Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Perturbation de la croix-rouge

Le 13 janvier 2014. Alors que les « croix-rougiens » de Mappano [Banlieue de Turin, ndt] se préparent à haranguer une vingtaine d’aspirants bénévoles, un fait inattendu se produit. Un groupe de solidaires avec les luttes de retenus dans les CIE entre dans la salle : En voilà un qui déroule une banderole, un autre commence à distribuer des tracts, d’autres racontent à tous les présents l’autre visage de la Croix-Rouge, celui qui depuis des années collabore à la gestion des prisons pour sans-papiers. Les  Croix-rougiens deviennent nerveux rapidement et ne savent pas quoi faire : l’un voudrait ne pas répondre et sortir les manifestants, un autre propose de les bloquer jusqu’à l’arrivée des flics. Après une dizaine de minutes les contestataires s’en vont en toute tranquilité.

traduit de macerie

[Italie] Turin ne ferme pas. Turin brûle. – 16 janvier 2014

Entre minuit et une heure du matin cette nuit du jeudi 16 janvier, les retenus des sections jaune et violette ont mis le feu à leurs sections, utilisant des matelas, des couvertures et d’autres matériaux. Après s’être assurés que l’incendie avait pris et qu’il suffirait à détruire l’ensemble des sections, les retenus sont sortis dans la cour et y sont restés pour observer les inutiles efforts de la police et des pompiers qui tentaient en vain de limiter les dégâts… Une fois terminé ce qui est toujours un beau spectacle, les retenus ont été installés dans la cantine.

Vers trois heures du matin, la police a fait irruption dans les sections rouge, verte et dans la cantine pour prélever une trentaine d’hommes et de femmes de nationalité nigériane pour les expulser. Ceux qui ont tenté de s’y opposer, même verbalement, ont été traînés brutalement.

Ecoutez le récit d’une des retenus au téléphone avec Radio Blackout (en italien).

Mise à jour 18 heures. Tout aujourd’hui les retenus des deux sections rendues inutilisables par les incendies sont restés parqués dans les salles à manger et on ne sait pas où ils dormiront cette nuit. Il ne sera pas facile pour le personnel de la logistique du bureau de l’immigration de leur trouver une autre cage en Italie, vu que des cages fonctionnelles en Italie, il en reste bien peu. De son côté le retenu qui avant-hier a été frappé après une crise d’épilepsie a encore la bouche cousue.

Mise à jour 20 heures. Une bonne nouvelle : le retenu avec la bouche cousue – qui était dans la section rouge, pas touchée par la révolte – a été libéré. Les sections jaune et violette sont en revanche fermées et les retenus ont été transférés dans la bleue et la rouge qui sont évidemment surpeuplées. Dans la section rouge, par exemple, chaque chambre est pensée pour six personnes mais c’est maintenant à neuf qu’ils doivent dormir… dans sept lits.

Traduit de macerie.

[Italie] Trapani-Milo ferme aussi? – 16 janvier 2014

« Il faut savoir que durant les travaux, programmés pour février, la structure va fermer pour des raisons de sécurité« . C’est avec ces mots que Leopoldo Falco, préfet de Trapani, a annoncé la fermeture prochaine du CIE de Trapani Milo. C’est un site d’information local qui diffuse la nouvelle, reprenant les mots du préfet avec quelques jours de retard. Ces déclarations datent en fait de la fin de la semaine dernière, et ont été lâchées en marge d’un séminaire sur l’immigration organisé par le comité régional sicilien de la Croix Rouge. Son  excellence le préfet a fait l’honneur de sa présence à une flopée de « croixrougiens », prêtres, syndicats, docteurs et juristes, tous assis autour d’une table pour discuter aimablement de la gestion du problème des sans-papiers.

Revenons-en à la fermeture pour restructuration, il n’y a pour l’instant aucune date officielle pour le commencement des travaux. Mais il est clair qu’ils dureront quelques mois, vu que l’on parle de travaux imposants pour lesquels ont déjà été dépensés 600 000 euros. Pour l’instant il n’y a pas de précisions, on parle généralement de rehausser les murs et les clôtures et de déplacer les disjoncteurs électriques actuellement à portée de main des retenus qui les ont souvent sabotés pour créer un peu de chaos et faciliter les évasions. Ces travaux serviront donc à améliorer la sécurité dans le centre, à éviter de nouvelles révoltes et évasions, pour faire en sorte que le centre de Trapani Milo « ne soit plus le théâtre de guerrillas quotidiennes avec affrontements au corps à corps » comme le dit le préfet lui-même.

Paroles assurément claires, qui devraient faire douter ceux, nombreux, qui ont vu d’un bon œil la décision d’un juge de Bari d’imposer à la préfecture locale « des travaux de restauration urgents pour garantir les conditions minimales des droits de l’homme » dans le centre de Bari Palese. Comme vous le savez, tout ceci avait commencé par des avocats qui demandaient à un magistrat de fermer le centre pour préjudice aux droits de l’homme. Aujourd’hui le magistrat, en vertu de sa propre idée des droits de l’homme, leur a donné raison donnant l’ordre péremptoire de… agrandir les toilettes, rajouter des salles communes et mettre des rideaux aux fenêtres. Et comme les préfets ont une idée bien à eux des droits de l’homme, nous sommes sûrs qu’ils ne manqueront pas de proposer des murs plus hauts, des barreaux plus solides, des caméras, des canons à eau et des cellules d’isolement lorsqu’il s’agira pour eux de s’impliquer dans la restructuration du centre.

Enfin, pour revenir au centre de Trapani, le renoncement du consortium de coopératives Glicine à gérer le centre est à signaler. Il avaient gagné l’appel d’offre au rabais du mois dernier, et il y renonce aujourd’hui mystérieusement. Jusqu’à la prochaine fermeture pour travaux de restructuration et dans l’attente d’un énième gestionnaire, ce sera l’infâme Coopérative Oasi qui en aura la charge.

 traduit de macerie

[Turin] Rassemblement au CIE – 18 janvier 2014

Avant que tout ne recommence comme avant

Télécharger le pdf de l’affiche

Après les images de Lampedusa – où les « hôtes » du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les « hôtes » du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les « hôtes » ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui : La croix-rouge, La Ligue des Coopérative, Connecting People et les Miséricordes.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux que des douze CIE italiens il ne reste sur pied que six structures, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, il faut donner – dedans et dehors – le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 18 janvier – 16 heures. Rassemblement au CIE – Corso Brunelleschi à l’angle via Monginevro

 

traduit de macerie

[Italie] Vautours et poulets à Minéo – 20 décembre 2013

 Vautours et poulets à Minéo

Le centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CARA) de Minéo en Sicile est un énorme village de gestion migratoire perdu au milieu de 70000 hectares d’orangers et de citronniers, à 40 km du centre-ville de Catane. Ouvert en mars 2011 lors de l’état d’urgence déclaré par le gouvernement Berlusconi suite aux soulèvements en Afrique du Nord et à l’arrivée massive de migrant-e-s en Italie qui en a résulté, il enferme aujourd’hui 4000 demandeurs d’asile, soit le double de sa capacité, et représente ainsi l’un des plus gros centres d’Europe. Le gouvernement a réquisitionné les 403 appartements de cet ancien lotissement pour familles de militaires américains contre la modique somme de 6 millions d’euros par an versée à la famille Pizzarotti, propriétaire du lieu.

Les Pizzarotti ne sont pas les seuls à s’en mettre plein les fouilles dans l’histoire, vu que le fonctionnement du centre rapporte 50 millions d’euros par an au consortium Calatino Terre di accoglienza (Calatane terre d’asile) qui le gère. Un des membres du consortium n’est autre que l’entreprise Sisifo du groupe Legacoop, qui gérait également le centre de Lampedusa avant le scandale des douches anti-gale. Un vautour bien gras, vu qu’il a également remporté les appels d’offre des centres de Sant’Angelo di Brolo (dans la commune de Messine), d’Elmas (près de Cagliari en Sardaigne) et de Foggia (dans les Pouilles). Les autres heureux bénéficiaires de la galère des demandeurs d’asile de Minéo sont la coopérative Senis Hospes, Cascina Global Service (liée au mouvement catholique Communion et Libération) qui s’occupe de la fourniture des repas, la Croix rouge et le consortium Casa Solidale (proche de l’ancien parti de Berlusconi Peuple de la liberté).

Le 19 décembre les demandeurs d’asile de Minéo sont sortis dans la rue pour la deuxième fois en l’espace d’un mois afin de protester contre la durée des procédures de traitement des demandes d’asile. En effet, même si d’après la loi les demandeurs doivent rester maximum 35 jours dans le centre, la plupart y sont bloqués pendant un voire deux ans sans jamais passer devant la commission sensée examiner leur situation. Commission qui marche au ralenti, avec des entretiens qui durent des heures du fait des nombreuses suspensions de séance pour que monsieur l’expert aille pisser ou boire son café, et des traducteurs qui galèrent en français et en anglais, langues majoritairement parlées par les migrant-e-s. Les entretiens se soldent de plus la plupart du temps par des refus, vu que le seul point abordé est le départ du pays de naissance, alors que presque tout le monde est arrivé à Minéo après avoir dû quitter de force la Libye. Il faut dire que les rapaces de Calatino Terre di accoglienza ont intérêt à ce que les migrant-e-s restent un maximum de temps dans le centre pour maintenir la surpopulation vu qu’ils sont rémunérés au nombre de personnes enfermées. Et d’autant plus que l’ « argent de poche » reçu par les migrant-e-s de la part de l’État se présente sous la forme d’une recharge de 3€50 par jour sur leur carte d’identité interne, utilisable seulement pour acheter les marlboros et cartes téléphoniques du bazar du CARA. La carte d’identité interne est nécessaire aux personnes enfermées pour chaque déplacement, le centre fonctionnant selon un régime semi-fermé où les gens doivent être rentrés la nuit sous peine d’être exclus mais peuvent sortir le jour, si ils ont la chance de choper le seul bus de la journée pour aller à Minéo, la ville la plus proche.

Le 19 décembre ce n’est pas pour chercher un travail inexistant que 200 demandeurs d’asile sont sortis du CARA, mais pour bloquer deux gros axes routiers environnants. En plus de dénoncer leur propre situation, ils réagissaient aux nouvelles reçues du centre de Lampedusa, et à la mort de l’un d’entre eux qui s’était suicidé deux semaines plus tôt. Ils étaient accompagnés d’une centaine de migrant-e-s de Catane externes au centre. En milieu de matinée des affrontements ont éclaté et des pierres ont été lancées contre les anti-émeutes et les journalistes. Les flics ont répondu à coup de gaz lacrymogènes. Les manifestant-e-s ne sont pas rentré-e-s au CARA le soir et ont tenu les barrages routiers jusqu’au lendemain après-midi avant de retourner au centre pour le bloquer à son tour.

Les gestionnaires du CARA se sont lamentés de ces « débordements » dans un communiqué, en précisant que la manifestation était sensée être pacifique, et que pendant que les méchant-e-s caillassaient la police les autres demandeurs d’asile du centre préparaient la crèche de noël de la ville pour bien s’intégrer à la population locale. Mais ceux et celles qui sont descendu-e-s dans la rue ne se leurrent pas sur leurs perspectives d’intégration : servir de pompe à fric, pour le reste ils demeureront des indésirables aux yeux du gouvernement italien.

Feux du nouvel an 2014

Feux d’artifice et rassemblements solidaires devant les taules du monde entier

Région parisienne :

Saluts solidaires devant les taules, 31 décembre 2013 : Des pétards, feux d’artifice et des cris (liberté, bonne année, feu aux prisons, courage, etc) ont été lancés simultanément devant les prisons de Bois d’Arcy, Fresnes, devant le centre de rétention de Vincennes, la prison pour femmes de Versailles et celle de la Santé à Paris. À Bois d’Arcy, Fresnes et la Santé, des échanges ont eu lieu entre l’intérieur et l’extérieur.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers.

Amiens :

Feu d’artifice devant la taule d’Amiens : Hier mardi 31 au soir, des feux d’artifice ont été tirés à la Maison d’Arrêt d’Amiens. Cette action anti-carcérale vise à exprimer notre solidarité envers tous les prisonniers.

Feu aux prisons ! Liberté pour tou.te.s !

Besançon :

Feux du nouvel an à la maison d’arrêt de La Butte : dans la soirée du 31 décembre 2013, des feux d’artifice ont été tirés en solidarité avec les prisonniers devant la maison d’arrêt de la butte. Alors que les gens s’échangeaient des voeux hypocrites et tout un tas de conneries pour cette nouvelle année, quelques feux d’artifice ont été allumés devant la maison d’arrêt de Besançon. Des slogans contre l’enfermement ont été scandés (« les prisons en feu les matons au milieu; solidarité avec les prisonniers; pierre par pierre, mur par mur nous détruirons toutes les prisons »). À l’intérieur on pouvait entendre le dawa des prisonniers qui tapaient sur les portes et qui criaient leur rage depuis leurs cellules. Un autre groupe de solidaires étaient également présent devant la taule et tiraient des feux d’artifice.

Détruisons les murs et les frontières qui nous séparent ! Feu à tous les lieux d’enfermement ! Liberté pour tou.te.s !

Angers :

Ce 31 décembre plusieurs personnes se sont retrouvées face aux murs de la maison d’arrêt d’Angers. Des fusées et fumigènes ont été craqué près des ailes ouest et est de la taule. Des cris ont été échangés entre les prisonniers, des voisins et plusieurs groupes venus devant la prison. crève la taule !

Marseille :

Une dizaine de personnes se sont rendues vers 21h devant le CRA du Canet pour crier leur solidarité avec les retenus enfermés à l’intérieur et lancer quelques feux d’artifices. À minuit, devant la maison d’arrêt des Baumettes, c’est une petite trentaine de personnes qui durant une vingtaine de minutes a tiré des feux d’artifices devant la taule, et crié sa haine des murs, d’abord devant la maison d’arrêt des hommes, puis devant l’entrée de celle des femmes. Quelques fumigènes ont été balancé par dessus les murs, devant les encouragements et les cris de joies de nombreux prisonniers. Du côté de la M.A femme, pas d’échanges cependant.

Nantes :

Feux d’artifices devant la maison d’arrêt de Nantes-Carquefou, devant le centre de détention et devant l’EPM de Orvault.

Calais :

Rassemblement devant le centre de rétention.

Athènes (Grèce) :

Manif de solidarité du réveillon devant les prisons de Koridallos, où plusieurs anarchistes sont incarcéré.es : Lors de la manif de cette année, la solidarité s’est fortement exprimée à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des prisons de Korydallos. Près d’un millier de personnes solidaires étaient présentes au rassemblement avant minuit et ont commencé à scander des slogans haut et fort. Plusieurs compagnon.nes ont allumé des feux d’artifice, alors que les prisonniers faisaient du bruit et lançaient des objets enflammés des fenêtres des cellules. Peu de temps après que la foule se soit déplacée du parc en face de la prison des hommes à un parking en face de la prison des femmes, les flics anti-émeute ont utilisé des gaz lacrymogènes pour réprimer la grande manifestation et ont chassé les manifestant.es dans les rues avoisinantes. 4 arrestations. photos & vidéo ici.

Feu aux prisons !

Volos (Grèce) :

Manifestation devant la prison pour mineurs. Les manifestants ont scandé des slogans au milieu des feux d’artifice; «La passion pour la liberté est plus forte que toutes les prisons», «Feu et explosion à ce bordel », et plus encore.
La solidarité est notre arme! vidéo ici.

Larissa (Grèce) :

Réveillon devant la prison, où le compagnon en grève de la faim Spyros Stratoulis est incarcéré. Voir une vidéo ici.

Omaha et Lincoln (Nebraska, USA) :

Des banderoles avec des slogans anti-prison ont été accrochées dans ces deux villes. À Omaha, une manifestation s’est rendue devant la prison et il y a eu du boucan des deux côtés du mur.

Helsinki (Finlande) :

Manif solidaire à la prison pour migrants de Metsäla à Helsinki

Lors de la nuit de la St-Sylvestre, un groupe de 40 personnes a rendu visite au centre de rétention Metsälä à Helsinki. Nous voulions dire aux migrants, emprisonnés en raison de leur origine, que nous ne les avons pas oubliés en pleine célébration du Nouvel An. Nous avons envoyé des salutations de derrière la clôture avec des cris d’encouragement, des tambours, des feux d’artifice et une banderole: Pas de frontières – solidarité avec les prisonniers. Les prisonniers ont pu se précipiter dans la cage qui ressemblait vaguement à un balcon pour entendre notre message, mais après un certain temps les gardiens de l’unité de rétention les ont contraints de retourner à l’intérieur. Après cela, nous avons continué à faire du bruit sous leurs fenêtres.

Les flics ont participé à la manifestation à une gare ferroviaire et ont suivi notre route en parcourant les ruelles latérales à la prison. Sur place les policiers nous attendaient en tenue anti-émeute, torturant leurs chiens en les retenant de force à proximité de l’escouade, du bruit et des fusées, mais ils n’ont pas réussi à bloquer l’accès au grillage entourant la prison. Dès le début les flics se sont comportés de manière agressive, nous menaçant avec violence, avec les chiens et gaz lacrymo et poussant les gens à terre. Lorsque le moment est venu de se retirer de la grille, les flics ont attaqué la foule et ont réussi à prendre deux manifestants avec eux, tandis que deux autres ont réussi à s’échapper. Les manifestants arrêtés ont été libérés le lendemain.

L’unité de rétention est un établissement fermé pour 40 migrants, des personnes retenues par la police ou par le contrôle des frontières en vertu de la loi finlandaise sur les étrangers – pas à cause de n’importe quel délit. L’emprisonnement dure généralement pendant des semaines, au pire jusqu’à six mois ou plus. La prison des migrants de Metsälä est actuellement la seule en Finlande, et est constamment remplie de «clients» allant des enfants aux adultes. En règle générale, les immigrés emprisonnés à Metsälä attendent de se faire expulser par les flics en coopération avec les autorités de l’immigration et, par exemple, les compagnies aériennes.

En montrant notre solidarité nous critiquons aussi les États-nations et leurs politiques frontalières qui génèrent le racisme et les inégalités économiques. En détruisant la liberté de circulation les frontières permettent l’exploitation du travail pas cher et poussent les gens à s’affronter les uns aux autres. Les frontières sont une entreprise qui tue des gens comme «l’incident» Lampedusa le 3 Octobre nous l’a montré, quand 363 immigrés se sont noyés sur la côte italienne, aux frontières de l’Union européenne. Cette entreprise mortelle ne s’arrête pas aux frontières nationales: c’est une politique transversale de contrôle, visant à surveiller, identifier et gouverner tout le monde au nom des menaces sur la sécurité.

Solidarité avec les migrants emprisonnés ! Nous attaquerons les raisons de nos souffrances. Il n’y aura plus de frontières demain!

Traduit de l’anglais par le chat noir émeutier

Brême (Allemagne) :

Près de 80 personnes se sont rassemblées devant la prison de Oslebshausen à Brême. Les slogans scandés à l’extérieur ont répondu aux cris et barouf des prisonniers. Accompagnés de musique, les manifestant-e-s ont lancé des feux d’artifice; Un texte « pour une société sans prisons et pour la liberté de tou.te.s » a été lu au mégaphone. De la peinture a également été balancée sur les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Münich (Allemagne) :

Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, une vingtaine de personnes s’est rassemblée devant les murs de la méga-prison de Giesing (qui enferme plus de 1500 personnes). E, plus des slogans lacés pour la liberté de tous les prisonniers, des tags ont été inscrits (comme « les prisons en feu ») et des dizaines de sacs de peinture ont été balancés sur la tour de contrôle et les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Hambourg (Allemagne) :

En début de soirée du réveillon, près de 40 personnes se sont rassemblées devant la section femmes de la prison Holstenglacis en montrant leur solidarité avec les prisonnières par des feux d’artifice, slogans, des messages de solidarité lus au mégaphone. Les détenues ont répondu par des cris et en allumant des bouts de papiers à leurs fenêtres de cellule.

Plus tard dans la soirée, 40 personnes ont manifesté devant la prison et aux premiers tirs de fusées, les keufs ont déboulé des deux côtés de la prison, gâchant la soirée de solidarité.Mais un autre groupe solidaire d’une cinquantaine  de personnes s’est également rassemblé en faisant du bordel devant la taule.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Berlin (Allemagne) :

500 personnes se sont rassemblés devant la prison de Moabit à Berlin et lancent des feux d’artifice. Ensuite, dans les quartiers de Berlin, plusieurs accrochages avec les flics ont lieu.

Stuttgart (Allemagne) :

Rassemblement de 300 personnes devant la taule de Stammheim. Ensuite, manif sauvage contre les prisons et pour la solidarité révolutionnaire dans les rues de Stuttgart.

Hanovre (Allemagne) :

Le 31 décembre vers 23h, environ dix personnes se sont rassemblées devant la prison de Hannovre à Schulenburger Landstrasse pour saluer solidairement les prisonniers avec des feux d’artifice grandioses, sauvages et inattendus. Ainsi on a pu percer l’isolement de ce grand complexe de bâtiments entouré de barbelés et de murs d’un mètre de haut avec des fusées et des cris mutuels entre les détenus et les solidaires au moins pour un moment. La prison de la route de l’école est au centre de la Basse-Saxe et la plus grande. En ce qui concerne les feux d’artifice du 31.12.2013 à cette prison, ce sont les premier de ces dernières années. Faisons en sorte que ce ne soit pas les derniers ! Liberté pour tou.te.s !

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Fribourg (Allemagne) :

En début de soirée du 31 décembre, 50 personnes se sont réunis en face de la prison de Fribourg pour exprimer leur solidarité avec tous les prisonniers, dont le compagnon Thomas Meyer-Falk. Le rassemblement a commencé devant le centre de détention préventive, où un texte en solidarité avec Thomas a été lu. La manif s’est ensuite déplacée jusqu’à la porte principale de la prison avec des tirs de feux d’artifice et des slogans criés tels « Liberté pour tous les prisonniers », tout en étant escorté de loin par quelques flics. Un rassemblement a eu lieu devant l’entrée de la prison, durant laquelle un discours contre la prison a été lu au haut-parleur par le groupe anarchiste de Fribourg. Des messages de solidarité avec les prisonniers ont également été lus en différentes langues. Les matons ont provoqué la manif, en filmant et en photographiant le cortège. Les prisonniers ont réagi buyamment par des cris et des sifflets. En fin de soirée, le bâtiment des matons a été visé par des engins pyrotechniques, ce qui a de nouveau été accueilli par des cris de rage de l’intérieur.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Turin (Italie) :

Nouvel an au CIE : À sept heure du soir, une quarantaine de solidaires se sont retrouvés sous les murs du CIE de Turin pour saluer les retenus avec slogan, battiture et feux d’artifice. Les retenu-e-s ont répondu en criant et des colonnes de fumée se sont élevées des aires blanche et jaune : dans la cour des matelas et des couvertures brûlent. Un retenu a tenté de s’évader en faisant un trou dans le grillage, mais il a été arrêté par la police avant d’avoir pu escalader le mur d’enceinte.

Un peu avant minuit, une cinquantaine de solidaires se sont rassemblés devant la prison de la Vallette et se sont rapprochés au plus près du bloc D malgré la présence des flics. Chansons, slogans, fumigènes et feux d’artifices ont été lancés.

Utrecht et Schipol (Pays-Bas) :

Rassemblement devant le camp de rétention de Zeist à Utrecht et 100 personnes devant le centre de rétention de Schipol aux cris de liberté pour tous les prisonniers personne n’est illégal.

 Bassel (Suisse) :

Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le centre de rétention avec feux d’artifice et slogans.

D’autres initiatives étaient prévues, mais nous n’avons pas vu de nouvelles sur internet :

Espagne : Mallorca : marche vers la prison ; Barcelone : rassemblement devant le CIE zone franca puis marche avec torches et fumigènes à la prison ; Navalcarnero : rassemblement devant les portes du centre pénitenciaires ; Madrid : rassemblement devant le CIE d’Aluche.

Italie : Rome : rassemblement sous la prison de Rebibbia ; Cosenza : nouvel an sous la prison ; Modène : rassemblement devant la prison ; Padoue : rassemblement sous la prison de Due Palazzi.

Angleterre : Brixton-London : manifestation bruyante.

Utrecht

Schipol

Athènes

Brême

[Italie] Modène ferme (mais pas Milan) – 29 décembre 2013

La préfecture vient de l’annoncer, le CIE de Modène ne rouvrira pas ses portes. Ouvert en 2002, il a été fermé pour restructuration après les révoltes destructrices de cet été.

À Milan le centre aussi ferme ses portes, mais temporairement, pour restructuration. Inauguré le 8 septembre dernier par des incendies alors qu’il venait d’être restructuré, il ne restait plus que 28 places sur 132 en novembre suite aux révoltes (ici et ). On ne sait pas quand il rouvrira mais ce qui est sûr c’est que la croix-rouge n’en aura plus la gestion. Un comité d’évaluation est en train d’étudier les meilleurs offres parmi les différentes coopératives et associations qui se proposent pour reprendre la gestion (celle qui offre le plus bas prix par retenu).

Reformulé depuis la presse italienne republiée sur macerie

[Italie] Seaux de peinture à Turin, Rassemblement à Rome, révolte à Bari – 25 décembre

Pour l’instant, la protestation au centre de Corso Brunelleschi s’est affaiblie. Entre hier soir et ce matin, les retenus ont recommencé à manger, tandis que nous n’avons pas de nouvelles précises de la nigériane accusée d’avoir mordu un agent puis transférée à l’isolement. Dans une des sections masculines, en revanche, un retenu a mangé des piles pour protester :  il a été conduit aux urgences, ou on lui a administré des comprimés, puis ramené au centre. Dans le même temps, quelqu’un a pensé à rendre visite au siège régional de la croix rouge, via Bologna : tag et seaux de peintures en solidarité avec les retenues tapées par les agents avant-hier – cela pour dire, évidemment que les responsables de l’obscénité des CIE peuvent se trouver toujours et facilement.

À Rome, en revanche, après les bouches cousues et les transferts forcés, pour demain on annonce un rassemblement devant les murs du cie de Ponte Galeria à 17h.

Quant aux protestations et aux révoltes, pendant ce temps le relais est passé à Bari-Palese, ou une belle tentative d’évasion de masse s’est transformée en révolte, durant la quelle un groupe de retenus a d’abord inondée une section puis enflammé matelas et meubles. De ce qu’en dit la préfecture la situation est maintenant tranquille, aussi parce que les forces de l’ordre sont rassemblées en masse à l’extérieur du centre. Il n’y a pas eu d’arrestation même si, de ce que disent les flics, les actions de certains révoltés sont « à l’étude » par les enquêteurs.

source macerie

[Turin] Retenues tabassées à Brunelleschi – 23 décembre 2013

Retenues tabassées à Brunelleschi

Avec pour prétexte l’agression d’une opératrice de la Croix-Rouge et d’un inspecteur de police, les agents de garde du CIE de Turin sont entrés ce matin dans la section pour femmes – appelée section verte – pour frapper les retenues. Pour protester contre la violence de la police, les retenus des sections pour hommes ont refusé le déjeuner et entamé une grève de la faim.

Mise à jour 22h : Quelques nouvelles plus précises, sur les événements de ce matin. Le présumée responsable de la morsure de l’agent est une jeune nigériane, et le tabassage a pris pour cible prioritaire les retenues de cette même nationalité, pendant que les autres prisonnières étaient laissées dans un coin. Malgré cela, la réaction a été compacte et immédiate dans tout le centre : les détenus ont commencé à brûler différents objets en protestation, et tous ensemble ont décidé la grève de la faim, qui a duré toute la journée.

Aux alentours de 19h, la police a de nouveau fait irruption, matraques à la main, dans la section féminine pour prélever la jeune femme et la placer à l’isolement. Quelques minutes plus tard, un groupe de solidaires s’est matérialisé sous les murs du centre, avec fumigènes et pétards, pour apporter leur soutien aux retenus en grève de la faim. Une dizaine de minutes de cris et pétards auxquels les retenus ont répondu bruyamment, recommençant de nouveau à allumer de petits incendies – immédiatement éteint par la police avec les canons à eau. Pour le moment, dedans, tout est tranquille, mais les retenus ont annoncé pour demain leur intention de continuer la grève.

Écoutez en italien une intervention sur Radio Blackout.

Traduit depuis Macerie

[Lampedusa] Scandale ? – 16 septembre 2013

Un nouveau scandale amène sur le devant de la scène médiatique et politique l’île de Lampedusa. Cette fois-ci ce n’est pas la mort de 300 personnes qui scandalise les politiciens et agite les journalistes, mais la diffusion d’une vidéo, lundi 16, montrant des détenus du « centre de secours et de premier accueil »  nu se faisant asperger d’un produit contre la gale. Commissaire européen, Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, ministres et députés, maire de la ville, tous s’accordent sur l’inhumanité de la méthode et embrayent sur les problèmes de la surpopulation du centre, de la gestion par des coopératives et sur les réformes et aménagements qu’il serait bien de mettre en place.

Tout le monde s’exprime et condamne donc car l’image est là, qu’elle circule et qu’elle scandalise. Il s’agit donc de rattraper la bourde : la grand public, les citoyens, mis au courant de sales pratiques qui font pourtant le quotidien de ces centres et plus généralement des lieux d’enfermement. Car quand deux prisonniers meurent à quelques jours d’intervalle au centre fermé de Bruges et au CIE de Barcelone le silence complice le plus total est de rigueur.

Rappelons que la situation des centres de rétention en Italie est on ne peut plus catastrophique pour le pouvoir, la plupart étant hors service -en totalité ou quasi- suite aux révoltes incendiaires et destructrices de ces derniers mois. Pour répondre à ça les bureaucrates en charge de la question sont en train d’envisager la possibilité de faire travailler les retenus au bénéfice des coopératives qui gèrent les centres.

En 2011, les tunisiens enfermés au centre pour demandeurs d’asile de Lampedusa ont eux aussi apporté leur solution à la surpopulation, aux expulsions et à l’enfermement : le 20 septembre, après plusieurs semaines de révoltes et d’évasions, le centre a été rendu inutilisable par le feu.