Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Isère] Un collabo… en feu ! Incendie chez vinci facilities

Ammendum. Des traces d’hydrocarbure et la presence de deux départs de feu distinct, laisse penser qu’il s’agit bien d’un acte volontaire.

18 juin 2014.   On apprend par la presse que les locaux de Vinci-facilities à Saint-Martin-Le-Vinoux ont mysterieusement pris feu dans la nuit.  Les dégâts seraient importants, le feu s’est étendu sur 500 mètres carrés et les 45 employés sont au chômage technique. On ne peut malheureusement pas affirmer que le feu soit volontaire, en revanche, on peut se réjouir de voir un collabo au feu. Comme groupe BTP, Vinci construit taules, centres de rétention, grands projets utiles au développement de l’économie et du contrôle. Avec sa filière « services » vinci-facilities (ex-GTM Multiservices), souvent dans le cadre de partenariats-public-privés, ils co-gèrent les merdes qu’ils ont créés, lavant les chiottes, fournissant la bouffe ou le linge, comme c’est le cas dans les centres de rétention de Marseille, de Sète et du Mesnil Amelot. 

 

 

 

[belgique-Merksplas] Deux détenus s’évadent du centre fermé

16 juin 2014. Vers 19H15, deux détenus du centre fermé pour illégaux de Merksplas ont attiré une gardienne dans des toilettes sous un faux prétexte. Ils l’ont alors maîtrisée, lui ont volé ses clés et l’ont enfermée dans la pièce. Ils ont ensuite utilisé les clés pour sortir de la prison, sont passés à travers un trou qui avait été coupé dans la clôture et ont pris la fuite à bord d’une voiture qui les attendait à l’extérieur. « L’opération avait été bien préparée, avec de l’aide extérieure, et elle n’a duré qu’une dizaine de minutes », a expliqué la directrice Lucie Thuwis. La police a fait appel à l’intervention d’un hélicoptère pour retrouver les deux fuyards, heursusement sans succès.

La passion pour la liberté est plus forte que les barreaux.

repris de lacavale.be

[Barbès] Suite aux arrestations de mercredi dernier

UNE GRANDE PARTIE DES PERSONNES ARRÊTÉES MERCREDI SONT SORTIES AUJOURD’HUI, GRÂCE À DES VICES DE PROCÉDURE SOULEVÉS PAR LES AVOCATS DEVANT LE JUGE DES LIBERTÉS ET DE LA DÉTENTION. LORS DE L’AUDIENCE ON A APPRIS QUE MERCREDI DEUX RAFLES AVAIENT LIEU EN PARALLÈLE : UNE DANS LE QUARTIER DE BARBÈS ET UNE AUTRE DANS LE QUARTIER ENTRE LE MÉTRO SIMPLON ET PORTE DE CLIGNANCOURT.

PLUS D’INFOS BIENTÔT

 

Mercredi 11 juin, une rafle d’envergure a eu lieu à Barbès. Des dizaines de personnes ont été encerclées, menottées et contrôlées sur la place du café Le royal, par des CRS et des flics en civil. De nombreux sans-papiers ont été arrêtés et 17 d’entre eux envoyés au CRA de Vincennes. Ils passeront lundi devant le Juge des libertés et de la détention de Paris et au Tribunal administratif.
Ce n’est pas la première fois que les flics bouclent et ratissent le quartier de Barbès afin de traquer les sans papiers : en juin 2013 lors d’une opération similaire plus d’une centaine de personnes avaient été arrêtées. A chaque fois le ratissage est préparé en amont par la préfecture de police, la justice et la mairie qui travaillent main dans la main pour chasser pauvres et sans papiers des quartiers qu’ils n’ont pas encore réussi à aseptiser. Les laisser faire sans réagir c’est leur signifier que la chasse est belle et bien ouverte et peut s’amplifier.

Soyons nombreux et nombreuses dans les salles d’audience pour montrer notre solidarité.

Pour le JLD rendez-vous lundi 16 juin à 10h, TGI de Paris, audience du 35bis (métro cité)
Les 17 personnes doivent passer aussi le même jour au tribunal administratif à 13h, au 7 rue de Jouy, metro saint Paul.

[Australie] Évasion depuis l’aéroport

8 juin 2014. À Perth en Australie, une personne qui devait être expulsée vers le Vietnam a filé entre les mains des gardes de la société privée Serco lors de son expulsion de l’aéroport. Une recherche intensive impliquant des agents de la police fédérale australienne et la police locale, soutenu par une équipe de chien, n’a pas réussi à la localiser. Espérons qu’elle court longtemps !

Repris depuis Disaccords

[Paris] Police cherche délateurs

13 juin 2014. Selon un article de presse, la police parisienne demanderait aux agents SNCF de les renseigner sur les ventes de billets aux personnes d’origine afghane, cherchant à arrêter des sans papiers en partance pour Calais ou le nord de l’Europe. Les travailleurs sociaux employés dans les centres d’accueil de jour du quartier ont également été sollicités. On ne sait pas ce qui a été acté mais il ne serait pas surprenant que la direction de la SNCF ait accepté, toujours dans les bons coups quand il s’agit de balancer des sans papiers.

[Melilla] 1000 migrant.e.s

14 juin 2014. Un millier de migrant.e.s se sont lancés à l’assaut de la frontière de barbelés et de grillages qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. Repoussés par les flics garde frontière espagnols, aucun.e d’entre-eux/elles n’a réussi à passer.

16 juin 2014. Un bateau avec à son bord 68 migrant.e.s a réussi à atteindre les côtes andalouses aujourd’hui, dans le port de Motril près de Grenade.

[Mayotte] Un collabo

Bernard Loubat16 juin 2014. On apprend par un article de la rubrique économie du journal La Dépêche qu’une entreprise de menuiserie (aluminium) SOMALU située dans les alentours de Castres (81) vient de décrocher le marché pour la construction du nouveau centre de rétention de Mayotte. Le chantier devrait commencer d’ici un mois. Le directeur de l’entreprise, Bernard Loubat, vente dans l’article ses nouvelles innovations, notamment l’option « pare-balles »

Adresse : Le Causse, 81290 Labruguière
Téléphone :05 63 71 31 00

[Rome] Révolte et charges au CARA de Castelnuovo

10 juin 2014. Moins d’un mois depuis la dernière fois, les demandeurs d’asile du CARA de Castelnuovo di Porto (Rome) ont une nouvelle fois entamé une protestation. A 7 heures du matin, heure de pointe pour les travailleurs qui se rendent dans la capitale, ils ont bloqué la Via Tiberina, empêchant la circulation et ont affiché des panneaux expliquant pourquoi ils ont pris les rues.

Ce qui a déclenché la colère, c’est le non paiement de l’indemnité journalière de 2,50 euros par jour, aboli depuis le 7 avril quand la gestion du centre est passée des mains de l’entreprise GESPA à celles de la coopérative Auxilium. Cette indemnité devait être remplacée par une carte prépayée, mais elle n’a jamais été délivrée aux demandeurs d’asile. En outre, les manifestants réclamaient « à être traités comme des êtres humains. »

Après environ deux heures, la police est intervenue aidée d’un contingent de l’armée. Ils ont essayé de déplacer les manifestants, mais rapidement l’atmosphère s’est échauffée et les flics et les militaires ont chargé. Les demandeurs d’asile se sont alors enfuis, certains à l’intérieur du CARA, d’autres à travers les champs, pourchassés par la police. Certains ont réussi à empêcher les opérateurs de la coopérative d’accéder au centre.

S’en est suivit une valse de déclarations.

Le directeur du CARA, Vincent Lutrell, a tenté de minimiser l’incident, « les forces de police ont résolu la situation de via Tiberina, où il y avait un groupe de personnes, je ne sais pas s’il y a eu des affrontements. Au moment où les migrants ont été renvoyés dans la structure, ils ont bloqué l’entrée de la porte principale.  »
Le député du Parti démocratique Khalid Chaouki, dans une tentative de ménager chèvre et choux, a demandé sur sa page facebook « l’intervention du ministère de l’Intérieur pour la protection des demandeurs d’asile et des travailleurs. »
Ensuite, le parlementaire est allé avec mon collègue Ileana Piazzoni du parti Sinistra Ecologia Libertà, calmer les esprits au CARA concluant avec le baratin habituel que nous avons entendu tant de fois au cours des dernières années: « si une action rapide pour la prise en charge conditions de vie des habitants du CARA doit avoir lieu sans délai, nous restons fermement convaincus de la nécessité d’un examen approfondi du système de l’accueil des réfugiés « .
La coopérative Auxilium, qui, en plus du CARA de Castelnuovo, gère également le CARA de Bari et les centres de rétention de Rome et de Caltanissetta, a préféré ne pas faire de commentaire.

traduit de Macerie

[Paris] Nasse, rafle et rétention : Barbès, « Zone de Sécurité Prioritaire »

Mercredi 11 juin 2014, encore une fois la police a raflé Barbès. En début de soirée, deux voitures flics sont arrivées pour disperser les gens qui traînent, discutent et vendent sur la place du café Le Royal. C’est l’éternel jeu du chat et de la souris qui semble commencer comme quotidiennement dans le quartier. Barbès est classé « Zone de Sécurité Prioritaire » par l’État, ce qui permet aux flics -grâce à une réquisition permanente du procureur- de contrôler et fouiller n’importe qui dans la rue et les commerces à n’importe quelle heure, comme ils aiment à le rappeler à qui ne l’aurait pas encore compris.

Les flics et CRS, qui ont reçu le renfort récent d’une nouvelle Brigade Spécialisée de Terrain (BST), occupent en permanence le quartier, patrouillent, fouillent et contrôlent. Leur objectif est de faire dégager les pauvres qui, nombreux, occupent la rue et pour certains vendent cigarettes et baskets pour survivre. Pour cela les flics peuvent compter sur le soutien de quelques associations, de certains commerçants, de vieux fachos et d’investisseurs zélés qui ont décidé, non sans avoir discuté sécurité avec le commissaire et la mairie du 18ème, d’ouvrir une brasserie « the place to be » à la sortie du métro.

Trente minutes plus tard, 20 ou 30 flics sont revenus. « Ils avaient une stratégie, un plan ». Ils ont commencé à contrôler pour arrêter des personnes sans papiers dans toutes les rues adjacentes à la place du café en resserrant une nasse petit à petit. Ceux qui ont essayé de s’enfuir se sont retrouvées enfermées sur la place.

Les personnes arrêtées ont été amenées dans les commissariats du 18ème, rue de la Goutte d’Or et rue de Clignancourt. Certaines ont été relâchées et d’autres enfermées au centre de rétention de Vincennes. On ne sait pas combien de personnes ont été arrêtées exactement.

Depuis plusieurs mois des personnes tentent de s’organiser contre les rafles, l’occupation policière et la restructuration urbaine à Barbès. Des tables de diffusion de tracts et de brochures sont l’occasion de discussions contre les frontières, les flics et la hogra. Naissent des solidarités qui espérons-le trouverons un jour l’envie et la force de bouter les flics, les riches et les politiciens hors de nos vies !

Ci dessous, une personne enfermée au centre de rétention de Vincennes raconte son arrestation :

« Ils m’ont arrêté alors que j’étais assis sur un banc de la place. Les flics sont arrivés, ils nous ont fouillé, mis en rang contre les bancs et mis les menottes en plastique, les serflex. Ils y avait des flics en civils, d’autre non, à pied, en voiture et en moto.

Ils nous ont mis dans un fourgon, on était 10, tassés comme des animaux, debout , attachés dans le dos. Le sang ne circulait plus dans ma main.

On a attendu là et on est allé au commissariat rue de Clignancourt. On a attendu 20 minute toujours debout. Ils nous ont fait rentrer dans le commissariat, pris les empreintes des mains et les photos puis on a été en cellule. Après, on avait toujours des menottes, on est monté un par un avec des papiers à signer. L’interprète disait « t’inquiète, signe ! ». après on est redescendu dans la grande cellule au sous sol avant de monter dans un bus, toujours attachés. Là ils nous ont ramenés à Vincennes, ont était 7. Devant le centre on a encore attendu dans le bus, on a refait les photos et encore des papiers à signer, on ne sait même pas ce que c’est. Il était 3 heures du mat’. »

[Méditerranée] La guerre aux migrant.e.s fait rage

10 juin 2014. Alors que ces derniers jours plusieurs embarcations de migrant.e.s ont réussi à atteindre les côtes de l’Europe, une vaste intervention répressive s’est déroulée dimanche 8 juin en méditerranée contre les migrant.e.s, dans le cadre de l’opération « Mare Nostrum » mise en place par la Task Force européenne après les naufrages de l’automne dernier. « Une des plus importantes organisées ces dernières années » : navires des gardes-côtes et policiers maltais, italiens mais aussi des navires de guerre américains et des cargos se trouvant dans la zone ont barré la route aux migrant.e.s.

« Mare Nostrum », « notre mer », est une expression latine qui évoque la suprématie romaine sur la mer méditerranée, rempart contre l’invasion étrangère. Cette idée fut reprise plus tard par Mussolini.

Différents politicien.ne.s ont critiqué ces opérations comme étant des opérations de secours, dénonçant l’incapacité de l’Union Européenne à faire face à l’immigration et demandant des mesures radicales pour la stopper. Un député italien a menacé l’Europe, à la mode de Kadhafi, « d’ouvrir les vannes » si des moyens supplémentaires n’étaient pas octroyés par l’UE. En France, le maire de Menton, ville située à la frontière italienne, a proposé un rétablissement des contrôles aux frontières pour stopper les passages vers la France, plus nombreux que d’habitude. Plusieurs compagnies de CRS épaulent d’ailleurs la police aux frontières et la sûreté ferroviaire qui multiplient les contrôles dans la région, sur les routes et à bord des trains.

La « Task Force pour la Méditerranée », qui rassemble États membres de l’UE, agences européennes compétentes (European Asylum Support Office, Frontex, Europol, EU Agency for Fundamental Rights, European Maritime Safety Agency) et certains États de pays de transit, a pour mission la surveillance des frontières et la gestion des flux migratoires, sous couvert de missions de sauvetage en mer, grand argument humaniste dans le domaine.

Depuis sa mise en place, il y a 6 mois, elle a renforcé l’implication des pays du sud du bassin méditerranéen dans la guerre contre les migrant.e.s par la signature d’accords de réadmission (les migrant.e.s arrêté.e.s sont ramené.e.s par les flics dans les pays d’où sont partis les bateaux = expulsion sans s’encombrer de détails juridiques) et par la mise en place de politiques d’asile dans certains pays, comme le Maroc, la Tunisie et la Jordanie. Cela permet aux États européens d’expulser vers ces pays, qui sont des points de passage, n’importe qui qui y aurait un jour fait une demande d’asile et y aurait laissé ses empreintes. Cela permet à l’Europe d’expulser hors de son territoire des réfugiés, des personnes originaires de pays en guerre ou originaires de pays qui refusent d’accepter les expulsés. Des négociations sont en cours avec d’autres États et des fonds supplémentaires sont envoyés pour l’installation de grands camps de réfugié.e.s, notamment syrien.ne.s, où celles et ceux qui y vivent y sont isolés, dans la précarité la plus totale, sous le contrôle paternaliste des humanitaires spécialistes de la gestion de population type croix rouge et autres croisés chrétiens.

La « Task Force » a pour mission également de « renforcer la lutte contre le crime organisé et la contrebande », via une collaboration entre Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières créée en 2004 et Europol, agence européenne de police créée en 1999. Lors d’une réunion entre ministres de l’intérieur européens le 5 juin dernier concernant la lutte contre le djihadisme, Frontex a été chargée de « repérer les djihadistes présumés », relançant le triptyque « immigrés, trafiquants, terroristes » qui sous-tend toute la politique européenne dans sa lutte contre l’immigration et sert d’épouvantail à agiter pour légitimer ses actions.

Pour nous il n’y a pas de « bonne politique migratoire ». L’ouverture des frontières demandée par certain.e.s député.e.s et associations ne remettra pas en cause les logiques de contrôle et de gestion des populations, grâce auxquelles le pouvoir assoit l’exploitation économique et la domination raciste. Nous voulons être libres et nous ne l’obtiendrons que par une révolution et par nous-mêmes. Parce que le vent de la liberté ne connais pas de frontières. En attendant, la solidarité et la lutte ne sont pas des mots vains. Au printemps 2011, lorsque des centaines de migrant.e.s tunisien.ne.s se sont retrouvé.e.s à Paris ou à Marseille, l’envie de lutter contre ces frontières et la galère du quotidien a pris la forme d’occupations, de manifestations, d’oppositions aux rafles, d’action directes, etc. (Trois textes de la lutte des harragas mai juin 2011, Chronologie de la lutte des Harragas Tunisiens à Paris, Vive la lutte des Harragas !)

De Melilla à Lampedusa, brûlons les frontières !