Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Paris] Contre les rafles et les expulsions…

 8 juillet 2014. De Paris à Calais, solidarité contre les rafles et les expulsions !

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Reçu par mail

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

1er, 2 & 3 juillet 2014. Suite à la tentative d’expulsion des réfugié-e-s et solidaires qui occupent l’école Gerhart Hauptmann, les actions de solidarité continuent en Allemagne.

Lycéen-ne-s et étudiant-e-s ont manifesté ce mardi 1er juillet pour le droit de rester des réfugiés. Durant une bonne partie de l’après-midi, il y a eu des affrontement sporadiques avec la police, accompagnés de slogans anti-police, avant que la manif se termine rue de Vienne à proximité de l’école G-H dans l’après-midi. Des sit-in pour empêcher une possible expulsion se sont également tenus à proximité de l’école.

Les bureaux politiques des verts (conseil municipal et mairie) ont été occupés par des solidaires. 20 personnes ont investi le conseil municipal dans l’après-midi: il y a eu trois arrestations et un-e occupant-e s’est fait casser le nez par les flics. Les autres ont été pris dans une nasse policière.

Des appels à accentuer les actions de solidarité circulent en ce moment contre la menace d’une nouvelle expulsion. Les réfugiés qui sont présents dans le bâtiment rapportent qu’ils sont privés de vivres par les barrages des flics. Les réfugiés de l’école menacent de se suicider en cas d’expulsion.

Suite aux déclarations du conseiller municipal des verts Panhoff qui exigeait l’expulsion immédiate des occupant-es de l’école de la rue Ohlauer, des manifs et occupations se sont tenues aux quatre coins du pays. Un petit récapitulatif:

  • Le 1er juillet 2014 à Francfort, plus de 300 personnes ont manifesté vers 21h en solidarité avec les occupant-es de l’école Gerhart Hauptmann. Parties de la Merianplatz, des flyers sur la situation dans le quartier de Kreuzberg ont été distribués aux passant-es.
  • A Hambourg mardi 1er juillet, 200 personnes se sont rassemblées malgré une forte présence policière. La manif, qui n’a pas été déposée, a été déterminée et sauvage: en plus des slogans multiples contre la police et les expulseurs (verts, spd…), des pétards et des pierres ont été lancés sur les flics, et un bleu qui s’est mangé une pierre a du être hospitalisé. Les flics ont rapidement dispersé la marche à Schanzenviertel, et des panneaux de signalisation ont été arrachés et utilisé pour bloquer les rues du quartier, notamment sur la Schanzenstrasse. Des barricades ont été érigées à travers le quartier de Sankt-Pauli. Au total, 19 manifestant-es ont été interpellé-es. Samedi 5 juillet est prévu une grande manifestation en solidarité avec les réfugiés du groupe « Lampedusa à Hambourg » afin d’exiger immédiatement le droit de rester pour tous les réfugiés ainsi qu’une autorisation de travail.
  • Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014,  dans le quartier de Kreuzberg, il y a eu quelques gestes incendiaires : à l’angle de la Cuvrystraße  et de la Görlitzer Straße, des barricades ont été érigées puis incendiées, et un véhicule auto-service a été en proie aux flammes. Les pompiers sont rapidement intervenus mais les émeutiers ont réussi à disparaitre dans l’obscurité.
  • A Lübeck dans la nuit du 1er au 2 juillet, des tags ont recouvert le bureau des verts avec les inscriptions « Refugees Welcome – Fight Racism ». Le communiqué dit à la fin « Pour le droit de rester ! Contre les expulsions ! Contre les zones de danger et les zones restreintes ! Contre la police paramilitaire ! »
  • A Münich mercredi 2 juillet, un groupe d’une soixantaine de personnes solidaires a occupé le bureau du parti des verts. Des banderoles ont été accrochées au bâtiment en solidarité avec les réfugiés.

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Compilation faite par Le chat noir émeutier

Mise À Jour au 5 juillet alors que depuis deux jours la police s’est en partie retirée du quartier de Kreuzberg, même si 200 flics continuent à surveiller le quartier. Les barrages de flics sont moins nombreux aux alentour de l’école occupée. Par ailleurs, les autorités ont passé le relais à une entreprise de sécurité privée pour s’assurer qu’aucun autre réfugié viennent rejoindre celles et ceux présent-es dans l’école Gerhart Hauptmann. Les dix jours de siège policier auraient coûté plus de 5 millions d’euros à l’Etat.

  • On apprend tardivement que dans la nuit du 26 au 27 juin, le parti des verts a reçu une visite à son QG d’ un groupe solidaire avec les réfugiés du quartier de Kreuzberg à Berlin. Ces dernier ont pris le temps de toquer aux vitres du local à coups de pavés et de prendre la fuite.
  • Le 3 juillet, les verts du quartier Haslach à Fribourg ont reçu la visite d’une poignée de solidaires.
  • Toujours ce jeudi 3 juillet, 150 personnes ont manifesté à travers les rues de la ville de Darmstadt (Berlin) en solidarité avec les réfugiés de l’école.
  • Près de 50 personnes se sont rassemblées à proximité d’une église à Berne (Suisse) ce jeudi 3 juillet et ont déambulé dans les rues en solidarité avec les migrants de la rue Ohlauer à Kreuzberg (Berlin), mais également pour les sans-papiers de Calais (arrêté-es mercredi 2 juillet et enfermés dans plusieurs centres de rétention sur l’ensemble du territoire)
  • Un appel à une grande manif pour le droit de séjour des réfugiés et contre une éventuelle nouvelle expulsion des occupant-es de l’école de la rue Ohlauer a été lancé ce samedi 5 juillet sur la Hermannplatz à Neukoln. En ce début d’après-midi, plusieurs milliers de personnes ont répondu présent. 850 flics antiémeute ont été mobilisés pour l’occasion. Au départ de la manif, des pétards et des feux d’artifice ont été allumés par un groupe de personnes solidaires depuis le toit d’un immeuble tout en tenant une banderole, tandis que résonnait depuis les rues le slogan « Feu et flammes aux expulsions ». Le cortège a fait une courte halte sur la OranienPlatz, lieu où s’étaient installés avec leurs tentes il y a quelques temps plusieurs réfugiés de Berlin en lutte. Certain-es ont tenté de grimper aux arbres et se sont heurté-es à la police, qui a cependant interpellé plusieurs manifestant-es malgré la résistance déterminée d’une partie du cortège (on ignore le nombre d’arrestations). Par la suite les flics ont encerclé les arbres de la place… La manif, qui a diminué quasiment de moitié en nombre, s’est ensuite dirigée vers l’école occupée, où les unités de police ont quadrillé le secteur et remis pour l’après-midi des barrières tout autour du squat. La manif s’est dispersée vers 19h. Il a été rapporté que les porcs en uniforme ont procédé à des contrôles et arrestations après la dispersion.

Bernjuillet2014  berlin 5 juillet 2014

 

voir aussi :

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

et

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

[Rome] Rassemblement devant le CIE et projection dans la rue

29 juin 2014. Ce matin une quarantaine d’ennemi-e-s des frontières et des prisons se sont retrouvé-e-s devant les murs du Centre de Ponte Galeria

A peine la sono montée, dès les premières minutes les cris des détenu-e-s sont arrivés clairs aux oreilles de ceux qui étaient là dehors, symptôme que la tension racontée ces derniers jours est très forte.

La nouvelle de l‘évasion du Cie de Trapani a réchauffé les cœurs, comme celle des protestation dans le CARA de Castel Nuovo di porto, géré par la même coopérative Auxilium, qui tire profit aussi du CIE de Ponte Galeria.

Après une brève mise à jour sur la situation dans les autres centres et le récit de quelques luttes, un lancé de balle de tennis a eu lieu pour surpasser les murs et renforcer la communication entre dedans et dehors.

C’est comme ça que les solidaire ont appris que dans la journée d’hier, 8 détenus ont essayé de recouvrir la liberté en faisant un trou dans le mur d’une cellule et se sont malheureusement fait arrêtés par l’intervention des forces répressives présentes en masse à l’intérieur du Cie.

Après presque deux heures le rassemblement s’est dispersé avec un fort salut à tou-te-s celles et ceux emprisonné-e-s et avec la proposition, pour les solidaires de se retrouver dans la rue vendredi prochain. ( voir ci dessous, ndt)

Il y a environ 100 hommes et 40 femmes retenu-e-s dans le Cie.

Les uniques étrangers dans le quartier sont les flics

4 juillet 2014. Apéro et Projection dans la rue, vendredi 4 juillet à 19 heures du film « unveiled » : Fariba, une femme enfuie de son pays à la recherche de la liberté, découvre la violence des Centres de Détention  pour migrants, la menace de l’expulsion et l’exploitation. »

Nous ne voulons plus accepter d’assister aux chasses à l’homme dans les rues de ce quartier, aux rafles contre celles et ceux qui n’ont pas de papiers, contre celles et ceux qui essaient de s’enfuir d’un pays hostile. Chaque jour qu’un individu, proche de nous ou pas, est enfermé dans un camp de la ville, déporté dans un de ces mêmes pays où l’Italie pille les ressources et s’enrichit, notre rage monte et s’unit à celle de celles et ceux qui, individuellement ou collectivement, se rebellent et s’organisent pour détruire ces lieux d’enfermement.

ARRÊT DES RAFLES  ! Les CIE se ferment… AVEC LES RÉVOLTES.

traduit de hurryia

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

Depuis mardi 24 juin 2014 midi à Berlin, plus de 900 unités de police, armées de fusils mitrailleurs, se sont positionnées autour du quartier de Kreuzberg dans l’optique d’expulser les réfugiés sans-papiers qui ont réquisitionné l’école Gerhart Hauptmann, sur la Ohlauerstrasse. Si la majorité des occupant-es a accepté une proposition de relogement de la part du sénat (et en l’occurrence du sénateur écolo Panhoff ), près de 40 squatteurs déterminé-es sont monté-es sur les toits de l’école afin de ne pas rentrer dans la négociation avec le pouvoir. Le quartier de Kreuzberg est occupé par les forces de l’ordre, tandis que des agents de police venant de plusieurs régions d’Allemagne encerclent le squat avec l’aide de vigiles de boîte de sécurité privée. Un appel à la solidarité avec les réfugiés expulsés de l’école a été publié en français.

En réponse à la répression, des actions et manifs sont depuis organisés avec les réfugiés de l’école:

  • Le soir même, à Friedrichshain et Kreuzberg, des bennes à ordures sont incendiées, tandis qu’un immeuble récemment construit a eu une de ses vitres double-vitrage par le lancé d’un pavé: des poukaves qui traînaient dans le secteur ont immédiatement fait appel aux flics. Mais les vandales ont réussi à prendre la fuite avant leur arrivée.
  • Dans la nuit du 24 au 25 juin, un immeuble de luxe récemment construit rue Samplon s’est fait fracasser ses vitres du rez-de-chaussée.
  • Toujours durant la même nuit à Prenzlauerberg, les bureaux du parti des verts de la Raumerstraße se mangent des tags en solidarité avec les réfugiés sur sa façade. Les flics ont ouvert une enquête.
  • Dans la journée du 25 juin, les bureaux du maire Herrmann (verts) de Kreuzberg ont été occupés par des personnes solidaires.
  • Plus tard vers 22h30, une manifestation de solidarité s’est tenue dans Kreuzberg: outre des slogans et banderoles contre les frontières (« no border no nation stop deportation »), des barricades sont érigées à travers les rues et des vitres d’immeubles du processus de gentrification sont défoncées.
  • Le 26 juin 2014 dans le quartier de Neuköln, une manifestation sauvage part de la Reuterplatz vers 22h00. 60 personnes y prennent part: des barricades fleurissent dans les rues, tandis qu’un immeuble du quartier d’affaires perd quelques vitres et des manifestant-es s’affrontent avec les keufs.
  • Dans la nuit du 27 juin 2014, une attaque incendiaire vise le tribunal de Tempelhof-Kreuzberg en solidarité avec les occupant-es de l’école. Le communiqué dit entre autre « Des balles pour le maire Hermann, le sénateur Henkel, le conseiller municipal Panhoff – Liberté pour tous les prisonniers – Droit de rester pour tous !
  • Tôt dans la nuit du 28 juin à Berlin, un véhicule de l’entreprise de sécurité Dussmann est incendié. L’attaque est réalisée en solidarité avec les réfugiés, contre les « mercenaires de l’agence Frontex » (la revendication de l’attaque est lisible en allemand)
  • Samedi 28 juin 2014, 5000 personnes ont manifesté à Berlin contre l’expulsion de l’école occupée et en solidarité avec les sans-papiers qui restent à l’intérieur du bâtiment. Le cortège, parti de Herrmannplatz, est passé par Oranienplatz jusqu’à l’école de la rue Ohlauer. Les flics étaient toujours en masse dans la ville, avec des unités de flics venant de toute l’Allemagne (de Bavière,  Thuringe, Rhénanie du Nord-Westphalie et du Brandebourg).
  • Dans la nuit du 28 au 29 juin à Cologne, les locaux du parti des verts, situé en plein centre-ville, s’est fait refaire sa façade à la peinture en réponse à l’expulsion des occupant-es de l’école Gerhart Hauptmann et à l’état de siège policier du quartier de Kreuzberg.

MAJ

  • Dans la nuit du 29 au 30 juin 2014, des tags ont recouvert le bureau fédéral des verts dans le centre-ville de Bonn. On pouvait lire « les verts envoient les réfugiés à la mort », « solidarité avec les occupant-es de l’école à Berlin »…

 

Voir aussi :

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

et

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

Repris de Le Chat Noir Emeutier

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

 24 juin 2014. 900 policiers ont encerclé une école squattée par des réfugiés à Berlin depuis un an et demi et ont occupé le quartier en tenue anti-émeute durant plusieurs jour.

L’hypocrite parti vert est le responsable directe de cette action cynique, prétextant les conditions de vie inhumaines dans l’école, où  200 personnes environ vivaient. La carotte, promesse vide d’un hébergement alternatif et le fouet, la menace d’une expulsion par la présence massive de la police devant et en partie dans l’école ont réussi à pousser la plupart des habitants à quitter «volontairement»  l’école. Ils sont maintenant de retour dans les camps logés, desquel ils ont fui à l’origine, ou tout simplement sans-abri.

Néanmoins, environ 40 réfugiés se sont barricadés dans le bâtiment et sur le toit. Les policiers ont brouillé les ondes pour empêcher les communications téléphoniques.

Dehors, dans la nuit du mercredi 25 juin 2014, une manif spontanée a été organisée en solidarité avec les squatteurs de l’école de la rue Ohlauer et tous les autres réfugiés.

A Bruxelles dans le cadre de la semaine d’action contre les frontières, un groupe de 20 personne a occupé l’ambassade d’Allemagne.

A Berlin, le 24 au soir, un immeuble de bourges s’est fait fracasser les vitres du rez de chaussé  et le 27 juin c’est le tribunal cantonnal qui a prit feu en solidarité durant la nuit.

Une manifestation est appélée samedi 28 juin à Berlin

 

Compilation mal traduite de l’anglais et de l’allemand…

 

Les jours suivant voir

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

et

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

[Vincennes] Révoltes du 14 février, rendu du procès des compagnon-ne-s

23 juin 2014

Après plusieurs mois d’attente, le juge Patrick Ramael a finalement rendu le délibéré de l’audience du 31 mars qui mettait en cause cinq personnes accusées d’avoir tiré des feux d’artifice devant le centre de rétention de Vincennes le 14 février suite à une révolte dans le centre.

Les inculpé-e-s, en refusant de s’exprimer sur leur présence ou non au rassemblement, ont laissé juges et procureur avec un dossier vide. Ce dernier a donc dû s’aligner sur l’avocate de la défense en demandant la relaxe pour l’accusation de « participation avec arme à un attroupement ». En effet ce délit est avéré seulement dans le cas où une personne est porteuse d’une arme dans un attroupement, et non lorsqu’elle est dans un attroupement où il y a des armes. Comme aucune arme n’a été retrouvée sur les cinq au moment de l’interpellation l’accusation ne tenait pas. Le proc avait également demandé la relaxe pour le refus d’adn car aucun pv n’indiquait que la demande ait été faite par les flics. Concernant le refus d’empreintes et de photos il avait requis des amendes.

Le juge a suivi ses réquisitions en prononçant la relaxe pour l’attroupement et l’adn et des amendes pour les empreintes qui vont de 200 à 500 euros. Pour rappel ce même juge avait placé deux des cinq en détention préventive, soit huit jours de taule qui s’étaient ajoutés aux trois jours de privation de liberté en garde-à-vue et au dépôt, seuls moyens que les flics et la justice ont trouvé pour punir en l’absence de chef d’inculpation qui tienne.

A l’intérieur comme à l’extérieur, la lutte continue !

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[Vincennes] Salut solidaire devant le centre de rétention

Samedi 21 juin 2014, une petite trentaine de personnes sont allées faire un salut solidaire aux prisonniers du centre de rétention de Vincennes. Pendant 15 minutes, aux cris de « liberté pour tous » et au son des pétards et de la corne de brume, les prisonniers ont répondu par des cris, liberté, et des sifflements.

Alors que les policiers nous jetaient un trognon de pomme, nous, ce sont des balles de tennis avec à l’intérieur des messages de solidarité et contre l’enfermement que nous avons lancé par dessus les murs. Certain ont essayé de nous renvoyer une balle avec un autre mot, mais ça n’a pas fonctionné.

Il y a 6 ans ici même Salem Souli mourrait faute de soin et le lendemain une révolte embrasait le centre.

6 ans plus tard nous n’oublions pas.

6 ans plus tard nous sommes toujours là pour crier mur par mur, pierre par pierre, détruisons toutes les prisons.

 

Depuis l’intérieur du centre :

Vendredi 20 juin :

Bâtiment 1. Parfois ça se passe bien, parfois ça se passe mal. Il y a beaucoup de gens qui ont été contrôlés dans la rue et ramenés ici. Il y a pas mal de jeunes ici ils s’énervent, il y a des bagarres avec la police. Il y a un mec qui a menacé un policier, il y a deux semaines, il est parti en garde-à-vue, il est pas revenu. Son pote a été expulsé.

Tous les jours c’est la même chose à manger, des carottes ou de la purée ou des frites.

Il y a eu beaucoup d’expulsions, mais en ce moment ça c’est calmé. Moi j’ai refusé le vol une fois, il me reste 9 jours à faire ici.

Bâtiment 3. – Comme d’hab’, 45 jours, tous les jours ils arrêtent les mêmes, entre Barbès et Château rouge. Moi 2 fois je me suis fait arrêté à Barbès. À 4 chemins aussi, toujours ils contrôlent les arabes et les noirs.

– Ici c’est Guantanamo, la promenade est grillagée, comme la prison, comme à Fleury, il y a les grillages sur le toit. (il semblerait qu’il y ait un filet au dessus de la cour du bâtiment 3 contrairement aux cours des deux autres bâtiment).

Il y a des arabes, et des blacks aussi. Ça se passe bien entre les gens parce qu’on a les mêmes problèmes. La police elle fait son boulot hein, elle enferme les gens, c’est eux qui nous amènent ici.

– Il y a plein de monde, on est tous dans la merde. Moi ça fait deux fois en un mois que je suis ici, contrôle à Barbès. La plupart des gens c’est choquant leur arrestation, comment ça se passe. On reste 45 jours je vois pas l’intérêt, c’est pour intimider. Les gens expulsés sont scotchés aux mains et aux pieds.

– T’as pas de papiers ils te font des problèmes, garde-à-vue et le centre. J’ai été 4 fois en une année : pendant le ramadan dernier, pendant le réveillon, là c’est la 4ème fois. Je me suis fait arrêté dans le 18ème, ils ont dit que j’étais dealer, j’avais rien sur moi, ils sont parti dans une rue, ils ont ramené 17 barrettes. J’ai fait 48 heures de garde-à-vue. Les flics (de Barbès) ils connaissent nos visages, ils nous cherchent dans la rue. L’avocat gratuit, payé par l’État, ils ne savent même pas parler, sinon c’est cher l’avocat, on a pas de papiers alors on a pas d’argent…

Dimanche 22 juin :

Bâtiment 2. J’ai vu les gens ils criaient « liberté » dehors, on a crié aussi et dans le bâtiment 1 ils criaient aussi.

Bâtiment 1. – On a entendu la manif. On a crié mais avec la police on ne peut rien faire. On a vu les balles de tennis, on a écrit dessus le numéro du centre pour nous appeler et on a renvoyé la balle . Ici on est réveillé tout le temps, ce matin ils viennent nous réveiller à 6 heures. On mange rien de toute la journée.

– Ici ça se passe super mal, la police nous traite comme des animaux. Hier vous avez envoyé un message, on a reçu « liberté » et dans le CRA 2 ils ont reçu un petit mot. On a renvoyé mais c’est la police qui a intercepté la balle.

– Hier il y a eu une embrouille et à 6 heures ce matin, ils étaient 8 ou 9 flics ils ont cherché un mec ils tapaient sur toutes les portes et ils ont fouillé toutes les chambres, en réveillant tout le monde. Ils l’ont trouvé ils l’ont mis dans une cellule tout seul et un chef est rentré dans la cellule. 5 minutes après le gars est ressorti.

reçu par mail

[Australie] Grève de la faim contre les transferts et les meurtriers de Reza Berati

1er juin 2014. Des centaines de migrant.e.s enfermé.e.s au centre de rétention de Christmas Island, ont entamé.e.s une grève de la faim contre leur transfert dans les centres de rétention des îles de Manus et Nauru. Ces deux centres ont été ouverts sur ces îles de Papouasie par l’Australie pour y enfermer les migrants qu’elle veut expulser. Ils sont administrés par l’Armée du Salut et sécurités par G4S. 7 migrant.e.s se sont également cousu les lèvres.

Cette protestation se veut également en réponse au meurtre de Reza Berati, tué le 17 février dernier par des porcs suite à une révolte au centre de rétention de Manus. Quelques jours avant, un rapport d’enquête a été publié : il met en cause un employé de l’Armée du Salut qui aurait porté le coup fatal à Reza, aidé par les gardiens de l’entreprise G4S et par des policiers papous.

En réponse, les services de l’immigration et Serco (entreprise privée qui gère le centre) ont fermé les accès aux visites.

Dehors des personnes se sont rassemblées devant le centre aux cris de « Liberté ! ».

Fin février, l’entreprise G4S a été attaquée à Melbourne, « G4S = meurtriers ».

Flics, vigiles et caritatifs = assassins !

manus

 

[Lyon] Encore un test osseux qui conduit en prison

19 mai 2014. Après la condamnation de Alkasim en mars dernier à 4 mois de prison ferme et 5 ans d’interdiction du territoire, le TGI de Lyon vient une nouvelle fois de condamner un jeune sans papiers accusé d’avoir triché sur son âge. Narek, élève au lycée Edmond Labbé à Oullins en banlieue lyonnaise a été jugé en comparution immédiate ce lundi après 48 heures de garde-à-vue et a été condamné à 2 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

Il avait été convoqué par la PAF mercredi 14 mai pour un « contrôle de routine ». Les flics l’ont emmené chez un « expert » pour un test osseux (scanner de la clavicule) qui lui donnait un âge compris entre 19,7 ans et 29 ans (quelle précision!). Dans la foulée, le Conseil Général, qui le « prend en charge » via l’ASE, dépose une plainte pour escro­que­rie et réclame 107 000 euros.

Au tribunal, plus de 100 élèves de la cité sco­laire du Parc Chabrière à Oullins, et une ving­taine de pro­fes­seurs se sont dépla­cés au tribunal pour venir le sou­te­nir. L’audience tourne autour de son âge et de son pays d’origine puisque celui-ci n’a pas répondu à la demande d’autentification de l’acte de naissance selon le juge. Le pro­cu­reur ne retient que l’escro­que­rie et écarte l’usage de faux les flics ayant dit que l’acte de naissance était authentique (avec la date de naissance attestant que Narek est mineur). Il demande une pro­por­tion­na­lité de la mesure : c’est « une simple escro­que­rie », donc pas d’inter­dic­tion de ter­ri­toire et pas de peine d’empri­son­ne­ment ferme et requiert 6 mois d’empri­son­ne­ment avec sursis. L’avo­cate a plaidé sur la constestabilité des tests osseux et demande la relaxe. Le juge rend son verdict : 2 mois fermes avec mandat de dépôt.

Le mercredi 21 mai un rassemblement est appelé devant la préfecture en soutien à Alkasim et à Narek.

Infos reprises de rebellyon

[Italie] Vitres brisées et incendie de hangar

cara

18 mai 2014. Jeudi 15 mai au matin en sortant de sa maison de Rome, un conseiller d’administration de la cooperative Auxilium, a trouvé les fenêtres de sa voiture en éclats. Si pour l’instant personne n’a avancé l’hypothèse que le verre se soit cassé tout seul, peut-être pour encaisser les sous de l’assurance(1), le président de la coopérative, le très catholique Prêtre Francesco Chiorazzo, a, lui, parlé franchement. Selon lui, l’épisode du verre brisé est d’une manière ou d’une autre lié à l’incendie d’un hangar(2) au Cara (centre de demandeur d’asile) de Bari et avec la révolte au cara de castelnuovo, tous deux gérés par la coopérative Auxilium. « il est évident, à ce stade,  qu’on est victime d’une attaque révoltée contre auxilium ». Rosario Altieri, président de l’AGCI (association générale des coopératives italiennes) a immédiatement exprimé sa solidarité et sa proximité avec la coopérative, qui en plus de ces deux Cara, gère les CIE de Rome et de Caltanisseta.

(1) En référence à l’histoire d’un chauffeur du procureur de Turin, Rinaudo, qui a inventé une agression, pointant du doigt les anarchistes en parlant d’intimidation, et espérant toucher l’assurance…

(2) incendie survenu à 7heures du matin le 16 mai dont l’origine reste à déterminer…

traduit de macerie