Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Calais] Bateaux pour tous

Depuis les expulsions du 28 mai 2014, les exilés se sont installés dans la cour du lieu de distribution du repas de l’association Salam. Vendredi 6 juin, alors que commençait la fête maritime de Calais avec exposition de bateaux et festivités à deux pas des campements, trois migrants qui ont tenté le passage vers l’Angleterre se sont fait attraper par la police et tabasser. L’un d’entre eux est allé aux urgences mais est reparti sans avoir été soigné par le personnel médical de l’hôpital. « Pas de soins, pas de certificat médical, pas de présence dans les statistiques, donc pas de problème. »

Samedi 7 juin 2014, une manifestation dynamique de plusieurs centaines de personnes, exilés et solidaires, a eu lieu dans les rues de Calais :

Pentax Digital Camera calais6juin14bis  calais6juin14ter

Lundi 9 juin, une nouvelle maison récemment occupée a été expulsée par les flics.

Infos reprises de http://passeursdhospitalites.wordpress.com/

[Lyon] Tests osseux, les peines pleuvent

6 juin 2014. Aujourd’hui, Narek est sorti libre de la prison de Corbas. Il a fait appel de la condamnation à 2 mois de prison ferme par le tribunal de Lyon, accusé d’avoir menti sur son âge pour être pris en charge par le conseil général en tant que mineur isolé étranger. La cour d’appel s’est déclarée incompétente pour juger de sa minorité ou de sa majorité compte tenu des éléments (un test osseux très précis à 10 ans près et un certificat de naissance) . De nombreuses personnes étaient venues pour le soutenir.

Mais hier, le même tribunal correctionnel condamnait Carine à 1 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. Toujours la même histoire, prise en charge par l’ASE via le conseil général en tant que mineure isolée étrangère, le résultat d’un test osseux lui donne 18 ans au poignet et entre 21 et 35 ans  à la clavicule. Elle est aussi accusée d’avoir caché l’existence d’un demi-frère et d’une demi-soeur en France. L’enquête des flics les as amenés à consulter sa page facebook sur laquelle figurerait un contact entre eux 8 mois après son arrivée.

Lors de l’audience, c’est la vice-procureure du tribunal de Lyon qui a porté l’accusation faisant état de la mobilisation au sujet des tests osseux et marquant sa volonté d’y répondre…

Les flics et le tribunal de Lyon s’acharne particulièrement sur les jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance parce que sans papiers et isolés.

En mars dernier, c’est Alkasim qui était condamné à 4 mois de prison ferme et 5 ans d’ITF.

Cette répression s’inscrit dans la guerre plus large que le pouvoir mène aux migrant.e.s et sans papiers, des rafles aux expulsions, des centres de rétention à la surveillance des frontières.

DÉTRUISONS LE SYSTÈME JUSQU’À L’OS !

[Radio] Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 juin 2014 en ligne

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 juin 2014

Au sommaire :

brèves d’ici et d’ailleurs*Situation à Calais*rencontre avec le Mouvement InterLycée Indépendant*Mouvement de prisonniers en Grèce*Agenda

Sur les mouvements de prisonniers en Grèce voir aussi : ici, et ici

Téléchargez/écoutez l’émission ici

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h)

sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Prochaine émission le 4 juillet 2014

[Hambourg] manifestations sauvages et émeutes contre les frontières et leurs gardiens

5 juin 2014. Après l’attaque brutale des flics sur un rassemblement de réfugiés de Lampedusa et de solidaires à Rathausmarkt à Hambourg jeudi 5 juin, des centaines de personnes sont sorties dans les rues de St. Pauli vendredi soir.

Une grosse manifestation non-autorisée avec près d’un millier de personnes a commencé vers 20h au nouveau Pferdemarkt et a défilé dans la rue Schulterblatt. Des slogans contre l’État et les frontières ont été tagués sur des murs, des banques et des magasins, des feux d’artifice ont été tirés et la manif a fait du bruit.

Après que les flics ait bloqué la manifestation, la foule s’est séparée et s’est retrouvée à différentes heures et en différents lieux du quartier. Il y a eu plusieurs manifestations en même temps. Le bureau du SPD [1] de St. Pauli a été attaqué tandis que l’entrée de la maison de la « sénatrice de la justice » [2] de Hambourg de Brigittenstraße a été détruite. Beaucoup de barricades ont été construites et les flics ont été attaqués. Ce ne sont que quelques impressions de cette nuit.

Les flics n’étaient pas en mesure de contrôler la situation. C’était plaisant de voir qu’il y avait beaucoup d’initiatives individuelles et qu’elles avaient été bien préparées.

Pas de frontières ! Pas d’État !
Pour beaucoup de nuits d’été incontrôlées !
Comme on pouvait le lire ce soir sur un mur de St. Pauli, fraîchement inscrit :
« Pour la révolte sociale ! »

[1Sozialdemokratische Partei Deutschlands, parti social-démocrate, deuxième parti d’Allemagne et celui du maire actuel de Hambourg

[2Justiz-Senatorin, membre du gouvernement de Hambourg chargée de la justice (comme Berlin, Hambourg est une ville-région donc avec son propre gouvernement)

 

[traduit d’un mail par leurs soins.]

[Royaume-Uni] Violences sexuelles dans le centre de rétention de Yarl’s Wood

26 mai 2014

L’existence de violences et de harcèlements sexuels à l’encontre des femmes retenues dans le centre de rétention de Yarl’s Wood (dans le comté de Bedfordshire au Royaume-Uni) par des employés de la société Serco qui gère le centre avait été portée au grand jour en octobre dernier lorsque 30 retenues s’étaient mises en grève de la faim. Un ancien cadre de la société vient à son tour de dénoncer l’existence de ces violences. Il parle notamment de viols et de services sexuels exigés en échange des produits de première nécessité.

Cela nous rappelle l’histoire de Joy, une des 14 retenu-e-s inculpé-e-s suite à la révolte qui a éclaté au centre d’expulsion et d’identification de via Corelli à Milan le 13 août 2009 contre l’allongement de la durée de rétention à 6 mois. Lors du procès Joy dénonce les violences sexuelles infligées par l’inspecteur-chef du centre, Vittorio Addesso (qui sera relaxé par la justice, notamment grâce au témoignage du responsable de la croix-rouge qui administre le centre).

Le viol est une arme de la domination des hommes sur les femmes. Ces dernières années, plusieurs histoires de femmes violées dans les centres de rétention par des matons/flics/vigiles sont sorties des murs (parmi combien qui ne le sont pas ?). Ces porcs exercent leur domination par la matraque et les violence sexistes/sexuelles afin d’isoler et de contraindre encore plus celles qui sont enfermées dans les centres de rétention, de leur faire fermer leur gueule, de profiter encore un peu plus de leur pouvoir pour assujettir ces corps « mis à disposition » par l’État, afin de contenir toute envie de révolte. Qu’ils s’attendent au retour de bâton !

À bas toutes les dominations et toutes les chaînes ! Liberté pour toutes !

[Athènes] Panique dans les rues

Le 08 avril 2014, une opération policière de plus devant l’Université d’Économie (ASOEE) a aboutie à l’arrestation de 12 immigrés et d’un étudiant grec. L’Université d’ASOEE, où l’Assemblée d’Immigrés et Solidaires se tient depuis 2011, se situe dans le centre-ville d’Athènes, une zone qui a été la cible de discours et pratiques racistes les dernières années. Un regard sur le passé récent est néanmoins nécessaire afin d’être en mesure de saisir l’impact de la violence raciste contre les communautés immigrées du centre-ville ainsi que la dynamique des luttes contre celle-ci.

Panique dans les rues d’Athènes

Dès le début 2008, plusieurs quartiers du centre-ville ont été les témoins de l’émergence et de la création des aujourd’hui tristement célèbres « comités d’habitants ». Constitués par des membres du parti néo-nazi Aube Dorée ainsi que d’autres grecs racistes, ces comités ont commencé à mettre en pratique leur agenda raciste dont le but principal était de créer des quartiers grecs « purs », un but accompli à travers les coups de couteau, les tabassages et une prolifération continue de discours haineux – à savoir que les immigrés sont sales, qu’ils sont des criminels, des sauvages et les responsables de la faillite du petit commerce grec (en particulier les immigrés vendeurs de rue) ou du taux de chômage en augmentation. Mais ils n’étaient pas seuls dans leur campagne anti-immigrés. Des organisations de petits commerçants n’ont jamais raté une occasion d’exprimer leur haine raciste contre les immigrés vendeurs de rue tandis que les officiels élus de l’état grec participaient à la compétition de celui qui fera la déclaration anti-immigrés la plus dure. Par exemple, le premier ministre actuel, Antonis Samaras, a lancé durant les dernières élections le slogan « Reprenons en main nos villes ». Les flics ne sont pas restés non plus inactifs. Les vérifications des papiers des immigrés ont plus qu’augmentés avec des contrôles d’identité et un harcèlement quasiment constants et des milliers d’arrestations. Au même moment, la législation relative à l’incarcération des immigrés est devenue plus dure et les premiers centres de détention ont été construits. Les médias et une large partie de la population grecque ont suivis et repris le discours haineux sur le « problème du centre-ville », suggérant eux aussi que le problème n’était rien d’autre que l’existence même d’immigrés dans les rues d’Athènes. Ce fut donc peu surprenant qu’au printemps 2011 et après le meurtre d’un grec, que des membres d’Aube Dorée accompagnés d’une foule de grecs aient lancé un pogrom dans le centre-ville résultant dans le tabassage et des attaques à coups de couteaux contre de nombreux immigrés, la destruction de plusieurs magasins tenus par ces derniers et le meurtre d’Alim Abdul Manan du Bangladesh. La route leur était malheureusement déjà toute tracée…

Construire une communauté de lutte…

Entre-temps, depuis 2008 et par après, le quartier autour d’ASOEE est devenu petit à petit un des endroits où la plupart des immigrés vendeurs de rue ont choisis de travailler, rassemblant jusqu’à 200 personnes et alors qu’au même moment l’université est graduellement devenue la cible d’opérations policières. On peut retracer les premiers liens qui se sont crées entre immigrés vendeurs de rue et étudiants solidaires avec ces opérations, ces derniers commençant à distribuer des flyers où il était dit qu’entrer dans l’école lors de descentes de la police était sûr, les universités étant alors légalement interdites aux flics. Ces liens se sont renforcés lorsque les étudiants aux côtés des vendeurs de rue ont aussi commencé à attaquer et, la plupart du temps, à repousser les forces de police.

En 2011, la situation autour d’ASOEE a radicalement changée dans le contexte mentionné ci-dessus de campagne anti-immigré visant le centre-ville. Les vendeurs de rue était alors moins nombreux, environ 40 à 50 personnes, tandis que les opérations des flics plus dures et plus fréquentes. La répression policière a culminé lors de la période entre novembre 2011 et mars 2012 avec la police anti-émeute participant dorénavant et quotidiennement aux attaques. Ces affrontements ont mené à une série de rencontres entre étudiants, vendeurs de rue et camarades des squats voisins Villa Amalias et Skaramaga et ont débouché sur la création de l’Assemblée d’Immigrés et Solidaires d’ASOEE[1].

Depuis lors, l’Assemblée d’Immigrés et Solidaires se rencontre régulièrement à ASOEE, prenant peu à peu forme. Situé dans un environnement assez hostile et devant faire avec les attaques quotidienne de la police, l’Assemblée a aussi dû faire face à une série d’obstacles dans son fonctionnement interne, découlant surtout d’un manque d’expérience factuelle dans l’engagement dans des luttes actuelles d’immigrés. Le mouvement ainsi que la gauche grecque étaient réticents à s’engager dans de telles luttes ou, lorsqu’ils y participaient, ils le faisaient d’une manière assez condescendante. Beaucoup d’efforts allèrent donc dans la construction de rapports entre les membres de l’assemblée elle-même, en prenant toujours en compte le besoin qui avait au départ réunis les immigrés et leurs alliés, à savoir leur aversion pour la présence continuelle de la police hors de l’université et en ne négligeant jamais les positions sociales diverses de ses membres et les privilèges et exclusions qui en découlent obligatoirement. Nous avons de cette manière-ci réussis à créer petit à petit une communauté de lutte qui est indépendante de tout parti politique ou ONG, qui se réunit hebdomadairement depuis trois ans dans l’université et qui, au-delà des confrontations continuelles avec les flics, organise divers événements antiracistes tels des concerts, des cuisines collectives et des projections de films dans l’école ou les quartiers immigrés voisins. L’assemblée elle-même, formée de grecs, africains (principalement sénégalais) et bengalis, est conduite dans cinq langues différentes (français, grec, bengali, anglais et wolof). Dans le même temps, étant donné la précarité des membres immigrés de l’assemblée, sachant qu’une arrestation ou un emprisonnement à long terme sont une éventualité inéluctable pour beaucoup dans l’assemblée, une part non négligeable de nos efforts va au soutien de prisonniers et aux points légaux, comme la préparation nécessaire des procès ou des rassemblements de solidarité au tribunal.

La répression des immigrés vendeurs de rue devenant une des pratiques racistes menée avec la plus grande des ferveur par l’état, les habitants xénophobes et les flics eux-mêmes, cela a inévitablement conduit à ce que tous redoutaient… Le 1 février 2013, un biffin sénégalais, Babacar Ndiaye, après avoir été pourchassé par les flics, fini mort sur les rails du métro de la station de Thisseio à Athènes. Immédiatement après le meurtre et en coordination avec la communauté sénégalaise d’Athènes, deux larges assemblées rassemblant plusieurs centaines de personnes sont tenues et aboutissent à l’organisation d’une manifestation contre un meurtre raciste impuni de plus[2].

Un danger pour l’ordre public et la sécurité…

Pour revenir à aujourd’hui, ce qui décrit le mieux la situation dans le centre-ville d’Athènes est ce qu’un représentant de police a récemment été surpris en train de dire, pas au courant qu’il était enregistré : « Ce que nous devons faire et de rendre leurs (les immigrés) vies insupportable – dès qu’ils arrivent en Grèce, ils doivent apprendre que la seule façon pour eux de rester ici est en prison ». Les contrôles de police sur les papiers des immigrés continuent quotidiennement, ainsi que les arrestations, et un nouveau panel de lois administratives racistes est mis en pratique tandis que la durée légale d’incarcération dans les centres de détention est maintenant passée à deux ans. Avec les élections municipales qui approchent à la fin avril et alors que les candidats tentent de prouver qui sera le plus efficace à restaurer l’ordre dans le centre d’Athènes, la police a intensifiée sa présence en-dehors d’ASOEE[3].

Le 08 avril donc, la police a encerclé l’université une fois de plus. Des groupes de DELTA[4] appuyés par les MAT[5] ont pourchassé et frappé de nombreuses personnes sans aucune raison. Le résultat, 12 immigrés et 1 étudiant ont été arrêtés[6]. Leur procès a été reporté au 23 avril. L’étudiant a été remis en liberté, mais les 12 immigrés sont toujours en prison sur ordre de la police. Les flics utilisent des lois administratives racistes (décret présidentiel 113/2013, loi 3386/2005) et les considèrent comme un « danger pour l’ordre public et la sécurité ». Les dispositions prévues dans la loi permettent aux flics d’arrêter tout immigré, même dans le cas où il a des papiers en règle, de l’accuser de ce qu’ils veulent (ce qu’ils savent très bien faire) et ensuite décider que cette arrestation constitue un « danger pour l’ordre public et la sécurité » et ainsi décider de sa détention et expulsion[7].

Actuellement, à cause du panel de lois racistes sus-dit qui a été utilisé contre les immigrés d’ASOEE, 10 des 12 arrêtés sont toujours en détention, 6 d’entre-eux en centre de détention. Avec un procès prévu pour le 25 juin, nous faisons les nécessaires préparations légales afin de faire appel au tribunal administratif de leur détention. Sachant que cette dernière vague d’arrestations est critique pour l’existence même de l’assemblée, il est maintenant essentiel que nous intensifions nos efforts et à cette fin nous prévoyons d’organiser une semaine de solidarité les jours précédant le procès (du 18 au 25 juin). Tout type de soutien sera plus que bienvenu.

Initiative de l’Assemblée d’Immigrés et Solidaires d’ASOEE
http://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net/

Notes :

[1] Le premier texte publié par l’assemblée se trouve ici : http://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net/2012/10/29/text-des-immigrants/
[2] L’affiche pour la manifestation : http://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net/2013/02/10/microfoniki-mardi-12-fevrier-a-17h00-manifestation-jeudi-14-fevrier-a-17h00-pour-les-assassinats-de-babacar-ndiaye-et-shahzad-lukman/
[3] Enfer grec : http://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net/2014/04/01/enfer-grec/
[4] Unité de voltigeurs, particulièrement dangereux et affectés uniquement au maintien de l’ordre public.
[5] Équivalent des CRS.
[6] L’affiche à propos des arrêtés : http://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net/2014/04/16/danger-pour-lordre-et-la-securite-publique/
[7] Plus précisément, les accusations qui permettent l’application de cette loi débute avec l’équivalent en Grèce de l' »outrage et rébellion ».

[Australie] Grève de la faim contre les transferts et les meurtriers de Reza Berati

1er juin 2014. Des centaines de migrant.e.s enfermé.e.s au centre de rétention de Christmas Island, ont entamé.e.s une grève de la faim contre leur transfert dans les centres de rétention des îles de Manus et Nauru. Ces deux centres ont été ouverts sur ces îles de Papouasie par l’Australie pour y enfermer les migrants qu’elle veut expulser. Ils sont administrés par l’Armée du Salut et sécurités par G4S. 7 migrant.e.s se sont également cousu les lèvres.

Cette protestation se veut également en réponse au meurtre de Reza Berati, tué le 17 février dernier par des porcs suite à une révolte au centre de rétention de Manus. Quelques jours avant, un rapport d’enquête a été publié : il met en cause un employé de l’Armée du Salut qui aurait porté le coup fatal à Reza, aidé par les gardiens de l’entreprise G4S et par des policiers papous.

En réponse, les services de l’immigration et Serco (entreprise privée qui gère le centre) ont fermé les accès aux visites.

Dehors des personnes se sont rassemblées devant le centre aux cris de « Liberté ! ».

Fin février, l’entreprise G4S a été attaquée à Melbourne, « G4S = meurtriers ».

Flics, vigiles et caritatifs = assassins !

manus

 

[Australie] Procès suite à la révolte de juillet 2013 au centre de rétention de Nauru

5 juin 2014. Le procès de sept demandeurs d’asile accusés d’avoir participer aux émeutes de juillet 2013 au centre de rétention de Nauru vient de se terminer. Deux d’entre-eux ont été reconnus coupable et condamnés à 2 ans et 5 mois pour le premier, et 11 mois pour le second. En tout 63 personnes sont mis en examen et d’autres procès sont a suivre.

Lors de l’émeute, le centre de rétention avait été quasi entièrement détruit et d’autres biens publics de l’île avaient été attaqués. Le gouvernement australien a chiffré les dégâts à 60 millions de dollars.

[Cornebarrieu] Molotovs contre le centre de rétention

5 juin 2014. D’après la presse plusieurs cocktails Molotov (entre 7 et 9) ont été lancés contre le centre de rétention de Cornebarrieu (Toulouse) dans la nuit du 4 au 5 juin. Toujours d’après la presse -qui tire ses infos des flics- une revendication anarchiste aurait été trouvée sur place. Voir l’article repris ici.

[Calais] Face à l’expulsion des camps : occupations et résistances

Face à l’expulsion des camps : occupations et résistances – 28 mai 2014

Aujourd’hui plus de 300 flics sont intervenus à Calais pour expulser trois campements de tentes dans le centre, campements qui existaient depuis fin octobre : le campement syrien qui avait été monté après l’occupation du port, le campement érythréen sous le pont, établi après l’expulsion de leur squat, également en octobre, ainsi qu’un plus petit campement près du point de distribution de nourriture. Ensemble ces endroits abritaient environ 650 personnes à Calais.

L’Etat a essayé de maquiller cette opération policière en intervention humanitaire, parlant de gale et d’hygiène insuffisante pour justifier la destruction de la maison de personnes sans leur donner aucune solution alternative. Il a négligé de dire que ces problèmes n’existent que parce qu’on les a forcé à vivre les uns sur les autres sans accès facile à des toilettes, des douches ou à des endroits où laver leurs vêtements ou leur literie. L’Etat a légitimé cette intervention paternaliste en peignant l’image de migrants malades et incapables de prendre soin d’eux mêmes, plutôt que d’accepter la responsabilité d’avoir créer les circonstances qui causent ces problèmes.

Leur façon de cacher cette expulsion policière sous un douce couche d’humanitarisme n’aurait pu être plus flagrant. La nuit dernière, lors de la distribution de nourriture, des infirmières de l’hôpital sont venues distribués des traitements anti gale à celleux qui le souhaitaient. La scène ressemblait plus à des dealers essayant de convaincre des gens qui passent dans la rue d’acheter de la drogue qu’à des patients prenant un traitement médical de leur propre volonté. De manière compréhensible beaucoup de gens étaient hésitant à avaler des médocs pour une maladie qu’ils n’avaient pas forcément sous le regard inquisiteur de la police, juste un jour avant de se faire foutre dehors de leurs maisons.

La deuxième partie de cette “opération humanitaire” ne s’est pas mieux passée pour la préfecture. Aujourd’hui (mercredi 28 mai 2014), après que les campements est été vidés de leurs habitants, des bus sont arrivés, normalement pour emmener les gens prendre une douche et recevoir des vêtements propres et des couvertures. Une fois de plus, les traducteurs ont eu du boulot à tenter de convaincre tout le monde de monter dans les bus, sans pouvoir rien dire de ce qui se passerait après que les activités humanitaires auraient pris fin. Quasiment personne n’y est aller et plusieurs fois il a été dit aux traducteurs et aux autorités, “vous, allez prendre une douche”. Plus tard, deux personnes qui avaient accepté ont été emmené dans des centres de détention à 150km de la ville.

Se préparant à la destruction de leurs maisons, un nombre important de personnes sont aller occupé SALAM, le centre de distribution de nourriture, dans la nuit de lundi.

Aujourd’hui, alors que les expulsions étaient en cours, de plus en plus de gens ont ramené leurs affaires à l’intérieur, avec l’intention de rester là. Craignant que la police puisse essayer de rentrer en force pour expulser et arrêter les personnes présentes, ils ont barricadé les entrées. La police anti émeute a essayé d’entrer sur le terrain en coupant les grillages entourant SALAM à deux endroits et en passant au travers. D’un coté ils ont été repoussé par des gens venant ensemble barricader le trou fait, de l’autre coté la police est parvenue à rentrer mais a été immédiatement encerclée et repoussée. Elle a été poursuivie par des cris, “nous sommes humains, vous êtes des animaux”, “non à la police”! Après avoir vu la force de la résistance et la difficulté qu’ils avaient rencontré à passer les barricades, la police a fait retraite et n’a pas fait d’autres tentatives pour entrer.

Alors que nous apprenons à nous battre ensemble à travers les lignes que le pouvoir exploite pour diviser et régner, nous devenons plus fort et plus capable de résister à des attaques futures sur l’autonomie des communautés, ici, à Calais. La force que cela donne de résister victorieusement à une attaque policière, après tant d’expériences d’humiliation et de déshumanisation entre leurs mains, ne sera pas facilement oubliée et sera une source d’inspiration et de force pour nous dans le futur.

Peu après, des représentants de la préfecture sont venus négocier. Les occupants ont demandé à continuer l’occupation de SALAM le jour d’après et qu’on leur donne un espace où construire un campement sans avoir à craindre le harcèlement policier. De plus, ils ont demandé la construction de douches, de toilettes et autres facilités sanitaires, afin qu’ils puissent vivre en bonne santé et dans la dignité alors qu’ils sont bloqué à la frontière. A la fin, l’Etat a concédé qu’il n’enverrait pas la police expulser le lieu durant les prochains jours mais a demandé aux gens de partir par eux mêmes et de bouger vers des zones en dehors du centre ville. Il n’a pas fait fait de promesse quant aux interventions policières, seulement de vagues suggestions sur le fait que si les gens restaient en plus petits groupes en dehors de Calais ils pourraient peut être rester un moment. Il parait clair que la police veut isoler les gens dans des endroits reculés où ils seront plus vulnérables à des attaques et moins susceptibles d’attirer le regard de l’opinion public. C’est un scénario que les gens ayant vécu dans la “jungle” et les alentours de Calais connaissent maintenant depuis longtemps.

Ce qui est clair aujourd’hui c’est que l’Etat fait tout ce qu’il peut pour dissimuler ces personnes, sans que personne ne puisse voir la violence qu’il leur inflige. Derrière toute cette mascarade humanitaire
tout ce qui reste est cette tentative étatique de rendre invisible ces personnes et leur lutte pour la dignité en Europe et pour cacher au regard de l’opinion public le fait que tant de gens sont contraints de vivre contre leur volonté dans un environnement aussi hostile et inhumain. Les contradictions que traversent jour après jour les personnes fuyant le danger dans leur propre pays (souvent comme résultat ou ayant été exacerbé par des interventions humanitaires occidentales) seulement pour se retrouver en situation illégale, détestés et déshumanisés en France, un pays qui étale son attachement aux droits humains, sont trop grandes pour être décrites. La violence du régime des frontières européennes doit être invisible. Afin de cacher leur hypocrisie, ils offrent un choix simple, partir en douceur ou être viré.

Mais la lutte continue. Les trois squats ouverts en février sont expulsables ce vendredi 30 mai (date à laquelle on a suggéré aux gens d’avoir quitté SALAM) et nous craignons une autre expulsion, rapide et violente, sans aucun effort pour résoudre le problème de logement. D’ici la fin de la semaine, le gouvernement veut voir tous les migrants et réfugiés à la rue, sans toits, chassés par la police et assez terrifiés pour quitter la ville pour de bon. Mais les gens sont forts, comme ils l’ont montré ici depuis plus de dix ans. Ils ne vont pas disparaitre aussi facilement. Ils vont résister et continuer leur voyage, malgré le harcèlement et les difficultés qu’ils rencontrent.

 

Trouvé sur Calais Migrant Solidarity