Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Grèce] Révoltes dans les prisons pour sans-papiers: émeute au centre de rétention de Corinthe – 10 avril 2013

Ce mercredi 10 avril 2013, une émeute a éclaté au centre de rétention pour sans-papiers de Corinthe. 

Des groupes de défense des droits de l’homme affirment que les émeutes ont éclaté après que la police ait tabassé un détenu qui venait de refuser de manger pour protester contre l’allongement de sa durée de détention.

Selon des sources policières, les forces anti-émeute sont intervenues en tirant des gaz lacrymogènes après avoir accusé les détenus d’avoir mis le feu aux infrastructures du centre et d’avoir reçu des tuiles depuis le toit.

Au total, 47 migrants ont été arrêtés et transférés dans un commissariat proche du centre de rétention. Ils sont en attente de poursuites pénales.

Mardi soir (09/04/2013), le même centre de rétention de Corinthe a connu des tensions: deux migrants algériens ont grimpé sur les toits en menaçant de sauter. L’administration du centre les en a dissuadé.

En début de semaine, plus de 2000 migrants des centres de rétention de tout le pays ont commencé une grève de la faim. Les associations des droits de l’homme dénoncent la situation dans les centres de détention en Grèce. Elles ont affirmé que les postes de police ont été transformés en centres de détention de fortune et ont accusé les autorités de couvrir des cas de mauvais traitements et de tortures.

Plus de 5.000 personnes sont estimées être détenues à travers le pays dans le cadre de l’opération Xenios Zeus qui a commencé en août dernier.

Traduis de l’anglais de la presse (AP), 10/04/2013 par lechatnoiremeutier

[Manus] Des détenus en grève de la faim pour protester contre leur mise en accusation – 28 mars 2013

Huit demandeurs/euses d’asile du centre de détention de Manus, dirigé par l’Australie, ont mené une grève de la faim la semaine passée. Illes font partie des 18 détenu-e-s inculpé-e-s par la police de Papouasie Nouvelle Guinée pour bagarre et coups et blessures, suite à une série d’incidents survenue dans le camp. Illes protestaient contre les accusations qui leur sont faites. L’un d’entre eux/elles serait toujours en grève de la faim.

L’affaire devrait passer devant le tribunal au début du mois d’avril. Une autre vague d’inculpations a eu lieu le 22 mars : plusieurs personnes ont été interpellées pour coups et blessures et atteinte à la pudeur, et seront jugées en même temps.

Des demandeurs d’asile détenus sur l’île de Nauru ont également récemment organisé une grève de la faim, lors de laquelle certains d’entre eux se sont cousus les lèvres, afin de protester contre la politique australienne d’externalisation de l’enfermement des migrants.

Traduction libre d’après la presse

[Turin] Sur les toits – 2 avril 2013

La grève de la faim de tou-te-s les retenu-e-s du CIE de Turin continue, et  les prisonnier-e-s racontent que deux d’entre elleux sont aussi en grève de la soif depuis plusieurs jours. Lundi soir, une vingtaine de solidaires s’est donnée rendez-vous Corso Brunelleschi pour  les soutenir dans leur lutte par un salut accompagné de slogans, de bruits et de pétards. Comme d’habitude  la réponse de l’intérieur ne s’est pas faite attendre. En outre, et ceci est nouveau, on entendait clairement les cris des femmes prisonnières. Mardi matin les retenus de la section jaune du CIE de Turin sont montés sur les toits des chambres et demandent dès lors que soient libéré-e-s au moins celles et ceux qui ont déjà passé 6 mois derrière les barreaux.

Nous profitons de l’occasion pour publier une vidéo tournée en février par des retenus de Turin, et gardée jusque là cachée pour protéger les auteurs. Dans ces images on voit clairement les plats consommés à même le sol suite à la suppression des tables, et l’état des latrines. Regarde la vidéo en la téléchargeant au format mp4.

Librement traduit de macerie

[Turin] Grève de Pâques – 31 mars 2013

Tandis que la moitié de l’Italie est attablée autour du repas de pâques plus ou moins garni, au Cie de Turin tou.te.s les retenu.e.s se sont mis.e.s d’accord pour refuser les repas. Toutes les sections, y compris celle des femmes, ont annoncé une grève de la faim de trois jours et il semble que la majeure partie des retenu.e.s ait aussi renoncé aux traitements. A l’ arrivée du dîner, tant pour se donner de la force et encourager les indécis.e.s que pour fêter la réussite de la grève, les retenu.e.s ont décidé d’applaudir tou.te.s ensemble. Les matons du centre semblaient agités : lorsqu’illes s’unissent, les oppressé.e.s font peur…

Librement traduit de macerie

[Grèce] Grève de la faim de migrants détenus au poste de police de Mytilini – 20 novembre 2012

Une vingtaine de migrants détenus au poste de police de Mytilini (ville portuaire située sur une île de la mer Égée, à quelques kilomètres des côte turques) ont entamé mardi 20 novembre une grève de la faim pour demander leur libération et protester contre les conditions qui leurs sont faites.

Dans le port de la ville d’autres migrants sont également attaqués par les fascistes.

source : http://clandestinenglish.wordpress.com

[Australie] Trois sur le toit de Villawood – 15 novembre 2012

Lundi 12 novembre, trois demandeurs d’asile, deux hommes et une femme, sont montés sur le toit du centre de rétention de Villawood (Sydney) où ils sont enfermés dans l’attente de leur expulsion vers Fidji.

Hier (14/11), l’un d’entre-eux est redescendu. Tandis que des négociateurs tentent de les faire descendre et installent des matelas autour du bâtiment, le service de l’immigration a déclaré qu’il ne ferai pas de concessions.

À Nauru, mardi, plus de deux cent personnes enfermées au camp de rétention (les clients, comme les appellent le ministère de l’intérieur!!!) auraient cessé leur grève de la faim, qu’ils menaient depuis plus d’un mois pour certains.

 

[Australie] Grève de la faim à Nauru – 7 novembre 2012

Depuis le 1er novembre 2012, plusieurs centaines de demandeurs d’asile enfermés dans le centre de Nauru sont en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie et d’enfermement.

Depuis sa réouverture, ce camp vit au fil des protestations et révoltes.

Un représentant des service de l’immigration est venu les rencontrer pour « trouver une solution », mais les grévistes de la faim se sont déclarés « plus déterminés que jamais » à poursuivre leur grève de la faim.

Le ministre de l’Immigration, Chris Bowen, a clairement indiqué que les demandeurs d’asile devront rester à Nauru plusieurs années… Le temps que leur demande d’asile soit traitée.

On apprend également que 2 personnes enfermées dans le camp vont être jugés dans le courant du mois, accusés d’avoir endommagé des tentes et du matériel électrique pour protester contre leurs conditions de détention.

Un porte-parole du gouvernement de Nauru se plaint que « les demandeurs d’asile refusent de coopérer avec la police ».

[Pologne] Grève de la faim dans plusieurs centres de rétention – 16 octobre 2012

Depuis mardi 16 octobre 2012, 73 sans papiers enfermés dans les centres de rétention de Bialystok, Przemysl, Lesznowola et Biala Podlaska ont entamé une grève de la faim contre les motifs et les conditions de leur enfermement.

Dans un de ces centres, il y a une semaine une personne qui s’était mise en grève de la faim a été placée à l’isolement « jusqu’à ce qu’il se remette à manger » lui ont dit les chefs du centre. Il s’y trouve encore actuellement.

À Bialystok, suite à la déclaration de grève de la faim une autre personne a été placée à l’isolement et l’ensemble des téléphones portables ont été saisi pour empêcher la communication avec l’extérieur et entre les grévistes de la faim dans les différents centres.

En Pologne, la durée d’enfermement est de 18 mois.

Les grévistes de la faim ont écrit et transmit leurs revendications :

« Nous exigeons :

Le droit à l’information, transmise dans une langue que nous comprenons et avec clarté ; l’information sur les activités et les ordonnances prises, pendant le séjour en détention, y compris les informations relatives aux possibilités de recours contre les délais de placement en détention. Il est de notre droit en vertu des articles 89b et 89c de la Loi sur l’octroi de la protection aux étrangers. Dans les faits, les instructions et les jugements sont traduits, mais pas les justifications (motivations du jugement), ce qui, dans la pratique rend très difficile la formulation des recours et entrave l’utilisation des moyens légaux à notre disposition. Parfois, il n’est même pas laissé suffisamment de temps pour prendre connaissance des règles en vigueur dans les centres. En outre, il est rarement donné la possibilité de bénéficier d’un interprète professionnel en centre d’admission, de consulter un médecin spécialiste ou un psychologue.

Le droit de communiquer avec le monde extérieur, à savoir avec des personnes et des organisations officielles et non-gouvernementales ou internationales engagées dans l’assistance aux étrangers (conformément à l’article 89a de la loi sur l’octroi de la protection aux étrangers). En outre, les centres ne disposent pas de téléphone ou d’Internet, ce qui constitue une autre entrave à la constitution des recours dans le cadre de nos démarches.

Le droit à des soins médicaux adéquats, à l’assistance de psychologues spécialisés et à la présence d’un interprète lors des consultations et de l’accomplissement des formalités relatives aux soins de santé.

Le droit à l’éducation, qui, au nom de l’article 70 de la Constitution et de l’article 15. 1 de la Loi sur le système éducatif, s’appliquant à toutes les personnes de moins de 18 ans, établit que tous les enfants présents sur le territoire de la République de Pologne, quel que soit leur statut juridique, y compris les étrangers séjournant en Pologne illégalement, sont tenus d’apprendre et que l’éducation est obligatoire jusqu’à l’obtention du diplôme d’études secondaires. Dans les faits, le droit à l’éducation dans les centres surveillés est illusoire. Les centres de détention n’assurent pas aux enfants et aux jeunes le droit à l’éducation conformément aux exigences de la Loi sur le système éducatif.

Le respect des droits de l’enfant Les enfants sont particulièrement vulnérables au placement dans un espace confiné en centres de détention pour étrangers où s’applique une discipline pénitentiaire, adultes et enfants étant traités comme des personnes reconnues coupable d’un crime. La seule alternative à la liberté se limite à des temps de sortie dans une cour murée. Les conditions dans lesquelles ils résident dans les centres de rétention pour étrangers violent l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme relative aux enfants et la Convention des droits de l’enfant sur le droit au développement, le droit à la liberté, à la santé, au repos et aux loisirs. Nous exigeons la fin de la pratique consistant à placer des enfants en centres de détention.

L’amélioration des conditions sociales des centres. Nous demandons le respect des spécificités de notre identité morale, religieuse et culturelle et la mise en place de conditions nous évitant les sentiments d’humiliation et les discriminations et garantissant le respect de la diversité de nos communautés d’origine.

La lutte contre les abus. Quotidiennement, des abus sont commis dans la plupart des centres. L’utilisation de la violence psychologique et du chantage est une pratique courante et il existe des cas de violence physique et de harcèlement sexuel sur les femmes. Des sanctions disproportionnées sont appliquées pour des infractions au règlement et des entorses mineures peuvent amener assez facilement à l’isolement. Sans compter le retrait des matelas de la chambre durant la journée, les confiscations de téléphones, l’interruption de l’achat de nourriture, l’interdiction de fumer, etc. Les sanctions ne manquent pas de concerner également les enfants : dans un centre il leur a été refusé l’accès aux jeux et à l’utilisation de la salle de jeux, qui est pourtant le seul lieu convivial pour eux. Les autorités des centres exploitent le fait que l’information sur tous les événements se déroulant à l’intérieur ne sortent pas des murs du centre. Les victimes, dans la crainte d’un examen négatif de leur dossier et de la répression ont peur de parler des abus.

L’arrêt de la criminalisation. Conformément à la loi, nous ne sommes pas placés dans des centres fermées pour être sanctionnés mais pour que le le lieu de notre séjour soit contrôlé. Nous n’avons pas commis de crime et ne mettons pas en danger la sécurité de l’État ou de ses citoyens. Les centres fermés ne diffèrent pas de prisons, avec des barreaux aux fenêtres, des barbelés, des murs élevés et appliquant un régime pénitentiaire, avec un accès limité aux soins et à l’éducation, ce qui constitue clairement une violation de nos droits fondamentaux et aggrave le traumatisme qu’ont subi la plupart d’entre nous dans leur pays d’origine. Conformément à l’article 88 de la Loi sur la protection des étrangers, l’étranger dont l’état psychophysique crée une présomption selon laquelle il a été soumis à des violences ne doit absolument pas être placés en détention. En fait, l’état de notre santé mentale n’est pas vérifiée de manière sûre et il y a dans chacun des centres des personnes (enfants compris) souffrant de syndromes de stress post-traumatiques. »

Marseille : Témoignages audio du CRA du Canet – 8 septembre 2012

Propos recueillis le soir du rassemblement devant le CRA du Canet à Marseille, le 8 septembre

audio1 :

Tu étais dans le centre pendant le rassemblement ?

Oui, dedans, on a commencé à crier, taper sur les portes, on a arraché les chaises, on a tout fait on a arraché les chaises, elles sont fixées par terre avec des boulons.
La commandante est descendu pour nous calmer, elle a dit : « ils se servent de vous dehors, vous êtes ici pour 45 jours maximum, ne vous suicidez pas… pour 45 jours vos familles ont besoin de vous », elle a commencé à nous calmer.

Qu’est-ce que vous en pensez que des gens viennent faire du bruit devant le centre ?

Ça nous fait du bien, on se sent bien, il y a des gens qui pensent à nous dehors, il y a des êtres humains qui pensent encore aux autres, ça fait plaisir, on était très contents.

audio1b :

Ça fait trois jours qu’on n’a pas mangé, parce qu’il y a un collègue qui a été frappé hier par la police.
Il a été frappé à coups de poing, à coups de pied, par terre. Le mec, il était à poil.
Y’a un policier qui lui a manqué de respect, il lui a dit : « je t’encule », après les policiers lui sont tombés dessus à coups de pieds, à coups de poings, à coups de matraque, les autres retenus ont jeté la nourriture, ils ont fait la bagarre, ont fait tombé la porte. Ça, c’était hier soir (le vendredi 7 septembre) à 18h. Depuis on refuse de manger, ça fait trois jours, c’est la grève de la faim. Il y a que deux mecs qui mangent, un malade du diabète et un vieux, mais nous tous on fait la grève de la faim, ni on mange, ni on boit. C’est que dans le bloc où il y a l’embrouille, aujourd’hui, tout le centre n’a pas mangé. On veut faire la grève de la faim jusqu’au bout. Y’a l’avocate de Achour qui est venu aujourd’hui, il a déclaré la grève de la faim au docteur, à l’avocate, devant la commandante.

audio2 :

Comment ça c’est passé pour vous là, pendant le rassemblement ?

Ils se sont calmés parce que vous êtes dehors, ils vont attendre que vous partiez, comme ça ils reviennent et ils nous frappent. Il y a un policier noir, il est costaud, il nous frappe, il nous pousse. Mon collègue il a une trace sur le ventre. Ils ont fait de la merde là. Tous les jours ils changent les équipes, toutes les équipes, elles nous frappent, elles nous insultent. On mange comme les chiens.
Tous les jours, là, ça fait trois jours, ils nous font la misère tous les jours. Tous les soirs ils font la merde.

Pour les blessures, il faut que tous les gens blessés aillent voir le médecin pour les faire constater.

On l’a fait aujourd’hui, quand on a demandé le docteur pour faire des certificats médicaux, ils ont dit non, ils ont peur. On fait la grève de la faim.
Hier, ils ont frappé pour de bon. La vie de ma mère, y’a pas de caméra.
C’est grave.
Ils ont frappé beaucoup de gens, moi et deux collègues, et l’autre, ils l’ont mis à poil et ils l’ont traîné jusqu’en bas (à l’isolement) en lui donnant des coups de pieds dans le visage.

 

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Des centaines d’immigrés enfermés au centre de rétention sur l’île de Christmas Island en Australie sont en grève de la faim contre la (ré)ouverture, décidée par le gouvernement australien, de centres de rétention dans des îles du Pacifique.

L’une des personnes en grève de la faim a déclaré : « Nous ne voulons pas aller à Nauru comme ceux qui sont arrivés avant nous et dont les dossiers ont mis des années à être traités. Et qui sont restés là-bas  de 6 à 8 ans avant de devenir fous. Ils sont devenus mentalement malades et nous ne voulons pas de ça. »

Le gouvernement (centre-gauche) et le sénat australiens ont voté mi-août un texte autorisant l’enfermement des migrants arrivant par bateau dans des centres de rétention en Papouasie-Nouvelle Guinée (Manus) et sur l’île de Nauru. Ces centres existaient déjà pour la plupart et avaient été fermés pour des raisons humanitaires. Ce texte prévoit également une durée de rétention illimitée (les écologistes de gauche avaient déposé un amendement pour limiter la durée d’enfermement à 1 ans…). En contre partie, le texte prévoit de donner 20 000 demandes d’asile par an.

Ce texte est le résultat du « travail » d’un « groupe d’expert » composé de chefs militaires et d’universitaires qui recommande au gouvernement un retour à la « Pacific solution » mise en place par le précédent gouvernement (de 2001 à 2008) qui consiste à enfermer les migrants dans des centres de rétention extra-territoriaux, moyennant une contre partie financière pour les États insulaires de Nauru et Manus.

« Ne rien faire serait inacceptable, nous avons donc proposé une nouvelle approche, intégrée et équitable. Nous pensons que nos recommandations sont conformes aux normes de raison, d’équité, et d’humanité » a déclaré un des membres de ce groupe.

En avril 2011 déjà, contre l’augmentation de la durée d’enfermement et la multiplication des cas de troubles psychologiques et d’automutilations, plusieurs personnes enfermées dans les centres de Christmas Island et Villawood (banlieue de Sydney) étaient montées sur les toits pendant plusieurs jours. Le 21 avril, après une nuit d’émeute, une grande partie du centre de Villawood avait été incendié.