Sans Papiers Ni Frontières

Icon

Contre les frontières et leurs prisons

[Italie] Encore un effort, l’été au CIE – 22 septembre 2013

mappa_cie_2

Nous publions ici un article tiré du numéro de septembre du mensuel anarchiste italien Invece, accompagné d’un schéma qui représente la situation des CIE en Italie. Le nombre de places effectivement disponibles dans les centres endommagés par les révoltes -mais encore en fonctionnement- change de jour en jour, et pourrait donc être d’une précision relative. Dans tous les cas sur treize centres, six sont fermés et quasiment tous ceux qui sont restés ouverts sont plus ou moins sévèrement endommagés. Si vous voulez le comparer au schéma original, qui date d’il y a deux ans, vous pouvez le trouver sur le site du Ministère de l’intérieur

Encore un effort, l’été au CIE 

Après les révoltes survenues l’hiver et le printemps derniers – ayant réduit la capacité ou provoqué directement la fermeture de plusieurs Centre d’Identification et d’Expulsion -, la rage des retenus contre ces camps a continué à se propager cet été.

Le 18 juin à Crotone quelques retenus s’affrontent avec les forces de l’ordre avec des barres de fer et des pierres trouvées sur place pour protester contre les conditions de détention. Cinq flics et quatre militaires sont blessés. Dans l’après-midi du 19 juin dans deux blocs du CIE de Modena le mobilier est défoncé et les panneaux de plexiglas cassés, dans la cour intérieure plusieurs matelas sont brûlés. A minuit, lorsque les retenus apprennent qu’il n’y aura pas assez de matelas pour tous, la révolte explose à nouveau : 13 retenus montent sur le toit utilisant comme échelle les trous faits dans les panneaux de plexiglas et commencent à lancer des tuiles, tenant en respect jusqu’à quatre heures du matin les policiers, les gendarmes, les militaires et les agents municipaux accourus à toute hâte. 70000 euros de dommages ont été infligés à la structure, et alors que la révolte était en cours, des inconnus ont profité des rues relativement vides pour dévaliser un magasin à quelques centaines de mètres de là: 40 000 euros de facture. Le syndicat de police Siulp, le préfet et le commissaire se lamentent et demandent bruyamment la fermeture du centre, ils obtiendront satisfaction à la mi-août, quand le CIE se verra vidé et fermé pour restructuration. Quelques jours plus tard, la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet, dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin, les retenus de la section blanche, la plus neuve, celle justement pensée pour résister aux désordres, donnent vie à une énième révolte. Les mesures anti-révolte (lits vissés au sol et tables en ciment) n’empêchent pas les retenus d’endommager sérieusement le bâtiment. Peu de temps après des feux sont allumés dans les sections jaune, rouge et bleue. Durant l’émeute certains retenus tentent de s’évader: certains seront repris immédiatement dont un blessé, emmené à l’hôpital après une chute, un autre semble, en revanche, avoir réussi à se faire la belle. Il n’y a pas eu d’arrestations. Et jusqu’au mardi matin suivant les retenus des diverses sections ont dormi dans les cours à cause des dommages infligés à la structure.

Dans le centre de Gradisca, le 8 août au soir, les retenus refusent de rentrer dans les chambres et la police décide de les convaincre avec matraques et lacrymogènes : pour ne pas étouffer ils cassent plusieurs panneaux de plexiglas qui entourent la cour de la section. Trois jours plus tard nouvelles révoltes et nouveaux lancers de lacrymogènes : plusieurs retenus montent sur les toits, tentant peut-être de s’échapper mais deux personnes tombent. L’une d’elles se blesse gravement. Cherchant à ramener le calme, le préfet est contraint de céder à certaines demandes : les téléphones qui étaient interdits depuis des mois dans le centre de Gradisca sont restitués et la salle à manger commune, fermée voilà longtemps pour éviter de dangereux rassemblements, est réouverte. Samedi 17, tandis que 200 personnes se rassemblent dehors en solidarité avec les retenus en lutte, ces derniers détruisent de nouveau des panneaux de plexiglas et montent sur les toits y restant jusque tard dans la nuit. La nuit du lundi au mardi 20, pour finir, profitant du mauvais temps et de l’absence de réparation des panneaux de plexiglas, plusieurs retenus profitent de la relève pour escalader le mur d’enceinte. Les militaires de garde, malgré une intervention tardive, ont réussi à arrêter plusieurs fugitifs. Il semble, cependant, que six, au moins, ont réussi à s’évader. Dans la nuit du 10 août , à Crotone, un retenu de 31 ans meurt – de maladie d’après les communiqués successifs de la police et de la Misericordia  (gestionnaire du centre). Une étincelle qui allume l’incendie : les retenus du centre, une cinquantaine en tout, donnent vie à une révolte et  détruisent en quelques heures les murs et la vidéosurveillance puis incendient les chambres et le mobilier. Ainsi, la prison étant ingérable et inutilisable, la préfecture décide de fermer les portes et de transférer les retenus dans d’autres centres.

Comme on le disait plus haut, les retenus des CIE continuent donc, coup sur coup, morceau après morceau, à démanteler la machine à expulser. Des quelques deux milles places d’internement prévues pour les sans-papiers, il en reste aujourd’hui moins de la moitié de disponible. A Rome, les responsables des CIE de tout le pays continuent à tenir des réunions d’urgence pour faire le point sur la situation. Avec leur rage, leur obstination et leur aspiration à la liberté les retenus montrent comment « feux aux prisons » ne saurait être qu’un slogan ou un tag sur les murs. Alors que les CIE connaissent l’un des plus forts moments de conflictualité, l’initiative des ennemis des expulsions n’est pas à la hauteur de ce que la situation demanderait. Tout en renvoyant à d’autres moment une discussion sur le pourquoi de ces dificultés, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de souligner à quel point il est urgent de reprendre les hostilités « dehors » aussi. Saisir l’occasion. Parce que ces parenthèses favorables dans lesquelles l’ennemi est en grande difficulté ne durent généralement pas longtemps. Et aujourd’hui nous, « dehors », nous pouvons et nous devons renvoyer la balle pour faire en sorte que ces camps pour sans papiers n’existent plus.

Traduit de macerie

[Marseille] Solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention !

Solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention !

Le 26 novembre 2013, aura lieu à Marseille le procès des inculpés de l’incendie de la prison pour sans-papiers du Canet.

Chaque année en France, 40 000 étrangers sans-papiers – désignés comme indésirables sur des critères racistes et arbitraires – sont enfermés dans des centres de rétention en attendant que l’État décide de leur sort : expulsion et bannissement ou libération avec OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Francais). Les retenus des Centres de Rétention Administrative (CRA) ne sont pas si « étrangers » que cela, ce sont celles et ceux qui, parmi nous, bossent à 3 euros de l’heure dans le bâtiment, la manutention, les gardes d’enfants, le maraîchage, la restauration, le nettoyage…
Concrètement, être mis dans un CRA veut dire : un enfermement qui peut aller jusqu’à 45 jours, avoir peu de chance de faire valoir ses « droits » (48h pour établir un recours non-suspensif), la surveillance constante des caméras, les fouilles corporelles, le fichage ADN, le refus de soin, la mise sous calmants, l’angoisse de voir tout ce qu’on a construit soudainement anéanti. Et si l’on remue trop, des tabassages et cellules d’isolement. Souvent, comme il n’y a aucun moyen de se faire entendre, les retenus retournent cette violence contre eux, en s’auto-mutilant de diverses manières. En 2006, Kazim Kustul a trouvé la mort au CRA du Canet.

Le 9 mars 2011, cette fois, la colère s’est dirigée contre les murs de la prison. Suite à un mouvement de révolte, un incendie s’est déclaré simultanément dans plusieurs zones du centre, rendant le bâtiment inutilisable pendant plusieurs mois. L’organisation des expulsions a été perturbée pour quelques temps autour de Marseille, les rafles ont diminué, des libérations pour vices de procédures ou manque de place ont eu lieu. Cet acte est à restituer dans la longue série des résistances et des révoltes plus ou moins médiatisées qui ont eu lieu en France (à Vincennes, à Lyon, à Bordeaux…), en Europe et dans tous les pays ayant recours à l’enfermement et l’expulsion des étrangers pour entretenir une position de domination économique.

Que sont devenus les retenus ? Quelles formes de solidarités ?

Après l’incendie du C.R.A. du Canet, les retenus ont été transférés vers le centre de rétention de Nîmes. Certains, intoxiqués par des fumées, ont été dirigés vers l’hôpital, quatre en ont profité pour se faire la belle. Une quinzaine de personnes soupçonnées d’être à l’origine de l’incendie sont mises garde-à-vue, puis six personnes sont placées en détention provisoire aux Baumettes. Les flics exercent des pressions face à des personnes éloignées géographiquement de leurs proches, isolées linguistiquement, méconnaissant le droit francais, épaulées par des avocats incompétents. Quatre détenus provisoires sont relâchés, tandis qu’un dossier à charge est monté contre les deux inculpés restants qui sont détenus pour 3 à 5 mois de détention préventive.
S’ensuit un long et pesant contrôle judiciaire de deux ans et demi (2 à 4 fois par mois),  en attente du procès.

Quelles formes de solidarité ?

Rapidement, un groupe de personnes organise un rassemblement devant le commissariat de l’Evêché. Un collectif se forme pour mettre en place une solidarité directe avec les inculpés, populariser cette révolte collective et lutter pour la suppression des C.R.A. S’en suivent visites aux parloirs, collages d’affiches, organisation de concerts de soutien, envois de mandats, suivi juridique avec des avocats, interventions à la radio et manifestations.

Par ce procès l’État compte faire payer à des boucs-émissaires un acte de révolte collectif. Il a construit un dossier à charge contre deux individus qu’il tentera de présenter comme des délinquants à sanctionner. À nous de dénoncer le rôle des centres de rétentions : l’outil de répression (qui enferme et expulse sur la base de discriminations racistes) et l’outil de pression sur l’ensemble des sans-papiers (contraints à se cacher, à vivre dans la peur, l’isolement et l’exploitation).
Face aux frontières qui prétendent nous diviser, nous ne serons jamais résignés, des révoltes collectives continueront d’éclater tout comme le besoin de se solidariser avec celles et ceux qui subissent la répression.

Le mardi 26 novembre, soyons nombreuses et nombreux à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal pour montrer que les inculpés ne sont pas isolés !

RASSEMBLEMENT le 26/11 à 14h devant le TGI, 6 rue Émile POLLAK

Collectif de soutien aux inculpés de l’incendie du CRA du Canet

contact : soutien6cra@riseup.net

Tract Procès mis en page (.pdf)

[Milan] Inauguration avec le feu – 8 septembre 2013

Les travaux de rénovation du CIE de Via Corelli à Milan ont terminé il y a deux semaines. Capacité réduite de 182 à 132 places, nouvelles sections conçues spécialement pour prévenir les révoltes, avec le mobilier cimenté pour éviter toute dégradation, tout est prêt pour y enfermer les retenus protagonistes des révoltes de ces derniers mois dans les différents CIE italiens. Les fonctionnaires du ministère ont probablement pensé qu’ils avaient tout prévu et espèrent pouvoir compter sur le centre de Milan pour résoudre leurs problèmes de bureaucrates gestionnaires de la machine à expulser. Mais ils n’avaient pas pris en compte les retenus, qui ont décidé d’inaugurer la nouvelles structure à leur manière. Samedi après-midi (7 septembre) et dimanche matin (8 septembre), des retenus ont commencé à brûler des matelas et du mobilier. Pour le moment, les nouvelles sont rares parce que le règlement du CIE de Milan interdit l’utilisation des téléphones portables. Les agences de presse ne parlent pas d’arrêtés ou de blessés mais il semble que les incendies étaient importants, suffisamment destructeurs pour que les pompiers déclarent qu’une section entière est inutilisable. Deux incendies et trente places en moins, pas mal comme inauguration.

Depuis Macerie

[Gradisca] Cordes et barres – 30 et 31 août 2013

Gradisca : cordes et barres

Le turbulent mois d’août continue dans le centre d’identification et d’expulsion de Gradisca d’Isonzo, un des CIE les plus détruits du pays dans lequels reste moins d’un quart des 250 places prévues, c’est-à-dire une soixantaine. Après les révoltes de début août, qui avaient contraint le préfet à accéder aux requêtes des retenus en leur concédant l’usage des téléphones portables et réouvrant la cantine, les protestations n’ont jamais cessé. Six retenus s’évadent le 19 août et dans les jours suivants deux autres sont incarcérés : l’un pour avoir agressé des matons, l’autre pour avoir détruit un téléviseur et agressé un opérateur de Connecting People (coopérative en charge de la gestion du centre). Dans la soirée de mercredi (28), un groupe de retenus décide à son tour de tenter l’évasion et une vingtaine de personnes montent sur les toits. D’après les reconstitutions des agences de presse ils sont « armés de barres. Des barres qui attachées à des cordes sont lancées contre les grilles d’enceinte et sont alors utilisées comme des grappins qui s’accrochent aux grillages ». La tentative d’évasion échoue, deux d’entre eux tombent et sont emmenés à l’hôpital, mais la protestation ne s’arrête pas et les retenus continuent, à tour de rôle, de monter sur le toit.

Pendant ce temps il semble que les fonctionnaires du ministère de l’intérieur soient assez inquiets. Sur les treize CIE construits, six sont fermés pour restructuration, détruits par les révoltes des retenus. Et ceux qui sont encore en fonction ne le sont pas dans les meilleurs conditions, presque tous sont plus ou moins sérieusement endommagés. Les responsables du ministère auront certainement des données plus à jour que les nôtres, mais que l’on sache sur les presque 2000 places prévues pour enfermer les sans papiers, il en reste moins de la moitié. Pour parer à l’urgence, les responsables des divers centres ont été convoqués à Rome à une réunion au sommet. Évidement nous ne savons pas ce qu’ils se sont dit, ni les décisions qu’ils ont prises : les agences de presse parlent d’une réunion qui aurait servi à « se confronter sur les principales problématiques des structures afin de trouver une meilleure stratégie de gestion et les modalités opératoires dans l’activité de vigilance et de sécurité interne et externe ».

30 août 2013

Mise à jour 31 août. Nouvelle évasion du CIE de Gradisca dans la journée d’hier. Cette fois il semblerait que quelqu’un y soit parvenu même si le nombre des fugitifs n’est pas encore clair. En attente de nouvelles de première main, l’évasion n’est racontée qu’au travers des peu de nouvelles publiées sur le web. Dans un premier temps il a semblé que quatre d’entres eux y étaient parvenus sans rencontrer la moindre difficulté dans leur fuite. En l’espace de quelques heures, tous les quotidiens en ligne se sont alignés sur la reconstitution fournie par la préfecture, copiant servilement un papier qui parle de deux évasions et deux incarcérations. Il semble en fait que dans la tentative d’évasion d’une douzaine de retenus il y a eu un peu de grabuge entre les fugitifs et les opérateurs de Connecting People, d’où les incarcérations avec l’accusation d’agression. La version fournie par TG3 régional de Friuli Venezia Giulia (journal télévisé régional) est encore différente, et reste à vérifier, qui suit depuis plusieurs jours les événements dans le centre notamment au travers de directs téléphoniques avec les retenus : dans l’édition de 14 heures, on parle de six évadés en deux épisodes distincts, un l’après midi, un autre le soir.

Traduit depuis macerie (voir les liens vers les articles de journaux locaux sur le site)

[Crotone] Le CIE fermé suite à une révolte – 12 août 2013

Encore un centre d’identification et d’expulsion qui ferme. Le centre de Bologne avait été le premier en mars, fermé et vidé pour cause de rénovations qui devaient initialement durer un mois mais qui sont toujours en cours. Quelques mois plus tard, le même sort s’est abattu sur le centre de Modène, évacué avant la mi-août et actuellement en rénovation. C’est maintenant au tour de celui de Crotone, fermé « temporairement mais pour une durée indéterminée » pour reprendre le vocabulaire bureaucratique dont seuls les meilleurs préfets sont capables.

En attendant d’avoir des informations directes, nous rapportons ce que racontent certains journaux en ligne et agences de presse. Dans la nuit du 10 août, un retenu de 31 ans meurt, d’une malaise diront quelques jours plus tard la police et la Misericordia qui dirigent le centre. Une étincelle qui déclenche l’incendie : les retenus du centre, au nombre de 50, donnent vie à une grosse révolte et en quelques heures détruisent murs et système de vidéo-surveillance, brûlent chambres et mobilier. Et ainsi, se retrouvant avec un système inutilisable et ingérable, la préfecture décide de fermer les portes du centre et de transférer les retenus vers d’autres CIE.

Dans les prisons pour étrangers qui fonctionnent encore, le mois d’août est loin d’avoir commencé dans la tranquillité. A Turin, les retenus résistent comme ils peuvent à la violence et aux abus des matons, en particulier ceux des finanzieri, qui maintiennent l’ordre à renfort de baffes et de coups. A Gradisca, dans la soirée du 8 août, les retenus ont refusé de rentrer dans les dortoirs et la police a décidé de les convaincre à coups de matraque et de gaz lacrymos : pour ne pas mourir étouffés les retenus ont brisé une barrière de plexiglas qui entoure la cour. Trois jours après, de nouveaux soulèvements et de nouveaux lancers de lacrymos : certains prisonniers grimpent sur le toit, peut-être pour tenter de s’évader, mais deux en tombent haut. L’un est gravement blessé et les médecins n’ont toujours pas fourni de diagnostic clair. Pour tenter de rétablir le calme, le préfet est contraint d’accéder à certaines demandes des retenus : les téléphones interdits depuis un mois dans le centre ont été restitués, et le réfectoire fermé un temps afin d’éviter les rassemblements dangereux va rouvrir ses portes. Le samedi 17 août près de 200 personnes se rassemblent à l’extérieur des murs  pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers en lutte, qui détruisent à nouveau des barrières de plexi et montent sur le toit, où ils resteront jusque tard dans la nuit.

 

Traduit de macerie

[Mesnil-Amelot] Mutinerie au centre de rétention – 22 août 2013

Jeudi la tension est montée dans le cra 3 du Mesnil Amelot entre flics et retenus, après qu’un retenu ait escaladé une grille pour aller chercher le ballon de foot qui avait atterri dans une partie inutilisée du centre. La réaction violente des flics qui se comportent comme s’il s’agissait d’une tentative d’évasion provoque la colère de l’ensemble des personnes enfermées qui se mettent à crier et à taper contre les grilles, jusqu’à ce qu’un grillage du cra 2 cède. Les flics se déploient en nombre, armés de lacrymos et de matraques. Peu après les retenus mettent le feu à deux cellules.

Lors de la journée deux retenus ont été arrêtés par les flics. L’un est retourné dans le cra 3 après quelques heures d’isolement, l’autre après une journée en garde-à-vue et avec une convocation au tribunal, sûrement pour outrage et rébellion.

Les escortes aux TGI de Meaux ont été annulées et toutes les personnes qui devaient passer devant le JLD ce jour-là ont ainsi vu leur détention prolongée.

Solidarité avec les mutin-e-s !

 

Info reçue par mail

 

[MaJ][Australie] Révolte au centre de rétention pour migrants sur l’île de Nauru – 19 juillet 2013

Dans la soirée de vendredi 19 juillet 2013, une révolte a éclaté à la prison pour migrants sur l’île de Nauru en Australie. Plusieurs bâtiments de la prison ont été incendiés et près de la moitié des demandeurs d’asile de la prison (où sont enfermés environ 500 migrants) se sont échappés du centre.  Leur presse affirme que 95% des bâtiments de la prison sont partis en fumée, dont le toit qui s’est effondré.

La rage des migrants s’est étendue sur l’île de Nauru et le feu a été bouté entre autre aux biens publics.

Suite à un appel des autorités de l’île à aider les forces répressives, des citoyens-flics ont prêté main forte aux flics et à la société privée de sécurité ‘Wilson’ pour réprimer les migrants.

Toujours selon les médias, 15 matons ont été blessés et 60 migrants arrêtés.

Fin septembre/début octobre 2012, des migrants s’étaient révoltés et des citoyens s’étaient prononcés pour la (ré)ouverture des deux camps pour sans-papiers de Manus et Nauru.

Cette révolte intervient alors que plusieurs migrants ont été récemment emprisonnés suite à la révolte incendiaire du centre de Villawood (banlieue de Sidney) en 2011.

Traduit librement de la presse australienne, 20/07/2013

Feux à tous les centres de rétention et à toutes les frontières !

[repris du chatnoiremeutier]

Mise à jour, 20 août 2013

Suite à la révolte du 19 juillet, 119 demandeurs d’asile passent cette semaine en procès sur l’île de Nauru. Ils sont accusés d’avoir mené une émeute, pillé et incendié le centre de rétention, ce qui aurait causé 60 millions de dollars de dégâts.

D’après la presse

[Gradisca] de nouveau sur le toit – 17 août 2013

Samedi 17 août alors qu’un rassemblement se tenait devant le centre de rétention une trentaine de retenus sont montés sur les toits du CIE de Gradisca criant et déployant une banderole. Ils demandaient notamment des nouvelles des deux tombés du toit et emmenés à l’hôpital le 12 août dernier. À 22h il y avait toujours du monde sur le toit.

gradisca 17aout2013 2

gradisca 17aout2013 3

gradisca 17aout2013 5

[MaJ][Gradisca] Émeute au CIE et refus de prise d’empreintes – 9 août 2013

Émeute la nuit de la fin du ramadan au CIE de Gradisca en Italie. Apparemment l’émeute avait comme objectif une évasion collective au cours de laquelle une chaise roulante était utilisée comme bélier. L’évasion a échoué à grands coups de matraques et gaz lacrymos.
Le lendemain la tension est de nouveau montée à la prison de Gradisca car ont été emmené-e-s par bus des Erythréen-ne-s qui venaient d’arriver à Lampedusa. Ces dernier-e-s, qui veulent quitter l’Italie pour aller vers d’autres pays, ont apparemment refusé de sortir du bus et menacé de se couper les doigts si on prenait leurs empreintes digitales, sachant que cela signerait leur condamnation à l’expulsion vers l’Italie en cas d’arrestation dans un autre pays et que cela les empêcherait de déposer une demande d’asile ailleurs.
Après une longue médiation ils/elles sont finalement sorti-e-s du bus notamment après qu’il leur ait été promis qu’il n’y aurait pas de prise d’empreinte mais seulement des photos pour leur établir un document de circulation .
D’après la presse
Mise à jour 12 août 2013

Après la révolte du jeudi 8 août un mouvement de protestation a de nouveau éclaté au centre de rétention de Gradisca. Plusieurs prisonniers sont montés sur les toits pour réclamer leur liberté et un meilleur traitement. Plusieurs ont emmené leurs matelas avec eux et annoncé qu’ils resteraient là. Dans la nuit deux des prisonniers qui étaient sur le toit sont tombés alors qu’ils tentaient de s’évader. L’un d’eux est dans un état très grave. Les Erythréen-ne-s qui devaient être hébergé-e-s dans le cara (centre pour les demandeurs d’asile) attenant au CIE de Gradisca et refusaient de descendre du bus et de donner leurs empreintes n’ont pas réintégrer le centre dès ce week end et ont donc disparu dans la nature… sans que leurs empreintes aient été relevées et avec une identité établie juste sur leurs déclarations, ce qui va certainement faciliter leur futur en Europe…

 

 

 

[Thaïlande] Révoltes et évasions au centre de rétention de Phuket – 11 août 2013

Une émeute a éclatée au centre de rétention de Phuket jeudi 9 août et deux jours plus tard 38 personnes se sont évadées (6 d’entres-elles ont été retrouvées depuis). L’émeute auraient elle même été planifiée pour organiser une évasion. Plusieurs parties du centre ont été détruites : toilettes, caméras de vidéosurveillance… Le reste des prisonniers ont été transférés dans un autre centre de rétention.
d’après la presse