Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Partout] Le marché juteux de la surveillance des frontières – 18 novembre 2013

Contrairement à nos habitude, nous reprenons ci-dessous un article de presse du journal algérien « El Watan ». Parce que nous pensons que les mass médias sont un outil au service des dominants, nous n’aimons pas reprendre la presse sans reformuler. Ici l’article nous semble intéressant pour ce qu’il expose et par le point de vue que la journaliste prend.

Le marché juteux de la surveillance des frontières

Le drame des migrants clandestins, au-delà du drame humain qu’il charrie, dévoile une face cachée des plus sordides. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, de grands colosses de l’armement et de biens de sécurité aiguisent leurs appétits pour en tirer le maximum de profit par de juteuses affaires. Chacun y va de sa dernière trouvaille pour vendre des systèmes de protection et de surveillance des frontières dans une Europe plus que jamais véritable forteresse. Eurosur, Milipol, Frontex. De quoi s’agit-il au juste ? Eurosur est le nouveau système de surveillance des frontières de l’Union européenne (UE), adopté le 22 octobre dernier. Ce système qui a pour objectif de renforcer les contrôles aux frontières extérieures, terrestres et maritimes de l’espace Schengen, est appelé à entrer en vigueur en décembre prochain.

D’autres mesures qui devraient initialement l’accompagner ont été, quant à elles, différées par Bruxelles à juin 2014. Milipol est le salon mondial de la sécurité intérieure des États, organisé tous les deux ans, qui ouvre ses portes à Paris à partir de demain (mardi 19) jusqu’au 22 novembre, soit 4 jours de rencontres, de découvertes et de débats autour de la sécurité publique dans le monde. Frontex est le «fer de lance» et «l’instrument emblématique de la politique de contrôle des frontières de l’UE et des pays qui lui sont associés dans ce domaine, comme la confédération helvétique». Le migrant clandestin, quant à lui, est cet ennemi juré que l’Europe s’est inventé. Il constitue une menace contre laquelle une véritable guerre est lancée.

Des Drones anti-migrants

En réponse aux deux récentes tragédies en mer survenues sur les côtes de l’île de Lampedusa, ayant coûté la vie à près de 400 personnes, l’UE a donné son feu vert pour le déploiement de l’Eurosur. Frontex qui est appelée à jouer un rôle très significatif dans la supervision de ce dernier, est l’un des habitués du salon parisien Milipol. D’autant que, remise au-devant de l’actualité, drames de Lampedusa obligent, la mise en œuvre du système Eurosur qui prévoit l’acquisition de drones de surveillance les mieux appropriés et les plus efficaces pour repérer et poursuivre les migrants clandestins, serait effective d’ici peu.

A ce titre, a indiqué une source italienne de Migreurop, Milipol pourrait être pour Frontex l’occasion propice de renouer les contacts, entamés en 2011, avec d’illustres hôtes, des leaders mondiaux de l’armement et de biens de sécurité, à qui s’offrira également l’auguste opportunité pour exposer leur nouvel arsenal et mettre en avant leurs dernières innovations en matière de développements technologiques, indiquent nos sources. D’autant que «l’Agence est connue pour avoir invité des fabricants de drones américains et israéliens à faire une présentation de leurs marchandises devant son staff. Le ministère américain du Commerce a d’ailleurs recommandé aux producteurs d’armes du pays de garder un œil sur le Frontex, car il pourrait offrir des opportunités d’exportation pour les Etats-Unis», assure, dans nombre de ses écrits, l’Irlandais David Cronin, écrivain expert de Frontex et des questions migratoires.

Et, celui sur qui pourront compter les futurs partenaires pour leur faciliter la conclusion du «marché» des drones anti-migrants, israéliens et américains surtout, n’est autre qu’Ilkka Laitenen. Ce général de brigade finlandais, qui dirige l’Agence depuis sa création en 2005, siège au comité consultatif pour l’Agenda de la Défense et de la Sécurité (ADS), un groupe de réflexion vivant de financements de l’industrie de l’armement, toujours selon David Cronin. «Laitenen et son staff entretiennent également des contacts réguliers avec l’Agence Européenne de Défense, un organe mis en place afin d’attirer et de développer des affaires pour les fabricants d’armes du continent», apprenait-il.

Ces drones traqueurs de migrants viendront renforcer les capacités logistiques d’intervention dont dispose Frontex et déjà déployées, à savoir 26 hélicoptères, 22 avions, 114 navires et 477 appareils techniques entre radars mobiles, caméras thermiques, sondes mesurant le taux de gaz carbonique émis et détecteurs de battements de cœur… A cela, il faut ajouter la révision à la hausse des moyens financiers dont devrait bénéficier l’agence en 2014, décidée par Bruxelles lors du sommet européen du 24-25 octobre dernier autour des migrations clandestines tenue à la suite des drames de Lampedusa.

Frontex : un budget de 89 millions d’euros en 2012

Pour rappel, de 6 millions en 2005, 19 millions une année après, le budget de Frontex est passé à 118 millions d’euros en 2011. Et, même s’il a baissé en 2012 (89 millions d’euros), elle demeure l’agence opérationnelle la plus financée de l’UE. Cette Europe et son bras armé qui ont fait du cimetière marin de Lampedusa un fonds de commerce où se sucrent allègrement les fabricants d’armements et d’équipements de sécurité. «Étant propriétaires ou actionnaires majoritaires de grands médias européens, les marchands d’armes concourent indirectement à fabriquer une opinion favorable à l’approche, de plus en plus militarisée, envers les questions des migrations irrégulières adoptée par l’UE», assure Mounira Haddad, présidente de AFAD, une association très active dans le domaine de défense des droits des migrants et réfugiés.

«La création d’un ennemi étant indispensable pour justifier les dépenses militaro-sécuritaires, il s’agit de se défendre de la menace migratoire généralisée, cet ennemi sans visage vient brouiller les limites entre Défense et sécurité. Et l’émotion face à l’image macabre des victimes des deux derniers naufrages, mises en scène par les médias européens, fait accepter la nouvelle guerre à l’immigration clandestines, dites humanitaires», s’offusque un membre de l’Association mauritanienne de lutte contre l’immigration illégale (AMLII).

Ces imbrications des enjeux découlant de la lutte contre les migrations illégales, nombre d’experts militant au sein d’ONG internationales pour la cause des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile, les ont maintes fois dénoncés. C’est le cas, par exemple, de Claire Rodier, membre du Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI, Paris) et cofondatrice du réseau euro-africain Migreurop, lorsqu’elle fait référence à la participation régulière de Frontex aux rencontres, foires et salons où les professionnels de l’armement exposent leur matériel.
Ou lorsqu’elle parle de Laitenen, «général» directeur de l’agence européenne qui ne rate aucun colloque, forum et séminaire où se rassemblent militaires et policiers, industriels, représentants des ministères concernés et des institutions européennes.

En somme, «des enceintes où se tissent les liens entre les bailleurs de fonds et les entreprises, Frontex occupe une place stratégique : financée par les premiers, elle est courtisée par les seconds qui ont tout intérêt à son développement et à son autonomisation», écrivait-elle. Aux yeux de la juriste qui a dédié un volumineux ouvrage à ce croisement d’intérêts, intitulé Xénophobie Business et où elle s’interroge «A quoi servent les contrôles migratoires ?», l’agence européenne de gestion des frontières extérieures s’est avérée être doublement utile : d’abord en tant qu’«acheteur, puisqu’elle dispose d’un budget propre à cette fin.

En organisant, à la fin de l’année 2011, des démonstrations en vol des drones dont elle a l’intention de s’équiper pour mieux lutter contre l’immigration irrégulière, l’Agence a  ainsi donné un coup de pouce prometteur au marché européen du véhicule aérien sans pilote». Frontex est aussi également une «irremplaçable courroie de transmission, en mettant en relation les industriels en quête de financement pour la recherche et la réalisation du matériel de surveillance, qu’elle pratique de longue date, avec les décideurs institutionnels», conclura-t-elle. Une situation envers laquelle l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) basée à Genève, reste de marbre. Derrière ce silence assourdissant, se tapisseraient, peut-être, d’autres enjeux que seule cette Organisation, censée être l’un des garants des droits des migrants dans le monde, en sait quelque chose. Contactés par nos soins, les responsables de l’OIM n’ont pas jugé utile de se prononcer sur le sujet.

Naima Benouaret

 

Traque du migrant clandestin : mode d’emploi

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le 18.11.13
Depuis son apparition et le déploiement des troupes en uniformes ornés d’écussons étoilés – comme ceux de l’UE – sur le champ de bataille de la guerre «juste» contre les migrants et les requérants d’asile, Frontex ne cesse de gagner en reconnaissance.
Très utile s’est-elle avérée être, eu égard au rôle capital qui lui échoit désormais pour la commercialisation des équipements de sécurité dont plusieurs fabricants, notamment israéliens se disputent le marché dans le domaine de la surveillance des frontières. En témoignent quatre autres projets de nouveaux systèmes anti-migrations clandestine sont actuellement entre les mains de chercheurs spécialisés dans ce type de technologies de pointe. Il s’agit des systèmes Operamar, Wima, Effisec et Talos, indiquent des sources bien informées. Le premier consiste à créer des «fondations d’une capacité paneuropéenne en matière de sécurité maritime», précise-t-on.
Le Wima suggère, quant à lui, de multiplier l’usage des drones pour une surveillance plus efficace des côtes européennes. L’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains sur les mers sont les deux exigences auxquelles doit répondre le Wima. D’où le nom de «systèmes des systèmes» retenu par ses concepteurs prévoient. En vue d’un renforcement plus accru des capacités en termes de contrôle et de surveillance des postes frontières (terrestres, aériens et maritimes), l’UE a, en outre, affecté une enveloppe conséquente pour la mise au point du nouveau dispositif Effisec. Celui-ci porte, pour sa part, sur l’intégration d’une série de technologies existantes et complémentaires (biométrie, documents électroniques, reconnaissance des signaux, analyses visuelles, détection de substances). La vidéosurveillance fait partie des pistes envisagées, ajoutent nos sources, indignées par le fait de «considérer les migrants comme des produits de contrebande».
Car, précisent-elles, détecter l’immigration illégale et les produits illicites est la finalité du système Effisec. Le Talos, est, aux yeux de nos interlocuteurs, le système qui traduit au mieux «le fantasme de frontière virtuelle». Et le concept, comment s’applique-t- il ? La patrouille autonome de surveillance des frontières entend utiliser des robots et des drones pour repérer à distance les immigrés clandestins et les interpeller avant qu’ils ne parviennent à s’évaporer dans la nature, a-t-on expliqué.
Autrement dit, des systèmes mobiles, modulaires et adaptables à toutes les situations. Le chef de projet Talos, soulignent nos sources, est une société polonaise de robots démineurs catégorie (PIAP), d’origine militaire. Son rêve étant de «cloner» ses engins IBIS, équipés de caméras thermiques et capables de tirer des projectiles en tous genres pour traquer les aspirants à l’immigration. «Ce beau bébé, un robot de combat et pas seulement d’observation, a d’ailleurs remporté la médaille d’argent au concours Eureka 2008, remis en novembre de la même année par les huiles de la Commission européenne», ont tenu à rappeler les mêmes sources qui ont requis l’anonymat.
Aussi, le robot IBIS sera doté de capacités lui permettant d’embarquer des armes dites à «énergie dirigée», mot savant pour désigner les canons à ultrasons, ajoutent nos sources. Et pour assurer le volet aérien de Talos, il a été fait appel aux compétences de la compagnie Israël Aircraft Industries, un des leaders mondiaux des drones de surveillance et d’attaque. Sa spécialité : détecter, localiser, cibler des terroristes, des trafiquants, des immigrés illégaux ou d’autres menaces sur la sécurité publique, 24h/24, même en cas de mauvaise météo et de faible visibilité. «On imagine bien où tout ce bel arsenal israélien a été testé grandeur nature», ironisent nos sources.
Naima Benouaret

[Projection/Discussion] Mouvement lycéen et la lutte contre les frontières et les expulsions, Paris, jeudi 21 novembre 2013

Dans la continuité du mouvement lycéen contre les expulsions

Projection du film documentaire

« Rosarno : le temps des oranges »

& discussion

sur les frontières et les expulsions, et les moyens que l’on peut inventer pour lutter contre.

Jeudi 21 novembre 2013

à 18h00

Au Rémouleur, local auto-organisé de lutte et de critique sociale, 106 Rue Victor Hugo, Bagnolet (métro Robespierre, ligne 9)
Résumé du documentaire :

Janvier 2010, Rosarno, Calabre.

Dans cette région du sud de l’Italie, des milliers de migrants sont employés comme ouvriers agricoles saisonniers par la ‘Ndrangheta, mafia calabraise qui contrôle l’économie locale. Humiliations, exploitation et agressions racistes sont quotidiennes.

Mais un jour la rage explose et des émeutes éclatent. Le pouvoir multiplie les déclarations contre l’immigration tandis que des habitants de la ville lancent “une chasse aux immigrés” avec barres de fer, pistolets et couteaux. Les accrochages continuent jusqu’à ce que l’armée n’intervienne et qu’en quelques heures plus de mille immigrés soient transférés ailleurs et que le Rosarno soit evacuée.

Ce documentaire revient sur ces journées et la situation à Rosarno, à travers plusieurs témoignages.

(2010, 30 minutes)

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[Paris] Une semaine de « mobilisation lycéenne » – 3 au 7 novembre 2013

Malgré les vacances, les diverses intimidations politiques et médiatiques, certain-e-s, lycéen-ne-s ou non, ne lâchent pas l’affaire et ont réalisé une jolie semaine de mobilisation.
Lundi  4  novembre : Une dizaine de lycées bloqués. Rendez-vous à 12 heures pour une manif non déposée cette fois. La nouvelle place de la république a été pensée et aménagée notamment de sorte à ce que l’occupation du terre plein piétons ne puisse enrayer la circulation. La mobilisation d’un nombre important de camions de Gendarmes Mobiles n’empêche pas non plus le transit, les caméras de la ville sont déguisées en projecteurs, le campement du DAL semble faire partie du mobilier urbain réduit, lui aussi, au strict indémontable (anti-émeute) et inconfortable (anti-sdf). Le cortège est quasi exclusivement composé de lycéen-ne-s motivé-e-s qui tentent rapidement une percée. Les flics bien trop nombreux les en empêchent néanmoins facilement. Direction le métro, hésitation brève mais fatale quant à la destination à atteindre par ce moyen de locomotion ; et quelques petites techniques (faire des changements, descendre au dernier moment..) qui n’ont pas su s’imposer à ce groupe hétérogène – suivi de toute façon de près par l’habituelle brochette de civils. Finalement le cortège est encerclé et condamné à piétiner le trottoir entre Voltaire et Nation. Un tract, ainsi qu’un roman photo sont diffusés.
Mardi 5 novembre : Une vingtaine de lycées bloqués. La préfecture refuse que le départ se fasse à Bastille, créant la confusion quant au point de rendez-vous. Le cortège part donc de république, encadré par beaucoup d’adultes et un énorme dispositif policier particulièrement fourni en civils enlevant toute spontanéité au cortège, en conséquence particulièrement triste. Les récupérateurs sont là ( NPA, JC, Unef, PG…), leur SO aussi et comme à leur habitude ils brisent le mouvement en le faisant marcher au pas et dans le cadre défini en accord avec la préfecture. Dispersion triste et rapide à nation.
Jeudi 7 novembre : Les blocages s’essoufflent un peu mais un gros demi-millier de lycéen-ne-s se retrouve à république pour partir en Manif. Le dispositif policier est moins visible, mais tout aussi présent, avec en extra des flics à talons et énormes sacs Gucci, ovnis improbables. Le SO des récupérateurs, la fidl ( branche du Parti Socialiste ), est aussi présent que celui du MILI ( Mouvement inter lycées indépendant ). Ces dernier-e-s, animé-e-s de la volonté de ne pas se faire récupérer, singent les pratiques du SO de la FIDL. Quel dommage ! Heureusement, quelques lycéen-ne-s plus énervé-e-s les dépassent au niveau de Voltaire suite à la tentative d’interpellation d’un jeune par les civils. Belle solidarité, les flics encerclés paniquent, sortent les matraques télescopiques et se voient obligés de relâcher le malchanceux -sans oublier de distribuer d’abord quelques coups-. L’arrivée à Nation se fait dans le calme, mais un certain nombre de présent-e-s n’entendent pas en rester là. Le blocage du périphérique semble trop compliqué, direction gare de Lyon. Les flics sont dépassés, une soixantaine de personnes arrivent devant les quais. Encore une fois, une hésitation de trop et une triste décision. Faire un sitting dans la gare plutôt que d’occuper les voies. Les flics encerclent et compressent le rassemblement pour permettre à la routine de ce lieu de passage de suivre son train-train sans encombres, au son ininterrompu du piano en libre service et en protégeant la visibilité des superpanneaux publicitaires nouvelle génération. Si quelques irréductibles parviennent à s’échapper joliment de la nasse, les autres sont raccompagné-e-s au métro sans ménagement.
Si l’on peut se réjouir de la volonté affichée par nombre de lycéen-ne-s de ne pas se faire représenter, manipuler, contrôler par les adultes et les organisations s’affichant telles, dans la pratique, le mouvement semble gangrené par des (futurs) bureaucrates affiliés aux différents groupes d’Extrême gauche, NPA jeunes en tête. Derrière l’indépendance affichée se cache le cheval de troie de la politique, les manipulations en AG par des militant-e-s aguerri-e-s, les votes à main levée ou toutes les propositions sont biaisées. Une volonté d’indépendance, donc, à laquelle on eut préféré une autonomie, plus friande de liberté et porteuse, à minima, de bases qui lui sont propres. L’exemple des SO est ici particulièrement parlant quant à un rapport collectif à l’autorité.
Le rapport  aux « adultes » semble conditionné par l’appartenance, de la majorité de ces derniers, à des organisations X ou Y, leur assimilation à un essaim de charognards, paraît donc, somme toute, une lecture logique. Cette animosité semble pourant exclure toute une branche gauchiste. Enfin, cette « non-mixité », ponctuellement nécessaire – en tant qu’outil – jusqu’à devenir obsolète, voit aussi ses limites dans les difficultés de rencontres (sur d’autres terrains que celui du militantisme)*.
Le désir, mitigé, de relier l’expulsion de camarades en particulier à la question des frontières, plus globale, peine lui aussi à faire son bout de chemin. Demander la régularisation de tou-te-s les sans-papiers scolarisé-e-s et vouloir en découdre avec l’Etat et sa machine à expulser ne portent, en effet, pas les mêmes critiques. La peur de perdre crédibilité et/ou visibilité peut facilement conduire à la réduction du « mouvement » à une mobilisation amputée, dont la séparation laisse d’ores et déjà entrevoir le dénouement – décidé depuis belle lurette par les récupérateurs, une loi interdisant l’expulsion de scolarisé-e-s.
Si l’on décèle aisément les moments et les initiatives chouettes, c’est aux lycéen-ne-s elleux-mêmes de « transformer l’essai » en entrevoyant des pistes d’ouverture reliant la situation qu’illes combattent aujourd’hui avec les réalités de milliers de personnes prises, comme elleux, dans les griffes de la machine à expulser.
Des rafles aux centres de rétention, en passant par tous les vautours qui font du fric et subsistent grâce aux expulsions, les cibles à attaquer pour lutter contre les frontières tout comme les rapports sociaux à bouleverser sont innombrables. A chacun-e, lycéen-ne-s ou pas, de découvrir ses moyens pour s’y opposer.

 *On signalera la présence de ce quizz lors d’une assemblée lycéenne.

reçu par mail

voir aussi deux autres récits ici et .

[Paris] Feu à la machine à expulser – 6 novembre 2013

6 novembre 2013 _ STOP _ Rue des Montiboeuf 75020 _ STOP _ Kangoo utilitaire collabo cramé _ STOP _ Croix-rouge _ STOP _ Gestionnaire humanitaire des camps, expulsions, guerres _ STOP _

Balances Constructeurs Gestionnaires (…) _ STOP _ A tous les coins de rues _ STOP _

Feu à la machine à expulser _ STOP _ Solidarité avec les lycéen-ne-s en lutte contre TOUTES les expulsions _ STOP _

 

source : https://nantes.indymedia.org/articles/28447

 

[Rennes] Manifestation contre toutes les expulsions – 5 novembre 2013

 

Mardi 5 Novembre à 12h30, une centaine de jeunes, lycéen-nes, étudiant-es et précaires s’est rassemblée Place de la Mairie, à Rennes afin d’exiger l’arrêt immédiat des expulsions ici et ailleurs. Ce rassemblement fait suite à la vague de protestation qu’a soulevée dans les lycées l’arrestation et l’expulsion d’une collégienne lors d’une sortie scolaire.

A l’appel des lycéens, la manif est allée débrayer le Lycée Bréquigny, au sud de Rennes. Le trajet a été l’occasion de voir fleurir sur les murs des tags contre les expulsions et contre toutes formes d’enfermement, tandis que la puissance des slogans hurlés ont eu raison des vitres de publicité jalonnant le parcours.

En repartant de Bréquigny, le cortège avait doublé de volume, malgré la présence accrue de la BAC et de la Police Nationale. La manifestation s’est ensuite heurtée aux grilles closes du Lycée Sainte-Thérèse, obligeant les lycéen-nes enfermés à emprunter la sortie du collège voisin pour rejoindre le rassemblement.

Derrière la banderole « contre toutes les expulsions », la manif s’est dispersée Place de la République annonçant la suite de la fête pour jeudi 7 Novembre. Depuis, quelques BACeux profitant de la dispersion ont interpellé 3 camarades pour une vérification d’identité heureusement sans suite…

 

ARRÊT IMMÉDIAT DES EXPULSIONS !

DES PAPIERS POUR TOUS-TES OU PLUS DE PAPIERS DU TOUT !

DÉTRUISONS l’EUROPE FORTERESSE !

 

source : http://nantes.indymedia.org/articles/28420

[Roman-Photo] L’hiver sera chaud – Novembre 2013

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[Quizz] Vanille, chocolat ou cocktail… – novembre 2013

Vanille, chocolat ou cocktail … ?

1- Tu es descendu-e dans la rue :

a. Pour faire sauter ton DS de maths.
b. Pour protester contre des expulsions qui auraient pu être évitées en suivant la voie légale
c. Pour lutter contre un monde fait de frontières et de barbelés, de flics et de fric. De profs, parents, patrons, maris…

2- La lutte aboutira :

a. Grâce aux pétitions, aux CVL, en adressant des lettres aux élus…
b. En démontrant notre nombre à travers des manifestations légales ponctuelles.
c. En bloquant le pays et en créant les conditions nécessaires à la destruction de toute forme de pouvoir et de domination

3- Est-il nécessaire de voter les blocages ?

a. Le blocage est violent, c’est une entrave à la liberté d’étudier. On ne doit pas l’imposer à ceux qui veulent suivre les cours.
b. Oui, il faut montrer la nature démocratique du mouvement.
c. Non, ce n’est pas à ceux qui refusent la grève de décider des moyens de lutter. La lutte appartient à ceux qui la font.

4- Dans les manifs, le Service d’Ordre est là pour :

a. Nous débarrasser des casseurs et des extrémistes qui décrédibilisent le mouvement.
b. Nous protéger et assurer la sécurité pour faire en sorte que « tout se passe bien » et que chacun se déplace sur la route afin d’être comptabilisé.
c. Collaborer avec les forces de l’ordre en les protégeant, en pratiquant la délation et en imposant de façon autoritaire un parcours validé préalablement par la préfecture.

5- Le rôle des syndicats dans les mouvements est :

a. D’ appuyer le complot judéo maçonnique pour spolier le travailleur français et les intérêts de la Nation.
b. De nous représenter pour négocier avec le gouvernement.
c. De faire partie intégrante du processus de sabotage et de récupération des mouvements sociaux, en servant d’interlocuteur complice au gouvernement et en occupant la scène médiatique.

6- Les médias sont :

a. Un relais indispensable des luttes sociales qui permettent de rendre un mouvement crédible en toute objectivité.
b. Un outil a utiliser avec vigilance pour éviter de choquer l’opinion publique.
c. Un appareil de contrôle social qui tente de modèler nos façons de penser et d’agir et qui en plus offre généreusement leurs enregistrement aux flics que ça parte en cacahouète ou pas !

7- Une personne subissant une interpellation est :

a. Forcément coupable, la police sait ce qu’elle fait.
b. Jugée turbulente et risque de décrédibiliser le mouvement.
c. Un-e malchanceu-x-se, qu’il est possible de libérer des griffes de la police

8- Si tu étais un personnage tu serais :

a. Chuck Norris
b. Joseph Mélanchon
c. Un-e révolté-e anonyme en guerre contre ce monde

9– Le sérum physiologique sert à :

a. Décoller les yeux en cas de conjonctivite
b. Déboucher le nez
c. Soulager les yeux qui brûlent sous l’effet des gaz lacrymogènes.

10- le marteau sert à :

 

a. Occuper ton papa le dimanche après midi
b. A fabriquer les urnes nécessaires à la réalisation de tes ambitions de révolutionnaire en chef ( puis d’attaché parlementaire )
c. A attaquer la publicité, les collabos des expulsions, les banques, les flics et tout ce qui nous détruit !

 

Les réponses : a. On te pendra avec les tripes du dernier patron b. Avec celles du dernier politicien

c. Bienvenue compagnon-ne, le vieux monde ne s’écroulera pas sans toi !

tract trouvé à la manif du 7 novembre à Paris

[Melilla] Les frontières tuent, brûlons les frontières ! – 5 novembre 2013

Ce matin vers 5 heures, 150 à 200 migrant-e-s ont tenté le passage de la double frontière grillagée séparant l’enclave espagnole de Melilla du territoire marocain. Une centaine d’entre elleux ont réussi à entrer mais une personne est morte de ses blessures après avoir chuté de six mètres de haut en escaladant un des grillages. Quatre autres migrant-e-s ont été blessé-e-s et quarante ont été arrêté-e-s. En mars dernier, un migrant était également décédé après avoir été tabassé par les flics lors d’un assaut.

De leur côté les autorités espagnoles viennent de décider la mise en place de 6 km de « maillages anti-escalade » pour renforcer la frontière, qui consiste à réhausser les grillages par des fils de fer hérissés de lames de rasoir… A croire que deux morts sur la frontière dans l’année ce n’est pas suffisant pour les garants de l’ordre établi.

Le mois dernier, environ 400 personnes mourraient en tentant la traversée de la Méditerranée. Tant qu’il y aura des frontières il y aura des personnes qui mourront en les franchissant.  Brûlons les frontières !

 

Source : repris librement de la presse      

 

[Libye/Italie] Surveillance électronique des frontières – 1er novembre 2013

Les premiers ministres italien et libyen se sont mis d’accord mercredi dernier (30 octobre) pour lancer un programme de protection électronique des frontières libyenne, du sud de la Libye jusqu’aux frontières avec l’Algérie et la Tunisie, pour empêcher l’arrivée de migrants.
C’est l’Italie qui, dans un premier temps, se chargera de surveiller les frontières avec l’aide d’avions militaires, tout en formant 3000 soldats libyens qui prendront le relai…

[Allemagne] Un bureau du SPD attaqué en solidarité avec les réfugiés du collectif « Lampedusa à hambourg », Francfort – 17 octobre 2013

Solidarité avec les réfugiés

Dans la nuit de mercredi à jeudi 17 octobre 2013, nous avons attaqué un bureau du SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne) dans le quartier Nordend de Francfort, et détruit ses portes et fenêtres.

Les fonctionnaires du parti, comme le maire SPD Olaf Scholz, est responsable de la politique envers les réfugiés à Hambourg, une politique qui exclut et criminalise les personnes en raison de leur origine, de leur histoire ou de leur couleur de peau. Nous savons que, pour autant que ces questions soient liées, le SPD de Hambourg n’est pas différent du SPD de Francfort. Par conséquent, cette attaque ne s’applique pas seulement au SPD de Francfort, elle est plutôt dirigée contre l’ensemble du parti et ceux qui soutiennent cette politique.

Le passage des réfugiés en Europe est la conséquence d’un mot d’ordre capitaliste, ce qui rend impossible pour une grande partie de l’humanité de mener une vie autogérée. Un vol pour les ghettos riches de l’Europe semble être la dernière chance d’échapper à la persécution et à la menace de l’existence économique. Les élites politiques réagissent avec les lois discriminatoires ; l’Union européenne avec la fortification militaire. En Allemagne, les rancoeurs omniprésentes s’expriment de plus en plus par l’opposition active aux réfugiés.

Nous sommes contre un tel système d’exploitation, contre cette politique, et contre le racisme quotidien du « milieu » sociétal, plutôt que de promouvoir notre solidarité avec les réfugiés et notre combat contre le capital, l’Etat et la nation.

Avec cette action, nous sommes solidaires avec les humains illégaux à Hambourg et partout. Nous soutenons la revendication d’un droit de séjour pour tous.

Nous envoyons également des salutations de solidarité à tous les militants qui ont mis en place une lutte contre cette politique raciste à Hambourg et ailleurs.

Ni frontière, Ni nation !

Source: Linksunten Indymedia, Traduit par lechatnoiremeutier en collaboration avec contrainfo