Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Calais] Nouvelle tentative de passage collectif et ouverture prévue d’un centre d’accueil

17 septembre 2014. Comme les semaines précédentes, 250 exilé.e.s ont tenté collectivement le passage en Angleterre par le port de Calais ce matin. Une personne a été blessée en tombant d’un camion. Des grillages permettant d’accéder à la zone de contrôle des poids lourds ont été ouverts et des pierres jetées sur les flics qui tentaient d’empêcher les exilé.e.s de passer à coup de lacrymogènes. Les mercredi précédents plusieurs centaines de personnes avaient déjà tenté de rejoindre les camions qui partent pour l’Angleterre.

Dans et autour de la ville la répression et les expulsions de squats et de campements continuent, répondant à la politique du « squat zero » dictée par Cazeneuve et Bouchard, la maire de Calais et repoussant les exilié.e.s de plus en plus loin du centre ville et donc du port. Dimanche dernier, plusieurs élus municipaux accompagnés des flics sont allés au terrain de foot de la citadelle pour demander aux migrant.e.s, qui y jouent au foot depuis des années, de partir, prétextant qu’ils n’ont pas d’autorisation.

L’annonce du projet d’ouverture d’un centre d’accueil de jour (sans hébergement) va dans le même sens. Il est pour l’instant prévu à la place du centre de loisir Jules Ferry, situé au nord de la ville, de l’autre côté de la rocade (à une heure de marche du centre-ville, à deux heures de marche du quartier du Fort Nieulay, où se trouve un campement de près de trois cents personnes). Natacha Bouchard se demandait s’il fallait tuer les migrant.e.s (« On ne peut pas fermer les frontières, de toute façon, on est dans l’Europe. Qu’est-ce qu’on fait ? On les tue ? On les noie ?« ). Avec ce projet elle semble trouver satisfaction à défaut : créer un ghetto bien à l’écart du centre ville.

Mais ce centre, qui serait cogéré par une instance locale, des humanitaires et le Haut Commissariat aux Réfugiés, sera aussi une grande gare de triage entre les migrant.e.s : celles et ceux débouté.e.s du droit d’asile donc expulsables, celles et ceux qui ont fait une demande d’asile dans un pays tiers et qui pourront y être « reconduit », celle et ceux qui se font mettre la pression pour accepter l’aide au retour, etc. La réforme en cour du droit d’asile et du droit au séjour (voir ici et ) qui prévoit entre-autres d’écourter la procédure d’asile, de multiplier les cas d’irrecevabilité, et de raccourcir les délais pour contester l’expulsion, et l’annonce de l’ouverture d’un bureau de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) qui s’y occuperait de « l’aide au retour », ne laissent aucun doute.

[Allemagne] Suivi de la lutte des réfugiés de Berlin

Ce jeudi 11 septembre 2014 depuis 19h00, 120 réfugiés et des solidaires occupent l’église St-Thomas de la Mariannenplatz dans le quartier de Kreuzberg à Berlin.

Cette occupation est une énième étape de la lutte des réfugiés à Berlin pour obtenir leurs droit à rester et à avoir un logement, ainsi que l’arrêt immédiat de l’enfermement dans des camps.

7 septembre 2014 : Après 13 jours de lutte, les derniers réfugiés ont quitté le toit de l’auberge du 39 de la Gurtelstrasse. Le jour suivant, 1000 personnes ont manifesté en solidarité à travers le quartier de Friedrichshain.

1er septembre 2014 : Vers 23h00, la police assiège l’auberge du 39 de la Guertelstrasse, dont le toit est occupé depuis mardi 26/08 par des réfugiés et que l’État veut expulser. Plutôt la semaine dernière, les occupant-es de l’école de la Ohlauerstrasse et ceux de l’Oranienplatz ont aussi été expulsé-es.

Les réfugiés appartiennent au groupe de plusieurs centaines de demandeurs d’asile qui ont été trompés par le dénommé « accord de l’Oranienplatz » mis en place par le Sénat. En avril de cette année, le pouvoir a expulsé le campement de la Oranienplatz à Berlin-Kreuzberg. En retour, il y avait un accord avec le Sénat, qui s’engageait à héberger les réfugiés pendant six mois le temps de leur demande d’asile. Toutefois, le Sénat a refusé toutes les demandes des 108 personnes logées dans l’auberge, les laissant sans logement et à l’expulsion. Cependant, 8 résidents de l’auberge ont décidé de rester dans la maison et ont occupé le toit de l’immeuble. La police refuse aux réfugiés qui luttent nourriture, eau, électricité et l’accès au soin.

En plus des appels à venir résister aux côtés des occupant-es de l’auberge, des actions en solidarité ont été appelés au niveau national et international contre les différents rouages de la machine à expulser (partis politiques, institutions, entreprises).

S-bahn_kaputtJeudi 28 août vers 4h00 du matin à Berlin, un sabotage incendiaire a paralysé une partie du réseau de la S-bahn, principalement le secteur sud-est de la ville. Un conduit de câbles entre Ostkreuz et Treptower Park (qui est situé à quelques pas de la Gürtelstraße) a été incendié à l’aide d’un mélange d’essence commercialisé et de deux détonateurs à retardement. Les dégâts sont sérieux (5 lignes sont à l’arrêt) et l’entreprise a annoncé mener des travaux jusqu’à dimanche 31 août 2014 afin de rétablir le trafic entre le sud-est et le centre-ville. Les liaisons avec l’aéroport de Schönefeld n’ont pas été épargnées. 

Cette attaque a été revendiquée par des groupes autonomes contre la politique raciste menée envers les réfugiés, qui luttent actuellement pour obtenir le droit de séjour, et qui attendent que soient examinées leurs demandes d’asile par les autorités. Le communiqué dénonce l’existant raciste et son acceptation par la population berlinoise, préoccupée par son propre confort et qui se fout du sort des milliers de personnes qui tentent de fuir la guerre/la misère et traversent les frontières de l’Europe au péril de leurs vies. 

Le communiqué se termine par « Henkel*, Kolat* et leurs laquais devraient être conscients que leur acte a des conséquences, leur politique prive les gens d’une vie sûre, leurs mensonges et leur propagande de cupidité et de haine sont acceptés sans objection, cette société et ses représentants en économie et en politique sont vulnérables chaque jour et chaque seconde ». 

Note:

* Deux gouvernants de la ville de Berlin: Henkel (CDU) est sénateur à l’intérieur; Kolat est un social-démocrate du SPD.

Traduit depuis linksunten indymedia par Le chat noir émeutier

Voir tout ce qui concerne les luttes des réfugiés en Allemagne ici.

[Valencia] Vive la belle

14 septembre 2014, Centro de Internamiento para extranjeros (CIE) de Zapadores, Valencia, Espagne. Au milieu de journée, profitant de l’entrée dans le centre des employé.e.s venu.e.s faire le ménage, 17 retenus ont tenté l’évasion. 7 ont été repris par les flics au sein même du CIE ou dans les rues alentour, mais 10 ont réussi à se faire la malle. Deux des employé.e.s ont été légèrement blessé.e.s suite à la bousculade qu’il y a eu pour atteindre la porte. Selon le délégué du gouvernement dans la communauté valencienne un « informateur interne » aurait permis cette évasion.

Repris de la presse espagnole

[Méditerranée] Encore un naufrage

Mercredi 10 septembre 2014, une nouvelle embarcation a coulé en Méditerranée. Partie quelques jours plus tôt d’Égypte il y avait à son bord plus de 500 personnes qui voulaient gagner les côtes de l’Europe. 10 personnes ont échappé à la mort. Dimanche 14, un autre bateau a coulé au large des côtes libyennes. En tout près de 700 personnes sont mortes en voulant traverser la méditerranée ces derniers jours, 3000 pour cette année qui n’est pas finie.

Alors politiciens, journalistes et consorts s’enflamment : ils parlent de drame, de l’opération Mare Nostrum qui touche à sa fin,  agitent l’épouvantail des passeurs (dont un certain nombre s’en met plein les poches tout en n’ayant rien à carrer de celles et ceux qu’ils font passer), l’OIM (organisation internationale pour les migrations) parle d’un « homicide de masse » et « du naufrage le plus grave de ces dernières années ».

Mais tout le monde semble oublier que c’est toutes les semaines que des personnes meurent en traversant les frontières à travers le monde. Que ce n’est pas « la mafia des passeurs » qui pousse les gens à migrer mais la pauvreté, la guerre, la misère ou l’envie de voyager. Qu’il n’y a pas de visa sauf pour les plus riches. Qu’en 26 ans, plus de 21 000 personnes sont mortes dans le cimetière méditerranéen. Que les uniques responsables sont ceux là même qui parlent d' »homicide » et de « drame« . Que l’OIM est un des acteurs de la politique migratoire des États et de l’Union européenne. Que c’est cette politique de blindage et de militarisation des frontières qui rend les routes de plus en plus longues, le voyage de plus en plus dangereux.

Leurs discours de compassion et d’humanisme ne sont que des discours de façade pour faire croire à tout le monde que les responsables ne sont ni les dirigeants européens ni les militaires qui patrouillent. Que tout est mis en œuvre pour « secourir » les navires en déperdition. Leur solution humanitaire c’est de repousser les embarcations vers les côtes du sud, ou quand ils ne peuvent pas d’accueillir ceux qui arrivent avec des couvertures de survie estampillées croix-rouge et des flics, d’enfermer dans des camps, qu’ils s’appellent centre d’accueil ou centre de rétention, d’expulser et d’exploiter.

Il n’y a pas plus de solution humanitaire que de solution répressive, parce que là n’est pas le problème. Le problème c’est l’existence même des frontières et des nations. C’est le capitalisme et le colonialisme qui asservissent les plus pauvres à travers le monde. C’est les États qui tous oppriment chacun et chacune d’entre-nous.

[Radio] Émission sur la lutte des sans papiers “Lampedusa-Berlin” et sur l’occupation de l’école Gerhart Hauptmann

Émission le Libre débat sur radio Galère (Marseille et environs, 88.4FM) sur la lutte des réfugiés  “Lampedusa Berlin” et sur l’occupation de l’école Gerhart Hauptmann dans le quartier de Kreuzberg à Berlin.

À écouter/télécharger ici

Pour en savoir plus sur l’occupation de l’école Gerhart Hauptmann et les luttes des réfugiés à Berlin c’est là.

[Rome] Protestations, évasions et violences au CIE de Ponte Galeria

14 septembre 2014. Après les protestations du début du mois, une nouvelle tentative d’évasion a eu lieu dans la nuit du 13 au 14 septembre au CIE de Ponte Galeria, au moins la troisième en mois de deux semaines. Malheureusement celle-ci a échouée et les détenus ont été ramenés dans le CIE. Les flics, heureux de leur action et soutenus par le directeur du centre, se sont ensuite livrés à des représailles. Insultes, menaces et violences contre tous les retenus. Un a été blessé à la jambe et un autre au nez. Avant le tabassage, les retenus avaient été rentrés dans les cellules, loin des caméras de vidéosurveillance. Les blessés n’ont pas été transférés à l’hôpital et ont seulement été pansés. Rien de nouveau en fait, c’est la même situation que pendant les protestations de la semaine passée quand les autorités du centre ont refusé d’emmener les blessés à l’hôpital et ont renvoyé l’ambulance venu suite aux appels des retenus.

Un témoignage d’un retenu du centre (en italien)

Traduit depuis Hurriya

burn deport welcome

[Paris] Un autre texte concernant la mort d’Abdelhak Goradia

Le jeudi 21 août Mr Abdelhak Goradia est mort dans le fourgon de police qui le conduisait de la prison pour étrangers de Vincennes vers le vol Air France KLM de 21 h 15 qui devait l’expulser vers l’Algérie. Mr Goradia est mort alors qu’il était entre les mains des policiers de la COTEP (Compagnie transfert escorte et protection) une unité spéciale de la police chargée entre autres d’escorter les personnes expulsées entre le centre de rétention de Vincennes et les aéroports parisiens. Le rapport d’autopsie dit qu’il est mort asphyxié par régurgitation. La famille qui, à la morgue, n’a pu voir le corps d’Abdelhak mais seulement son visage, a remarqué qu’il y avait des traces de coups.

En 2003, deux sans-papiers ont été tués à Roissy par les agents de la Police aux frontières pendant leur expulsion. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans et Mariam Getu Hagos un Ethiopien de 24 ans sont morts  tous les deux dans l’avion après que les policiers les ont maintenus pliés en deux en appuyant sur les omoplates pour les empêcher de crier et d’alerter les passagers. En 1991, Arunam Fiva, un demandeur d’asile sri-lankais était mort étouffé après une tentative de reconduite à bord d’un avion à destination de Colombo. Là encore, comme pour Mr Goradia, la police avait parlé d’un malaise cardiaque.

Pour atteindre les 27 000 expulsions annuelles brandies par les divers gouvernements comme des trophées, des dizaines de personnes dites sans papiers sont expulsées chaque jour de France. C’est à dire arrachées de force à la vie qu’elles menaient en France, aux gens qu’elles aiment et connaissent, à leurs habitudes, à tout ce qui fait le quotidien d’un être humain. Nous n’en entendons parler que lorsque quelqu’un meurt ou est gravement blessé mais parmi ces personnes expulsées, nombreuses sont celles qui en plus subissent des violences, notamment lors de ce que l’administration française appelle « l ‘éloignement » ou la « reconduite à la frontière ». De nombreux témoignages trop peu diffusés font d’ailleurs état de ces violences qui de toute façon font partie des méthodes de travail officielles de la police de l’air et des frontières.

Dans un document de 62 pages du ministère de l’intérieur intitulé « Instruction relative à l’éloignement par voie aérienne des étrangers en situation irrégulière »  et destiné aux flics escorteurs de la police de l’air et des frontières il est indiqué que pour exécuter ces mesures, qui résultent de décisions administratives ou judiciaires, conformément à la loi, l’emploi de la force strictement nécessaire sans faire usage de violences inutiles ou de brutalité illégitime ». Les violences et brutalités que l’État estime légitimes y sont abondamment détaillées et illustrées à l’aide de schémas et de photographies «en situation», Parmi les gestes qu’un policier peut faire pour immobiliser une personne expulsée il y a par exemple la «régulation phonique» qui consiste en un étranglement pour «déstabiliser physiquement» la personne, «diminuer sa résistance» et «diminuer ses capacités à crier». Les risques liés à ce geste ne sont pas ignorés et ils sont même listés : «détresse ventilatoire et/ou circulatoire», «défaillance de l’organisme» et «risque vital»…

Concernant Mr Abdelhak Goradia, l ‘État français, par la voix de son ministre de l’intérieur, souhaite « que l’enquête judiciaire permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique ». Nous voulons bien croire que les policiers de service ce jour là passeront en procès pour « homicide involontaire ». Peut-être ne seront ils pas relaxés comme ceux qui étaient chargés de l’expulsion d’Arunam Fiva. Peut être seront-ils condamnés à de la prison avec sursis comme l’un des trois policiers (les deux autres ont été relaxés) qui escortaient Getu Hagos Mariame. Sans doute leur hiérarchie et l’État français s’en serviront ils comme bouclier pour parler d’éléments qui ont failli, pour mettre en avant un dérapage….ou pas

Mais les responsables de la mort de Mr Goradia ne sont pas uniquement les cinq policiers qui ont monté Abdelhak de force dans un véhicule pour l’emmener à l’aéroport. Les responsables sont aussi tous ceux qui depuis plus de 30 ans, qu’ils se proclament de gauche ou de droite, élaborent et, à l’Assemblée nationale et au sénat, votent des lois qui criminalisent toujours plus les pauvres et les étrangers. Les responsables sont aussi les juges qui dans les tribunaux prononcent des peines spéciales pour les personnes dites étrangères, telles des interdictions du territoire français, confirment des obligations de quitter le territoire français ou des maintiens en rétention. Les responsables se trouvent également aux guichets des préfectures et vérifient pointilleusement si aucun papier si minime soit il ne manque ou si on connaît les paroles de la Marseillaise avant de délivrer un titre de séjour. On pourrait également citer la responsabilité des compagnies aériennes qui acceptent les personnes expulsées et leurs escortes…..

Plus largement, la mort d’Abdelak Goradia est à rapprocher de celles des milliers de personnes qui depuis 20 ans périssent noyées en Méditerranée ou meurt de froid ou d’asphyxie dans des camions ou des trains d’atterrissage pour franchir des frontières que les politiques d’immigration des différents pays de l’union européenne rendent de plus en plus infranchissables.

Pourtant, les « immigrés clandestins » comme les nomment souvent les médias, ne sont pas une « menace » mais le résultat d’une volonté politique des États européens, qu’on appelle « politique migratoire ». La conséquence d’un processus qui commence souvent dans les files d’attente interminables devant les consulats des États européens pour un visa que l’on obtiendra de toute façon pas si on est pauvre. Tout en constituant une réserve de main d’œuvre exploitable au plus haut point, les pays d’Europe et les pays dits riches en général font des étrangers et étrangères les boucs-émissaires de la crise économique et sociale.

A travers les médias, l’État a voulu faire de Mr Goradia, une de ces figures du mal : le sans papier clandestin délinquant. Ne nous y trompons pas, nos ennemis ce ne sont pas celles et ceux qui, par choix ou par force, décident un jour de partir tenter une vie meilleure ailleurs et qui, parfois, sont obligés de se débrouiller pour survivre. Les désigner comme coupables des misères autochtones est une rengaine dont le capitalisme s’est déjà allégrement servie dans les années 30 pour s’assurer que les pauvres se battraient entre eux plutôt que contre leurs vrais ennemis : les riches et les exploiteurs au service desquels œuvrent tous les politiques qui prétendent vouloir nous gouverner.

Face à cette montée du racisme et du fascisme, partout en Europe, des personnes, immigrées ou non, s’organisent pour être solidaires de celles et ceux que l’on désigne comme étant « indésirables ». La chasse aux sans-papiers est présente dans notre vie de tous les jours et que ce soit dans la rue, dans les écoles ou sur leurs lieux de travail, des gens s’y opposent quotidiennement.

Ainsi, le 12 août, Mr Goradia avait fait l’objet d’une première tentative d’expulsion. Le commandant de bord, comme c’est son droit, avait refusé de l’embarquer et avait exigé des policiers de la PAF qu’ils le redescendent. Peut être ce commandant de bord avait il agi de lui-même, peut-être avait-il été alerté par des passagers ou passagères protestant contre la présence contrainte et forcée d’Abdelhak. En tout cas, parfois, des gens, qui sont à la fin des 45 jours de rétention, échappent ainsi à l’expulsion. Cela n’a malheureusement pas été le cas d’Abdelhak Goradia qui a lui subi un véritable acharnement puisqu’en une semaine il a subi 2 tentatives d’expulsion. La 2e lui a été fatale avant même qu’il ne soit monté dans l’avion et puisse bénéficier d’un minimum de solidarité de la part des personnes à bord à l’appareil… Cette solidarité que les expulseurs comme les exploiteurs craignent tant et qui fait si chaud au cœur de nombre d’entre nous, qu’ils ou elles aient ou non des papiers.

Arrêt des expulsions, fermeture des centres de rétention, liberté de circulation et d »installation pour toutes et tous

[Paris] C’est l’histoire d’un préfet qui se prend une torgnole

Ça c’est passé le samedi 6 septembre 2014. Vers 16 heures, le préfet de police Bernard Boucault, accompagné de Jacques Meric, ancien conseiller police de Valls et actuel patron de la sécurité publique de l’agglomération parisienne, débarquent à proximité du Sacré-Cœur. Ils viennent pour parler des vendeurs de tour Eiffel, du commerce illicite dans la rue et des pauvres touristes. Mais l’accueil est sans doute moins chaleureux qu’ils ne pensaient : le préfet s’est pris une gifle, Jacques Meric un coup de pied et le chauffeur un coup de poing.

Comme pour vengeance, jeudi 11 septembre, une descente de police a eu lieu sur le quartier et pendant plusieurs heures les flics ont contrôlé et arrêté des dizaines de personnes sans papiers qui se font des thunes en vendant divers objets aux touristes. Plusieurs d’entre-eux sont maintenant enfermés au centre de rétention.

 

[Paris] Manifestation du collectif des Baras 93

Samedi 27 septembre, à 14h, place Gambetta, Paris XXe
Manifestation pour la régularisation des sans-papiers et des logements pour tous !
Organisée par le collectif Baras. Départ de la place Gambetta, à Paris (arrivée à Gallieni-Bagnolet en passant par porte de Montreuil). Le collectif Baras, composé d’environ 300 personnes, lutte pour la régularisation de tous ses membres et au-delà. Pour le moment, le collectif squatte deux bâtiments – un à Montreuil et l’autre à Bagnolet – qui sont tous les deux menacés d’expulsion.