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Contre les frontières et leurs prisons

[Allemagne] Balade incontrôlée à Hambourg & texte sur la lutte contre le controle – 18 octobre 2013

Dans la soirée du 18 Octobre 2013, une balade incontrôlée partie de St. Pauli jusqu’au quartier Schanze a eu lieu.

Avec une banderole, des chants, des affiches, des tracts, des graffitis, des pierres et des marteaux, près de 80 personnes ont exprimé leur colère contre les «zones de danger», les contrôles racistes, la machine à expulser et ces conditions réelles dans les rues.

Quelques banques et magasins ont eu leurs fenêtres brisées et les murs ont été peints avec des slogans contre la machine à expulser et l’État. La marche a pris fin quand les flics sont arrivés.

Contre les autorités et leur ville !

Pour une vie incontrôlable sans domination pour tous !

Traduit  de l’allemand d’indymedia linksunten en collaboration avec Contrainfo via lechatnoiremeutier

Sur les événements récents à Hambourg

Voici un article du bulletin anarchiste « Wut im Bauch » [« Rage au ventre », distribué seulement en format papier] à propos des événements récents à Hambourg. De plus, il y a un court compte-rendu de « la promenade sauvage » contre le contrôle, qui s’est passé récemment. Les textes en allemand et en anglais.

Hors de contrôle

Durant les derniers mois, à Hambourg il y a eu une vaste campagne de répression d’état et de contrôle. Certains de ces événements méritent d’être examinés de plus près. Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une petite sélection de la répression quotidienne, mais ils donnent une image précise des évènements récents et devraient être compris comme des expériences par les gardiens de l’ordre. Ils veulent créer un climat de peur permanente et  de respect intact envers leur ordre, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Démasquons et menaçons les « zones de danger »

Ce qui est depuis longtemps déjà la réalité à St. Georg autour de la Hansaplatz, et à St. Pauli (autour de Reeperbahn, le quartier chaud de Hambourg) a, depuis le premier juin 2013, gagné le quartier Schanzen. Une zone de danger permanent a été établie, et les flics sont autorisés à effectuer des contrôles à tout moment, à tout endroit. Les scénarios liés à ça et leurs effets sont clairement visibles dans le quartier St. Georg. Des groupes importants de flics sont spécifiquement là pour contrôler et  harceler ceux qui sont indésirables, par exemple ceux qui ne peuvent rien se payer ou ceux qui sont exclus sur la base de la pensée raciste. Ce qui se passe ici, sous le prétexte de la sécurité, est facile à révéler.

À St. Georg les travailleuses du sexe doivent être éliminées et les personnes plus faibles socialement, c’est-à- dire financièrement, devraient être déplacées afin de développer le secteur et le rendre plus rentable. Dans le cas du quartier Schanzen les objectifs sont les mêmes, mais la zone dangereuse ici est principalement orientée vers le milieu de la drogue, et contre ceux qui sont « migrants d’apparence », et donc, par des motifs racistes, automatiquement associés. Soyons clairs : les flics n’ont pas besoin d’une justification spéciale pour les contrôles. S’il y a le moindre doute, la loi est de leur côté. Les zones de danger remplacent les grandes démonstrations de pouvoir et les campagnes ciblées de répression par le harcèlement et le contrôle permanent.

Ne tolérons rien

Le 11 juillet en soirée, sur Holstenstraße, un affrontement entre des jeunes et la police a eu lieu. Encore une fois, les flics avaient contrôlé un petit groupe de jeunes et, selon des critères racistes clairs les personnes qui ne rentrent pas dans le tableau de la police ont été harcelées. Sur cette fin de soirée ils se sont défendus et se sont affrontés avec la police, entraînant des blessures et des arrestations. Les habitants ont exprimé leur solidarité et ont donc émis un doute sur l’image acceptable de l’application de la loi. Dans les jours suivants il y avait une atmosphère de tension autour de la Holstenstraße. Les soirées suivantes, des groupes de centaines de personnes se sont rassemblées en grands groupes, en partie pour montrer leur solidarité. Les flics ont occupé les environs et faisant des va-et-vient dans la même rue à une minute d’intervalle, avec des flics en civil prêts à être déployés au cas où. Des éclats de rage ont suivi.

Quelques voitures ont été incendiées, et il y a eu des attaques contre la police. Le week-end suivant, le 20 juillet, il y a eu une manifestation de solidarité avec les victimes de la répression et contre le contrôle. Cette manif a émergé d’une assemblée de quartier. Un participant à la manif résume les choses ainsi : « Ne tolérons rien » …

La résistance auto-organisée, et une large solidarité, malgré la propagande médiatique qui a essayé de ramener le problème à la religion et la migration, est un signe que les incidents à Altona n’étaient pas une exception ou un accident malheureux. Ils sont une réalité que beaucoup connaissent depuis longtemps. La confrontation avec les flics et la volonté de résister ne vient pas de nulle part, et la Holstenstraße n’est pas située dans une banlieue isolée qui serait susceptible d’être considérée comme une « zone à problème ». Les personnes qui se sont rencontrées dans les rues pendant ces soirées ont échangé des idées et ont compris qu’ils partagent un monde, même si elles sont touchées à des degrés divers par ses excès. Les événements de juillet sont des choses qui peuvent éclater de nouveau n’importe où et à n’importe quel moment.

Main dans la main au nom de la sécurité et du contrôle

Le vendredi soir, le 26 juillet, plus de 200 (!) policiers locaux, la police fédérale, la sécurité de la Deutsche Bahn (flics du système ferroviaire national, qui assurent également la sécurité dans les gares de banlieue) et l’autorité de sécurité du transit ont lancé une vaste offensive coordonnée au nom de la « sécurité objective et subjective ». Environ 6000 personnes ont été contrôlées dans les trains de banlieue et stations de métro. Il y a eu des centaines d’amendes et de poursuites contre des individus, et encore une fois des pièces de monnaie sonnaient dans les poches du système de transport d’Hambourg, sans compter les tribunaux.

Des uniformes de toutes les couleurs et forces armés à chaque coin de rue ; c’est ainsi qu’on goûte à la sécurité et la liberté ?! La coopération entre le ministère de l’Intérieur, les autorités de transport, les flics, la sûreté du transport local et la Deutsche Bahn n’est pas une surprise ; mais plutôt une coalition tout à fait logique de ceux qui ont un intérêt dans un climat de peur, de surveillance et de contrôle pour aider au fonctionnement ininterrompu de leurs entreprises. Cela se ressent clairement par ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas rentrer dans le jeu. Pendant ce temps, par exemple, les opérations de contrôle à grande échelle en coordination avec les flics sont la réalité à la gare Veddel de la S-Bahn (trains de banlieue à grande vitesse). La seule conclusion juste que l’on peut tirer d’une telle attaque sur tous ceux qui souhaitent vivre libre et incontrôlée est : nous sommes rebelles et refusons de payer.

Devenons incontrôlables !

Tous ces exemples montrent clairement que la ville n’est pas un espace neutre. Au lieu de cela elle est définie par la collaboration et l’interaction entre les mécanismes de la domination. Ça résout la question de comment nous nous opposons à cette totalité, quand des attaques répressives ont pris une telle proportion dans notre vie quotidienne. La résistance à une telle réalité, contre cette situation, doit partir de la subversion quotidienne. Nous nous réunissons et démasquons l’oppression et l’exploitation où nous les rencontrons,  dans leurs moindres formes comme à leur racine.

Nous les affrontons et les attaquons. Cela exige une nouvelle façon incontrôlée de s’opposer aux conséquences des conditions répressives. Par exemple, le 24 août, il y a eu une promenade incontrôlée contre la surveillance à travers le quartier Karolinen jusqu’à la prison voisine. Des affiches et des tracts contre les zones de danger, les flics, les prisons, la répression et leur monde ont été placardées et distribuées, et des slogans ont été tagués sans que les flics ne puisse intervenir. Pour une telle promenade il ne faut rien de plus que des tracts, des affiches, de la colle, des bombes de peinture, un peu de connaissance du terrain, et un groupe de compagnon.ne.s.

Les gens sont entrés en contact, ont eu des conversations et des discussions avec les uns et autres, ont pris conscience du conflit, et avant l’arrivée des policiers, étaient tous partis ou disparu dans la foule qui passait. Créons de nombreux moments et lieux dangereux pour tous les mécanismes de contrôle.

Pour une vie incontrôlable, sans domination !

Article du bulletin anarchiste “Wut im Bauch”, n°6, septembre 2013

Contact: wutimbauch(arobase)riseup.net

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Manif non-déclarée contre les « zones de danger» et les contrôles racistes de la police  à travers le quartier Schanzen à Hambourg

Dans la soirée du 13 septembre 2013, près de 60 personnes ont défilé, déterminées et masquées, à travers la récente zone de danger d’Hambourg, le quartier Schanzen.

Depuis le premier juin cette zone a été déclarée comme prétendument dangereuse et il y a eu des contrôles plus violents, plus fréquents et principalement des contrôles racistes mis en place. En attendant, plus de 200 ordonnances d’interdiction de certains lieux ont aussi été appliquées. Nous ne voulons plus accepter ces conditions sans résistance. Donc nous trouvons qu’il est important à différents niveaux, de devenir actif et commencer de résister contre toute cette merde.

Au cours de la manif, des affiches ont été collées, des centaines de tracts ont été distribués et des slogans tagués. Pour attirer l’attention, des feux d’artifices ont été tirés. Après que la marche de protestation ait déambulé dans le quartier, elle s’est dissoute à la station de métro Sternschanze. L’escouade anti-émeute et d’innombrables policiers en civil, arrivés sur le lieu en urgence mais trop tard, ont erré sans but pendant un moment après la manif.

Pour des actions contre une ville d’autorité et de contrôle !
Rendons Hambourg non sécurisée !

Traduit en collaboration avec Contrainfo, 14 octobre 2013 via lechatnoiremeutier