Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

 24 juin 2014. 900 policiers ont encerclé une école squattée par des réfugiés à Berlin depuis un an et demi et ont occupé le quartier en tenue anti-émeute durant plusieurs jour.

L’hypocrite parti vert est le responsable directe de cette action cynique, prétextant les conditions de vie inhumaines dans l’école, où  200 personnes environ vivaient. La carotte, promesse vide d’un hébergement alternatif et le fouet, la menace d’une expulsion par la présence massive de la police devant et en partie dans l’école ont réussi à pousser la plupart des habitants à quitter «volontairement»  l’école. Ils sont maintenant de retour dans les camps logés, desquel ils ont fui à l’origine, ou tout simplement sans-abri.

Néanmoins, environ 40 réfugiés se sont barricadés dans le bâtiment et sur le toit. Les policiers ont brouillé les ondes pour empêcher les communications téléphoniques.

Dehors, dans la nuit du mercredi 25 juin 2014, une manif spontanée a été organisée en solidarité avec les squatteurs de l’école de la rue Ohlauer et tous les autres réfugiés.

A Bruxelles dans le cadre de la semaine d’action contre les frontières, un groupe de 20 personne a occupé l’ambassade d’Allemagne.

A Berlin, le 24 au soir, un immeuble de bourges s’est fait fracasser les vitres du rez de chaussé  et le 27 juin c’est le tribunal cantonnal qui a prit feu en solidarité durant la nuit.

Une manifestation est appélée samedi 28 juin à Berlin

 

Compilation mal traduite de l’anglais et de l’allemand…

 

Les jours suivant voir

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

et

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

[Vincennes] Salut solidaire devant le centre de rétention

Samedi 21 juin 2014, une petite trentaine de personnes sont allées faire un salut solidaire aux prisonniers du centre de rétention de Vincennes. Pendant 15 minutes, aux cris de « liberté pour tous » et au son des pétards et de la corne de brume, les prisonniers ont répondu par des cris, liberté, et des sifflements.

Alors que les policiers nous jetaient un trognon de pomme, nous, ce sont des balles de tennis avec à l’intérieur des messages de solidarité et contre l’enfermement que nous avons lancé par dessus les murs. Certain ont essayé de nous renvoyer une balle avec un autre mot, mais ça n’a pas fonctionné.

Il y a 6 ans ici même Salem Souli mourrait faute de soin et le lendemain une révolte embrasait le centre.

6 ans plus tard nous n’oublions pas.

6 ans plus tard nous sommes toujours là pour crier mur par mur, pierre par pierre, détruisons toutes les prisons.

 

Depuis l’intérieur du centre :

Vendredi 20 juin :

Bâtiment 1. Parfois ça se passe bien, parfois ça se passe mal. Il y a beaucoup de gens qui ont été contrôlés dans la rue et ramenés ici. Il y a pas mal de jeunes ici ils s’énervent, il y a des bagarres avec la police. Il y a un mec qui a menacé un policier, il y a deux semaines, il est parti en garde-à-vue, il est pas revenu. Son pote a été expulsé.

Tous les jours c’est la même chose à manger, des carottes ou de la purée ou des frites.

Il y a eu beaucoup d’expulsions, mais en ce moment ça c’est calmé. Moi j’ai refusé le vol une fois, il me reste 9 jours à faire ici.

Bâtiment 3. – Comme d’hab’, 45 jours, tous les jours ils arrêtent les mêmes, entre Barbès et Château rouge. Moi 2 fois je me suis fait arrêté à Barbès. À 4 chemins aussi, toujours ils contrôlent les arabes et les noirs.

– Ici c’est Guantanamo, la promenade est grillagée, comme la prison, comme à Fleury, il y a les grillages sur le toit. (il semblerait qu’il y ait un filet au dessus de la cour du bâtiment 3 contrairement aux cours des deux autres bâtiment).

Il y a des arabes, et des blacks aussi. Ça se passe bien entre les gens parce qu’on a les mêmes problèmes. La police elle fait son boulot hein, elle enferme les gens, c’est eux qui nous amènent ici.

– Il y a plein de monde, on est tous dans la merde. Moi ça fait deux fois en un mois que je suis ici, contrôle à Barbès. La plupart des gens c’est choquant leur arrestation, comment ça se passe. On reste 45 jours je vois pas l’intérêt, c’est pour intimider. Les gens expulsés sont scotchés aux mains et aux pieds.

– T’as pas de papiers ils te font des problèmes, garde-à-vue et le centre. J’ai été 4 fois en une année : pendant le ramadan dernier, pendant le réveillon, là c’est la 4ème fois. Je me suis fait arrêté dans le 18ème, ils ont dit que j’étais dealer, j’avais rien sur moi, ils sont parti dans une rue, ils ont ramené 17 barrettes. J’ai fait 48 heures de garde-à-vue. Les flics (de Barbès) ils connaissent nos visages, ils nous cherchent dans la rue. L’avocat gratuit, payé par l’État, ils ne savent même pas parler, sinon c’est cher l’avocat, on a pas de papiers alors on a pas d’argent…

Dimanche 22 juin :

Bâtiment 2. J’ai vu les gens ils criaient « liberté » dehors, on a crié aussi et dans le bâtiment 1 ils criaient aussi.

Bâtiment 1. – On a entendu la manif. On a crié mais avec la police on ne peut rien faire. On a vu les balles de tennis, on a écrit dessus le numéro du centre pour nous appeler et on a renvoyé la balle . Ici on est réveillé tout le temps, ce matin ils viennent nous réveiller à 6 heures. On mange rien de toute la journée.

– Ici ça se passe super mal, la police nous traite comme des animaux. Hier vous avez envoyé un message, on a reçu « liberté » et dans le CRA 2 ils ont reçu un petit mot. On a renvoyé mais c’est la police qui a intercepté la balle.

– Hier il y a eu une embrouille et à 6 heures ce matin, ils étaient 8 ou 9 flics ils ont cherché un mec ils tapaient sur toutes les portes et ils ont fouillé toutes les chambres, en réveillant tout le monde. Ils l’ont trouvé ils l’ont mis dans une cellule tout seul et un chef est rentré dans la cellule. 5 minutes après le gars est ressorti.

reçu par mail

[Rome] Révolte et charges au CARA de Castelnuovo

10 juin 2014. Moins d’un mois depuis la dernière fois, les demandeurs d’asile du CARA de Castelnuovo di Porto (Rome) ont une nouvelle fois entamé une protestation. A 7 heures du matin, heure de pointe pour les travailleurs qui se rendent dans la capitale, ils ont bloqué la Via Tiberina, empêchant la circulation et ont affiché des panneaux expliquant pourquoi ils ont pris les rues.

Ce qui a déclenché la colère, c’est le non paiement de l’indemnité journalière de 2,50 euros par jour, aboli depuis le 7 avril quand la gestion du centre est passée des mains de l’entreprise GESPA à celles de la coopérative Auxilium. Cette indemnité devait être remplacée par une carte prépayée, mais elle n’a jamais été délivrée aux demandeurs d’asile. En outre, les manifestants réclamaient « à être traités comme des êtres humains. »

Après environ deux heures, la police est intervenue aidée d’un contingent de l’armée. Ils ont essayé de déplacer les manifestants, mais rapidement l’atmosphère s’est échauffée et les flics et les militaires ont chargé. Les demandeurs d’asile se sont alors enfuis, certains à l’intérieur du CARA, d’autres à travers les champs, pourchassés par la police. Certains ont réussi à empêcher les opérateurs de la coopérative d’accéder au centre.

S’en est suivit une valse de déclarations.

Le directeur du CARA, Vincent Lutrell, a tenté de minimiser l’incident, « les forces de police ont résolu la situation de via Tiberina, où il y avait un groupe de personnes, je ne sais pas s’il y a eu des affrontements. Au moment où les migrants ont été renvoyés dans la structure, ils ont bloqué l’entrée de la porte principale.  »
Le député du Parti démocratique Khalid Chaouki, dans une tentative de ménager chèvre et choux, a demandé sur sa page facebook « l’intervention du ministère de l’Intérieur pour la protection des demandeurs d’asile et des travailleurs. »
Ensuite, le parlementaire est allé avec mon collègue Ileana Piazzoni du parti Sinistra Ecologia Libertà, calmer les esprits au CARA concluant avec le baratin habituel que nous avons entendu tant de fois au cours des dernières années: « si une action rapide pour la prise en charge conditions de vie des habitants du CARA doit avoir lieu sans délai, nous restons fermement convaincus de la nécessité d’un examen approfondi du système de l’accueil des réfugiés « .
La coopérative Auxilium, qui, en plus du CARA de Castelnuovo, gère également le CARA de Bari et les centres de rétention de Rome et de Caltanissetta, a préféré ne pas faire de commentaire.

traduit de Macerie

[Calais] Bateaux pour tous

Depuis les expulsions du 28 mai 2014, les exilés se sont installés dans la cour du lieu de distribution du repas de l’association Salam. Vendredi 6 juin, alors que commençait la fête maritime de Calais avec exposition de bateaux et festivités à deux pas des campements, trois migrants qui ont tenté le passage vers l’Angleterre se sont fait attraper par la police et tabasser. L’un d’entre eux est allé aux urgences mais est reparti sans avoir été soigné par le personnel médical de l’hôpital. « Pas de soins, pas de certificat médical, pas de présence dans les statistiques, donc pas de problème. »

Samedi 7 juin 2014, une manifestation dynamique de plusieurs centaines de personnes, exilés et solidaires, a eu lieu dans les rues de Calais :

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Lundi 9 juin, une nouvelle maison récemment occupée a été expulsée par les flics.

Infos reprises de http://passeursdhospitalites.wordpress.com/

[Hambourg] manifestations sauvages et émeutes contre les frontières et leurs gardiens

5 juin 2014. Après l’attaque brutale des flics sur un rassemblement de réfugiés de Lampedusa et de solidaires à Rathausmarkt à Hambourg jeudi 5 juin, des centaines de personnes sont sorties dans les rues de St. Pauli vendredi soir.

Une grosse manifestation non-autorisée avec près d’un millier de personnes a commencé vers 20h au nouveau Pferdemarkt et a défilé dans la rue Schulterblatt. Des slogans contre l’État et les frontières ont été tagués sur des murs, des banques et des magasins, des feux d’artifice ont été tirés et la manif a fait du bruit.

Après que les flics ait bloqué la manifestation, la foule s’est séparée et s’est retrouvée à différentes heures et en différents lieux du quartier. Il y a eu plusieurs manifestations en même temps. Le bureau du SPD [1] de St. Pauli a été attaqué tandis que l’entrée de la maison de la « sénatrice de la justice » [2] de Hambourg de Brigittenstraße a été détruite. Beaucoup de barricades ont été construites et les flics ont été attaqués. Ce ne sont que quelques impressions de cette nuit.

Les flics n’étaient pas en mesure de contrôler la situation. C’était plaisant de voir qu’il y avait beaucoup d’initiatives individuelles et qu’elles avaient été bien préparées.

Pas de frontières ! Pas d’État !
Pour beaucoup de nuits d’été incontrôlées !
Comme on pouvait le lire ce soir sur un mur de St. Pauli, fraîchement inscrit :
« Pour la révolte sociale ! »

[1Sozialdemokratische Partei Deutschlands, parti social-démocrate, deuxième parti d’Allemagne et celui du maire actuel de Hambourg

[2Justiz-Senatorin, membre du gouvernement de Hambourg chargée de la justice (comme Berlin, Hambourg est une ville-région donc avec son propre gouvernement)

 

[traduit d’un mail par leurs soins.]

[Australie] Grève de la faim contre les transferts et les meurtriers de Reza Berati

1er juin 2014. Des centaines de migrant.e.s enfermé.e.s au centre de rétention de Christmas Island, ont entamé.e.s une grève de la faim contre leur transfert dans les centres de rétention des îles de Manus et Nauru. Ces deux centres ont été ouverts sur ces îles de Papouasie par l’Australie pour y enfermer les migrants qu’elle veut expulser. Ils sont administrés par l’Armée du Salut et sécurités par G4S. 7 migrant.e.s se sont également cousu les lèvres.

Cette protestation se veut également en réponse au meurtre de Reza Berati, tué le 17 février dernier par des porcs suite à une révolte au centre de rétention de Manus. Quelques jours avant, un rapport d’enquête a été publié : il met en cause un employé de l’Armée du Salut qui aurait porté le coup fatal à Reza, aidé par les gardiens de l’entreprise G4S et par des policiers papous.

En réponse, les services de l’immigration et Serco (entreprise privée qui gère le centre) ont fermé les accès aux visites.

Dehors des personnes se sont rassemblées devant le centre aux cris de « Liberté ! ».

Fin février, l’entreprise G4S a été attaquée à Melbourne, « G4S = meurtriers ».

Flics, vigiles et caritatifs = assassins !

manus

 

[Lyon] Encore un test osseux qui conduit en prison

19 mai 2014. Après la condamnation de Alkasim en mars dernier à 4 mois de prison ferme et 5 ans d’interdiction du territoire, le TGI de Lyon vient une nouvelle fois de condamner un jeune sans papiers accusé d’avoir triché sur son âge. Narek, élève au lycée Edmond Labbé à Oullins en banlieue lyonnaise a été jugé en comparution immédiate ce lundi après 48 heures de garde-à-vue et a été condamné à 2 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

Il avait été convoqué par la PAF mercredi 14 mai pour un « contrôle de routine ». Les flics l’ont emmené chez un « expert » pour un test osseux (scanner de la clavicule) qui lui donnait un âge compris entre 19,7 ans et 29 ans (quelle précision!). Dans la foulée, le Conseil Général, qui le « prend en charge » via l’ASE, dépose une plainte pour escro­que­rie et réclame 107 000 euros.

Au tribunal, plus de 100 élèves de la cité sco­laire du Parc Chabrière à Oullins, et une ving­taine de pro­fes­seurs se sont dépla­cés au tribunal pour venir le sou­te­nir. L’audience tourne autour de son âge et de son pays d’origine puisque celui-ci n’a pas répondu à la demande d’autentification de l’acte de naissance selon le juge. Le pro­cu­reur ne retient que l’escro­que­rie et écarte l’usage de faux les flics ayant dit que l’acte de naissance était authentique (avec la date de naissance attestant que Narek est mineur). Il demande une pro­por­tion­na­lité de la mesure : c’est « une simple escro­que­rie », donc pas d’inter­dic­tion de ter­ri­toire et pas de peine d’empri­son­ne­ment ferme et requiert 6 mois d’empri­son­ne­ment avec sursis. L’avo­cate a plaidé sur la constestabilité des tests osseux et demande la relaxe. Le juge rend son verdict : 2 mois fermes avec mandat de dépôt.

Le mercredi 21 mai un rassemblement est appelé devant la préfecture en soutien à Alkasim et à Narek.

Infos reprises de rebellyon

[Bologne] 500 personnes manifestent pour la fermeture des CIE

18 mai 2014.

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Non aux centres de détention, ni frontières ni prisons (A)

[Turin] Salut et tartes

16 mai 2014.  En fin d’après midi, un groupe de solidaires avec les sans-papiers prisonniers et leurs luttes se retrouvent devant le centre de corso Brunelleschi pour un salut bruyant. A l’intérieur, les retenus font ça à leur manière et tentent de mettre le feu à quelques draps dans la dernière section active du centre, mais sont bloqués quasiment instantanément par la police, qui en embarque un en le malmenant. Dehors, les CRS arrivent peu après : les flics très nerveux entourent les solidaires et, forts de leur nombre et de leurs matraques distribuent quelques tartes et commencent une longue procédure d’identification dans la rue. Après quelques heures ils relâchent tout le monde ; mais une compagnonne étrangère sera détenue et libérée seulement le lendemain matin.  En soirée le retenu embarqué durant la tentative de protestation sera ramené en section avec ses compagnons après quelques heures d’isolement.

traduit de macerie

[Royaume-Uni] Mouvement de protestation dans trois centres de rétention

7 mai 2014

Le 2 mai, plus de 150 retenus ont occupé la cour du centre de rétention de Harmondsworth en Angleterre de l’heure du déjeuner jusqu’au soir. Ils avaient décidé d’entamer une grève de la faim massive mais ils ont suspendu grève et occupation lorsque trois délégués du Bureau de l’Intérieur sont venus sur place pour leur promettre d’examiner leurs revendications. Celles-ci contestaient notamment le système « Fast Track » qui permet d’enfermer les demandeurs/euses d’asile avant l’examen de leur dossier. Le centre de rétention de Harmondsworth , situé dans la banlieue de Londres à proximité d’un aéroport, est le plus gros du Royaume uni et est géré par l’entreprise GEO group.

Le 5 mai plus de 30 personnes sont venues manifester bruyamment leur solidarité avec les retenus en lutte devant le centre. Elles ont pu entrer en contact avec eux visuellement et par téléphone. Au même moment un rassemblement se tenait devant le centre de rétention de Dungavel en Écosse.

A ce jour le Bureau de l’Intérieur a donné la seule réponse qu’on pouvait en attendre, c’est-à-dire l’annonce de l’expulsion de plusieurs douzaines de personnes impliquées dans la contestation. Malheureusement pour les expulseurs, l’intimidation n’a pas empêché la révolte de se propager. Le 6 mai, une quarantaine de retenus du centre de Colnbrook, construit à côté de Harmondsworth, ont été surpris par les matons lors d’une réunion pour s’organiser. Cinq d’entre eux désignés comme les meneurs ont été mis à l’isolement puis transférés dans un autre centre. Le soir même 20 personnes enfermées au centre de rétention de Brook House IRC près de l’aéroport de Gatwick à Londres ont manifesté dans la cour et ont refusé de retourner dans leurs cellules.

Solidarité avec les retenus en lutte, liberté pour tou-te-s !

 

Infos traduites d’anti-raids network