Sans Papiers Ni Frontières

Icon

Contre les frontières et leurs prisons

[France] Évasions awards 2013

Les évasions 2013, mur par mur, pierre par pierre…
Paris-Vincennes : 24 (!!!)
Marseille-Canet : 17
Coquelles : 5
Strasbourg-Geispolsheim : 5
Palaiseau : 4
Lille-Lesquin : 3
Metz-Queuleu : 3
Lyon-Saint-Exupéry : 2
Hendaye : 2
Mesnil-Amelot : 1
Perpignan : 1
Rennes-Saint-Jacques : 1
Rouen-Oissel : 1
Nice : 1
Nimes-Courbessac : 1
Soit 71 évasions, 13 de plus qu’en 2012.
Source : rapport 2014 (sur l’année 2013) des associations intervenant dans les centres de rétention.

[Rouen] Du refus d’être expulsé à la condamnation pour refus d’embarquement et pour violences

14 juillet 2014

Du refus d’être expulsé à la condamnation pour refus d’embarquement et pour violences

Je vis en France depuis 2010. J’ai été arrêté le 11 février 2014 puis transféré le lendemain au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Oissel (Seine-Maritime) et condamné à être expulsé le 14. Je suis alors immédiatement amené à l’aéroport où je refuse de monter dans l’avion. On tente à nouveau de m’expulser le 16 et je refuse à nouveau d’embarquer sur le vol Air France. On m’amène alors devant le juge de la liberté et de la détention (JLD). Celui-ci me libère le 17 février puisque je suis le père d’une enfant dont la mère est réfugiée en France. Je retourne au CRA pour récupérer mes affaires, les policiers qui m’escortent depuis le tribunal m’informent que le procureur a fait appel de la décision.

Ils m’emmènent immédiatement en garde à vue où l’on m’annonce que le procureur demande à ce que je sois jugé pour refus d’embarquement. Alors que je refuse de répondre aux questions des policiers et de signer diverses déclarations, je reçois des menaces. Les policiers tentent de me faire peur en me menaçant d’abord de rester longtemps au commissariat, ensuite de me « casser la tête ». Ils m’amènent alors dans une voiture dans la cour du commissariat. Alors que mes mains sont menottées et mes pieds sanglés, un policier m’écrase la tête sous les sièges et m’empêche de respirer. Je le supplie pour qu’il me laisse respirer, par peur de mourir je finis par le mordre. Les autres policiers appellent alors les secours puis entreprennent de me ramener brutalement à l’intérieur en me traînant et me frappant. Ayant de multiples blessures, je demande à voir un médecin, celui-ci me propose un doliprane mais refuse de faire une déclaration sur mon état de santé.

Le policier que j’ai mordu, lui, a porté plainte pour violences. Le 19 février 2014, je suis jugé et condamné pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et refus d’embarquement. Le procureur a requis 12 mois d’emprisonnement assortis de 2 ans d’interdiction du territoire français. Le juge me condamné finalement à 8 mois de prison et 2 ans d’interdiction du territoire. Évidemment, mon avocat fait appel de cette décision.

Seconde audience, libération et nouvelle tentative d’expulsion

Lors de l’audience de l’appel, le 22 mai 2014, le fait que je sois le père d’une petite fille de 14 mois semble jouer en ma faveur. Le 11 juin, je suis à nouveau condamné à 8 mois d’emprisonnement mais l’interdiction de territoire est levée. Cependant, le préfet insiste pour que je quitte le territoire, arguant du fait que ma fille est à la charge de sa mère puisque je n’ai pas de travail. Je travaillais pourtant au noir pour faire vivre ma famille avant mon emprisonnement et je travaillais aussi en prison pour subvenir à mes propres besoin. Le 1er juillet, le préfet signe la notification d’expulsion du territoire.

Je suis libéré de la prison de Rouen le 12 juillet à 10 heures. 3 policiers m’attendent à la sortie pour m’informer que je suis sous le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Ils m’emmènent immédiatement au CRA de Oissel. Je présente l’attendu du jugement du 11 juin, cela n’a aucun effet. Je suis placé à l’isolement où je refuse de boire et de manger.

Le 13 juillet, les policiers me sortent du CRA pour me faire embarquer dans un vol Air France à 10h35 à Roissy-Charles-de-Gaulle. Je suis à nouveau sanglé de toutes parts et amené dans l’avion. Là, je commence à pleurer et crier. Je demande de l’aide aux passagers, précisant que je serai en danger au Congo. Des personnes se lèvent alors, protestent et vont voir le pilote. Les policiers me mettent du papier dans la bouche pour que je cesse de protester. Ils n’oublient pas de me coller quelques coups dans le visage et dans les côtes. J’en souffre encore. De nombreuses personnes protestent et les policiers finissent par me faire descendre de l’avion. Je suis alors ramené au CRA.

Je suis étranger, est-ce une raison pour subir de telles violences ? Je demande la régularisation de ma situation, afin de pouvoir vivre en paix avec ma famille. J’appelle à l’aide.

Reçu par mail

[MàJ][Calais] Expulsions et arrestations en masse

02 juillet 2014

Le lieu de distribution des repas (de l’association Salam) où étaient installé-e-s 400 migrant-e-s depuis les expulsions du 28 mai a été évacué par les flics ce matin. Trois gros squats ouverts en février ont été expulsés lors de la même opération, à grand renfort de lacrymos.  Malgré les tentatives des soutiens pour bloquer les bus, des centaines de personnes sans papiers (320 selon la préf) ont été raflées et déportées vers différents centres de rétention : Coquelles (Calais), Lille-Lesquin, le Mesnil-Amelot (77). Une cinquantaine de mineurs ont été transférés dans un camp à Boulogne sur mer et près de Béthune. Aux dernières nouvelles 50 migrant-e-s étaient encore retenu-e-s sur le lieu de distribution des repas. Enfin certaines personnes ont été embarquées pour Boulogne et Dunkerque, certainement pour attendre leur transfert vers le centre de rétention dans des commissariats. Apparemment des places sont en train d’être aménagées à Saint Jacques de la Lande (Rennes) à grand renfort de transferts, et d’autres sont mises à disposition à Plaisir (78), Palaiseau (91), Oissel (Rouen). Le président de Salam, un membre de l’Auberge des Migrants et un membre de No Border ont été arrêtés et placés en garde-à-vue.

En ce début d’été qui n’annonce pas les vacances pour tout le monde (à Paris les larbins du pouvoir se démènent actuellement pour faire place nette aux touristes en raflant dans les transports en commun), continuons à lutter contre les frontières et leurs prisons !
Et bien sûr, force, courage et détermination à celles et ceux qui s’endormiront en taule ce soir

Infos reçues par mail

Mise à jour 03 juillet  2014

 Au total 206 personnes ont été placées en rétention : 37 à Lille-Lesquin, 20 à Rennes, 20 à Metz, 30 à Oissel, 17 à Palaiseau, 20 à Plaisir, 32 au Mesnil-Amelot. Concernant les autres, certaines ont été dispersées plus ou moins loin de Calais (jusqu’à Paris), c’est-à-dire emmenées en bus et lâchées au hasard, d’autres emmenées dans différents commissariats (Coquelles, Lille, Dunkerque, Saint-Omer, Boulogne) puis libérées.

Infos trouvées sur passeurs d’hospitalités

Aussi il paraît que les compagnies collabos qui ont fourni les bus le 2 juillet sont Travel Mariot et Travel Inglard. Espérons qu’ils se prennent un jour le retour du bâton !

Mise à jour 08 juillet  2014

Rennes : tous libérés lundi par le juge des libertés et de la détention (JLD), ils sont hébergés à Rennes par le comté de soutien pour être présent à l’audience du tribunal administratif aujourd’hui mardi. Cette étape est importante pour que l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) soit abrogée et qu’ils ne risquent pas d’être à nouveau placés en rétention s’ils sont arrêtés par la police.

Lille – Lesquin : tous libérés par le JLD pour « rétention illégale ». Ils sont de retour à Calais.

Le Mesnil-Amelot : quinze personnes ont été expulsées lundi matin en car vers l’Italie avant le passage devant le juge. Tous les autres ont été libérés. Les premiers étaient de retour à Calais hier en fin de journée.

Palaiseau : 13 personnes libérés vendredi suite à l’abrogation de l’OQTF par le tribunal administratif. Les autres ont été libérées lundi matin avant le passage devant le juge, mais seront représentés à l’audience par leur avocat.

Plaisir : 9 personnes renvoyées en Italie avant de voir le juge. Trois ont été libérées suite à l’abrogation de l’OQTF, huit autres sont encore en rétention, le tribunal administratif ayant rejeté leur recours.

Oissel : une personne a été libérée vendredi. Les 29 autres devaient l’être hier lundi dans la journée, la préfecture n’ayant pas demandé le maintien en rétention (à confirmer).

Metz : pas d’information pour le moment.

 

 

[Oissel] Évasions du centre de rétention !

Dans la nuit de mardi 28 à mercredi 29 janvier 2014.

Huit personnes ont réussi à s’évader du centre de rétention de Oissel, près de Rouen.Les huit évadés ont dévissé la grille de la fenêtre du dortoir puis en ont arraché le volet. Une fois dans la cour ils sont montés sur le toit d’une voiture afin d’escalader le grillage d’enceinte de 2m, 2m50. Le système d’alarme s’est déclenché, mais quand la police est arrivé au niveau du dortoir, ils avaient disparu dans la nature. Le système de sécurité -vidéosurveillance et alarme- était en cour de rénovation. Il y 14 mois déjà deux retenus avaient réussi à s’évader en passant par une trappe.

Deux jours de recherche dans la forêt du Rouvray, avec l’aide des élèves de l’école de police et d’un chien de recherche, n’ont rien donné, espérons que ça dure !