Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Gradisca] de nouveau sur le toit – 17 août 2013

Samedi 17 août alors qu’un rassemblement se tenait devant le centre de rétention une trentaine de retenus sont montés sur les toits du CIE de Gradisca criant et déployant une banderole. Ils demandaient notamment des nouvelles des deux tombés du toit et emmenés à l’hôpital le 12 août dernier. À 22h il y avait toujours du monde sur le toit.

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[MaJ][Gradisca] Émeute au CIE et refus de prise d’empreintes – 9 août 2013

Émeute la nuit de la fin du ramadan au CIE de Gradisca en Italie. Apparemment l’émeute avait comme objectif une évasion collective au cours de laquelle une chaise roulante était utilisée comme bélier. L’évasion a échoué à grands coups de matraques et gaz lacrymos.
Le lendemain la tension est de nouveau montée à la prison de Gradisca car ont été emmené-e-s par bus des Erythréen-ne-s qui venaient d’arriver à Lampedusa. Ces dernier-e-s, qui veulent quitter l’Italie pour aller vers d’autres pays, ont apparemment refusé de sortir du bus et menacé de se couper les doigts si on prenait leurs empreintes digitales, sachant que cela signerait leur condamnation à l’expulsion vers l’Italie en cas d’arrestation dans un autre pays et que cela les empêcherait de déposer une demande d’asile ailleurs.
Après une longue médiation ils/elles sont finalement sorti-e-s du bus notamment après qu’il leur ait été promis qu’il n’y aurait pas de prise d’empreinte mais seulement des photos pour leur établir un document de circulation .
D’après la presse
Mise à jour 12 août 2013

Après la révolte du jeudi 8 août un mouvement de protestation a de nouveau éclaté au centre de rétention de Gradisca. Plusieurs prisonniers sont montés sur les toits pour réclamer leur liberté et un meilleur traitement. Plusieurs ont emmené leurs matelas avec eux et annoncé qu’ils resteraient là. Dans la nuit deux des prisonniers qui étaient sur le toit sont tombés alors qu’ils tentaient de s’évader. L’un d’eux est dans un état très grave. Les Erythréen-ne-s qui devaient être hébergé-e-s dans le cara (centre pour les demandeurs d’asile) attenant au CIE de Gradisca et refusaient de descendre du bus et de donner leurs empreintes n’ont pas réintégrer le centre dès ce week end et ont donc disparu dans la nature… sans que leurs empreintes aient été relevées et avec une identité établie juste sur leurs déclarations, ce qui va certainement faciliter leur futur en Europe…

 

 

 

[Turin] Expulsions pour tou-te-s – 9 août 2013

Les retenus du CIE de Turin racontent que plus d’une douzaine d’entre eux ont été déportés ces deux dernières semaines. L’un a tenté de résister mais a finalement été expulsé, après avoir été frappé. Un autre a tenté de s’évader avant d’être repris et frappé lui aussi. Un autre encore s’est entaillé le ventre en signe de protestation, il a d’abord été emmené à l’hôpital puis frappé par un carabinier dès son retour dans le centre. En somme, il ne fait pas bon vivre dans le centre.
Vendredi soir, pour donner du baume au cœur aux prisonniers une dizaine de solidaires s’est une fois de plus rassemblée à Corso Brunneleschi pour un salut rapide avec slogans et pétards. Alors qu’ils s’éloignaient ils sont arrêtés non loin par un discret contingent de policiers : une voiture de la Digos, une voiture de la finanza, trois voitures de flics et deux fourgons pleins de CRS. Tous sont poursuivis pour « allumage dangereux » et trois sont emmenés au commissariat de Corso Tirenno. Deux seront relâchés quelques heures plus tard tandis qu’une compagnonne française qui avait déjà un décret d’expulsion d’Italie lui pendant au nez a été gardée, probablement en l’attente de son expulsion.
Mise à jour 10 août : La compagnonne arrêtée hier, après une nuit à la préfecture, est aujourd’hui passée devant le juge qui a validé l’expulsion, et a donc été raccompagnée à la frontière.

 source : macerie

[Turin] Quelle paix ? Révolte au CIE – 23 juillet 2013

Nouvelle révolte au Cie de Corso Brunelleschi à Turin. Dans la nuit de dimanche (22) à lundi (23), les retenus de la section blanche, la plus neuve et présentée comme super-sûre, se sont rebellés et ont mis le feu à des matelas. Bientôt d’autres feux sont allumés dans les sections jaunes, rouge et bleue. Au cours de l’émeute, certains retenus tentent de s’échapper : certains sont repris immédiatement, un autre se blesse en tombant et est transporté à l’hôpital, un autre encore aurait probablement réussi à s’évader. Plusieurs retenus ont été arrêtés pour les divers dommages causés au centre.

Depuis Macerie

Mercredi 24 juillet, vers 11 heures du soir, un groupe de solidaires s’est retrouvé devant le CIE avec slogans et feux d’artifices pour saluer les révoltés.

[Modène] Procès contre trois compagnons – 04 juillet 2013

À Modène, dimanche 16 juin dans l’après midi aux alentour de la gare, une voiture avec quatre compagnons à bord est arrêtée et perquisitionnée. Malgré l’absence de trouvailles particulières, les quatre sont emmenés au poste. Mis à part l’un d’entre eux, relâché car mineur, les autres sont arrêtés, accusés de dégradation, de tentative d’incendie et d’avoir lancé du matériel explosif, lors du “salut” aux détenus du CIE quelques heures avant.

Dans leurs témoignages, les militaires en service au CIE soutiennent qu’à la suite d’un lancer de “bombes de carton” (Ndt. : gros pétards) et de “roquettes” (Ndt. : grosses fusées d’artifice) tirées par un fantomatique “pistolet”, la clôture qui entoure le centre avait pris feu et qu’en conséquence, les flammes avait endommagé leur poste de garde et l’éclairage extérieur.

La procureure comme les journaux ont ensuite approuvé cette reconstruction parlant d’action paramilitaire, et complètent l’histoire avec un chef qui dirigeait le commando…

Après deux nuits dans les cellules dégueulasses du commissariat (littéralement pleines de sang et de merde) dans l’attente de la validation de l’arrestation, Sabbo, Gabri et Andre sont maintenant en détention préventive avec l’obligation de rester chez eux de 18 heures à 7 heures et ils ne peuvent pas sortir de leurs villes de résidence.

Le procès se tiendra le 23 juillet.

Les salauds qui cette fois nous ont touchés sont les mêmes flics et les mêmes militaires qui chaque jour emprisonnent, violentent et tuent dans les commissariats, dans les prisons et dans les CIE : ceci ne peut que faire brûler encore plus fort notre rage.

LIBERTÉ POUR ANDRE, GABRIELE ET SABBO !

LIBERTÉ POUR TOUS !

source  : nociemodena

[Crotone] Emeute au CIE S. Ana – 18 juin 2013

Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juin, une émeute a eu lieu dans le CIE S. Anna de Crotone, qui se trouve à l’intérieur du centre pour migrants le plus grand d’Europe. Le CARA ( centre d’accueil pour les demandeurs d’asile ) fournit 875 places auxquelles s’ajoutent les 124 places du CIE.

Les flics ont été tapés à coup de barres et de pierres, cinq de la financière et quatre militaires ont du être transportés à l’hôpital  tandis que d’autres ont été soignés dans l’infirmerie du centre. Le blessé le plus grave, un militaire, s’est pris un coup de barre à la tête pour lequel il s’est vu offrir 20 jours d’ITT.
Il a fallu l’intervention massive des forces de l’ordre pour mater la révolte, tandis que les matons tentent d’identifier les meneurs en regardant les vidéos des caméras de vidéosurveillance.

 

[Sicile] Évasion et révolte au CIE de Caltanissetta – 13 juin 2013

Pendant que certains retenus ont escaladé le grillage d’enceinte de près de dix mètres de haut, d’autres ont jeté des pierres et un mélange d’eau et de cire contre les matons.

Cinq retenus ont réussi à passer de l’autre côté, mais quatre ont été rattrapés. Deux d’entre eux, Algériens de 22 et 30 ans, sont désormais incarcérés pour « rébellion avec violence », après s’être défendus à coups de pieds et de poings quand ils ont été bloqués dans leur évasion. Les deux autres retenus ont « seulement » été inculpés.

Quatre matons ont aussi été blessés, dont un atteint aux yeux par le mélange de bougie durcie : deux du Reparto mobile[CRS] de Catania, un carabinier du Bataillon de Palerme, et un flic-adjoint.

Traduit de l’italien de la presse locale reproduite sur macerie par cettesemaine

[Turin] Encore des tensions dans le centre – 4 juin 2013

Lundi un mec de la section rouge s’est senti mal après avoir mangé une plaquette de tranquillisants  il est emmené à l’hôpital entre la vie et la mort, tandis que ses compagnons commencent à protester en brûlant matelas et draps. Les militaires interviennent avec les canons à eau pour éteindre l’incendie, inondant la tente sur le toit, au milieu des protestations des mecs qui vivent là depuis 9 jours.
Comme toujours les protestations d’une section se diffusent rapidement dans les autres. Dans la soirée les retenus de la section bleue et de la section blanche foutent le bordel et brûlent des matelas. il semblerait que ce ne soit rien de trop gros. Les informations depuis l’intérieur sont un peu confuses et on n’arrive pas à avoir de nouvelles précises. L’unique chose sure est qu’à l’intérieur le temps est compté, la tension haute, les militaires et les policiers excités et nerveux. Une belle manière de commencer la saison chaude.

source : macerie

[Turin] Révolte au centre de rétention – 30 mai 2013

Soirée mouvementée au CIE de corso Brunelleschi : tout part dans la section bleue, quand un flic apostrophe l’air goguenard un mec qui prie¹. Le geste cause à l’improviste un mouvement de colère dans toute la section : les retenus crient, flics militaires et gens de la croix rouge sont insultés, et certains commencent à mettre feu aux matelas et aux draps. En un instant la révolte s’étend aussi à la section jaune et à la section blanche, où les prisonniers commencent à hurler et à brûler ce qui leur passe sous la main. Le directeur du centre arrive même à demander pardon aux retenus pour le manque de respect qu’ont démontré les policiers, mais cela ne suffit pas à calmer les esprits.

C’est vrai que dans la matinée la police avait effectué de lourdes perquisitions dans toutes les sections, se présentant avec casques et matraques à la recherche d’on ne sait quoi, c’est vrai que les deux retenus sur le toit de la section rouge continuent leur protestation et leur grève de la faim, et qu’il ne suffit sûrement pas de deux mots pour faire oublier les humiliations quotidiennes ou calmer la rage. Durant une bonne demi-heure les draps et les matelas continuent à cramer dedans, tandis que dehors une trentaine de solidaires s’ajoutent au bordel avec des pétards  des slogans et du boucan.

Après presque une heure la situation semble revenue à la normale, quand certains flics font irruption menaçants dans la section jaune et se mettent à malmener certains coupables d’avoir trop mis le bordel. Mais la réponse des retenus ne se fait pas attendre et les mecs de la section blanche commencent à lancer pierres et bouteilles d’eau contre les CRS de la section adjacente, les faisant battre en retraite.

En effet, beaucoup à l’intérieur disent que les mecs de la section blanche sont les plus vivaces et énervés. Peut-être parce qu’ils sont nombreux, peut-être parce que la section dans laquelle ils sont est neuve et avec tout le mobilier encore intact, peut-être parce qu’ils parlent peu italien et sont les cibles privilégiés du harcèlement policier, mais ils ont démontré un courage et une ténacité que les policiers feraient bien de ne pas sous évaluer².

source : macerie

Notes du traducteur :

1 Bien que ne partageant pas entièrement le prétexte de la révolte, il est nécessaire à la compréhension des faits.

2 On donne des conseils aux flics maintenant 🙂 ?

[MàJ][Turin] Deux retenus sur le toit – 25 mai 2013

Depuis samedi 25 mai, deux retenus du CIE de corso Brunelleschi à Turin sont sur le toit pour résister à leur déportation en Tunisie ( qui aurait du advenir par la mer, sur un bateau en partance du port de Gènes). Dans l’optique de rester là haut, pour passer la nuit et se prémunir du froid, ils se sont construit une espèce de tente. Dans la soirée, un groupe de solidaire a salué leur résistance avec des slogans et des feux d’artifices, disparaissant avant que la police puisse les identifier.

Des nouvelles bientôt

vidéo ici : http://www.youtube.com/embed/NsOpwTlGsd8

Mise à jour 27 mai

12 heures  – les deux mecs de la section rouge sont encore sur le toit. Depuis ce matin ils ont commencé une grève de la faim, et certains d’autres sections ont rejoint la grève. Il disent qu’ils ne descendront pas jusqu’a ce qu’ils parlent avec le consul et l’Ambassadeur  Régulièrement , le directeur du centre avec divers policiers, gens de la croix-rouge et militaires passent sous le toit cherchant à les convaincre de descendre. Mais pour faire plus simple les deux ont décidé qu’ils ne parleront plus l’italien et que si quelqu’un voulait communiquer avec eux ils devront au moins apprendre l’arabe. Pour chaque chose les deux se font aider par les autres de la section. La rouge est une section quasiment entièrement vidée, après les révoltes des derniers mois. Il en reste en tout 7, tous solidaires des mecs sur le toit. Ce sont eux qui leur ont passé la bâche et les cordes pour construire la tente qui fait jolie sous le soleil de ces derniers jours, et ce sont toujours  leur compagnos qui leur fournissent l’eau pour boire et pour se laver.

21 heures – Un groupe de vingt solidaires ont salué avec beaucoup de bruit les retenus du CIE, en particulier les deux mecs qui depuis samedi resistent sur le toit de la section rouge. Un quart d’heure de boucan autour de 19heures 30, avec slogans, petards et tapage. Pour réprimer dès la naissance chaque tentative de riposte des retenus, la police s’est préparé avec casques et matraques, et est entrée menaceante dans la section blanche, où les retenus criaient. Ecoute un coup de téléphone avec un retenu, ou télécharge le fichier mp3.

source : macerie