La grève de la faim de tou-te-s les retenu-e-s du CIE de Turin continue, et les prisonnier-e-s racontent que deux d’entre elleux sont aussi en grève de la soif depuis plusieurs jours. Lundi soir, une vingtaine de solidaires s’est donnée rendez-vous Corso Brunelleschi pour les soutenir dans leur lutte par un salut accompagné de slogans, de bruits et de pétards. Comme d’habitude la réponse de l’intérieur ne s’est pas faite attendre. En outre, et ceci est nouveau, on entendait clairement les cris des femmes prisonnières. Mardi matin les retenus de la section jaune du CIE de Turin sont montés sur les toits des chambres et demandent dès lors que soient libéré-e-s au moins celles et ceux qui ont déjà passé 6 mois derrière les barreaux.
Nous profitons de l’occasion pour publier une vidéo tournée en février par des retenus de Turin, et gardée jusque là cachée pour protéger les auteurs. Dans ces images on voit clairement les plats consommés à même le sol suite à la suppression des tables, et l’état des latrines. Regarde la vidéo en la téléchargeant au format mp4.
Librement traduit de macerie
Tandis que la moitié de l’Italie est attablée autour du repas de pâques plus ou moins garni, au Cie de Turin tou.te.s les retenu.e.s se sont mis.e.s d’accord pour refuser les repas. Toutes les sections, y compris celle des femmes, ont annoncé une grève de la faim de trois jours et il semble que la majeure partie des retenu.e.s ait aussi renoncé aux traitements. A l’ arrivée du dîner, tant pour se donner de la force et encourager les indécis.e.s que pour fêter la réussite de la grève, les retenu.e.s ont décidé d’applaudir tou.te.s ensemble. Les matons du centre semblaient agités : lorsqu’illes s’unissent, les oppressé.e.s font peur…
Librement traduit de macerie
Dans l’après-midi un retenu du CIE de Turin monte sur le toit de la cantine de la section bleue. N’ayant aucune intention de se faire expulser, il préfère ne pas croire aux fausse promesses que quelques inspecteurs lui font depuis la cour et décide de rester sur le toit jusqu’à l’heure limite pour prendre le bateau qui de Gênes le conduirait en Tunisie. Un groupe de solidaires exprime pendant quelques minutes sa bruyante solidarité au retenu, qui par sa détermination réussit à éviter l’expulsion.
traduit de macerie
Dans la nuit de mardi 26 mars une quinzaine de prisonniers du centre de rétention de Trapani Milo ont réussi à s’enfuir en escaladant le mur d’enceinte de la prison puis en suivant la ligne de chemin de fer. Une véritable chasse à l’homme s’est alors engagée et 7 évadés ont été repris au petit matin alors qu’ils volaient de la nourriture dans un restaurant. Ils sont en prison inculpés de vol aggravé et de résistance à dépositaire de la force publique.
d’après la presse
Mercredi dernier les gardes du CIE de Turin avisent les retenus de la section violette qu’ils devraient être dispersés dans les autres sections, vu qu’après les incendies toutes les chambre de cette section du CIE sont inutilisables. Les deux premiers semblent choisis au hasard, mais parmi eux il y a Jamal, le retenu qui avait évité une expulsion fin janvier. Son passage dans le bureau de l’immigration dure trop longtemps et à partir d’un certain moment il ne répond plus au téléphone. Ses compagnons de la section commencent a suspecter un énième traquenard et lancent l’alerte. Mais les solidaires n’ont même pas le temps de partir, arrive la nouvelle que Jamal a été chargé dans le fourgon et emmené, vers l’aéroport, tandis que l’autre retenu était ramené dans la section. Au final la section violette est vidée et les retenus sont dispersés là où, au moins par terre, il reste de la place. Quelqu’un accepte d’aller en isolement pour ne pas rester les uns sur les autres dans les chambres restantes. Dans le même temps, comme nous apprenons dans l’article ci-dessous, est arrivée la visite qui avait provoqué ces transferts et l’accélération des travaux dans les chambres. Outre l’habituel et « de gôche » couplet sur l’inefficacité du CIE au vu des coûts de fonctionnement, et à la certaine difficulté à en faire le compte, émerge parmi ces lignes la confirmation qu’en ce moment deux tiers du lager de Corso Brunelleschi sont hors d’usage.
traduit de macerie
Dans la section violette après les incendies de vendredi qui ont rendu les chambres totalement inutilisables, lundi, les retenus ont refusé le repas midi et soir. Certains d’entre eux ont été envoyés dans d’autres sections, tandis que mardi au moins deux de la section violette ainsi qu’un retenu de la section jaune ont été transférés à Modena. Neuf prisonniers continuent de dormir dans la cantine, ceux qui n’ont pas encore fait criser les matons. Dans le même temps, dans tout le centre on observe quelques travaux et des télés et matelas apparaissent ci et là : une inspection est prévue mercredi et les chefs ne veulent pas faire mauvaise figure. Ne pouvant pas remettre en fonction toutes les chambres parties en fumée, ils réaménagent la section blanche fermée depuis longtemps.
traduit de macerie
Incendie après incendie, le CIE de corso Brunelleschi continue à perdre des morceaux. Le dernier, hier soir, survenu durant une brève émeute déclenchée vers 20 heures par les retenus de la section violette, avec matelas et articles ménagers mis au feu dans les chambres. La révolte a pris corps une demi-heure après un rassemblement bruyant devant le centre d’une vingtaine d’ennemis des expulsions, avec petards, slogans, cris, et messages de solidarité. Il ne reste plus de chambres disponibles dans la zone violette, et les prisonniers ont dû dormir soit dans la cantine soit dans une autre section. Depuis les dernières émeutes, il ne reste plus qu’une chambre dans la section bleue ainsi que dans la rouge où dorment 8 ou 9 personnes,. La section jaune, où le 24 février trois chambres étaient parties en fumée sur cinq, est la plus bondée : une chambre a été rouverte et donc les retenus sont répartis dans trois chambres ainsi que, bien sûr, dans la salle à manger.
macerie @ Marzo 16, 2013
A sept heure du soir, un groupe d’ennemis des expulsions s’est retrouvé corso Brunelleschi pour saluer les retenus du Cie de Turin avec du bruit, des slogans et des feux d’artifice. À l’intérieur, les retenus ont répondu en montant sur les toits, en incendiant des draps et en criant « Liberté! ». Après le rassemblement, dans deux sections les retenus ont refusé le dîner.
D’après macerie
Le CIE de Corso Brunelleschi est toujours en grande partie inutilisable. Contrairement à ce que disent les journaux, les chambres sont toujours hors d’usage.
Deux des cinq arrêtés sont sortis de prison : l’un avec une mesure d’expulsion du territoire italien et l’autre a été expulsé après être repassé par le CIE.
Les détenus sont maintenant un peu plus de 60 (sur 180 places). Depuis les premiers jours des émeutes, au moins 20 personnes ont été expulsées, 6 ou 7 ont reçu une mesure d’expulsion et 2 ont été transférées à Trapani. Au cour des 10 derniers jours, il n’y a eu aucun nouvel arrivant dans le CIE.
Dans toutes les aires du centre, du riz « puant » a été distribué. Tous sont sûrs que le repas a été agrémenté d’une bonne dose de tranquillisants et un militaire s’est pris en retour l’assiette sur la tête.
Hier, un retenu a passé la nuit sur le toit de l’aire violette par peur d’être expulsé. Quelques jours auparavant il avait avalé un grand nombre de piles et de lames de rasoir, mais contre l’avis des médecins (de l’hôpital ?, ndlt) il a été ramené au centre. On dirait qu’il a tenté de se pendre sur le toit. Ce matin, il a été signalé dans un état grave à l’hôpital, apparemment pour des objets ingérés.
6 mars 2013
Traduit approximativement de macerie