Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Melilla] Une quinzaine de migrants affrontent les flics pour passer la frontière – 21 avril 2013

Six policiers espagnols ont été blessés dimanche en voulant empêcher une quinzaine de migrants d’Afrique subsaharienne armés de bâtons et de couteaux d’entrer à Melilla depuis le Maroc par la voie maritime, ont annoncé les autorités de cette enclave espagnole.

Les policiers ont dû recevoir des soins pour des hématomes et des égratignures, ont précisé les autorités espagnoles dans un communiqué.

Cinq migrants ont été arrêtés à leur arrivée à la plage de San Lorenzo à bord d’une barque, mais dix autres ont pu échapper aux policiers et entrer à Melilla.

Les autorités de Melilla ont souligné « l’attitude ouvertement violente des migrants ». Ceux-ci, « qui portaient des bâtons et des couteaux, ont empêché les gardes-côtes de les intercepter en mer », et ont affronté les policiers qui les attendaient à terre lorsqu’ils ont abordé.

En mars, environ 150 migrants ont forcé la clôture qui sépare Melilla du territoire marocain et une cinquantaine d’entre eux sont parvenus à pénétrer dans l’enclave.

Une vingtaine de personnes, dont deux policiers espagnols avaient été blessés lors de cet incident, selon les autorités espagnoles de Melilla.

Selon l’Association marocaine de défense des droits de l’homme, 25 personnes avaient été blessées, dont un Camerounais âgé de 30 ans, décédé de ses blessures le 18 mars à l’hôpital de Nador au Maroc.

 

Repris de la presse

 

[Grèce] Répression sanglante d’une rébellion d’ouvriers agricoles à Manolada – 17avril2013

Répression sanglante d’une rébellion d’ouvriers agricoles à Manolada – 17avril2013

Mandatés par le propriétaire d’un champs de fraises du Péloponnèse, trois superviseurs du travail des travailleurs immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Vingt-sept personnes ont été blessées, dont quatre grièvement. Ceux-ci faisaient partie d’un groupe de 200 immigrés originaires du Bangladesh qui s’en sont pris à leurs employeurs en réclamant des salaires impayés depuis six mois

Le jour suivant, certains des migrants hospitalisés à Patras ont été arrêtés pour défaut de permis de séjour valable et transférés en centre de rétention pour être expulsés.

D’importantes forces de police ont été dépêchées sur les lieux pour empêcher tout nouvel incident tandis qu’une manifestation antiraciste devrait avoir lieu jeudi près du village de Manolada.

Plusieurs milliers de travailleurs migrants (dont beaucoup seraient sans papiers) sont employés comme cueilleurs de fraises dans la région. Ce n’est pas la première fois que les immigrés de Nea Manolada protestent contre leurs conditions de travail. En effet ce village avait déjà été au printemps 2008 le théâtre d’importantes manifestations et de grèves de migrants qui protestaient contre leurs conditions de travail, dans des serres où la température atteint 40 degrés, et leurs salaires d’esclaves.

En 2009, deux éleveurs grecs avaient été arrêtés pour avoir attaché à leur moto et traîné sur une route du village deux immigrés bangladais. Ils les soupçonnaient d’avoir volé leurs moutons.

repris librement de la presse (source juralib)

[Bristol] Incendie et dégradations contre des véhicules de Mitie – 15 avril 2013

Pendant le week-end, nous avons attaqué deux différents vans de l’entreprise Mitie. Derrière le pub « Bush », situé à 5 minutes de Templemeads, lors d’une soirée ensoleillée pendant l’heure de pointe, nous avons saisi l’opportunité de crever deux pneus et de taguer le véhicule. Nous avons certainement été vus, et alors, bonne chance à eux, nous ressemblons tout simplement à n’importe qui.

Nous avons décidé de ne pas uniquement mener notre lutte aux heures sombres, en pensant que l’expression de notre colère, si elle était vue, poserait peut-être question aux témoins. A ce moment-là, nous avons évalué que le risque en valait la peine. Nous avons aussi brûlé un van de Mitie à East Bristol, en l’incendiant en pleine nuit.

Mitie est une des nombreuses entreprises qui ont largement bénéficié de la privatisation initiée par Thatcher dans les années 80. L’externalisation des prisons pour immigrés comme Campsfield, a été le premier pas pour se bâtir un empire, qui comprend maintenant les prisons, les centres pour « jeunes délinquants », les services de probation, et s’étend au logement et aux sources d’énergie « durable ». Nous ne demandons pas que ce qui précède soit contrôlé par l’Etat. Mais nous appelons à incendier toutes les prisons – pour immigrés, pour jeunes, quelque soient leur forme.

En plus des « centres de détention », Mitie gère maintenant 6 prisons différentes – dont deux instituts pour « jeunes délinquants ». Ils sont partenaires de l’UK Border Agency[Bureaux de l’immigration] et de l’administration pénitentiaire. L’an dernier, des travailleurs de Mitie à Londres ont fait grève après qu’une travailleuse enceinte ait été maltraitée, et ait finit à l’hôpital, tout en travaillant pour Mitie.

A travers le pays, des gens de tous âges sont confiés aux bons soins de Mitie, et sont tabassés et privés de liberté. Ces petites actions sont en solidarité avec eux, et toute personne qui était dans la rue ce week-end [dans les manifs émeutières pour célébrer la mort de Thatcher].

Mitie prétend aider les gens, mais leurs investissements dans le logement et l’énergie ne change pas le fait qu’ils ont l’intention de profiter de tous les aspects de la vie.

Feu aux prisons !
Brûle en enfer, Maggie !

Traduit de l’anglais par cettesemaine de 325, April 15th, 2013

[Modène] Rassemblement devant le CIE – 20 avril 2013

Tant que les CIE existeront… personne ne sera libre!

Que le centre d’identification et d’expulsion soit un endroit infernal n’est pas une information nouvelle. De son ouverture en 2002, en passant par la « misericordieuse » gestion de Giovanardi jusqu’à arriver au catastrophique appel d’offre gagné par la fantasmagorique coopérative Oasi, on ne compte plus les plaintes et les appels contre cette structure, jumelée à celle de Bologne, qui a du fermer pour ses conditions désastreuses.

Après des années de révolte, les journaux et institutions ont du reconnaître le fait que « les conditions hygiénique et sanitaire » et les  » carences assistancielles » rendaient le CIE de via Mattei « inadéquat ». Langage du pouvoir qui masquera des années d’abus et de torture psychologique sur les « hôtes ».

A Modene s’ajoute le fait que les détenus n’ont pas la possibilité de communiquer avec l’extérieur car les téléphones portables sont confisqués à l’entrée. Il y a en outre l’administration massive de psychotropes.
Les abus et les sévices perpétrées par la police et l’armée, couvert par l’omerta voire la complicité directe des opérateurs sont légions. Dans leur jargon ils l’appellent « maintient de l’ordre public » (sous prétexte qu’il est toujours et partout, et pas seulement dans le CIE).
Le dernier de ces épisodes ont eu lieu le dimanche 7 Avril. Devant le refus par les responsables du CIE de s’occuper d’un prisonnier diabétique qui était dans un état critique, les détenus ont donné naissance à une manifestation à laquelle les policiers ont réagi violemment causant au moins deux blessés.

« on ne peut aider un homme qui se débat dans un torrent en demandant au torrent de le laisser en paix »

Se rebeller est juste
Rassemblement de solidarité
samedi 20/04 à 15heures

traduit de nociemodena

[Modène] Flammes dans le CIE – 16 avril 2012

 

Dans la nuit du 16 avril, certains passants ont pu voir des flammes et de la fumée à l’intérieur du centre de via la Marmora. L’intervention des pompiers a été nécessaire pour arrêter l’incendie.

Les journaux locaux n’ont pas raporté la nouvelle

traduit de nociemodena

[Rome] Rassemblement à Ponte Galeria – 21 avril 2013

Il est toujours là, aux portes de Rome, enterré pour le rendre invisible et proche de l’aéroport de fiumicino commode pour les déportations forcées.
C’est le CIE (centre d’identification et d’expulsion) de Ponte Galeria, le camp d’internement pour migrants en attente d’expulsion de l’Europe.

Cages, clôtures et des murs gardés par des dispositifs technologiques, forces de l’ordre et militaires, géré depuis trois années par la coopérative sociale Auxilium.
Murs, clôtures et cages qui selon l’appel d’offre pour l’assignation du prochain mandat seront gérés par un candidat qui acceptera une paye encore plus basse, partant de 30€ par jour et par tête.
Aujourd’hui le CIE de Ponte Galeria est au deux-tiers des gravats, sa capacité totale de 360 place est devenue notablement réduite par une révolte née de la résistance à une déportation collective vers le Nigéria le 18 février.
Aujourd’hui dans ces cellules sont retenus 66 hommes et 44 femmes et, selon la loi illes pourraient y rester jusqu’à 18 mois avant d’être déporté-e-s dans un pays ou illes ont fait le choix de ne pas vivre.

Le système des appels d’offres vers le bas diminue le butin que les coopératives, fondations, multinationales et la croix rouge italienne ont toujours récolté avec la gestion des camps pour migrants. D’une moyenne de 55 euros pour chaque personne retenue, on passe à une moyenne de 25 euros avec laquelle les gestionnaires devraient garantir la bouffe, le nettoyage  les services d’hygiène et payer le personnel. Il est clair que ceux qui ont toujours prospéré sur l’existence de ces lager comptent ce qui leur reste dans les poches. C’est pourquoi en mars le CIE de Bologne ferme, défini non conforme à la dignité humaine car en état de dégradation total.

Après des années de silence, journalistes et médias compilent leurs cahiers de doléance, dénonçant avec dossiers photographique et interviews chocs la brutalité des CIE.
Il y a ceux qui invoquent l’exigence d’une régulation interne valide pour tous les centres, à la discrétion du gestionnaire, et la diminution du temps d’emprisonnement à un maximum de 12 mois.
Mais ce n’est pas une réforme que nous voulons, ni une restauration.
L’unique étincelle de dignité humaine qui s’est exprimée durant toute ces années, incessamment,  des fois de manière coordonnée entre retenu-e-s de divers centres, l’a été à travers les nombreuses évasions, de masse ou individuelles, les gestes de rébellion à l’enfermement, la résistance aux déportation et les révoltes qui ont carbonisé des sections entières, parfois amenant la fermeture totale des centres mêmes.

À Ponte Galeria aussi, beaucoup parmi les personnes internées ont été disposées à tout risquer pour leur liberté, détruisant une bonne partie du système de surveillance et des sections entières.
Après trois ans auxilium finit son mandat de gestion et sont encore inconnus les informations relative au prochain tour.
A l’intérieur comme dehors, sabotons la machine à expulser, détruisons les lagers de la démocratie.

Dimanche 21 avril nous serons devant les murs du CIE de Ponte Galeria pour exprimer notre solidarité avec les personnes enfermées ici et répéter que nous ne voulons d’aucun camp, ni ici ni ailleurs.
Pour y aller ensemble, rendez vous à 9 heures à la station Ostiense pour prendre le train jusqu’à Fiera di Roma.
Dès 10 heures, micro ouvert.

Compagnonnes et compagnons

[Turin] Nouvelles du CIE – 13 avril 2013

Mise à jour de Corso Brunelleschi. Depuis les révoltes qui ont détruit une bonne partie du CIE de Turin reduisant sa capacité d’enfermement, les chambres brûlées restent férmées et inutilisées. Il reste aujourd’hui 27 hommes et une dizaine de femmes dans le centre. Néanmoins, les arrivées ont peu à peu repris. La « tactique » est celle d’un va-et-vient continu entre l’augmentation des « libérations » avec interdiction du territoire et les expulsions accelerées.

Mercredi en pleine nuit un grand nombre de flics entre dans les sections pour une expulsion de masse. Au moins 4 femmes et 3 hommes nigérian-e-s ont été violemment chargé-e-s dans des fourgons pour être emmené-e-s à Rome et de là expulsé-e-s vers leur pays.

Quelques heures plus tôt, vers minuit, la croix rouge a prouvé une énième fois tout son dévouement. Une femme avait mangé quelque chose qui lui a provoqué une forte réaction allergique. La réponse à ses demandes d’aide fut qu' »il est trop tard », et que pour une intervention « on en reparlera demain matin, après le petit déjeuner ».

traduit de macerie

[Grèce] Révoltes dans les prisons pour sans-papiers: émeute au centre de rétention de Corinthe – 10 avril 2013

Ce mercredi 10 avril 2013, une émeute a éclaté au centre de rétention pour sans-papiers de Corinthe. 

Des groupes de défense des droits de l’homme affirment que les émeutes ont éclaté après que la police ait tabassé un détenu qui venait de refuser de manger pour protester contre l’allongement de sa durée de détention.

Selon des sources policières, les forces anti-émeute sont intervenues en tirant des gaz lacrymogènes après avoir accusé les détenus d’avoir mis le feu aux infrastructures du centre et d’avoir reçu des tuiles depuis le toit.

Au total, 47 migrants ont été arrêtés et transférés dans un commissariat proche du centre de rétention. Ils sont en attente de poursuites pénales.

Mardi soir (09/04/2013), le même centre de rétention de Corinthe a connu des tensions: deux migrants algériens ont grimpé sur les toits en menaçant de sauter. L’administration du centre les en a dissuadé.

En début de semaine, plus de 2000 migrants des centres de rétention de tout le pays ont commencé une grève de la faim. Les associations des droits de l’homme dénoncent la situation dans les centres de détention en Grèce. Elles ont affirmé que les postes de police ont été transformés en centres de détention de fortune et ont accusé les autorités de couvrir des cas de mauvais traitements et de tortures.

Plus de 5.000 personnes sont estimées être détenues à travers le pays dans le cadre de l’opération Xenios Zeus qui a commencé en août dernier.

Traduis de l’anglais de la presse (AP), 10/04/2013 par lechatnoiremeutier

[Modena] Autodéfense, révolte, et représailles au Cie – 7 avril 2013

Dans l’après-midi les retenus font savoir que depuis ce matin une révolte est en cours, démarrée suite aux protestations contre le transfert de la prison au CIE d’une personne diabétique en mauvaise condition de santé. Dedans les détenus se sont enfermés dans la section et cherchent à résister, dehors les carabiniers cherchent à forcer pour entrer montrant l’intention d’arrêter la révolte avec les matraques.

Entre 16h30 et 17 heures les carabiniers arrivés en force réussissent à percer et à entrer dans la section et commencent le saccage. Au moins un des retenus reste à terre blessé.  Devant le CIE ont entend des cris et des bruits.

Une ambulance arrive et s’en va, on ne sait pas si quelqu’un est à sont bord (les « forces de l’ordre » disent aux détenus que le détenu a été emmené à l’hôpital). Dans la soirée ils font savoir que la protestation est encore en cours, et quelques solidaires dehors entendent des cris et des bruits.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent
Ni CIE, Ni prison, Ni cages !

Traduit de informa-azione

[Manus] Des détenus en grève de la faim pour protester contre leur mise en accusation – 28 mars 2013

Huit demandeurs/euses d’asile du centre de détention de Manus, dirigé par l’Australie, ont mené une grève de la faim la semaine passée. Illes font partie des 18 détenu-e-s inculpé-e-s par la police de Papouasie Nouvelle Guinée pour bagarre et coups et blessures, suite à une série d’incidents survenue dans le camp. Illes protestaient contre les accusations qui leur sont faites. L’un d’entre eux/elles serait toujours en grève de la faim.

L’affaire devrait passer devant le tribunal au début du mois d’avril. Une autre vague d’inculpations a eu lieu le 22 mars : plusieurs personnes ont été interpellées pour coups et blessures et atteinte à la pudeur, et seront jugées en même temps.

Des demandeurs d’asile détenus sur l’île de Nauru ont également récemment organisé une grève de la faim, lors de laquelle certains d’entre eux se sont cousus les lèvres, afin de protester contre la politique australienne d’externalisation de l’enfermement des migrants.

Traduction libre d’après la presse