Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Liberté pour Abdul Rahman Haroun, le marcheur sous la manche !

Au début du mois d’août, un homme d’origine soudanaise, Abdul Rahman Haroun, a été arrêté alors qu’il sortait tout juste du tunnel sous la Manche situé côté anglais à Folkstone. Il venait de parcourir les 50 km à pied sous le tunnel, depuis Calais, sans se blesser ni se faire repérer. Les gouvernements français et anglais prétendent contrôler le flux de migrants arrivant aux frontières, dépensant des millions d’euros en barbelés et caméras de surveillance. Ils aiment à croire qu’ils sont entrain de faire de l’Angleterre une forteresse bien gardée, mais Abdul Rahman Haroun leur a prouvé le contraire et Ils comptent bien le lui faire payer.

Parti du Soudan pour chercher refuge en Angleterre, il encourt aujourd’hui jusqu’à deux ans de prison. Il est inculpé, sous un mandat législatif périmé « The Malicious Damages Act of 1861 », d’obstruction à locomotive ou wagon de chemin de fer. Convoqué le 24 août dernier, il a plaidé non coupable, mais a été placé en détention par le juge. Être incarcéré pour ce type de délit est complètement disproportionné et révèle clairement le caractère politique de cette arrestation. Une prochaine audience est prévue en novembre prochain, avant le procès qui lui aura lieu en janvier 2016. Abdul Rahman Haroun est actuellement détenu à Elmley dans le Kent.

Étant poursuivi sous une telle législature (« The Malicious Damage Act » qui a été créée dans le but de poursuivre les dissidents de l’église anglicane au XVIIIème siècle, et a été récemment utilisée pour enfermer des personnes accusées d’action directe), nous affirmons haut et fort que cette affaire est clairement politique et constitue une attaque à la liberté de circulation. Abdul Rahman Haroun sert de bouc émissaire pour intimider ceux et celles qui voudraient suivre son exemple.

Ses actions ont fait de lui une cible, mais il dispose d’une bonne défense. D’après l’article 31 de la convention des réfugiés, ainsi que dans la loi anglaise, il est possible d’entrer « illégalement » sur le territoire anglais si c’est dans le but de demander l’asile. Cependant, comme nous en avons toutes et tous été témoins ces dernières années, le gouvernement se fiche bien des « Droits de l’Homme », et Abdul a besoin de notre soutien et de notre solidarité pour combattre leur justice perverse.

Dans l’état actuel des choses, son renvoi d’audience montre que même s’il est jugé non coupable lors du procès, il aura déjà passé 5 mois en prison. Mais ça ne s’arrête malheureusement pas là. S’il est jugé coupable cela pourrait avoir des conséquences dramatiques quant à sa demande de régularisation en Angleterre. Une double peine récurrente au Royaume-Uni, laissant les personnes ayant purgé leur peine sans aucun droit sur le territoire, ou même directement expulsées (si leur pays d’origine est considéré par l’État comme non dangereux).

L’incarcération d’Abdul et ses poursuites judiciaires montre clairement la volonté de l’État à faire de lui un exemple pour quiconque souhaiterait tenter le même voyage. Une tentative d’intimidation, faire peur, faire douter les gens à Calais sur ce qui les attend de l’autre côté. Montrons-leur que nous n’avons pas peur d’eux avec leurs tribunaux et leurs prisons!

Nous condamnons fermement l’incarcération et la poursuite d’Abdul.

Liberté pour Abdul. Liberté pour toutes celles et ceux détenus par le régime des frontières. On ne peut être libre quand les autres sont enfermés.

Traduction depuis Calais Migrant Solidarity

 

English version

Freedom for channel walker Abdul Rahman Haroun !


At the start of August, Abdul Rahman Haroun, a Sudanese man, was arrested just short of the exit to the Channel Tunnel in Folkstone, UK, having walked 50km through the tunnel from Calais. He successfully crossed the Channel Tunnel on foot, making it to the UK unharmed and undetected. The British and French governments pretend that they can control the flows of people across the border, spending millions of pounds on fences and cameras. They like to believe they can turn the UK into a fortress but Abdul Rahman Haroun has proved them wrong and because of that they intend to make an example out of him.

Having traveled from Sudan all the way to Britain to seek sanctuary, he now faces up to two years in prison. He has been charged under an outdated piece of legislation, the Malicious Damages Act of 1861, ‘for obstructing a railway carriage or engine’. He had a court date on the 24th of August where he plead not guilty but was remanded in custody by the judge. Being placed on remand for such an offence relates to the political nature of his arrest and is totally uncalled for. He has a further hearing in November and following that a trial in January 2016. He is currently being held in HMP Elmley in Kent.

As he is being prosecuted under such an arcane piece of legislature (the Malicious Damages Act has its history in the criminilsation of dissent by the Luddites in the 18th Century and has recently been used to detain protesters involved in direct action), his prosecution is clearly a politically motivated attack on the freedom of movement designed to intimidate those who would follow his example.

His actions have made him a target but he has a good defense. Under Section 31 of the Refugee Convention and within British law, it is accepted that people may enter the UK ‘illegally’ if doing so to claim asylum. However, as we have witnessed in the past few years, the Tories don’t care much for ‘human rights’ and Abdul needs our solidarity and support to fight their malicious form of justice.

As it stands, his remand means that even if he is found not guilty at trial, he will have already spent 5 months in jail. However, it would not stop there, if found guilty it could have serious consequences for his ability to regularise his status in the UK. A dual punishment that often occurs in the UK, where people who have served out the sentence for their ‘crimes’ (which can be offenses related to immigration) are then punished a second time, by being denied Indefinite Leave to Remain or by being immediately deported (if their country of origin is a country the UK considers ‘safe’).

Abdul’s incarceration and prosecution is an attempt to set a clear example to anyone considering the same journey as him. An attempt to put fear and doubt into the heads of people in Calais about what awaits them on the other side of the channel. We must show them that they cannot scare us into submission with their prisons and their courts!

We absolutely condemn the continued incarceration and prosecution of Abdul. Freedom for Abdul. Freedom for all those detained and incarcerated by the border regime. No one is free until we are all free!

 

[Calais] La solidarité signifie lutter contre les frontière

Au cours des dernières semaines, des milliers de personnes ont relevé la tête face à la misère causée par les frontières. Emparons-nous de cette énergie et faisons lui prendre de l’ampleur pour se transformer en un mouvement de solidarité et de rébellion contre le système des frontières. Abattons les murs.

Nous croyons en la solidarité, pas en la charité. La charité est une relation inégale. Une personne est le donateur actif, l’autre est un bénéficiaire passif. La charité, à Calais, maintient vivante la division entre Européens, puissant, actif, principalement blanc et avec des passeports, et des Africains et des Asiatiques, sans défense, victimes passives, sans papiers. Il contribue également à consolider les profondes inégalités de ce monde d’États, de frontières, de colonialisme et d’exploitation capitaliste.

La solidarité tend à être une relation d’égalité. Nous nous battons les uns aux côtés des autres. Comme le dit la célèbre phrase « votre libération est liée à la mienne ». Bien sûr les frontières affectent certaines personnes plus que d’autres. Mais elles sont un affront à chacun et chacune d’entre nous, et font partie d’un système malade qui nous attaque tous et toutes.

Un million de couvertures ne résoudrons pas les problèmes de Calais. La violence et la pauvreté existant ici sont le résultat direct de l’existence des frontières. Tant que la France et l’Angleterre continueront à utiliser les fils barbelés, la police, les matraques, les gaz lacrymogènes, les médias de la haine et autres armes, pour arrêter les gens qui essaient de traverser la frontière, il y aura de la souffrance. La seule manière de résoudre ce problème est de se rebeller contre la frontière.

Les actions contre la frontière peuvent prendre de nombreuses formes. Toute personne qui traverse la frontière l’affaiblit. Chaque trou dans les barrières la fragilise. Se défendre l’un l’autre face à la violence de la police contribue à la déstabiliser. Partager des informations et des idées contribue à l’endommager. Contester la propagande raciste des médias et diffuser notre vision de la solidarité et de la rébellion contribue à l’ébranler.

La frontière n’est pas seulement ici, à Calais. Les frontières traversent toute l’Europe et pas seulement dans aux points de passage et d’entrée, mais partout il y a des rafles contre les immigrés, des checkpoints, des centres de détention, des centres d’inscription, des contrôles d’identité sur les chantiers ou dans les maisons, des attaques racistes, etc. Beaucoup de gens nous demandent : que pouvons-nous faire ? Notre réponse est : lutter contre les frontières où que vous soyez. Recherchez où sont les lieux de contrôle de papiers près de chez vous. Passez à l’action. Contribuez à créer une culture de la solidarité, un monde où les frontières ne sont pas acceptables. Un monde où personne n’est attaqué-e ou bloqué-e à cause de sa couleur de peau, du pays où il/elle est né-e, ou du morceau de papier qui est dans sa poche.

Nous encourageons tout individu ou groupe d’agir contre les frontières. Nous sommes également intéressés à prendre part à une coordination avec des personnes en France, en Grande-Bretagne et dans le reste de l’Europe, pour mener des actions et des manifestations contre les frontières. Contactez-nous avec des propositions. Et restez à l’écoute des annonces dans les jours à venir.

Calais Migrant Solidarity – 22 août
2015 

Pour voir tous les articles liés à Calais ici

 

calais

Solidarity means fighting the border

In the last few weeks, thousands more people are waking up to the misery caused by the borders. Let’s take this energy and grow it into a movement of solidarity and rebellion against the border system. Let’s tear down the walls.

We believe in solidarity not charity. Charity is an unequal relationship. One person is the active giver, the other is a passive beneficiary. Charity in Calais keeps alive the division between powerful, active, mainly white Europeans with passports, and powerless, passive, African and Asian victims without papers. However well meaning, it helps cement the deep inequalities of this world of states, borders, colonialism and capitalist exploitation.

Solidarity strives to be an equal relationship. We fight alongside each other. As the famous quote says, because “your liberation is bound up with mine”. The borders certainly hit some people much harder than others. But they are an affront to all of us, and one part of a sick system that attacks us all.

The problems in Calais will not be covered by a million blankets. The violence and misery here are a direct result of the border. As long as the French and British states keep on using razorwire fences, cops, batons, tear gas, media hatred, and other weapons to try and stop people crossing, there will be suffering. The only way to address this problem is to rise up against the border.

Action against the border can take many forms. Every person who crosses undermines the border. Every hole in the fences undermines the border. Defending each other against police violence helps undermine the border. Sharing information and ideas helps undermine the border. Challenging racist media propaganda, and spreading our own visions of solidarity and rebellion, helps undermine the border.

The border is not just here in Calais. The borders run across Europe, and not just at the crossing points but wherever there are immigration raids, street stops, detention centres, reporting centres, workplace or landlord ID checks, racist attacks, etc. Many people are asking us: what can we do? Our answer is: fight the border wherever you are. Find out where are the border controls and flashpoints near you. Take action. Help create a culture of solidarity, a world where borders are unacceptable. A world where no one is attacked or blocked because of the colour of their skin, the country they happen to have been born in, or what bits of paper they have in their pocket.

We encourage all individuals and groups to take actions against the border in your own ways. We are also interested in being part of coordinating mass actions and demos against the border with people in the UK and France and across Europe. Do contact us with suggestions. And stay tuned for announcements in the next few days.

[Calais] Autoroute bloqué ! – La réponse de la Jungle à la visite de Theresa May à Calais

Aujourd’hui (le 20 août 2015), Theresa May (ministre de l’intérieur du Royaume-Uni) et Bernard Cazeneuve venus en ville. Ils ont dit des mensonges, renversé de l’encre, et fait une promenade. Bien sûr, ils se sont assurés de ne rencontrer personne près de la jungle ou de ne parler à aucune de ces personnes qui seraient directement affectée par leurs décisions malignes. Cependant, les gens ici n’allaient pas laisser passer cette visite sans s’affirmer.

Une manifestation était organisée dans le centre-ville. Calaisiens et des gens de la jungle se sont réunis et ont essayé de se rapprocher de la préfecture et d’exprimer leur dégoût des soi-disantes « solutions » à la « crise » de Calais présentées aujourd’hui . Bien que peu nombreux, ils ont été en mesure d’approcher assez près de la préfecture avant de rencontrer et d’être chargé par les CRS.

Pendant ce temps, des gens de la jungle continuent d’essayer de rejoindre manifestation. Un groupe qui marchait sur la route de la jungle avec une banderole a été arrêté par une camionnette de la gendarmerie mobile. Ils leur ont dit que leur manifestation était illégale et les ont empêchés de continuer. L’heure suivante les personnes de la jungle étaient empêchées d’aller au centre-ville qu’elles veulent rejoindre la manifestation ou pas. Beaucoup de personnes qui demandent l’asile avaient rendez-vous et ont été empêchés d’y aller.
Comme de plus en plus de gens étaient arrêtés et que le groupe grossissait, la décision a été prise à revenir à pied vers la Jungle, en prenant la route à contre-sens, provoquant l’arrêt de la circulation. A la jonction avec l’autoroute, les manifestants ont organisé un sit-in pendant environ une demi-heure. À ce moment, ils ont pris la décision ensemble de descendre sur l’autoroute. Au début, seules quelques personnes ont pris l’autoroute, mais en appelant ceux qui sont restés dans la jungle, leur nombre a commencé à grossir. Ils ont tenu la route pendant près d’une heure, rejoint par ceux qui revenaient de la manifestation au centre-ville. Il y avait environ cent cinquante personnes arrêtant le trafic et criant « nous sommes des êtres humains », « ouvrez la frontière », « Stop à la violence! », « Nous sommes pleins d’espoir ».

Cette action a été en mesure de stopper le flux incessant des marchandises vers le Royaume-Uni, de créer un embouteillage grâce auquel beaucoup de gens ont été en mesure d’essayer de cacher dans des camions a destination du Royaume-Uni, et a donné une voix forte à ceux qui sont coincés ici à Calais. Même si Mays et Cazeneuve ne pouvait pas les entendre, la perturbation qu’ils ont causé s’est certainement fait sentir.

Après environ une heure d’occupation les CRS sont arrivés en force pour essayer de reprendre la route. Les gens criaient et ont été en mesure de résister aux premières charges. Lorsque leurs tactiques d’intimidation ont échoué, et que de plus en plus de gens rejoignaient le blocage, les CRS ont utilisés leurs gaz et matraques. C’est seulement avec ces armes qu’ils ont été capable de repousser les gens hors de la route.

Les gens se sont aidés les uns les autres à se remettre de l’attaque, se sont réorganisés à l’intérieur de la Jungle, et sont retournés à nouveau face aux CRS. Pendant une heure et demie plus d’un centaine de personnes a continué à manifester sur la route d’accès à l’autoroute, menaçant toujours de la reprendre.

Ces actions montrent que tandis que les politiciens essaient de trouver de nouveaux moyens de renforcer la ségrégation, les gens continuent à se battre pour l’ouverture des frontières !

Traduit depuis Calais Migrant Solidarity // Pour voir tous les articles liés à Calais ici

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Motorway blocked! – The Jungle’s answer to Theresa May’s visit to Calais

Today Theresa May and Bernard Cazeneuve came to town. They told some lies, spilled some ink, and took a walk. Of course, they made sure to get no where close the Jungle or speak to any of those people who would be directly effected by their malign decisions. However, people here were not going to let their visit pass without making a statement.

There was a demonstration held in the city center. Local Calaisiens and people from the Jungle got together and tried to get close to the Prefecture and express their disgust with the so-termed “solutions” to the crisis in Calais that were being presented today. Although few, they were able to get quite close to the Prefecture before being met and forced back by CRS.

Meanwhile, people from the Jungle were continuing to try to come and join the demonstration. A group were walking in the road with a banner from the Jungle before being stopped by a van of Gendarmerie Mobile. They were told that they were holding an illegal demonstration and were prevented from continuing. For the next hour there was a stand-off with no one from the Jungle being able to go to the town; whether they intended to join the demonstration there or not. Many people claiming asylum in France had appointments that they were prevented from attending, and one man was ripped from his bicycle as he casually cycled past.

As more and more people were stopped and the group grew, the decision was made to walk back toward the Jungle, taking the road, stopping oncoming traffic. At the junction with the motorway, they held a sit-down protest for around half an hour. At this time they made the decision together to move up the ramp and take the highway. At first only a few took the road, but then as they shouted down to those staying in the Jungle, numbers began to swell. They held the highway for close to an hour and then those who were on their way back from the demonstration in town were able to join. There were about a hundred and fifty people on the bridge above the Jungle stopping traffic. Chants of “We are human beings!, “Open the Border!”, “Stop the violence!” and “We are hopeful!” were being shouted. This action was able to bring the endless flow of goods to the UK to a grinding halt, create a traffic jam through which a lot of people were able to try and hide themselves in UK bound lorries, and gave a strong voice to those stuck here in Calais. Even if May and Cazeneuve could not hear them from whatever hole they’d crawled in, the disruption that they caused was certainly felt.

After about an hour of occupation the CRS arrived in force to try to take back the highway. People shouted at them and were able to resist the initial police charges. When these intimidation tactics failed, and more people joined the fight, the CRS got their CS gas and batons out. Only with these weapons were they able to force people off the highway, bit by bit forcing people off the highway. People helped each other recover from the attack and, reorganising just inside the Jungle, moved back to face the CRS again. For an hour and a half more than one-hundred people continued in a demonstration on the road at the entrance to the highway, always threatening to take it again.

These actions show that while the politicians try to find new way of enforcing segregation, people continue to fight for open borders !

De Vintimille à Paris, de Paris à Calais, les frontières tuent, appel à solidarité les 24, 25 et 26 juillet !

De Vintimille à Paris, de Paris à Calais, les frontières tuent ! Solidarité, Résistance !

Appel à organiser trois jours d’échanges et de résistance contre les frontières les 24, 25 et 26 juillet à Paris.

Cela va faire bientôt deux mois que le campement de la Chapelle à été démantelé, jusque début juin dernier quelques 300 personnes dormaient sous le métro. Les migrants ont été traqués et repoussés à l’église St Bernard et hors du jardin qui lui fait face. Puis violemment expulsés de la Halle Pajol par la police. Refoulés du Bois Dormoy, ils ont occupé une caserne dont ils ont été contraints de sortir.

Celles et ceux qui n’avaient pas obtenu d’hébergement d’urgence s’étaient retrouvé au jardin d’Éole. Pendant 10 jours, migrant-e-s et soutiens, contre le mépris municipal et face à l’abandon de l’État, se sont organisés ensemble. Le 19 juin, le jardin d’Eole était évacué par les pouvoirs publics dans une atmosphère de menace policière, avec la complicité de l’Ofpra, des éluEs et militantEs EELV et PCF, et d’Emmaüs. Sous la pression, des migrant-e-s montent dans des cars vers des hébergements dont ils ignorent tout (durée, conditions).
Dès le lendemain, retour à Pajol des migrants laissés sur le carreau.

Le 9 juillet, même scénario d’évacuation à Pajol. C’est la 9e évacuation des migrant-e-s en six semaines.

Depuis presque deux mois, les migrant-e-s subissent la violence de l’État : violence policière, expulsions, arrestations. Aucune solution durable n’a été trouvée. Rien n’a été réglé.

Aujourd’hui, il y a plusieurs centaines de migrant-e-s dans des centres d’hébergements, mais pour combien de temps ? Actuellement plus de 250 réfugiés et migrant-e-s mangent, dorment et vivent à la Halle Pajol.

Expulsion après expulsion, la rage grandit. Face à la violence de l’État, face à l’abandon de la mairie de Paris et de l’État, face leurs stratégies de division et de pourrissement, ici et ailleurs la solidarité s’organise !

De Vintimille à Paris, de Paris à Calais, les frontières tuent ! Solidarité, Résistance !

Suite à l’appel à solidarité des migrant-e-s et soutiens de Vintimille, nous appelons à organiser trois jours d’échanges et de résistance contre les frontières ici à Paris !

Vendredi 24 juillet : Projection et concerts sur le campement à la halle Pajol
19h : Pique-nique collectif et participatif
20h30 : Paroles de migrants (traduction)
21h30 : Présentation et diffusion du court-métrage. Escale à Pajol de Mahamoud Ibrahim : Yacoub jeune Libyen, a fui la guerre. Après avoir traversé la Méditerranée, il a atterri en France. Avec d’autres migrants, il se retrouve dans un campement de fortune dans le quartier Pajol du 18 arrondissement de Paris.
22h : Discussion / images de N. Jaoul.
23h : Projection du documentaire « La ballade des sans-papiers », de Samir Abdallah et Raffaele Ventura.
Concert

Samedi 25 juillet  : Manifestation en lien avec Vintimille.
Départ 15h30 rue de Lyon au croisement de l’avenue Daumesnil, (métro de gare de Lyon), arrivée à république.

Appel à solidarité, venez nombreu-ses-x d’ici ou d’ailleurs !

Ni frontières, ni nations !
Liberté de circulation et d’installation pour tou-te-s !
Des papiers et un logement pour tou-te-s !

Pour retrouver toutes les publications sur la lutte des migrant-es de La Chapelle : Lutte des migrant-es de La Chapelle et sur Paris Luttes Infos : refugie-es-de-la-chapelle

[Paris] L’épidémie c’est… le capitalisme, ses flics, ses guerres, ses frontières

Texte diffusé dans le quartier de La Chapelle le soir du 2 juin et collé sur les murs.

L’épidémie c’est… le capitalisme, ses flics, ses guerres, ses frontières

Ce matin, mardi 2 juin 2015, 400 migrant-e-s qui vivaient depuis plusieurs mois sous le métro aérien entre la Chapelle et Barbès ont été expulsé-e-s. Sous prétexte d’une menace d’épidémie, préfecture et mairie espèrent ainsi nettoyer le quartier en pleine rénovation urbaine et disperser les migrant-e-s. Et cela avec la collaboration des associations Emmaüs et France Terre d’Asile, cautions humanitaires à la répression des migrant-e-s, qui participent à trier, contrôler des individues selon une origine qu’ils n’ont pas choisie. Associatifs et flics travaillent côte à côte, pour déloger les migrant-e-s en échange de quelques nuits d’hébergement pour les mieux loti-e-s, la rue pour les autres. De l’autre côté des barrières des manifestant-e-s se sont regroupé-e-s avec banderoles, tracts et guirlandes d’affiches pour exprimer leur solidarité aux expulsé-e-s, mais ne parviennent pas à bloquer les cars de la compagnie Savac qui les emmènent. À peine l’opération terminée, sans laisser à certain-e-s la possibilité de récupérer leurs affaires, le ménage est fait, pour offrir à Vinci l’usage du terrain. Quelques heures plus tard, une centaine de migrant-e-s manifestent vers la mairie du 18ème pour exiger une solution de logement.

L’ expulsion de ce campement participe à la volonté de l’État d’isoler, d’humilier, d’empêcher toute organisation des migrant-e-s pour survivre ici ou tenter d’aller vers d’autres pays. Nombre d’entre elles et eux souhaitent en effet rejoindre l’Angleterre en passant par Calais, où deux squats de migrant-e-s ont été expulsés aujourd’hui même. Là-bas comme ici, l’État et ses larbins, détruisent les espaces que s’approprient les migrant-e-s, parlant d’évacuation sanitaire alors même qu’ils sont responsables de leurs conditions de vie précaires par le harcèlement qu’ils leur font subir.

Laissons parler notre rage contre ses flics qui aujourd’hui expulsent, et qui tous les jours font leur sale boulot de contrôle, d’arrestation, d’emprisonnement en centre de rétention de celles et ceux qui n’ont pas les bon papiers.

Solidarité avec les migrant-e-s

À bas toutes les frontières

Liberté pour tou-te-s

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English version

The epidemic it’s… capitalism, its cops, its wars, its borders

This morning, tuesday June 2nd, 400 migrants who have been living for several months under the elevated railway between La Chapelle and Barbès were evicted. Under the pretext of a threat of an epidemic, prefecture and town council hope to « clean out » this area in complete urban renewal and disperse the migrants. And that with the colla­boration of the associations Emmaüs and France Terre d’Asile, humanitarian backings to the repression of migrants, which help sort out and control individuals according to an origin they haven’t chosen. Associations and cops work side by side to move out migrants in exchange for some nights ‘accomodation for the lucky ones, street for the others.

Behind the fences, some demonstrators has gathered with banner, tracts and posters to express their solidarity to evic­ted people, but they’re not able to block the bus from Savac compagy which take them away. The operation barely over, housework is made to offer the use of the site to Vinci, without letting the opportunity to some people to get their things back. Few hours later an hundred of migrants demonstrate among the town hall of 18th to demand to an accomodation solution.

The eviction of this camp takes part in the will of the state to isolate, humiliate, prevent any organization of migrants to survive here or try to get other countries. Indeed many of them want to reach England via Calais, where two mi­grants’ squats were evicted today. There, as here, the state and its stooges destroy spaces appropriate by migrants, spea­king of medical evacuations while they are responsible for their precarious living conditions through the harassment they inflict on them.

Let’s express our rage against these cops who evict today, and all the days make their ugly job of controlling, arresting, imprisonning in retention centers the ones who don’t have the good documents.

Solidarity with migrants !

No borders !

Freedom for everyone !

Toulouse: l’UMP expulse ! Expulsons l’UMP

Mardi 14 avril 2015 le local UMP de Toulouse a été expulsé.

La mairie UMP de Calais organise depuis de nombreuses années une politique raciste et sécuritaire contre les pauvres et notamment les migrant-e-s.
Dernièrement elle a ouvert un centre d’accueil de jour dans le but d’éloigner les migrant-e-s du centre ville et de pouvoir mieux les controler.

Elle a tout fait ces dernières semaines pour les forcer à se regrouper sur une ancienne dechetterie près du centre de jour.
Le 8 avril 2015 des élus de la mairie UMP, épaulés par des employés municipaux, se sont rendus dans un squat de migrant-e-s, à Calais, et ont forcé les occupant-e-s à partir.
Ils ont ensuite saccagé la maison afin de la rendre inutilisable.

LA MAIRIE UMP DE CALAIS EXPULSE !

A Toulouse aussi la Mairie UMP désigne des boucs emmissaires, que ce soient les zonard-e-s, les putes, les galériens et galériennes du logement. Chaque fois, ce parti assoie sa légitimité sur les oppositions de classe, de race, de sexe, en choisissant fièrement le camp des oppresseurs.
Aussi un groupe s’est introduit dans ses locaux, en plein coeur de Toulouse, afin de leur rappeler leur sale besogne. Leur mobilier a été déplacé sur la chaussée, leurs dossiers quelque peu désordonnés, leur façade redécorée : ce n’est rien comparé à ce que subissent quotidiennement les migrant-e-s de Calais (pressions, déplacements forcés, expulsions, harcèlement policier et administratif).

Aujourd’hui c’est l’UMP qui était visé mais n’oublions pas la responsabilité du PS, de l’Etat ou des fachos.

De nuit ou en plein jour, tout-e seul-e ou à 300, chacun et chacune peut agir !

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Ci-dessous, le tract distribué pendant le déménagement forcé de l’UMP.

L’UMP de Calais expulse !
Expulsons l’UMP !

En France, comme partout ailleurs, des milliers de migrantes et de migrants font les frais de la guerre aux pauvres, engagée par les Etats, et désormais par l´Europe. Obligées de quitter leur pays -bien souvent à cause de désordres occasionnés par l´avidité des puissances occidentales- ces personnes se retrouvent traquées par la police, mises en danger de mort lorsqu´elles tentent de passer une frontière, et méprisées par toutes les admnistrations. Tandis que cette situation s´aggrave, certains et certaines considèrent que toutes les vies ne se valent pas : cela leur permet de fuir leurs responsabilités. Nous crions l´inverse : personne n´est illégal, bienvenue à toutes et à tous les réfugié-e-s.

A Calais, la mairie UMP cherche à profiter de manière obscène de cet état de fait. Elle n´a de cesse de favoriser le racisme vis à vis des migrantes et des migrants, quand elle n´envoie pas tout bonnement ses employés municipaux faire le sale boulot d´expulsion généralement réservé aux flics. Ce parti nauséabond tente de creuser la fracture entre différentes populations, en fonction de leur couleur de peau, de leur langage ou de leur pays d’origine.

Nous ciblons aujourd’hui ce repère de réactionnaires : si les flics n’ont même pas eu à expulser manu militari cette fois-ci, la pression exercée sur les sans-papiers reste tout autant inadmissible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il serait absurde de pointer un parti politique comme seul responsable. En effet, la préfecture “socialiste” du Pas-de-Calais n’est pas en reste quand il s’agit d’envoyer ses sbires en uniforme terroriser les migrantes et les migrants. Nous n’attendons rien des politiques, qui ne trouvent pas mieux à faire que de dresser les unes et les uns contre les autres. Nous considérons en revanche que la solidarité entre celles et ceux qui subissent la violence de l’Etat est la seule réponse adéquate face à leur cynisme.

Nous attaquerons les responsables et les structures qui cautionnent de tels mefaits.
Nous continuerons à combattre le racisme, où qu’il se trouve.

A bas les frontières !
Mort aux Etats et aux nations !

repris d’ indymedia nantes,

[Calais] Les expulsions ont commencé

A Calais les expulsions de squats et de jungles de migrant-e-s prévues pour avril à l’occasion de l’ouverture du centre d’accueil de jour ont commencé de manière informelle. Par une mise de pression quotidienne (descentes dans les jungles pour fouiller les tentes et contrôler les papiers, harcèlement dans la rue, …) les flics entretiennent la menace d’expulsions violentes à venir, poussant toujours plus de gens à quitter leurs lieux de vie pour s’installer sur le terrain autour du centre (le chemin des Dunes), seul campement désormais “toléré”. Les femmes de la maison des femmes ont été forcées de déménager dans le centre. La récente loi mise en place par la maire Natacha Bouchart qui interdit la distribution de nourriture dans le centre ville pousse également les migrant-e-s à converger vers le centre où un repas est distribué une fois par jour.

Le centre est situé en dehors de la ville, à 7km de Calais, isolé par une quatre voies. Le terrain qui l’entoure où le campement commence à s’installer est une ancienne décharge qui fait toujours office de décharge sauvage mais aussi de terrain de chasse. Heureusement selon le sous-préfet il n’y a pas de quoi s’inquiéter car il a dit aux chasseurs de “faire attention, et tant qu’ils tirent sur les canards dans les airs il ne devrait pas y avoir de problème”. Le paysage est trop vallonné pour pouvoir s’installer et les migrant-e-s se regroupent sur le seul espace aménageable. Les autorités ont refusé les miettes réclamées par les associations, à savoir aplanir le terrain et installer des sanitaires et un accès à l’eau.

Obligé-e-s de se retrancher dans ce ghetto insalubre, coupé-e-s de la ville et des solidarités qui s’y sont tissées, traqué-e-s par les flics, les migrant-e-s font de plus face à la haine de certain-e-s riverain-e-s. Le 25 mars le gendre d’une voisine a débarqué sur le chemin des Dunes armé d’une pelleteuse pour tenter de détruire les premières cabanes.

Violence également de la part d’un routier le 14 mars qui a tabassé les migrants trouvés dans son camion devant la caméra de ses collègues. Une ratonnade mise en ligne sur youtube puis retirée.

Au milieu de toute cette merde des gens continuent heureusement de s’organiser pour s’opposer à la chasse aux migrant-e-s. Le 21 mars un rassemblement anti-raciste a rassemblé une cinquantaine de migrant-e-s et solidaires, malgré l’interdiction de la mairie pour cause de veille de journée électorale.

Les habitant-e-s du squat Galou résistent et semblent vouloir tenir le bâtiment jusqu’à l’expulsion.

Des appels tournent pour se rendre nombreux et nombreuses à Calais afin d’entraver les expulsions, ne les laissons pas seul-e-s face aux flics et aux fachos !

Plus d’infos sur les sites Calais Migrant Solidarity et Passeurs d’hospitalités

[Calais] Violences policières bis

Toujours selon le blog Passeurs d’hospitalités, les violences policières semblent s’intensifier ces derniers jours dans la région de Calais :

[…] les autorités ont maintenant recours à la pression, au harcèlement et à la violence pour faire partir les gens, sans doute encore trop nombreux pour procéder de manière confortable à l’évacuation des squats et campements promise pour fin mars – début avril.

Contrôles sur le chemin menant aux distributions de repas au camp Jules Ferry, accompagnés ou non d’arrestations et de violences (constatés et témoignages d’exilés), gazages autour du campement du chemin des Viviers, derrière Leaderprice (constatés par des bénévoles et témoignages d’exilés), contrôles accompagnés ou non violences autour du squat Galou (constatés par des bénévoles et témoignages d’exilés), descentes de police et violences au squat des Égyptiens (constatées par des bénévoles et témoignages d’exilés) : nous constatons ces derniers jours que le harcèlement et la violence se resserrent autour des lieux de vie des exilés.

C’est également le cas au centre-ville, à la gare ou au centre commercial des 4B, ou au fil des rues, de manière à dissuader les exilés de venir en ville.

Parmi les victime de ce harcèlement, les demandeurs d’asile qui sont dissuadés de se rendre aux bureaux des associations qui les accompagnent. Des mineurs que l’Aide Sociale à l’Enfance refuse de prendre en charge. Et de manière générale les exilés qui se sentent coupés de la ville.

En attendant la violence des expulsions et ce qui suivra, une chasse à l’homme visant à éloigner les exilés du regard du public, les autorités déploient la seule chose qu’elles sachent faire face à un problème qu’elles ont elles-mêmes créé : la violence encore.

[Calais] Violences policières

6 mars 2015. Il y a deux nuits, six fourgons de CRS entourent le squat des Égyptiens, où habitent une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine de mineurs.

La même nuit, trois fourgons de CRS dans l’impasse des Salines, qui conduit au squat Galou. Des exilés doivent rester une heure et demie alignés contre le mur, sous prétexte de « contrôle d’identité ».

Les contrôles au faciès se multiplient dans les trains en gare, conduisant ou non à des arrestations. S’accompagnant ou non de fouilles, ou de situation surprenantes, comme obliger une personne à enlever ses chaussures et ses chaussettes dans le hall de la gare. Les policiers sont agressifs avec les personnes qui leur demandent pourquoi ils contrôlent certaines catégories de personnes et pas d’autres, ou qui prennent des photos.

Quand à la situation aux approches du port, déjà particulièrement violente, elle empire de manière alarmante, comme le montre ce témoignage d’une bénévole, datant d’hier :

« La police à nouveau enragée ? Visite ce matin au Bois Dubrulle vers 11h… des réfugiés sont de retour de l’autoroute où il y a un ralentissement donc beaucoup de tentatives des réfugiés pour monter dans les camions. La police frappe à tour de bras même sur les adolescents de 12, 13 ans… plaies et bosses, peut-être un bras cassé…

… passeurs d’hospitalités

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 mars 2015

Au sommaire :

Taule et centres de rétention : appel à manifester devant la prison de Valencerévoltes et manifestation dans les centres de rétention en Grèce

Invités : discussion autour de la lutte des mineurs isolés à Paris (plus d’infos ici)

Coup de téléphone : Calais, ouverture du centre Jules Ferry, violences policères et expulsions à l’horizon

Et aussi : Agenda (on a oublié ça alors on le poste ici : Forum Interfac sur les violences d’État)

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h) sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Prochaine émission le 3 avril