Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Contre la machine à expulser et à enfermer Que la rage explose comme un feu d’artifice

Contre la machine à expulser et à enfermer Que la rage explose comme un feu d’artifice

Dans la nuit du 13 février, une révolte éclate à la prison pour étrangers de Vincennes pour empêcher l’expulsion d’un retenu. Des caméras, des portes, du mobilier et des extincteurs sont détruits ou balancés sur les flics. Deux retenus sont condamnés à deux mois de prison. Le lendemain, des compagnon/nes viennent exprimer leur solidarité devant les murs du CRA avec des feux d’artifice et des cris de liberté, cinq personnes sont arrêtées dans la foulée. Trois sont placées sous contrôle judiciaire et deux sont incarcérées à Fleury-Mérogis (leur procès est prévu pour le 24 mars), tou/tes sont accusé-e-s d’« attroupement armé et masqué » et de refus de fichage (ADN, empreintes, photos), certaines également d’avoir fourni une fausse identité pour ralentir le travail des flics.

Cette répression ne sort pas de nulle part. Depuis qu’ils existent, les centres de rétention ne laissent pas tout le monde indifférent, puisqu’ils sont souvent le théâtre de révoltes à l’intérieur et de réponses à l’extérieur (manifs, attaques directes contre les profiteurs et gestionnaires de la machine à expulser, etc). Cette affaire n’est qu’une énième vengeance de l’État contre celles et ceux qui tentent de rendre ces prisons ingérables en luttant sans médiation. Une chose est sûre, il ne nous intéresse absolument pas de savoir si ces révolté-e-s de l’intérieur comme de l’extérieur sont innocents ou coupables, car nous ne réfléchissons pas avec leur code pénal mais avec la rage dans nos cœurs. Aujourd’hui, rien ne sert de s’indigner, être solidaires c’est contribuer à la destruction de la machine à expulser et à enfermer. Si la répression a pour but de paralyser les volontés en instillant la peur d’agir, elle ne fait qu’attiser notre haine de cet existant fait de fric, de flics et de barbelés. La liberté, c’est faire la guerre à ce monde-là.

Politiciens, juges, flics, capitalistes, vous ne dormirez plus en paix, tas de charognes !
18 février 2014,
Des anarchistes.

[Tract trouvé dans les rues de Paris, 18 février 2014 puis trouvé par nous sur non fides.]

Révolte à Vincennes, dedans et dehors : 4 incarcérations. Rassemblement ce soir.

14 février 2014. Au centre de rétention de Vincennes une révolte éclate dans la nuit de jeudi à vendredi. Les accès aux chambres ont été barricadés, les caméras défoncées et des extincteurs, des portes, des meubles ont été balancés sur les flics. Ces enfoirés étaient venus expulser à 4 heures du mat’ l’un des enfermés. Du coup, la justice condamne deux personnes à deux mois de taule pour avoir dégondé une porte et l’une d’entre elle à deux mois se sursis supplémentaires pour refus ADN…

Le vendredi soir un feu d’artifice a salué la rage des détenus de la prison pour étrangers. Cinq personnes ont été interpellé-e-s dans le bois de Vincennes en voiture. S’en suit une comparution devant le juge et deux mandats de dépôts ! Les trois autres sont sous contrôle judiciaire avec interdiction de se voir et de quitter l’île de France.

Les chefs d’inculpation sont attroupement armé et masqué, refus empreintes, photos et ADN. Le juge a reporté le procès au 24 mars au motif de doutes sur l’identité des prévenu-e-s. Durant la garde à vue, rien à déclarer. Des noms fantaisistes sont donnés aux flics, mais certain-e-s ont des papiers qui traînent sur elleux. Deux d’entre elleux, qui ont changé de nom au moment de l’audience et qui ont déclaré deux domiciles, sont incarceré-e-s à Fleury Merogis au prétexte de manque de garanties de représentation. Ils enferment pour faire peur à tou-te-s les révolté-e-s, faire taire la solidarité et isoler les un-e-s des autres. Ils fichent pour optimiser leur pouvoir sur nos vies, et condamnent parce que l’on se rebelle contre l’autorité et que l’on ne se soumet pas sans broncher à leurs sbires.

Les frontières sont partout, au centre de rétention, dans la rue, dans les transports, dans les murs des prisons comme derrière les murs du tribunal, jusque dans les têtes. Des dispositifs concrets de contrôle et de répression existent, des institutions, des entreprises, des larbins, font fonctionner la machine à expulser. S’y attaquer, mettre un grain de sable dans les rouages c’est arracher des espaces de liberté et infliger quelques dégâts à ces collabos. Entraver l’action des flics lors d’une expulsion, comme refuser de donner ses empreintes et son ADN, participe à saboter la bonne marche de la répression.

Solidarité complice avec les révolté-e-s, chacun-e selon ses envies, contre toute autorité !

Rassemblement ce soir 20 heures (mardi 18 février) à Barbès sortie de métro coté la chapelle !

Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers!

pour leur écrire et le soutien matériel : fouldega@riseup.net

 

[Incarcerations suite à la révolte de Vincennes] Textes en grec et italien

Συγκρούσεις στο κέντρο κράτησης της Vincennes, Γαλλία

Το βράδυ της 13ης Φλεβάρη, γύρω στις 2 η ώρα, αναταραχές ξέσπασαν στο κέντρο κράτησης της Vincennes CRA1. Αυτή τη φορά*, η αφορμή ήταν η απόπειρα απέλασης ενός κρατουμένου. Οι εξεγερμένοι αλληλέγγυοι κρατούμενοι στήσαν οδοφράγματα μέσα στα κτίρια κράτησης και αντιμετώπισαν τους μπάτσους πετώντας τους πάσης φύσεως αντικείμενα (πυροσβεστήρες…). Η απάντηση των μπάτσων ήταν η άγρια καταστολή των εξεγερμένων, με την εισβολή 23 διμοιριών τύπου ΜΑΤ και ασφαλίτες. Συγκέντρωσαν όλους τους κρατούμενους στο προάυλιο και τους έκαναν σωματικό έλεγχο. Μετά από τηλεφωνική συνομιλία με κάποιους κρατουμένους μάθαμε ότι τη συγκεκριμένη μέρα τραυματίστηκαν 5 μετανάστες ενώ δεν υπήρχαν ούτε νοσηλευτές ούτε γιατροί στο κέντρο κράτησης… Δύο μετανάστες μεταφέρθηκαν και αναμένονται διώξεις. Ο μετανάστης-αφορμή απελάθηκε στα μουλωχτά, χωρίς το όνομα του να αναρτηθεί προηγουμένως στις ειδικές λίστες εντός των κέντρων κράτησης που αναγράφουν τους μετανάστες που επρόκειτο να απελαθούν. Ως απάντηση αρκετοί κρατούμενοι έχουν προβεί σε απεργία πείνας.

Στις 22.07.08 είχε γίνει εξέγερση στο ίδιο κέντρο μετά το θάνατο του Belkacem Souli από καρδιακή προσβολή. Ο εν λόγω μετανάστης είχε ζητήσει να μεταφερθεί σε νοσοκομείο αλλά οι υπεύθυνοι του κέντρου τον αγνόησαν. Οι εξεγερμένοι έκαψαν και τα 2 κτίρια του κέντρου, ενώ καμιά πενηνταριά απέδρασαν κατά τη διάρκεια των συγκρούσεων.

indy athenes

Rivolta al Cie di Vincennes a Parigi

Rivolta dentro al Cie di Vincennes, alla periferia di Parigi, nella notte tra giovedì e venerdì 14 febbraio. I reclusi, barricati nelle stanze, mettono fuori uso le telecamere di sorveglianza e lanciano estintori, porte e mobili contro la polizia, che era arrivata in assetto antisommossa alle 4 di notte per espellere uno dei prigionieri. All’indomani della rivolta, cinque prigionieri risultano feriti dalle manganellate della polizia e l’espulsione viene eseguita. Molti prigionieri entrano in sciopero della fame per protesta. Nei giorni seguenti, due rivoltosi vengono condannati a due e quattro mesi di galera, entrambi per aver scardinato una porta, uno per essersi rifiutato di sottoporsi all’esame del Dna.

La notte dopo la rivolta, alcuni fuochi d’artificio vengono esplosi fuori dal centro. La polizia ferma cinque persone che si trovavano in auto nel bosco di Vincennes. Accusati di “assembramento armato”, travisamento, rifiuto di fornire le proprie impronte digitali, di farsi fotografare, di sottoporsi all’esame del Dna, tre di loro vengono sottoposti all’obbligo di dimora nella regione di Parigi e al divieto di incontro tra loro; altri due vengono arrestati e trasferiti nel carcere di Fleury-Mérogis.

Per i cinque solidali, il processo è stato rinviato al 24 marzo. Un presidio di solidarietà viene indetto a Barbès alle 8 di sera di martedì 18 febbraio.

macerie @ Febbraio 18, 2014

La notte del 13 febbraio, nella prigione per stranieri di Vincennes [Parigi, NdT] scoppia una rivolta per impedire l’espulsione di un detenuto. Telecamere, porte, mobilio ed estintori sono distrutti o lanciati sugli sbirri. Due detenuti verranno condannati a due mesi di prigione. L’indomani, alcuni/e compagni/e vanno ad esprimere la propria solidarietà davanti alle mura del CIE, con fuochi d’artificio e grida di libertà; subito dopo cinque persone vengono arrestate. Tre vengono messe in libertà vigilata e due incarcerate a Fleury-Mérogis (il loro processo è previsto per il 24 marzo), tutti/e sono accusati/e di “adunata sediziosa armata e a viso travisato” e del rifiuto di farsi schedare (DNA, impronte digitali, foto), alcuni anche di aver dichiarato un’identità fittizia, per rallentare il lavoro degli sbirri.

Questa repressione non arriva dal nulla. Da quando sono stati creati, i CIE non hanno lasciato tutti indifferenti, poiché sono spesso il teatro di rivolte all’interno e di risposte all’esterno (manifestazioni, attacchi diretti contro i gestori della macchina delle espulsione e quelli che ne traggono profitto, etc.). Questo caso è soltanto l’ennesima vendetta dello Stato ai danni di quelli e quelle che cercano di rendere ingestibili tali prigioni, lottando senza mediazioni.

Una cosa è sicura: non ci interessa per niente sapere se questi/e rivoltosi/e, all’interno come all’esterno, sono innocenti o colpevoli, perché non ragioniamo con il loro codice penale, ma con la rabbia nei nostri cuori. Oggi, indignarsi non serve a nulla, essere solidali significa contribuire alla distruzione della macchina delle espulsioni e della reclusione.

Se la repressione ha come scopo quello di paralizzare le volontà instillando la paura di agire, essa non fa che aizzare il nostro odio verso questo esistente fatto di denaro, di sbirri e di filo spinato.

La libertà è fare la guerra a questo mondo.

Politici, giudici, sbirri, capitalisti, non dormirete più in pace, mucchio di carogne!

18 febbraio 2014
Alcuni/e anarchici/e.

[volantino trovato per le strade di Parigi, 18 febbraio 2014]

repris de nonfides

[Turin] Les belles paroles…

esposito-e-bubbico.jpg

13 Février 2014. Dans la nuit le siège du Pd ( parti démocrate, ndt) de via Cervino, dans le quartier Barriera di Milano a été tagué. Sur les rideaux on peut lire  » Esposito, Bubbico, c’est vous qui êtes derrière les CIE », « Feu aux CIE « et encore « Les belles paroles n’annulent pas les coups, vous payerez tout ». Pas encore satisfaits, les inconnus ont aussi lancé des œufs remplis de peinture sur les murs de l’immeuble. La solidarité du parti ne s’est pas fait attendre, et d’après eux, vu que « sur un sujet aussi délicat que les Cie le Pd a déjà ouvert une discussion proposant leur dépassement » ce n’est pas le moment de « transférer sur les murs des sièges du parti » le débat politique.

Filipo Bubbico, vice ministre de l’intérieur et éléphant du parti, nous avait déjà expliqué que les CIE resteraient ouverts et que le gouvernement, au maximum, reverra les temps d’internement et modifiera les appels d’offre : la discussion, donc, a déjà eu lieu dans les hautes sphères et a été close. Avec la bénédiction de ceux qui aujourd’hui, au Parti Démocratique comme chez ses lèches-cul de Gauche Écologie et Liberté s’agitent beaucoup [pour la fermeture des centres, ndt], même si c’est mal venu [de leur part, ndt], pour se laver un peu la conscience autour d’un sujet si « délicat ».

traduit de macerie

[Italie] Oui, Feu aux CIE

Il y a quelques années, une petite partie du mouvement – varié et contradictoire – qui se battait contre ce que l’on appelait alors « Centre de permanence temporaire » proposa un slogan : « feu aux CPT« . À ce moment là, et les compagnons de l’époque s’en rappelleront, même dans les milieux plus radicaux nous utilisions un plus générique « fermeture des centres » ou « fermeture des lager« . Était-ce une question de détail, ou, pire encore un témoignage supplémentaire de ce langage plein d’emphase, fatiguant et dogmatique qui tant de fois prend racine dans les environnement de lutte ? Il nous semble que non, ce d’autant plus avec du recul.

Il était alors question de souligner que la fermeture des centres pour sans-papiers ne devrait pas s’obtenir par la demande – faite avec plus ou moins  de vigueur, peu importe -à ceux qui les avaient ouverts de revenir sur leurs pas : mais par une lutte essentiellement « destructrice ». Une lutte qui aurait pu voir lutter ensemble les prisonniers et les solidaires de dehors- et quand bien même pas toujours au même moment et quasiment toujours séparés par un mur. Vu que l’on « ferme » même par décret nous voulions éviter cette équivoque, et les expressions comme « feu à » ou « détruisons » faisaient notre affaire.

Telle presque toutes les luttes de type « destructeur », la lutte contre les CPT aurait évidemment du être informative et dénonciatrice à certains moments, elle aurait du produire de la documentation, des contacts, et tenter de s’associer à d’autres parties de l’immense ville des exclus. Mais au centre de l’attention et des efforts devait rester le moment destructeur. Non en vertu de recettes abstraites et toujours valables, mais parce qu’il était déjà possible de penser que les structures comme les CPT pouvaient être fermées, réellement et dans des temps non bibliques, avec la force des luttes qui se seraient déroulées à l’intérieur ou autour. On pensait notamment qu’appuyer sur la pédale de la destruction ne soit pas seulement juste d’un point de vue éthique (ce qui n’est pas peu), mais puisse même être efficace. Ces deux aspects ne vont pas toujours ensemble : même si les murs des prisons s’effritent, par exemple, il n’est pas possible de penser à la fermeture des prisons sinon avec pour moyen une révolution sociale. De plus il est beaucoup plus difficile de s’échapper ou d’organiser une émeute dans les prisons et donc si d’un coté il n’y a toujours pas de sens à demander la « fermeture des prisons » à ceux qui les ont construites, de l’autre il est assez normal que des luttes de détenus se déclinent principalement dans un sens revendicatif autour des conditions de vie à l’intérieur,  tandis que pour les sans-papiers le moment revendicatif, s’il existe, est davantage une bonne opportunité à saisir pour tenter de s’évader tout comme pour faire des émeutes.

Cette attention portée sur le moment destructeur était importante aussi parce qu’un bon morceau du mouvement qui se battait, alors, à  l’extérieur contre les centres posait la question à l’envers, attendant des « réponses » là d’où elles ne viendraient jamais. Rappelez vous quand Vendola, le néo-gouverneur des pouilles  disait « nous étions 30000, aujourd’hui nous sommes 13 Régions » à sa conférence citoyenne anti-CPT, liant pieds et mains au mouvement contre les centres (dans ce cas les  30000 personnes qui  défilaient à Turin en novembre 2002). Aujourd’hui cela peut sembler inouï mais à cette époque il y avait ceux qui avaient espoir en Mercedes Bresso ou, quelques temps après, en Paolo Ferrero – qui est entré dans  le gouvernement Prodi affirmant vouloir fermer les CPT et qui achèvera sa carrière de ministre doublant la capacité de Corso Brunelleschi. Peu, même de bonne foi, survivront à cette intoxication institutionnelle et l’essentiel du mouvement n’y échappera pas non plus, finissant en état d’hibernation durant toute la période peu propice des gouvernements plus ou moins amis. Juste pour ne pas rien apprendre du passé, maintenant il en y a qui font de l’œil à Kyenge (ministre pour l’Intégration du gouvernement Letta depuis 2013, ndt), même si elle a déjà déclaré qu’elle ne peut rien faire pour une loi pour la fermeture des CIE. (Le fait que sur un thème comme celui des centres, que désormais quasiment tous définissent lager, on joue à se montrer mutuellement du doigt à propos des compétences singulières des ministres est une chose obscène qui en dit long sur notre Cécile (Kyenge, sic, ndt). Mais ceci est une autre histoire).

(ndt :« je n’ai pas changé d’idée. Mes opinions sont connues (Kyenge s’est battue depuis longtemps pour la fermeture des CIE et pour une nouvelle loi sur l’immigration, ndlr) et mon parcours politique et militant aussi. Comme ministre j’ai cependant une marge d’action limitée et à l’intérieur de ces limites je peux agir et j’agis. Parmi ceux qui me demandent de forcer ces limites certains sont de bonne foi, mais ils ne connaissent pas les compétences de mon ministère et confondent Intégration avec Immigration. Les autres non, ils ne sont pas de bonne foi. » Propos de Cécile Kyenge rapportés par la presse)

la GTT (transports publics) complice des expulsions. Chaque jour dans les tram de la villes, les contrôleurs te filent une amende car tu n’as pas ton billet. Si tu es clandestin l’amende c’est pas assez : l’hospitalité d’un lager nommé centre de permanence temporaire, la prison, l’expulsion t’attendent. « Pour ne pas être complice fais un croche pied au controleur. » Solidarité avec les immigrés en lutte. Feu aux CPT

Si nous revenons à notre époque nous voyons bien à quel point ce slogan était adéquat ; il ne se passe pas une semaine sans que les centres en Italie ne soient ébranlés en grande partie grâce aux capacités destructrices des retenus qui ont fait sortir les « feux des révoltes » des métaphores un poil banales de nos tracts. Les CIE, dans leur complexité, sont ingouvernables, et c’est justement cette ingouvernabilité manifeste qui déclenche cette petite guerre intestine entre gouvernements, gestionnaires et appareils de propagande à laquelle nous avons assisté le mois dernier juste après la publication de la fameuse vidéo de Lampedusa. Dans l’histoire infâme des centres pour sans-papiers tous ont quelque chose à cacher, tous ont intérêt à décharger sur le voisin la responsabilité du désastre et tous cherchent, en revanche, à se  garantir leur part du futur gâteau (s’il y a, dans un futur proche, un gâteau à se répartir). Même Mauro Maurino, le grand chef d’un des groupes de coopératives d’affaires qui a le plus investit dans les CIE (connecting people, ndt) qui depuis des années a caché systématiquement les violences des policiers à Gradisca, qui a tant fait, proposé et élaboré pour que le système survive de quelque manière, qualifie  à présent partout et ouvertement les CIE « d’institutions carcérales » et parle « d’un echec de l’Etat »; et la Croix Rouge -retranchée depuis des années derrière une « impartialité » qui à l’intérieur des centres ne veut dire rien d’autre que complicité active avec les tortionnaires- feint aujourd’hui de se mobiliser face aux expulsions et désire de futurs « centres d’accueil ». Les journalistes plongés, quant à eux, dans le bordel du mois dernier se sont mis à décrire les conditions de vie dans les CIE ; et ce n’est pas qu’en décembre les conditions furent pires qu’avant, ou qu’avant on n’en savait rien, ni que les sources faisant autorité ou la documentation faisaient défaut. Seulement avant, la consigne était de rester muet, ou de mystifier ouvertement, ou de minimiser : et les journalistes, quelques rarissimes exceptions mises à part, sont de nature diligente et obséquieuse.

Mais l’histoire qui donne une meilleure idée de la façon dont les révoltes des retenus ont mis en crise tous ceux qui gravitent autour des CIE,  est la fameuse affaire de Sœur Lidia, dont on a tant parlé en ville. Mais comment se fait-il qu’une sœur qui depuis des années entre et sort du centre et qui en est toujours sortie muette, maintenant sort et invoque la fermeture du centre ? Elle recommandait la patience et la soumission et elle les recommande toujours ; les révoltes ne lui plaisaient pas, et lui plaisent encore moins maintenant, comme nous ne lui plaisons pas, nous qui sommes toujours là dehors à ajouter notre petit poids solidaire à la lutte de ceux à l’intérieur. Mais elle, elle a vu avec ses propres yeux et en direct ce que nous avons toujours seulement entendu raconter, au téléphone ou par des gens qui sortaient. Nous l’avons raconté aux quatre vents, elle, elle ne l’a jamais fait avant l’autre jour.  » j’ai déjà dénoncé, j’ai fait mon devoir »- a-t-elle répondu dans sa fameuse interview le mois passé quand le journaliste lui demandait si elle avait déjà assisté à des épisodes « graves » comme celui de la vidéo de Lampedusa. Qu’est ce que cela veut dire « j’ai déjà dénoncé » ? On ne parle pas de plaintes pénales, parce qu’en aurait découlé des procès et cela ce serait su, et même pas de dénonciation à « l’opinion publique ». « faire son devoir« , pour quelqu’un comme elle ne peut vouloir dire rien d’autre que signaler les épisodes les plus déplaisants aux hautes sphères (le chef du bureau de l’immigration, le préfet ou peut-être l’évêque, nous ne pouvons pas savoir) de manière à générer quelques réprimandes envers les flics et les soldats sans faire trop de boucan ; laver le linge sale en famille, comme on dit. Le même style, du reste, que celui avec lequel l’église a prétendu gérer durant des années le « scandale » des prêtres violeurs de mômes : dans le silence absolu pour ne pas perturber le bon fonctionnement de l’institution.

Qu’est ce qui a changé depuis ? Pourquoi même quelqu’un comme soeur Lidia se met maintenant à parler ? Ce qui a changé c’est que désormais il est clair pour tous que les révoltes des retenus ont ouvert des failles que l’État, ni maintenant ni jamais, ne réussi à réparer, et quand le bateau prend l’eau, les rats -qu’ils soient sœurs, gris fonctionnaires, humanitaires ou affairistes rampants du social-  quittent le navire.

Feu aux Cie, donc. Ce slogan qui a déjà fait l’objet d’une affaire judiciaire (en italien, ndt) par l’immanquable Paladino (procureur à Turin, ndt) il y a quelques années, est considéré aujourd’hui par certains comme la cause première de la décadence rapide de corso Brunelleschi et avec lui de tous les centres italiens. Dans une interview récente, le secrétaire du Syndicat Autonome de la Police, Massimo Montebove, a déclaré que « les  activistes de la mouvance anarchiste développent une propagande efficace avec le but d’inciter les hôtes à détruire les centres, sans attendre de réformes par une loi discutée depuis des années. Le  slogan « feu aux CIE », devient, voire est une réalité ». Trop aimable ! S’il suffisait de slogans bien pensés et de propagande pour faire se rebeller les gens, la révolution sociale serait belle et bien en marche, et les problèmes éliminés à coups de marketing ; de plus, ce n’est pas le but des anarchistes que de dire aux gens ce qu’ils doivent faire et quand, surtout quand ces gens sont enfermés dans des cages et encerclés d’hommes armés. Ce qui transforme nos slogans en réalité c’est en premier lieu l’énorme sentiment d’injustice provoqué par une détention que tous ressentent comme incompréhensible avant même d’être injuste, et ensuite les conditions de vie dans les centres et la conscience qu’il suffit d’escalader un mur pour être libre. Tellement que beaucoup des centres donnés systématiquement aux flammes ces dernières années, demeurent éloignés de la propagande de qui que ce soit.

Feu aux CIE. Liberté pour tous les harragas! Bruler les frontieres et qui les contrôlent

Attention. Même si depuis des années nous insistons pour écrire sur les murs notre « feu aux CIE », nous savons très bien que le jour où  finalement les CIE fermeront n’adviendra pas lorsque la dernière chambre du dernier CIE encore en fonctionnement fermera, brûlée par le feu de la dernière révolte, contraignant le gouvernement à admettre sa défaite. Ce serait beau, certainement, et clair surtou . Beaucoup plus prosaïquement les révoltes, les évasions, les dégâts ou même -nous  l’espérons-  la force pratique et la détermination du mouvement dehors contraindront le gouvernement à fermer les dernières structures encore sur pieds ; et surtout, ce futur Gouvernement-qui-fermera-les-cie ne le fera pas en admettant en bloc sa défaite assumant les responsabilités du passé : quelqu’un dira « moi j’y suis pour rien », d’autres « c’est ceux qui étaient là avant qui se sont trompés » ou « je le disais depuis des années qu’il fallait changer », d’autres encore parmi les ministres se garderont le mérite de la « fermeture des lager ». Sans parler de ce qui pourrait se dérouler au Parlement ou dans les journaux, avec des avis éclairés pour ou contre la fermeture des centres -comme si le gouvernement eut pu faire un choix et n’eut pas été mis, concrètement, au pied du mur de l’ingouvernabilité des centres. Il y aura sûrement des personnes qui se feront duper par ces saynètes, mais pour nous il restera clair que c’est le feu des révoltes -et pas dans le sens métaphorique- qui a lancé la déflagration. En conséquence nous ne nous laissons pas impressionner par les personnages plus ou moins présentables qui, ayant senti le vent tourner depuis leurs palais, se sont choisi un coté ou l’autre pour s’attribuer les mérites du changement qui arrive et transforme les conquêtes futures, si il y en a, en de gracieuses concessions. Et ce qu’il s’agisse de Grimaldi et des siens qui demain présenteront une motion anti-CIE au conseil de la ville à Turin, où de Luigi Nieri, le vice-maire de la capitale, ou encore de Khalik Chaouki, le député protagoniste du can-can médiatique du mois dernier. (il est allé dormir à Lampedusa, ndt)

Mais, émeute après émeute, incendie après incendie, la barque obscène des centres pour sans-papiers prend-elle vraiment l’eau ? Cette fois est-ce la bonne ? Probablement oui. Mais le risque qu’il y a, immédiat et caché au coin de la rue, est que, plutôt que s’en créent d’autres, (où le temps d’enfermement serait plus court, où les gestionnaires trop salis seraient évincés et où l’on éviterait le CIE à ceux qui pourraient finir en CARA – centres de demandeurs d’asile, ndt)  les CIE soient troqués, grâce à une transformation substancielle de ce qu’il en reste, contre de véritables petites prisons. Après les CPT et les CIE, simplement une nouvelle forme et un nouveau nom dans l’histoire infâme de la détention administrative en Italie, se développant de pair avec les dispositifs de contrôle eux-mêmes délégués aux gouvernements de l’autre rive de la méditerranée. C’est ce qu’il nous a semblé comprendre non seulement dans les déclarations de Noël de Letta (président du conseil italien, ndt), mais aussi de ce que nous savons des projets de restructuration de Trapani-Milo et des raisonnements faits à haute voix ces dernières semaines par les institutions gestionnaires, qui espèrent encore avoir leur part du gâteau futur ; et aussi de l’ambiguïté volontaire de toutes les parties qui se sont exprimées sur le sujet ce mois-ci, et qui ont continuellement confondu la fermeture des CIE, leur dépassement, et la révision complète du « système d’accueil ». Confusion intéressée vu que le problème est la détention administrative, et la détention administrative est ou n’est pas, ne peut être dépassée et n’a rien à voir avec aucune forme « d’accueil ».  Si l’on retient de devoir fermer les CIE parce que la détention administrative est le problème, l’alternative aux CIE est simplement… la  liberté, et tout discours plus détaillé doit nous paraître suspect.

En  somme, de toute leur histoire les centres n’ont probablement jamais été aussi proches de la fermeture qu’aujourd’hui. Mais il y a le risque que de leurs cendres naisse quelque chose de très similaire et nullement meilleur. Ce qui adviendra dépendra avant tout de la force que sauront maintenir dans les mois qui viennent ces luttes destructrices qui, sans attendre rien de personne, ont déterminé la crise des CIE et mis dans la confusion le monde d’affairistes gluants qui tournent autour d’eux. Encore une fois, alors, c’est l’occasion de dire: « feu aux CIE ».

Publié sur macerie le 26 janvier 2014, traduit par nos soins

[Calais] La police expulse et rafle. Protestation au port.

8 février 2014

Depuis la grande vague d’expulsion de l’automne 2013, la plupart des migrants sont forcés de dormir dans des tentes malgré les intempéries. Dimanche 2 Février, la police a fermé et saccagé un des derniers squats de Calais. Cinq personnes avaient trouvé refuge dans cette maison qui était vide depuis des mois. La police est arrivée dans l’après-midi, alors que certains des habitants étaient sortis. Sans le moindre avertissement, la police a défoncé la porte et est rentrée dans les lieux. Les habitants présents ont expliqué à la police qu’ils étaient malades et qu’ils ne pouvaient pas vivre dehors. Mais la police n’était pas intéressée par un dialogue et a obligé les habitants à quitter les lieux sur le champ sans leurs affaires.
Quand les expulsés sont repassés plus tard dans la journée pour récupérer leurs vêtements, couvertures et nourriture, ils ont vu que la police avait tout saccagé à l’intérieur, recouvrant de gaz lacrymogènes leurs vêtements et couvertures, jetant de l’huile de cuisine sur le sol. La police est aussi coupable de vol, les radiateurs éléctriques, le tabac et des sacs ayant disparus.

Adapté de https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2014/02/06/police-close-and-destroy-syrian-squat/

Vague de protestations au port de Calais

Les décès successifs d’ un migrant iranien de 17 ans, tombé du camion dans lequel il se cachait pour tenter de rejoindre l’Angleterre le 30 janvier et d’ un migrant assassiné d’une balle dans le thorax le 2 fevrier provoquent une vague de protestation.

Le 4 février, une trentaine de migrants, en grande majoritee Syriens et Egyptiens ont marché en direction du port afin de faire un sitting pour demontrer leur colère face aux décès reguliers de migrants et face à des conditions de vie proprement inhumaines a Calais.

Quatre camions de Crs et quelques voitures de police n’ont pas tardé à arriver au bout du port et ont controlé un par un les migrants avec mepris et insultes. Les Crs ont filmés le controle, en faisant un zoom sur chaque migrant et activiste presents.

Les violences policières sont systématiques à Calais, la vidéo prise par nous hier est un infime témoignage du traitement des flics aux migrants: insultes, provocations, contrôles de papiers récurrents et mauvais traitements sont le lot quotidien ici.

La réalité est qu’aucune structure d’acceuil n’est prevue, les migrants s’agglutinent sur des terrains, glannant couvertures et baches pour se proteger du froid, du vent et de la pluie qui envahie les tentes. Les conditions de vie des migrants sont indignes, chaque jour de nouveaux migrants arrivent et chaque jour il est plus difficile de trouver des couvertures et des habits pour eux, les tentes se font de plus en plus rares et les quelques maisons occupées sont régulièrement expulsées illégalement et détruites ainsi que les tentes régulierement arrachées et cassées par les flics.

Adapté de https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2014/02/04/vague-de-protestations-au-port-de-calais/

2014-02-07_Calais_rafle_du_matin_au_campement_rue_Lamy
Rafle du Matin (jeudi 6 Février)

Ce matin avant 9h, nouveau déploiement de policiers autour du campement rue Lamy, face au lieu de distribution des repas : une dizaine de fourgons de police, PAF et CRS, pour arrêter au final deux personnes. Harcèlement qui insécurise les habitants du campement, et mise en scène à grand spectacle qui les désigne à la population comme des criminels au moins potentiels.
Cette mise en scène se répète plusieurs fois par semaine, parfois plusieurs fois au cours de la même matinée. La compagnie de CRS installée à demeure de manière permanente par le ministre de l’intérieur a d’ailleurs cette fonction à longueur de temps : se montrer, quitte à donner à Calais l’aspect d’une ville sous occupation.

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Rafle du matin – Encore (vendredi 7 Février)

Nouvelle rafle policière ce matin au campement de la rue Lamy, face au lieu de distribution des repas. Huit fourgons et une fourgonnette de police, PAF (Police aux frontières) et CRS.
D’après les habitants du campement, la police vient maintenant chaque jour arrêter quelques personnes, y compris des demandeurs d’asile porteurs d’un document attestant de leur identité.
Les deux personnes arrêtées hier matin auraient été placées en rétention.

Publié sur https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/06/rafle-du-matin/ et
https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/07/rafle-du-matin-encore/

Repris quasi tel quel de squat.net

[Turin] Croix-Rouge. Résignation. Ou pas ?

4 février 2014. Vers 19h la Croix Rouge donne sa première leçon de premier secours à son siège de Moncalieri. Tandis que les quelques participants sont encore à la caisse pour payer leur admission, une quinzaine d’ennemis des frontières et de l’exploitation se retrouve sur place. Durant quelques minutes ils expliquent aux clients ignorants le rôle moins connu des personnages qu’ils sont là à écouter. On parle de la gestion des CIE, de la complicité avec les privations et les mauvais traitements envers les retenus, des matraquages, des tabassages et des clefs des cellules, que la croix rouge a souvent et volontiers dans la poche. Peu de mots, mais plutôt durs… Le fait d’avoir couvert l’inspecteur de police qui a tenté de violer Joy, dans le CIE de Milan, la mort d’Hassan en 2008 pour manque de soin. Dans les premiers rangs certains regards se font tristes et impuissants, tandis que beaucoup sont surpris et en fin de compte, il n’y aucune réaction de colère. La résignation et l’habitude du pire ne laissent personne indemne. Ou quasi, peut-être que dans quelques têtes et quelques cœurs, le dégoût pour ceux qui s’engraissent sur un camp de concentration peut encore créer des brèches.

traduit de macerie

[Athènes, Grèce] Manifestation contre les camps de rétention

Le samedi 11 Janvier 2014, des personnes ont effectué une manifestation dans les quartiers du centre d’Athènes contre les centres de rétention pour migrants et l’opération de rafle d’Etat  » Xenios Zeus ». La manifestation était organisée par plusieurs collectifs qui sont actifs dans le centre-ville (à partir des quartiers de Aghios Nikolaos, Kypseli et Patissia, des antifascistes des quartiers du centre d’Athènes, de Kypseli – action antifasciste Patissia, l’ensemble de NoLager), et a été soutenue par d’autres groupes et individus du centre-ville, mais aussi de la banlieue ouest, est, nord et sud d’Athènes. Il y avait également la présence importante des migrants qui ont participé à la manifestation depuis le début, ou ont rejoint la manif spontanément. Près de 800 manifestants ont marché de la place Amerikis à travers les rues de Mythimnis, d’Attique, de Skiathou, d’Epidamnou, de Sifnou et de Patission, et sont retournés à la place Amerikis.

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Au cours de la marche, des centaines de dépliants ont été distribués dans sept langues différentes, des milliers de tracts ont été jetés, et les manifestants ont tagué des slogans et des pochoirs le long de la route. Il n’y a pas eu de problème, et la manifestation a été très chaleureusement accueillie par les résidents migrants. Entre autres, les slogans suivants ont été criés :

Les migrants sont nos frères et sœurs de classe / Pas de camps de concentration, jamais et nulle part

Les camps de concentration, les pogroms et Manolada / C’est la Grèce si vous êtes un migrant
[référence aux travailleurs agricoles migrants, qui ont protesté contre l’esclavage imposé par les propriétaires de fraises, et qui ont été frappés par des contremaîtres à Manolada, dans le Péloponnèse]

Laissez les professeurs être albanais, nos enseignants roms, et nos camarades de Téhéran

Le terrorisme c’est la recherche d’emploi, ayant pas d’assurance santé, et vivre sans-papiers

C’est ça, des papiers pour les migrants, des coups de pied aux patrons

Flics d’Aube dorée/ patriotes nationalistes / nous sommes les traîtres de l’unité nationale

"Contre les pogroms raciste de la police/de l'Etat - Jusqu'à la libération du dernier migrant des camps de concentration modernes"

« Contre les pogroms raciste de la police/de l’Etat – Jusqu’à la libération

du dernier migrant des camps de concentration modernes »

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"Démolissons les camps de concentration"

« Démolissons les camps de concentration »

[Turin] Feu aux CIE

Feu aux CIE

Après les images de Lampedusa – où les “hôtes” du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les “hôtes” du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix à Noël puis il y a quelques jours. Après les incendies des dernieres semaines dans le CIE de Turin, aujourd’hui détruit aux trois quart.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les “hôtes” ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui ; La croix-rouge, Les Coopératives blanches ou rouge comme Auxilum et Connecting People, les Miséricordes. Même la poste Italienne, qui avec la compagnie aérienne mistral air a le monopole des transferts internes et des explusions vers l’afrique du nord.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux qu’il ne reste sur pied que cinq CIE, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, sans attendre les larmes de crocodole de quelques conseillers municipaux. Aujourd’hui plus que jamais, c’est le moment – dedans et dehors – de donner le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 8 février – 16 heures
Rassemblement au cie
Corso Brunelleschi angle via Monginevro

traduit de macerie

[Turin] Un salut

30 janvier 2014.  

Vers 20 heures, un groupe de solidaires se retrouve devant les murs du CIE de corso Brunelleschi pour saluer les retenus. Dix minutes de bordel, accompagnées comme d’habitude de pétards, fumigènes et lancés de balles de tennis, remplies de messages de solidarité et de récits des derniers mois de révolte dans les centres pour  sans-papiers. Malgré le froid et la neige, les quelques retenus restés dans le centre endommagé et partiellement vidé après les dernières révoltes, sortent des sections et répondent aux cris.

traduit de macerie