Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

D’une prison à l’autre…

compte rendu de l’audience d’appel

rendu du 2 avril : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

D’une prison à l’autre…

Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne, Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en préventive à Fleury-Mérogis jusqu’au 18 janvier 2013, jour du jugement où il est condamné à deux ans de prison ferme et à verser 1200 euros à deux flics qui se plaignent de violence. En centre de rétention, l’évasion n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur d’autres chefs d’inculpation.

Ibrahim se trouve maintenant incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il n’a pas fait appel de la condamnation. Quand on est isolé, étranger et qu’on ne parle pas français, sans avocat, il est quasiment impossible de comprendre qu’on a dix jours pour faire appel. La justice écrase d’autant plus que l’on est pauvre et sans papiers.

D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt, le chemin est tout tracé, et dans les deux sens. Le pouvoir profitera toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et l’expulsion.

Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se répètent : quelques jours avant l’évasion de Palaiseau, sept personnes se sont échappées du centre de rétention de Vincennes, on espère qu’ils courent toujours. A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à la prison pour étranger du Canet. Depuis, deux personnes sont sous contrôle judiciaire après être passées par la case prison, dans l’attente d’un procès.

Pour Ibrahim comme pour ceux de Marseille, il est important d’être solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.

Feu à toutes les prisons !
Liberté pour toutes et tous !

Pour ne pas laisser Ibrahim isolé face à la prison et à la justice, il est possible de lui écrire :
Ibrahim El Louar
écrou n°399815
Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 Sainte-Geneviève-des-Bois

Des mandats lui sont envoyés. Si vous voulez y contribuer vous pouvez envoyer de l’argent à Kaliméro, caisse de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Le n° de compte pour faire un virement : 102780613700020471901 Clé 07.

Si vous voulez envoyer des vêtements ou des colis, ou pour tout contact, il est possible d’envoyer un mail à : evasionpalaiseau@riseup.net

tract-duneprisonalautre-A4-pdf

trouvé sur indymedia nantes

evasion

Traduction en italien

Traduction en anglais

Traduction en grecque

Traduction en allemand

[Londres] Rafle perturbée par un reseau anti-rafles

2 février : L’UKBA (United Kingdom border agency, équivalent de la PAF ndt) rafle dans un restaurant ouest africain, Old Kent Road, près d’Elephant and Castle (quartier de Londres, ndt).
Samedi soir, environ 6 ou 7 officiers de la police des frontières et 4 policiers ont débarqué dans un restaurant ouest-africain à 20h55. Ils sont arrivés dans une camionnette blanche et une argentée, avec pour plaque BP55DCU. Mais cette fois ci l’opération n’allait pas se dérouler en silence.

Une vingtaine de personnes du réseau anti-rafles sont entrées juste derrière eux dans le restaurant et ont informé toutes les personnes présentes de leurs droits face aux contrôles d’immigration. Vous n’avez à répondre à aucune question, vous êtes libre de partir n’importe quand. Plusieurs personnes se sont immédiatement levées et son parties ne souhaitant probablement pas passer leur nuit à se faire interroger par les voyous du UKBA.

Malheureusement l’UKBA est parvenue à encercler trois personnes avant que les soutiens ne puissent arriver jusqu’à eux. Un groupe d’officier de l’immigration a interrogé trois femmes, pendant que les autres bloquaient physiquement les soutiens les empêchant de s’en approcher pour les informer de leur droits juridiques. Certains policiers aidant l’opération ont refusé de montrer leurs numéros de badge et ont essayé d’intimider les soutiens en éteignant leurs appareils photos. Les officiers de l’UKBA ont gardé leurs victimes dans le restaurant environ une heure et demi avant de partir, aidés par des policiers venus en renfort.

Malheureusement, ils réussissent à arrêter une femme nigérienne et à l’amener à leur siège à Beckett House, près de London Bridge (60-68 St Thomas Street London SE1 3QU). Les personnes arrêtées sont souvent emprisonnées au « centre de détention à court terme » à Beckett house avant d’être emmenés dans un centre de rétention. Mais tout de même, ils avaient probablement prévu une prise beaucoup plus grande. Les gens d’anti-rafles étaient là pour montrer leur solidarité avec les travailleurs du restaurant, les clients, et les nombreuses personnes qui sont régulièrement soumis à ces contrôles d’immigration racistes à Londres. Tandis que l’UKBA était encore dans le restaurant, ils sont aussi allés rendre visite à d’autres restaurants et commerces de la rue pour informer tout le monde de ce qui était en train de se passer.

Cette rafle n’est pas isolée

Des rafles racistes ont lieux tous les jours à Londres mais sont rarement signalées. À 2h du matin dans la même nuit, l’UKBA a également attaqué une maison dans le quartier de Peckham / Dulwich, en arrêtant 4 personnes venant de Bolivie et 2 venant du Pakistan. Elles ont été retenues à Beckett House pour la nuit et ont été transférés dans les centres de rétention de Dover et Bedford. Des rafles ont été signalées dans le quartier Elephant and Castle chaque jour de la semaine dernière. En une opération l’UKBA a bloqué les entrées et les sorties du centre commercial principal, arrêtant les personnes lorsqu’elles sortaient.
Plusieurs personnes ont été arrêtées et une personne a déjà été déportée.

Construire la résistance

Suite au regain d’activité de l’UKBA au cours des deux dernières semaines, les membres de l’Association latino-américaine des travailleurs (Lawas), la Brigade des travailleurs précaire, le No Borders Londres, et des individus travaillent ensemble sous la bannière du réseau anti rafles et sont actif dans le quartier Elephant and Castle. Samedi après-midi, quelques heures avant le raid, environ 40 personnes ont organisé une manifestation sur le chemin Old Kent pour montrer leur solidarité avec les communautés attaqués et harcelés quotidiennement. Nous avons parlé à des commerçants locaux et aux passants sur nos droits face à une rafle ou une arrestation, et distribué des centaines de cartes «Connaissez vos droits» en espagnol, en arabe, en anglais et autres langues.

En créant des réseaux d’aide mutuelle et de résistance, nous pouvons combattre les contrôles racistes et les rafles. Solidarité avec toutes les communautés de migrants (sic, ndt). Personne n’est illégal.

antiraids [at/] riseup.net
https://network23.org/antiraids/

Trouvé sur : https://325.nostate.net/?p=7049

[Turin] Résister aux expulsions – 31 janvier 2013

Jamal est prisonnier depuis un mois dans le CIE de Corso Brunelleschi à Turin. Il n’a pas de papiers, mais il a une femme enceinte de 8 mois à Turin, son avocat a donc immédiatement présenté un recours contre l’expulsion, et Jamal était confiant, dans l’attente d’être libéré. Mais le bureau de l’immigration de la préfecture de Turin est fourbe, et hier après midi Jamal est appelé à sortir de la section pour lui « notifier quelque chose ». Dans les bureaux du CIE, Jamal comprend que ce qu’on doit lui notifier n’est pas sa libération  ni la prolongation de la détention mais un billet aller pour le Maroc. Seul contre une dizaine de flics, isolé de ses compagnons de réclusion, Jamal comprend que c’est le moment de lutter : il appelle sa femme, qui lance l’alarme à l’avocat et aux solidaires.

La nouvelle arrive sur radio Blackout, et peu de temps après un rassemblement se forme à l’entrée principale du centre via Mazzarello, avec des slogans et du bruit à l’attention des passants et des prisonniers dont certains montent sur les toits. L’avocat envoie un fax urgent à la pref’ pour éviter l’expulsion, et attend la réponse. Peu après les CRS arrivent pour défendre le centre, et la nouvelle arrive que Jamal s’est coupé sur tout le corps. Le rassemblement se met à bloquer la rue pour intensifier le trafic devant l’entrée, et les CRS chargent les manifestants. Dans le même temps, la femme de Jamal arrive au centre et réussit à entrer pour un parloir. Vers 18 heures de l’arrière du centre une camionnette sort avec à son bord deux retenus : ils devaient en expulser trois, et Jamal n’est pas parmi eux, il est encore en parloir avec sa femme.

Quand la femme sort et qu’arrive la confirmation que Jamal a été soigné et ramené à la section et pas en isolement, le rassemblement se défait, avec le goût amer en bouche de ne pas être assez pour réussir à bloquer toutes les sorties et donc les trois expulsions, mais avec la confirmation que résister aux expulsions est réellement possible, quand à la détermination de l’intérieur s’ajoute la solidarité concrète et rapide dehors. Et ceci est une chose que tous les ennemis des expulsions devront réfléchir dans les prochains jours.

source : macerie

 

[Turin] Rassemblement devant le centre samedi 26 janvier 2013

Le froid s’arrête…

Dans les nuits de dimanche 13 et de lundi 14 janvier deux grosses révoltes éclatent au centre de rétention de Turin, une prison pour sans papiers.

Des prisonniers montent sur les toits et des matelas sont incendiés pour protester contre le froid et l’extinction des chauffages.

La police use de gaz lacrymogènes et à l’aube, mardi 15 janvier, elle perquisitionne toutes les sections tabassant ceux qui étaient montés sur les toits ou qui n’arrivent pas à se lever du lit.

Jeudi 17 janvier une douzaine de prisonniers sont transférés d’urgence le plus loin possible, au centre de rétention de Trapani en Sicile.

26 janvier 2013 – 16 heures – rassemblement devant le centre de Corso Brunelleschi

…Quand le feu s’allume

 

source : macerie

[Paris] Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie – 13 janvier 2013

Action de solidarité avec les sans-papiers en lutte en Australie

Ce dimanche 13 janvier, une dizaine de personnes se sont rendues au musée du Quai Branly, dans le 7e arrondissement, où se tenait une exposition d’art aborigène.

Le tract ci-dessous y a été distribué et une banderole déployée sur laquelle était écrit « L’Australie traque et enferme / Vive la révolte / à Nauru comme ailleurs », entravant pendant un moment l’accès au musée.

Par ailleurs, au 5e étage d’un des bâtiments du musée, l’entrée du restaurant « Les Ombres » (cf. tract) ainsi que l’ascenseur y menant ont été pourris par des jets de mixture pestilentielle (sur la belle moquette !) et tout un arsenal de boules puantes.

Les personnes présentes exprimaient ainsi leur solidarité avec une révolte qui a éclaté le 30 septembre dernier dans le camp d’enfermement de l’île de Nauru, suite à laquelle des personnes devaient passer en procès en Australie le 14 janvier.

[Tract] L’Australie, ses plages, ses cages…

L’Australie est bien connue pour ses plages à surfeurs, ses kangourous, le folklore aborigène. Ce que l’on oublie souvent c’est que les Aborigènes ont été massacréEs par les colons et subissent encore une oppression permanente, parquéEs dans des prisons à ciel ouvert : les « réserves ». Ce que l’on oublie aussi, c’est la traque et l’enfermement qu’y subissent aujourd’hui les migrantEs. La chasse aux indésirables, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, se perpétue sans relâche à travers les siècles.

En août 2012, le gouvernement australien a décidé de réouvrir un camp d’enfermement pour étrangers dans l’État de Nauru, petite île située à 2800 kilomètres des côtes australiennes, moyennant des contre-parties financières et du travail dans le camp pour les Nauruans.
Un PDG d’une entreprise locale s’en est d’ailleurs félicité : « ça va créer des emplois.[…] Quand le centre était encore ouvert, les Nauruans étaient employés comme agents de sécurité, mais aussi aux cuisines. Ce qui a permis à pas mal de Nauruans d’apprendre un métier. » En gros, apprendre à manier la matraque et à la fermer…
Le centre est également cogéré par l’Armée du Salut qui sous prétexte humanitaire collabore à l’enfermement, le cautionne, et se remplit ainsi les poches.

Depuis la réouverture, révoltes, grèves de la faim et manifestations se sont multipliées à l’intérieur du camp, pour exiger la liberté et pour protester contre les conditions de vie particulièrement dures et l’enfermement dont la durée est illimitée. Comment envisager la possibilité de s’évader d’une île, surtout quand presque tous les habitantEs pensent tirer profit de la situation ?

Le week-end du 12 au 13 octobre 2012, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le camp de Nauru ainsi que dans celui de Christmas Island contre la durée de traitement des dossiers de demandes d’asile et l’enfermement dans les îles du Pacifique.
Plusieurs actions de solidarité avaient eu lieu, dont une manifestation de 200 personnes sous les murs d’un autre camp australien quelques jours auparavant.

Le 30 septembre 2012, plusieurs détenus ont détruit des tentes, des équipements électriques et une partie de la cuisine à Nauru. Suite à cette révolte, 16 d’entre-eux ont été inculpés au mois de novembre, accusés d’avoir causé 24 000 $ de dégâts. Le 10 décembre 2012, ils sont passés devant le tribunal (sauf deux d’entre eux qui ont été expulsés entre-temps) pour une deuxième audience. Lors de la première, ils avaient refusé de sortir des bus lorsqu’ils avaient appris qu’ils seraient défendus par un avocat qu’ils n’avaient jamais rencontré. La prochaine audience aura lieu le 14 janvier 2013 et, cette fois, ils seront tenus de comparaître. D’ici là ils sont toujours enfermés.

Nous sommes solidaires de ces révoltes, qu’elles aient lieu ici où là-bas, car l’enfermement des étrangerEs ne peut être dissocié du monde qui le génère. Les frontières sont les garantes de la bonne marche de l’exploitation, de nombreuses entreprises s’enrichissent ; tandis que les Etats déversent leurs discours racistes et sécuritaires.

Il fait sens pour nous de rendre cela visible, ici au Quai Branly, dans ce cimetière colonial où chacunE vient admirer les restes des populations pillées et massacrées, et où le groupe d’entreprises Elior fait son beurre dans le resto Les Ombres comme dans les centres de rétention de Metz et de Perpignan où il fournit les repas. Parce qu’en France comme ailleurs, la traque, le tri, l’enfermement, l’expulsion des migrantEs et autres indésirables vont bon train (ou avion) et que plein d’entreprises en tirent profit.

Solidarité avec celles et ceux qui se révoltent contre les frontières et les prisons qui vont avec !
Sabotons les rouages de l’enfermement et de l’expulsion !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

source : indymedia nantes

[Partout] Feux du nouvel an 2013

**Paris – Récit de ballades nocturne contre les prisons**

Ce texte n’est qu’un récit qui en appelle d’autres. Il reflète un point de vue et ne prétend pas parler au nom des autres individuEs présentEs ce soir-là.

Dans la nuit du 31 décembre 2012 au 01 Janvier 2013, nous sommes allés rendre visite aux prisonniers à proximité de plusieurs lieux d’enfermement en Ile-de-France.

Vers 23H30 (peut être plus), nous sommes alléEs à plusieurs dizaines au centre de rétention de Vincennes. Alors que nous traversions le bois en direction du C.R.A, nous croisons un flic seul, avec son chien, qui après nous avoir demandé ce que nous faisions (et devant l’absence de réponse ou de quelques répliques ironiques) nous a alors gratifié d’un « bonne année » étrange et plein d’angoisse (Keufs ou matons : l’année sera plus belle sans vous). Après avoir traversé le bois derrière le centre, nous avons commencé à lancé des pétards, des feux d’artifices et des fusées en criant plusieurs slogans. Dont «  Liberté pour tous, avec ou sans papier », « Liberté ! Liberté ! » ou encore « pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons toutes les prison ».

En quelques minutes, sans doute alertés à l’avance par leur pote maitre-chien (le troll de la forêt), deux voitures pleines de flics débarquent. Nous nous esquivons alors tranquillement en repartant dans la forêt en hurlant sur les flics.

On recroise alors le troll de la forêt (le flic à chien de l’allée) qui est cette fois nettement plus remonté. Il nous dit de nous arrêter (il est seul, nous sommes à plusieurs dizaines) et commence à péter les plombs en menaçant de lâcher son chien et en essayant d’agripper des camarades. Le troll en uniforme finit par se ramasser le cul dans la boue et se faire copieusement insulter (notamment un retentissant « ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! » sur un air chanté). Visiblement contenté de son premier échec de l’année, le troll de la brigade canine abandonne donc en continuant néanmoins à nous suivre de loin.

ArrivéEs sur un parking derrière le bois, les flics nous attendent avec 2 ou 3 bagnoles et commencent à descendre avec l’intention manifeste de nous attraper. Plusieurs personnes se séparent en groupes petits et grands et disparaissent dans la forêt ou aux alentours. S’en suis une petite cavalcade avec les flics qui rôdent un peu partout. Mais finalement, personne n’est arrêté.

Quelques temps plus tard…

Vers 1h30 du matin (peut être plus encore une fois) on est plusieurs à arriver vers la prison de Frêne. Il pleut et il fait froid, mais on se promène et on crie notre solidarité aux prisonniers qui commencent à répondre un peu et à gueuler. Puis le spectacle son et lumière commence.

Plusieurs groupes lancent des feux d’artifices (type mortier), pétards et fusées tout autour de la prison. A l’intérieur ça gueule, on lance des « liberté ! » qui reviennent comme un écho. Plusieurs slogans criés. On entend des gens gueuler à l’intérieur (la plupart contents, certains autres non : on les a peut-être réveillés…). Quelques pétards et fusées continuent de claquer pendant quelques minutes, puis on s’esquive tranquillement en continuant à crier.

Une société qui a besoin d’enfermer est elle-même une prison. Et la société dans laquelle nous vivons n’en a que trop besoin.

La prison est la soupape de sécurité d’une société autoritaire, divisée en classes, qui domine et opprime.

A défaut de pouvoir abattre ces murs dans l’immédiat, nous voulions réduire la distance entre ceux et celles qui sont dedans quelle que soit la raison et nous qui sommes dehors, au moins pour quelques minutes.

Parce que la liberté n’existera pas pleinement « hors les murs » tant qu’il y aura des murs de prison.

Parce que nous ne nous laisserons pas enfermer sans broncher.

Aussi, rappelons qu’avec un peu de malice et de bonne volonté, à 30 ou à 3000, il est toujours possible d’agir.

Tous les ans, partout dans le monde le jour du 1er de l’an, des rassemblements et des manifestations contre la prison et les lieux d’enfermement se déroulent aux abords des taules de toutes sortes à l’aide de feux d’artifices, de slogans, et d’autres trucs qui font du bruit ou laissent des traces.

Cette année encore, un appel international à des actions contre la prison avait été lancé pour la nuit du réveillon.

Enfin, le reste de l’année est là pour continuer à s’en prendre à la taule (dedans ou dehors) !

Feu à toutes les prisons ! Vive la belle ! Vive les mutinEs ! Vive la liberté !

Quelques anarchistes.

source

**Devant le centre de rétention de Schiphol (Amsterdam) :**

La nuit dernière, un groupe de personnes est allé faire du bruit devant le camp de déportation de Schiphol (Amsterdam). Il s’agit d’une tradition internationale de la Saint-Sylvestre de se rendre devant les prisons afin de briser le silence et l’isolement.

Dans la nouvelle prison de Schiphol « De Poort », plus de 1.000 personnes seront enfermées. Encore plus de cellules pour un système meurtrier. La nuit dernière, des messages enregistrés depuis le RefugeeChurch – une église squattée habitée par des sans-papiers à Amsterdam – ont été diffusés pour les personnes enfermées (à l’intérieur).

[…] Le système carcéral est entièrement basé sur leur besoin de réglementer et de contrôler la «société». Les gens sont enfermés simplement parce qu’ils ne rentrent pas dans cette société, ne contribuent pas suffisamment en termes économiques, ou tout simplement dans le but d’effrayer les gens. Pour l’Etat il s’agit de protéger les riches et l’ordre, afin de maintenir l’exploitation et la répression.

C’est pourquoi nous continuerons à venir pour faire entendre notre solidarité avec les prisonniers.

Jusqu’à ce que tout le monde soit libre, jusqu’à ce que les frontières et les murs de prison n’existent plus.

Pour un Nouvel An rebelle !

Traduit de l’anglais de Contra-info via le chat noir émeutier

**À Helsinki, un groupe de 20 personnes a manifesté autour du centre de rétention pour sans-papiers de Metsala.**

Quelques échanges ont eu lieu avec un détenu, la solidarité s’est exprimé par du vacarme nocturne avec tambours, slogans contre les CRA et les frontières, feux d’artifices et banderole. Un camarade a été arrêté par les flics mais relâché quelques heures plus tard.

**Voir aussi ici** **et là**

[Turin] Banane – 11 décembre 2012

Banane

Une belle corbeille de bananes. Des bananes de porta Palazzo, on se comprend, des bananes remplies de limes. Pas une lime dans le sens du fruit tropical, mais en réalité cinq scies en fer,  celles qui sont bonnes à scier les barreaux. Les bananes en question étaient dans un paquet qu’un anarchiste de Turin a porté mercredi après midi à l’entrée du CIE de Corso Brunelleschi, mais malheureusement les limes ont été découvertes.

 » Quel insolence ! – s’exclame le flic  après la découverte – imaginer pouvoir livrer dans les mains d’un prisonnier les instruments pour regagner la liberté c’est nous prendre pour des ignorants ! « 

 » Celui-là a lu trop de bandes dessinées  » pouffent de concert la préfecture et les rédactions des journaux.

 » Quel naïf !  – dit le sage – ne sait-il pas qu’il existe des détecteurs de métaux ? « 

 » Quel imbécile – fait le prudent –  ne pouvait-il pas le faire apporter par quelqu’un moins en vue, qui serait passé inaperçu ? « 

Si aux flics et aux journalistes, c’est de bon usage de ne pas leur répondre, à tous les autres cela vaut la peine de dire quelque chose. Aux sages, il suffit de rappeler toutes les fois dans le passé récent où les prisonniers du CIE de Turin (et pas seulement) ont scié les barreaux, et que donc, de quelque manière, des scies sont entrées, en réussissant à passer les contrôles ;  on ne pourra pas savoir de quelle manière. Aux prudents, nous disons simplement que l’on ne peut attendre qu’une autre personne y aille, qu’on ne peut déléguer aux autres ce à quoi te guide ta conscience.

Peut-être que les bananes ne sont pas le meilleur endroit pour les cacher mais l’unique question que l’on peut se poser vis à vis des limes de fer, n’est pas tant si il est possible d’en faire entrer ou qui peut le faire, mais comment réussir. Pour le découvrir, il faudra simplement essayer et réessayer encore, et toujours, ou jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de barreaux à scier.

repris de macerie

Afghanistan : 200 manifestants prennent d’assaut le consulat d’Iran à Herat – 09 décembre 2012

Afghanistan : 200 manifestants prennent d’assaut le consulat d’Iran à Herat – 09 décembre 2012

200 personnes ont attaqué le consulat d’Iran aujourd’hui à Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, pour protester contre le meurtre de 13 migrants afghans abattus par les forces de sécurité iraniennes alors qu’ils avaient franchi illégalement la frontière entre les deux pays. La foule a jeté des pierres et brisé les vitres du bâtiment diplomatique, avant d’être repoussée par plusieurs dizaines de policiers afghans qui ont tiré en l’air.

 

Manifestation bruyante au centre de rétention de Lesquin – 8 décembre 2012

Aujourd’hui, le 8 décembre 2012 à 11h20, un cortège de vélo a pris la route depuis porte de Douai à Lille pour se rendre à une manifestation bruyante au Centre de Rétention de Lesquin prévue à 12h00. Les participant-e-s souhaitent rappeler leur soutien à toutes les personnes enfermées, et affirmer leur opposition à ces prisons pour étranger-e-s, aux politiques migratoires françaises et européennes, aux expulsions qui en découlent.

Le Nord Pas de Calais une terre de répression pour les sans papiers

À Calais, cela fait maintenant dix ans que le centre de Sangatte a été fermé, et trois ans que les jungles ont été rasées. Ces coups médiatiques n’ont fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique, et la répression croissante et les conditions inhumaines dans lesquelles se retrouvent les migrant-e-s sur place n’ont jamais cessé. Le récent rapport du Défenseur des Droits, faisant suite à un dossier de témoignages compilés par des activistes du réseau No Border, est venu confirmer cela. C’est d’ailleurs aujourd’hui, le dernier jour de l’événement « Sangatte, 10 ans qu’ça s’gâte », qui rappelait et dénonçait la situation à Calais et dans toute la région.
Depuis plus d’un mois maintenant, 125 camarades sans-papiers organisé-e-s au sein du CSP59 sont en grève de la faim pour faire entendre leurs revendications face à la surdité de la préfecture et de l’État.
Nous souhaitons leur affirmer notre soutien et notre solidarité. Créé initialement en 1984 et agrandi en 2006, c’est 1152 personnes qui ont été enfermées au centre de rétention Lesquin-Lille durant l’année 2011. C’est ici que fin 2008, les autorités prévoyaient des charters illégaux pour l’Afghanistan. Des mobilisations avaient permis l’annulation de certains vols mais pas de tous. C’est ici encore qu’en avril 2012, suite à une occupation du local de l’UMP de Lille par le CSP 59 des camarades sans-papiers s’étaient retrouvés à l’intérieur de ce centre, menacés d’expulsion.

Une manifestation bruyante

Ce centre de rétention et la situation dans la région ne sont pas des exceptions en France ou ailleurs. Par cette manifestation, nous voulons dénoncer l’existence de ces lieux et de ces situations, et soutenir les personnes enfermées à l’intérieur.
Nous refusons ce monde construit sur les frontières et la privation de liberté, n’obéissant qu’à la logique capitaliste qui permet la libre circulation des marchandises et des capitaux, mais entrave celle des personnes.
Nous dénonçons cette Europe qui s’affirme toujours plus en tant que forteresse en allouant des moyens humains et financiers colossaux à l’agence européenne de police aux frontières FRONTEX, et en externalisant ses frontières par des accords avec d’autres pays frontaliers ou non (Turquie, Sénégal, Libye, Biélorussie…). Depuis 1998, on compte 17 738 personnes assassinées aux frontières de l’Europe Forteresse, et 2000 morts aux frontières de la méditerranée pour l’année 2011.
Pour que cesse l’acharnement quotidien que subissent les migrant-es et les sans-papiers :

  • Nous exigeons la fin des guerres impérialistes et néo-coloniales menées par nos États dans le reste du monde.
  • Nous exigeons la fermeture et la destruction des centres de rétention.
  • Nous exigeons l’abolition des lois visant au contrôle et à la répression de l’immigration.
  • Nous exigeons l’ouverture des frontières et le respect des libertés de circulation et d’installation.

Trouvé sur indymedia lille

[Grèce] Affrontements au centre de Komotini – 23 novembre 2012

Révolte des retenus ce vendredi 23 novembre dans le centre de rétention de Komotini près de la frontière avec la Turquie, dans le nord de la Grèce, un des grands centres ouvert ces derniers mois.

Les prisonniers ont protesté aux cris de « Liberté » et « Ramenez nous chez nous », ont commencé à mettre le feu et à casser le centre. 12 prisonniers ont été blessés et 4 flics.

Une manifestation de solidarité  a également eu lieu à l’extérieur.

40 prisonniers auraient été par la suite arrêtés.

Dimanche 18 novembre, c’est dans le centre de Corinth qu’il y avait eu des affrontements.