Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turquie] Un nouveau mur à la frontière syrienne – 11 octobre 2013

Malgré les timides démentis des officiels turcs, les habitants de la province de Mardin n’en démordent pas : la Turquie a amorcé la construction d’un mur de 2 mètres de haut le long de sa frontière avec la Syrie (photos).

C’est le deuxième mur que la Turquie choisit d’élever le long de sa frontière méridionale, et même si ce n’est qu’une fraction de la frontière longue de 900 kilomètres, l’objectif est de cibler des zones plus poreuses. Au mois de mai dernier, Ankara avait décidé de blinder la zone de Cilvegozu au nord d’Alep en élevant un double mur sur 2,5 kilomètres. Et en ce mois d’octobre, c’est en pleine zone urbaine que les travaux débutent : en effet, si ce n’était de la ligne frontalière, Nusaybin en Turquie, et Kameshli en Syrie feraient partie de la même agglomération. Comme toujours les villes jumelles sont des zones de culture commune mais aussi des zones de passage, de trafic. Bien souvent, et jusqu’à ce que les discours sécuritaires s’en mêlent, il n’y a pas pour ainsi dire pas de démarcation.

Mais le conflit en Syrie a généré des flots de réfugiés considérables vers le Nord (ils sont 500 000 environ en Turquie, soit le quart des personnes qui ont fui le territoire syrien) et la violence franchit parfois la frontière (comme en février  et en septembre 2013). La difficulté, pour le gouvernement turc, est la maîtrise de son territoire : construire un mur permet de créer des zones de transit obligées, là où auparavant le franchissement était relativement aisé.

Cette nouvelle construction confirme donc la progression du blindage des frontières au Moyen-Orient mais aussi dans le monde.

 

Repris tel quel depuis la presse.

[Cartes] Quelques cartes sur les frontières – 6 octobre 2013

 

Le monde des indésirables

 

Le monde sanctuarisé

Le monde entonnoir

Mourir aux portes de l’Europe

Source : presse

[Lampedusa] Les frontières assassines de l’Europe (fr) (cz) (ar)

 الحدُود القَاتلة

يوم 3 أكتوبر بالقرب من شاطئ جزيرة لمْبادوزة الإيطاليّة، إنقلاب زورق كان يحمل حوالي 500 مهاجر غير شرعيِّين. وقع العثور على أكثر من 350 جثّة مقابل 150 شخصا نجوْا من الغرق.

عبَّر الحكَّام الإيطاليُّون و الأوروبيُّون و حَتَّى البَابا عن سخطهم من هذه الفاجعة الإنْسَانيّة وَ تواردت صفحات الجرائد تعْرض صور الجثث تتكدّس على أرصفة ميناء لمبادوزة.

منْذُ سنَة 1998 حَوالي 20000 مُهاجِرٍ لَقُوا حذْفَهُمْ في البَحْر المُتوسِّط بسَبب انقلاب مراكِبهم أوْ تَغْريقِهَا من طرف حرَّاس السَّواحلِ بطلقات ناريّة على الزَّوارق المطّاطيّة أو بسبب تصادم المراكب. كلّ الوسائل مُباحَة أمام السُّلط لِمنْعِ المُهاجِرين من اجتياز الحدود. حَاَكَم القضَاء الإيطالي عَدِيد البَحّارة لِنَجدَتِهِمْ بعض المُهَاجرين.

في حين تتعدَّد بيانَات التّعاطُفِ و التَّنْديد بهذه « المَأساة الإنْسَانيَّة » تتوالى الإعلانات عن تدابير جديدة لتعْزيز آليّاَت حراسة الحدُود الأوروبيّة. تَتَعدَّدُ منذُ سنوات دوْريَّات الشُّرطة و الجَيْش بيْنَ البُلدَان الأُوروبيَّة و الإفْرِيقيَّة و تتَزايد تكنولوجِيَّات الحراسة من رادَارات و آلات تصوير حراريّة إلى مروحيّات المراقبة. كلّ هذه الآليّات ليست إلّا تُعَسِّر أكثر فأكثَر محَاولات العبور.

إنعقَد يوم 7 أكتوبر في لوكسمبورغ إجتماع بين الدُّول الأعضاء في الإتِّحاد الأوروبي و وكالة مُراقبة الحُدود « فْرُونْتَاكسْ » لتدارُس إمكانيَّات تعزيز جهاز المُراقبة « أوروسير » لمكافَحة الهِجْرَة الغير شَرْعِيَّة و ذلِك بتبادُل البيَانات (البصمات مثَلًا) و المَعْلومَات بشَكلٍ حينِي بين مُخْتلَف السُّلُطات و وسائل الحِراسة على غِرار الأقْمار الصنَاعيَّة أو أجهِزَة الإبلاغ في السُّفُن و ذلك عبر شبكة إتِّصالات محْمِيَّة.

في أوائل أكتوبر في مدينة طرابلس بِليبيا (مكان خروج المركب) إجتمَعَ رُؤساء أركان الجيش اللِّيبي من جهة و الجيش الإيطالِي من جهة أخْرَى في إطَار إتّفاقيَّات التَّنْسِيق بين الدَّوْلَتَيْن للنَّظَرِ في وَسائل تعْزيز علاقاتهم العسكريَّة خاصّة فيما يتعلَّق بمُكَافَحة الهِجرة الغَير قانُونيَّة و حِماية الحُدود.

بَلَغنا أنَّه تَمَّ تَوْقيف أحد النَّاجين من المَوت لأنَّه مسؤول العَبَّارَة و لِتبرير خطابهم يتَركَّز الحُكّام بتَعْزيزٍ من رفاقهم الصحافيِّين على « عصَابات العَبَّارة » و « الشَّبكات الإرْْهابِيَّة » الّتي تُعزِّز الهجْرة السريّة و تهريب المُخدّرات.

يَبْدُو أنَّ المَوقوف تونسي الجنسيّة تَمَّ تسجيله فو لمبادوزة و طردُه منْها منذُ بِضعة أشْهُرٍ.

هؤلاء اللّذين يتحدَّثُون عن « مأساة بشريّة » و يدَّعون الحراك هم نفسهم المَسؤولون عن مقتل المهاجرين، هم نفسهم الّذين يعزِّزون كلّ يوم أجهزة مراقبة الحدود و القمعَ على الحدود الأوروبيّة.

من أجل حُريَّتنا لا بُدَّ لنَا أن نتخَلَّص من الحدود و من حُكْم الدُّول

 

 

Jeudi 3 octobre une fois de plus une embarcation de migrant-e-s a chaviré : il y avait 450 à 500 personnes à bord, 130 corps ont été retrouvés, 150 survivant-e-s et plus de 200 disparu-e-s. Les dirigeants italiens et de toute l’Europe s’indignent, même le pape s’y met, et les journaux font leur Une morbide exhibant les photos des cadavres repêchés qui s’entassent sur le port de Lampedusa. Une journée de deuil national est prévue pour aujourd’hui en Italie.

Mais depuis 1998, ce sont près de 20 000 migrant-e-s qui sont mort-e-s en mer méditerranée, leurs embarcations ayant chaviré ou ayant été coulées par des gardes côtes à coups de balles dans les pneumatiques ou de collisions. Tous les moyens sont bons pour le pouvoir afin d’empêcher des migrant-e-s de franchir les frontières. Récemment plusieurs pêcheurs ont été condamnés par des tribunaux italiens pour avoir porté secours à des migrant-e-s.

Aux déclarations de compassion « face à ce drame humain » s’ensuivent les annonces de nouvelles mesures pour renforcer encore plus la surveillance des frontières méditerranéennes de l’Europe. Depuis des années se multiplient patrouilles de flics et de militaires conjointes entre les pays européens et africains, et outils de surveillance technologique ultra-sophistiqués : radars, caméras thermiques, et plus récemment des drones. Le tout rendant toujours plus difficile et dangereux le passage. Le 7 octobre prochain, une réunion européenne est prévue au Luxembourg afin de renforcer le système eurosur destiné à la collaboration en matière de lutte contre l’immigration clandestine entre les États membres de l’UE et avec l’agence de surveillance des frontières Frontex : partage de données (par exemple les empreintes) et d’informations en temps réel entre diverses autorités et outils de surveillance, tels que les satellites ou les systèmes de comptes rendus des navires, par le biais d’un réseau de communication protégé. Mardi dernier à Tripoli en Libye (là d’où est parti le bateau) les chefs d’état-major des armées libyenne et italienne se sont entretenus dans le cadre des accords de coopération entre les deux pays, sur les moyens de renforcer leurs relations militaires, notamment en matière de lutte contre l’immigration et de protection des frontières.

On a appris il y a quelques heures qu’un supposé passeur aurait été arrêté parmi les survivants. Pour légitimer un peu plus leur discours les dirigeants aidés de leurs amis journalistes, mettent l’accent sur « les mafias de passeurs » et « les réseaux terroristes » qui favorisent l’immigration clandestine et les trafics de drogue. Le mec arrêté serait un tunisien, enregistré à Lampedusa il y a quelques mois et qui venait de se faire expulser.

Ceux qui parlent à l’heure actuelle d’un drame humain et prétendent agir sont les mêmes qui tuent en renforçant toujours plus le contrôle et la répression aux frontières de l’Europe.

Il faut en finir avec les frontières et les États, pour la liberté !

 

(Traduction tchèque par la csaf)

Lampedusa – vražedné hranice Evropy

Ve čtvrtek 3. října ztroskotala jedna z mnoha malých lodí s migranty: na palubě bylo více než 500 osob, bylo nalezeno přes 200 těl, 155 lidí přežilo a více než 150 je jich nezvěstných. Vládní představitelé v Itálii a v celé Evropě se rozhořčují, do věci se vložil dokonce i papež a média z ní udělala svůj morbidní trhák, když zveřejňovala fotografie z vody vylovených mrtvol, jež se vrší v přístavu v Lampeduse. Na pátek byl v Itálii vyhlášen den národního smutku.Ale od roku 1998 zahynulo ve Středozemním moři téměř 20 000 migrantů, jejichž lodě ztroskotaly nebo byly potopeny pobřežními hlídkami buď prostřelením v případě nafukovacích člunů, nebo najížděním na menší plavidla. Pro moc jsou dobré všechny prostředky, jimiž lze migrantům zabránit v překročení hranic. Nedávno bylo například odsouzeno několik rybářů italskými soudy za to, že poskytli migrantům pomoc.Vyhlášení soustrasti „tváří v tvář tomuto lidskému dramatu“ bylo doprovázeno oznámováním nových opatření pro ještě důkladnější posílení ostrahy středozemních hranic Evropy. Již po léta se zvětšuje počet společných hlídek policajtů a vojáků, kontrolujících hranice mezi evropskými a africkými zeměmi a také vysoce sofistikovaných prostředků technologického dohledu – radary, termokamery a nejnověji i drony (bezpilotní letadla). To vše činí přechod hranice stále obtížnější a nebezpečnější. Na 8. října bylo naplánováno jednání evropských ministrů vnitra v Lucemburku, aby mohl být posílen systém Eurosur, zaměřený na spolupráci v boji proti nelegální imigraci mezi členskými státy Evropské unie navzájem a společně s agenturou na ostrahu hranic Frontex: půjde o sdílení dat (například otisků prstů) a informací v reálném čase mezi různými úřady a o sdílení dohlížecích prostředků, jako jsou satelitní zařízení či systémy na zaznamenávání počtu plavidel, a to zvláštní cestou, prostřednictvím chráněné komunikační sítě. Předminulé úterý se v Tripolisu v Libyi (odkud vyplula ona loď) sešli vrchní velitelé libyjské a italské armády, aby dosáhli dohody o spolupráci mezi oběma zeměmi a o prostředcích k posílení jejich vzájemných vojenských vztahů, zejména v oblasti boje proti imigraci a ochraně hranic.Dozvěděli jsme se, před údajný převozník byl zadržen spolu s přeživšími. Aby vládní představitelé trochu více legitimizovali propagandu, vyráběnou s pomocí spřízněných žurnalistů, kladou důraz na výrazy jako „mafie převozníků“ a „teroristické sítě“, které se přednostně věnují organizaci ilegální imigrace a obchodování s drogami. Zadržený je patrně Tunisan, o němž byl již před několika měsíci učiněn záznam v Lampeduse a který bude nakonec vyhoštěn.Mocenský cynismus vyvrcholil prohlášením italského premiéra, že pouze utonulí imigranti získávají s okamžitou platností italské občanství. Těm, kteří přežili, hrozí za překročení zákona pokuta až 5000 eur.Ti, kteří nyní hovoří o lidské tragédii a dávají najevo úmysl jednat, jsou přesně ti, kteří zabíjejí prostřednictvím neustálého posilování kontroly a represe na hranicích Evropy.

Musíme skoncovat se státy a s hranicemi, za svobodu!

[Espagne] Projet de surveillance des frontières par des drones

L’Espagne et l’Union Européenne sont en train d’étudier un projet de surveillance et de contrôle des frontières extérieures à l’aide de drones ultrasophistiqués. En guise d' »expérience » des drones ont déjà survolé la zone maritime qui sépare le Maroc et l’Espagne. La garde civile espagnole a déclaré qui ces engins étaient capables de détecter la présence en mer d’embarcations de harragas. Les données enregistrées par les drones sont transmises à d’autres avions et à des navires d’intervention de la marine nationale ou de la guardia civil.

L’Union Européenne étudierait l’extension de ce système de contrôle à d’autres parties des frontières extérieures de l’Europe, notamment au large de l’Italie. Le pouvoir tente toujours plus de rendre ses frontières imperméables pour tous les indésirables qui tentent de rejoindre l’Europe. Il y a peu il s’agissait d’élever les barrières et barbelés de Ceuta et Melilla que quelques mètres supplémentaires, aujourd’hui c’est un outil technologique de plus au service du contrôle des migrants. Cette annonce de projet intervient quelques jours après de nouveaux passages massifs des frontières séparant le Maroc de l’Espagne et qui ces derniers mois se sont fait de plus en plus nombreux ! Alors physiques ou technologiques : brûlons les frontières !

infos reprises depuis la presse.

[Melilla] Encore un assaut de la frontière – 6 août 2013

Une cinquantaine de migrants sont parvenus à franchir la frontière séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla suite à un assaut massif qui a eu lieu mardi 6 août vers minuit. Un homme s’est blessé au niveau des vertèbres lombaires en chutant de la clôture haute de six mètres.

Ceux  qui ont réussi leur tentative seront enfermés au Centre d’accueil temporaire des immigrants (Ceti). Ce dernier, d’une capacité de 480 places, renferme actuellement 850 personnes.
Ces dernières semaine les assaut de la frontière sont nombreux et massifs tandis que les flics continuent leurs rafles au Maroc. Des centaines d’immigré-e-s ont été arrêté-e-s et expulsé-e-s à la frontière ou enfermé-e-s dans des camps. Plusieurs migrant-e-s ont été tabassé-e-s. Une femme a été violée par des flics et un homme battu a mort.
FLICS PORCS ASSASSINS
LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES !

[Melilla/Maroc] Nouvel assaut de la frontière et rafles au Maroc- 23 juillet 2013

500 migrants ont tenté de passer la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla en deux point différents dans la nuit du 22 au 23 juillet. Une centaine ont réussi mais ont été arrêtés côté espagnol par la guardia civil, excepté quelques uns qui ont réussi à s’enfuir. Une trentaine de migrants seraient blessés.

Dans les villes du nord du Maroc depuis plusieurs jours la police rafle les immigrés et les expulse à la frontière algérienne. À certains endroits plusieurs lieux de regroupement des migrants ont été incendiés.

[Melilla] Nouvelle attaque collective de la frontière – 10 juillet 2013

Mardi, une centaine de migrant-e-s ont organisé un assaut de l’enceinte grillagée empêchant l’accès à l’enclave espagnole de Melilla. Environ quarante ont réussi à passer la frontière. Certain-e-s sont arrivé-e-s jusque dans l’aéroport de Melilla avant d’être rattrapé-e-s par les gardes civiles. Il semblerait qu’il n’y ait pas eu de blessé-e-s du côté des migrant-e-s. Le 26 juin une centaine de personnes avaient réussi à rentrer dans l’enclave lors d’un assaut similaire.

En réponse à ces assauts répétés, les autorités espagnoles et marocaines organisent conjointement la répression des migrant-e-s présent-e-s dans la province marocaine de Nador, frontalière de Melilla. Des hélicoptères se relaient pour surveiller la zone, avec pour conséquence des arrestations et des refoulements vers la ville d’Oujda. Le 3 juillet 15 migrant-e-s avaient été blessé-e-s et plusieurs arrêté-e-s suite à des affrontements avec les flics.

D’après la presse

[Melilla] Assaut collectif de la frontière – 26 juin 2013

Environ 300 migrant-e-s subsaharien-ne-s ont assailli le grillage séparant l’enclave espagnole du Maroc vers 4 heures du matin. A force de jets de pierres sur les flics marocains une centaine d’entre elleux ont réussi à passer la frontière. Pour une fois il n’y aurait pas eu de blessé-e-s.

Le dernier assaut, lors duquel 70 personnes avaient réussi à entrer sur le territoire espagnol, remontait au 13 mai.

 

Repris librement de la presse

[Melilla] Nouvel assaut de la frontière – 13 mai 2013

200 migrant-e-s ont tenté de franchir les murs de barbelés et de gadgets technologiques qui séparent le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla dans la nuit du 13 au 14 mai. 70 d’entre-eux/elles y sont parvenu-e-s, déjouant l’intervention des flics espagnols et marocains. 7 personnes sont blessées dont une gravement.
Il y a 20 jours déjà 70 personnes avaient réussi à passer.

[Mellila] 70 migrants parviennent à franchir la frontière lors d’un assaut collectif – 25 avril 2013

Entre 150 et 200 migrants ont organisé un assaut massif pour franchir la barrière grillagée séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla. 70 personnes sont parvenues à passer la frontière ce qui a donné lieu à un affrontement avec la police.
Six immigrants auraient reçu des soins pour « contusions légères » et un policier ainsi que deux gardes civils pour « contusions légères et morsures ».
La préfecture a annoncé le renforcement des effectifs de la garde civile…

Quatre jours plus tôt, dix migrants armés de couteaux et de bâtons avaient, eux aussi, réussi à entrer dans l’enclave.

Repris librement de la presse