Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Israël] des camps dans le désert de Néguev

En juin dernier, le gouvernement israélien a décidé d’ouvrir des camps pour enfermer des demandeurs d’asile dans le désert de Néguev.Depuis, plusieurs ont été construit :

Le camp de Nahal Raviv, composé uniquement en tente, peut enfermer 4000 personnes au total. Pour l’instant il reste entièrement vide. Sa gestion a été confiée à une entreprise privée.

Quelques kilomètres plus loin, le camp de Sadot (dont les coûts de construction s’élèvent à environ 40 millions d’euros), construit en préfabriqués, pourra enfermer 3 360 personnes.

Le gouvernement a aussi adopté une nouvelle loi sur les « infiltrations », qui permet, entre-autre, d’enfermer les migrants pendant une période minimum de 3 ans.

Voir aussi ici.

[Turin] Révolte au CIE : Flambé – 14 décembre 2012

Flambé

Deux semaines après la révolte du 30 novembre, une nouvelle mutinerie a réchauffé les cœurs des prisonniers du centre de rétention de Turin. Encore une fois, il a suffi d’un petit salut pour allumer la mèche: quand, dans l’après-midi, une trentaine de solidaires se sont rassemblés à l’extérieur du centre, certains détenus des sections rouge, bleue et violette sont montés sur les toits et ont incendié plusieurs matelas. Des ballons de foot et des balles de tennis ont été lancés par dessus des murs, un petit brasier a été allumé sur le trottoir. La police est intervenue avec des canons à eau pour éteindre les incendies sur les toits et, à ce qu’il paraît, un mur à l’intérieur de la section rouge a été abattu, de quoi faire des pierres à jeter sur les flics. L’émeute terminée, la police a perquisitionné la section rouge à la recherche de morceaux de verre (ou de bananes renforcées?) et, peu après, dans la section bleue, des retenus ont lancé des bouteilles sur les matons.

 source macerie

[Turin] Banane – 11 décembre 2012

Banane

Une belle corbeille de bananes. Des bananes de porta Palazzo, on se comprend, des bananes remplies de limes. Pas une lime dans le sens du fruit tropical, mais en réalité cinq scies en fer,  celles qui sont bonnes à scier les barreaux. Les bananes en question étaient dans un paquet qu’un anarchiste de Turin a porté mercredi après midi à l’entrée du CIE de Corso Brunelleschi, mais malheureusement les limes ont été découvertes.

 » Quel insolence ! – s’exclame le flic  après la découverte – imaginer pouvoir livrer dans les mains d’un prisonnier les instruments pour regagner la liberté c’est nous prendre pour des ignorants ! « 

 » Celui-là a lu trop de bandes dessinées  » pouffent de concert la préfecture et les rédactions des journaux.

 » Quel naïf !  – dit le sage – ne sait-il pas qu’il existe des détecteurs de métaux ? « 

 » Quel imbécile – fait le prudent –  ne pouvait-il pas le faire apporter par quelqu’un moins en vue, qui serait passé inaperçu ? « 

Si aux flics et aux journalistes, c’est de bon usage de ne pas leur répondre, à tous les autres cela vaut la peine de dire quelque chose. Aux sages, il suffit de rappeler toutes les fois dans le passé récent où les prisonniers du CIE de Turin (et pas seulement) ont scié les barreaux, et que donc, de quelque manière, des scies sont entrées, en réussissant à passer les contrôles ;  on ne pourra pas savoir de quelle manière. Aux prudents, nous disons simplement que l’on ne peut attendre qu’une autre personne y aille, qu’on ne peut déléguer aux autres ce à quoi te guide ta conscience.

Peut-être que les bananes ne sont pas le meilleur endroit pour les cacher mais l’unique question que l’on peut se poser vis à vis des limes de fer, n’est pas tant si il est possible d’en faire entrer ou qui peut le faire, mais comment réussir. Pour le découvrir, il faudra simplement essayer et réessayer encore, et toujours, ou jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de barreaux à scier.

repris de macerie

Audience pour les demandeurs d’asile inculpés de destruction sur l’île de nauru… Armée du salut et charité bien ordonnée – 10 décembre 2012

Aujourd’hui a eu lieu la seconde audience des demandeurs d’asile accusés d’avoir causé 24 000 dollars de dégâts sur l’île prison de Nauru lors de la révolte du 30 septembre.
16 personnes devaient comparaître, mais 2 ont été expulsées (volontairement soi-disant) vers l’Iran et 4 n’ont pas pu se présenter pour raison de santé. Vu que Nauru sous-traite pour l’Australie l’enfermement des demandeurs d’asile, c’est selon la loi de la petite île et pas selon la loi australienne que s’effectuera le jugement. En plus des éventuelles amendes ou condamnations financières, les accusés risquent jusqu’à 7 ans de prison.
Lors de la 1ère audience, ils  avaient refusé de sortir des bus lorsqu’ils avaient appris qu’ils seraient défendus par un avocat insulaire qu’ils n’avaient pas rencontré.
Lors de l’audience d’aujourd’hui l’armée du salut était présente… pour soutenir les accusés  et pour les aider à être représentés légalement selon les déclarations de son porte-parole, mais c’est évidemment la parole de ceux qui gèrent le camp. Une pétition et un mouvement de protestation sont d’ailleurs en court en ce moment pour protester contre les récentes restrictions imposées par l’organisme de charité pour restreindre l’accès à internet des demandeurs d’asile enfermés à Nauru. Cette même armée du salut demande par ailleurs au personnel de sécurité d’être présent lorsque certains demandeurs d’asile utilisent internet…
La prochaine audience aura lieu le 14 janvier et là les demandeurs d’asile seront tenus de plaider coupables ou non coupables.
Dans le tribunal, il y avait une forte présence policière.

Afghanistan : 200 manifestants prennent d’assaut le consulat d’Iran à Herat – 09 décembre 2012

Afghanistan : 200 manifestants prennent d’assaut le consulat d’Iran à Herat – 09 décembre 2012

200 personnes ont attaqué le consulat d’Iran aujourd’hui à Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, pour protester contre le meurtre de 13 migrants afghans abattus par les forces de sécurité iraniennes alors qu’ils avaient franchi illégalement la frontière entre les deux pays. La foule a jeté des pierres et brisé les vitres du bâtiment diplomatique, avant d’être repoussée par plusieurs dizaines de policiers afghans qui ont tiré en l’air.

 

Manifestation bruyante au centre de rétention de Lesquin – 8 décembre 2012

Aujourd’hui, le 8 décembre 2012 à 11h20, un cortège de vélo a pris la route depuis porte de Douai à Lille pour se rendre à une manifestation bruyante au Centre de Rétention de Lesquin prévue à 12h00. Les participant-e-s souhaitent rappeler leur soutien à toutes les personnes enfermées, et affirmer leur opposition à ces prisons pour étranger-e-s, aux politiques migratoires françaises et européennes, aux expulsions qui en découlent.

Le Nord Pas de Calais une terre de répression pour les sans papiers

À Calais, cela fait maintenant dix ans que le centre de Sangatte a été fermé, et trois ans que les jungles ont été rasées. Ces coups médiatiques n’ont fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique, et la répression croissante et les conditions inhumaines dans lesquelles se retrouvent les migrant-e-s sur place n’ont jamais cessé. Le récent rapport du Défenseur des Droits, faisant suite à un dossier de témoignages compilés par des activistes du réseau No Border, est venu confirmer cela. C’est d’ailleurs aujourd’hui, le dernier jour de l’événement « Sangatte, 10 ans qu’ça s’gâte », qui rappelait et dénonçait la situation à Calais et dans toute la région.
Depuis plus d’un mois maintenant, 125 camarades sans-papiers organisé-e-s au sein du CSP59 sont en grève de la faim pour faire entendre leurs revendications face à la surdité de la préfecture et de l’État.
Nous souhaitons leur affirmer notre soutien et notre solidarité. Créé initialement en 1984 et agrandi en 2006, c’est 1152 personnes qui ont été enfermées au centre de rétention Lesquin-Lille durant l’année 2011. C’est ici que fin 2008, les autorités prévoyaient des charters illégaux pour l’Afghanistan. Des mobilisations avaient permis l’annulation de certains vols mais pas de tous. C’est ici encore qu’en avril 2012, suite à une occupation du local de l’UMP de Lille par le CSP 59 des camarades sans-papiers s’étaient retrouvés à l’intérieur de ce centre, menacés d’expulsion.

Une manifestation bruyante

Ce centre de rétention et la situation dans la région ne sont pas des exceptions en France ou ailleurs. Par cette manifestation, nous voulons dénoncer l’existence de ces lieux et de ces situations, et soutenir les personnes enfermées à l’intérieur.
Nous refusons ce monde construit sur les frontières et la privation de liberté, n’obéissant qu’à la logique capitaliste qui permet la libre circulation des marchandises et des capitaux, mais entrave celle des personnes.
Nous dénonçons cette Europe qui s’affirme toujours plus en tant que forteresse en allouant des moyens humains et financiers colossaux à l’agence européenne de police aux frontières FRONTEX, et en externalisant ses frontières par des accords avec d’autres pays frontaliers ou non (Turquie, Sénégal, Libye, Biélorussie…). Depuis 1998, on compte 17 738 personnes assassinées aux frontières de l’Europe Forteresse, et 2000 morts aux frontières de la méditerranée pour l’année 2011.
Pour que cesse l’acharnement quotidien que subissent les migrant-es et les sans-papiers :

  • Nous exigeons la fin des guerres impérialistes et néo-coloniales menées par nos États dans le reste du monde.
  • Nous exigeons la fermeture et la destruction des centres de rétention.
  • Nous exigeons l’abolition des lois visant au contrôle et à la répression de l’immigration.
  • Nous exigeons l’ouverture des frontières et le respect des libertés de circulation et d’installation.

Trouvé sur indymedia lille

[Belgique] Un sans papiers chassé à la mort par la police bruxelloise

Un sans papiers chassé à la mort par la police bruxelloise

Aux alentours du 12 novembre 2012, deux sans papiers, Akram et Moussa se font courser par les flics à Bruxelles. Peut être suite à un vol, peut être pour autre chose, on s’en fout ! Les flics rattrapent Akram qui se débat et ils le poussent, il tombe sur le quai. Voyant cela, Moussa prend peur et part en courant sur la route et se fait renverser par la voiture de flics qui le poursuit. En fait il aura les côtes cassées. Après les flics essayent de lui faire dire la nationalité de son pote, lui il pense que c’est pour l’expulser et refuse de la dire. Alors il l’emmène à la morgue et là, Moussa constate que Akram est mort. Moussa va passer plusieurs jours à l’hôpital avant de pouvoir appeler ses proches pour leur avertir que Akram est mort. Moussa et le frère d’Akram s’étaient connus au Centre de rétention à Vincennes (près de Paris) en novembre 2011, où ils avaient fait des expériences de lutte ensemble. Le corps de Akram a été renvoyé le 30 novembre en Algérie. 15 jours pour un meurtre, c’est rapide, non? Il paraît qu’il était déjà enterré et que des amis ont dû payer 1500 euros pour l’exhumation. Flics, porcs, assassins. La7wa Lbolisse!

http://bxl.indymedia.org/articles/5842

Une évasion du centre de rétention du Canet – 30 novembre 2012

Un retenu s’est évadé de la prison pour sans papiers du Canet à Marseille le vendredi 30 novembre.
À l’aide d’une pince coupante, il a coupé une grille. Des amis lui ont lancé une corde pour escalader le mur.
Bonne cavale.

 

Rassemblement puis révolte au CIE de Turin – 30 novembre 2012

Depuis quelques temps, on n’entendait plus parler du CIE de corso Brunelleschi a Turin : à part quelque histoires « ordinaires » de violences et abus commis par la police, aucune protestation à l’intérieur, aucune initiative au dehors des murs, rien de rien. Pourtant il n’a suffi que d’une petite initiative à l’extérieur des murs du centre, une quarantaine de personnes réunies pour fêter les 10 ans de la « Samba Band », pour ré-atiser cette faim de liberté que, évidemment, les somnifères de la Croix-Rouge ne peuvent éteindre, et qui n’attendait que l’occasion pour se déchaîner.

Au son des tambours, les détenus ont réagi immédiatement en essayant de briser les portes des cages, d’abord une section, puis un autre, et finalement tout le centre – y compris la section femmes – était dans la tourmente. La police intervient d’abord avec les canons à eau, puis entre dans les sections les plus chaudes pour apaiser les esprits au son des coups de matraques. Quant le rassemblement se poste devant l’entrée du centre, vient la nouvelle de 5 blessés dans la section violette. Et quand le rassemblement retourne sur le corso Brunelleschi, bloquant la circulation sur la via Mazzarello et sur la via Monginevro l’air est rempli de l’odeur des lacrymogènes lancées contre les révoltés. Certains parviennent à grimper sur les toits de la section bleue, et de là saluent les manifestants

source macerie

Plus de 64 000 expulsions en 2011

Plus de 64 000 expulsions en 2011

Selon les chiffres officiels publiés il y a quelque temps, 32 922 personnes ont été expulsées en  2011, chiffre auquel il faut ajouter celles expulsées depuis les départements d’outre-mer qui représenterait près de la moitié des expulsions du territoire français : 31 335 en 2011, soit de plus de 64 000 au total (principalement depuis l’île de Mayotte).

La durée d’enfermement dans les 23 centre de rétention  de France est en moyenne de 9,7 jours et 40 % des sans papiers qui y ont été enfermées ont été expulsés.

Les tunisiens ont fait l’objet d’une véritable « chasse » après la chute de Ben Ali en janvier 2011 : ils ont été les plus nombreux à se retrouver enfermés en centre tandis que nombres d’entre-eux ont été renvoyés de force en Italie dans le cadre des « réadmissions Schengen », qui permettent de renvoyer un sans papiers dans le pays par lequel il est entré dans l’Union Européenne sans possibilité de recours.

Depuis le passage de la loi besson, qui a notamment repoussé du 2 e au 5 e jour l’intervention du juge des libertés, un quart des personnes enfermées en centre de rétention sont expulsées sans passer devant le juge des libertés et de la détention.

(d’après le rapport annuel des associations)