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Contre les frontières et leurs prisons

[Italie] Milan (presque) sans CIE – 11 novembre 2013

11 novembre 2013

On pourrait la définir « méthode isontine » : brûler le centre bout par bout, section par section – avec méthode, donc -, jusqu’à en arriver à son substantiel écroulement et à sa fermeture. Méthode experimentée avec continuité à Gradisca d’Isonzo dès février-mars 2011, et la voilà de nouveau avec force ces mois-ci, causant à deux reprises en deux ans et demi l’évacuation du centre. Dès lors cette methode avait fait école dans tous les centres d’Italie, et elle le fait encore maintenant. Aujourd’hui c’est au tour de Via Corelli, à Milan, où, suite aux incendies des derniers mois – dont le dernier date d’hier – le centre est sur le point d’être évacué : de ce qu’on en sait, sept retenus devraient être libérés, dix ont été incarcérés, tandis que les autres devraient être transférés dans d’autres centres (encore faut-il qu’il y ait de la place quelque part après la fermeture de Gradisca). Bref, après Gradisca, Modène, Bologne, Crotone, Brindisi… maintenant Milan aussi est (presque) sans CIE.

Puisqu’on y est nous vous signalons depuis Corso Brunelleschi la situation d’un retenu, Elmaati Elbayed, qui est en grève de la faim depuis jeudi dernier. Comme beaucoup d’autres, il a une femme et des enfants ici et malgré cela ils veulent l’expulser : jusque là, la direction du centre a répondu à sa protestation par l’isolement. Mais il reste déterminé à continuer.

Mise à jour à 23h : Une vingtaine de solidaires s’est retrouvée sous les murs du centre de Turin pour raconter aux retenus la révolte de Milan. Pour dire vrai, le nouvelle était déjà arrivée au centre de Turin, et le bruyant salut a été une occasion pour soutenir les luttes de retenus avec chants et boucan, accompagnés des classiques jets de fumigènes, pétards et balle de tennis avec messages de solidarités et maalox.

Mise à jour 12 novembre : Les premières nouvelles des retenus de la dernière révolte à Milan transférés dans d’autres centres : une quarantaine d’entre eux est arrivée à Trapani, et une quinzaine, presque tous des nigérians, à Turin. A Milan, il reste moins de trente places disponibles, mais vu que la direction du centre interdit l’usage des téléphones portables depuis trois ans, il est difficile de savoir dans les faits combien de personnes sont encore enfermées dedans. Certainement très peu, si bien que la Croix Rouge, aux dires du commissaire lombard Maurizio Gussoni, se plaint publiquement de l’énorme manque à gagner causé par les dernières révoltes.

depuis la presse : « Encore des flammes au CIE. Quatre secteurs inutilisables : 60 immigrés transférés, 9 arrétés. Cinquième incendie en deux mois. Dimanche des hôtes du centre ont brûlé des draps, des serviettes et des matelas. La révolte de Via Corelli ne s’arrête pas. En à peine plus de 60 jours, nous en sommes à cinq incendies dans le centre d’identification et d’expulsion à deux pas de l’aéroport de Linate. Hier après-midi s’est jouée la scène habituelle : quelques hôtes de la structure (presque au complet) ont mis le feu à des draps, des serviettes et des matelas (bien qu’ignifugés) du secteur D ; par chance, les pompiers ont réussi à contenir le feu en quelques minutes, mettant à l’abri, avec l’aide des agents de police, les retenus qui se trouvaient dans cette section du centre. La fumée dégagée par les flammes a saturé également les secteurs C et E, les rendant « insalubres » […] Pour le moment quatre des cinq zones ( de 28 places chacune ) sont inutilisables.[…]

Il est certain que la situation reste compliqué aussi pour les gestionnaires du centre : l’absence d’hôtes fait perdre de l’argent : avec 60 euros par jour et par persone, ils gagent 50 000 euros de moins par mois pour chaque section fermée. « 

Mise à jour du 16 novembre

Les neufs arrétés pour l’incendie du centre ont tous été « libérés ». En réalité, ils sont tous sont de nouveau internés dans un CIE. Un à Turin les autres à trapani, désormais plein à ras bord. Il semble en fait qu’il y ait beaucoup plus que de retenus que les 200 places prévues.

Dans le même temps les causes de la nuit de feu à Milan s’eclairssissent. Il semble que certains « hotes » n’apreciaient plus « l’acceuil » et ont décidé de quitter « l’auberge ».   A la tentative d’évsion la police à réagi de manière extremement violente, causant plusieurs blessés. A tel point que les retenus ont demandé avec force que les blessés les plus graves soient ammenés à l’hôpital, mais la police a refusé et continué à matraquer ceux qui protestaient. La rage à explosé et section après section, chambre après chambre le CIE à été quasi completement donné aux flammes. D’un certain point de vue nous pouvons donner raison à la presse officielle : l’incendie n’a pas provoqué de blessés. Par amour de la précision, il s’est passé l’inverse.

 

source : macerie

 

 

Category: Brèves des frontières

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