Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Italie : émeute et évasion a Modena

Italie : émeute et évasion a Modena

22 mai 2012

Hier soir tard dans la nuit, il y a eu une évasion de groupe avec violence dans le CIE Modena. 26 immigrants clandestins ont réussi à s’échapper malmenant à coups de barres de fer improvisés les soldats qui étaient de garde. Trois soldats blessés. La moitié des étrangers qui se sont évadés ont été rattrapés et ramenés au centre.
Sur l’incident au Cie le conseiller Dori Maurizio du Parti démocratique s’exprime : « Deux hommes de la Guardia di Finanza et  un militaire ont été évacués (l’un des flics de la guardia di finanza avait des points de suture à la tête). Une vingtaine de détenus ont fui, dont certains ont été repris quelques heures plus tard. Encore de la violence dans le Cie, le Centre pour l’identification et l’expulsion de la Via La Marmora. Une vingtaine de jeunes hommes jeunes ont utilisé le cadre du lit pour le transformer en objets contondants, et ont fait face armés ainsi aux gardes. C’est un incident très grave, la vie de ceux qui sont en charge du contrôle dans le CIE a été mis en danger. Ces hommes, entre autres, accomplissent leur tâche sans être armés. Ils ont essayé de ramener la situation sous contrôle, mais ont été battus violemment. Ça ne peut pas fonctionner comme ça. […].  »    Modena2000

http://www.autistici.org/macerie/?p=29151

Corelli brûle encore (un rendez-vous à Milan)

Corelli brûle encore (un rendez-vous à Milan)

Le 24 mai, au tribunal de Milan, se déroulera la première audience d’un procès contre neuf hommes accusés à divers titre d’avoir participé le 15 janvier dernier à une émeute qui a éclaté dans le centre de rétention (CIE) situé via Corelli.

Jusque là, on pourrait penser à un procès comme on en a déjà vu ces dernières années contre ceux qui luttent dans les centres pour recouvrer leur liberté. Mais cette fois, il vaut la peine de s’attarder un peu plus, et d’observer ce qui est en train de se passer, et les problèmes que cela pose.

Tout d’abord, il est utile de rappeler les faits.

Le 15 janvier 2012, suite au tabassage d’un jeune et suite à l’énième perquisition des chambres à la recherche des téléphones portables (qui sont interdits à Corelli depuis octobre 2010, mais qui sont vendus en cachette par des membres de la Croix Rouge pour la modique somme de 200 euros, avec l’accord tacite de la police), la tension éclate.

Une révolte explose, la section E est entièrement détruite (et reste hors service jusqu’à aujourd’hui), et les 26 retenus de cette section sont tous incarcérés.

Pendant que les autres enfermés du centre lancent une grève de la faim les deux jours suivants en solidarité avec leurs camarades arrêtés, ces derniers sont emmenés au commissariat. Interrogés deux par deux, ils sont soumis à de fortes pressions psychologiques et poussés à s’accuser les uns les autres afin de susciter rancoeur et méfiance.

Et voilà le noeud d’un des premiers problèmes que cette histoire a posé et pose jusqu’à aujourd’hui. Certains d’entre eux n’ont pas cédé aux intimidations policières, d’autres en partie si. Ainsi, sur les 26 arrêtés, l’incarcération préventive a été confirmée pour neuf d’entre eux, deux ont réussi à s’évader du comico, cinq ont été déportés, et les autres transférés dans différents centres de rétention.

Cette situation nous a donné du fil à retordre depuis le début, en particulier sur le fait de donner ou pas de la solidarité. Vu les circonstances dans lesquelles le terrorisme psychologique, sciemment orchestré par les bourreaux en uniforme, a enrayé la solidarité entre prisonniers, il n’est pas facile d’avoir une approche politique qui ne tienne pas compte de cet aspect déplaisant. Mais il ne faut pas non plus oublier le fait qu’ils se sont rebellés en détruisant toute une section du centre.

Il s’agit d’un procès où il y a dans les PV des déclarations explicites qui mettent certains des accusés en position difficile, mais cela ne signifie pas que ce procès ne puisse pas être une occasion de continuer la lutte contre les centres, pour faire sortir du silence les conditions de vie à l’intérieur et les explosions de rage que ces structures génèrent, tout en conservant la perspective de les abattre entièrement.

De plus, les inculpés qui passeront en procès seront accusés de rien moins que de « dévastation et pillage ». Un chef d’inculpation qui est revenu ces derniers temps sur les bancs des tribunaux lors de différents épisodes d’affrontements de rue et qui, avec des peines qui vont de huit à quinze ans de prison, vise à intimider ceux qui luttent pour leur intimer de ne pas trop relever la tête.

Maintenant, on voit ce chef d’inculpation être aussi utilisé par rapport aux révoltes dans les centres.

La tension à Corelli et dans les centres de rétention de toute l’Italie reste très élevée, et oscille entre des gestes d’automutilation, des tentatives d’évasion, des actes de révolte individuelle et des émeutes collectives. Depuis l’augmentation de la durée de rétention (d’abord jusqu’à 6 mois, puis jusqu’à 18 mois), il y a eu une augmentation exponentielle de révoltes et d’évasions, aussi bien en termes quantitatifs que d’intensité. Celle-ci est accompagnée par une administration massive d’anti-dépresseurs pour affaiblir les individus enfermés, mais même cette tactique n’est pas couronnée de succès. A présent se déroule dans les salles d’audience une nouvelle étape de la stratégie répressive : l’utilisation de chefs d’accusation qui prévoient de longues peines de prison. Si ceux qui étaient jugés pour des faits de révolte étaient habituellement inculpés pour dégradation, rébellion, violence, etc. et condamnés à quelques mois de prison, les 9 incarcérés en préventive risquent désormais une peine très élevée. Il s’agit d’une claire tentative de répression afin que quiconque qui a l’intention d’accomplir de tels actes d’insubordination y renonce de soi-même.

Nous pensons qu’il est important de prendre acte des nouvelles stratégies répressives qu’ils utilisent pour frapper ceux qui se rebellent dans les centres de rétention, afin de développer une réflexion sur les luttes qui se déroulent aussi dehors, et de donner plus d’acuité à nos actions.

Jeudi 24 mai, nous serons présents au tribunal pour donner notre soutien à ceux qui se sont révoltés dans le centre de rétention. Le procès débutera à 9h30, salle 1bis, troisième étage.

Assemblée « entre vent et tempête »

Publié le 19 mai 2012 sur macerie, et traduit de l’italien pour « Sans papiers ni Frontières »  .

Italie : révoltes dans les CIE de Modena, Torino et Bologna, charter frontex au départ de perugia

 Bologna :

Une révolte a éclaté ce matin (lundi 14/05). 7 keufs ont été blessés et 5 retenus, des Marocains et des Tunisiens, ont été arrêtés et inculpés de violences et rébellions envers les forces de l’ordre et destruction en réunion. Ils doivent comparaitre demain. L’après-midi même de la révolte un petit rassemblement s’est tenu devant la préfecture de Bologne où les inculpés ont été emmenés et sont en garde à vue.

Source : http://bologna.repubblica.it/dettaglio-news/17:50-17:50/4163495
Tract traduit ici, original sur macerie 

Modena :

Apparemment les mouvements de protestation initiés vendredi soir par les prisonniers ont continué. (voir ici)

Torino :

Depuis 1 semaine des petits incendies sont régulièrement allumés par les prisonniers dans certains secteurs du CIE. La nuit dernière l’incendie a été plus important : une soixantaiene de prisonniers ont brûlé matelas et autres.Les protestations étaient dirigées contre le juge de pais qui mois après mois maintient les gens en taule. Une fois de plus les militaires de la croix rouge ont éteint les incendies (comme ils ont éteints tous les petits qui avaient été allumés dans la semaine)

Perugia :

Charter frontex pour le Nigeria la semaine dernière un charter frontex pour le Nigeria a décollé de Perugia (une première parait-il)avec 24 nigérians à bord. Il a fait escale à malte, pays à l’initiative duquel le vol a eu lieu, pour embarquer 9 autres Nigerians avant de redécoller pour lagos.

Source : http://www.perugiatoday.it/cronaca/rimpatrio-24-nigeriani-aeroporto-perugia.html

Italie : Agression à Bologna

Ce matin, à dix heures et demie, nous avons reçu un appel de deux détenus du CIE qui, avec agitation et peur, nous ont informés d’une agression féroce en cours. La police avait pénétré dans les cellules de la section masculine afin de les perquisitionner avec violence, en particulier de la part de «l’inspecteur», un type qui avait déjà été signalé par le passé
pour s’etre distingué pour ses agressions physiques sur les détenus. Les gars nous ont parlé des visages et des dents cassés à coups de pied et d’un blessé d’une hémorragie  interne, transferé à l’hôpital. Quatre autres avaient tout simplement été amenés au poste de police.
Certaines personnes solidaires sont allés devant le poste de police pour exprimer leur soutien, tandis que d’autres sont allés à Sant’’Orsola afin de connaitre la condition du blessé. On a su que le garçon avait déjà été « libéré » et qu’il a été re-arrêté et placé avec les quatre autres.
Dans l’après-midi, les détenus nous ont informés d’une deuxième agression et de la présence de trois voitures de police à l’intérieur. En outre, depuis le repas de midi, une grève de la faim a commencé  parce qu’ils s’inquiètent du sort de leurs camarades, et qui demande qu’ils soient libérés.
Puis quelqu’un est passé hors le mur pour dire bonjour et dire que ce qui se passait à l’intérieur avait déjà fait le tour de la ville, à travers la radio locale et les interventions devant le poste de police.

Le mois dernier, les révoltes et les évasions n’ont jamais cessé de sorte que 18 détenus ont été en mesure de reprendre leur liberté. Pour faire face à cette situation la plupart des détenus ont été transférés dans d’autres Cie (par exemple à Trapani) ou déportés. Maintenant dans la section des hommes ils sont 16 alors que d’habitude leur nombre n’est pas inférieur à 60.

En solidarité avec les prisonniers dans le Cie

source : informa-azione via macerie

Italie : 2 réouvertures de centres

Gradisca : 200 prisonniers supplémentaires Après des dizaines de révoltes, depuis plusieurs mois (plus d’un an même) le CIE de gradisca n’était plus en capacité d’accueillir plus d’une vingtaine de prisonniers. Réparations et travaux ont été faits et plus de 200 sans-papiers vont de nouveau y être enfermés. Rassurez vous les keufs sont pessimistes quand à leurs possibilités de gestion du lieu…

Source : http://ilpiccolo.gelocal.it/cronaca/2012/05/12/news/il-cie-tornera-a-ospitare-oltre-duecento-stranieri-1.4497683

Après plus de 8 mois de fermeture suite à la révolte de la fin de l’été dernier, le CIE Lampedusa va réouvrir à moitié de ses capacités antérieures.

Source : http://corrieredelmezzogiorno.corriere.it/napoli/notizie/cronaca/2012/11-maggio-2012/pronto-riaprire-cie-lampedusagalipo-posti-letto-si-sono-ridotti-50percento-201139075015.shtml

Italie : Modena révolte et tentative d’evasion

Révolte à Modena – 11 mai 2012

Résumé d’articles de journaux

Une révolte qui a duré plusieurs heures a éclaté vendredi soir au centre d’identification et d’expulsion de Modena. Il y a eu plusieurs départs d’incendie, pas mal de mobilier détruit, les lits ayant notamment été démontés pour que les barres de fer les composant soient utilisées comme projectiles contre les flics. Les 60 prisonniers du centre hurlaient liberté. Selon le journal c’est une perquisition dans les cellules au cours de laquelle il y a eu un problème avec un Coran qui a mis le feu au poudre. Les canons à eau ont été utilisés et plusieurs corps de police extérieurs sont intervenus pour mater les révoltés qui le lendemain matin ont annoncé qu’ils se mettaient en grève de la faim. http://www.modenaonline.info/it/2012/05/13/clandestini-in-rivolta-al-cie-fuoco-e-spranghe-contro-la-polizia-12729 http://gazzettadimodena.gelocal.it/cronaca/2012/05/13/news/cie-toccano-il-corano-scoppia-la-rivolta-1.4502575

Traduction de : http://www.ilrestodelcarlino.it/modena/cronaca/2012/05/13/711887-cie-rivolta.shtml

Attention, cet article est issu de la presse. C’est donc la version policière.

« Révolte au centre de retention, pompiers et militaires attaqués avec des barres de fer. Quatre heures de tension au centre. Couvertures en feu.

Ils ont commencé en lancant des barres de fer retirés des lits contre les militaires en service, puis sont passés à l’incendie, incendiant des couvertures et donnant naissance à une douzaine de foyers dans des blocs différents, de sorte que la fumée a pu être vue à l’extérieur de la structure. Nous sommes au Cie (centre d’identification et d’expulsions) de la Via La Marmora.

À 21.30, avant hier : une énième révolte a été organisé par des immigrés clandestins détenus dans l’établissement et qui demandent la liberté.

Hier à 20h,les policiers sont retourné au centre pour une deuxième émeute. Comme d’habitude, le vendredi soir est une excuse suffisante pour réchauffer les cœurs : une perquisition indésirable d’une section, la nourriture fade, pour finir le Coran. Pour les immigrants, la plupart du temps des Nord-Africains, n’importe quelle excuse pour donner lieu à des manifestations violentes et organisées. Pour calmer les 60 immigrés clandestins les flics en patrouille autour, les carrabiniers et la police financière ont dû intervenir. Pas seulement eux, cette fois-ci les pompiers aussi ont du intervenir, ils ont éteint le foyer qui était alimenté avec du papier et des couvertures (qui vont maintenant être rachetées au détriment des contribuables, ndlr (sic!!, ndt)) avant que le feu se propage au reste du mobilier.

La révolte aurait son origine dans la section 6, la plus difficile, ou depuis longtemps sont enfermsé un groupe de clandestin particulièrement dangereux et fauteur de trouble. De cette section, la protestation s’est étendu à l’ensemble Cie et la police ont travaillé dur pour permettre à la situation de se calmer. Les immigrants ont crié, en brandissant des barres de fer, ont mis le feu à des choses, ils ont cassé les grilles et la lampe qui éclaire le centre, ont défoncé les portes et ont tenté de s’échapper. C’est seulement à une heure du matin que la situation est redevenue calme :

hier au Cie, ont comptait les dommages et le centre a été réarrangé. Les recents travaux de sécurité ont évité que, pendant la révolte quelqu’un ai réussi à s’échapper. En attendant, demain le prefet Giovanni Pinto doit visiter le centre, une inspection pour voir si d’autres améliorations sont nécessaires en termes de sécurité. L’autre soir, en concomitance avec l’emeute à Modène, une emeute avait lieu au CIE de Bologne.

Sur la dépense d’énergie pour ‘surveiller’ le Cie et d’accompagner les immigrants illégaux à la frontière, la police de l’Union SIULP souligne que « la présence du centre met Modena dans une condition très différente de celui des quatre-vingt dix autres pefectiures, compte tenu de la nature et de la quantité de travail à effectuer pour ce service – disent-ils – la coupe des heures supplémentaires, tel qu’elle est pratiqué, peut sembler dérisoire et presque anachronique dans une période de crise, mais si nous pensons c’est la troisieme fois que les policiers de Modene, par le biais du SIULP, ont dû recourir à la TAR pour le paiement des heures supplémentaires travaillées dans les services, il est clair qu’une réduction comme celle prévue par le gouvernement ne peut que signifier, au moins, davantage d’aliénation de notre profession, moins de sacrifice de soi, plus de colère envers les choix techniques et politiques très difficiles à digérer. «  »

via macerie