/elles se sont rendu.e.s devant la sous préfecture de Chalon.

[Paris] Sous marin policier devant une maison occupée

23 mars 2014. Suite à la révolte du vendredi 14 février au centre de rétention de Vincennes, un feu d’artifice est tiré devant la prison pour étrangers. Deux détenus sont condamnés à deux mois fermes, accusés d’avoir jeté une porte sur les flics et l’un d’eux à deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN. Deux autres personnes sont écroué-e-s, accusé-e-s d’avoir participé au feu d’artifice, puis d’avoir en garde à vue refusé de donner noms, empreintes, photos et ADN aux flics.

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour ces dernier-e-s. Une vingtaine de compagnon-ne-s étaient présent pour apporter du soutien aux deux incarcéré-e-s. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours de taule et trois de garde à vue et dépôt avec le même contrôle judiciaire que leurs trois co-inculpé-e-s, interdiction d’entrer en contact et de quitter l’Ile-de-France.

Dans l’après-midi certain-e-s compagnon-ne-s présent-e-s sont suivi-e-s plus ou moins ostensiblement. Dans le métro, le bus, dans la rue, parfois avec un appareil photo… un flic a même pris le taxi. Dans la soirée, tandis que les deux fraîchement libéré-e-s sont à Fleury pour prendre leurs affaires, la surveillance est toujours plus visible. Une maison occupée, dans le 19ème arrondissement de Paris est particulièrement ciblée.

Déterminé-e-s, un groupe de personnes solidaires décide de ne pas laisser les flics faire leur sale boulot tranquilles, et poursuit l’un d’eux dans la rue. “Sale flic”, “tu le diras à tes collègues”, “Eh mais d’habitude quand on traite les gens de flics ils se retournent”, “police dégage”, “remets jamais plus les pieds dans le quartier t’es grillé”. Une partie du dispositif était apparente : Alors qu’à quelques rues de là, 5 ou 6 flics complotaient, le groupe découvre une camionnette Citroën Jumpy blanche immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées par une bâche noire qui semble bouger, et des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche.

S’approchant encore, il entend distinctement un son électronique en fonctionnement, laissant penser qu’à l’intérieur de la voiture se trouve du matos d’écoute et d’enregistrement. Menaces, boucan dans le voisinage, secouage de voiture, le(s) flic(s) dedans a(ont) du avoir un petit coup de stress et deux de ses(leurs) collègues débarquent en courant, l’un monte dans la camionnette, l’autre dans une voiture garée plus haut et tous deux partent sans demander leur reste.

Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé (filatures, contrôles d’identité impromptus…) Qu’ils surveillent et répriment celles et ceux qui affichent de ne pas se plier aux lois et aux normes, qui décident d’apporter leur solidarité aux prisonnier-e-s mutin-e-s, qui refusent la résignation et se révoltent n’est pas étonnant. Cela n’empêchera pas les révolté-e-s de se battre, ici et maintenant, pour la liberté !

Reçu par mail

[Bari – Trapani] Protestations

20 mars 2014. Le CIE de Bari Palese revient sur le devant de la scène. Malgré les annonces de décembre dernier, le CIE continue à fonctionner. Aujourd’hui les retenu ont finalement compris pourquoi la bouffe est à ce point dégueulasse : les ouvriers de Connecting People ( coopérative gérant le CIE, ndt) ne regardent pas les dates de péremption si bien qu’au déjeuné de la ricotta périmée depuis quatre jours à été servie. La nourriture a été jetée et ça a donné lieu à une protestation vivace, avec les portes de sécurité claquées bruyamment, des dégradations et l’intervention de la police et de la brigade marine San Marco. La nourriture qui a été apporté dans la soirée, ensuite, a été simplement retiré de l’emballage avant d’arriver dans les sections, ce qui rend impossible aux détenus d’en contrôler la fraîcheur : évidemment les détenus n’ont plus confiance, ils ont donc refusé de nouveau de manger en masse. Les autres plaintes sont les habituelles qui arrivent de Bari et de tous les centres italiens en général : peu de douche en fonction (une pour vingt-huit prisonniers, dans la section que nous avons contacté), pas de possibilité de faire le ménage, les soins de santé pire que précaire.

De leur côté les retenus de Trapani Milo ont de nouveau escaladé les clôtures. Alors qu’ils étaient rentrés après que certains fonctionnaires leur avaient promis qu’aujourd’hui arriverait un « camion » plein de produits de premières nécessité ( papier toilette, sacs poubelles, produits ménagers) qui manquent dans le centre depuis plus d’une semaine : ils sont resortis aujourd’hui, lançant les poubelles qui se sont accumulés ces derniers jours, parce que le « camion  » est arrivé et les retenus ont découvert que c’était un gros foutage de gueule : 10 rouleaux de papier toilette pour quarante personnes, quelques bouteille de shampoing. Après avoir reçu encore quelque promesses, les retenus sont re-rentrés, mais ils sont prêts à reprendre la protestation dès demain

traduit de macerie