Sans Papiers Ni Frontières

Icon

Contre les frontières et leurs prisons

[Suisse] Révolte dans un centre de demandeurs d’asile – 19 mai 2013

Des requérants d’asile d’un centre de Bellinzona se sont révoltés hier dans la matinée. Ils auraient commencé à briser des vitres et « jeter le mobilier par les fenêtres », a déclaré la police cantonale. Le centre a été rendu « inopérable » mais 5 requérants ont été arrêtés par les forces de l’ordre.

source : lereveil

[Modène] Communiqué après le rendu du procès suite au rassemblement d’avril 2011 – 15 mai 2013

La sentence du procès de ceux qui se sont vu accusés de la violation des prescriptions émises par le préfet durant un rassemblement devant le CIE de modena le 3 avril 2011 est tombée le 8 avril 2013.

Nous rappelons qu’à la fin de ce rassemblement, la sono utilisée pour rompre l’isolement du lager et communiquer avec ceux internés a été saisie, et rendue près d’un an plus tard…

Le juge avec ce verdict,  qui ne prend pas en compte, même minimalement  les faits et les témoignages en notre faveur, nous a condamnés à une amende et au paiement des frais de justice.

Dans ce jugement par les magistrats nous ne pouvons que percevoir cette mise en garde : les luttes seront condamnées de toute façon.

Ce n’est pas une amende qui nous fera arrêter de lutter aux côtés des gens qui, avec toujours plus d’énergie, se rebellent dans ces camps de concentration nommés CIE, comme il est toujours plus clair que face au Pouvoir il n’y aura pas et ne devra pas y avoir de médiation lorsque l’on combat pour la liberté.

POUR LA LIBERTÉ DE TOUS ET TOUTES, POUR LA DESTRUCTION DE TOUTES LES CAGES JUSQU’À LA DERNIÈRE PIERRE !

 

source : nociemodena

[Grèce] Fraises et exploitation humaine – avril 2013

Fraises et exploitation humaine

 

voir aussi ici : Répression sanglante d’une rébellion d’ouvriers agricoles à Manolada – 17avril2013

Voilà ce que sont les deux productions de base à l’exportation, et toutes les deux dans d’énormes quantités, de Nea Manolada, une province de la région d’Ilia, à 260 km à l’ouest d’Athènes. Alors que chaque printemps les fraises figurent rouges et délicieuses aux étals des marchés et dans les rayons des supermarchés, l’exploitation des travailleurs immigrés, un secret bien caché dans les rangs de la société locale raciste et xénophobe, est visible tout le temps. Mais, à cause de quelques balances à sang chaud d’un des grands propriétaires terriens de la région, les médias locaux et internationaux s’en occupent un peu.

Quelques mots à propos des champs médiévaux de Manolada

4 à 5.000 ouvriers de la terre travaillent dans les champs de Manolada les dernières années. Presque tous immigrés, surtout du Bangladesh et depuis peu du Pakistan, et beaucoup sans papiers. Leur travail de base est la culture, la récolte et l’emballage des fraises mais selon l’époque ils s’occupent aussi de la culture d’autres produits agricoles tels les patates, les oranges, etc. Le travail commence à 7h du matin et finit à 9-10h du soir avec un salaire journalier de 25 euros et bien sûr sans sécurité sociale, assurance et une quelconque aide médicale en cas d’accident du travail. Ils vivent hiver comme été dans des tentes de fortune ou dans des serres, sans eau, électricité, toilettes et autres besoins de base.

Les conditions de travail sont littéralement inhumaines, et derrière les horaires de travail exténuants, il faut ajouter qu’ils doivent travailler sous la surveillance constante et le chantage des contremaîtres qui travaillent pour toute sorte de propriétaire terrien et qui les traitent comme des esclaves. Tabassages et comportements dégradants sont une routine quotidienne, menaces sur leurs vies, chantage comme quoi ils vont les amener à la police, pour ceux qui n’ont pas de papiers, non-paiement de leur salaire et balles dans le corps si quelqu’un ose même pour un instant lever la tête.

Les faits

200 immigrés du Bangladesh qui travaillent dans l’un des nombreux champs de la région, ceux du propriétaire terrien Vaggelatou, ont commencé les derniers jours à demander leur salaire des 6 derniers mois. Ils demandaient constamment leur argent au propriétaire et ses contremaîtres mais ont fait face à ses insultes et menaces. Ils ont même écrit une réclamation qu’ils ont tenté de donner à la police et au gouvernement, bien sûr sans aucun résultat. Quelques jours avant la tentative de meurtre contre eux, ils ont fait une journée de grève et la réponse du propriétaire a été la menace d’amener d’autres immigrés pour les remplacer, surtout d’Albanie, Roumanie et Bulgarie, et les dégager de là sans les payer. La réponse des immigrés : « donne-nous l’argent que tu nous dois et on part ». Évidemment, le propriétaire n’a pas mis en application sa menace, puisque les immigrés des Balkans demandent 40 euros de salaire journalier et il a continué à ignorer les demandes des immigrés. Donc, le 17 avril, les mêmes ouvriers bangladais ont décidé d’aller protester devant la maison du propriétaire et comme retour ils ont reçu des coups de feu de ses nervis de contremaîtres. Le résultat a été 30 ouvriers blessés, dont 7 dans une situation critique. Mis à part que l’ambulance a pris deux heures pour arriver sur le lieu, la première chose que la police a faite a été de commencer à persécuter et arrêter tous les immigrés sans papiers, sans s’occuper des assassins armés.

C’est cette dimension-là qui a pris des proportions considérables, surtout dans les médias internationaux et l’image du pays qui s’est créée [1], l’absence de possibilité de maquiller l’incident et la peur de la réaction des ouvriers immigrés qui ont forcé les autorités de s’occuper du sujet et poursuivre les responsables. Les 2 jours suivants, les 18 et 19 avril, aucun immigré n’est aller travailler dans toute la région et ont organisé un rassemblement de protestation avec la participation de plus de 10.000 immigrés travailleurs de la terre. Évidemment, les médias ont gardé cela sous silence mais cela a vraiment été la raison pour laquelle le ministre de l’intérieur Dendias a promis aux immigrés ce qui va de soi, leur payer tous leurs salaires et que la police va arrêter les assassins armés et leur patron.

En 2008, des photos de la même région qui montraient les conditions de vie et de travail des immigrés travailleurs de la terre avaient transpiré. À ce moment-là, la plupart des immigrés étaient du Pakistan. Et alors, comme maintenant, nous avons tous été choqués par les faits, les médias ayant porté quelque peu leur masque humaniste et l’État avait promis de résoudre le problème, en disant que c’était un incident isolé. Mais les années dernières le modèle de production agricole était le même, la seule différence étant qu’à la place des bangladais et pakistanais, les ouvriers étaient des Balkans, surtout d’Albanie.

Après toutes ces années rien n’a vraiment changé et les conditions de travail sont devenues de plus en plus barbares. L’exploitation des immigrés est un plan bien organisé de l’État et des patrons pour la croissance économique et afin de surmonter la crise.

C’est le même État qui, directement ou non, a poussé les immigrés à travailler dans les champs des propriétaires locaux. C’est-à-dire tous ceux qui ont réussi à survivre aux champs de mine d’Evros ou aux profondeurs de la mer. Tous ceux pour lesquels il n’y a pas de place dans les geôles de la police et dans les centres de rétention. Tous ceux qui doivent répondre à la question de où rester à la maison et terrifié à crever de faim, parce qu’à chaque coin de rue attendent les flics ou les fascistes, ou travailler comme esclave pour une bouchée de pain, évitant de cette façon d’être expulsé ou enfermé dans un quelconque centre de rétention. Et cela, parce qu’il y a un accord entre l’État, les autorités locales et les propriétaires terriens de la région pour que la police n’arrête pas les immigrés qui travaillent dans les champs de la région [2].

De cette façon-là, le travail sous ses conditions semblent pour les immigrés comme la seule voie de sortie et bouée de sauvetage et, pour les patrons, c’est un très bon outil pour encore plus d’exploitation des immigrés. La cerise sur le gâteau de l’exploitation, pour que les acolytes des patrons ne se plaignent pas, est la garde de l’argent des ouvriers immigrés afin de leur procurer une bouchée de pain [3].

Ce qui s’est passé à Manolada le 17 avril n’est pas seulement un incident isolé. C’est une condition de travail violente et inhumaine qui est appliquée pour un début à tous ceux qui se trouvent en bas et déshérités. Et tandis que cette crise s’aggrave, le fond du panier contient de plus en plus d’entre-nous. Tant que nous nous entre-déchirons et blâmons les immigrés et « l’autre » en général de nos problèmes, nous préparons le terrain pour l’exploitation et l’oppression. Tant que nous ne ciblerons pas l’ennemi réel, qui n’est personne d’autre que ceux qui nous exploitent et gagnent de l’argent sur notre dos, c’est comme si nous nous arracherions nos yeux avec nos propres mains.

LUTTES COMMUNES DES LOCAUX ET IMMIGRÉS

CONTRE OPPRESSEUR DE NOTRE VIE

 
[1] L’image des immigrés ouvriers de la terre blessés a fait le tour du monde. Une fois de plus, différentes organisations internationales ont rédigé des condamnations contre la Grèce pour sa politique migratoire, considérant que 5 signatures sont suffisantes pour amener une solution à ce problème. De plus, différents organes et organisations, surtout à travers les médias sociaux (facebook, tweeter, etc.) ont lancé une campagne appelée « Sang et Fraises » pour le boycott des fraises de Manolada.
[2] Le plan est : Les propriétaires locaux, en accord avec les autorités locales et le gouvernement, demandent à chaque fois un nombre spécifique de travailleurs. Ils communiquent avec un immigré considéré comme « un des leurs », connu comme le « maître », ayant habituellement la même citoyenneté que les immigrés et qui a la responsabilité de trouver les travailleurs à Athènes. Il n’y a pas besoin pour les futurs ouvriers d’avoir des papiers mais des contacts. Le transport vers les champs est fait en voitures qui viennent à Athènes et les y amènent. La seule garantie du marché est que tant qu’ils travaillent sans créer de troubles, ils n’auront pas de problèmes avec la police.
[3] Le salaire journalier est de 17 à 25 euros mais ils sont versés chaque 2 ou 3 mois. Les dépenses pour la nourriture et d’autres besoins (carte de téléphone, etc.) sont décomptées de leurs salaires. Même dans ce cas-ci, l’exploitation n’a pas de limite. Les courses ne sont pas faites par les immigrés eux-mêmes mais par les contremaîtres ou le « maître ». Et même si chaque immigré à besoin de 70-80 euros par mois pour sa nourriture, ils ont un compte qui atteint jusqu’à 400 euros par mois, étant finalement payé 150 euros pour le travail d’un mois. Il est évident que ce compte finit dans les poches des propriétaires terriens et de leurs nervis.
 

source : Assemblée d’immigrés et solidaires d’ASOEE

Deux articles en solidarité avec Ibrahim

D’une prison à l’autre, journal Barouf n°1, avril 2013

Solidarité avec Ibrahim, Lucioles bulletin anarchiste du nord-est de Paris n°8, avril 2013

[Turin] Paolo « libre », Greg et Marta aux arrestations domiciliaires – 25 avril 2013

Paolo est sorti de la prison de la Vallette  le 17 avril et a été « libéré » le 24 , Greg et Marta sont hors les murs depuis le 22. Ces deux derniers sont aux arrestations domiciliaires, avec toutes les restrictions (ce qui signifie interdiction de sortir, de visite, de tout contact avec l’extérieur par téléphone ou internet, possibilité d’une visite des flics à tout moment du jour et de la nuit). Une prochaine audience aura lieu lundi 29.

–> pour rappel : arrestation de compagnon-e-s à Turin et Lettre de Greg

[Grèce] Répression sanglante d’une rébellion d’ouvriers agricoles à Manolada – 17avril2013

Répression sanglante d’une rébellion d’ouvriers agricoles à Manolada – 17avril2013

Mandatés par le propriétaire d’un champs de fraises du Péloponnèse, trois superviseurs du travail des travailleurs immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Vingt-sept personnes ont été blessées, dont quatre grièvement. Ceux-ci faisaient partie d’un groupe de 200 immigrés originaires du Bangladesh qui s’en sont pris à leurs employeurs en réclamant des salaires impayés depuis six mois

Le jour suivant, certains des migrants hospitalisés à Patras ont été arrêtés pour défaut de permis de séjour valable et transférés en centre de rétention pour être expulsés.

D’importantes forces de police ont été dépêchées sur les lieux pour empêcher tout nouvel incident tandis qu’une manifestation antiraciste devrait avoir lieu jeudi près du village de Manolada.

Plusieurs milliers de travailleurs migrants (dont beaucoup seraient sans papiers) sont employés comme cueilleurs de fraises dans la région. Ce n’est pas la première fois que les immigrés de Nea Manolada protestent contre leurs conditions de travail. En effet ce village avait déjà été au printemps 2008 le théâtre d’importantes manifestations et de grèves de migrants qui protestaient contre leurs conditions de travail, dans des serres où la température atteint 40 degrés, et leurs salaires d’esclaves.

En 2009, deux éleveurs grecs avaient été arrêtés pour avoir attaché à leur moto et traîné sur une route du village deux immigrés bangladais. Ils les soupçonnaient d’avoir volé leurs moutons.

repris librement de la presse (source juralib)

[Turin] Lettre de Greg depuis la prison de la Valette

Le jeudi 11 avril au matin, à Turin, la Digos (police politique) arrête six personnes : une dans son appartement vers 7h, puis quatre autres dans les rues autour de l’Asilo occupato. Une septième arrestation a lieu le lendemain. Trois personnes sont incarcérées dès jeudi à la prison des « Valette » : Marta, Greg et Paolo. Deux autres se sont vues signifier une mesure leur interdisant de rester à Turin et dans sa province. Les deux dernières sont relâchées. Les trois incarcéréEs, sont inculpéEs dans la même enquête : le 28 février, lors d’une initiative solidaire devant le CIE (centre de rétention) de Turin, elles sont accusées d’avoir pris à partie un journaliste de Torino Cronaca. Il s’agit d’accusations de violences, menaces et vol aggravé des lunettes de celui-ci. Ces derniers mois, les retenus du CIE se sont révoltés à plusieurs reprises, et ont détruit près des trois quarts de la structure (essentiellement les cellules). Au total, cet enquête concerne six personnes : une d’entre elles est encore recherchée par la Digos avec une mesure d’incarcération pour les mêmes chefs d’inculpation. Avec cette répression, la police souhaite faire payer le soutien de dehors aux dernières révoltes de dedans. Diverses actions se sont succédées les jours suivants (manifestations, sabotages,etc) en solidarité avec les personnes arrêtées et contre les CIE.

Greg a écrit une lettre qu’il nous a demandé de publier dont voici la traduction :

« Salut à tous et à toutes, amis et amies, compagnons et compagnonnes.

Tout d’abord un clin d’oeil à celles et ceux qui pensent à moi. Ce n’est pas parce que je suis dans ces geôles que je n’ai pas donné de nouvelles. Comme disait un des deux de Foggia en cavale, « pour envoyer une lettre il faut avoir quelque chose à dire. » Alors c’est parti.

Je suis bien en cellule avec Paolo (ndt : Paolo est sorti de prison le 17 avril et placé sous assignation stricte à résidence -arresti domiciliari-). Quand la DIGOS m’a arrêté, à deux pas de l’Asilo Occupé, j’ai essayé de me sortir de leurs griffes. Je n’ai pas réussi vu que j’étais à peine réveillé et qu’on était mal organisés avec les amis (trop peu compacts). Bordel, ce qu’ils courraient vite ces cinq digos de merde.

Après un passage à l’hôpital, plus pour leur casser les couilles que pour les petites blessures que j’avais, et les contraindre à me trimballer ici et là au lieu de les laisser retourner dans la rue faire leur travail infâme, ils m’ont emmené à la prison des Valette. Dans la section des nouveaux arrivants, il y a eu un peu de complicité, née à travers des récits de choses qui se sont passées dans nos quartiers, des techniques de la police pour nous arrêter, du partage du peu que nous avions en arrivant (je suis devenu un super champion de la chasse au mégot) et des parties de foot sous le soleil du printemps.

Le premier saluto (ndt : rassemblement devant la taule en solidarité) nous l’avons bien entendu mais pas vu, ils ont bien choisi le côté du couloir où nous enfermer. Les gars de la section remercient les gens venus nous saluer, ça casse un peu la routine d’ici. Il semble que les inculpations pour rapina (ndt : vol avec violence) et association de malfaiteurs sont à la mode ici et servent pour tout et n’importe quoi. Les peines encourues par nos compagnons sont lourdes. Mais dans notre cas, il s’agit de toute façon d’un vol de merde.

Bon, je vais m’arrêter là. Patience, force et vengeance, dedans comme dehors, avec rage et amour.

Greg, qui a hâte de vous retrouver avec un tiramisu ou une pierre à la main. Le 12 avril 2013

— –

Mise à jour, le 14 avril 2013.

Il y a des gens dans les bureaux de la gendarmerie à Paris, section anti-terroriste (ndt : il s’agit du BLAT – Bureau de Lutte Anti-Terroriste), qui ont exprimé à leur façon une certaine attention à mon égard. En date du 13 avril, il m’a été notifié par le procureur de la république de Turin M. Pio une commission rogatoire (CR) émanant du juge d’instruction Didier Suc qui exerce à Toulouse, en France.

Cette requête de CR datant de juin 2012 concerne une enquête (ndt : encore et toujours cette maudite affaire de Labège)dans laquelle, en novembre 2011, quatre compagnons et compagnonnes françaises ont été incarcéréEs, une compagnonne soumise à un contrôle judiciaire (obligation de signer) et un compagnon coincé par le statut de témoin assisté (obligation de témoigner s’il ne veut pas d’embrouilles avec la justice). L’instruction n’est pas encore close, les chefs d’accusation concernent une action commise en juillet 2011 avec dégradations et violences contre des bureaux et le personnel qui y travaille, liés aux prisons pour mineurs (pour plus d’informations, vous pouvez chercher sur internet – en italien sur informa-azione.info et en français sur pourlaliberte.noblogs.org).

En pratique, la commission rogatoire du juge d’instruction français à la justice italienne permet à la police italienne (DIGOS) de « m’interroger dans le but d’établir ma possible participation aux faits et mes liens avec les misES en examen » et de, « si j’y consent, effectuer un prélèvement salivaire (ADN) sur kit FTA » pour le remettre immédiatement à la police française. Enfin, la CR demande également que la police française puisse assister à l’interrogatoire. Pour être clair : il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt européen. Avec cette lettre, je voulais préciser que je me contrefous de ce mouvement de la police française, que je ne collaborerai pas à leur commission rogatoire, que j’insiste sur ma solidarité avec les inculpés et les inculpées, que les catégories de « mouvance ultra-gauche toulousaine » ou « mouvance anarchiste » seront toujours à mes yeux des termes qui démontrent que le pouvoir ne comprendra jamais combien mon individualité est plus riche et belle que leur sale monde de catégories/cages.

Feu à toutes les prisons, liberté pour tous et toutes, il faut détruire les frontières physiquement et mentalement.

A mes compagnons et compagnonnes : faites attention à vous.

Et mes ennemis, je veux qu’ils sachent : je les emmerde sincèrement. »

Arrestations de compagnon-ne-s à Turin [MAJ] – 11 avril 2013

Arrestations de compagnon-ne-s à Turin

Quatre mandats d’arrêt et deux interdictions de territoire : voici les requêtes émises par le juge Giuseppe Salerno, et que la police a tenté d’exécuter à Turin ce matin. Les mandats ont été émis suite au rassemblement devant le centre le 28 février dernier en soutien à un retenu qui résistait à son expulsion lors duquel un reporter de chronique de Turin a été justement maltraité ( regardez ici un exemple de sa prose).

Jusqu’à maintenant la police a réussi à exécuter seulement deux des mandats d’arrêts et à notifier une interdiction de territoire. Il y a eu trois autres compagnon-ne-s arrêté-e-s mais ce n’est pas clair si  elles/ils font partis des recherché-e-s de cette matinée ou s’ils ont été pris-es parce que trouvé-e-s avec les arrêté-e-s : probablement donc que la police cherche encore.

Mise à jour : Deux des trois arrêté-e-s ont été relâché-e-s : un était pris par erreur par les flics qui voulaient partir au plus vite du quartier de Porta Palazzo et à une autre ils devaient notifier une obligation de signer suite à un vol dans un autogrill au retour d’une manifestation No Tav.
Le troisième en revanche a été tapé durant l’arrestation : arrivé au poste sans son tee-shirt  et avec des traces de coups, il a d’abord été emmené à l’hôpital puis à la prison. Sont encore recherchés deux compagnons, destinataires respectivement d’un mandat d’arrêt et d’une interdiction de territoire.

Donc pour le moment une compagnonne a été interdite de la région de Turin, et deux compagnons et une compagnonne sont à la prison de la Vallette. Pour ceux qui veulent leur écrire voici les noms et adresses :

Borzì Martina Lucia
Poupin Gregoire Yves Robert
Milan Paolo
C.C. via Pianezza 300
10151 Torino

Et pour vous remonter un peu le moral après une journée comme celle là nous publions ici un petit reportage photo qui documente dans quel état est réduit le CIE de Turin après les derniers mois de résistances, luttes et révoltes.

traduit librement de macerie

15 avril. Dans la nuit des inconnus vandalisent une filiale de la banque Unicredit corso Brescia. A côté des vitrines, le tag  » feu aux prisons. Pour les enquêteurs le geste serait à connecter avec les trois arrestations survenues à Turin Jeudi

Évasion de Palaiseau : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

Évasion de Palaiseau : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

Le 2 avril 2013, les juges de la cour d’appel ont rendu leur verdict concernant Ibrahim El Louar, condamné en première instance à 2 ans de prison ferme suite à l’évasion de Palaiseau le 16 décembre 2012.

Les chefs d’inculpation de tentative de soustraction à une mesure d’éloignement et de vol aggravé ont été annulés. Mais il a été reconnu coupable pour les violences aggravées sur agents dépositaires de l’autorité publique (à savoir Frantz Piece et Coralie Bouton) en état de récidive légale et condamné à 1 an de prison ferme. Il est donc maintenu en détention à la prison de Fleury-Mérogis.

Vous pouvez toujours lui écrire : Ibrahim El Louar – écrou n°399815 – Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis – 7 avenue des Peupliers – 91705 Sainte-Geneviève-des-Bois

La cour d’appel ne voulant pas désavouer les juges du tribunal d’Évry ni les flics du centre de rétention de Palaiseau, a coupé la poire en deux : mi chef d’inculpation, mi peine. Quoi de surprenant : la police et la justice font partie de la même machine. Ibrahim grâce à son appel, qui lui a permis de préparer sa défense, fera toujours un an de prison de moins.

Mais un jour enfermé sera toujours un jour de trop. Liberté pour tou-te-s, avec ou sans papiers !

evasionpalaiseau@riseup.net

Audience en appel du procès de l’évasion de Palaiseau : Pièce et Bouton cousus de fil blanc – 20 mars 2013

Audience en appel du procès de l’évasion de Palaiseau : Pièce et Bouton cousus de fil blanc.

Le mercredi 20 mars 2013 a eu lieu le procès en appel d’Ibrahim El Louar, condamné à deux ans d’emprisonnement par le TGI d’Évry le 18 janvier pour « vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité de travail de moins de 10 jours » et « soustraction à une mesure d’éloignement« . Il a également été condamné à verser des dommages et intérêts de 1000 et 600 euros à deux flics.

Le 16 décembre 2012, quatre prisonniers du centre de rétention de Palaiseau avaient réussi à s’évader après avoir subtilisé à un flic le badge magnétique ouvrant les portes. Suite à cela, un cinquième retenu, Ibrahim, a été arrêté et placé en garde-à-vue, accusé d’avoir participé à l’évasion. Frantz Pièce, maton au centre, l’a accusé de l’avoir ceinturé et maîtrisé pendant que les autres lui dérobaient son badge et prenaient la fuite. Sa collègue, Coralie Bouton, arrivée en renfort l’accusait elle de l’avoir fait tomber au sol et d’avoir essayé de lui prendre ses menottes et son badge.

Après une courte instruction d’un mois, il a été jugé par le tribunal d’Évry, sans bénéficier de l’assistance d’un avocat bien qu’il en ai demandé un. Lors de l’audience les faits ont été requalifiés (de « tentative de soustraction à une mesure d’éloignement et violence ayant entraîné moins de dix jours d’ITT » en « vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT de moins de 10 jours » et « soustraction à une mesure d’éloignement« ) de façon a pouvoir appliquer la récidive (sur une précédente condamnation pour vol) et donc faire passer la peine encourue de trois à quatorze ans.

Ce jour là, des vidéos des caméras de surveillance du centre ont été visionnées. Comme l’a fait remarquer la défense, le tribunal devait être en possession de « lunettes spéciales qui altéraient sa capacité de vision ». En effet, sur les images que nous avons vu lors de l’audience d’appel, on voit que rien ne s’est déroulé comme l’ont déclaré Pièce et Bouton. Déjà, on ne voit rien (les retenus qui ont dérobé le badge avaient pris le soin d’éteindre la lumière), ou presque : des ombres qui ceinturent un policier (reconnaissable à son uniforme) puis deux policiers qui tabassent quelqu’un dans un couloir. Ibrahim, qui nie depuis le début avoir participé à l’évasion, s’est par contre toujours reconnu dans la personne tabassée. Un PV établit en garde-à-vue constate d’ailleurs qu’il porte de nombreuses traces de coup. Lors de cette garde-à-vue, Ibrahim a essayé de se mutiler avec une lame de rasoir qu’il avait sur lui, ce à quoi les flics ont répondu en le gazant et en l’entravant aux pieds et aux mains jusqu’à ce qu’il soit déféré.

Lors de l’audience d’appel à laquelle une trentaine de personnes étaient présentes en solidarité, l’avocate a plaidé le fait qu’il n’avait pas pu se défendre en première instance et qu’elle même n’avait pas pu préparer la défense comme elle l’aurait souhaité (pas eu accès aux vidéos, pas pu bénéficier d’un interprète pour s’entretenir avec son client les jours avant l’audience…). Ibrahim n’a pas varié dans ses déclarations. Il a continué à réfuter les accusations des flics et son avocate a pu mettre en avant les nombreuses incohérences existant entre les déclarations policières et les images vidéo. D’ailleurs, lors de l’exposé des faits on remarque que les déclarations des flics ont changé au cours de leurs auditions.

Le procureur a demandé confirmation des chefs d’inculpation et de la peine. L’avocate a plaidé la relaxe. Le jugement sera rendu le 02 avril à 13h, sans qu’Ibrahim ne soit extrait.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

Ni prison, ni rétention !

NB : Ibrahim sortait d’une peine de 3 mois de prison pour vol avec violence, il était donc dans un cas de double peine. Ce qui pourrait devenir quadruple peine, si lors de sa sortie de prison il était de nouveau enfermé en CRA. D’autant que lors de cette première condamnation il avait également été condamné à une interdiction du territoire français de trois ans.

evasionpalaiseau@riseup.net