Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Sur le toit

19 juillet 2014. Un retenu du CIE de Corso Brunelleschi est monté dans l’après-midi sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement. Rapidement la situation dans le centre s’est tendue, une partie des retenus ont commencé à s’unir comme ils pouvaient à sa protestation et certains ont menacé de brûler des matelas. Après quelques heures, police et croix-rouge sont intervenus et faire redescendre la personne montée sur le toit.
Dans la soirée, un groupe de solidaires, est allé saluer les retenus du centre.
Traduit de Macerie

[Rome] Tentatvie d’évasion du CIE

14 juillet 2014. Hier soir, les retenus du CIE de Ponte Galeria, après être entrés en possession des clés du centre, ont éloigné les flics en les empêchant d’accéder à une zone du CIE et ont commencé à se diriger vers la porte principale pour s’enfuir de là. Mais, quand les flics ont réalisé qu’ils étaient coincés, ils ont appelé en vitesse le commissariat pour demander du renfort. En quelques minutes sont arrivés les CRS qui ont entouré le CIE avec des camions, empêchant ainsi l’évasion, et ont « libéré » leurs collègues. A ce moment, les flics présents dans le centre et ceux nouvellement arrivés sont entrés à l’intérieur de la zone, matraques et boucliers à la main et ont frappé les retenus. Cinq personnes ont été blessées. Il est possible d’écouter un récit de ces évènements fait par un retenu du CIE, en italien.

Traduit de Macerie

[Italie] Rénovations dans les CIE

4 juillet 2014. 2013 a été une année caractérisée par de nombreuses révoltes et protestations à l’intérieur des CIE de toute l’Italie qui ont menacé et impacté la machine à expulser. Faisons une brève chronologie : en mars et novembre ont été fermés, formellement par le ministère de l’intérieur, les centres de Bologne et de Modène, et en août c’est au tour de celui de Crotone ; tandis qu’à la fin de l’année le feu mis par les retenus a fait fermer les portes des CIE de Milan et de Gradisca di Isonzo. Sans compter les nombreuses chambres et bâtiments détruits, totalement ou en partie, dans les quelques centres, cinq, qui fonctionnent toujours.

Les politiciens de tout bord, pour satisfaire l’opinion publique, ont fait de nombreuses déclarations lors desquelles ils soutenaient l’illégitimité des CIE et dénonçaient les abus qui se perpétuent en leur sein. C’était tous en cœur qu’ils appelaient à la fermeture définitive des centres.

Comme nous avions déjà eu l’occasion de l’analyser, une crise du dispositif répressif est suivit d’une restructuration, il en est donc ainsi.

Les centres ne vont pas fermer, ils vont rouvrir et ce sera pire qu’avant selon toute vraisemblance. D’une part, nous avons les nouvelles qui nous arrivent de ceux encore ouvert, où, après une période où il semblait qu’il n’y avait pas de sous ou de volonté de restructurer les parties détruites par les incendies, maintenant les travaux ont commencé. À Turin par exemple, après des mois passés avec seulement deux ou trois parties encore ouvertes sur les six, des travaux de rénovation ont commencé pour restaurer entièrement le centre. D’autre part, les CIE qui ont été fermés ont déjà presque tous été reconstruits. Bologne il y a déjà quelques mois, Milan et Gradisca plus récemment. Avec des nouveautés inquiétantes.

À Milan, le centre sera géré par une société française, Gespa, assistée de la coopérative sicilienne Acuarinto. Bien que la coopérative s’occupera de la gestion des retenus, la Gespa, forte de son expérience en France (la société gère certaines sections des prisons françaises), aura la tâche d’assurer la sécurité à l’intérieur du centre. Cela signifie en termes pratiques que se formera une escouade de para-geôliers, comme nous le verrons dans les prochains mois et comme le verrons surtout les « hôtes » de cette structure, pour le moment fermée et vide, mais, avec l’achèvement des travaux, sans doute en phase de réouverture.

Il y a quelques jours un quotidien local a donné la nouvelle que des travaux de rénovation ont également commencé au CIE de Gradisca di Isonzo. Malgré les paroles prononcées il y a quelques mois par Alfano (ministre de l’intérieur), le centre pourrait rouvrir ses portes d’ici l’année prochaine. Connecting People, qui gérait le centre avant sa fermeture et qui gère toujours celui de Bari, pourrait bien reprendre le contrôle de la structure et le revenu qui en découle. Même si quelques voix donnent comme probables aussi l’arrivée de Gepsa.

Maintenant que le ministre de l’intérieur a déclaré que la fermeture des centres était impensable, il pense à la façon dont il pourrait en changer la gestion pour éviter les révoltes et les évasions, suivant les indications données dans un rapport fait il y a quelques temps qui préconise un entrepreneur unique pour gérer les centres de tout le pays. On se demande qui, de la Croix-rouge qui gère les centres de Turin et Trapani et gérait celui de Milan, de la coopérative Auxilium qui gère ceux de Rome et de Caltanissetta et du consortium Connecting People aura l’occasion de remporter cette offre millionnaire.

Traduit approximativement de Macerie

[Rome] Rassemblement devant le CIE et projection dans la rue

29 juin 2014. Ce matin une quarantaine d’ennemi-e-s des frontières et des prisons se sont retrouvé-e-s devant les murs du Centre de Ponte Galeria

A peine la sono montée, dès les premières minutes les cris des détenu-e-s sont arrivés clairs aux oreilles de ceux qui étaient là dehors, symptôme que la tension racontée ces derniers jours est très forte.

La nouvelle de l‘évasion du Cie de Trapani a réchauffé les cœurs, comme celle des protestation dans le CARA de Castel Nuovo di porto, géré par la même coopérative Auxilium, qui tire profit aussi du CIE de Ponte Galeria.

Après une brève mise à jour sur la situation dans les autres centres et le récit de quelques luttes, un lancé de balle de tennis a eu lieu pour surpasser les murs et renforcer la communication entre dedans et dehors.

C’est comme ça que les solidaire ont appris que dans la journée d’hier, 8 détenus ont essayé de recouvrir la liberté en faisant un trou dans le mur d’une cellule et se sont malheureusement fait arrêtés par l’intervention des forces répressives présentes en masse à l’intérieur du Cie.

Après presque deux heures le rassemblement s’est dispersé avec un fort salut à tou-te-s celles et ceux emprisonné-e-s et avec la proposition, pour les solidaires de se retrouver dans la rue vendredi prochain. ( voir ci dessous, ndt)

Il y a environ 100 hommes et 40 femmes retenu-e-s dans le Cie.

Les uniques étrangers dans le quartier sont les flics

4 juillet 2014. Apéro et Projection dans la rue, vendredi 4 juillet à 19 heures du film « unveiled » : Fariba, une femme enfuie de son pays à la recherche de la liberté, découvre la violence des Centres de Détention  pour migrants, la menace de l’expulsion et l’exploitation. »

Nous ne voulons plus accepter d’assister aux chasses à l’homme dans les rues de ce quartier, aux rafles contre celles et ceux qui n’ont pas de papiers, contre celles et ceux qui essaient de s’enfuir d’un pays hostile. Chaque jour qu’un individu, proche de nous ou pas, est enfermé dans un camp de la ville, déporté dans un de ces mêmes pays où l’Italie pille les ressources et s’enrichit, notre rage monte et s’unit à celle de celles et ceux qui, individuellement ou collectivement, se rebellent et s’organisent pour détruire ces lieux d’enfermement.

ARRÊT DES RAFLES  ! Les CIE se ferment… AVEC LES RÉVOLTES.

traduit de hurryia

[Trapani] évasion et répression

27 juin 2014. Dans la soirée seize détenus du CIE de Trapani, profitant de l’ouverture du portail durant les opérations de livraison, se sont échappés de leur section. Après une course-poursuite et quelques bousculades avec la croix rouge et les policiers, cinq ont réussi à rejoindre les grillages et à les escalader.

Peu de temps après l’un des évadés, qui se cachait dans la zone adjacente au CIE, a été identifié et arrêté par la police. Lui et trois autres des ses compagnons d’échappée, arrêtés eux dans le centre, ont été retenus toute la nuit au commisariat puis jugés le lendemain matin pour blessures à agent et dégradations (apparemment une des portes de la structure). Le procès a finalement été reporté.

traduit de macerie

[Royaume-Uni] Violences sexuelles dans le centre de rétention de Yarl’s Wood

26 mai 2014

L’existence de violences et de harcèlements sexuels à l’encontre des femmes retenues dans le centre de rétention de Yarl’s Wood (dans le comté de Bedfordshire au Royaume-Uni) par des employés de la société Serco qui gère le centre avait été portée au grand jour en octobre dernier lorsque 30 retenues s’étaient mises en grève de la faim. Un ancien cadre de la société vient à son tour de dénoncer l’existence de ces violences. Il parle notamment de viols et de services sexuels exigés en échange des produits de première nécessité.

Cela nous rappelle l’histoire de Joy, une des 14 retenu-e-s inculpé-e-s suite à la révolte qui a éclaté au centre d’expulsion et d’identification de via Corelli à Milan le 13 août 2009 contre l’allongement de la durée de rétention à 6 mois. Lors du procès Joy dénonce les violences sexuelles infligées par l’inspecteur-chef du centre, Vittorio Addesso (qui sera relaxé par la justice, notamment grâce au témoignage du responsable de la croix-rouge qui administre le centre).

Le viol est une arme de la domination des hommes sur les femmes. Ces dernières années, plusieurs histoires de femmes violées dans les centres de rétention par des matons/flics/vigiles sont sorties des murs (parmi combien qui ne le sont pas ?). Ces porcs exercent leur domination par la matraque et les violence sexistes/sexuelles afin d’isoler et de contraindre encore plus celles qui sont enfermées dans les centres de rétention, de leur faire fermer leur gueule, de profiter encore un peu plus de leur pouvoir pour assujettir ces corps « mis à disposition » par l’État, afin de contenir toute envie de révolte. Qu’ils s’attendent au retour de bâton !

À bas toutes les dominations et toutes les chaînes ! Liberté pour toutes !

[Caltanissetta] Tentative d’évasion et jets de projectiles

21 mai 2014. Vers 4h30 ce matin une quinzaine de personnes ont tenté de s’évader du CIE de Caltanissetta. Pendant qu’un groupe tentait d’escalader la clôture, un autre faisait diversion en jetant contre les flics des bouteilles, des chaises et autres objets. Malheureusement l’évasion n’a pas réussi et la police anti-émeute est intervenue pour mater la révolter, avec l’aide des opérateurs de la coopérative qui gère le centre (auxilium dont le conseiller d’administration a eu droit a une petite surprise il y a quelques jours).

Reformulé d’après un article de la presse italienne trouvé sur macerie.

[Bologne] 500 personnes manifestent pour la fermeture des CIE

18 mai 2014.

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Non aux centres de détention, ni frontières ni prisons (A)

[Italie] Vitres brisées et incendie de hangar

cara

18 mai 2014. Jeudi 15 mai au matin en sortant de sa maison de Rome, un conseiller d’administration de la cooperative Auxilium, a trouvé les fenêtres de sa voiture en éclats. Si pour l’instant personne n’a avancé l’hypothèse que le verre se soit cassé tout seul, peut-être pour encaisser les sous de l’assurance(1), le président de la coopérative, le très catholique Prêtre Francesco Chiorazzo, a, lui, parlé franchement. Selon lui, l’épisode du verre brisé est d’une manière ou d’une autre lié à l’incendie d’un hangar(2) au Cara (centre de demandeur d’asile) de Bari et avec la révolte au cara de castelnuovo, tous deux gérés par la coopérative Auxilium. « il est évident, à ce stade,  qu’on est victime d’une attaque révoltée contre auxilium ». Rosario Altieri, président de l’AGCI (association générale des coopératives italiennes) a immédiatement exprimé sa solidarité et sa proximité avec la coopérative, qui en plus de ces deux Cara, gère les CIE de Rome et de Caltanisseta.

(1) En référence à l’histoire d’un chauffeur du procureur de Turin, Rinaudo, qui a inventé une agression, pointant du doigt les anarchistes en parlant d’intimidation, et espérant toucher l’assurance…

(2) incendie survenu à 7heures du matin le 16 mai dont l’origine reste à déterminer…

traduit de macerie

 

[Turin] Salut et tartes

16 mai 2014.  En fin d’après midi, un groupe de solidaires avec les sans-papiers prisonniers et leurs luttes se retrouvent devant le centre de corso Brunelleschi pour un salut bruyant. A l’intérieur, les retenus font ça à leur manière et tentent de mettre le feu à quelques draps dans la dernière section active du centre, mais sont bloqués quasiment instantanément par la police, qui en embarque un en le malmenant. Dehors, les CRS arrivent peu après : les flics très nerveux entourent les solidaires et, forts de leur nombre et de leurs matraques distribuent quelques tartes et commencent une longue procédure d’identification dans la rue. Après quelques heures ils relâchent tout le monde ; mais une compagnonne étrangère sera détenue et libérée seulement le lendemain matin.  En soirée le retenu embarqué durant la tentative de protestation sera ramené en section avec ses compagnons après quelques heures d’isolement.

traduit de macerie