Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Belgique] De l’air, de l’air ! – rassemblement à Anderlecht et à Molenbeek – 21 décembre 2013

Voici le tract distribué lors d’un rassemblement « itinérante » à Anderlecht et à Molenbeek, ce samedi dernier (21 décembre). Quelques feux d’artifice ont été tirés afin d’attirer un peu l’attention, une banderole disant clairement contre quoi on lutte, un haut parleur accompagnait le tout.

Réactions motivées, intéressées et solidaires. Continuons à nous battre dans la rue.

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DE L’AIR, DE l’AIR !

Ce monde carcéral qui nous empêche de respirer

Il y a deux semaines, un homme est retrouvé mort dans des circonstances suspectes, dans son lit, dans une cellule, enfermé dans la prison pou étrangers à Bruges. Vivre derrière des barreaux, mourir derrière des barreaux, il nous faut détruire le monde qui crée de tels possibles.

L’air qu’on respire est pollué… Cette pollution, c’est l’odeur de l’économie, des uniformes, la puanteur de l’enfermement, de l’oppression quotidienne, de l’acceptation et de la dépression. Et cette ambiance provoque des troubles respiratoires : une agression pulmonaire, une bronchite chronique, une espèce d’allergie au monde qui nous écrase : du stress.

Détruire ce qui nous détruit pour prendre l’air

On nous dit que si on est malade il faut aller voir le docteur, avaler des médicaments pour calmer la douleur, et se résigner à vivre avec la maladie. Mais quoi qu’il en soit, si les causes restent intactes, les symptômes reviendront à chaque fois.

Il y a certains remèdes qu’aucun docteur ne prescrira. Démolir les cages, scier les barreaux, voilà des médications qui font du bien ! Comme ces cinq hommes qui s’envolent des centres fermés de Merksplaset de Steenokkerzeel. À Vottem, une personne tente de mettre le feu à sa cellule. Et tout dernièrement, un prisonnier réussit à s’échapper de la prison de Lantin, avec la complicité de codétenus solidaires.

À Bruges, suite à la mort suspecte de l’homme, tous les prisonniers se mettent en grève de la faim, et seront suivis par d’autres dans les centres fermés de Vottem et Steenokkerzeel. Des manifestations de solidarité ont lieu devant ces deux prisons pour étrangers et les matons se font insulter par les manifestants pendant le tour de garde.

Le feu qui donne de l’oxygène

Pendant des années, les prisons et les centres fermés belges ont connu la rébellion et la révolte : des ailes entières ont été mises hors services par le feu. Dehors aussi, des émeutes et des attaques solidaires ont donné de l’oxygène à tous ceux qui ne veulent pas accepter cette prise en otage permanente.

L’État réagit et construit des zones d’isolement dans les prisons, comme les QHS de Bruges et Lantin. Ces deux lieux indescriptiblement cruels ont été dévastés à plusieurs reprises, mais rénovés à chaque fois. Dans les camps de déportation aussi, les révoltés sont mis en isolement, transférés ou expulsés au plus vite, pour empêcher la contagion de l’agitation. Ce sont toutes des armes dans les mains du système pénitentiaire qui visent à rendre dociles les prisonniers récalcitrants à coups de bâtonet à faire peur à tous. C’est dans la même logique que l’État prévoit 9 nouvelles prisons en Belgique.

L’État cherche donc à nous couper le souffle pour de bon. Certains ne se laissent pas faire, et passent à l’offensive. Si on pense à la nouvelle prison de Marche-en-Famenne, ultra-sécurisée, n’oublions surtout pas la tentative de sabotage du chantier en 2012 quand six bombes incendiaires sont placées dans les grues. Et encore, quelque peu après l’ouverture de cette nouvelle prison en novembre 2013, les vitres du bureau des architectes morbides (CERAU) qui ont dessiné cette taule volent en éclat. C’est comme prendre un bol d’air frais.

Respiration contre résignation

Si le pouvoir nous veut dociles, expulsés ou enfermés, c’est à nous de nous mettre en forme et de nous préparer à la bataille. S’il veut que Bruxelles soit bien nettoyée et sécurisée pour qu’elle soit agréable aux eurocrates, diplomates, riches et businessmen, c’est à nous de rester dignes, de garder la tête haute, et de ne pas les laisser avancer sans qu’ils se heurtent à nous. Entraînons nos poumons à respirer librement.

Saboter les rafles, se battre contre la construction de la plus grande prison de l’histoire belge, à Bruxelles, aller à l’offensive…Tout ça est possible, en s’organisant en petits groupes de confiance, avec un peu d’agilité, de détermination et d’inventivité. En se reconnaissant aussi entre révoltés assoiffés de liberté. Respirons un grand coup et faisons un maximum de bruit, foutons un beau bordel !

Des cibles, on peut en trouver partout. Les entreprises qui gagnent du fric avec l’enfermement (Sodexo, Fabricom …) ou celles qui construisent des nouvelles prisons (BAM, Valens, BESIX, Willemen, DENYS …), mais aussi les chantier destinés au profit et confort des riches, et les bureaux où travaillent les gentils monsieur-dames qui prennent les décisions et conçoivent des plans pour affiner l’exploitation, l’écrasement et l’expulsion des indésirables (l’Office des étrangers, la Régie des bâtiments, l’UE, le ministère de la Justice, l’ONEM et tant d’autres).

N’oublions jamais : chaque acte inspiré par le désir de liberté parle au cœur de celui qui cherche la même chose. Soyons solidaires, jusqu’à leur couper la respiration, jusqu’à ce qu’on soit libres, libres comme l’air.

repris sur la cavale

[Paris] Solidarité incendiaire – 9 décembre 2013

Feu à toutes les prisons !

Dans la nuit du lundi 9 décembre, une camionnette de Vinci (constructeur de taules et de centres de rétention) part en fumée, rue Haxo dans le XXe. Comme un dialogue avec l’incendie du centre de rétention du Canet, pour lequel des retenus passaient en procès le 26 novembre dernier. Feu à toutes les prisons !

trouvé sur Indymedia nantes

[Mont-de-Lausanne] Attaques contre la machine à expulser – 22 novembre 2013

Des véhicules de l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants ont été ravagés dans la nuit de jeudi (21nov) à vendredi (22nov) au Mont-sur-Lausanne.

« EVAM dégage ; résistance et sabotage ». C’est le slogan retrouvé vendredi matin par les employés de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants sur l’une de leurs voitures sprayées. Le tag n’a pas été le seul moyen de protestation de la part des auteurs de cette nouvelle attaque envers l’institution. De la peinture rouge a également été projetée sur un autre véhicule, alors qu’une dernière voiture a été « décorée » d’un « EVAM collabo ».

En mai 2013 le guichet de Mont-sur-Lausanne avait été la cible de jet de pierres qui ont dévasté la vitrine, et une banderole EVAM collabo a été posée sur la devanture de l’antenne début novembre.

reformulé (un peu ) depuis la presse via les breves du desordre

[Italie] Effondrements – 20 novembre 2013

Il y a deux semaines a été détruit le centre de Gradisca. C’est le septième à fermer en Italie. Cela peut sembler évident mais il est préférable de le préciser avant que quelques politiciens plus ou moins sinistres*  ne pensent à s’attribuer le mérite de ce qu’ils n’ont pas fait : ces centres ont été  formellement  fermés parce qu’un fonctionnaire ministériel en a ordonné l’évacuation, mais factuellement ils ont été détruits par le feu des révoltes des retenus. Sept centres sur treize sont fermés, et on ne peut pas dire que ceux qui restent se portent à merveille. Considérant la vitesse à laquelle ils tombent en morceaux, on pourrait affirmer que la machine à expulser est proche de l’écroulement  En voulant être sincères, si l’on doit parler d’écroulement, il y aurait besoin de dire quelque chose aussi de l’écroulement qui semble avoir touché les divers mouvements qui, ces dernières années, ont soutenu les luttes des retenus. Alors que l’on est dans un des moments les plus forts et les plus incisifs en terme de lutte à l’intérieur, à l’extérieur rien ne bouge. Il serait important de tenter quelques raisonnement propositifs, mais nous laissons ces pensées temporairement de côté. *( jeu de mot avec sinistra (gôche), NdT)

La machine à expulser est clairement en crise, et il n’y a pas besoin d’être spécialiste en philosophie politique pour comprendre que derrière chaque soit-disante crise se cache la possibilité d’une restructuration. Il pourrait sembler qu’au ministère de l’intérieur on se tourne les pouces mais il est quasiment certain qu’ils pensent et préparent quelque chose. Les nouvelles officielles à ce propos sont peu nombreuses, mais nous savons par exemple que les centres de Modène et de Bologne pourraient rouvrir l’année prochaine. En plus, il y a toujours en jeu la construction de deux nouveaux centre à Santa Maria Capua Vetere (Casert) et à Palazzo San Gervasio (Potenza). Ouverts en toute hâte il y a deux ans et demi durant le plan « urgence afrique du nord » (suite aux révolutions arabes, NdT) et restés en fonction seulement quelques mois, ils devaient rouvrir avant la fin de l’année, mais depuis que le gouvernement a lancé les appels d’offre et la collecte de fonds pour la restructuration on n’en a plus entendu parler.

Comme chaque restructuration qui se respecte, celle des CIE n’est pas seulement une question de contrats pour savoir qui construira les murs, les grillages et les barreaux. Chaque dispositif répressif a aussi besoin d’idées et de théories sur lesquelles se baser et se renouveler et sur ce front les choses sont en train de bouger. En mars 2013 a été publiée une proposition de réforme des CIE écrite par Connecting People et la Fondation Xenagos. Fatigués de recevoir de continuelles «  attaques sur plusieurs fronts, les qualifiant notamment de tortionnaires redoutables » Maurino et cie ont mis noir sur blanc leurs idées pour une « réforme copernicienne » de la machine à expulser. Parmi les propositions les plus inquiétantes il y a celle d’obliger les retenus à travailler, une nouvelle qui transformerait les CIE en réels camps de travail, au profit de ceux qui les gèrent. De son côté, après une campagne désormais décennale, la croix rouge est obligée d’abandonner pour l’instant les jeux de mots autour de sa prétendue impartialité et à finalement découvrir la différence entre les concepts d’ « accueil » et d’ « expulsion ». Il y a six mois a aussi été publié un document programmatique sur les CIE, un long travail d’analyse sur la condition des centres rédigé par une commission de bureaucrates du ministère de l’intérieur. Obsédés par la rationalisation de la machine à expulser, jugée coûteuse et inefficace mais surtout mise à rude épreuve par les « épisodes, actuels ou potentiels d’insurrection ou de dégradations graves », les fonctionnaires ont mis au point des propositions. Pour garder sous contrôle une situation leur ayant déjà échappé des mains trop souvent, le ministère étudie « la création d’un corps de professionnels, à qui confier la gestion des activités impliquant un contact direct avec les hôtes du centre ». Des équipes de para-matons privés. Pour le comprendre il suffit de lire comment le ministère s’imagine ce nouveau corps  : « opérateurs spécialisés, préparés à l’aide de formations spécifiques et d’entraînements, organisés avec la contribution de l’administration pénitentiaire, qui seront aux côtés des forces de l’ordre ». Dans le projet des bureaucrates l’intégration de la machine à expulser à l’intérieur du circuit carcéral ne se limiterait pas seulement à l’entraînement de gardiens, mais inclurait également « la création d’une structure mixte (à l’intérieur des prisons), composée par du personnel de l’administration pénitentiaire et de la police d’état » afin d’identifier les détenus sans-papiers. Un projet qui est aussi soutenu, depuis quelques temps, par des partisans de la fermeture des centres. L’une d’entre eux est Serena Pellegrino, écologiste et libérale de gauche qui, dans la foulé des révoltes de Gradisca a demandé des modifications législatives qui permettront « l’identification des très nombreux détenus sans-papiers, durant la période d’incarcération ».

En attendant de savoir ce qui adviendra dans les prochaines semaines à l’intérieur, hors et autour des CIE voyons où en sont les six restés ouverts.

Milan. Restructuré il y a moins de trois mois, après une série de travaux qui auraient dû améliorer les niveaux de sécurité et empêcher les révoltes, le centre est de nouveau pratiquement détruit et il n’y reste que vingt-huit places. Après la dernière révolte et en vue du renouvellement de l’appel d’offre de gestion, la croix rouge a décidé de pleurer misère et de hausser le ton : évidemment la gestion d’un CIE est devenue une affaire toujours moins intéressante en terme d’image et de rentabilité.

Turin. Le centre est à moitié détruit : une section entière est fermée, les cinq autres sont toutes plus ou moins sérieusement endommagées et il ne reste donc dans la structure que 98 places. Les dégradations les plus conséquentes datent de juillet dernier, lorsque a été détruite et incendiée la section blanche, fraîchement pensée et restructurée comme section anti-émeutes. Comme à Milan, à Turin aussi la gestion est depuis longtemps confiée à la croix rouge et l’appel d’offre tombera au printemps prochain.

Rome. On n’a plus de nouvelles du centre de Rome depuis la grande révolte de février dernier, quand le feu détruisit une grande partie du centre et des grilles d’enceinte les rendant pratiquement inutilisables pour plusieurs jours. L’absence de nouvelles est un signe évident que la gestion par la coopérative Auxillium porte ses fruits en réduisant au silence à grand renfort de sédatif les protestations des retenus. Une gestion plébiscitée un peu partout : parmi ceux qui estiment la coopérative nous trouvons beaucoup de fonctionnaires du ministère, même ceux qui sont connus comme fabulateurs de gauche.

Bari. Les dernières protestations significatives remontent à deux ans, mais l’œuvre de destruction du centre par les retenus a sûrement continué sans relâche bien que l’on n’ait pas de nouvelles. Le CIE est à moitié détruit et un groupe d’avocats a lancé une class action pour contraindre le préfet à acter qu’il ne reste que 112 places dans le centre. Depuis six mois la gestion du centre est confiée à Connecting People, les collègues de ceux qui géraient jusqu’à il y a deux semaines, le centre de Gradisca.

Caltanissetta. Après un été bouillant de révoltes et d’évasions, un des trois pavillons du centre a été définitivement fermé en septembre. Il n’y reste donc plus que 70 places. Depuis octobre la gestion a été confiée à la coopérative Auxillium, la même qui gère le centre de Rome. Malgré les compliments récents de l’évêque monseigneur Russotto et d’un groupe de parlementaires grillini (adeptes de Bepe Grillo, mouvement 5 étoiles, NdT) il est suffisamment évident que les nouveaux gestionnaires n’ont pas la situation sous contrôle : il y a eu au moins trois tentatives d’évasion accompagnées d’affrontements avec la police le mois dernier.

Trapani Milo. Immergé dans la campagne trapannaise, éloigné des centres résidentiels, il est renommé pour être le CIE des évasions. Même si la police a tout essayé, allant même jusqu’à couper les lacets de chaussures aux retenus, la moitié des retenus qui passent par là arrivent à s’en échapper. Dans la tentative de mettre fin à cette situation le ministère a récemment débloqué plus de 600 000 euros pour sécuriser le centre et le préfet a révoqué la gestion à la coopérative Oasi, lançant un nouvel appel d’offre. Pourtant, en masse comme en petit groupe, on continue toujours à s’enfuir du centre de Trapani.

 source : macerie

 

[Paris] Une semaine de « mobilisation lycéenne » – 3 au 7 novembre 2013

Malgré les vacances, les diverses intimidations politiques et médiatiques, certain-e-s, lycéen-ne-s ou non, ne lâchent pas l’affaire et ont réalisé une jolie semaine de mobilisation.
Lundi  4  novembre : Une dizaine de lycées bloqués. Rendez-vous à 12 heures pour une manif non déposée cette fois. La nouvelle place de la république a été pensée et aménagée notamment de sorte à ce que l’occupation du terre plein piétons ne puisse enrayer la circulation. La mobilisation d’un nombre important de camions de Gendarmes Mobiles n’empêche pas non plus le transit, les caméras de la ville sont déguisées en projecteurs, le campement du DAL semble faire partie du mobilier urbain réduit, lui aussi, au strict indémontable (anti-émeute) et inconfortable (anti-sdf). Le cortège est quasi exclusivement composé de lycéen-ne-s motivé-e-s qui tentent rapidement une percée. Les flics bien trop nombreux les en empêchent néanmoins facilement. Direction le métro, hésitation brève mais fatale quant à la destination à atteindre par ce moyen de locomotion ; et quelques petites techniques (faire des changements, descendre au dernier moment..) qui n’ont pas su s’imposer à ce groupe hétérogène – suivi de toute façon de près par l’habituelle brochette de civils. Finalement le cortège est encerclé et condamné à piétiner le trottoir entre Voltaire et Nation. Un tract, ainsi qu’un roman photo sont diffusés.
Mardi 5 novembre : Une vingtaine de lycées bloqués. La préfecture refuse que le départ se fasse à Bastille, créant la confusion quant au point de rendez-vous. Le cortège part donc de république, encadré par beaucoup d’adultes et un énorme dispositif policier particulièrement fourni en civils enlevant toute spontanéité au cortège, en conséquence particulièrement triste. Les récupérateurs sont là ( NPA, JC, Unef, PG…), leur SO aussi et comme à leur habitude ils brisent le mouvement en le faisant marcher au pas et dans le cadre défini en accord avec la préfecture. Dispersion triste et rapide à nation.
Jeudi 7 novembre : Les blocages s’essoufflent un peu mais un gros demi-millier de lycéen-ne-s se retrouve à république pour partir en Manif. Le dispositif policier est moins visible, mais tout aussi présent, avec en extra des flics à talons et énormes sacs Gucci, ovnis improbables. Le SO des récupérateurs, la fidl ( branche du Parti Socialiste ), est aussi présent que celui du MILI ( Mouvement inter lycées indépendant ). Ces dernier-e-s, animé-e-s de la volonté de ne pas se faire récupérer, singent les pratiques du SO de la FIDL. Quel dommage ! Heureusement, quelques lycéen-ne-s plus énervé-e-s les dépassent au niveau de Voltaire suite à la tentative d’interpellation d’un jeune par les civils. Belle solidarité, les flics encerclés paniquent, sortent les matraques télescopiques et se voient obligés de relâcher le malchanceux -sans oublier de distribuer d’abord quelques coups-. L’arrivée à Nation se fait dans le calme, mais un certain nombre de présent-e-s n’entendent pas en rester là. Le blocage du périphérique semble trop compliqué, direction gare de Lyon. Les flics sont dépassés, une soixantaine de personnes arrivent devant les quais. Encore une fois, une hésitation de trop et une triste décision. Faire un sitting dans la gare plutôt que d’occuper les voies. Les flics encerclent et compressent le rassemblement pour permettre à la routine de ce lieu de passage de suivre son train-train sans encombres, au son ininterrompu du piano en libre service et en protégeant la visibilité des superpanneaux publicitaires nouvelle génération. Si quelques irréductibles parviennent à s’échapper joliment de la nasse, les autres sont raccompagné-e-s au métro sans ménagement.
Si l’on peut se réjouir de la volonté affichée par nombre de lycéen-ne-s de ne pas se faire représenter, manipuler, contrôler par les adultes et les organisations s’affichant telles, dans la pratique, le mouvement semble gangrené par des (futurs) bureaucrates affiliés aux différents groupes d’Extrême gauche, NPA jeunes en tête. Derrière l’indépendance affichée se cache le cheval de troie de la politique, les manipulations en AG par des militant-e-s aguerri-e-s, les votes à main levée ou toutes les propositions sont biaisées. Une volonté d’indépendance, donc, à laquelle on eut préféré une autonomie, plus friande de liberté et porteuse, à minima, de bases qui lui sont propres. L’exemple des SO est ici particulièrement parlant quant à un rapport collectif à l’autorité.
Le rapport  aux « adultes » semble conditionné par l’appartenance, de la majorité de ces derniers, à des organisations X ou Y, leur assimilation à un essaim de charognards, paraît donc, somme toute, une lecture logique. Cette animosité semble pourant exclure toute une branche gauchiste. Enfin, cette « non-mixité », ponctuellement nécessaire – en tant qu’outil – jusqu’à devenir obsolète, voit aussi ses limites dans les difficultés de rencontres (sur d’autres terrains que celui du militantisme)*.
Le désir, mitigé, de relier l’expulsion de camarades en particulier à la question des frontières, plus globale, peine lui aussi à faire son bout de chemin. Demander la régularisation de tou-te-s les sans-papiers scolarisé-e-s et vouloir en découdre avec l’Etat et sa machine à expulser ne portent, en effet, pas les mêmes critiques. La peur de perdre crédibilité et/ou visibilité peut facilement conduire à la réduction du « mouvement » à une mobilisation amputée, dont la séparation laisse d’ores et déjà entrevoir le dénouement – décidé depuis belle lurette par les récupérateurs, une loi interdisant l’expulsion de scolarisé-e-s.
Si l’on décèle aisément les moments et les initiatives chouettes, c’est aux lycéen-ne-s elleux-mêmes de « transformer l’essai » en entrevoyant des pistes d’ouverture reliant la situation qu’illes combattent aujourd’hui avec les réalités de milliers de personnes prises, comme elleux, dans les griffes de la machine à expulser.
Des rafles aux centres de rétention, en passant par tous les vautours qui font du fric et subsistent grâce aux expulsions, les cibles à attaquer pour lutter contre les frontières tout comme les rapports sociaux à bouleverser sont innombrables. A chacun-e, lycéen-ne-s ou pas, de découvrir ses moyens pour s’y opposer.

 *On signalera la présence de ce quizz lors d’une assemblée lycéenne.

reçu par mail

voir aussi deux autres récits ici et .

[Paris] Feu à la machine à expulser – 6 novembre 2013

6 novembre 2013 _ STOP _ Rue des Montiboeuf 75020 _ STOP _ Kangoo utilitaire collabo cramé _ STOP _ Croix-rouge _ STOP _ Gestionnaire humanitaire des camps, expulsions, guerres _ STOP _

Balances Constructeurs Gestionnaires (…) _ STOP _ A tous les coins de rues _ STOP _

Feu à la machine à expulser _ STOP _ Solidarité avec les lycéen-ne-s en lutte contre TOUTES les expulsions _ STOP _

 

source : https://nantes.indymedia.org/articles/28447

 

[Tract] Finissons-en ! – novembre 2013

Finissons-en !

Pour Khatchik, Léonarda et tou-te-s les autres

Une nouvelle fois nous prenons la rue contre les expulsions. Comme les semaines précédentes, des lycées sont bloqués et des centaines de personnes manifestent, bloquent les rues, pour exprimer leur rage.

Il s’agit de ne pas rester impuissant face aux expulsions de Khatchik et Léonarda.

Mais ce n’est pas que ça, car ces expulsions ne sont pas une exception qui viendrait entacher la démocratie au pays des droits de l’homme.

Ce que le pouvoir nomme « politique migratoire » c’est aussi ces murs et ces barrières qui s’érigent autour de l’Europe (en Grèce, en Turquie où à Ceuta et Melilla) pour tenter d’empêcher celles et ceux qui veulent circuler ou fuir mais n’ont pas les bons papiers ni le bon portefeuille. C’est, au large de Lampedusa, 400 migrant-e-s mort-e-s en l’espace d’une semaine. Ce sont ces keufs, à Barbès, à Couronnes ou à Quatre-Chemins qui raflent chaque jour des sans papiers et chassent les indésirables. C’est la file d’attente interminable à la préfecture, au bout de laquelle on se voit délivrer une obligation de quitter le territoire. C’est les prisons pour étrangers (centres de rétention administrative) où l’on peut rester enfermé 45 jours en attendant d’être expulsé et où cachetons et humiliations tentent d’entraver le chemin de la révolte. C’est aussi des entreprises qui y voient du fric à se faire et collaborent activement avec cette machine à expulser : transporteurs comme Air France et la SNCF ; constructeurs et gestionnaires de prisons comme Bouygues, Vinci, Eiffage et plein d’autres ; associatifs comme la Croix-rouge ou Forum Réfugiés.

Les frontières sont partout

Pour voyager, se déplacer, se soigner il faut avoir ses papiers ; à chaque coin de rue, dans chaque institution, on peut se retrouver à devoir justifier son identité. À ce contrôle s’ajoute celui des caméras de vidéo-surveillance, les contrôleurs du métro, les vigiles des magasins, etc.

Et les frontières s’érigent aussi entre nous : tandis que la misère progresse, qu’il devient pour tou-te-s plus difficile de trouver de l’argent, de se nourrir, de se loger, l’État joue la division entre bon Français qui galère et mauvais étranger pré-terroriste, entre ceux qui restent dans le rang (par choix ou pas) et ceux qui en sortent par nécessité ou par rébellion. Chacun pour soi et tous contre tous afin d’éviter qu’une étincelle de solidarité ne lui pète à la gueule.

Finissons-en

Face à cela il y a ces blocages et ces manifs, et c’est enthousiasmant. Ailleurs aussi ça bouge, comme en Allemagne où depuis quelques temps il y a un fort mouvement de solidarité avec les sans papiers qui sont en lutte, avec des manifestations, des occupations et des actions directes.

Mais ce qui manque c’est des liens et des solidarités qui permettraient d’aller d’un blocage de lycée à la perturbation des rafles à Barbès, d’une manif sauvage Bastille-Nation à un parloir sauvage devant le centre de rétention, etc.

Il n’y a pas de recette magique ou de mesures révolutionnaires toutes faites, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y a rien à attendre de politiciens ou de syndicalistes en quête de carrière, ils seront tout juste bon à siffler la fin de la récréation quand ils perdront le contrôle de la situation. Créer des solidarités, tisser ces liens ne peut venir que de nous, avec notre imagination et notre rage.

De même qu’aucune élection ni aucune loi ne pourront changer quoi que ce soit. Car le contrôle et la répression, la domination et le racisme, sont les outils du pouvoir et qu’il en a besoin pour se maintenir.

 

Contre toute forme de pouvoir, pour la liberté de tous et toutes !

Quelques sites internet à consulter :

– contre les frontières et leurs prisons : https://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org

des textes et des actions d’ici et d’ailleurs : http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/

– des brèves et du désordre : http://cettesemaine.free.fr/spip/

– plein de brochure à lire et à diffuser : https://infokiosques.net

le pdf : finissons en

[Rennes] Manifestation contre toutes les expulsions – 5 novembre 2013

 

Mardi 5 Novembre à 12h30, une centaine de jeunes, lycéen-nes, étudiant-es et précaires s’est rassemblée Place de la Mairie, à Rennes afin d’exiger l’arrêt immédiat des expulsions ici et ailleurs. Ce rassemblement fait suite à la vague de protestation qu’a soulevée dans les lycées l’arrestation et l’expulsion d’une collégienne lors d’une sortie scolaire.

A l’appel des lycéens, la manif est allée débrayer le Lycée Bréquigny, au sud de Rennes. Le trajet a été l’occasion de voir fleurir sur les murs des tags contre les expulsions et contre toutes formes d’enfermement, tandis que la puissance des slogans hurlés ont eu raison des vitres de publicité jalonnant le parcours.

En repartant de Bréquigny, le cortège avait doublé de volume, malgré la présence accrue de la BAC et de la Police Nationale. La manifestation s’est ensuite heurtée aux grilles closes du Lycée Sainte-Thérèse, obligeant les lycéen-nes enfermés à emprunter la sortie du collège voisin pour rejoindre le rassemblement.

Derrière la banderole « contre toutes les expulsions », la manif s’est dispersée Place de la République annonçant la suite de la fête pour jeudi 7 Novembre. Depuis, quelques BACeux profitant de la dispersion ont interpellé 3 camarades pour une vérification d’identité heureusement sans suite…

 

ARRÊT IMMÉDIAT DES EXPULSIONS !

DES PAPIERS POUR TOUS-TES OU PLUS DE PAPIERS DU TOUT !

DÉTRUISONS l’EUROPE FORTERESSE !

 

source : http://nantes.indymedia.org/articles/28420

[Paris] Quelques tags autour des lycées parisiens – 5 novembre 2013

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[Paris] Affiches contre les expulsions – Novembre 2013

contre toutes expulsions

contre les rafles

contre les centres de rétention