Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Italie] Vautours et poulets à Minéo – 20 décembre 2013

 Vautours et poulets à Minéo

Le centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CARA) de Minéo en Sicile est un énorme village de gestion migratoire perdu au milieu de 70000 hectares d’orangers et de citronniers, à 40 km du centre-ville de Catane. Ouvert en mars 2011 lors de l’état d’urgence déclaré par le gouvernement Berlusconi suite aux soulèvements en Afrique du Nord et à l’arrivée massive de migrant-e-s en Italie qui en a résulté, il enferme aujourd’hui 4000 demandeurs d’asile, soit le double de sa capacité, et représente ainsi l’un des plus gros centres d’Europe. Le gouvernement a réquisitionné les 403 appartements de cet ancien lotissement pour familles de militaires américains contre la modique somme de 6 millions d’euros par an versée à la famille Pizzarotti, propriétaire du lieu.

Les Pizzarotti ne sont pas les seuls à s’en mettre plein les fouilles dans l’histoire, vu que le fonctionnement du centre rapporte 50 millions d’euros par an au consortium Calatino Terre di accoglienza (Calatane terre d’asile) qui le gère. Un des membres du consortium n’est autre que l’entreprise Sisifo du groupe Legacoop, qui gérait également le centre de Lampedusa avant le scandale des douches anti-gale. Un vautour bien gras, vu qu’il a également remporté les appels d’offre des centres de Sant’Angelo di Brolo (dans la commune de Messine), d’Elmas (près de Cagliari en Sardaigne) et de Foggia (dans les Pouilles). Les autres heureux bénéficiaires de la galère des demandeurs d’asile de Minéo sont la coopérative Senis Hospes, Cascina Global Service (liée au mouvement catholique Communion et Libération) qui s’occupe de la fourniture des repas, la Croix rouge et le consortium Casa Solidale (proche de l’ancien parti de Berlusconi Peuple de la liberté).

Le 19 décembre les demandeurs d’asile de Minéo sont sortis dans la rue pour la deuxième fois en l’espace d’un mois afin de protester contre la durée des procédures de traitement des demandes d’asile. En effet, même si d’après la loi les demandeurs doivent rester maximum 35 jours dans le centre, la plupart y sont bloqués pendant un voire deux ans sans jamais passer devant la commission sensée examiner leur situation. Commission qui marche au ralenti, avec des entretiens qui durent des heures du fait des nombreuses suspensions de séance pour que monsieur l’expert aille pisser ou boire son café, et des traducteurs qui galèrent en français et en anglais, langues majoritairement parlées par les migrant-e-s. Les entretiens se soldent de plus la plupart du temps par des refus, vu que le seul point abordé est le départ du pays de naissance, alors que presque tout le monde est arrivé à Minéo après avoir dû quitter de force la Libye. Il faut dire que les rapaces de Calatino Terre di accoglienza ont intérêt à ce que les migrant-e-s restent un maximum de temps dans le centre pour maintenir la surpopulation vu qu’ils sont rémunérés au nombre de personnes enfermées. Et d’autant plus que l’ « argent de poche » reçu par les migrant-e-s de la part de l’État se présente sous la forme d’une recharge de 3€50 par jour sur leur carte d’identité interne, utilisable seulement pour acheter les marlboros et cartes téléphoniques du bazar du CARA. La carte d’identité interne est nécessaire aux personnes enfermées pour chaque déplacement, le centre fonctionnant selon un régime semi-fermé où les gens doivent être rentrés la nuit sous peine d’être exclus mais peuvent sortir le jour, si ils ont la chance de choper le seul bus de la journée pour aller à Minéo, la ville la plus proche.

Le 19 décembre ce n’est pas pour chercher un travail inexistant que 200 demandeurs d’asile sont sortis du CARA, mais pour bloquer deux gros axes routiers environnants. En plus de dénoncer leur propre situation, ils réagissaient aux nouvelles reçues du centre de Lampedusa, et à la mort de l’un d’entre eux qui s’était suicidé deux semaines plus tôt. Ils étaient accompagnés d’une centaine de migrant-e-s de Catane externes au centre. En milieu de matinée des affrontements ont éclaté et des pierres ont été lancées contre les anti-émeutes et les journalistes. Les flics ont répondu à coup de gaz lacrymogènes. Les manifestant-e-s ne sont pas rentré-e-s au CARA le soir et ont tenu les barrages routiers jusqu’au lendemain après-midi avant de retourner au centre pour le bloquer à son tour.

Les gestionnaires du CARA se sont lamentés de ces « débordements » dans un communiqué, en précisant que la manifestation était sensée être pacifique, et que pendant que les méchant-e-s caillassaient la police les autres demandeurs d’asile du centre préparaient la crèche de noël de la ville pour bien s’intégrer à la population locale. Mais ceux et celles qui sont descendu-e-s dans la rue ne se leurrent pas sur leurs perspectives d’intégration : servir de pompe à fric, pour le reste ils demeureront des indésirables aux yeux du gouvernement italien.

[Hambourg]Solidarité avec les réfugiés ! Solidarité avec la grève lycéenne ! – 12 décembre 2013

Sans frontières ! Solidarité avec les réfugiés ! Solidarité avec la grève lycéenne à Hambourg !

Voici un tract qui a été distribué à Hambourg lors de la grève des lycéen.ne.s en solidarité avec les réfugiés. Plus de 3000 lycéen.ne.s se sont impliqué.e.s contre les menaces provenant des établissements, du gouvernement et des parents.

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Le 12 décembre 2013, des lycéen.ne.s se sont mis en grève à Hambourg. Ils luttent contre l’expulsion imminente de réfugiés du groupe ‘Lampedusa’. Le jour de la grève les lycéen.nes ont lancé un appel à ne pas se rendre en cours et à se joindre à la manif contre la politique du gouvernement de ségrégation et de contrôle raciste.

Même si nous ne sommes plus lycéen.nes, nous nous sentons lié.e.s à l’action. Nous pouvons clairement nous rappeler combien il est difficile, dans le cadre d’une journée au bahut, de mettre en œuvre vos idées en action et nous trouvons que le moment d’auto-organisation entre lycéen.nes méritent déjà notre solidarité et notre soutien. Nous trouvons important de lutter pour les ami.e.s, les camarades de classe et tou.te.s les participant.es persécuté.e.s, sans que ce sujet soit inclus dans le programme d’études.

Lorsqu’il s’agit d’une grève sur les expulsions de personnes, c’est qu’il existe donc des frontières dans ce monde. Le « droit » existant de dire qui a le droit de faire partie de la société et qui doit quitter de nouveau le pays, nous ne voulons pas accepter le « droit » de nous punir et de nous éduquer quand nous faisons ce que nous pensons être juste. Nous voulons l’auto-détermination et vivre librement et cela est possible uniquement dans un monde sans frontières, sans lois, sans papiers et tout ce que les autorités mettent en place pour garder le contrôle sur nos vies.

Le fait que les lycéen.ne.s soient menacé.e.s d’absentéisme et des conséquences nous montre seulement quel rôle joue l’école comme institution d’Etat dans le conflit. Dans ce système, sera uniquement accepté si tout fonctionne bien, ce qui signifie refuser la grève sauvage. Pendant un moment, et sans demander la permission, il est prévu que nous partions et ce qui signifie par conséquent d’interrompre le bon fonctionnement de la normalité, du racisme et de l’oppression des gens au quotidien.

Nous laissez pas intimider ! Vous êtes fort.e.s lorsque vous bloquez ensemble avec vos ami.e.s. Pour ce faire, vous n’avez pas besoin de parti ou d’organisation, qui parlent à votre place quand vous voulez élever votre voix.

Pour une résistance auto-organisée ! Pour le refus de la normalité raciste !

Contre toute autorité et toute oppression !

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier de no prison no state, 17 décembre 2013

[France] Bientôt des centres semi-fermés pour les demandeurs d’asile ? – 18 novembre 2013

Deux députés de l’assemblée nationale (Jean-Louis Touraine, socialiste et Valérie Létard, centriste) proposent de créer des centres semi-fermés pour les demandeurs d’asile déboutés dans un rapport parlementaire. Ceci afin de les placer « sous surveillance » « afin de préparer leur retour vers leur pays d’expulsions ». Cette proposition intervient quelques semaines après l’expulsion de Léonarda et sa famille qui a créée un émoi dans une partie de la société. Un rapport définitif devrait être remis fin novembre.

Ces deux députés ont l’air de faire comme si les débouté-e-s de demande d’asile ne sont jamais enfermés, ce qui ne laisserai pas la possibilité de préparer leur expulsion, alors que comme les autres personnes sans papiers ils/elles sont pris-es dans les rafles et enfermé-e-s dans les centres de rétention. Cette nouvelle mesure répressive, si elle est appliquée, permettra d’enfermer, d’isoler et d’expulser toujours plus.

Info reprise d’après la presse

[Radio] Émission Sans Papiers Ni Frontières du 1er novembre 2013 en ligne

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 1er novembre 2013

Au sommaire : *lutte des demandeurs d’asile en Allemagne et solidarités contre les contrôles et la police*brèves : Calais, Marseille, Italie, Tanger, Moscou, Libye, Lutte des lycéen-ne-s et rendez-vous*

Téléchargez/écoutez l’émission ici

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h)

sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Prochaine émission le 6 décembre

[Oullins, Rhone] Solidarité avec les demandeurs d’asile – 30 octobre 2013

Jeudi 31 octobre, au matin, la façade principale de l’Hôtel de Ville, sur la Grande Rue d’Oullins, a été découverte agrémentée de plusieurs inscriptions à la peinture rouge.

solidarité avec les sans papiers

La porte principale, les murs et les marches ont été taguées, malheureusement nettoyés rapidement.
La mairie d’Oullins a porté plainte. Une enquête est ouverte pour identifier le ou les auteurs de cet acte de vandalisme qui intervient alors que l’annonce de la réquisition préfectorale d’un terrain à la Saulaie pour accueillir des demandeurs d’asile pour la période hivernale est mal accueillie par le maire

[Allemagne] Solidarité avec la lutte des demandeurs d’asile – octobre 2013

Dans la soirée du vendredi 25 octobre 2013, près de 10.000 personnes ont manifesté dans les rues d’Hambourg, contre les rafles et les expulsions de sans-papiers.. Et plus précisément contre les lois racistes adoptées récemment au sénat par le parti social-démocrate (SPD)*.

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270 migrants venus de Lampedusa, vivant actuellement à Hambourg, luttent pour obtenir le droit d’asile depuis plusieurs semaines, via le collectif « réfugiés de Lampedusa » à Hambourg. La manif de solidarité avec les sans-papiers a reçu le soutien de nombreux supporters de clubs de foot (la manif étant soutenue par 100 clubs de foot d’Hambourg et d’ailleurs).

Depuis quelques semaines, la lutte des sans-papiers s’est exprimée par de nombreuses manifestations spontanées, des actions directes et de solidarité**

L’église de Sankt-Pauli est actuellement occupée par les demandeurs d’asile dans le quartier ‘Altona’ (80 réfugiés sans-papiers auraient réquisitionné l’église). Vendredi, la mairesse Liane Melzer (SPD) a déclaré que les migrants devront obligatoirement se faire identifier auprès des autorités s’ils veulent pouvoir se déplacer : les demandeurs d’asile refusent ce fichage, tout simplement par crainte de pouvoir se faire expulser à tout moment.

Une vidéo de cette manif dans Sankt-Pauli à Hambourg (25.10.2013) :

Voir la vidéo

Reformulé de leur presse (neues-deutschland.de), 26/10/2013

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Berlin, depuis le 9 octobre, plus de 30 réfugiés sans-papiers sont en grève de la faim et squattent au pied de la porte de Brandebourg pour obtenir leur régularisation.

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Par ailleurs, deux attaques ont eu lieu à Berlin en solidarité avec les réfugiés de la porte de Brandebourg en grève de la faim:

  • la Junge Union, l’organisation de jeunesse du parti de la CDU, a retrouvé les vitres de ses bureaux brisées vendredi 25 octobre 2013. (Le communiqué de l’action en allemand est à lire ici)
  • Dans la nuit de dimanche à lundi 28 octobre 2013, le bureau du parti du SPD (MaisonKurt-Schumacher) a été attaqué avec des pierres et du bitume. (Lire intégralement le communiqué en allemand ici)

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En signe de solidarité avec les sans-papiers d’Hambourg et d’ailleurs, le tribunal de Flensburg*** a été attaqué à deux reprises:

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Notes:

* Et en particulier de la loi ‘Dublin II’ : adoptée par le SPD au sénat récemment, celle-ci restreint l’accès au droit d’asile pour tous les réfugiés et la multiplication des contrôles au faciès des flics.

** On pourra se reporter à l’attaque du bureau du SPD à Francfort, ainsi qu’à la manif sauvage et de l’attaque du bureau du procureur à Hambourg,

*** Flensburg est une ville du nord de l’Allemagne, située à la limite de la frontière danoise.

 

source : lechatnoiremeutier

[Hambourg] Attaque du bureau du procureur – 24 octobre 2013

Dans la nuit du 24 octobre 2013, le bureau du procureur d’Hambourg a été attaqué avec des pierres et de la peinture.

Fugitifs, demandeurs d’asile, insatisfaits, opprimés…. nous causons des ennuis à l’autorité !

Des lois, des papiers de contrôle d’exploitation, aux frontières des meurtres quotidiens !

Des uniformes dans les rues, pour protéger leur ordre.

Nous devons nous lever aujourd’hui, et non demain !

Source – Traduit avec contrainfo, par lechatnoiremeutier 27 octobre 2013

[Sicile] Pietre sulla policia – 22 octobre 2013

Des pierres contre la police

Des demandeurs d’asile du « centre d’accueil » (CARA) de Minéo près de Catane en Sicile ont exprimé leur colère dans la rue le 22 octobre dernier. Ils ont bloqué la route nationale et ont assailli une station service. Des affrontements à coups de pierres les ont opposés aux forces de l’ordre et les voitures de flics stationnées le long de la route ont été systématiquement attaquées.

Dans ce centre de semi liberté, et donc de semi enfermement, 4000 personnes attendent depuis des mois la réponse à leur demande d’asile. Les demandeurs d’asile exigent une réponse afin de pouvoir enfin vivre et organiser leur vie sans dépendre du centre d’accueil, de ses flics et de ses humanitaires.

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[Allemagne] Un bureau du SPD attaqué en solidarité avec les réfugiés du collectif « Lampedusa à hambourg », Francfort – 17 octobre 2013

Solidarité avec les réfugiés

Dans la nuit de mercredi à jeudi 17 octobre 2013, nous avons attaqué un bureau du SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne) dans le quartier Nordend de Francfort, et détruit ses portes et fenêtres.

Les fonctionnaires du parti, comme le maire SPD Olaf Scholz, est responsable de la politique envers les réfugiés à Hambourg, une politique qui exclut et criminalise les personnes en raison de leur origine, de leur histoire ou de leur couleur de peau. Nous savons que, pour autant que ces questions soient liées, le SPD de Hambourg n’est pas différent du SPD de Francfort. Par conséquent, cette attaque ne s’applique pas seulement au SPD de Francfort, elle est plutôt dirigée contre l’ensemble du parti et ceux qui soutiennent cette politique.

Le passage des réfugiés en Europe est la conséquence d’un mot d’ordre capitaliste, ce qui rend impossible pour une grande partie de l’humanité de mener une vie autogérée. Un vol pour les ghettos riches de l’Europe semble être la dernière chance d’échapper à la persécution et à la menace de l’existence économique. Les élites politiques réagissent avec les lois discriminatoires ; l’Union européenne avec la fortification militaire. En Allemagne, les rancoeurs omniprésentes s’expriment de plus en plus par l’opposition active aux réfugiés.

Nous sommes contre un tel système d’exploitation, contre cette politique, et contre le racisme quotidien du « milieu » sociétal, plutôt que de promouvoir notre solidarité avec les réfugiés et notre combat contre le capital, l’Etat et la nation.

Avec cette action, nous sommes solidaires avec les humains illégaux à Hambourg et partout. Nous soutenons la revendication d’un droit de séjour pour tous.

Nous envoyons également des salutations de solidarité à tous les militants qui ont mis en place une lutte contre cette politique raciste à Hambourg et ailleurs.

Ni frontière, Ni nation !

Source: Linksunten Indymedia, Traduit par lechatnoiremeutier en collaboration avec contrainfo

[Allemagne] Berlin, manifestation contre les camps – 13 octobre 2012

Samedi 13 octobre, plus de 3000 personnes, dont beaucoup de sans-papiers, ont manifesté à Berlin contre les camps et contre les lois sur l’immigration.