Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Berlin] : incendie d’un véhicule utilitaire du vautour Sodexo – 28 octobre 2013

Berlin : Démasquer et attaquer ceux qui profitent de la politique raciste de l’Europe !

Le 03.10.2013, 366 personnes meurent à cause d’un incendie sur un bateau de réfugiés devant les côtes de Lampedusa. Depuis, d’un côté les pseudo politiques sociaux nous abreuvent de oui-oui du bout des lèvres, tandis que du côté de la tendance dure, les Européens fiers de l’être répètent leurs discours de haine ouvertement racistes. En fin de compte les deux faces d’une même monnaie européenne, qui finance et met en place la terreur quotidienne contre les dits «  immigrés illégaux », que ce soit en attaquant les bateaux de réfugiés ou en « protégeant » les frontières de l’Europe par Frontex, le développement des contrôles de flics ouvertement racistes suivant le « racial profiling » ou les campagnes de lynchage médiatique et de diffamation sociale.

Et ce modèle européen règne bien sûr aussi en Allemagne. L’assignation à résidence, une vie dans des camps ou des hébergements spéciaux, les expulsions ou les rafles sous couvert de contrôles courants comme récemment à Hambourg, ne sont pas des abus isolés de la politique d’asile qui va à l’encontre la dignité humaine, en Allemagne comme dans le reste de l’Europe.

Des trusts comme la multinationale Sodexo viennent compléter le tableau. Sodexo ne se contente pas de livrer des repas, elle fait aussi du profit sur l’esclavage moderne avec les prisons privées et gère la « Infracard » avec une de ses filiales (du même nom que la carte).
A Berlin comme dans beaucoup d’autres villes, c’est l’Infracard qui est donnée aux demandeurs d’asile en lieu et place d’argent liquide. Ainsi, par le biais de la Sodexo, l’Etat contrôle non seulement quand, où et à quel prix ils achètent, mais aussi ce qu’ils ne peuvent financer. Par exemple, le fait de ne pas disposer d’argent liquide empêche de payer les services d’un avocat pour régler les questions de droit d’asile et les autorisations de séjour. De plus, priver les réfugiés d’argent liquide pour tout type d’activités correspond à la tentative de les éloigner du paysage social.

Nous refusons d’être partie prenante de ce système humiliant et raciste ! C’est pourquoi, dans la nuit du 28.10.2013, nous avons incendié un utilitaire de l’entreprise Sodexo.

Démasquer et attaquer les profiteurs de la politique raciste de l’Europe !
Personne n’est illégal ! La Liberté plutôt que la Paix !

Traduit de l’allemand de Linksunten.de par cettesemaine.

[Milan] Révolte au CIE – 26 septembre 2013

Jeudi 26 septembre vers 13 heures une révolte a éclaté au CIE de via corelli à Milan. Des matelas et des meubles ont été incendiés. Deux retenus ont été arrêtés accusés d’avoir fomenté l’émeute. La presse émet des hypothèses : « On suspecte que la stratégie d’incendie soit une stratégie qu’utilisent les étrangers pour réussir à se faire transférer dans d’autres centres d’Italie moins surveillés dont il est possible de s’échapper.  » Quelle clairvoyance !
Bouter le feu à un centre c’est reprendre un peu de sa vie en main et enrayer un des rouages de cette machine, c’est une critique en acte de ce monde et ses prisons ! Il y a toujours des raisons de se révolter !

depuis la presse via macerie

[Paris] Sabotons la machine à expulser – 22 septembre 2013

La nuit de dimanche 22 septembre deux véhicules de la Croix-Rouge (un Peugeot 208 et un Peugeot Partner) sont partis en fumée, rue des Montiboeufs (Paris 20°).

La Croix-Rouge, tout le monde le sait, collabore à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers.

On veut ainsi envoyer un petit signe de complicité aux évadés de Palaiseau et de Vincennes, aux mutins du Mesnil-Amelot et à tous ceux et celles qui luttent en taule.

Dehors comme dedans, attaquons la machine à expulser et tout enfermement !

Feu aux prisons et à leurs collabos !

Source : indymedia nantes

[Italie] Encore un effort, l’été au CIE – 22 septembre 2013

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Nous publions ici un article tiré du numéro de septembre du mensuel anarchiste italien Invece, accompagné d’un schéma qui représente la situation des CIE en Italie. Le nombre de places effectivement disponibles dans les centres endommagés par les révoltes -mais encore en fonctionnement- change de jour en jour, et pourrait donc être d’une précision relative. Dans tous les cas sur treize centres, six sont fermés et quasiment tous ceux qui sont restés ouverts sont plus ou moins sévèrement endommagés. Si vous voulez le comparer au schéma original, qui date d’il y a deux ans, vous pouvez le trouver sur le site du Ministère de l’intérieur

Encore un effort, l’été au CIE 

Après les révoltes survenues l’hiver et le printemps derniers – ayant réduit la capacité ou provoqué directement la fermeture de plusieurs Centre d’Identification et d’Expulsion -, la rage des retenus contre ces camps a continué à se propager cet été.

Le 18 juin à Crotone quelques retenus s’affrontent avec les forces de l’ordre avec des barres de fer et des pierres trouvées sur place pour protester contre les conditions de détention. Cinq flics et quatre militaires sont blessés. Dans l’après-midi du 19 juin dans deux blocs du CIE de Modena le mobilier est défoncé et les panneaux de plexiglas cassés, dans la cour intérieure plusieurs matelas sont brûlés. A minuit, lorsque les retenus apprennent qu’il n’y aura pas assez de matelas pour tous, la révolte explose à nouveau : 13 retenus montent sur le toit utilisant comme échelle les trous faits dans les panneaux de plexiglas et commencent à lancer des tuiles, tenant en respect jusqu’à quatre heures du matin les policiers, les gendarmes, les militaires et les agents municipaux accourus à toute hâte. 70000 euros de dommages ont été infligés à la structure, et alors que la révolte était en cours, des inconnus ont profité des rues relativement vides pour dévaliser un magasin à quelques centaines de mètres de là: 40 000 euros de facture. Le syndicat de police Siulp, le préfet et le commissaire se lamentent et demandent bruyamment la fermeture du centre, ils obtiendront satisfaction à la mi-août, quand le CIE se verra vidé et fermé pour restructuration. Quelques jours plus tard, la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet, dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin, les retenus de la section blanche, la plus neuve, celle justement pensée pour résister aux désordres, donnent vie à une énième révolte. Les mesures anti-révolte (lits vissés au sol et tables en ciment) n’empêchent pas les retenus d’endommager sérieusement le bâtiment. Peu de temps après des feux sont allumés dans les sections jaune, rouge et bleue. Durant l’émeute certains retenus tentent de s’évader: certains seront repris immédiatement dont un blessé, emmené à l’hôpital après une chute, un autre semble, en revanche, avoir réussi à se faire la belle. Il n’y a pas eu d’arrestations. Et jusqu’au mardi matin suivant les retenus des diverses sections ont dormi dans les cours à cause des dommages infligés à la structure.

Dans le centre de Gradisca, le 8 août au soir, les retenus refusent de rentrer dans les chambres et la police décide de les convaincre avec matraques et lacrymogènes : pour ne pas étouffer ils cassent plusieurs panneaux de plexiglas qui entourent la cour de la section. Trois jours plus tard nouvelles révoltes et nouveaux lancers de lacrymogènes : plusieurs retenus montent sur les toits, tentant peut-être de s’échapper mais deux personnes tombent. L’une d’elles se blesse gravement. Cherchant à ramener le calme, le préfet est contraint de céder à certaines demandes : les téléphones qui étaient interdits depuis des mois dans le centre de Gradisca sont restitués et la salle à manger commune, fermée voilà longtemps pour éviter de dangereux rassemblements, est réouverte. Samedi 17, tandis que 200 personnes se rassemblent dehors en solidarité avec les retenus en lutte, ces derniers détruisent de nouveau des panneaux de plexiglas et montent sur les toits y restant jusque tard dans la nuit. La nuit du lundi au mardi 20, pour finir, profitant du mauvais temps et de l’absence de réparation des panneaux de plexiglas, plusieurs retenus profitent de la relève pour escalader le mur d’enceinte. Les militaires de garde, malgré une intervention tardive, ont réussi à arrêter plusieurs fugitifs. Il semble, cependant, que six, au moins, ont réussi à s’évader. Dans la nuit du 10 août , à Crotone, un retenu de 31 ans meurt – de maladie d’après les communiqués successifs de la police et de la Misericordia  (gestionnaire du centre). Une étincelle qui allume l’incendie : les retenus du centre, une cinquantaine en tout, donnent vie à une révolte et  détruisent en quelques heures les murs et la vidéosurveillance puis incendient les chambres et le mobilier. Ainsi, la prison étant ingérable et inutilisable, la préfecture décide de fermer les portes et de transférer les retenus dans d’autres centres.

Comme on le disait plus haut, les retenus des CIE continuent donc, coup sur coup, morceau après morceau, à démanteler la machine à expulser. Des quelques deux milles places d’internement prévues pour les sans-papiers, il en reste aujourd’hui moins de la moitié de disponible. A Rome, les responsables des CIE de tout le pays continuent à tenir des réunions d’urgence pour faire le point sur la situation. Avec leur rage, leur obstination et leur aspiration à la liberté les retenus montrent comment « feux aux prisons » ne saurait être qu’un slogan ou un tag sur les murs. Alors que les CIE connaissent l’un des plus forts moments de conflictualité, l’initiative des ennemis des expulsions n’est pas à la hauteur de ce que la situation demanderait. Tout en renvoyant à d’autres moment une discussion sur le pourquoi de ces dificultés, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de souligner à quel point il est urgent de reprendre les hostilités « dehors » aussi. Saisir l’occasion. Parce que ces parenthèses favorables dans lesquelles l’ennemi est en grande difficulté ne durent généralement pas longtemps. Et aujourd’hui nous, « dehors », nous pouvons et nous devons renvoyer la balle pour faire en sorte que ces camps pour sans papiers n’existent plus.

Traduit de macerie

[Bristol] Incendie et dégradations contre des véhicules de Mitie – 15 avril 2013

Pendant le week-end, nous avons attaqué deux différents vans de l’entreprise Mitie. Derrière le pub « Bush », situé à 5 minutes de Templemeads, lors d’une soirée ensoleillée pendant l’heure de pointe, nous avons saisi l’opportunité de crever deux pneus et de taguer le véhicule. Nous avons certainement été vus, et alors, bonne chance à eux, nous ressemblons tout simplement à n’importe qui.

Nous avons décidé de ne pas uniquement mener notre lutte aux heures sombres, en pensant que l’expression de notre colère, si elle était vue, poserait peut-être question aux témoins. A ce moment-là, nous avons évalué que le risque en valait la peine. Nous avons aussi brûlé un van de Mitie à East Bristol, en l’incendiant en pleine nuit.

Mitie est une des nombreuses entreprises qui ont largement bénéficié de la privatisation initiée par Thatcher dans les années 80. L’externalisation des prisons pour immigrés comme Campsfield, a été le premier pas pour se bâtir un empire, qui comprend maintenant les prisons, les centres pour « jeunes délinquants », les services de probation, et s’étend au logement et aux sources d’énergie « durable ». Nous ne demandons pas que ce qui précède soit contrôlé par l’Etat. Mais nous appelons à incendier toutes les prisons – pour immigrés, pour jeunes, quelque soient leur forme.

En plus des « centres de détention », Mitie gère maintenant 6 prisons différentes – dont deux instituts pour « jeunes délinquants ». Ils sont partenaires de l’UK Border Agency[Bureaux de l’immigration] et de l’administration pénitentiaire. L’an dernier, des travailleurs de Mitie à Londres ont fait grève après qu’une travailleuse enceinte ait été maltraitée, et ait finit à l’hôpital, tout en travaillant pour Mitie.

A travers le pays, des gens de tous âges sont confiés aux bons soins de Mitie, et sont tabassés et privés de liberté. Ces petites actions sont en solidarité avec eux, et toute personne qui était dans la rue ce week-end [dans les manifs émeutières pour célébrer la mort de Thatcher].

Mitie prétend aider les gens, mais leurs investissements dans le logement et l’énergie ne change pas le fait qu’ils ont l’intention de profiter de tous les aspects de la vie.

Feu aux prisons !
Brûle en enfer, Maggie !

Traduit de l’anglais par cettesemaine de 325, April 15th, 2013

[Turin] Nouvelles du CIE – 13 avril 2013

Mise à jour de Corso Brunelleschi. Depuis les révoltes qui ont détruit une bonne partie du CIE de Turin reduisant sa capacité d’enfermement, les chambres brûlées restent férmées et inutilisées. Il reste aujourd’hui 27 hommes et une dizaine de femmes dans le centre. Néanmoins, les arrivées ont peu à peu repris. La « tactique » est celle d’un va-et-vient continu entre l’augmentation des « libérations » avec interdiction du territoire et les expulsions accelerées.

Mercredi en pleine nuit un grand nombre de flics entre dans les sections pour une expulsion de masse. Au moins 4 femmes et 3 hommes nigérian-e-s ont été violemment chargé-e-s dans des fourgons pour être emmené-e-s à Rome et de là expulsé-e-s vers leur pays.

Quelques heures plus tôt, vers minuit, la croix rouge a prouvé une énième fois tout son dévouement. Une femme avait mangé quelque chose qui lui a provoqué une forte réaction allergique. La réponse à ses demandes d’aide fut qu' »il est trop tard », et que pour une intervention « on en reparlera demain matin, après le petit déjeuner ».

traduit de macerie

[Bagnolet] Rencontres sans frontières le 4 mai 2013 au Transfo’

Rencontres sans frontières

tract mis en page à diffuser

Samedi 4 mai 2013 à partir de 13 heures
Au transfo, 57 avenue de la république, Bagnolet 93 !
M.9 robespierre ou M.3 gallieni
https://transfo.squat.net

        Les frontières sont omniprésentes sur chaque portion de territoire. Fichiers internationaux, rafles, vidéo surveillance… chaque contrôle peut aboutir à l’enfermement et à l’expulsion. Parallèlement, aux quatre coins du monde, les frontières qui séparent les pays se technologisent et se militarisent. Face à cela des individus, avec ou sans papiers, résistent et se révoltent.

La question des luttes contre les frontières se pose partout : de la Grèce, où des personnes s’organisent avec des migrant-e-s contre les fascistes et les flics, à l’Italie où les prisons pour étranger-e-s sont fréquemment détruites de l’intérieur, en passant par le nord de l’Afrique où les révolutions ont facilité le départ de nombreux harragas vers les métropoles européennes.

De plus, des sabotages petits ou grands viennent enrayer la machine à expulser : de la destruction des centres de rétention aux révoltes individuelles ou collectives ; de l’attaque des charognards humanitaires, capitalistes et politiciens qui se renforcent grâce aux frontières jusqu’aux divers actes quotidiens de résistance au contrôle et à l’enfermement…

        En région parisienne, le 16 novembre 2012, une manifestation a eu lieu devant le centre de Vincennes, suite à laquelle une assemblée de coordination contre les centres de  rétention et la machine à expulser s’est créée et s’est tenue pendant quelques mois. Dans le même temps, départs de feu, mobilier cassé, évasions se sont succédés à Vincennes et à Palaiseau. Si cette assemblée n’existe plus aujourd’hui, plusieurs de ces participant-e-s continuent à lutter contre la machine à expulser et ont voulu proposer ces rencontres sans frontières.

 Des compagnon-ne-s de Turin, Marseille et Bruxelles seront présent-e-s pour partager leurs parcours de lutte, passés ou présents, à partir desquels pourront notamment s’approfondir les points suivants :

  • Comment tenter de construire un parcours autonome. Un parcours qui ne laisse pas de place aux partis et aux syndicats, qui tente de s’attaquer sans médiation à la machine à expulser. Un parcours avec sa propre temporalité et ses propres perspectives, qui suive une continuité. Un parcours qui permette d’avoir les outils pour faire face aux moments d’intensification des luttes tels une révolte dans un centre ou l’arrivée en nombre de migrant-e-s.
  • L’importance de construire un rapport de solidarité avec les luttes à l’intérieur des prisons pour étranger-e-s, d’être attentifs/ives à ce qu’il s’y passe. Comment créer des liens de confiance entre l’intérieur et l’extérieur ne servant pas seulement à la contre-information mais permettant d’apporter une solidarité concrète aux révoltes et de fournir des bases solides pour nos luttes.

 Ce sera l’occasion de confronter nos approches des luttes, prendre le recul nécessaire, ainsi que de nous nourrir d’expériences pour en élaborer de nouvelles. L’occasion de rencontrer des complices et de créer des liens sur des bases anti-autoritaires.

Parce que s’affronter aux frontières permet de construire des luttes dépassant la question spécifique des migrant-e-s et des centres de rétention, en articulant cette question avec celles des prisons, du travail, de la ville. Pour s’en prendre à quelques-unes des racines de ce monde basé sur le pouvoir et la marchandise et en finir avec.

Parce que tant qu’il y aura des frontières, des centres de rétention, des prisons, perdureront les Etats, le pouvoir et l’argent.

Nous invitons à ces rencontres tou-te-s celles et ceux qui désirent lutter contre les frontières et la machine à expulser.

Les discussions pourront se poursuivre le dimanche.
Pour plus d’infos, nous contacter :
rencontrescramai [/arobase/] riseup [/point/]net

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rencontrescramai

[Paris] Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie – 13 janvier 2013

Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie

Ce dimanche 13 janvier, une dizaine de personnes se sont rendues au musée du Quai Branly, dans le 7e arrondissement, où se tenait une exposition d’art aborigène.

Le tract ci-dessous y a été distribué et une banderole déployée sur laquelle était écrit « L’Australie traque et enferme / Vive la révolte / à Nauru comme ailleurs », entravant pendant un moment l’accès au musée.

Par ailleurs, au 5e étage d’un des bâtiments du musée, l’entrée du restaurant « Les Ombres » (cf. tract) ainsi que l’ascenseur y menant ont été pourris par des jets de mixture pestilentielle (sur la belle moquette !) et tout un arsenal de boules puantes.

Les personnes présentes exprimaient ainsi leur solidarité avec une révolte qui a éclaté le 30 septembre dernier dans le camp d’enfermement de l’île de Nauru, suite à laquelle des personnes devaient passer en procès en Australie le 14 janvier.

[Tract] L’Australie, ses plages, ses cages…

L’Australie est bien connue pour ses plages à surfeurs, ses kangourous, le folklore aborigène. Ce que l’on oublie souvent c’est que les Aborigènes ont été massacréEs par les colons et subissent encore une oppression permanente, parquéEs dans des prisons à ciel ouvert : les « réserves ». Ce que l’on oublie aussi, c’est la traque et l’enfermement qu’y subissent aujourd’hui les migrantEs. La chasse aux indésirables, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, se perpétue sans relâche à travers les siècles.

En août 2012, le gouvernement australien a décidé de réouvrir un camp d’enfermement pour étrangers dans l’État de Nauru, petite île située à 2800 kilomètres des côtes australiennes, moyennant des contre-parties financières et du travail dans le camp pour les Nauruans.
Un PDG d’une entreprise locale s’en est d’ailleurs félicité : « ça va créer des emplois.[…] Quand le centre était encore ouvert, les Nauruans étaient employés comme agents de sécurité, mais aussi aux cuisines. Ce qui a permis à pas mal de Nauruans d’apprendre un métier. » En gros, apprendre à manier la matraque et à la fermer…
Le centre est également cogéré par l’Armée du Salut qui sous prétexte humanitaire collabore à l’enfermement, le cautionne, et se remplit ainsi les poches.

Depuis la réouverture, révoltes, grèves de la faim et manifestations se sont multipliées à l’intérieur du camp, pour exiger la liberté et pour protester contre les conditions de vie particulièrement dures et l’enfermement dont la durée est illimitée. Comment envisager la possibilité de s’évader d’une île, surtout quand presque tous les habitantEs pensent tirer profit de la situation ?

Le week-end du 12 au 13 octobre 2012, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le camp de Nauru ainsi que dans celui de Christmas Island contre la durée de traitement des dossiers de demandes d’asile et l’enfermement dans les îles du Pacifique.
Plusieurs actions de solidarité avaient eu lieu, dont une manifestation de 200 personnes sous les murs d’un autre camp australien quelques jours auparavant.

Le 30 septembre 2012, plusieurs détenus ont détruit des tentes, des équipements électriques et une partie de la cuisine à Nauru. Suite à cette révolte, 16 d’entre-eux ont été inculpés au mois de novembre, accusés d’avoir causé 24 000 $ de dégâts. Le 10 décembre 2012, ils sont passés devant le tribunal (sauf deux d’entre eux qui ont été expulsés entre-temps) pour une deuxième audience. Lors de la première, ils avaient refusé de sortir des bus lorsqu’ils avaient appris qu’ils seraient défendus par un avocat qu’ils n’avaient jamais rencontré. La prochaine audience aura lieu le 14 janvier 2013 et, cette fois, ils seront tenus de comparaître. D’ici là ils sont toujours enfermés.

Nous sommes solidaires de ces révoltes, qu’elles aient lieu ici où là-bas, car l’enfermement des étrangerEs ne peut être dissocié du monde qui le génère. Les frontières sont les garantes de la bonne marche de l’exploitation, de nombreuses entreprises s’enrichissent ; tandis que les Etats déversent leurs discours racistes et sécuritaires.

Il fait sens pour nous de rendre cela visible, ici au Quai Branly, dans ce cimetière colonial où chacunE vient admirer les restes des populations pillées et massacrées, et où le groupe d’entreprises Elior fait son beurre dans le resto Les Ombres comme dans les centres de rétention de Metz et de Perpignan où il fournit les repas. Parce qu’en France comme ailleurs, la traque, le tri, l’enfermement, l’expulsion des migrantEs et autres indésirables vont bon train (ou avion) et que plein d’entreprises en tirent profit.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre les frontières et les prisons qui vont avec !
Sabotons les rouages de l’enfermement et de l’expulsion !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

source : indymedia nantes

[Brochure] La croix-rouge collabore aux expulsions

[Brochure] La Croix-Rouge collabore aux expulsions

Autour de quelques vautours de la machine à expulser #1

Partout s’érigent des frontières qui font le tri entre celles et ceux qui seront chassés et les autres : lors des contrôles dans les transports, lors des rafles policières dans les rues, aux guichets d’agences d’intérim ou de banques qui les balancent aux flics. Partout se dressent des entreprises qui s’enrichissent sur ces expulsions : des compagnies aériennes transportent les sans-papiers retenus, des hôtels servent de prison, des associations aident les flics à gérer proprement les expulsions dans les centres de rétention, des entreprises fournissent la bouffe, des multinationales du BTP construisent et modernisent ces camps.

Cette brochure – la première d’une série autour de quelques vautours de la machine à expulser – se veut une petite contribution à la lutte contre les frontières et l’enfermement.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

À lire en ligne ici

À télécharger en pdf format brochure là

Un centre de rétention…

Tract mis en page

Un centre de rétention…

Un centre de rétention ce n’est pas qu’un bâtiment sinistre au fond d’une forêt ou près d’un aéroport, où l’on se trouverait enfermé parce qu’on n’a pas de chance. C’est l’un des rouages d’une machine ; du contrôle à l’enfermement ; de la queue interminable à la préfecture à la décision d’expulsion ; de l’arrestation à l’expulsion.

Un centre de rétention ce n’est pas juste quelques flics et des barbelés, mais un ensemble de personnes et d’entreprises qui participent à cette machine à expulser. C’est des patrons, des administrations, des banques, etc. qui balancent des sans papiers aux flics ; C’est des ingénieurs et des industriels qui mettent au point des outils de contrôle (passeports biométriques, machines qui détectent les faux papiers), des « super-flics » et des politiciens qui créent de multiples fichiers (fichier des demandeurs d’asile, fichier des empruntes, fichier des expulsés…) ; C’est des architectes et des constructeurs qui pensent et érigent les bâtiments et les clôtures imperméables, et se mettent plein de fric dans les poches ; C’est des associations qui servent de caution humanitaire, qui co-gèrent l’enfermement et les expulsions ; C’est des médecins et des infirmiè-re-s qui distribuent anxiolytiques et antidépresseurs à gogo pour annihiler toute volonté de révolte ; C’est des transporteurs qui expulsent à la chaîne et qui bien souvent ferment les yeux sur la violence des flics.

Un centre de rétention ce n’est pas quelque chose qui est là au hasard d’une loi injuste, mais c’est un des outils dont dispose le pouvoir pour gérer, contrôler et enfermer les personnes qu’il juge indésirables, dangereuses, réfractaires…

Un centre de rétention ça doit fonctionner comme il faut, comme dans toutes les prisons, sinon c’est la merde. Et pour ça, toute une série d’entreprises se font du fric en fournissant et gérant de nombreux services : préparation et distribution des repas (périmés de préférence), nettoyage des locaux et des vêtements des personnes enfermées, fourniture des draps-pleins-de-tâches et du nécessaire de toilette qui est distribué à l’arrivée dans le centre (rasoir qui donne des boutons, savon qui gratte après, brosse à dent sans poils…). Recrutées par appel d’offre, ces entreprises sont pour la plupart des filiales de multinationales connues de tou-te-s : Vinci, Cofely-Gdf-Suez, Véolia, Bouygues…

En voici quelques-unes :

GTM multiservice (groupe Vinci) : centre de rétention de Bobigny, Marseille, Sète, Nice (draps, nécessaire de toilette, nettoyage des vêtements)

Vinci facilities (groupe Vinci) : centre de rétention du Mesnil-Amelot

Onet Propreté-multiservices : centre de rétention de Nice (nettoyage), Nîmes (nettoyage), Toulouse (nettoyage), Hendaye (repas), Lyon (nettoyage), Metz (nettoyage, nettoyage des vêtements), Perpignan (nettoyage), Plaisir (nettoyage)

Avenance (Elior) : centre de rétention de Metz (repas), Perpignan (draps, repas, nettoyage des vêtements)

GEPSA (groupe Cofely-Gdf-Suez) : centre de rétention de Bordeaux, Hendaye (draps, nécessaire de toilette, nettoyage des vêtements), Lyon (draps, nécessaire de toilette, nettoyage des vêtements), Palaiseau, Vincennes, Plaisir (draps, nécessaire de toilette, nettoyage des vêtements), Rennes, Toulouse

Eurest & Scolarest (Compass Group) : Coquelles (plus localinge pour les draps), Lille, Lyon (repas), Nice (repas)

TFN (groupe Véolia) : centre de rétention de Hendaye (nettoyage)

Blanc et Bleu blanchisserie : centre de rétention des Abymes/Guadeloupe (draps) Maxinet : centre de rétention des Abymes/Guadeloupe (nettoyage)

Clean espace : centre de rétention de Matoury/Guyane (nettoyage)

Sodexo : centre de rétention de Matoury/Guyane (repas)

La culinaire de restauration : centre de rétention de Hendaye (repas)

Marchant : centre de rétention de Metz (nécessaire de toilette)

Fer express : centre de rétention de Perpignan (draps)

Hygy-pro : centre de rétention de Perpignan (nécessaire de toilette)

Ekilibre : centre de rétention de Plaisir (repas)

Société Ternett : centre de rétention de Rouen (nettoyage)

API : centre de rétention de Rouen (draps)

Servais : centre de rétention de Saint-Clotilde/La Réunion (repas)

Les religieuses de la miséricorde : centre de rétention de Paris-Cité

Ces entreprises sont partout autour de nous. Elles construisent le monde de demain, des grands projets nationaux et internationaux à l’aménagement policier et lisse du territoire, de la hauteur des murs des nouvelles prisons au générateur nucléaire dernière génération : dévastation d’un bocage à Notre-Dame-des-Landes pour y mettre un aéroport international, construction du nouveau palais de justice à Paris, participation à chasser les pauvres loin des centres-villes en bâtissant des immeubles standing de luxe ou des logements sociaux pour riches, etc. Elles participent à l’appauvrissement de nos conditions d’existence en exploitant toujours plus à coup de contrats précaires, de missions d’intérim et de travail au black.

Ceci n’est pas un appel à boycott, ni une simple dénonciation. Ce texte en appel d’autres, afin de comprendre, connaître et faire connaître les rouages de la machine à expulser et ceux qui y participent pour mieux les affronter. C’est une invitation à la lutte contre les centres de rétention et le monde qui les produits, de la distribution de tract au sabotage, de l’affiche à l’occupation, etc.

Parce qu’un centre de rétention c’est juste bon à être détruit, comme toutes les prisons, comme toute cette société pourrie.

 

Pour un monde sans États ni frontières, sans argent ni entraves !

p.s. voir aussi le tract « sabotons la machine à expulser » et la brochure « à chacun le sien… recension de vautour qui se font du fric avec la machine à expulser »

28 novembre 2012 trouvé ici