Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[New-York] Manifestation bruyante et solidaire avec les sans-papiers en lutte

6 avril 2014. Une caravane de militant-e-s de New-York – en solidarité avec la résistance des migrants – a rejoint le « Tour pour la liberté : cortège d’automobiles internationaliste anti-expulsions » afin de se rendre au centre de rétention au 182-22 150 Avenue, Queens, NY par une manifestation bruyante.new york 6 avril 1

La manifestation a été un succès. Il n’y a eu aucune arrestation et nous avons fait entendre nos voix haut et fort contre la cruauté du complexe carcéral et les expulsions ayant eu lieu récemment. La manif a aussi été faite en solidarité avec les grévistes de la faim: « ce mois-ci, 1000 migrants retenus dans l’Etat de Washington ont lancé une grève de la faim contre les conditions inhumaines et les expulsions. À l’extérieur, les manifestant-e-s se sont enchaîné-e-s ensemble et ont bloqué les bus d’expulsion en direction de la frontière. »

Nous avons été rejoints par des traîtres de classe comme: la police anti-émeute de la prison, les matons (qui, dans leur confusion et ne sachant quoi faire, ont commencé à nous filmer bien que nous étions pleinement conscient-e-s qu’il y a des caméras partout à l’extérieur de la prison). Il y avait aussi une camionnette blanche apparemment utilisée pour le transport carcéral, quelques voitures de flics et un fourgon de police pour transférer les personnes arrêtées.

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Ci-dessous l’appel à la manif:

Les migrants de partout à travers le pays sont debout: ce mois-ci uniquement, 1000 migrants retenus dans l’Etat de Washington ont lancé une grève de la faim contre les conditions inhumaines et les expulsions. A l’extérieur, les manifestant-e-s se sont enchaîné-e-s ensemble et ont bloqué les bus d’expulsion en direction de la frontière. À San Diego, 150 migrants mexicains précédemment expulsés ont de nouveau franchi la frontière américano-mexicaine pour rejoindre leurs familles dans un acte de désobéissance civile. Et au Texas, les détenus migrants ont déclaré une deuxième grève de la faim contre la détention et les expulsions.

À New York, le rêve américain reste un cauchemar. Après avoir traversé les frontières militarisées, les migrants n’arrivent qu’à trouver uniquement l’exploitation brutale, les flics racistes, les patrons cruels, et des logements délabrés. Le gouvernement de l’État refuse de fournir une aide financière aux étudiants sans-papiers, privant les jeunes migrants d’avenir.

Contre ces obscénités, la récente vague de résistance des migrants donne de l’espoir à tou-te-s ce-lles-ux qui sont pauvres, exploité-e-s, contrôlé-e-s ou incarcéré-e-s. Debout avec les rebelles à Washington, en Californie et au Texas!

Ensemble, nous pouvons démolir toutes les prisons et toutes les frontières, et partager la richesse et la liberté qui appartiennent à nous tou-te-s. »new york 6 avril 1

Traduit de nycantifa par le chat noir émeutier

Lycée.ne.s en lutte

Tandis que 250 lycéen.ne.s manifestaient à Chalon le 1er avril dernier.

À Paris, dans le 19ème arrondissement un lycéen de Hector Guimard a été arrêté le 20 mars lors d’un contrôle à Gare du Nord et est enfermé au centre de rétention de Vincennes. La réaction de ses camarades et soutiens ne s’est pas faite attendre, le jour même les téléphones et fax du commissariat et de la préfecture sonnent sans discontinuer pour demander sa libération et un rassemblement est appelé pour le lendemain matin devant le lycée. Le soir même Kais est libéré mais l’appel au rassemblement est maintenu pour demander l’annulation de son OQTF parce qu’il n’est pas seul à être sans papiers dans l’établissement. Cela ne va pas plaire aux politiciens locaux, à deux jours des élections, qui vont exercer pressions et chantage (le préfet de police vous a fait un cadeau (sic), il ne le fera pas la prochaine fois) pour annuler le rassemblement. Qu’a cela ne tienne, il a quand même eu lieu.

Le 4 avril, à Saint Nazaire 600 lycéen.ne.s ou pas ont manifesté dans la ville en soutien à un des leur, menacé d’expulsion.

Le 11 avril, à Paris dans le 18ème arrondissement, un lycéen doit voir son recours contre une OQTF examinée par le tribunal administratif. Cette fois, il ne se retrouvera pas seul face au juge et au représentant de la préfecture comme dans bien des cas, mais soutenu par d’autres lycéen.ne.s et quelques profs du lycée Camille Jenatzy, où était scolarisé Khatchik, qui ont appelé à un rassemblement.

contre toutes expulsions

[Australie] Blocage du centre de rétention de Villawood

03 avril 2014

Une quarantaine de manifestant-e-s ont bloqué l’entrée principale du centre de rétention de Villawood à Sidney pour empêcher le transfert d’un groupe de demandeurs d’asile vers un autre centre à l’ouest de l’Australie. Ce transfert intervient alors que certains d’entre eux sont en procès contre le Département de l’Immigration, de toute évidence afin de les éloigner de leurs avocats et d’interrompre la procédure. La veille une protestation avait été initiée à l’intérieur du centre contre ce même transfert. Les manifestant-e-s ont été délogé-e-s violemment par la police et 8 ou 10 d’entre elleux ont été arrêté-e-s.

Traduit librement de la presse

 

[Royaume-Uni] Rassemblement devant l’ambassade espagnole à Londres en solidarité avec les migrant-e-s de Ceuta et Mellila

28 mars 2014

Environ 15 personnes se sont rassemblées devant le consulat d’Espagne à Londres vendredi 28 mars pour protester contre les meurtres qui ont eu lieu récemment aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila et pointer du doigt la responsabilité de la Guardia Civil. Les flics, déjà sur les lieux, ont empêché les manifestant-e-s d’entrer dans le bâtiment et le personnel du consulat a refusé d’entrer en contact avec elleux.  Le groupe est resté deux heures à crier des slogans devant le consulat, obligé de fermer ses portes au public, avant de partir en manifestation jusqu’à l’ambassade principale située pas très loin. Une fois dans le bâtiment illes ont rapidement été délogé-e-s par les flics et le rassemblement s’est terminé dans la rue.

Infos trouvées sur indymedia uk

[Chalon] 250 lycéen.ne.s dans la rue contre l’expulsion de deux d’entre-eux

1er avril 2014. 250 lycéen.ne.s du lycée Du Gast à Chalon ont manifesté dans les rues de la ville contre l’expulsion de deux d’entre-eux, Maka et Sergo, menacés par une obligation de quitter le territoire. Parti.e.s du lycée, ils/elles se sont rendu.e.s devant la sous préfecture de Chalon.

[Etats-Unis] Grèves de la faim dans les centres de rétention et solidarité à l’extérieur

Mars 2014. Les sans-papiers enfermés en centres de rétention sont en lutte depuis début mars aux Etats-Unis.

Selon les organisations des droits de l’homme, près de 1200 retenus du centre de Tacoma*, dans l’Etat de Washington, sont entrés en grève de la faim contre les conditions de détention et la bouffe dégueulasse qui leur est servi. (voir aussi ici)

Les gestionnaires de ce centre fermé privé** ont tout de suite menacé d’avoir recours à l’alimentation forcée si les retenus continuaient leur grève de la faim, tandis que les services US des douanes et de l’immigration (Immigration and Customs Enforcement – ICE) tentaient de minimiser l’ampleur de la lutte. Plusieurs sans-papiers sont actuellement dans un état de santé critique et ont été placés sous assistance médicale. Fin mars, 70 autres retenus ont rejoint la lutte en se mettant en grève de la faim.

Les sans-papiers d’un centre de rétention au Texas, qui est géré par la même société**, sont depuis peu en lutte et refusent de s’alimenter contre leur enfermement et les expulsions menées par le gouvernement américain (qui atteignent des chiffres records sous la présidence Obama).

Avant cette lutte de l’intérieur, de nombreuses manifs et actions ont été menées à l’extérieur en février, notamment devant Tacoma et en Arizona, contre les expulsions et l’existence même de ces prisons pour sans-papiers.

À noter qu’au petit matin du 28 mars à Seattle, une banque Wells Fargo a été attaquée à coups de pierres à Madison Park en solidarité avec la lutte des sans-papiers du centre de rétention de Tacoma.

reformulé de leur presse US via anarchistnews, et traduit en français par Le chat noir émeutier

Notes :

* Le centre de Tacoma enferme près de 1.300 sans-papiers en attente d’expulsion.

**L’entreprise GEO Group est spécialisée dans l’enfermement (des mineurs, des sans-papiers, etc…) à travers les Etats-Unis, en Angleterre et en Australie. Elle gère également des hôpitaux psychiatriques.

[Rennes] Communiqué à propos de l’agitation et des actions contre les expulsions de sans-papiers

Apeuré et dos au mur : « la gauche unie » face à sa politique raciste

« Tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré. » Arthur Rimbaud, mai 1871

Aly Touré, étudiant à Rennes, assigné à résidence depuis janvier, a été incarcéré en Centre de Rétention Administrative lundi dernier. Son expulsion était prévue jeudi. Grâce au rapport de force que nous avons réussi à imposer en ces trois jours de lutte, Aly est libéré.

Mercredi, à l’annonce de son expulsion imminente, des étudiants se sont réunis et ont organisé les débrayages de Rennes 2 et du lycée Coëtlogon. L’objectif était d’occuper la préfecture de Beauregard pour exiger la libération et la régularisation immédiate d’Aly. Elle fut investie au cri de « Des papiers pour tous ou pas de papiers du tout », et le mobilier réorganisé afin d’y tenir une AG. Une banderole « Contre l’Etat policier » a été accrochée au plafond, celle-là même qui avait été brandie par les lycéens lors du mouvement contre les expulsions de l’automne dernier. Comme on pouvait s’y attendre, les Brigade d’Intervention et Brigade Anti-Criminalité finirent par nous repousser violemment à l’extérieur, non sans résistance de notre part.

Déterminés à ne pas en rester là, nous avons alors décidé d’amener le débat politique là où il n’est pas ; c’est-à-dire dans le simulacre de débat qui devait se tenir entre Appéré et Chavanat organisé à l’Institut d’Etudes Politiques. A une centaine, nous avons empêché ce récital électoral, consensuel dans son soutien aux expulsions et au racisme d’Etat, en scandant « Libérez Aly ». Un camarade saisit l’occasion pour interpeller Appéré et lui demander de se positionner. En vain. L’agitation a persisté jusqu’à l’annulation du « débat ».

C’était décidément une sale journée pour Appéré ! Nous imaginons son visage se décomposer lorsque, plus tard dans la soirée, elle a appris que 200 personnes avaient forcé les portes d’entrée de son meeting Salle de la Cité, pour exiger l’arrêt de toutes expulsions et la destruction de tous les centres de rétention. En effet, notre camarade Aly n’est que l’un des 30 000 immigrés expulsés chaque année par les pouvoirs de droite comme de gauche. Pendant plus d’une heure, nous avons tenu la tribune, empêchant les carriéristes de la pseudo-gauche –Front de Gauche, EELV, PS et compagnie – de tenir leurs discours électoralistes. « Vous êtes de gauche, prouvez-le ! », criait-on à la salle pendant que quelques militants dépassés essayaient désespérément d’atteindre le micro. Finalement, Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, protégé par des notables s’improvisant gros bras pour l’occasion, tentait un discours pathétique en insistant sur la supposée absence de crédibilité de notre action. Et ce alors même que la crédibilité de la gauche locale a été définitivement écornée lorsque nous avons révélé la parfaite hypocrisie de leur communication électorale ! Une fois de plus, la Gauche-Unie-de-Rennes nous accusait de faire le jeu de la droite et du FN, alors même que le gouvernement actuel se vante d’avoir expulsé d’avantage d’immigrés que son prédécesseur.

Nous affirmons au contraire que le FN n’est pas une verrue sur le beau visage de la République, mais la déclinaison la plus autoritaire et réactionnaire de l’ordre républicain. Quant à ceux qui pleurnichent sur notre peu de respect « du droit » et de « la démocratie », nous leur répondons que l’Etat de droit et la démocratie libérale se définissent précisément en établissant une extériorité dans laquelle sont rejetées les personnes jugées indigne d’avoir des droits. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de partis qui se disent proches des travailleurs tout en permettant la surexploitation des ouvriers sans papiers. Nous méprisons aussi leurs discours incantatoires à propos de « la citoyenneté », alors qu’ils n’ont même pas été capables en plus de trente ans de tenir leur promesse misérable de « donner aux étrangers le droit de voter aux élections locales ».

La constante augmentation de l’abstention prouve que, depuis longtemps, beaucoup ne croient plus aux promesses de cette fantomatique « gauche unie » ou à l’espoir d’un « front républicain ». En empêchant leur meeting d’union sacrée, il s’agissait pour nous de rappeler que ce soi-disant rempart contre la montée du FN n’est que la façade de leur politique de défense du capitalisme « en crise », et de sa nécessaire composante sécuritaire.

Malgré le chantage d’Appéré proposant un hypothétique rendez-vous en échange de notre départ, nous avons décidé de poursuivre la lutte jusqu’à la libération et régularisation effectives d’Aly, refusant de participer aux stratégies politiques habituelles. Face à notre détermination, contraints et forcés, ils ont quitté la salle. Le meeting fut annulé : Pas de négociation avec les expulseurs !

Jeudi, décidant de continuer la stratégie d’occupation des lieux de pouvoir, nous avons tenté de rentrer dans la mairie. Trouvant porte close, nous avons occupé son annexe. L’action fut animée par des discussions sur les perspectives de la lutte, sur la légitimité de nos moyens d’action et sur la condition quotidienne des sans-papiers.

Vendredi, le tribunal administratif statuait sur le cas d’Aly : il allait être libéré ! Un rassemblement regroupant une centaine de personnes s’était tenu devant un tribunal protégé par un important dispositif policier.

Ces trois jours ont une nouvelle fois montrée qu’il n’y a rien à attendre d’hypothétiques négociations avec les politicards en place. Seule la lutte paie.

Attendez-vous à de nouvelles actions tant que les expulsions continueront !

Etudiant-e-s, Lycéen-ne-s, Chômeurs/euses, Travailleurs/euses en lutte contre toutes les expulsions

Repris du Chat noir émeutier

[Paris] Sous marin policier devant une maison occupée

23 mars 2014. Suite à la révolte du vendredi 14 février au centre de rétention de Vincennes, un feu d’artifice est tiré devant la prison pour étrangers. Deux détenus sont condamnés à deux mois fermes, accusés d’avoir jeté une porte sur les flics et l’un d’eux à deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN. Deux autres personnes sont écroué-e-s, accusé-e-s d’avoir participé au feu d’artifice, puis d’avoir en garde à vue refusé de donner noms, empreintes, photos et ADN aux flics.

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour ces dernier-e-s. Une vingtaine de compagnon-ne-s étaient présent pour apporter du soutien aux deux incarcéré-e-s. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours de taule et trois de garde à vue et dépôt avec le même contrôle judiciaire que leurs trois co-inculpé-e-s, interdiction d’entrer en contact et de quitter l’Ile-de-France.

Dans l’après-midi certain-e-s compagnon-ne-s présent-e-s sont suivi-e-s plus ou moins ostensiblement. Dans le métro, le bus, dans la rue, parfois avec un appareil photo… un flic a même pris le taxi. Dans la soirée, tandis que les deux fraîchement libéré-e-s sont à Fleury pour prendre leurs affaires, la surveillance est toujours plus visible. Une maison occupée, dans le 19ème arrondissement de Paris est particulièrement ciblée.

Déterminé-e-s, un groupe de personnes solidaires décide de ne pas laisser les flics faire leur sale boulot tranquilles, et poursuit l’un d’eux dans la rue. “Sale flic”, “tu le diras à tes collègues”, “Eh mais d’habitude quand on traite les gens de flics ils se retournent”, “police dégage”, “remets jamais plus les pieds dans le quartier t’es grillé”. Une partie du dispositif était apparente : Alors qu’à quelques rues de là, 5 ou 6 flics complotaient, le groupe découvre une camionnette Citroën Jumpy blanche immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées par une bâche noire qui semble bouger, et des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche.

S’approchant encore, il entend distinctement un son électronique en fonctionnement, laissant penser qu’à l’intérieur de la voiture se trouve du matos d’écoute et d’enregistrement. Menaces, boucan dans le voisinage, secouage de voiture, le(s) flic(s) dedans a(ont) du avoir un petit coup de stress et deux de ses(leurs) collègues débarquent en courant, l’un monte dans la camionnette, l’autre dans une voiture garée plus haut et tous deux partent sans demander leur reste.

Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé (filatures, contrôles d’identité impromptus…) Qu’ils surveillent et répriment celles et ceux qui affichent de ne pas se plier aux lois et aux normes, qui décident d’apporter leur solidarité aux prisonnier-e-s mutin-e-s, qui refusent la résignation et se révoltent n’est pas étonnant. Cela n’empêchera pas les révolté-e-s de se battre, ici et maintenant, pour la liberté !

Reçu par mail

[Rennes] Manifestation devant le centre de rétention

22 mars 2014. 250 personnes ont manifesté de l’aéroport de Rennes au centre de rétention de Saint Jacques de la Lande contre les expulsions et les centres de rétention. Sur les grilles du centre, des bâches ont été installées par les expulseurs afin d’empêcher les parloirs sauvages qui ont eu lieu régulièrement ces derniers temps.

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[Turin] Les CIE se ferment … avec le feu

Ces dernières deux semaines, incendie après incendie, les retenus du centre pour immigrés sans-papiers de Turin ont détruit quasiment toutes les cages qui les maintenaient prisonniers.

La préfecture a été contrainte d’en libérer une quinzaine, mais ensuite elle a contre-attaquée multipliant arrestations et expulsions.

Retournons au CIE pour faire entendre à ceux encore enfermés notre solidarité avec ceux qui se rebellent.

Dimanche 23 mars2014, 18 heures, rassemblement au CIE

traduit de macerie