Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Salut et tartes

16 mai 2014.  En fin d’après midi, un groupe de solidaires avec les sans-papiers prisonniers et leurs luttes se retrouvent devant le centre de corso Brunelleschi pour un salut bruyant. A l’intérieur, les retenus font ça à leur manière et tentent de mettre le feu à quelques draps dans la dernière section active du centre, mais sont bloqués quasiment instantanément par la police, qui en embarque un en le malmenant. Dehors, les CRS arrivent peu après : les flics très nerveux entourent les solidaires et, forts de leur nombre et de leurs matraques distribuent quelques tartes et commencent une longue procédure d’identification dans la rue. Après quelques heures ils relâchent tout le monde ; mais une compagnonne étrangère sera détenue et libérée seulement le lendemain matin.  En soirée le retenu embarqué durant la tentative de protestation sera ramené en section avec ses compagnons après quelques heures d’isolement.

traduit de macerie

[Gradisca] « Nous avons rompu l’acier pour voir le ciel »

12 mai 2014. Après 9 mois de coma artificiel, un des deux retenu qui était tombé du toit du CIE de Gradisca le 28 août dernier est mort ce 30 avril. Il s’appelait Mejid, il avait 35 ans et arrivait du Maroc. Entre-temps, le CIE de Gradisca a fermé ses portes depuis novembre, après l’énième vague de révolte et d’incendie. Macerie a interviewé au téléphone un compagnon de rétention et de lutte de Mejid, pour se souvenir de lui et de tous les autres, de leurs révoltes contre les brimades et les coups de la police, pour la liberté. Et pour se rappeler que les responsables du consortium  Connfuocoaicieecting People (qui gérait le CIE de Gradisca, ndlt) sont toujours là, un peu fatigués, mais toujours sur la bonne voie dans la gestion des affaires de l’emprisonnement et des expulsions.

Pour écouter l’interview (en italien) : ici.

Des CIE et des prisons, qu’il n’en reste que des ruines !

Traduit depuis Macerie

 

[Turin] Menaces et promesses

23 avril 2014. Après une période de calme apparent, un mois après les grands incendies, la tension monte de nouveau dans le CIE de Turin. Dans les dernières semaines les fonctionnaires de police et la croix rouge avaient réussi à maintenir calmes le peu de retenus restants avec les méthodes habituelles de la prefecture : menaces d’arrestations pour ceux qui seraient prêts à se rebeller ; promesses improbables d’une libération imminante pour tous, vu que le dernier appel d’offre pour la gestion du centre de Corso Brunelleschi n’a rien donné. Mais hier après midi la situation leur a, un instant, echappé des mains. De retour d’une visite médicale, un retenu de la section bleue découvre que la direction du centre a décidé de ne pas le ramener en section avec les autres : les portes de l’hopital s’ouvrent pour lui, sorte d’antichambre de l’isolement. Immediatemment ses compagnons de section commencent a protester ne le voyant pas revenir, pensant qu’il a pu être expulsé. Les esprits s’échauffent quand un fonctionnaire de la prefecture repond mal aux retenus de la section bleue qui demandaient des explictions : dans toute la section commence un gros bordel, cris et bruits. Pendant ce temps, le retenu, après un bras de fer avec ledirecteur décide de se taper la tête contre les murs provocant une blessure visible. Pour éviter plus de bordel, la police accepte de le soigner et de le renvoyer en section, où tous les retenus, une quinzaine en tout, ont décidé de commencer une grève de la faim.

Mise à jour 16 heures. La grève de la faim continue, les retenus ont refusé les plats aussi bien au petit déjeuner qu’au déjeuner.

Mise à jour 20 heures. Une vingtaine de solidaires se retrouve devant les murs du centre pour un rapide salut : 10 minutes de chants, bruits et pétards pour rappeler au retenus en lutte qu’ils ne sont pas seuls

traduit de macerie

[Trapani Milo] Quand la police frappe, la Croix Rouge arrive

31 mars 2014. Encore des tensions au CIE de Trapani Milo. Comme ils l’ont déjà fait il y a peu, les retenus ont escaladé la première rangée de grillage pour exiger des produits de première nécessité qui ne sont plus disponibles depuis que la coopérative Oasis, qui gérait le centre, est partie. S’en suit un affrontement avec la police durant lequel un flic en tenue anti-émeute assène un coup de boule à un retenu, lui cassant le nez. L’affrontement s’arrête lorsque le directeur des matons du centre se ramène et promet de « faire un rapport sur ce qui s’est passé » et que pour ce qui est de la gestion du centre « demain arrive la Croix-Rouge ». Ce n’est pas un poisson d’avril mais un mandat direct du préfet Falco, confirmé par quelques journaux locaux.

Traduit de Macerie

[Rovereto] Trente neuf réfugiés s’évadent du centre d' »accueil »

Ils étaient arrivés samedi 21 mars, érythréens et somaliens. Mais au centre d' »accueil » de Marco (Rovereto), installé durant l’opération « urgence afrique du nord », il ne sont même pas restés deux jours. Des quarante présents au départ, il n’en restait lundi qu’un seul à l’interieur de la structure. Evidemment à l' »accueil » organisé par les militaires alpins et par la Croix Rouge, ils ont preferé l’évasion vers la liberté. Bon voyage.

 

traduit de informa-azione

[Caltanissetta] Nuit de tension au CIE

25 mars 2014. Nuit de tension à Caltanissetta. Vers trois heures une quarantaine de détenus ont tenté de se faire la belle. Tandis que certains escaladaient les clôtures, d’autres tenaient les militaires en respect, leur lançant des pierres et endommageant leurs voitures. Malheureusement, flics, militaires, préfecture et coopérative auxilium ( gestionnaire du centre) ont conjointement empêché l’évasion, certains usant de la force d’autres négociant une trêve avec les retenus. D’après les médias, il n’y aurait pas eu de blessés.

reformulé depuis la presse via macerie

 

[Turin] Les CIE se ferment … avec le feu

Ces dernières deux semaines, incendie après incendie, les retenus du centre pour immigrés sans-papiers de Turin ont détruit quasiment toutes les cages qui les maintenaient prisonniers.

La préfecture a été contrainte d’en libérer une quinzaine, mais ensuite elle a contre-attaquée multipliant arrestations et expulsions.

Retournons au CIE pour faire entendre à ceux encore enfermés notre solidarité avec ceux qui se rebellent.

Dimanche 23 mars2014, 18 heures, rassemblement au CIE

traduit de macerie

[Turin] Un rassemblement et un nouvel incendie


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15 mars 2014. Recouverte de tags et complètement encerclée par les CRS, GM, flics en civil et même vigiles urbains : voilà à quoi ressemblait, cet après-midi, le siège régional de la croix rouge piemontaise pendant le rassemblement en soliarité avec la lutte des prisonniers de corso Brunelleschi.

On put y voir, deux heures durant, cinquante ennemis des expulsions, plusieurs banderoles, du boucan, des prises de parole au micro et une belle serie de témoignages enregistrés depuis l’intérieur illustrant ce que font vraiment les croixrougiens dans les Centres. Au bout d’une heure, une bonne nouvelle vint réchauffer le coeur des personnes présentes : un coup de téléphone de corso Brunelleschi annonce en direct qu’après les incendies de dimanche dernier deux autres cellules d’isolement viennent d’être données au feu.

Vers 20h un groupe de solidaires se retrouve devant le CIE de corso Brunelleschi pour saluer avec slogans, petards et feux d’artifice le dernier incendie. De l’intérieur, les retenus racontent que les flics ont pris un mec de l’isolement pour l’emmener on ne sait où.

Mise à jour: 16 mars. En début d’apres-midi les retenus de la section rouge bouttent le feu à la dernière chambre qui restait utilisable. Et alors qu’on n’a toujours pas de nouvelles du mec qui, hier, s’est fait emmener par la police, les retenus en isolement ont commencé à invectiver les croix-rougiens et à casser du mobilier parce que ça faisait trop longtemps qu’ils n’étaient pas sortis de leurs cellules. Dans la soirée, c’est la dernière chambre utilisable de la section violette qui est partie en fumée. Vers 23h, les perspectives pour la nuit semblent être les suivantes: les prisonniers de la section rouge dormiront sur des matelas dans la cour, ceux de la violette, quant à eux, dans la salle à manger endommagée mais sans matelas.

« Avec la Croix Rouge l’Etat enferme et expulse les immigrés en sauvant les apparences »

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« des déserts de la Lybie aux prisons d’Italie LA DEMOCRATIE TUE »

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« pas de paix pour qui gère les CIE »

traduit de macerie

[Turin] Incendies, interrogatoires et rendez-vous.

11 mars 2014. Après les avoir laissé dehors toute la nuit, les policiers et les croix-rougiens en charge au CIE de Turin ont amassé au hasard des détenus des sections incendiées hier soir dans de petits espaces encore utilisables du centre: si la section jaune est complètement fermée, dans la blanche il reste en fait la cantine, comme dans les sections violette, rouge et bleue, une chambre reste utilisable dans ces deux dernières sections. Beaucoup de ceux qui étaient dans les cellules d’isolement données au feu ont, en revanche, été  déplacés pour tenir compagnie aux prisonniers des cellules encore intègres.

La police a profité de ces déplacements pour prendre un à un les prisonniers des sections brûlées et les interroger sur les faits d’hier soir et sur les contacts qu’ils ont avec l’extérieur. Le but étant, évidemment, de les intimider et de les faire renoncer à quelque proposition de lutte que ce soit; au reste, il y a encore quelques bidules à envoyer au feu pour qu’il ne reste plus rien de corso Brunelleschi, et ce serait un beau coup porté à la préfecture et au bureau de l’immigration turinois. D’un interrogatoire à l’autre, un retenu n’est pas encore revenu auprès de ses co-détenus, et on sait pas bien où il a échoué: nous vous donnerons des nouvelles dès que nous saurons quelque chose de sûr.

Même si le Centre de Turin est à deux doigts de la fermeture de fait, ce sont ces prochains jours que se décidera, dans les bureaux de la préfecture, qui se verra attribuer la gestion du centre pour les trois prochaines années. Nous ignorons, pour l’instant, qui se portera candidat pour ce rôle infâme mise à part l’habituelle Croix Rouge. Mais justement parce que nous savons que les humanitaires en goguette chercheront par tous les moyens de se faire confier ce marché juteux vieux de plus de dix ans, nous vous donnons un rendez-vous : Soyez disponibles samedi prochain, 15 mars, à partir de 16h pour un beau rassemblement juste en face du siège régional de la Croix Rouge.

Venez nombreux et bruyants. Et si vous voulez vous rappeler quel a été le rôle des croix-rougiens dans la longue histoire de la détention administrative en Italie, regardez cette vieille vidéo (en italien).

traduit de macerie

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[Internet] Nouveau blog en langue italienne

Hurriya, senza frontiere, senza galere // Hurriya (Liberté), sans frontières, sans prisons

Ce blog est né avec l’intention de recueillir des nouvelles et des analyses sur les frontières et sur les prisons pour migrants, soutenant et accompagnant les luttes pour la libération totale.

Nous avons choisi d’utiliser diverses sources et de ne pas procéder à un travail de traduction fastidieux dans le cas de sources externes ( nous préférons la rue à l’écran d’un pc). La publication des articles en liens sera précédée d’un bref chapeau, nécessaire surtout lorsque l’information provient des médias de régime souvent prêts à diaboliser,mystifiant les informations, ceux qui luttent pour la liberté .

Espérant être une contribution utile. Bonne lutte.

https://hurriya.noblogs.org/