Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Marseille : Communiqué sur les suites de l’incendie du CRA du Canet

Suite à l’incendie du samedi 1er septembre au centre de rétention du Canet, un retenu est embarqué en garde à vue.

Il est jugé en comparution immédiate, le mardi 4 septembre dans l’après-midi. Il prend 8 mois ferme et 1600 euros d’amende. Lors du verdict, le juge précise que le détenu effectuera la totalité de sa peine avant de se faire expulser. Un autre retenu avait été mis à l’isolement dans le centre au moment des faits. Il est libéré le lendemain. Il porte des traces de coups sur tout le corps, sauf le visage.

L’enquête et la procédure auront été mené rapidement. 48 heures seulement après les faits, le détenu se retrouve derrière les barreaux des Baumettes, sans qu’aucune information n’ait circulé à l’extérieur. Une avocate, qui tentait de se renseigner sur cet incendie, s’est vue répondre par Forum Réfugiés que cela n’avait jamais eu lieu. Quand elle a tenté de s’informer auprès du Tribunal sur la personne déférée par rapport à cet incendie, on lui a certifié qu’il n’y avait aucun dossier sur une affaire d’incendie au centre de rétention.

Encore une fois, cet incendie s’inscrit dans une série d’événements et de luttes dans le centre de rétention et à l’extérieur. Dans ce contexte, si les pouvoirs publics tentent d’étouffer l’affaire, c’est sans doute pour éviter toute solidarité autour de cet acte et du principal accusé et essayer d’éteindre les révoltes à l’intérieur du centre.

Continuons à être solidaires des inculpés des incendies du Centre de rétention du Canet.

Continuons à être solidaires avec les retenus en lutte.

Manifestons notre solidarité lors du rassemblement devant le CRA du Canet,

samedi 8 septembre à 18 heures.

 reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012


Marseille : Solidarité Active contre les expulsions !

Solidarité Active contre les expulsions !

Le 5 septembre 2012, une dizaine de personnes se donnent rendez-vous à l’aéroport de Marignane pour s’opposer à l’expulsion de A. détenu au centre de rétention du Canet. Il avait manifesté son intention de résister et son envie de soutien lorsque nous étions allés le voir au parloir.

ArrivéEs à l’aéroport, nous repérons le vol et les guichets d’enregistrement et commençons à parler aux passagers. Nous nous adressons à tous, familles, jeunes et vieux, pour leur expliquer la situation de A., ce qu’il laisse ici, qu’il ne trouvera rien ni personne en Algérie. Nous leur expliquons aussi ce qu’il se passe au centre du Canet et les informons des conditions de rétention. Les personnes abordées sont, à quelques exceptions près, plutôt réceptive au message. Certaines mêmes nous assurent qu’elles vont réagir. L’une d’entre elle a déjà été témoin de trois refus d’expulsions. Fort de son expérience il réussira à encourager d’autres passagers.

Fin de l’enregistrement, une longue attente commence derrière les vitre qui donne sur le tarmac. Nous sommes en contact irrégulier avec des passagers en salle d’embarquement et avec A. qui avait gardé son téléphone dans les locaux de la PAF. Les flics amènent dans l’avion deux détenus menottés avant que les passagers n’embarquent. A. refuse l’expulsion, les flics en prennent acte puisqu’il s’agit du premier refus et le débarque. L’autre retenu reste dans l’avion où les passagers qui ont pu s’organiser dans la salle d’embarquement s’opposent à l’expulsion. Le détenu redescend donc aussi de l’avion sans qu’il n’ait eu besoin de manifester son refus (ce qui peut entraîner parfois une Interdiction du Territoire fRançais). Retour au centre de rétention…

reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012

Marseille : Incendie au centre de rétention du Canet + chronologie – 1er septembre 2012

Incendie au centre de rétention du Canet à Marseille

Samedi 1er septembre, à 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage du centre de rétention. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée.  Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement.  Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Cet incendie s’inscrit dans un contexte de tension au sein du centre. Depuis cet été, les incidents s’enchaînent : refus d’embarquement, destructions de matériel, résistances individuelles et collectives. Le centre est surpeuplé, la police insulte et tabasse quotidiennement, les retenus qui résistent aux expulsions sont ligotés et bâillonnés au scotch,
la bouffe est périmée, les retenus sont gavés d’anxiolytiques, etc. Depuis cet été, la lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur : prises de contacts avec les retenus, relais de l’information, parloirs sauvages, rassemblements…

D’incidents en incendie, les retenus manifestent une nouvelle fois leur refus de l’enfermement. Malgré ça le centre n’est toujours pas fermé et continue de se remplir.
Continuons à l’extérieur à relayer la lutte à l’intérieur et à exprimer notre solidarité par tous les moyens possibles….

Rassemblement devant le centre de rétention du Canet à Marseille le 8 septembre à 18H !

Mardi 28 août

Pendant le repas du soir, les retenus énervés de manger toujours la même merde (nourriture périmée et non hallal) décident de foutre le bordel dans le réfectoire. Ils jettent la nourriture par terre et dans la gueule des quelques flics présents lors du repas. Très vite d’autres flics arrivent, armés de matraques électriques qu’ils utilisent sur au moins un retenu. Les retenus n’ont pas le choix et, à contre cœur, ils nettoient.

Mercredi 29 août

À 3h du matin un retenu est réveillé par les flics qui lui ordonnent de faire son sac et l’embraquent pour une expulsion vers la Tunisie.

Un retenu tente de se pendre après avoir appris la décision de son expulsion. Il est conduit à l’hôpital et ramené au CRA quelques heures plus tard.

Samedi 1 septembre

Tentative d’expulsion vers la Turquie. Arrivé dans l’avion le retenu refuse d’embarquer. Il est ramené au centre.

Pendant le repas de midi, les retenus s’aperçoivent que sur l’emballage des barquettes, il y a une étiquette collé sur la première qui est déjà périmé de quelques jours, du 28/08/2012, la seconde indique une péremption le 02/09/2012. Les retenus en colère refusent de manger et jettent toute la nourriture par terre et dans la gueule des flics. Sous la menace, ils sont encore contraints de ramasser.

À 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée. Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement. Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Dimanche 2 septembre

Audience du JLD.

Des personnes sont présentes en soutien à un retenu.

Quatre retenus passent devant le juge. Pour tous le juge ordonne la prolongation de la rétention pour vingt jours. L’avocat commis d’office est catastrophique, il menace les personnes en soutien de faire appel aux keufs s’ils lui parlent mal !

Les flics tentent de nouveau d’expulser le retenu qui a résisté samedi à son expulsion vers la Turquie. Il résiste encore une fois et est encore une fois reconduit au centre.

 Lundi 3 septembre

Arrivés de renforts policiers dans le centre, les effectifs sont doublés.

Les flics procèdent à des interrogatoires de tous les retenus du premier étage ainsi que de quelques retenus du rez-de-chaussée.

À 10h, des personnes vont visiter un retenu au parloir. À leur arrivé au centre, elles constatent une forte présence policière. Elles sont minutieusement fouillées.

À 15h, ces mêmes personnes retournent au centre pour visiter le même retenu. À l’entrée, un flic affirme qu’un autre retenu, « ami » du retenu que ces personnes sont venues voir, les attend pour un parloir. Les personnes répondent qu’elles ne comprennent pas de quoi il s’agit, et insistent pour voir la personne qu’elles sont venues visiter. Contrairement au matin même elles ne sont pas du tout fouillées. Par contre, à la sortie du parloir, on leur demande de patienter le temps d’une « vérification » sur le retenu visité. Une sorte de piège, quoi !

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

« C’est pire que la prison. »

« Ils font des trucs de fous pour pas y aller (se faire expulser) les tunisiens, s’ils veulent pas monter, ils sont tabassés, scocthés (tout autour du corps, les mains, la bouche) »

« On est ensemble, entre nous on est solidaire comme on peut »

« On pense à se lamer, se mettre la corde »

« J’arrive pas à dormir, je sais pas où je suis, je vais faire  la guerre »

« Comme la prison dans le centre, si quelqu’un coopère pas avec eux, ils le défoncent.
Ils s’en battent les couilles, ils savent que dans les chambres y’a pas de caméra »

Vendredi 17 août
Un retenu se pend dans la salle commune du centre de rétention. Ce sont les autres retenus qui l’aident : le portent, le décrochent et crient pour que les secours viennent. Les flics n’interviennent qu’une fois les pompiers arrivés.
Le retenu est amené sur brancard jusqu’à l’ambulance et part pour l’hôpital.
Une semaine plus tard il n’y a  toujours pas de nouvelle…

Samedi 18 août
Audience du JLD. Deux retenus sortent

Dimanche 19 août
Audience du JLD. Neuf retenus. Le premier est relâché pour des vices de procédure, sont permis de conduire a disparu aux mains des flics !
Une dizaine de personnes étaient présentes pour soutenir un retenu, celui-ci passe en deuxième à la demande des flics. Dés le début de l’audience la juge se montre arrogante. Une fois les vices de forme et la nullité de la garde à vue rejetés, les personnes présentent en soutien manifestent leur colère. D’autant plus que dans la salle se trouve un flic clairement identifié comme étant un des tabasseurs. Une altercation a lieu avec les flics, la salle est vidée non sans heurt .
Le retenu est ramené dans le bureau de la commandante du centre. Là comme à son arrivée il subit des pressions. Les  parloirs lui sont refusés dans l’après-midi, les flics vont jusqu’à lui refuser l’accès au greffe afin de faire appel, l’avocat présent aux audiences  devra intervenir à l’intérieur du centre.

Lundi 20 août
Deux retenus qui avaient déjà refusé l’expulsion vers l’Algérie, sont ligotés au Scotch, ballonnés et expulsés de force.
A 14h, les flics fouillent toutes les cellules et tabassent les retenus au passage.

Marseille : Rassemblement devant le centre de rétention, samedi 8 septembre à 18h

Marseille l’été… Son soleil, ses plages… et son centre de rétention ! – Bis

BROCHURE MISE À JOUR

Brochure 12 pages à télécharger, imprimer et diffuser : ici

– PETITE CHRONOLOGIE NON EXHAUSTIVE DES ÉVÉNEMENTS DES DERNIERS JOURS

– RÉCIT DE L’OCCUPATION DU RADAR DU “ CARTHAGE ”

– LUTTE DE CRASSE

– SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DE L’INCENDIE DU CRA DU CANET !

 

Marseille : ! Lutte de CRAsse !

! Lutte de CRAsse !

Les migrations – et les politiques migratoires – sont une question de travail autant que le travail est une question de migrations .

 Pour les patrons, l’exploitation des travailleurs migrants est une réponse efficace (et pas chère) aux exigences actuelles du mode de production de la marchandise, de la valeur et du profit .

En effet, le capitalisme tire en partie sa dynamique de la circulation. Plus la circulation de la marchandise s’intensifie, plus elle prend de la valeur et plus elle rapporte de l’argent. Par circulation de la marchandise, il faut entendre aussi bien circulation financière, de l’information, des biens de production et de consommation … mais aussi des travailleurs ! La mobilité s’impose aujourd’hui comme faisant partie intégrante de la condition du travailleur. Autrement dit, pour survivre, il va falloir se rendre mobile. « Ici », d’un petit boulot de merde à l’autre ; « là-bas », d’un continent de merde à l’autre.

Les travailleurs migrants sont une main-d’œuvre flexible que les patrons peuvent employer au coup par coup, pour des missions précises (une saison, un chantier), au même titre que les intérimaires, ceux qu’on fait travailler au black ou à coup de contrats précaires . Les sans-papiers forment ainsi les régiments de prolos qui permettent pour nombre de secteurs d’effectuer une confortable « délocalisation-sur-place » (BTP, restauration, services, agriculture…). Cela permet aux patrons d’exercer une pression sur le marché du travail et de niveler les salaires vers le bas pour l’ensemble des travailleurs.

Ainsi, le but des politiques migratoires, ce n’est pas que le territoire devienne un bunker ni même une « forteresse », mais bien de se doter des moyens de trier les migrants en fonction de leurs profils et des besoins spécifiques du marché du travail (l’immigration choisie : tout est là!).

Dans ce monde de la mobilité obligatoire, dans cette société à grande vitesse, c’est par la multiplication des frontières dans notre quotidien que les dominants entendent nous tenir à l’œil et au boulot!

Plus la mobilité des personnes et des marchandises s’accroît, moins leur contrôle est évident. Et qui dit moins de contrôle dit moins d’argent. Pour y remédier, il faut disséminer la frontière dans l’espace, afin de créer les conditions d’un contrôle omniprésent et permanent.

De ce point de vue, le contrôle des migrants est un terrain d’expérimentation autant qu’un bon révélateur des pratiques de contrôle généralisé de la population. La traque quotidienne des sans-papiers accompagne la banalisation des pratiques de contrôle policier. Le contrôle de papier sert aussi de prétexte au contrôle tout court, le fichage administratif précède l’extension du fichage policier et les dispositifs d’arrestation de sans-papiers, en particulier les rafles, renforcent l’occupation policière de nos quartiers. La frontière est bel et bien un mode généralisé de gestion de la population, et pas seulement une conséquence de l’ordre économique de ce monde. Des grilles du centre de rétention aux bornes biométriques des cantines scolaires, des portiques du supermarché aux caméras « intelligentes » dans les gares, les aéroports et la rue, du fichage ADN au fichage Base-élèves pour les mineurs scolarisés, les dispositifs de contrôle sont devenus notre quotidien. On sent que la frontière est diffuse tout autour de nous, et qu’elle peut se matérialiser à tout moment pour nous radier, nous arrêter, nous enfermer…

Les migrants, avec ou sans papiers, nous rappellent sans cesse que ce ne sont pas nous qui traversons les frontières, mais bel et bien les frontières qui nous traversent, nous isolent et nous divisent…

Alors que la précarité devient la condition sociale la plus généralisée et tandis que nos marges de débrouilles pour survivre individuellement se réduisent, la tendance est plutôt au replis identitaire et à l’atomisation. Le climat de peur et de solitude face à la répression est le meilleur effet de l’éclatement de la frontière.

Aussi, nous ne pouvons que saluer les tentatives qui battent en brèche la résignation quotidienne et nous solidariser de ces résistances .

Lorsque les habitants d’un quartier résistent contre les expulsions locatives, lorsque des passants dans la rue s’opposent à des interpellations, lorsque des révoltes éclatent dans les centres de rétention, nous pensons qu’il est important de ne pas les laisser isolées. Agir en solidarité est aussi un moyen de renforcer le rapport de force. La solidarité est une arme pour briser certaines de nos frontières.

Nous ne sommes pas solidaires de la misère, mais de la vigueur avec laquelle les hommes et les femmes ne la supportent pas.

Nous ne nous battons pas seulement contre les frontières et les centres de rétention mais contre le système qui les produit.

Marseille : chronologie des derniers jours au centre de rétention du Canet

Marseille : chronologie des derniers jours au centre de rétention du Canet

Mardi 14
Un retenu qui était sorti après vingt-cinq jours est de retour au centre deux semaines après. À son arrivée, les flics l’amènent dans un bureau. Ils l’accusent d’être le lien vers l’extérieur. Ils lui montrent des photos du rassemblement  et lui disent qu’ils savent tout.

Deux refus d’embarquement vers l’Algérie par avion. Les retenus se sont
opposés physiquement au keufs, ils ont été ramené au centre.

Mercredi 15
Un des deux retenus qui a refusé l’embarquement le veille se plaint de maux de ventre. Il tombe dans les pommes. Il demande à voir le médecin, une infirmière lui propose des cachets pour la tête, il les refuse sachant bien qu’il s’agit de tranquillisant. Les flics le ramène dans sa cellule. Il demande à aller à l’hôpital, pour seul réponse les flics lui donnent une « patate dans la tête ».
En réaction, tous les retenus du bloc entassent leurs matelas et menacent de les faire cramer. Un autre bloc fait de même. La police n’intervient pas et attend un retour au calme.
« ils font les gentils pour qu’on se calme, pour les flics les sans-papiers c’est comme les moustiques, ils nous écrasent »

jeudi 16
Un retenu refuse l’expulsion vers l’Afghanistan, c’est son quatrième refus !

Marseille : rassemblement au tribunal vendredi 7 septembre 2012, 8h30

Dans la soirée du mercredi 8 août,  des pétards sont lancés  devant le Centre de Rétention (prison pour sans-papiers) du Canet à Marseille. Deux personnes sont arrêtées. Après 40h de garde à vue, ils ont été déféré devant le procureur et le juge des libertés et de la détention. Ils en sortent avec un contrôle judiciaire hebdomadaire et une interdiction de s’approcher des centres de rétention. Ils sont accusés de «mise en danger d’autrui (risque immédiat de mort ou d’infirmité) par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence», alors que les sans-papiers sont quotidiennement mis en danger par les politiques migratoires: des milliers de morts lors de franchissement de frontières, harcèlement policier, rafles, ratonnades, exploitation, enfermement, etc.
Ce procès a lieu dans un contexte d’extrême tension au centre de rétention: tabassages réguliers, camisoles chimiques, refus d’embarquements, actes de résistance individuels et collectifs, rassemblements, etc. Une retenue a frôlé la mort, laissée à l’isolement, elle a du subir une greffe du foie suite à une intoxication. Elle avait déjà refusé deux embarquements. A son arrivée à l’hôpital, son corps était couvert d’hématomes et ses poignets portaient des marques de menotte. Les parloirs sauvages (parler, crier, faire du bruit, pétards, feux d’artifices,…) sont une pratique courante de solidarité avec les enfermés. Si aujourd’hui le chef d’inculpation est aussi lourd, c’est par volonté de stopper la mobilisation et de mettre la pression sur tous ceux qui agissent contre ce centre.
soutenons les deux inculpés
poursuivons cette lutte
RASSEMBLEMENT AU TRIBUNAL LE VENDREDI 7 SEPTEMBRE 2012, 8H30

Marseille : suite des événements au centre de rétention du Canet – 7 au 13 août 2012

Marseille : suite des événements au centre de rétention du Canet

7 au 13 août 2012

Mardi 7 août
18h, rassemblement devant le centre de rétention.
Cette nuit là, fouille générale, les flics ont empêché toute la nuit  les retenus de dormir. Depuis se jour il est interdit aux visiteurs de ramener de la nourriture pour les retenus.

Mercredi 8 août
Un retenu, qui a fait 1 mois de taule  aux baumettes suite à deux refus d’embarquement,  est de retour au centre.
Le soir des personnes se rendent au centre et tirent un feu d’artifice en solidarité avec les retenus.

Vendredi 10 août
Les briquets sont interdits dans le centre. Pour allumer leurs cigarettes, les retenus doivent sonner à l’interphone afin que les flics viennent l’allumer. Les flics se rendent compte qu’un retenu cache un briquet, ils lui confisquent et le tabassent. Le retenu n’en reste pas là, il sonne à l’interphone sans discontinuer pendant une demi heure, jusqu’à se  qu’un flic vienne, le maîtrise au sol, l’écrase et lui dit qu’il ne lui donnera pas de feu.

Samedi 11 août
Un tunisien qui avait déjà refusé l’embarquement est expulsé. Pour ce faire, les flics le baillonent et l’attachent avec du scotch.
La retenue qui était entre la vie et la mort vient de recevoir une greffe du foie, elle est toujours à l’hôpital.

 Lundi 13 août
Le retenu qui a avalé une pile 10 jours auparavant n’a toujours pas reçu de soin. Il est pourtant malade et alité.
Un autre retenu est malade, il doit suivre un traitement 2 fois par jour, mais le matin comme le soir il doit batailler pour qu’on lui donne ses médicaments. Pour protester, il boit des produits ménagers (eau de javel et détergeant). Les flics le tabassent , lui donnent des vomitifs et l’enferment en cellule d’isolement pendant 8h.