Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Marseille : propos d’un ex retenu du centre de rétention du Canet – 18 septembre 2012

Propos d’un ex retenu du centre de rétention du Canet – 18 septembre 2012

T’étais dans le centre cette été ?
Oui, j’y ai passé vingt-cinq jours

C’était quoi l’ambiance général dans le centre ?
Entre nous c’était bien, mais entre nous et les flics, c’était autre chose. On se disputait toujours. Des fois, ils nous frappaient, dans les chambres, parce qu’il n’y a pas de caméras. C’était toujours comme ça, ils insultent les gens. Et on pouvait rien faire. On peut se voir toute la journée, on est tous ensemble. C’est pareil, on est musulmans, on est tous des frères. Il n’y a pas de racisme entre nous, c’est pareil entre le noir, l’afghan, le tunisien, français, entre tout le monde.

Est-ce que ça peut arriver que les flics soient gentils avec certain retenu pour en faire des balances ?
Il y avait une balance avec nous. Tout le monde le connaît, on parle pas avec lui. Oui, les flics sont gentils avec lui, en plus, il est sorti avant moi !

Forum Réfugié, qu’est-ce que tu en penses ?
La vérité, j’aime pas ces gens parce qu’ils font semblant d’aider les gens mais ils font des problèmes.

Le médecin et les médicaments dans le centre ?
Premièrement, il n’y a pas de docteur, y’a des infirmières, j’sais pas, des aides soignantes. Une fois, je jouais au ballon, je suis tombé sur le genoux. J’ai demandé à voir le docteur. J’ai vu une infirmière qui m’a donné des cachets pour dormir. Je sais pas moi, ils pensent que tous les gens sont fous, ils donnent des cachets à tout le monde, des cachets pour dormir.

Cet été, il y a une marocaine qui a failli mourir. Est-ce que dans le centre les autres retenus étaient au courant ?
Non, on n’était pas au courant. On a rien entendu, les flics, ils nous disent rien. Chaque bloc est séparé des autres, on peut pas se parler, on peut rien faire. Juste se voir derrière la fenêtre.

Cet été, y’a retenu qui a cassé la télé dans la salle commune ?
La vérité, tu ne peux pas casser la télé comme ça. Des fois, tu te disputes avec les flics, ils te frappent dans les chambres. Parce que tu peux rien faire, tu vas casser la télé, des trucs. Tu vas brûler des matelas. Il faut faire quelque chose, comme ça il ne prennent pas confiance. On est toujours là, on est toujours là contre eux. C’est mon dernier mot.

Y’avait beaucoup de bagarre avec les flics, mais est-ce que c’était des retenus tout seuls qui se battaient ?
La vérité, chacun est seul. Y’en a qui ont peur, d’autres qui vont bientôt sortir, chacun fait ce qu’il veut, on peut pas les obligés les gens à frapper avec nous. Quand j’étais là-bas, y’a deux collègues qui se sont fait expulser. On a quand même essayé de faire quelque chose dedans. On a essayé de les aider, d’empêcher les flics de les ramener. Dommage, mes collègues sont rentrés en Tunisie, ils vont bientôt revenir !

Quand des retenus refusent l’embarquement, ils les scotchent ?
Oui, y’a un mec que j’ai connu, il a été expulsé, il a été scotché comme une momie. Il a été envoyé en Algérie. Il avait refusé le premier embarquement, au deuxième, il a été expulsé.

Est-ce qu’il y a des parloirs sauvages au centre ?
Mais collègues qui n’ont pas de papiers en fRance sont venu me voir derrière le mur. Ils ont essayé de m’aider, je les remercie.

Ça arrive souvent ?
Oui, c’est toujours comme ça. Y’a pas que moi, d’autres prisonniers que viennent voir leurs copains ou copines. Y’a des femmes qui viennent aussi derrière les murs. Pour faire les visites, il faut des papiers, sinon tu rentres pas.

T’étais au centre pendant le rassemblement le 4 août ?
Oui, j’étais là. C’était un ambiance à l’intérieur, on voulait mettre le feu. On a entendu la manifestation. Les flics sont venus. Même la commandante est descendu pour nous voir. Elle nous a parlé :  « pourquoi vous faites ça ? Si y’a une manifestation, vous ne faites rien, vous écoutez, c’est tout. La vérité, il surveille plus, pendant le rassemblement ils sont rentrés dans le bloc parce qu’ils ont eu peur.

Maintenant que tu es sorti, c’est quoi le quotidien d’un sans-papiers à Marseille ?
Je ne sort pas la journée, que la nuit. Les gens ils ont peur des contrôles. En plus en 2013 c’est la capitale de la culture. De plus en plus de travaux. Pour préparer tout ça, les flics ils essaient de nettoyer un peu ceux qui n’ont pas de papiers.

propos d’un ex retenu du cra du canet – part1

propos d’un ex retenu du cra du canet – part2

propos d’un ex retenu du cra du canet – part3

Marseille : D’incidents en incendie

D’incidents en incendie

Les incidents se succèdent dans la prison pour sans-papiers du Canet à Marseille: refus d’embarquement, destructions de matériel, incendie, résistances individuelles et collectives.

Le centre est surpeuplé, les flics insultent et tabassent quotidiennement. Les retenus sont gavés de médicaments (anxiolytiques…). Les tentatives de suicides et les actes d’automutilations sont courants. Lorsqu’ils résistent aux expulsions, ils sont ligotés et bâillonnés au scotch. La bouffe est périmée, etc.

La lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur: prises de contacts avec les retenus, relais de la situation, soutien juridique, parloirs sauvages, rassemblements…

Si nous luttons aux cotés des retenus, ce n’est pas pour obtenir de meilleures conditions de rétention, mais pour détruire toutes les prisons. Si nous dénonçons les violences policières, ce n’est pas pour réclamer une police respectueuse des droits de l’homme. La fonction de la police, c’est de protéger la violence des intérêts des classes dominantes, c’est de défendre la violence de la propriété privée, d’empêcher toute tentative de révolte, de nous forcer par la peur et la répression à accepter les règles d’un jeu truqué. La violence de ce système nous la subissons tous les jours et les gardiens de la paix sont ceux de la guerre sociale contre les pauvres.

Dans les rapports de domination et d’exploitation capitaliste, les sans-papiers, sont utilisés par l’État patron pour faire baisser le prix de la main-d’œuvre et niveler vers le bas l’ensemble des conditions de travail.

Les sans-papiers sont une population utilisée dans le but de normaliser et faire accepter les dispositifs de contrôle qui s’étendent à toutes les classes dominées (rafles dans les quartiers, fichiers internationaux, obligation de se soumettre à tout un tas de formalités administratives…).

Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est comprendre que nous avons les mêmes intérêts contre ce système qui nous domine et nous exploite.
Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est se battre contre l’ensemble des dispositifs de contrôle et de répression que nous subissons.
Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est lutter contre les séparations, celles qui font que les pauvres s’entre-tuent pendant que la domination s’étend.

reçu de luttedecras@riseup.net, le 7/09/2012

Marseille : Communiqué sur les suites de l’incendie du CRA du Canet

Suite à l’incendie du samedi 1er septembre au centre de rétention du Canet, un retenu est embarqué en garde à vue.

Il est jugé en comparution immédiate, le mardi 4 septembre dans l’après-midi. Il prend 8 mois ferme et 1600 euros d’amende. Lors du verdict, le juge précise que le détenu effectuera la totalité de sa peine avant de se faire expulser. Un autre retenu avait été mis à l’isolement dans le centre au moment des faits. Il est libéré le lendemain. Il porte des traces de coups sur tout le corps, sauf le visage.

L’enquête et la procédure auront été mené rapidement. 48 heures seulement après les faits, le détenu se retrouve derrière les barreaux des Baumettes, sans qu’aucune information n’ait circulé à l’extérieur. Une avocate, qui tentait de se renseigner sur cet incendie, s’est vue répondre par Forum Réfugiés que cela n’avait jamais eu lieu. Quand elle a tenté de s’informer auprès du Tribunal sur la personne déférée par rapport à cet incendie, on lui a certifié qu’il n’y avait aucun dossier sur une affaire d’incendie au centre de rétention.

Encore une fois, cet incendie s’inscrit dans une série d’événements et de luttes dans le centre de rétention et à l’extérieur. Dans ce contexte, si les pouvoirs publics tentent d’étouffer l’affaire, c’est sans doute pour éviter toute solidarité autour de cet acte et du principal accusé et essayer d’éteindre les révoltes à l’intérieur du centre.

Continuons à être solidaires des inculpés des incendies du Centre de rétention du Canet.

Continuons à être solidaires avec les retenus en lutte.

Manifestons notre solidarité lors du rassemblement devant le CRA du Canet,

samedi 8 septembre à 18 heures.

 reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012


Marseille : Solidarité Active contre les expulsions !

Solidarité Active contre les expulsions !

Le 5 septembre 2012, une dizaine de personnes se donnent rendez-vous à l’aéroport de Marignane pour s’opposer à l’expulsion de A. détenu au centre de rétention du Canet. Il avait manifesté son intention de résister et son envie de soutien lorsque nous étions allés le voir au parloir.

ArrivéEs à l’aéroport, nous repérons le vol et les guichets d’enregistrement et commençons à parler aux passagers. Nous nous adressons à tous, familles, jeunes et vieux, pour leur expliquer la situation de A., ce qu’il laisse ici, qu’il ne trouvera rien ni personne en Algérie. Nous leur expliquons aussi ce qu’il se passe au centre du Canet et les informons des conditions de rétention. Les personnes abordées sont, à quelques exceptions près, plutôt réceptive au message. Certaines mêmes nous assurent qu’elles vont réagir. L’une d’entre elle a déjà été témoin de trois refus d’expulsions. Fort de son expérience il réussira à encourager d’autres passagers.

Fin de l’enregistrement, une longue attente commence derrière les vitre qui donne sur le tarmac. Nous sommes en contact irrégulier avec des passagers en salle d’embarquement et avec A. qui avait gardé son téléphone dans les locaux de la PAF. Les flics amènent dans l’avion deux détenus menottés avant que les passagers n’embarquent. A. refuse l’expulsion, les flics en prennent acte puisqu’il s’agit du premier refus et le débarque. L’autre retenu reste dans l’avion où les passagers qui ont pu s’organiser dans la salle d’embarquement s’opposent à l’expulsion. Le détenu redescend donc aussi de l’avion sans qu’il n’ait eu besoin de manifester son refus (ce qui peut entraîner parfois une Interdiction du Territoire fRançais). Retour au centre de rétention…

reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012

Italie : émeutes et arrestations à Pozzallo en Sicile – 3 septembre 2012

Des retenus se révoltent au centre d’accueil de Pozzallo. Quinze arrestations.

Quinze retenus ont été arrêtés samedi après la révolte du Centre de « premier secours et d’assistance » de Pozzallo (C.P.S.A.). Ils sont tous Tunisiens.

Ils sont accusés de résistance et de violence contre les forces de l’ordre au C.P.S.A. de Pozzallo. Ils ont tenté de fuir le centre-ville, où ils sont parqués depuis leur débarquement et leur transfert de Lampedusa à Pozzalo qui a eu lieu le 31 août.

Ils ont procuré des blessures à un carabinier (considéré comme incurable en 10 jours), et trois policiers (avec 10, 3 et 2 jours d’itt). Les retenus ont dévasté la structure, détruit le plancher en bois, arraché les supports en aluminium autour du parquet en les utilisant comme des armes offensives contre les forces de l’ordre,  enfoncé les portes vitrées donnant sur l’extérieur de la zone clôturée du C.P.S.A.,  traversé les murs et les portes avec des supports métalliques ci-dessus, pour réussir à s’échapper, et utilisé des objets contendant contre la police qui a rapidement été confronté à la révolte. Elle réussi à éloigner les retenus qui, afin de réussir dans leurs efforts, avaient lancé contre le personnel tout le matériel susmentionné qui tombait sous leurs mains.

Toutes les personnes arrêtées ont été, après les formalités, envoyés dans les prisons de Modica, Ragusa, Caltagirone et Siracusa à la disposition du procureur adjoint de la République de Modica, Gaetano Scollo.  »

 

source : adapté de Radio Rtm via macerie @ 03/09/2012

Marseille : Incendie au centre de rétention du Canet + chronologie – 1er septembre 2012

Incendie au centre de rétention du Canet à Marseille

Samedi 1er septembre, à 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage du centre de rétention. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée.  Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement.  Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Cet incendie s’inscrit dans un contexte de tension au sein du centre. Depuis cet été, les incidents s’enchaînent : refus d’embarquement, destructions de matériel, résistances individuelles et collectives. Le centre est surpeuplé, la police insulte et tabasse quotidiennement, les retenus qui résistent aux expulsions sont ligotés et bâillonnés au scotch,
la bouffe est périmée, les retenus sont gavés d’anxiolytiques, etc. Depuis cet été, la lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur : prises de contacts avec les retenus, relais de l’information, parloirs sauvages, rassemblements…

D’incidents en incendie, les retenus manifestent une nouvelle fois leur refus de l’enfermement. Malgré ça le centre n’est toujours pas fermé et continue de se remplir.
Continuons à l’extérieur à relayer la lutte à l’intérieur et à exprimer notre solidarité par tous les moyens possibles….

Rassemblement devant le centre de rétention du Canet à Marseille le 8 septembre à 18H !

Mardi 28 août

Pendant le repas du soir, les retenus énervés de manger toujours la même merde (nourriture périmée et non hallal) décident de foutre le bordel dans le réfectoire. Ils jettent la nourriture par terre et dans la gueule des quelques flics présents lors du repas. Très vite d’autres flics arrivent, armés de matraques électriques qu’ils utilisent sur au moins un retenu. Les retenus n’ont pas le choix et, à contre cœur, ils nettoient.

Mercredi 29 août

À 3h du matin un retenu est réveillé par les flics qui lui ordonnent de faire son sac et l’embraquent pour une expulsion vers la Tunisie.

Un retenu tente de se pendre après avoir appris la décision de son expulsion. Il est conduit à l’hôpital et ramené au CRA quelques heures plus tard.

Samedi 1 septembre

Tentative d’expulsion vers la Turquie. Arrivé dans l’avion le retenu refuse d’embarquer. Il est ramené au centre.

Pendant le repas de midi, les retenus s’aperçoivent que sur l’emballage des barquettes, il y a une étiquette collé sur la première qui est déjà périmé de quelques jours, du 28/08/2012, la seconde indique une péremption le 02/09/2012. Les retenus en colère refusent de manger et jettent toute la nourriture par terre et dans la gueule des flics. Sous la menace, ils sont encore contraints de ramasser.

À 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée. Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement. Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Dimanche 2 septembre

Audience du JLD.

Des personnes sont présentes en soutien à un retenu.

Quatre retenus passent devant le juge. Pour tous le juge ordonne la prolongation de la rétention pour vingt jours. L’avocat commis d’office est catastrophique, il menace les personnes en soutien de faire appel aux keufs s’ils lui parlent mal !

Les flics tentent de nouveau d’expulser le retenu qui a résisté samedi à son expulsion vers la Turquie. Il résiste encore une fois et est encore une fois reconduit au centre.

 Lundi 3 septembre

Arrivés de renforts policiers dans le centre, les effectifs sont doublés.

Les flics procèdent à des interrogatoires de tous les retenus du premier étage ainsi que de quelques retenus du rez-de-chaussée.

À 10h, des personnes vont visiter un retenu au parloir. À leur arrivé au centre, elles constatent une forte présence policière. Elles sont minutieusement fouillées.

À 15h, ces mêmes personnes retournent au centre pour visiter le même retenu. À l’entrée, un flic affirme qu’un autre retenu, « ami » du retenu que ces personnes sont venues voir, les attend pour un parloir. Les personnes répondent qu’elles ne comprennent pas de quoi il s’agit, et insistent pour voir la personne qu’elles sont venues visiter. Contrairement au matin même elles ne sont pas du tout fouillées. Par contre, à la sortie du parloir, on leur demande de patienter le temps d’une « vérification » sur le retenu visité. Une sorte de piège, quoi !

[Italie] Tentatives d’évasions de fin août au CIE de Trapani-Milo

Tentative d’évasion du CIE de Trapani

Une centaine de sans-papiers retenus dans le centre de Trapani ont tenté l’évasion mercredi 29 après midi. Au cri de « liberté, liberté! » les retenu ont escaladé la clôture. Selon la police, elle a convaincu les réfugiés à retourner dans la structure, « sans utiliser la force. » Certains détenus ont expliqué que leur geste était dû à l’exaspération causé par la durée excessive passé dans le centre, aujourd’hui jusqu’à 18 mois.

Traduit de macerie , 30 août 2012

Manifestations réprimées dans l’œuf, ce soir, au Cie de Milo, à la porte de Trapani.

Comme c’est souvent le cas maintenant, ici, à Turin, les agents de garde ont pris les lances incendie et ont arrosé les personnes enfermées dans les cages les mouillant jusqu’à l’os, espérant en même temps refroidir les esprits et le désir de révolte. Cela fait une vingtaine de jours que les détenus haussent la voix pour la qualité de la nourriture que les agents posent tous les jours pour eux a côté de l’entrée de la cellule ; nourriture immangeable, de l’avis de tous : omelettes avec beaucoup de coquilles d’œufs, de la nourriture périmée ou mal conservée. En bref, c’est plus ou moins depuis que le fournisseur de nourriture a changé que les sans-papiers enfermés à Trapani ne mangent plus, par dégoût ou par protestation. Une quarantaine d’entre eux, il y a seulement quatre jours, ont résolu le problème à sa racine en escaladant le portail et effaçant leurs propres traces dans la campagne. Maintenant, ils peuvent manger ce qu’ils veulent, mais pour ceux qui n’ont pas réussi à s’en aller c’est un combat quotidien.
(Pour les esprits les plus attentifs. Ceux qui préparent le repas à Milo est une entreprise de restauration de Trapani, « Le Palme restaurant,“ (Le Palme ristorazione) qui ces dernières années, a une croissance exponentielle de son chiffre d’affaires. À faire de l’argent sur la prison on gagne beaucoup, et c’est bien connu. Mais, il n’est pas dit qu’après on puisse dormir tranquille.)

traduit de macerie , 26 août 2012

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Des centaines d’immigrés enfermés au centre de rétention sur l’île de Christmas Island en Australie sont en grève de la faim contre la (ré)ouverture, décidée par le gouvernement australien, de centres de rétention dans des îles du Pacifique.

L’une des personnes en grève de la faim a déclaré : « Nous ne voulons pas aller à Nauru comme ceux qui sont arrivés avant nous et dont les dossiers ont mis des années à être traités. Et qui sont restés là-bas  de 6 à 8 ans avant de devenir fous. Ils sont devenus mentalement malades et nous ne voulons pas de ça. »

Le gouvernement (centre-gauche) et le sénat australiens ont voté mi-août un texte autorisant l’enfermement des migrants arrivant par bateau dans des centres de rétention en Papouasie-Nouvelle Guinée (Manus) et sur l’île de Nauru. Ces centres existaient déjà pour la plupart et avaient été fermés pour des raisons humanitaires. Ce texte prévoit également une durée de rétention illimitée (les écologistes de gauche avaient déposé un amendement pour limiter la durée d’enfermement à 1 ans…). En contre partie, le texte prévoit de donner 20 000 demandes d’asile par an.

Ce texte est le résultat du « travail » d’un « groupe d’expert » composé de chefs militaires et d’universitaires qui recommande au gouvernement un retour à la « Pacific solution » mise en place par le précédent gouvernement (de 2001 à 2008) qui consiste à enfermer les migrants dans des centres de rétention extra-territoriaux, moyennant une contre partie financière pour les États insulaires de Nauru et Manus.

« Ne rien faire serait inacceptable, nous avons donc proposé une nouvelle approche, intégrée et équitable. Nous pensons que nos recommandations sont conformes aux normes de raison, d’équité, et d’humanité » a déclaré un des membres de ce groupe.

En avril 2011 déjà, contre l’augmentation de la durée d’enfermement et la multiplication des cas de troubles psychologiques et d’automutilations, plusieurs personnes enfermées dans les centres de Christmas Island et Villawood (banlieue de Sydney) étaient montées sur les toits pendant plusieurs jours. Le 21 avril, après une nuit d’émeute, une grande partie du centre de Villawood avait été incendié.

Italie : Révolte et évasion à Pozzallo (Sicile) – 19 août 2012

Révolte et évasion à Pozzallo (Sicile) – 19 août 2012

Dimanche dernier les prisonniers du Centre de « premier secours et d’assistance » de Pozzallo (province de Raguse, au sud de la Sicile), une centaine de tunisiens tout juste transférés de Lampedusa où ils avaient débarqués quelques jours auparavant, se sont révoltés contre la menace imminente d’un rapatriement. Les liste des dégâts est vraiment impressionnante : système de vidéo-surveillance détruit, portes arrachées, vitres internes et externes défoncées, bureaux inondés à la lance anti-incendie, armoires d’uniformes de la Protection Civile détruites, matériel informatique et ordinateurs de la Police détruits, extincteurs, éclats de verre, morceaux de portes, pieds de lits, briques, chaussures et robinets utilisés comme arme contre la police, câbles du système électrique arrachés et utilisés pour descendre du toit où les révoltés s’étaient barricadés. Au final, 70 prisonniers réussirent à s’enfuir, 30 ont été rattrapés immédiatement, 14 arrêtés et inculpés*. Quelques policiers ont été blessés et plusieurs parties du bâtiment sont impraticables.

*les inculpations sont : dévastation, résistances et coups et blessures aggravées (sur personne dépositaires de la loi). Les personnes inculpées sont incarcérées à la prison de Raguse ou au centre pénitentiaire de Modica.

http://www.autistici.org/macerie/?p=29214

quelques photos :

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/pozz3.jpg

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et une vidéo sur la conférence de presse de la police :

http://www.dailymotion.com/video/xkojiv_arrestati-13-migranti-in-fuga-le-menti-della-rivolta-a-pozzallo-dal-cps-nel-ragusano-erano-fuggiti-6_news

Marseille l’été… Son soleil, ses plages… et son centre de rétention ! – Bis

BROCHURE MISE À JOUR

Brochure 12 pages à télécharger, imprimer et diffuser : ici

– PETITE CHRONOLOGIE NON EXHAUSTIVE DES ÉVÉNEMENTS DES DERNIERS JOURS

– RÉCIT DE L’OCCUPATION DU RADAR DU “ CARTHAGE ”

– LUTTE DE CRASSE

– SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DE L’INCENDIE DU CRA DU CANET !