Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Hotspots, barbelés, opération Eunavfor med, … la guerre aux migrant-es s’intensifie. Les luttes et les solidarités doivent se propager et s’amplifier ! & Brèves des frontières #5, luttes et solidarité – mi novembre 2015

Hotspots, barbelés, opération Eunavfor med, … la guerre aux migrant-es s’intensifie.
Les luttes et les solidarités doivent se propager et s’amplifier !

Chaque jour, les États européens annoncent la mise en place de nouvelles mesures répressives contre les migrant-es. Les rencontres entre dirigeants se multiplient, des accords de coopération sont passés, des moyens financiers sont débloqués. L’armée est déployée en Méditerranée et le long des frontières, les murs s’érigent en Hongrie, en Bulgarie, des nouveaux camps d’enfermement ouvrent en Italie, en Grèce, dans les Balkans…

L’Union européenne déclare hypocritement qu’elle fait face avec humanité à la situation de milliers de personnes qui essaient et/ou réussissent à rejoindre l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure. En réalité, la situation à laquelle les migrant-es sont confronté-es est celle d’une guerre menée par les États européens.

En Méditerranée, l’opération militaire conjointe Eunavfor med continue. Après une première phase de « reconnaissance » la phase 2, rebaptisée « opération Sophia », permet aux forces militaires d’arraisonner en pleine mer les navires de migrant-es ainsi que de détruire les bateaux sur les côtes libyennes qui pourraient être utilisés par des passeurs. Six bateaux de guerre européens (italiens, français, allemand, britannique et espagnol) et 1300 militaires sont mobilisés pour cette opération qui est comme toujours présentée comme une lutte contre le trafic d’êtres humains et une action humanitaire pour empêcher les naufrages. Mais cette opération s’inscrit dans la continuité de dizaines d’autres, menées depuis des années au large de l’Europe par l’agence de surveillance des frontières Frontex et a en réalité pour but d’empêcher les migrant-es d’atteindre les côtes européennes et d’arrêter et d’enfermer ceux/celles qui y parviennent.
Pendant ce temps, les naufrages continuent. Les conséquences de ces opérations, ce sont les mêmes que depuis des années : des routes de plus en plus dangereuses, donc de plus en plus de mort-es (près de 5 000 personnes ont trouvé la mort en tentant de rejoindre le territoire européen depuis janvier 2014, plus 30 000 depuis vingt ans), et des tarifs de plus en plus cher, car la loi des passeurs est celle de l’économie capitaliste : plus c’est compliqué et risqué, plus c’est cher.
À travers ses politiques répressives, l’Europe enrichie ceux qu’elle prétend combattre et assassine ceux/celle qu’elle prétend sauver.
À terme, une troisième phase de cette opération prévoit des opérations au sol, notamment en Libye.

Dans les Balkans, à l’Est de l’Europe, des murs sont construits, l’armée se déploie le long des frontières pour empêcher les migrant-es de passer et les contenir dans des camps d’enfermement où ils/elles sont trié-es, identifié-es et autorisé-es au compte-goutte à passer ici où là.
Après la Hongrie, qui a érigé deux murs de barbelés à ses frontières avec la Serbie et la Croatie, l’Autriche, la Slovénie et la Macédoine envisagent à leur tour d’en construire. Aux confins de l’Europe, les murs anti-migrant-es se font de plus en plus nombreux et de plus en plus barbares : les pieux et les lames de rasoir sont là pour mutiler quiconque aurait l’audace de tenter le franchissement.
En Slovénie ou en Hongrie, l’armée est déployée le long des frontières et a ordre de tirer. En octobre, un migrant afghan a été tué par balle par les gardes frontière bulgares alors qu’avec un groupe il tentait de passer la frontière à pied.

En se parant d’un vernis humanitaire, l’Union européenne joue la division entre bon et mauvais migrant-es et annonce qu’elle va accueillir 160 000 réfugié-es sur deux ans, dans le cadre du « Programme européen de relocalisation ». Ces « bon réfugié-es » doivent maintenant être répartis entre les 28 pays de l’UE, comme on se réparti des sacs de merde. Mais n’en doutons pas, ceux/celles qui seront choisit seront ceux/celles qui occupaient une situation sociale aisée dans le pays qu’ils ont fui, ceux/celles qui seront « intégrables » et « utiles » pour l’économie capitaliste : diplomates, journalistes, médecins, universitaires, etc.
Le versant de ce « programme de relocalisation », c’est le « plan d’action pour le retour », qui prévoit l’expulsion de 400 000 personnes. Cette politique d’expulsion massive sera confiée à l’agence européenne Frontex qui voit son budget et son champ d’action élargi, avec la création d’une unité spéciale expulsions.

Pour mener à bien cette politique de « gestion des flux migratoires », des « centres d’identification et de tri », appelés hotspots, sont ouverts, pour l’instant à titre expérimental en Italie et en Grèce. Ces prisons pour étrangers, comme il en existe déjà à travers tout le continuent européen et au-delà, sont coorganisés par les agences européennes Frontex (surveillance et blocage des frontières), Europol (coordination des polices européennes), Eurojust (coordination judiciaire européennes) et EASO (coordination de la politique d’asile) et servent de lieux de tri entre les « bon réfugié-es » qui auront le droit à l’asile et les « mauvais migrant-es » qui seront expulsé-es vers leur pays d’origine ou des pays tiers. Toutes les procédures d’identification et de gestion des migrant-es y sont menées : prises d’empreintes, fichage dans les bases de données européennes (EURODAC), enquêtes sur les réseaux de passeurs, expulsions collectives. La photographie et la prise d’empreinte digitale sont fondamentales dans ce système dont l’objectif est de ficher et de trier. Il est prévu que les migrant-es refusant de s’y soumettre fassent l’objet de mesures coercitives.
À travers la mise en place de ces camps l’UE veut contenir les migrant-es aux portes de l’Europe, les empêcher de continuer leur voyage vers d’autres pays et faciliter les expulsions. Des négociations sont en cours, notamment avec la Turquie, afin d’ouvrir des hotspots dans les pays frontaliers, dits « tampons » et externaliser la gestion et l’enfermement des migrant-es.
Depuis des années, les États d’Europe délèguent leur politique répressive aux pays frontaliers afin de bloquer les migrant-es en amont. L’Europe apporte un soutien financier et matériel à de nombreux pays en échange de leur coopération à la gestion des frontières européennes.

À l’opposé, partout en Europe, personnes migrantes et personnes solidaires s’organisent collectivement pour passer les frontières, déjouer les contrôles, trouver des logements et exiger des papiers pour tou-te-s (ou pour personne). Des solidarités concrètes et auto-organisées se mettent en place allant à l’encontre des logiques caritatives et humanitaires, qui sont une énième forme d’oppression et de contrôle. L’humanitaire n’est qu’une autre facette de la répression des migrantes, car il créé un rapport de domination entre la personne qui donne et celle qui reçoit, reléguée à une position subalterne, dépossédée de toute autonomie. Mais personne n’est dupe et ne se laisse aveugler par les discours et les promesses des businessmans de la charité.
Partager un repas, échanger des informations pratiques, écrire et diffuser un journal sur les luttes et les expériences communes, organiser des manifestations, résister aux rafles et aux expulsions, passer les frontières, occuper un bâtiment vide, etc., sont autant de pratiques qui abattent les murs qui nous séparent et tendent vers des rapports d’égalité et d’échange, à l’encontre des logiques paternalistes et racistes dans lesquelles le pouvoir veut nous enfermer.
Aujourd’hui plus que jamais, alors que cette guerre s’intensifie et que dans toute l’Europe, le pouvoir réprime et traque celles et ceux qui lui prouvent chaque jour que sa forteresse n’est pas si bien gardée, nous devons être solidaires des luttes auto-organisées des migrant-es et multiplier réflexions et initiatives contre le contrôle, les frontières et les États.

Novembre 2015

 

Brèves des frontières #5, luttes et solidarité – mi novembre 2015

Paris (France). Le 6 novembre, les juges ont rendu leur verdict et condamné 4 personnes, 3 militant-es et un réfugié traducteur, suite à l’accusation de séquestration portée par Emmaüs après le mouvement de protestation contre les conditions de vie au centre Pernety :

La solidarité avec les migrant-es condamnée !!

4 mois de prison avec sursis et 1600 euros à verser aux parties civiles ainsi que 200 euros d’amende pour refus de prélèvement ADN, voilà le verdict pour les trois personnes qui étaient venues soutenir des migrant-es en grève de la faim dans un centre d’hébergement Emmaüs et le traducteur. La justice veut faire des exemples et dissuader la solidarité avec les migrant-es.
Depuis plusieurs mois, migrant-es et personnes solidaires luttent pour des logements, des papiers et la liberté de circulation. Manifestations, rassemblements, occupation de bâtiments, de rues, de places… s’enchaînent sans faiblir. En dépit de la répression et des pressions policières, des mensonges médiatiques et des fausses promesses de la Mairie destinées à casser le mouvement, rien ne parvient à enrayer la détermination des migrant-es et des personnes solidaires.

Dans les centres d’hébergement aussi, des mouvements de protestation ont lieu. Le 1er en date, le 4 août dernier, a lieu dans le centre d’hébergement Emmaüs situé dans le centre de rétention de Vincennes. Les migrant-es occupent les locaux et obtiennent satisfaction de leurs revendications : amélioration des conditions d’hébergement et suivi des démarches administratives. Quelques jours plus tard, au centre Pernety le 12 août, les migrant-es sont en grève de la faim car aucune promesse faite par la Mairie, l’Ofpra et FTDA, n’est tenue. Pas de suivi administratif, pas droit de visite, suivi médical aléatoire, pas de cours de français, peu de tickets de métro… Ils et elles prennent contact avec trois personnes solidaires qui viennent constater la situation et tentent de rendre public leur mouvement. Un sit-in dans le hall de l’ancien hôtel a lieu ; le personnel Emmaüs appelle la direction et Bruno Morel (directeur d’Emmaüs) décide qu’il s’agit d’ « une séquestration », appelle la police pour embarquer tout le monde. Deux occupations en quelques jours… pas question de laisser passer. Forces gendarmes mobiles déboulent dans l’immeuble, « sécurisent les lieux » et puis embarquent les 4 personnes extérieures à la structure. Embarquer les migrant-es, ça fait mauvais genre. C’est parti pour 65 heures de privation de liberté et de pressions policières. Pendant ce temps-là, alors même que le personnel d’Emmaüs se refusait à écouter les revendications des migrant-es, le suivi administratif se met miraculeusement en place, la qualité de la nourriture s’améliore. La solidarité n’aura pas été vaine !

À mesure que les campements puis le Lycée Jean Quarré sont expulsés, de plus en plus de migrant-es se retrouvent en centres d’hébergement et en découvrent la réalité. Des lieux où les personnes hébergées sont infantilisées, dépossédées de leur vie où les conditions matérielles sont souvent exécrables. Des lieux de relégation pour disperser, isoler et casser toute organisation collective. Pourtant dans ces centres d’hébergement, les mouvements de protestation se multiplient comme à Place de Clichy ou à Champcueil. Et les travailleurs sociaux y jouent parfois aux flics. Ainsi, au formule 1 de Saint-Ouen géré par le groupe SOS, « entreprise sociale », alors qu’un migrant refuse de quitter le centre et menace de se suicider, un travailleur social ne trouve rien de mieux que d’appeler les flics. Le migrant reçoit deux coups de tazer à bout portant et doit être conduit à l’hôpital.

Place de la république les migrant-es luttent pied à pied contre la pression policière depuis près de 15 jours pour maintenir leur campement. La Mairie voudrait bien les voir disparaître mais ils et elles sont déterminé-es à rester visibles et à se faire entendre. Sur cette belle place toute refaite, leur campement est éminemment dérangeant. Un « désordre visuel » a dit la flicaille. Et bien amplifions donc le désordre ! Et soyons solidaires des migrant-es qui restent debout, ces survivants de la guerre que leur livrent la France et l’Europe, ici à Paris, à Calais, en Méditerranée.

Ni la répression et l’intimidation policières ni leurs supplétifs judiciaires n’entameront pas notre détermination ! Source

Le même jour, une 60aine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture boulevard Ney, où se fait l’enregistrement des demandes d’asile, contre le système Dublin. Ce règlement prévoit qu’une personnes ne peut déposer sa demande d’asile dans le pays de son choix si elle a été identifiée avant dans un autre pays (prise d’empreinte, enregistrement dans la base de donnée Eurodac). Voici l’appel au rassemblement : Stop au règlement Dublin !

Le soir, un rassemblement était appelé par les migrant-es du campement de la place de la République : « Nous faisons appel à vous pour se rassembler avec nous vendredi soir à 20H00 pour résister avec nous pour mettre les tentes et les bâches et soutenir nos revendications ». 500 personnes ont répondu présentes et des bâches et tentes ont pu être installées sans que les flics ne puissent intervenir.

Depuis le 24 octobre, le campement a été systématiquement détruit ou empêché de s’installer par les flics, dans une opération de harcèlement quotidien. Le soir la police empêchent de tendre des bâches, arrachent les banderoles, et le matin, elle vient réveiller tout le monde à coup de lampe dans la figure et de coups de pieds dans les matelas. Ce harcèlement quotidien vise à détruire les personnes moralement et physiquement pour qu’elles renoncent à rester ensemble, à s’organiser et à revendiquer des papiers et des logements pour tou-te-s.

Déjà, le 2 novembre, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté, migrant-es et solidaires, de la place de la République à celle du Châtelet, dans une ambiance solidaire et déterminée.

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Le 13 novembre, mairie et police sont venus « évacuer » les migrant-es et expulser le campement. Des flics et des travailleurs sociaux ont emmené dans des bus une partie des migrant-es vers des centres d’hébergement dont ils/elles ne connaissaient pas la destination (comme d’habitude), tandis que ceux/celles resté-es sur la place, une cinquantaine de personnes, se sont ensuite fait chassé-es. Les camions de la propreté de la ville ont tout nettoyé, place nette, et encore une opération de dispersion réussie pour les autorités ! Voir le texte Évacuation des migrants de République : bricolage et impasse.

Une nouvelle manifestation etait appelée pour le 15 novembre, mais elle a été interdite suite aux attentats du 13 novembre.

 

Saint-Denis (France). Lundi 9 novembre, plusieurs migrants hébergés dans un foyer Adoma suite à l’expulsion du lycée Jean Quarré devaient être expulsés du centre. Un piquet de solidarité a été organisé le jour même et les 11 personnes qui devaient être expulsées ont finalement pu ré-intégrer le foyer en attendant qu’une autre solution d’hébergement soit trouvé.

Voici le communiqué rédigé par les migrant-es du centre :

« Nous sommes migrants, nous sommes plus que 35 en tout, des maghrébins, des soudanais. Demain nous allons être 11 à la rue comme beaucoup après l’expulsion du lycée Jean Quarré (la préfecture avait annoncé qu’il y a aurait au moins un mois d’hébergement pour tous, c’était le 24 octobre). Nous étions ensemble au lycée Jean Quarré; beaucoup sont demandeurs d’asile. Ce que nous voulons c’est d’être toujours là, rester au foyer et d’avoir la régularisation pour tous. »

 

Triel-sur-Seine (France). Le 7 novembre au matin, 40 fascistes ont investit le toit d’un centre d’hébergement dans la ville de Triel-sur-Seine pendant plusieurs heures. Ce centre a été ouvert après l’expulsion du lycée occupé Jean Quarré en octobre. Déjà, quelques jours auparavant un migrant s’était fait agressé en sortant de la station RER. Rapidement, plusieurs personnes de la ville et des environs se sont rassemblées devant le centre pour exprimer leur solidarité avec les migrant-es.

Mais dans le centre, géré par la Croix-rouge, les problèmes ne sont pas seulement les fascistes. Comme dans beaucoup d’autres, aucun suivit des procédures de demande d’asile n’est mis en place et les conditions de vie y sont dures : éloignement de Paris, manque de soins pour les personnes malades, gestion carcérale par les personnels de la Croix-rouge et les vigiles, avec des cartes pour entrer et sortir, un appel quotidien et des fouilles des chambres, etc. Depuis la veille, une partie des migrant-es avaient entamé une grève de la faim et fait des banderoles qui ont été déployées dans l’après midi. Une négociation s’en est suivit avec le directeur général de la Croix-rouge qui a du infléchir sur un certain nombre de revendications.

Dans les alentours, un réseau de solidarité s’est mis en place et a appelé à un rassemblement/rencontre solidaire devant l’entrée du centre le 11 novembre. Une cinquantaine de personnes étaient présentes.

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Nantes (France). Un squat de migrant-es a été attaqué à coup de cocktails molotov dans la nuit du 7 au 8 novembre. Les 10 et 14 novembre, deux manifestations ont été appelées en pour affirmer la solidarité avec les migrant-es et face aux attaques de l’extrême droite. Source

Nantes 14 novembre 2015

 

Marseille (France). Le 5 novembre, des migrant-es et solidaires ont brièvement occupé la Plateforme Asile des Bouches du Rhône avant de se faire sortir par la police, pour protester contre les conditions de traitement des demandes. Source

Marseille quartier de la plaine 8 novembre 2015

Saint-Jean-du-Gard/Cévennes (France). Appel à la création du collectif Cévennes sans frontières :

Nous sommes quelques individus à nous réunir et nous organiser en soutien avec les exilé.e.s et contre les frontières…

Nous sommes contre les frontières et leur gestion militaire. Des barbelés gardés par l’armée aux camps de tri et d’identification, des déportations aux centres de rétentions, des rafles aux tribunaux, l’Europe mène une guerre contre les exilé.e.s.

Nous sommes contre la distinction opérée entre « réfugiés » et « migrants économiques ». Les États et les associations humanitaires instaurent cette différenciation en établissant un classement arbitraire entre les “bons” migrants à accueillir et les “mauvais” à expulser, ce qui justifie la répression et les déportations. Des papiers pour les uns, les menottes pour les autres ?

Nous sommes solidaires et nous souhaitons nous organiser avec les exilé.e.s, lutter contre les frontières et affirmer ensemble la liberté de circulation et d’installation pour tous. Nous pensons que chacune des actions qui permet à des personnes de passer un contrôle, d’échapper à une rafle ou à une expulsion, de s’installer pour mener une nouvelle vie participe à élargir les brèches des murs qui séparent les peuples. Nous ne voulons pas que notre rôle se limite à des opérations de charité. Nous sommes libres d’accueillir les richesses de ce monde.

Si les Cévennes sont géographiquement éloignées des points de crispation (comme Vintimille, Calais ou Marseille), les frontières se matérialisent partout. Des exilé.e.s sont déporté.e.s et enfermé.e.s dans des centres de rétention comme à Nîmes. Aux alentours d’Alès, des familles expulsées des centres d’hébergement sont accueillies par des personnes solidaires.

Nous avons déjà organisé une manifestation à Saint Jean du Gard, des tables d’infos sur les marchés, des collectes de matériel et des trajets vers Vintimille et Marseille. Nous souhaitons continuer en menant les actions suivantes :

Diffuser les revendications et témoignages des migrants, Tables d’infos sur les marchés, Collectes de matériel, Mise en lien avec d’autres initiatives (Marseille, Vintimille, Nîmes, Alès,…), Soutien des initiatives d’accueil, Organisation de cantines et concerts de soutien, Discussions et réflexions sur l’actualité. Source

 

Toulouse (France). Le 9 novembre un rassemblement était appelé pour dénoncer la situation à Calais et la récente politique de rafle, d’envois forcés et d’enfermement dans des CRA de toute la France, devant le centre de rétention de Cornebarrieu, où de nombreux migrants Calais ont été enfermés ces dernières semaines.

Liberté de circulation et d’installation pour tou.te.s !
De l’air, de l’air, Ouvrez les frontières ! Source

 

Perpignan (France). Après une rafle à Calais le 13 octobre, quatre migrants soudanais ont été enfermés au centre de rétention de Perpignan. Convoqués devant le consul du Soudan afin qu’ils reconnaissent leur identité et signent le laissez passer pour l’expulsion, ils ont refusé à plusieurs reprises de s’y rendre. L’un d’entre eux a été déféré au tribunal le 6 novembre accusé de « soustraction à une mesure d’éloignement ». Ils ont finalement tous les 4 été libérés !

 

Calais (France).

Nouveau camp d’État et déplacement forcé :

À Calais, l’État a prévu la construction d’un camp pour 1500 migrant-es, sur une zone de l’actuelle jungle. Ce camp sera composé de conteneurs aménagés, entourés de barbelés, géré par l’association La Vie Active et on ne sait pas encore quelles seront les modalités de contrôle. C’est l’entreprise bretonne Logistic Solution qui a décroché le marché de l’aménagement des conteneurs « modules d’habitation ». Ceux-ci, au nombre de 125, sont prévus pour 12 personnes. Sachant que les conteneurs de transport on une taille « normée », et que l’entreprise aménage les plus grand formats, ça donne ça : Longueur de 12,04 m x largeur de 2,33 m = 28,0532 m² / 12 personnes = 2,33 m² par personnes. Comme le dit si bien le directeur adjoint de l’entreprise Antoine Houdebine : « On a vraiment pensé ces conteneurs spécialement pour les migrants« .

Mais tout ne roule pas si bien pour les autorités et elles doivent faire face une fois de plus à la résistance. La construction de ce camp nécessite l’expulsion de 400 personnes de la zone où elle est prévue. Mais une bonne partie d’entre-elles résiste et refuse de partir.

Voici le communiqué qu’ils/elles ont rédigé :

– La construction du nouveau camp sera en plein milieu du camp actuel, mais ce n’est pas une véritable solution pour les problèmes des personnes réfugiées.

– La capacité du nouveau camp est de 1500 places, ce qui n’est pas suffisant pour la population réfugiée de Calais.

– La zone choisie par le gouvernement pour la construction n’est pas viable pour un camp.

– Les décisions prises par le gouvernement français nous paraissent peu claires.

– Le gouvernement français force des personnes réfugiées à évacuer la zone choisie pour la construction du nouveau camp.

En conséquence nous – les personnes réfugiées présentes dans cette zone – refusons de nous soumettre à cette irrespectueuse politique d’anti-solidarité. Le jour où le gouvernement nous forcera à partir pour démarrer les travaux, nous protesterons collectivement.

calais banderole resiste expulsion nouveau camp1

Mise à jour sur le déplacement forcé d’une partie de la Jungle

Le plan de construction du nouveau camp fermé de containers dans la Jungle qui devait commencer le 2 novembre a été retardé. L’association La Vie active (qui gérera le camp) et l’État disent que c’est à cause des « problèmes de communication » avec les gens qui vivent actuellement dans la zone de construction et présentent ce retard comme un simple malentendu.

La réalité est loin de ça. Les communautés qui font face à l’expulsion due à la construction de camp ont très bien compris les plans de l’État et savent clairement que leurs maisons seront détruites et que la nature répressive de ce nouveau camp va entraîner de nouvelles difficultés pour eux s’il est construit.

Le nouveau calendrier de construction qui a été communiqué est le suivant : pendant la semaine du 2 au 8 novembre, la Sécurité Civile va construire un camp de remplacement clôturé pour 500 personnes qui va servir provisoirement pour les gens qu’ils veulent virer de la zone de construction. Les tentes du camp de remplacement sont celles utilisées lors des situations d’urgence, type tremblement de terre.

À partir du lundi 9 novembre, La Vie active va commencer à demander à nouveau aux gens de partir volontairement vers les tentes de remplacement. Si les gens ne se déplacent pas d’ici la fin de semaine, les CRS seront appelés pour virer les gens de force -une recette que nous connaissons tous fort bien à Calais. Nous ne connaissons pas la date exacte où la « demande » sera remplacée par les matraques, les gaz lacrymogènes et les bulldozers, ce qui signifie que de la vigilance et du soutien sont nécessaires tout au long de la semaine.

Il existe différentes réponses à ce plan de construction par les communautés à qui il est « demandé » de se déplacer : certains se sentent un manque de puissance pour résister activement à ces plans, d’autres espèrent atteindre l’Angleterre avant la tentative d’expulsion. Mais depuis que ces plans sont devenus explicites, une résistance se développe dans la zone de construction planifiée et il est clair que beaucoup refusent de bouger. Et, pour citer une déclaration publiée récemment par des personnes vivant dans cette zone:

« Nous refusons de nous soumettre à cette irrespectueuse politique d’anti-solidarité. Le jour où le gouvernement nous forcera à partir pour démarrer les travaux, nous protesterons collectivement ».

Calais Migrant Solidarity, 7 novembre 2015

Le 12 novembre, les travaux de construction du camp on commencé avec l’arrivée de bulldozers dans la jungle.

Une expulsion humanitaire

Le 12 novembre au matin, la construction très retardée du « Nouveau Camp » à commencé.

Les travaux devaient commencer le 2 novembre 2015. Les associations ont déclaré que la date avait été retardée en raison de « problèmes de communication » avec les personnes vivant dans la zone. En fait, les gens ont toujours refusé de partir. (voir le texte Mise à jour sur le déplacement forcé dune partie de la Jungle).

Finalement, ce matin les travaux ont commencé. Le premier bulldozer est arrivé aux environs de 8h00. Il a roulé au milieu des tentes et des maisons des gens et a enlevé les poteaux rouges qui servaient de délimitation de la zone de chantier. Il a été rapidement suivit par d’autres véhicules de travaux tout au long de la matinée. Pour le moment, ils se sont limités à l’aplatissement des zones sans maisons et inondées et à la pose de clôtures délimitant la zone du site. Toutefois, il sera impossible pour eux de commencer la construction réelle tant que des personnes vivent encore dans la zone.

Peu de temps après sont arrivés une flopée de volontaires « humanitaires » des associations. Vêtus d’unepléthore de veste fluorescentes de couleurs différentes, ils ont tourné dans la zone d’expulsion, disant aux gens qu’ils devaient quitter leurs maisons et domiciles. Ils ont tenté de convaincre les gens que le nouveau camp serait de loin mieux, et beaucoup ont déclaré que si les gens ne se déplacent pas rapidement, la police viendrait les expulser par la force. Les 50 bénévoles présents étaient des membres des associations Salam et La Vie Active, y compris le président de l’association Salam qui a été vu expliquant avec véhémence à un groupe de réfugié ne parlant pas anglais qu’ils devaient se déplacer. Ils avaient apporté des bracelets orange, qu’ils distribuaient aux gens qui voulaient avoir une place dans le nouveau camp.

Cette apparition soudaine de véhicules de chantier et de bénévoles vêtus de fluo a convaincu certaines personnes de quitter la zone, de prendre leurs tentes et d’aller s’installer ailleurs dans la jungle. Toutefois, la grande majorité des gens a choisi de rester. Ils ont cité plusieurs raisons à ça, à savoir : les difficultés de vivre dans une grande tente avec 50 autres personnes qu’ils ne connaissent pas et sans aucune intimité, leur préférence pour leurs maisons, qu’ils ont construit eux-même, plutôt que quelque chose pour lequel ils n’ont pas pris part à la construction, la préférence de vivre au sein d’une communauté d’amis, et un manque total de confiance dans l’État français. Bon nombre des personnes vivant dans la jungle ne veulent pas du nouveau camp.

Cela ne devrait pas surprendre de voir à quel point certaines associations collaborent avec l’État. Elles ont une longue histoire de collaboration à Calais. Cependant, il est toujours choquant de voir des gens donner bénévolement leur temps pour des organisations qui font le travail de la police. Beaucoup de bénévoles ont fait valoir que la construction du nouveau camp était une étape nécessaire pour améliorer les conditions de vie dans la jungle et pour «amener aux gens l’aide dont ils ont besoin», mais en même temps, beaucoup reconnaissent la nature coercitive de ce qu’ils font, qu’à chacune de leurs demandes, elle soit appuyée par la menace de la violence d’État pour déplacer les personnes. Il y avait un grand sentiment de pessimisme, que rien ne pouvait être fait pour arrêter les inévitables offensives de l’État. Si les gens de la jungle avaient montré le même sentiment de défaitisme, ils seraient parti de la zone le 2 novembre et les travaux auraient déjà commencé !

À la fin de la journée, les bénévoles des associations sont partis et une petite partie de travaux avait eu lieu dans les zones inhabitées. Nous pensons qu’il y aura probablement une expulsion de la zone dans les jours à venir.

Calais Migrant Solidarity, 12 novembre 2015

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Dispersion dans les centres de répit et dans les centres de rétention

La stratégie de dispersion des migrant-es de Calais se poursuit. Le gouvernement et la préfecture se félicite que le nombres de migrant-es présent à Calais ai diminué, à coup d’enfermement en centre de rétention et d’éparpillement dans d’autres centres de tri qui ne disent pas leurs noms. Voir ce texte.

Patrouilles et attaques de police dans la Jungle :

Les CRS tirent des gaz lacrymogènes dans la Jungle

Dans la nuit du 2 novembre, vers 21 heures, des migrant-es ont été violemment attaqué-es par les CRS. Les affrontements ont duré près de 2 heures. Durant toute l’opération, à peu près 20 grenades lacrymogènes ont été tirées. Des migrant-es ont riposté en jetant des pierres sur les flics.

Quelques tirs ont touchés les zones de vie des réfugiés.

Vers 00h45 heures, a bloqué 25 personnes à l’entrée principale de la Jungle. En plus, une dernière bombe de gaz lacrymogène a été tirée. Ensuite, l’affrontement s’est terminé.

Source et vidéo

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La nuit du 8 au 9 novembre, des centaines de migrant-es se sont retrouvé-es sur l’autoroute, à côté de la jungle, bloquant le trafic pour tenter de monter dans les camions en partance pour l’Angleterre. Depuis plusieurs semaines, avec les renforts policiers, la multiplication des contrôles et des outils de surveillance, le passage est très difficile, voir impossible.

La police est intervenue, arrêtant la circulation sur l’autoroute et attaquant en tirant des centaines de grandes lacrymogènes. Des barricades ont été dressées sur l’autoroute et des affrontements ont duré une bonne partie de la nuit, blessant plusieurs policiers. Les gaz, tirés sur l’autoroute mais aussi en direction de la jungle ont blessés un nombre très important de migrant-es.

Le lendemain, de nouveau, des barricades ont été montées sur l’autoroute, à l’aide de mobilier urbain, et des pierres lancées sur les flics qui ont riposté au gaz lacrymogène. L’accès au port a été totalement fermé et des groupes de migrant-es bloquaient encore la circulation sur les routes d’accès à l’autoroute dans la matinée.

Suite à ces deux nuits d’affrontements, la préfecture a annoncé qu’un nombre plus important de policiers seraient présents autour et dans la jungle, ce qui laisse craindre une augmentation des rafles et des violences policières. La maire de Calais à quand à elle demandé l’intervention de l’armée. Plus de 1200 flics sont actuellement présents à Calais.

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Récits des nuits du 8 au 9 et du 9 au 10 novembre, publiés sur le blog Calais Migrant Solidarity :

Une nuit de défiance collective

Dans la nuit du 8 novembre, des personnes vivant dans la jungle ont réussi à bloquer l’autoroute qui longe la jungle. On pouvait entendre plusieurs camions klaxonnant, mais vers 23 heures, la police a totalement arrêté le trafic sur l’autoroute.

Malgré cela, dans la jungle, de grands groupes de personnes ont continué à se déplacer vers l’entrée. Ce mouvement de foule a continué même quand il était manifestement évident qu’il n’y avait plus de trafic vers le Royaume-Uni sur l’autoroute.

À minuit, alors que les gens étaient toujours sur l’autoroute, des groupes s’étaient aussi rassemblés sous le pont de l’autoroute à l’entrée de la jungle, et sur les rampes d’accès et de sortie de l’autoroute. Des cris et des chants comme « No jungle ! » pouvaient être entendus. Un groupe a utilisé des pierres pour battre de rythme sur la rambarde. Plusieurs panneaux de signalisation ont été mis à terre, à commencer par celui indiquant Calais. Les gens ont commencé à allumer des feux, avec des tentes cassées, des vêtements jetés et tout ce qu’ils pouvaient se procurer. Beaucoup de buissons et végétation sur le côté de la route ont été incendiées. Certaines personnes ont démonté les glissières de sécurité de l’autoroute. Tous ces matériaux combustibles ont été rassemblés pour former des barricades. De grands groupes de personnes tentaient de rejoindre l’autoroute, mais ont été maintes fois repoussés par l’utilisation massive de gaz lacrymogènes. Les personnes qui étaient là venaient de nombreux pays et parties de la jungle différentes. Beaucoup de gens ont fait des vidéos avec leurs téléphones.

Un porte parole du syndicat de la police a déclaré que près de 300 grandes lacrymogènes avaient été tirées. Le gaz a d’abord été tiré vers l’entrée de la jungle et sur l’autoroute, mais au fil de la nuit la police a tiré des quantités croissantes de gaz au cœur même de la jungle.

[…]

Video

Calais Migrant Solidarity, 10 novembre 2015 

calais 9 novembre 2015

Une nuit de punition collective par la police !

À nouveau, dans la nuit du 9 novembre, des personnes sans papiers ont bloqué l’autoroute près de la jungle avec des barricades. Cependant, ce ne sont pas que les personnes protestant qui ont été touchées par la répression, mais la police a décidé de punir collectivement une large proportion de la jungle.

Vers minuit on pouvait entendre des cris de protestation sur l’autoroute, tandis que la police lançait des gaz lacrymogènes dans la zone de la jungle la plus proche de l’autoroute, et que l’on pouvait entendre les klaxons des camions.

Les slogans des gens étaient « plus de jungle ! ». Au début, la police a lancé des gaz lacrymogènes pour chasser les gens loin de l’autoroute et les forcer à retourner dans la jungle. Les camions et voitures ont été en mesure de passer toute la nuit, même si la route a été partiellement bloquée par une barricade de fortune.

Beaucoup de manifestants de la jungle ont essayé de sauter dans les camions, mais cela a été vain. Un chauffeur de camion a brandi une arme à feu, la pointant sur les gens qui se trouvaient à côté de sa cabine. Tout au long de la nuit, les camions ont esquivé les barricades mises en travers de la route pour arrêter la circulation. À un moment donné, un groupe de 30 à 40 personnes a été totalement entouré de gaz lacrymogène, avec aucune issue possible, obligés de se recroqueviller au sol en boule.

L’utilisation par la police de gaz CS (lacrymogène) est devenu une pratique ordinaire inquiétante. Les gens de la jungle ont été soumis à un niveau sans précédent de guerre chimique, la même force de dissuasion chimique que celle utilisée en Palestine ou à Ferguson pleut sur le camp quasi quotidiennement. La police à la gâchette facile utilise la tactique de bombarder intensivement la zone autour d’eux, visant tour à tour tous ceux qui se déplacent. Cela veut également dire qu’ils attaquent les zones où n’y a aucune échappatoire, piégeant les réfugiés dans des chemins étroits et les buissons autour du camp. Ce n’est pas fait pour disperser les personnes, mais c’est une forme de punition collective.

En même temps que cette protestation se déroulait près de l’entrée principale de la jungle, une manifestation plus petite a commencé sur une route secondaire qui donne accès à l’arrière du camp. Sur cette route, des panneaux de signalisation ont été mis en travers et incendiés pour former des barricades. En réponse à cette deuxième manifestation, la police a tiré un tas de gaz lacrymogène, auxquels ceux qui manifestaient ont répondu avec des projectiles.

Sans se préoccuper pour les 60 ou 70 familles résidant dans cette zone du camp, la police a tiré gaz et flashball à travers le camp, brûlant une tente, un tas d’ordure, des arbres et des buissons.

Des mères criaient en français qu’il y avait des enfants dans le camp tandis que la police attaquait. Des groupes de famille revenant d’une autre partie de la jungle ont été prises au piège par une colonne de lacrymogène.

Tard dans la nuit, la police a fait des patrouilles pour trouver les migrants qui s’étaient cachés dans les buissons le long de la route. À un moment, un groupe de 20 flics a tiré du gaz en continu pendant 5 minutes jusqu’à ce que la zone soit entièrement recouverte de fumée.

Comme la nuit se poursuivait, l’intensité du gaz a augmenté. Le vent a ramené les vapeurs sur toute la partie ouest du camp. Le message de la police a été clair : si vous protestez, nous vous punirons tous. Il y a également eu de nombreuses blessures causées par les grenades lacrymogènes tombant sur les gens, des brûlures et des blessures.

Les blessures de cet assaut sont difficiles à quantifier, il est facile de compter les nombreux problèmes respiratoires, les irritations des yeux et brûlures de la peau, mais le traumatisme psychologique est difficile à voir. Les personnes fuyant des conflits sont traitées par le meilleur de l’hospitalité française : une nuit de répression chimique sur l’ensemble de la population du camp.

Calais Migrant Solidarity, 10 novembre 2015

calais 9 novembre 2015 2

Entre le 10 et le 11 novembre, pour la troisième nuit consécutive, les flics ont de nouveau attaqué la jungle à la grenade lacrymogène (une centaine utilisée) et des canons à eau ont été déployés à l’entrée du camp. Des migrant-es ont riposté et plusieurs personnes ont été arrêtées puis relâchées. Encore une fois, de nombreuses blessures sont constatées. Source

Dans les médias, les autorités locales et la préfecture multiplient les déclarations et dénoncent la violence et l’implication de « militants no borders » dans les affrontements, militant-es qui organiseraient et pousseraient les migrant-es à ces affrontements. C’est l’éternel épouvantail de « la frange radicale manipulatrice » qui est agité pour justifier le déchaînement de répression des flics et la politique meurtrière mise en place à Calais. De même que pour justifier des opérations de guerres en Méditerranée, le pouvoir agite celui des « réseaux de passeurs ».

Ce discours pue le paternalisme et le racisme. Il y a bien eu, durant ces trois nuits, une défiance collective contre la police et des actions de blocage de l’autoroute pour tenter de monter dans les camions qui font route vers l’Angleterre. Ces actions/ripostes sont autonomes, auto-organisées, spontanées. Les personnes qui y ont participé n’ont pas besoin d’être « aidées » ou « dirigées » par quelconque militant-e européen-ne. Que des personnes se réclamant -ou pas- no borders y ait -ou pas- participé n’intéresse personne mis à part les chantres du pouvoir et de la répression. Depuis des mois, des groupes de migrant-es s’organisent collectivement pour tenter de passer en Angleterre, pour occuper des maisons vides, pour résister aux injonctions de la police et de l’État, pour organiser des manifestations. Toutes ces initiatives doivent être soutenues car elles mettent à mal le système des frontières.

Manifs de fascistes

Après la manifestation du 31 octobre à l’appel du groupe « Calaisiens en colère » qui a rassemblée plusieurs centaines de personnes contre les migrant-es à Calais, une autre manifestation a eu lieu la semaine suivante, le 8 novembre, à l’appel de « Sauvons Calais ». Plus « radicale », elle a rassemblée moins de monde. En face, une contre manifestation a eu lieu, réprimée par la police qui a procédé à des arrestations. Source

Après la manifestation, un groupe de 5 nazis est allé attaquer des migrant-es qui tentaient de rentrer dans le port pour passer en Angleterre.

 

Dans la nuit du 13 au 14 novembre, un incendie a détruit 2500m² de la Jungle, sans faire de mort-e.

La Jungle en feu

Un incendie a éclaté parmi les tentes entassées à environ 00h45 ce matin. La cause de cet incendie serait une bougie. Le feu s’est propagé rapidement à cause du vent et les gens couraient, essayant d’évacuer la zone et d’emmener les gens en sécurité. Il n’y a pas eu de blessures majeures, quelques petites brûlures et des problèmes dû aux inhalations de fumée, mais pas de blessures majeurs ou de décès. Beaucoup de documents, papiers, vêtements et effets personnes ont été détruits. Le feu s’est propagé pendant environ une demi-heure avant que les pompiers n’arrivent. Apparemment, la police sur place, essayait d’éteindre le feu avec un canon à eau. La zone de la jungle concernée était le camp des soudanais près du chemin des Dunes. 60 abris ont été détruits.

Dans une grande partie de la jungle, il n’y a pas de routes ou de points d’eau pour les pompiers et c’est « chanceux » que le feu ai commencé près de la seule route qui mène au centre Jules Ferry. Une partie beaucoup plus grande du camp aurait été détruite par les flammes si le feu avait commencé ailleurs, peut-être toute la jungle […] Source

calais 13 novembre 2015 2

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Le 16 novembre, une petite manifestation a eu lieu, contre les conditions de vie dans la jungle et les violences policières. Elle a été violemment réprimée par la police.

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Lille (France). Plusieurs centaines de personnes, migrant-es et solidaires, ont manifesté dans les rues de Lille le samedi 7 novembre, en solidarité avec les migrant-es, sans papiers et réfugié-es. Le cortège, parti de la Grande Place s’est rendu au square Olieux où depuis des mois des migrant-es, principalement mineurs isolés, ont installé un campement, n’ayant d’autres solutions. Au début de la manifestation, quelques fascistes sont venus provoquer le cortège, criant des slogans hostiles.

 

Saint-Brieuc (France). Le 12 novembre, un millier de lycéen-es sont descendu-es dans les rue contre la menace d’expulsion de neuf de leurs camarades.

 

Akrotiri (Chypre). Révolte dans un camp d’enfermement. Le 31 octobre, après que l’un d’entre-eux/elles ai menacé de se pendre, des migrant-es enfermé-es dans la base militaire britannique d’Akrotiri ont mis le feu à des tentes qui servent de dortoir et ont escaladé les clôtures en scandant « We are people, not animals ». Les militaires britanniques et gardes de sécurité ont réprimé la révolte à coup de matraque.

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Vintimille (Italie). Alors qu’un sommet de l’Union européenne sur l’immigration s’est tenu à Malte, réunissant des dirigeants européens et du continent africain, cet appel à actions sur tout le territoire européen a circulé en plusieurs langues : Vous faites pousser des grillages, nous cultivons des tenailles.

 

Brindisi (Italie). Depuis le rassemblement solidaire devant le CIE le 31 octobre dernier, qui a pris fin avec l’arrestation des personnes solidaires à l’extérieur et une forte protestation à l’intérieur, une grève de la faim continue ce 5 novembre au CIE. Le 4 au matin, la police est entrée dans le centre pour mener une perquisition, mais n’a rien trouvé.

Du CIE de Brindisi, à peine rouvert et dont on ne sait pas grand-chose, un retenu nous dit ça : contrôles dégradants, trou dans les portes des cellules pour passer la nourriture, protestations, et plus encore dans cette interview en italien.

 

Turin (Italie). Au CIE de Turin, plusieurs détenus se sont mis en grève de la faim début novembre. Dans une des zones du centre, les détenus sont en quarantaine car il y a une épidémie de gale. Mais ils refusent les soins pour éviter que d’autre ne soient enfermés dans cette aile du centre une fois l’infection terminée. http://www.autistici.org/macerie/?p=31678

Le 15 novembre, un rassemblement est appelé sous les murs du centre de rétention :

Rassemblement au CIE de Corso Brunelleschi

Au CIE de Corso Brunelleschi, la tension monte à nouveau : des prisonniers sur le toit, des manifestations, des battiture, des grèves de la faim et de la soif.

Il y a plusieurs façons de lutter aux côtés de ceux qui se rebellent : de la perturbation des entreprises qui coopèrent à la gestion et à la réparation des bâtiments, à la diffusion des paroles, des nouvelles et des expériences qui sortent de l’intérieur du centre.

Nous pouvons également soutenir les détenus en portant notre solidarité sous les murs du centre.

Source

Turin rassemblement au CIE 15 novembre 2015

Samedi 14 novembre, les enfermés du centre de rétention (Cie) de Turin situé Corso Brunelleschi, ont à nouveau lancé une révolte qui a détruit une grande partie du centre. L’étincelle a été le refus du parloir à un retenu avec sa femme, même si en réalité l’air était déjà tendu dans le centre depuis des semaines, où se produisaient de fréquentes expulsions violentes. Hier, les retenus se sont donc organisés pour protester contre les conditions d’enfermement et ont mis le feu à des vêtements, mettant hors d’usage la zone rouge et la seule chambre ouverte dans la zone jaune : dans la zone blanche, il ne reste que deux chambres (Source) :

Révolte, incendie et solidarité

Quand, ces dernières semaines, nous disions sentir une vive agitation dans le Centre d’Identification et d’Expulsion (CIE) de Turin, c’est parce qu’on pouvait sentir une tension croissante entre les lignes de ce que nous disaient les prisonniers.

Depuis que le CIE a recommencé à fonctionner à plein régime, environ 90 places, après les restructurations de l’hiver dernier, le train-train de la machine à expulser est devenu encore plus oppressant : la police qui vient réveiller à l’aube des détenus pour les expulser, les déportations de masse, les tabassages à ceux qui tentent de mettre en place des petites formes de protestations individuelles.

C’est la normalité des pratiques de la détention administrative de personnes qui n’ont pas de papiers et il n’y a donc rien d’étonnant, comme il feignent de faire les politiciens humanitaires quand la question des CIE est abordée dans leurs petites controverses de salon. Ce sont les moments lors desquels la figure du reclus assume une aura sacrificielle, construite sur l’image d’une victime d’un système qui ne fonctionne pas correctement, ou pour le mois, qui n’assure pas une juste dignité pendant la période d’enfermement. Un peu de dignité, celle dont parlent ces messieurs, qui pensent qu’elle doit être inscrite dans les murs de là où on ne peut pas sortir.

Mais il arrive que l’image du reclus brimé ne suivent pas le rythme de la réalité d’une rage croissance, alimentée par les petits et grands abus quotidiens, et qui parfois se manifeste par une petite lueur de rébellion, circonscrite à quelques personnes. Parfois, cependant, cette rage émerge avec plus d’enthousiasme et devient une action collective et les centres de détentions sont incendiés. Il suffit d’un prétexte, comme il y a quelques jours : un prisonnier s’est vu refuser un parloir avec son épouse, il s’est coupé les veines. Mais ce qui fait la différence, cette fois comme pendant l’été 2014, c’est que les détenus, dans un climat de solidarité générale, se sont organisés pour montrer que la dignité, il y en a très peu pour ceux qui sont à l’ombre des barreaux.

C’est comme ça que, samedi soir, d’abord dans la section rouge, puis rapidement dans les sections blanche et jaune, des colonnes de fumées sont venues se mêler aux premiers brouillards du mois de novembre. Dans le centre, les flics anti-émeute sont arrivés rapidement, ainsi que le préfet, pour constater les dommages subits et probablement pour essayer de gérer au mieux les conséquences du plus grand échec après la rénovation de l’hiver dernier du centre de rétention turinois. Les retenus ont été regroupés dans la cour et gardé-là en attendant de comprendre comment réorganiser les quelques espaces laissés indemnes. Une autre présence n’a pas manqué de venir, certainement plus proche des intentions des prisonniers, même au-delà des murs : une trentaine de solidaires ont accourus pour faire entendre leur soutien par leurs voix, des pétards et des feux d’artifices.

Dans la nuit, les retenus de la zone rouge, maintenus dans la cour, ont décidé de ne pas rester immobile à subir les décisions des forces de l’ordre et ont défoncé les grilles qui les séparent de la zone jaune pour se réfugier à l’intérieur. Quelle est l’ampleur réelle des dégâts aux installations et quelles vont être les décisions de la police et des gestionnaires de l’entreprise Gespa par rapport aux centre incendié, nous allons chercher à le savoir. Ce qui est certain, c’est que les zones touchées par l’incendie ont été déclarées inutilisables, il semble que le mobilier et le système électrique ont été détruits, et que le fonctionnement du centre est considérablement réduit. Une autre chose est sûre, c’est qu’à la suite de la révolte, un détenu manque à l’appel. La police a bien fait attention à ne pas l’ébruiter, mais les personnes à l’intérieur n’ont pas de doute, dans la confusion quelqu’un a réussi à s’évader.

Dimanche 15 novembre, le rassemblement solidaire prévu depuis quelque jours a eu lieu, renforcé par la nouvelle de l’incendie du centre quelques heures plus tôt. Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées corso Brunelleschi et pendant quelques heures, de la musique, des slogans et des interventions ont tenu compagnie aux retenus, qui ont répondu avec autant d’énergie. Aussi, les parents de deux jeunes roumains, enfermés au CIE après l’expulsion des familles rom de l’ancienne caserne de la rue Asti, ont lancé leur salut personnel. Les deux jeunes, bien que citoyens européen, ont été arrêtés et enfermés au CIE en raison de leur prétendue « dangerosité sociale » et ont été présentés ce samedi 16 devant le juge qui a décidé de leur expulsion. Le 17 novembre au matin, un groupe de familles, amis et solidaires a attendu les nouvelles de l’avocat puis ont donné lieu à un bruyant salut avant de partir.

Ce n’est pas la première fois que des personnes avec des papiers en règle mais définies comme « socialement dangereuses » se retrouvent enfermées dans le CIE, ni la première fois que les occupants d’une maison , trouvés sans papiers sur eux le jour de l’expulsion, sont emmenés au CIE puis expulsés. Pour les deux jeunes, après l’accord du juge, le temps est court. Ils ne peuvent pas être maintenus enfermés dans le CIE très longtemps, et si rien ne change, nous nous attendons à une expulsion dans les jours à venir.

Après l’incendie de samedi soir, la nouvelle est tombé de l’arrestation de deux tunisiens qui ont participé à la protestation. Ils sont accusés de destruction, résistance, violences et menaces à fonctionnaire et ont été transférés du CIE à la prison des Vallette. Une fois terminé le rassemblement, les solidaires ont rejoint la prison des Vallette pour un autre salut à tous les détenus, mais surtout à ceux accusés d’avoir essayé de détruire une prison. […]

Pour ajouter quelque chose de plus à ce que nous avons dit, nous vous proposons d’écouter (in italien), l’interview faite hier pendant l’émission « Bello come una prigione che brucia » sur Radio Blackout.

 

Bari (Italie). Le 28 octobre, plusieurs dizaines de migrant-es ont quitté le CARA (centre pour demandeurs d’asile) de Bari pour manifester dans le centre ville pour revendiquer leur droit à l’asile, leur liberté de circulation et contre les conditions dans lesquelles ils sont retenus dans ce centre. 1000 personnes y vivent actuellement, dans des conditions très dures et violentes imposées par la coopérative Auxilium qui le gère. Sept personnes ont été arrêtées. Source

 

Rome (Italie). Un rassemblement solidaire était appelé le 7 novembre devant le centre de rétention (CIE) de Ponte Galeria à Rome. Voici un compte-rendu :

Sur le rassemblement solidaire au CIE de Ponte Galeria

Le 7 novembre, un groupe de solidaire s’est rassemblée sous les murs du CIE de Ponte Galeria aux portes de Rome pour exprimer sa solidarité avec tou-tes les détenues et ceux/celles qui luttent quotidiennement pour leur liberté.

Malgré Trenitalia qui a essayé, avec l’aide de la police, d’empêcher les camarades de prendre le train en demandant à tou-tes le paiement du billet, à l’aller et au retour, le groupe a réussi à atteindre les murs du centre et à y passer quelques heures, entres discours, musique et beaucoup de bruit.

La réponse à l’intérieur du centre a été forte et belle : face à la section homme, les cris des solidaires ont été rejoint par ceux des détenus tandis que dans la rue nous avons essayé de communiquer avec les automobilistes qui passaient, plus ou moins ignorant-es de ce qui se trouvait derrières ces murs surmontés de barbelés.

Depuis l’intérieur, ils nous disent que le centre est plein à craquer : dans la section homme il y a plus de 100 prisonniers, tandis que chez les femmes elles sont environ 90, uniquement nigérianes. Aussi les épisodes où la nourriture et les boissons sont mélangées avec des psycholeptiques et distribuées par les opérateurs du centre se répètent, pour tenter de détruire toute capacité de résistance et de révolte.

Pendant que nous étions devant le centre, des nouvelles nous sont parvenues d’un groupe de camarades de Brindisi qui avaient organisé un rassemblement semblable devant le CIE et qui ont été arrêté-es une nouvelle fois par la police pour être identifié-es.

Après avoir illuminé le ciel avec quelques feux d’artifice, nous sommes retourné-es en ville.

Quelques ennemi-es des frontières. 

Source

Plus tard dans la soirée, le siège local de la Croix-rouge a été recouvert d’inscriptions en solidarité avec les personnes qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, luttent contre les CIE et les frontières. Le lendemain devait se tenir dans ce local un spectacle avec des réfugié-es du CARA de Casteluovo di Porto, parrainé par la coopérative Auxilium qui depuis des années spécule sur la vie des migrant-es et veut nettoyer son image publique avec ces initiatives culturelles.

« Contre Auxilium et en solidarité avec les personnes arrêtées pour avoir protesté dans le CARA de Bari et ceux/celles qui luttent dans et hors du CIE de Restinco à Brindisi. Contre toutes les cages et toutes les frontières. » Source

Le 16 novembre au matin, un groupe d’ennemi-es des frontières s’est rendu dans un bureau de poste pour distribuer des tracts et rappeler la responsabilité du groupe PosteItaliane dans la machine à expulser. Les fenêtres du bureau de poste ont ensuite été recouvertes d’affiches en solidarité avec celles/ceux qui luttent dans les CIE pour retrouver la liberté et contre le business du groupe PosteItaliane. Source et tract distribué

 

Bologne (Italie). Dans la nuit du 8 novembre, la ligne à grande vitesse Bologne-Milan a été sabotée. Plusieurs câbles électriques ont été incendiés et une inscription laissée au sol : « 8-11, saboter un monde de racistes et de frontières ». Cela a entraîné des retards de plusieurs heures. Source

Bologne 8novembre2015 1

 

Genève (Suisse). Rassemblement du mouvement « No bunkers », en lutte depuis plusieurs mois contre les conditions d’hébergement et les renvois Dublin.

Geneve 12novembre2015 1

 

Bedford (Angleterre). Samedi 7 novembre, plus d’une centaine de personnes ont manifesté sous les murs du centre de rétention de Yarl’s Wood, en solidarité avec les personnes enfermées et contre toutes les prisons pour étranger-es.

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Yarl's Wood demo 7 novembre 2015 4

 

Lesbos (Grèce). Le 31 octobre, une grosse manifestation s’est déroulée dans la ville de Mytilène, à laquelle ont participé beaucoup de migrant-es et des personnes solidaires habitant-es de l’île. Les membres du parti au pouvoir Syriza n’ont pas été accepté-es dans le cortège. Sur cette île grecque, située en mer Égée, plusieurs milliers de migrant-es, survivant-es de la traversée, vivent dans les rues en attente d’une autorisation pour se rendre sur le continent.

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La mer Égée est un cimetière. Les assassins vont payer !

Le 5 novembre, alors que les derniers jours ont été plus meurtriers que jamais dans la mer Egée, le premier ministre Tsipras a escorté Martin Schulz, le président du parlement européen, lors d’une visite sur l’île de Lesbos.

Les anarchistes locaux ont occupé la mairie de la ville et suspendu une banderole disant « The Aegean is full of migrants’ dead bodies. Europeans too are peoples’ murderers ».

Lesbos mairie 5 novembre 2015

Quand Tsipras et Schulz sont arrivés sur l’île, d’autres manifestant-es les attendaient également.

Lesvos protest 5 novembre 2015

Le 7 novembre, des migrant-es ont occupé un immeuble désaffecté sur le port de Mytilène. Le bâtiment était l’ancien « centre des travailleurs » de la ville, qui avait été fermé ces dernières années. Ces derniers jours, des milliers de personnes vivaient dans le port et dans les rues, en attente des navires pour le continent (les travailleurs des navires étaient en grève).
C’est une initiative auto-organisée par les migrants et des groupes locaux sont là pour les soutenir.

Trois jours plus tard, le 10 novembre, le bâtiment a été expulsé par des membres du parti communiste de Grèce (KKE), armés de bâtons, jouant le rôle de la police anti-émeute. L’immeuble était vide depuis plusieurs années, mais le KKE qui contrôle ce « centre des travailleurs » l’utilisait comme débarras.

Vidéo de l’expulsion et du rassemblement solidaire devant le squat.

Source

 

Thessalonique (Grèce). Le 12 novembre, jour de grève générale, une immense banderole a été déployée sur la façade de la maison des syndicats par l’assemblée « No lager » : « Les noyades aux frontières sont des meurtres commis par l’État grec et l’Europe forteresse. Stop à la guerre aux migrants ». Source

Thessalonique banderole 12 novembre 2015

 

Athènes (Grèce). Vendredi 6 novembre, un groupe de 400 personnes a annulé la manifestation appelée par un « comité de quartier » fasciste contre la présence de migrant-es dans le parc Victoria. Beaucoup de migrant-es utilisent ce parc pour faire une escale d’un jour ou deux sur leur chemin pour quitter la Grèce. Les fascistes d’Athènes ont tenté de créer une hystérie anti-migrants parmi les voisins, mais avec peu de succès : seulement 40 personnes ont répondu à l’appel fasciste, tandis que celui anti-fasciste a été rejoint par plus de 400 camarades. Source

 

Ljubljana (Slovénie). Dans la matinée du 13 novembre, une artère principale de la ville de Ljubljana a été bloquée. Des banderoles accrochées disaient : « Liberté de circulation » et « Vos fils (barbelés), nos morts ». Source

Ljubljana 13 novembre 2015

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Varsovie (Pologne). Des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Varsovie samedi 7 novembre en solidarité avec les migrant-es, contre les frontières et le racisme, derrière la banderole « La solidarité plutôt que le nationalisme ».

 

Berlin (Allemagne). Des affrontements ont éclaté entre des militant-es antifascistes et solidaires des migrant-es, et la police en marge d’une manifestation fasciste anti-réfugié-es.

Dans la nuit du 11 novembre, des véhicules de plusieurs entreprises qui profitent de l’enfermement des migrant-es ont été incendiés : l’entreprise Gegenbauer, qui a fait les gros titres des journaux car ses salariés frappent les réfugiés dans le camp Lageso ; ISS, entreprise de sécurité présente dans les centre de rétention ; Thyssen Krupp, qui vend des armes partout dans le monde, « elle porte la responsabilité de la migration de centaines de milliers de personnes qui se trouvent justement à chaque endroit dans le monde à la recherche d’un nouvel et meilleur espace de vie ». Source

 

Leipzig (Allemagne). Dans la nuit du 10 au 11 novembre, la direction régionale de Leipzig s’est fait détruire ses fenêtres et sa porte d’entrée. « cette attaque spécialement dirigée contre la direction régionale de Leipzig signifie une attaque contre toutes les directions régionales du pays, contre tous les politiques qui veulent nous expliquer qu’il y a beaucoup trop de réfugiés en Allemagne, qu’il est nécessaire de les installer dans des gymnases et des hangars industriels, ainsi que d’avoir recours à l’armée. Cette prétendue crise des réfugiés est une mise en scène. Il est évident qu’on a besoin d’hangars ou de camps si on souhaite ficher, contrôler et trier des gens. » Source

 

Hambourg (Allemagne). Samedi 14 novembre, 9000 personnes, migrant-es et solidaires ont manifesté dans les rues de la ville.

9000 personnes sont descendues dans le rues aujourd’hui, malgré la pluie et le froid, pour se battre pour les droits des réfugié-es.

Aujourd’hui nous avons clairement dit : l’accueil des réfugié-es signifie l’égalité des droits pour tou-te-s. Nous avons montré que nous voulons vivre ensemble, que nous sommes contre l’isolement dans des tentes, des entrepôts et des camps. Nous avons affirmé que nous sommes contre les nouvelles lois sur l’asile, que nous ne croyons pas à la notion de « mauvais-e migrant-e ». Nous étions côte à côte, nous étions fort-es ensemble, avec de nombreux/euses réfugié-es des camps, avec le collectif Romano Jekipe Ano Hamburg, avec Lampedusa in Hamburg et pleins d’autres. Merci à tou-te-s celles et ceux qui ont soutenu notre lutte aujourd’hui.

Dans le contexte de la terreur à Paris, les signes de solidarité et de cohésion sont devenus encore plus importants. Nous sommes en deuil avec les familles des victimes. Nous sommes profondément préocupé-es par pediga & co qui lancent déjà de nouvelles campagnes de haine. Ne les laissons pas instrumentaliser la terreur pour leur racisme ! C’est seulement ensemble, avec les personnes qui viennent d’autres pays, que nous serons en mesure de surmonter la violence. Continuons jusqu’à ce que toutes les personnes dans cette ville soient vraiment égales. Source

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Vienne et Linz (Autriche). Appel à des manifestations internationales contre les frontières le 14 novembre.

Laissez les frontières ouvertes ! Non aux barrières, aux murs et à la forteresse Europe !

Une vague sans précédent de solidarité avec les réfugiés a déferlé sur l’Europe et proclame haut et fort « bienvenu aux réfugiés, ouvrez les frontières ».

Des milliers de réfugiés et de solidaires ont forcé les gouvernements de l’Europe a ouvrir ses frontières. Maintenant ils veulent revenir en arrière avec des clôtures, des postes frontières, et des barrières imposées par l’armée et la police – et pas seulement sur les frontières extérieurs, mais au sein de l’UE.

La Grande-Bretagne et la France harcèlent les réfugiés à Calais. La Bavière menace de fermer ses frontières avec l’Autriche. L’Autriche envisage d’ériger une clôture de barbelés à la frontière avec la Slovénie. Le premier ministre slovène a demandé une aide militaire européenne pour fermer sa frontière avec la Croatie. La Hongrie et la Macédoine utilisent la violence brutale contre les réfugiés aux frontières avec la Serbie et la Grèce. Le gouvernement grec maintient la frontière avec la Turquie fermée obligeant des milliers de réfugiés à faire la traversée meurtrière par la mer Égée.

Après avoir fui leurs pays, les demandeurs d’asile subissent à nouveau des conditions épouvantables aux frontières. Des milliers sont déjà morts en Méditerranée. Et l’hiver arrive. La situation exige une réponse immédiate et internationaliste : pas de fils barbelés et de violence contre les réfugiés. Partout, des gens viennent en aide aux réfugiés et résistent à l’ordre du jour inhumain des gouvernements.

Ouvrez les frontières immédiatement ! Non aux barrières, aux murs et à l’Europe forteresse.

Abri instantané pour tout le monde et traitement humain de réfugiés !

Arrêt de toutes les expulsions ! Personne n’est illégal !

Démission de tous les ministres responsables !

Source

À Vienne, 3500 personnes ont participé à la manifestation, migrant-es et solidaires.

 

Zagreb (Croatie). L’initiative « Welcome » et le réseau antifasciste de Zagreb ont organisé le 14 novembre une marche de solidarité avec les réfugié-es bloqué-es aux frontières du pays. Source

 

Christmas Island (Australie). Le 9 novembre une émeute a éclaté dans le centre de rétention, situé sur cette île au large de l’Australie, au lendemain de la mort d’un retenu qui avait tenté de s’évader. On ne sait pas pour le moment comment est décédée cette personne. L’émeute a commencé par une manifestation dans le centre d’un groupe de détenus, puis face à la répression de cette manifestation des barrières et des baraquements du centre ont été détruits et les gardes de sécurité du centre ont été attaqués, obligés de quitter les bâtiments. En Australie, les migrant-es arrêté-es en pleine mer sont soit refoulé-es vers le large soit enfermé-es dans des centres de rétention situés dans des îles du Pacifique, loin du continent (Chrismas Island, Nauru, Manus, etc.).

 

à suivre …

Tous les articles publiés sur la Lutte des migrant-es de La Chapelle

Tous les articles publiés sur Calais

Quelques liens : Paris Luttes infos // Marseille Infos Autonomes // Calais Migrant Solidarity//Presidio No Border Vintimille // Hurriya (Italie) // Clandestina (Grèce) // Assemblée No Lager Thessalonique //  Assemblée No Lager (Grèce) // No border Serbia //

[Hambourg] Deux acteurs de la politique anti-réfugiés attaqués à leurs domiciles

19 et 22 décembre 2014. La voiture du sénateur SPD d’Hambourg Detlev Scheele a été incendiée dans la nuit du vendredi 19 décembre 2014 Wölckerstraße 10 dans le secteur de Sasel à Hambourg. Les flics ont malheureusement eu le temps d’éteindre les flammes à l’extincteur vers 3h du matin (le véhicule situé dans la rue juste devant sa maison a tout de même été endommagé par les flammes).

La façade et les fenêtres de la maison du professeur Dr. Klaus Püschel, située à Holderstrauch 24, a été endommagée dans le quartier Schnelsen à Hambourg avec des bouteilles de peinture. Püschel est directeur de l’Institut de médecine juridique à Hôpital universitaire ‘Eppendorf’.

Tous deux sont deux principaux acteurs du racisme d’Etat et des politiques anti-réfugiés à Hambourg.

Car le groupe Lampedusa, après plus d’un an et demi de lutte, n’a toujours pas obtenu de permis de séjour. Le sénateur soce-dém’, en tant qu’ancien partisan du maire Scholz, avec lequel il a travaillé en 2008/2009 en tant que secrétaire d’état au travail et aux affaires sociales, a soutenu le refus brutal d’une solution collective au groupe de réfugiés provenant de Lybie. “Nous mettons le doigt dans la plaie en utilisant nos moyens de tapage nocturne multicolores et enflammés et confirmons ce qu’ont écrit les groupes antiracistes à l’automne 2013, qu’il n’ y aura pas de paix dans la ville jusqu’à ce qu’il y ait une solution satisfaisante.”.

Cette même crapule de Scheele, en tant que membre du gouvernement à Hambourg, a aussi signé en septembre dernier le “compromis d’asile” au conseil fédéral: celui-ci consiste à classer désormais plusieurs pays d’Europe de l’est (Serbie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine) comme des “pays d’origine sûrs”, simplifiant ainsi les procédures d’expulsion vers ces mêmes pays. Cette mesure vise notamment les roms. De plus, si de faux renseignements sont donnés pour obtenir un permis de séjour, les sanctions financières sont désormais plus importantes (hausse des amendes).

À l’été 2001, le professeur Püschel a préconisé à partir d’un point de vue médical d’introduire l’utilisation de vomitifs aux réfugiés en passant par le Sénat rouge-vert. Ordonnée par le sénateur de l’Intérieur de l’époque Scholz, puis a été poursuivie plus tard avec Schill, Püschel a administré lui-même 550 vomitifs à de jeunes réfugiés qu’il a déplacés dans des centres de “soins” à travers l’Allemagne. Nous n’oublions pas l’assassinat de John Achidi en décembre 2001 et le meurtre de Condé Laye à Brême en janvier 2005 par la torture brutale de vomitifs.

Hambourg, 19 et 22 décembre 2014

Depuis Le chat noir émeutier

[Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école de la rue Ohlauer à Kreuzberg, Berlin

[Gießen] Occupation du local des verts, 4 juillet 2014

Près de 25 personnes solidaires avec la lutte des réfugiés ont investi les bureaux des verts aux cris de « Personne n’est illégal; Droit de rester pour tou-tes » vendredi 4 juillet. Outre le fait de dénoncer la politique d’asile raciste des verts, c’est une action en solidarité avec les réfugiés de l’école rue Ohlauer à Berlin qui ont été cernés par la police pendant plusieurs semaines.Gießen 4 juillet14

[Berlin] Attaque d’une patrouille de police à coups de pierres à Gleisdreieckspark, 6 juillet 2014

Dans la soirée de dimanche 6 juillet à Berlin, un véhicule de patrouille de police a été attaqué avec des pierres. Cette attaque a été une réponse à la répression policière pendant des semaines contre les occupant-es de l’école de la rue Ohlauer et plus globalement contre la police en tant qu’institution d’État.
Le communiqué de l’attaque se termine par « Droit de rester partout et immédiatement ! En solidarité avec tous les réfugiés DE l’école Ohlauer et de tous les autres endroits qui continuent à lutter ! »

[Leipzig] Attaques solidaires contre le pouvoir, 7 juillet 2014

Dans la nuit de dimanche à lundi 7 juillet, les bureaux de Bettina Kudla du parti de la CDU situés dans le quartier Gohlis au niveau de la Stockenstrasse, ont été attaqués avec des pierres et de la peinture. Un grand graffiti a recouvert la façade, faisant référence à l’école occupée par les réfugiés. Les bruits de fissuration de la paix sociale ont réveillé un citoyen du secteur vers 1h30 qui a immédiatement appeler les keufs. Heureusement, les assaillants ont réussi à prendre la fuite avant leur arrivée.

Dans la nuit de vendredi 27 juin 2014, la mairie située rue de Prague avait déjà été attaquée par le même procédé. Il s’agit plus précisément d’une attaque contre le bureau de l’immigration en solidarité avec les réfugiés de la rue Ohlauer à Kreuzberg (Berlin). 22 fenêtres ont été pétées au total. La nuit précédente, c’est le bureau des verts qui étaient pris pour cible.leipzig 7 JUILLET14

[Hambourg] Bureau du SPD attaqué, 9 juillet 2014

Les bureaux de la politicienne soce-dém’ Monika Scheel (SPD) situés à Hambourg-Niendorf ont reçu une visite à dans la nuit du 8 au 9 juillet 2014. Des récipients de verre remplis de peinture ont été balancée sur la façade, cassant des vitres au passage. Un message sur papier « droit de rester pour tous » laissé devant l’entrée du local explique le motif de cette irruption sauvage.

[Berlin] Attaque de l’office central des étrangers en solidarité, 9 juillet 2014

Dans la nuit du 8 au 9 juillet, des pierres ont pété les vitres de sécurité des autorités centrales pour étrangers situées à Friedrich-Krause-Ufer 24. De la peinture a également été balancée sur la façade grise du bâtiment. C’est notre réponse à la politique d’asile actuelle de l’union européenne, de l’Allemagne de l’ouest et plus précisément de Berlin. Avec cette action militante, nous rendons hommage aux réfugiés de la rue Ohlauer et de Bruxelles qui se battent pour leurs droits, indique le communiqué.

[Berlin] Occupation d’une tour de télévision, 9 juillet 2014

Le 9 juillet 2014 à Berlin, la tour de télévision a été occupée par des réfugiés et des solidaires. Près de 36 réfugiés (venant pour la plupart de l’Oranienplatz et de la rue Ohlauer) ont réussi à pénétrer à l’intérieur du bâtiment et à occuper jusqu’en fin d’après-midi la cafétéria du bâtiment. Plus de 115 flics ont été envoyés sur place par la société d’exploitation pour les expulser. L’accès a été fermé au public une bonne partie de la journée. Des manifestant-es solidaires étaient présent-es avec des banderoles dans le bâtiment.

[Berlin] Occupation du musée Chek point Charlie en solidarité avec la lutte des réfugié, 11 juillet 2014

Vendredi 11 juillet, le musée Check-point Charlie de Berlin a été occupé par des migrant-es et des solidaires. Le thème du moment exposé retrace l’histoire des migrants réfugiés. Seulement, ça n’a rien d’historique… les frontières de l’Europe tuent en permanence des migrants qui tentent de fuir les guerres et les ravages du capitalisme (pour exemple, plus de 25000 morts dans les 25 dernières années). Des tracts ont été jetés depuis le toit du bâtiment, des banderoles ont été accrochées tandis qu’un rassemblement se tenait devant le musée.

Traduit de indymedia linksunten par Le chat noir émeutier

Pour les jours précédents, voir :

[Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

1er, 2 & 3 juillet 2014. Suite à la tentative d’expulsion des réfugié-e-s et solidaires qui occupent l’école Gerhart Hauptmann, les actions de solidarité continuent en Allemagne.

Lycéen-ne-s et étudiant-e-s ont manifesté ce mardi 1er juillet pour le droit de rester des réfugiés. Durant une bonne partie de l’après-midi, il y a eu des affrontement sporadiques avec la police, accompagnés de slogans anti-police, avant que la manif se termine rue de Vienne à proximité de l’école G-H dans l’après-midi. Des sit-in pour empêcher une possible expulsion se sont également tenus à proximité de l’école.

Les bureaux politiques des verts (conseil municipal et mairie) ont été occupés par des solidaires. 20 personnes ont investi le conseil municipal dans l’après-midi: il y a eu trois arrestations et un-e occupant-e s’est fait casser le nez par les flics. Les autres ont été pris dans une nasse policière.

Des appels à accentuer les actions de solidarité circulent en ce moment contre la menace d’une nouvelle expulsion. Les réfugiés qui sont présents dans le bâtiment rapportent qu’ils sont privés de vivres par les barrages des flics. Les réfugiés de l’école menacent de se suicider en cas d’expulsion.

Suite aux déclarations du conseiller municipal des verts Panhoff qui exigeait l’expulsion immédiate des occupant-es de l’école de la rue Ohlauer, des manifs et occupations se sont tenues aux quatre coins du pays. Un petit récapitulatif:

  • Le 1er juillet 2014 à Francfort, plus de 300 personnes ont manifesté vers 21h en solidarité avec les occupant-es de l’école Gerhart Hauptmann. Parties de la Merianplatz, des flyers sur la situation dans le quartier de Kreuzberg ont été distribués aux passant-es.
  • A Hambourg mardi 1er juillet, 200 personnes se sont rassemblées malgré une forte présence policière. La manif, qui n’a pas été déposée, a été déterminée et sauvage: en plus des slogans multiples contre la police et les expulseurs (verts, spd…), des pétards et des pierres ont été lancés sur les flics, et un bleu qui s’est mangé une pierre a du être hospitalisé. Les flics ont rapidement dispersé la marche à Schanzenviertel, et des panneaux de signalisation ont été arrachés et utilisé pour bloquer les rues du quartier, notamment sur la Schanzenstrasse. Des barricades ont été érigées à travers le quartier de Sankt-Pauli. Au total, 19 manifestant-es ont été interpellé-es. Samedi 5 juillet est prévu une grande manifestation en solidarité avec les réfugiés du groupe « Lampedusa à Hambourg » afin d’exiger immédiatement le droit de rester pour tous les réfugiés ainsi qu’une autorisation de travail.
  • Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014,  dans le quartier de Kreuzberg, il y a eu quelques gestes incendiaires : à l’angle de la Cuvrystraße  et de la Görlitzer Straße, des barricades ont été érigées puis incendiées, et un véhicule auto-service a été en proie aux flammes. Les pompiers sont rapidement intervenus mais les émeutiers ont réussi à disparaitre dans l’obscurité.
  • A Lübeck dans la nuit du 1er au 2 juillet, des tags ont recouvert le bureau des verts avec les inscriptions « Refugees Welcome – Fight Racism ». Le communiqué dit à la fin « Pour le droit de rester ! Contre les expulsions ! Contre les zones de danger et les zones restreintes ! Contre la police paramilitaire ! »
  • A Münich mercredi 2 juillet, un groupe d’une soixantaine de personnes solidaires a occupé le bureau du parti des verts. Des banderoles ont été accrochées au bâtiment en solidarité avec les réfugiés.

lubeck juillet2014     Berlinjuillet2014  Berlinjuillet2014 bis

Compilation faite par Le chat noir émeutier

Mise À Jour au 5 juillet alors que depuis deux jours la police s’est en partie retirée du quartier de Kreuzberg, même si 200 flics continuent à surveiller le quartier. Les barrages de flics sont moins nombreux aux alentour de l’école occupée. Par ailleurs, les autorités ont passé le relais à une entreprise de sécurité privée pour s’assurer qu’aucun autre réfugié viennent rejoindre celles et ceux présent-es dans l’école Gerhart Hauptmann. Les dix jours de siège policier auraient coûté plus de 5 millions d’euros à l’Etat.

  • On apprend tardivement que dans la nuit du 26 au 27 juin, le parti des verts a reçu une visite à son QG d’ un groupe solidaire avec les réfugiés du quartier de Kreuzberg à Berlin. Ces dernier ont pris le temps de toquer aux vitres du local à coups de pavés et de prendre la fuite.
  • Le 3 juillet, les verts du quartier Haslach à Fribourg ont reçu la visite d’une poignée de solidaires.
  • Toujours ce jeudi 3 juillet, 150 personnes ont manifesté à travers les rues de la ville de Darmstadt (Berlin) en solidarité avec les réfugiés de l’école.
  • Près de 50 personnes se sont rassemblées à proximité d’une église à Berne (Suisse) ce jeudi 3 juillet et ont déambulé dans les rues en solidarité avec les migrants de la rue Ohlauer à Kreuzberg (Berlin), mais également pour les sans-papiers de Calais (arrêté-es mercredi 2 juillet et enfermés dans plusieurs centres de rétention sur l’ensemble du territoire)
  • Un appel à une grande manif pour le droit de séjour des réfugiés et contre une éventuelle nouvelle expulsion des occupant-es de l’école de la rue Ohlauer a été lancé ce samedi 5 juillet sur la Hermannplatz à Neukoln. En ce début d’après-midi, plusieurs milliers de personnes ont répondu présent. 850 flics antiémeute ont été mobilisés pour l’occasion. Au départ de la manif, des pétards et des feux d’artifice ont été allumés par un groupe de personnes solidaires depuis le toit d’un immeuble tout en tenant une banderole, tandis que résonnait depuis les rues le slogan « Feu et flammes aux expulsions ». Le cortège a fait une courte halte sur la OranienPlatz, lieu où s’étaient installés avec leurs tentes il y a quelques temps plusieurs réfugiés de Berlin en lutte. Certain-es ont tenté de grimper aux arbres et se sont heurté-es à la police, qui a cependant interpellé plusieurs manifestant-es malgré la résistance déterminée d’une partie du cortège (on ignore le nombre d’arrestations). Par la suite les flics ont encerclé les arbres de la place… La manif, qui a diminué quasiment de moitié en nombre, s’est ensuite dirigée vers l’école occupée, où les unités de police ont quadrillé le secteur et remis pour l’après-midi des barrières tout autour du squat. La manif s’est dispersée vers 19h. Il a été rapporté que les porcs en uniforme ont procédé à des contrôles et arrestations après la dispersion.

Bernjuillet2014  berlin 5 juillet 2014

 

voir aussi :

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

et

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

[Hambourg] manifestations sauvages et émeutes contre les frontières et leurs gardiens

5 juin 2014. Après l’attaque brutale des flics sur un rassemblement de réfugiés de Lampedusa et de solidaires à Rathausmarkt à Hambourg jeudi 5 juin, des centaines de personnes sont sorties dans les rues de St. Pauli vendredi soir.

Une grosse manifestation non-autorisée avec près d’un millier de personnes a commencé vers 20h au nouveau Pferdemarkt et a défilé dans la rue Schulterblatt. Des slogans contre l’État et les frontières ont été tagués sur des murs, des banques et des magasins, des feux d’artifice ont été tirés et la manif a fait du bruit.

Après que les flics ait bloqué la manifestation, la foule s’est séparée et s’est retrouvée à différentes heures et en différents lieux du quartier. Il y a eu plusieurs manifestations en même temps. Le bureau du SPD [1] de St. Pauli a été attaqué tandis que l’entrée de la maison de la « sénatrice de la justice » [2] de Hambourg de Brigittenstraße a été détruite. Beaucoup de barricades ont été construites et les flics ont été attaqués. Ce ne sont que quelques impressions de cette nuit.

Les flics n’étaient pas en mesure de contrôler la situation. C’était plaisant de voir qu’il y avait beaucoup d’initiatives individuelles et qu’elles avaient été bien préparées.

Pas de frontières ! Pas d’État !
Pour beaucoup de nuits d’été incontrôlées !
Comme on pouvait le lire ce soir sur un mur de St. Pauli, fraîchement inscrit :
« Pour la révolte sociale ! »

[1Sozialdemokratische Partei Deutschlands, parti social-démocrate, deuxième parti d’Allemagne et celui du maire actuel de Hambourg

[2Justiz-Senatorin, membre du gouvernement de Hambourg chargée de la justice (comme Berlin, Hambourg est une ville-région donc avec son propre gouvernement)

 

[traduit d’un mail par leurs soins.]

Feux du nouvel an 2014

Feux d’artifice et rassemblements solidaires devant les taules du monde entier

Région parisienne :

Saluts solidaires devant les taules, 31 décembre 2013 : Des pétards, feux d’artifice et des cris (liberté, bonne année, feu aux prisons, courage, etc) ont été lancés simultanément devant les prisons de Bois d’Arcy, Fresnes, devant le centre de rétention de Vincennes, la prison pour femmes de Versailles et celle de la Santé à Paris. À Bois d’Arcy, Fresnes et la Santé, des échanges ont eu lieu entre l’intérieur et l’extérieur.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers.

Amiens :

Feu d’artifice devant la taule d’Amiens : Hier mardi 31 au soir, des feux d’artifice ont été tirés à la Maison d’Arrêt d’Amiens. Cette action anti-carcérale vise à exprimer notre solidarité envers tous les prisonniers.

Feu aux prisons ! Liberté pour tou.te.s !

Besançon :

Feux du nouvel an à la maison d’arrêt de La Butte : dans la soirée du 31 décembre 2013, des feux d’artifice ont été tirés en solidarité avec les prisonniers devant la maison d’arrêt de la butte. Alors que les gens s’échangeaient des voeux hypocrites et tout un tas de conneries pour cette nouvelle année, quelques feux d’artifice ont été allumés devant la maison d’arrêt de Besançon. Des slogans contre l’enfermement ont été scandés (« les prisons en feu les matons au milieu; solidarité avec les prisonniers; pierre par pierre, mur par mur nous détruirons toutes les prisons »). À l’intérieur on pouvait entendre le dawa des prisonniers qui tapaient sur les portes et qui criaient leur rage depuis leurs cellules. Un autre groupe de solidaires étaient également présent devant la taule et tiraient des feux d’artifice.

Détruisons les murs et les frontières qui nous séparent ! Feu à tous les lieux d’enfermement ! Liberté pour tou.te.s !

Angers :

Ce 31 décembre plusieurs personnes se sont retrouvées face aux murs de la maison d’arrêt d’Angers. Des fusées et fumigènes ont été craqué près des ailes ouest et est de la taule. Des cris ont été échangés entre les prisonniers, des voisins et plusieurs groupes venus devant la prison. crève la taule !

Marseille :

Une dizaine de personnes se sont rendues vers 21h devant le CRA du Canet pour crier leur solidarité avec les retenus enfermés à l’intérieur et lancer quelques feux d’artifices. À minuit, devant la maison d’arrêt des Baumettes, c’est une petite trentaine de personnes qui durant une vingtaine de minutes a tiré des feux d’artifices devant la taule, et crié sa haine des murs, d’abord devant la maison d’arrêt des hommes, puis devant l’entrée de celle des femmes. Quelques fumigènes ont été balancé par dessus les murs, devant les encouragements et les cris de joies de nombreux prisonniers. Du côté de la M.A femme, pas d’échanges cependant.

Nantes :

Feux d’artifices devant la maison d’arrêt de Nantes-Carquefou, devant le centre de détention et devant l’EPM de Orvault.

Calais :

Rassemblement devant le centre de rétention.

Athènes (Grèce) :

Manif de solidarité du réveillon devant les prisons de Koridallos, où plusieurs anarchistes sont incarcéré.es : Lors de la manif de cette année, la solidarité s’est fortement exprimée à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des prisons de Korydallos. Près d’un millier de personnes solidaires étaient présentes au rassemblement avant minuit et ont commencé à scander des slogans haut et fort. Plusieurs compagnon.nes ont allumé des feux d’artifice, alors que les prisonniers faisaient du bruit et lançaient des objets enflammés des fenêtres des cellules. Peu de temps après que la foule se soit déplacée du parc en face de la prison des hommes à un parking en face de la prison des femmes, les flics anti-émeute ont utilisé des gaz lacrymogènes pour réprimer la grande manifestation et ont chassé les manifestant.es dans les rues avoisinantes. 4 arrestations. photos & vidéo ici.

Feu aux prisons !

Volos (Grèce) :

Manifestation devant la prison pour mineurs. Les manifestants ont scandé des slogans au milieu des feux d’artifice; «La passion pour la liberté est plus forte que toutes les prisons», «Feu et explosion à ce bordel », et plus encore.
La solidarité est notre arme! vidéo ici.

Larissa (Grèce) :

Réveillon devant la prison, où le compagnon en grève de la faim Spyros Stratoulis est incarcéré. Voir une vidéo ici.

Omaha et Lincoln (Nebraska, USA) :

Des banderoles avec des slogans anti-prison ont été accrochées dans ces deux villes. À Omaha, une manifestation s’est rendue devant la prison et il y a eu du boucan des deux côtés du mur.

Helsinki (Finlande) :

Manif solidaire à la prison pour migrants de Metsäla à Helsinki

Lors de la nuit de la St-Sylvestre, un groupe de 40 personnes a rendu visite au centre de rétention Metsälä à Helsinki. Nous voulions dire aux migrants, emprisonnés en raison de leur origine, que nous ne les avons pas oubliés en pleine célébration du Nouvel An. Nous avons envoyé des salutations de derrière la clôture avec des cris d’encouragement, des tambours, des feux d’artifice et une banderole: Pas de frontières – solidarité avec les prisonniers. Les prisonniers ont pu se précipiter dans la cage qui ressemblait vaguement à un balcon pour entendre notre message, mais après un certain temps les gardiens de l’unité de rétention les ont contraints de retourner à l’intérieur. Après cela, nous avons continué à faire du bruit sous leurs fenêtres.

Les flics ont participé à la manifestation à une gare ferroviaire et ont suivi notre route en parcourant les ruelles latérales à la prison. Sur place les policiers nous attendaient en tenue anti-émeute, torturant leurs chiens en les retenant de force à proximité de l’escouade, du bruit et des fusées, mais ils n’ont pas réussi à bloquer l’accès au grillage entourant la prison. Dès le début les flics se sont comportés de manière agressive, nous menaçant avec violence, avec les chiens et gaz lacrymo et poussant les gens à terre. Lorsque le moment est venu de se retirer de la grille, les flics ont attaqué la foule et ont réussi à prendre deux manifestants avec eux, tandis que deux autres ont réussi à s’échapper. Les manifestants arrêtés ont été libérés le lendemain.

L’unité de rétention est un établissement fermé pour 40 migrants, des personnes retenues par la police ou par le contrôle des frontières en vertu de la loi finlandaise sur les étrangers – pas à cause de n’importe quel délit. L’emprisonnement dure généralement pendant des semaines, au pire jusqu’à six mois ou plus. La prison des migrants de Metsälä est actuellement la seule en Finlande, et est constamment remplie de «clients» allant des enfants aux adultes. En règle générale, les immigrés emprisonnés à Metsälä attendent de se faire expulser par les flics en coopération avec les autorités de l’immigration et, par exemple, les compagnies aériennes.

En montrant notre solidarité nous critiquons aussi les États-nations et leurs politiques frontalières qui génèrent le racisme et les inégalités économiques. En détruisant la liberté de circulation les frontières permettent l’exploitation du travail pas cher et poussent les gens à s’affronter les uns aux autres. Les frontières sont une entreprise qui tue des gens comme «l’incident» Lampedusa le 3 Octobre nous l’a montré, quand 363 immigrés se sont noyés sur la côte italienne, aux frontières de l’Union européenne. Cette entreprise mortelle ne s’arrête pas aux frontières nationales: c’est une politique transversale de contrôle, visant à surveiller, identifier et gouverner tout le monde au nom des menaces sur la sécurité.

Solidarité avec les migrants emprisonnés ! Nous attaquerons les raisons de nos souffrances. Il n’y aura plus de frontières demain!

Traduit de l’anglais par le chat noir émeutier

Brême (Allemagne) :

Près de 80 personnes se sont rassemblées devant la prison de Oslebshausen à Brême. Les slogans scandés à l’extérieur ont répondu aux cris et barouf des prisonniers. Accompagnés de musique, les manifestant-e-s ont lancé des feux d’artifice; Un texte « pour une société sans prisons et pour la liberté de tou.te.s » a été lu au mégaphone. De la peinture a également été balancée sur les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Münich (Allemagne) :

Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, une vingtaine de personnes s’est rassemblée devant les murs de la méga-prison de Giesing (qui enferme plus de 1500 personnes). E, plus des slogans lacés pour la liberté de tous les prisonniers, des tags ont été inscrits (comme « les prisons en feu ») et des dizaines de sacs de peinture ont été balancés sur la tour de contrôle et les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Hambourg (Allemagne) :

En début de soirée du réveillon, près de 40 personnes se sont rassemblées devant la section femmes de la prison Holstenglacis en montrant leur solidarité avec les prisonnières par des feux d’artifice, slogans, des messages de solidarité lus au mégaphone. Les détenues ont répondu par des cris et en allumant des bouts de papiers à leurs fenêtres de cellule.

Plus tard dans la soirée, 40 personnes ont manifesté devant la prison et aux premiers tirs de fusées, les keufs ont déboulé des deux côtés de la prison, gâchant la soirée de solidarité.Mais un autre groupe solidaire d’une cinquantaine  de personnes s’est également rassemblé en faisant du bordel devant la taule.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Berlin (Allemagne) :

500 personnes se sont rassemblés devant la prison de Moabit à Berlin et lancent des feux d’artifice. Ensuite, dans les quartiers de Berlin, plusieurs accrochages avec les flics ont lieu.

Stuttgart (Allemagne) :

Rassemblement de 300 personnes devant la taule de Stammheim. Ensuite, manif sauvage contre les prisons et pour la solidarité révolutionnaire dans les rues de Stuttgart.

Hanovre (Allemagne) :

Le 31 décembre vers 23h, environ dix personnes se sont rassemblées devant la prison de Hannovre à Schulenburger Landstrasse pour saluer solidairement les prisonniers avec des feux d’artifice grandioses, sauvages et inattendus. Ainsi on a pu percer l’isolement de ce grand complexe de bâtiments entouré de barbelés et de murs d’un mètre de haut avec des fusées et des cris mutuels entre les détenus et les solidaires au moins pour un moment. La prison de la route de l’école est au centre de la Basse-Saxe et la plus grande. En ce qui concerne les feux d’artifice du 31.12.2013 à cette prison, ce sont les premier de ces dernières années. Faisons en sorte que ce ne soit pas les derniers ! Liberté pour tou.te.s !

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Fribourg (Allemagne) :

En début de soirée du 31 décembre, 50 personnes se sont réunis en face de la prison de Fribourg pour exprimer leur solidarité avec tous les prisonniers, dont le compagnon Thomas Meyer-Falk. Le rassemblement a commencé devant le centre de détention préventive, où un texte en solidarité avec Thomas a été lu. La manif s’est ensuite déplacée jusqu’à la porte principale de la prison avec des tirs de feux d’artifice et des slogans criés tels « Liberté pour tous les prisonniers », tout en étant escorté de loin par quelques flics. Un rassemblement a eu lieu devant l’entrée de la prison, durant laquelle un discours contre la prison a été lu au haut-parleur par le groupe anarchiste de Fribourg. Des messages de solidarité avec les prisonniers ont également été lus en différentes langues. Les matons ont provoqué la manif, en filmant et en photographiant le cortège. Les prisonniers ont réagi buyamment par des cris et des sifflets. En fin de soirée, le bâtiment des matons a été visé par des engins pyrotechniques, ce qui a de nouveau été accueilli par des cris de rage de l’intérieur.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Turin (Italie) :

Nouvel an au CIE : À sept heure du soir, une quarantaine de solidaires se sont retrouvés sous les murs du CIE de Turin pour saluer les retenus avec slogan, battiture et feux d’artifice. Les retenu-e-s ont répondu en criant et des colonnes de fumée se sont élevées des aires blanche et jaune : dans la cour des matelas et des couvertures brûlent. Un retenu a tenté de s’évader en faisant un trou dans le grillage, mais il a été arrêté par la police avant d’avoir pu escalader le mur d’enceinte.

Un peu avant minuit, une cinquantaine de solidaires se sont rassemblés devant la prison de la Vallette et se sont rapprochés au plus près du bloc D malgré la présence des flics. Chansons, slogans, fumigènes et feux d’artifices ont été lancés.

Utrecht et Schipol (Pays-Bas) :

Rassemblement devant le camp de rétention de Zeist à Utrecht et 100 personnes devant le centre de rétention de Schipol aux cris de liberté pour tous les prisonniers personne n’est illégal.

 Bassel (Suisse) :

Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le centre de rétention avec feux d’artifice et slogans.

D’autres initiatives étaient prévues, mais nous n’avons pas vu de nouvelles sur internet :

Espagne : Mallorca : marche vers la prison ; Barcelone : rassemblement devant le CIE zone franca puis marche avec torches et fumigènes à la prison ; Navalcarnero : rassemblement devant les portes du centre pénitenciaires ; Madrid : rassemblement devant le CIE d’Aluche.

Italie : Rome : rassemblement sous la prison de Rebibbia ; Cosenza : nouvel an sous la prison ; Modène : rassemblement devant la prison ; Padoue : rassemblement sous la prison de Due Palazzi.

Angleterre : Brixton-London : manifestation bruyante.

Utrecht

Schipol

Athènes

Brême

[Hambourg]Solidarité avec les réfugiés ! Solidarité avec la grève lycéenne ! – 12 décembre 2013

Sans frontières ! Solidarité avec les réfugiés ! Solidarité avec la grève lycéenne à Hambourg !

Voici un tract qui a été distribué à Hambourg lors de la grève des lycéen.ne.s en solidarité avec les réfugiés. Plus de 3000 lycéen.ne.s se sont impliqué.e.s contre les menaces provenant des établissements, du gouvernement et des parents.

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Le 12 décembre 2013, des lycéen.ne.s se sont mis en grève à Hambourg. Ils luttent contre l’expulsion imminente de réfugiés du groupe ‘Lampedusa’. Le jour de la grève les lycéen.nes ont lancé un appel à ne pas se rendre en cours et à se joindre à la manif contre la politique du gouvernement de ségrégation et de contrôle raciste.

Même si nous ne sommes plus lycéen.nes, nous nous sentons lié.e.s à l’action. Nous pouvons clairement nous rappeler combien il est difficile, dans le cadre d’une journée au bahut, de mettre en œuvre vos idées en action et nous trouvons que le moment d’auto-organisation entre lycéen.nes méritent déjà notre solidarité et notre soutien. Nous trouvons important de lutter pour les ami.e.s, les camarades de classe et tou.te.s les participant.es persécuté.e.s, sans que ce sujet soit inclus dans le programme d’études.

Lorsqu’il s’agit d’une grève sur les expulsions de personnes, c’est qu’il existe donc des frontières dans ce monde. Le « droit » existant de dire qui a le droit de faire partie de la société et qui doit quitter de nouveau le pays, nous ne voulons pas accepter le « droit » de nous punir et de nous éduquer quand nous faisons ce que nous pensons être juste. Nous voulons l’auto-détermination et vivre librement et cela est possible uniquement dans un monde sans frontières, sans lois, sans papiers et tout ce que les autorités mettent en place pour garder le contrôle sur nos vies.

Le fait que les lycéen.ne.s soient menacé.e.s d’absentéisme et des conséquences nous montre seulement quel rôle joue l’école comme institution d’Etat dans le conflit. Dans ce système, sera uniquement accepté si tout fonctionne bien, ce qui signifie refuser la grève sauvage. Pendant un moment, et sans demander la permission, il est prévu que nous partions et ce qui signifie par conséquent d’interrompre le bon fonctionnement de la normalité, du racisme et de l’oppression des gens au quotidien.

Nous laissez pas intimider ! Vous êtes fort.e.s lorsque vous bloquez ensemble avec vos ami.e.s. Pour ce faire, vous n’avez pas besoin de parti ou d’organisation, qui parlent à votre place quand vous voulez élever votre voix.

Pour une résistance auto-organisée ! Pour le refus de la normalité raciste !

Contre toute autorité et toute oppression !

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier de no prison no state, 17 décembre 2013

[Hambourg] Attaque à la peinture contre un bâtiment du SPD en solidarité avec les réfugiés – 4 décembre 2013

Dans la nuit de mardi à mercredi 4 décembre, nous avons attaqué à la peinture le bâtiment du SPD du centre-ville et laissé un slogan – le 21 décembre Lampedusa est partout – Flora reste !

L’attitude du SPD à Hambourg participe activement à la politique raciste d’expulsions de l’Allemagne et de l’Europe, faisant des mobilisations racistes pour « l’aide à la protection » comme à Schneeberg, Greiz ou à Berlin-Hellersdorf. Le racisme en Allemagne n’est pas uniquement le fait d’une doctrine d’extrêmistes de droite affirmée par une bande de « parasites » fachos marginalisés, mais vient aussi du centre de la société. C’est ce que montre par exemple le SPD d’Hambourg, et le SPD dans son ensemble, par leur attitude envers le groupe « Lampedusa ».

Simultanément, la Rote Flora à Hambourg est menacée par les mesures d’urbanisme du Sénat, comme ils ont reconnu que le projet récalcitrant contraste avec les activités de paix et de réaménagement. Le SPD est responsable de la mise en place de «zones de danger» à Hambourg. Celles-ci permettent aux flics d’harceler les passants – en particulier les personnes en raison de leur apparence qui ne rentre pas dans le tableau des blancs Allemands normaux. Du contrôle individuel à l’expulsion, ils ont toutes sortes de représailles à disposition.

Nous voulons exprimer notre solidarité avec les réfugiés et en Allemagne à Hambourg et leur souhaiter plein de bonnes choses dans la lutte contre la politique d’expulsion et d’enfermement et les Etats racistes!

Tous-tes à Hambourg !

Détruisons l’Europe forteresse !

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 05/12/2013 par lechatnoirémeutier

[Allemagne] Solidarité avec la lutte des demandeurs d’asile – octobre 2013

Dans la soirée du vendredi 25 octobre 2013, près de 10.000 personnes ont manifesté dans les rues d’Hambourg, contre les rafles et les expulsions de sans-papiers.. Et plus précisément contre les lois racistes adoptées récemment au sénat par le parti social-démocrate (SPD)*.

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270 migrants venus de Lampedusa, vivant actuellement à Hambourg, luttent pour obtenir le droit d’asile depuis plusieurs semaines, via le collectif « réfugiés de Lampedusa » à Hambourg. La manif de solidarité avec les sans-papiers a reçu le soutien de nombreux supporters de clubs de foot (la manif étant soutenue par 100 clubs de foot d’Hambourg et d’ailleurs).

Depuis quelques semaines, la lutte des sans-papiers s’est exprimée par de nombreuses manifestations spontanées, des actions directes et de solidarité**

L’église de Sankt-Pauli est actuellement occupée par les demandeurs d’asile dans le quartier ‘Altona’ (80 réfugiés sans-papiers auraient réquisitionné l’église). Vendredi, la mairesse Liane Melzer (SPD) a déclaré que les migrants devront obligatoirement se faire identifier auprès des autorités s’ils veulent pouvoir se déplacer : les demandeurs d’asile refusent ce fichage, tout simplement par crainte de pouvoir se faire expulser à tout moment.

Une vidéo de cette manif dans Sankt-Pauli à Hambourg (25.10.2013) :

Voir la vidéo

Reformulé de leur presse (neues-deutschland.de), 26/10/2013

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Berlin, depuis le 9 octobre, plus de 30 réfugiés sans-papiers sont en grève de la faim et squattent au pied de la porte de Brandebourg pour obtenir leur régularisation.

RefugeesBrendeburg

Par ailleurs, deux attaques ont eu lieu à Berlin en solidarité avec les réfugiés de la porte de Brandebourg en grève de la faim:

  • la Junge Union, l’organisation de jeunesse du parti de la CDU, a retrouvé les vitres de ses bureaux brisées vendredi 25 octobre 2013. (Le communiqué de l’action en allemand est à lire ici)
  • Dans la nuit de dimanche à lundi 28 octobre 2013, le bureau du parti du SPD (MaisonKurt-Schumacher) a été attaqué avec des pierres et du bitume. (Lire intégralement le communiqué en allemand ici)

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En signe de solidarité avec les sans-papiers d’Hambourg et d’ailleurs, le tribunal de Flensburg*** a été attaqué à deux reprises:

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Notes:

* Et en particulier de la loi ‘Dublin II’ : adoptée par le SPD au sénat récemment, celle-ci restreint l’accès au droit d’asile pour tous les réfugiés et la multiplication des contrôles au faciès des flics.

** On pourra se reporter à l’attaque du bureau du SPD à Francfort, ainsi qu’à la manif sauvage et de l’attaque du bureau du procureur à Hambourg,

*** Flensburg est une ville du nord de l’Allemagne, située à la limite de la frontière danoise.

 

source : lechatnoiremeutier

[Hambourg] Attaque du bureau du procureur – 24 octobre 2013

Dans la nuit du 24 octobre 2013, le bureau du procureur d’Hambourg a été attaqué avec des pierres et de la peinture.

Fugitifs, demandeurs d’asile, insatisfaits, opprimés…. nous causons des ennuis à l’autorité !

Des lois, des papiers de contrôle d’exploitation, aux frontières des meurtres quotidiens !

Des uniformes dans les rues, pour protéger leur ordre.

Nous devons nous lever aujourd’hui, et non demain !

Source – Traduit avec contrainfo, par lechatnoiremeutier 27 octobre 2013