Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Retranscription de l’interview des évadés du centre de rétention de Torino, décembre 2011

Suite à l’entretien avec des compagnon-ne-s de Torino, nous avions annoncé à la radio la retranscription du témoignages de quelques-uns des évadés du centre de retention de Torino en décembre 2011. Le voici :

Parlons alors de cette évasion de Noël, vous dites que s’échapper n’est pas un choix parce que si quelqu’un veut être libre il doit s’échapper de ce lieu. Mais le choix a été de le faire à noël.

Plus ou moins oui, nous savions qu’à Noël ils seraient tous bourrés dehors, qu’il y aurait moins de sécurité. Alors nous l’avons fait à noël, et réussi !
Nous nous sommes tous mis d’accord. Avec un horaire précis, nous sommes sortis tous ensemble.
Nous nous sommes réunis dans nos chambres, pour décider ensemble.
Toute la journée nous faisions travailler les flics. Quand nous faisons le bordel ils font leur travail. Leur travail c’est de se prendre des fruits pourris que nous leur lançons sur la tête. Le soir on discutait de l’évasion. Pendant une semaine nous nous sommes préparés. Nous ne prenions pas les médocs qui nous font dormir et nous empêchent de tout faire. Nous faisions semblant de les prendre mais nous les jetions pour pouvoir réfléchir ensemble.

Y a-t-il des balances ?

Oui mais ils vivent à l’isolement. Nous en avons trouvé un, et nous l’avons viré, tous ensemble.

Pensez vous qu’il est possible de corrompre les gardes ?

Non, je crois pas et en plus on n’a pas d’argent

Quelle a été la différence qui a fait que cette fois ci vous avez été une cinquantaine à vous enfuir ?

La préparation a été importante. Quand nous avons ouvert la porte ils n’étaient que 10 alors que nous étions très nombreux. Celle la n’a pas été comme les autres parce que nous l’avons bien préparée. Nous étions tous cachés et nous avons choisi ce jour de noël parce que nous savions que 80% d’entre eux seraient bourrés. Ils faisaient la fête à l’intérieur, ils ne s’occupaient pas de la sécurité. Nous avons ouvert toutes les portes, pas comme la dernière fois, ou une seule section avait été ouverte. Si il n’y en a qu’une ouverte ils sont assez nombreux pour nous faire retourner à l’intérieur. Cette fois ci lorsqu’ils sont sortis toutes les sections étaient ouvertes, il ne pouvaient rien faire. Très peu de gens sont restés derrière. Les premiers sortis ont ouvert les portes des autres sections.
Quelqu’un a essayé d’ouvrir les portes de femmes, mais ça ne l’a pas fait. Je suis désolé pour elles. Les flics arrivaient et nous avons du partir. Mais elles étaient contentes pour nous et insultaient les flics.

Le fait que vous ayez ouvert aux autres était préparé ?

Oui, bien sur. Toute la journée on fout le bordel dans le centre. Une seule section qui ouvre la porte ne peut rien faire. C’est une question d’expérience. Du coup cette fois ci on en a parlé. Dès qu’une section ouvre la porte, elle va ouvrir aux autres. L’un d’entre nous, a pris le canon à eau, et a aspergé le garde dans la guérite. Ils viennent avec le canon à eau
et les lacrymos, nous avec des bouteilles, des fruits, des pâtes, la nourriture du centre. Avec le canon à eau ça a fait un militaire de moins. Les flics essayaient de s’échapper  autant que nous, à l’intérieur ils ne pouvaient rien faire. Ils n’ont rien compris. Ils devaient attendre des renforts pour pouvoir faire quelque chose. Nous sommes restés 20 minutes dans le centre après avoir ouvert les sections et toujours pas de renforts. Ils n’ont rien fait il fuyaient eux aussi.

Nous étions une centaine dans le centre, il en manquait 46 à l’appel, et d’après la presse 21 ont réussi à s’échapper. il y a 5 sections, de 5 chambres, avec 5 à 7 détenus dedans. Beaucoup sont restés derrière, parce qu’ils avaient peur, ou qu’ils avaient des situations particulières, enfants ou femmes à Torino ou choses dans le genre. En revanche beaucoup qui n’avaient pas prévu de s’échapper, en voyant les autres le faire nous ont suivis. Il y avait toutes les nationalité pas seulement les tunisiens et les marocains. Dehors il y avait des italiens, certains parlant avec les flics, d’autres nous indiquant le chemin le plus sûr. Des gens bien comme des connards, comme il y en a partout. Mais beaucoup de gens qui nous ont ouvert la porte, dit de se cacher ici ou de fuir par là.
Nous avions tout bien préparé, fait ça de sang froid.Pour exemple l’un d’entre nous a même préparé son dentifrice et sa brosse à dent. Nous n’avions pas peur parce que c’est eux qui avaient peur. Nous étions plus nombreux qu’eux et ils devaient attendre 20 à 25 personnes en renfort pour faire quelque chose. Nous voulions tous sortir, nous étions déterminés. C’est aussi pour cela qu’ils avaient peur. il n’y a pas eu de blessés car les flics s’enfuyaient. ils ne cherchaient pas l’affrontement. Dehors s’ils t’attrapent, ils te tapent. Mais à l’intérieur, il pouvaient rien faire. Ceux attrapés sont en isolement ou en Tunisie.

Si les flics veulent arrêter quelqu’un à l’intérieur, ils se trouvent face à un mur d’autres personnes solidaires. Par exemple, quelques jours avant, ils voulaient en expulser un, du coup il est monté sur le toit. Lorsqu’ils ont essayé d’aller le chercher ils se sont retrouvés face à un mur d’hommes, et ont été obligés de battre en retraite, ce qui lui a permis de s’échapper.

A propos de l’évasion du 31 décembre, pourquoi cela n’a pas marché aussi bien ?

Parce que il y avait beaucoup plus de flics, de gaz lacrymos. Qu’on avait moins préparé et que les gens en parlaient beaucoup plus,
se vantaient de vouloir s’enfuir. Quand nous avons lancé les cordes pour passer le mur, les flics ont tiré beaucoup de lacrymos, ce qui a refroidit pas mal de monde dans les sections pourtant ouvertes grâce à des trous préalablement prévus. Dans la section jaune, y avait un trou mais on attendait tous que les autres sortent pour sortir. Quand on a réussi à ouvrir les portes des sections, les flics, les carabiniers et les militaires sont arrivés. Nous étions 15 à être sortis et les autres se sont dégonflés et sont rentrés à l’intérieur. Nous nous sommes aidés pour monter le mur, on n’y voyait rien, il y avait beaucoup beaucoup de fumée, ça brûlait les yeux.
Nous sommes peu à avoir réussi du coup. Il y avait aussi plus de médicaments, certains en ont pris ça les a détruits. Y avait un mec qui voulait sortir il lui ont défoncé la tête, il avait la tête gonflée. Ils ont dit que c’était le chef, mais ici il n’y a pas de chef, que des gens qui se donnent du courage vu la merde dans laquelle on est.

(…)

Les femmes n’avaient pas fait de trou mais nous les remercions, elles ont tout de suite hurlé et fait le bordel, lancé les bouteilles d’eau sur les flics. Elles n’ont pas pu s’échapper ce soir là, comme beaucoup des hommes mais se sont montrées solidaires.

Un mec sénégalais a été attrapé, il était énervé parce que sa femme est venu le visiter, et que le garde l’a fouillée. C’est pas normal qu’un mec fouille une nana la regarde comme ça. Le mec a vu rouge. Déjà qu’on nous traite comme des animaux à l’intérieur. Beaucoup de flics sont venus, il l’ont tapé. Du coup il a voulu s’échapper. A noël il faisait partie de ceux qui voulaient rester car il avait une vie en Italie, mais là, voir sa fiancée se faire traiter comme un animal, ça l’a motivé pour s’enfuir. Il a juré qu’il allait tous les tuer, pendant deux heures. Il a juré qu’il voulait partir le jour même, quand il a réussi a s’enfuir, ils l’ont rattrapé. Comme s’enfuir du CIE n’est pas un délit, ils l’ont accusé de violences. De toute facon un étranger sans papier personne ne le croit, même un étranger avec un permis de séjour. En plus contre la police, ce n’est pas la peine d’essayer. Ils l’ont mis a la prison, dans la cellule d’isolement, comme un chien avec seulement un matelas, impossible de parler à personne. Je ne sais pas ou il en est, il y est peut être encore, peut-être au pays, dans un autre centre.

De toute façon, ils le traiteront mal, il est nerveux.

source : http://www.autistici.org/macerie/?p=29021
en arabe : http://www.autistici.org/macerie/?p=29027

Italie : une évasion à Milan

Milan : Évasion du CIE durant un transfert

Hier, le 1er juin, on apprend qu’un détenu a réussi à s’échapper du CIE de la via Corelli à Milano.
Le mec à d’abord tenté le suicide préparant la corde pour se pendre. Il a donc été transféré à l’hôpital où il a été vu et soigné. Une patrouille le ramenait au centre quand, au moment où les keufs s’arrêtent pour payer le péage de l’autoroute, il a simplement ouvert la porte et s’est enfui. Nous espérons que la liberté ainsi obtenue lui sourira encore longtemps.

http://www.informa-azione.info/milano_evasione_dal_cie_durante_trasferimento

Italie : émeute et évasion a Modena

Italie : émeute et évasion a Modena

22 mai 2012

Hier soir tard dans la nuit, il y a eu une évasion de groupe avec violence dans le CIE Modena. 26 immigrants clandestins ont réussi à s’échapper malmenant à coups de barres de fer improvisés les soldats qui étaient de garde. Trois soldats blessés. La moitié des étrangers qui se sont évadés ont été rattrapés et ramenés au centre.
Sur l’incident au Cie le conseiller Dori Maurizio du Parti démocratique s’exprime : « Deux hommes de la Guardia di Finanza et  un militaire ont été évacués (l’un des flics de la guardia di finanza avait des points de suture à la tête). Une vingtaine de détenus ont fui, dont certains ont été repris quelques heures plus tard. Encore de la violence dans le Cie, le Centre pour l’identification et l’expulsion de la Via La Marmora. Une vingtaine de jeunes hommes jeunes ont utilisé le cadre du lit pour le transformer en objets contondants, et ont fait face armés ainsi aux gardes. C’est un incident très grave, la vie de ceux qui sont en charge du contrôle dans le CIE a été mis en danger. Ces hommes, entre autres, accomplissent leur tâche sans être armés. Ils ont essayé de ramener la situation sous contrôle, mais ont été battus violemment. Ça ne peut pas fonctionner comme ça. […].  »    Modena2000

http://www.autistici.org/macerie/?p=29151

Corelli brûle encore (un rendez-vous à Milan)

Corelli brûle encore (un rendez-vous à Milan)

Le 24 mai, au tribunal de Milan, se déroulera la première audience d’un procès contre neuf hommes accusés à divers titre d’avoir participé le 15 janvier dernier à une émeute qui a éclaté dans le centre de rétention (CIE) situé via Corelli.

Jusque là, on pourrait penser à un procès comme on en a déjà vu ces dernières années contre ceux qui luttent dans les centres pour recouvrer leur liberté. Mais cette fois, il vaut la peine de s’attarder un peu plus, et d’observer ce qui est en train de se passer, et les problèmes que cela pose.

Tout d’abord, il est utile de rappeler les faits.

Le 15 janvier 2012, suite au tabassage d’un jeune et suite à l’énième perquisition des chambres à la recherche des téléphones portables (qui sont interdits à Corelli depuis octobre 2010, mais qui sont vendus en cachette par des membres de la Croix Rouge pour la modique somme de 200 euros, avec l’accord tacite de la police), la tension éclate.

Une révolte explose, la section E est entièrement détruite (et reste hors service jusqu’à aujourd’hui), et les 26 retenus de cette section sont tous incarcérés.

Pendant que les autres enfermés du centre lancent une grève de la faim les deux jours suivants en solidarité avec leurs camarades arrêtés, ces derniers sont emmenés au commissariat. Interrogés deux par deux, ils sont soumis à de fortes pressions psychologiques et poussés à s’accuser les uns les autres afin de susciter rancoeur et méfiance.

Et voilà le noeud d’un des premiers problèmes que cette histoire a posé et pose jusqu’à aujourd’hui. Certains d’entre eux n’ont pas cédé aux intimidations policières, d’autres en partie si. Ainsi, sur les 26 arrêtés, l’incarcération préventive a été confirmée pour neuf d’entre eux, deux ont réussi à s’évader du comico, cinq ont été déportés, et les autres transférés dans différents centres de rétention.

Cette situation nous a donné du fil à retordre depuis le début, en particulier sur le fait de donner ou pas de la solidarité. Vu les circonstances dans lesquelles le terrorisme psychologique, sciemment orchestré par les bourreaux en uniforme, a enrayé la solidarité entre prisonniers, il n’est pas facile d’avoir une approche politique qui ne tienne pas compte de cet aspect déplaisant. Mais il ne faut pas non plus oublier le fait qu’ils se sont rebellés en détruisant toute une section du centre.

Il s’agit d’un procès où il y a dans les PV des déclarations explicites qui mettent certains des accusés en position difficile, mais cela ne signifie pas que ce procès ne puisse pas être une occasion de continuer la lutte contre les centres, pour faire sortir du silence les conditions de vie à l’intérieur et les explosions de rage que ces structures génèrent, tout en conservant la perspective de les abattre entièrement.

De plus, les inculpés qui passeront en procès seront accusés de rien moins que de « dévastation et pillage ». Un chef d’inculpation qui est revenu ces derniers temps sur les bancs des tribunaux lors de différents épisodes d’affrontements de rue et qui, avec des peines qui vont de huit à quinze ans de prison, vise à intimider ceux qui luttent pour leur intimer de ne pas trop relever la tête.

Maintenant, on voit ce chef d’inculpation être aussi utilisé par rapport aux révoltes dans les centres.

La tension à Corelli et dans les centres de rétention de toute l’Italie reste très élevée, et oscille entre des gestes d’automutilation, des tentatives d’évasion, des actes de révolte individuelle et des émeutes collectives. Depuis l’augmentation de la durée de rétention (d’abord jusqu’à 6 mois, puis jusqu’à 18 mois), il y a eu une augmentation exponentielle de révoltes et d’évasions, aussi bien en termes quantitatifs que d’intensité. Celle-ci est accompagnée par une administration massive d’anti-dépresseurs pour affaiblir les individus enfermés, mais même cette tactique n’est pas couronnée de succès. A présent se déroule dans les salles d’audience une nouvelle étape de la stratégie répressive : l’utilisation de chefs d’accusation qui prévoient de longues peines de prison. Si ceux qui étaient jugés pour des faits de révolte étaient habituellement inculpés pour dégradation, rébellion, violence, etc. et condamnés à quelques mois de prison, les 9 incarcérés en préventive risquent désormais une peine très élevée. Il s’agit d’une claire tentative de répression afin que quiconque qui a l’intention d’accomplir de tels actes d’insubordination y renonce de soi-même.

Nous pensons qu’il est important de prendre acte des nouvelles stratégies répressives qu’ils utilisent pour frapper ceux qui se rebellent dans les centres de rétention, afin de développer une réflexion sur les luttes qui se déroulent aussi dehors, et de donner plus d’acuité à nos actions.

Jeudi 24 mai, nous serons présents au tribunal pour donner notre soutien à ceux qui se sont révoltés dans le centre de rétention. Le procès débutera à 9h30, salle 1bis, troisième étage.

Assemblée « entre vent et tempête »

Publié le 19 mai 2012 sur macerie, et traduit de l’italien pour « Sans papiers ni Frontières »  .

Italie : CIE de Gradisca fidèle à sa réputation : à peine réouvert tentatives d’évasion et résistances

Italie : CIE de Gradisca fidèle à sa réputation : à peine réouvert tentatives d’évasion et résistances 17 mai 2012

Cette semaine le centre de rétention de Gradisca qui avait été partiellement fermé pendant plusieurs mois suite au révoltes qui mur par mur, cellules par cellules l’avaient rendu inopérationnel, a de nouveau réouvert en grand (mais pas complètement : sur la capacité d’enfermement initiale de 248 personnes, ce sont 168 places qui ont été de nouveau mises en état de nuire).
En tout cas à peine réouvert, les affrontements et tentatives d’évasion ont commencé : jeudi un retenu est monté sur le toit pour tenter de se faire la belle, tentative d’évasion au cours de laquelle un flic a été blessé.
Dans la cour du centre, plusieurs prisonniers ont initié un sit-in et ont refusé de réintégrer les cellules.
A l’intérieur des couloirs les câbles des alarmes incendies ont été arrachés.
les flics se plaignent beaucoup et les syndicats policiers montent au créneau pour dénoncer leurs conditions de travail, l’argent que coûte le transfert de détenus Tunisiens initialement prisonniers dans des CIE en Sicile vers Gradisca….

http://ilpiccolo.gelocal.it/cronaca/2012/05/20/news/il-cie-di-gradisca-ritorna-zona-a-rischio-1.4812355
http://messaggeroveneto.gelocal.it/cronaca/2012/05/20/news/sommossa-al-cie-due-agenti-in-ospedale-1.4816081

Italie : révoltes dans les CIE de Modena, Torino et Bologna, charter frontex au départ de perugia

 Bologna :

Une révolte a éclaté ce matin (lundi 14/05). 7 keufs ont été blessés et 5 retenus, des Marocains et des Tunisiens, ont été arrêtés et inculpés de violences et rébellions envers les forces de l’ordre et destruction en réunion. Ils doivent comparaitre demain. L’après-midi même de la révolte un petit rassemblement s’est tenu devant la préfecture de Bologne où les inculpés ont été emmenés et sont en garde à vue.

Source : http://bologna.repubblica.it/dettaglio-news/17:50-17:50/4163495
Tract traduit ici, original sur macerie 

Modena :

Apparemment les mouvements de protestation initiés vendredi soir par les prisonniers ont continué. (voir ici)

Torino :

Depuis 1 semaine des petits incendies sont régulièrement allumés par les prisonniers dans certains secteurs du CIE. La nuit dernière l’incendie a été plus important : une soixantaiene de prisonniers ont brûlé matelas et autres.Les protestations étaient dirigées contre le juge de pais qui mois après mois maintient les gens en taule. Une fois de plus les militaires de la croix rouge ont éteint les incendies (comme ils ont éteints tous les petits qui avaient été allumés dans la semaine)

Perugia :

Charter frontex pour le Nigeria la semaine dernière un charter frontex pour le Nigeria a décollé de Perugia (une première parait-il)avec 24 nigérians à bord. Il a fait escale à malte, pays à l’initiative duquel le vol a eu lieu, pour embarquer 9 autres Nigerians avant de redécoller pour lagos.

Source : http://www.perugiatoday.it/cronaca/rimpatrio-24-nigeriani-aeroporto-perugia.html

Italie : Agression à Bologna

Ce matin, à dix heures et demie, nous avons reçu un appel de deux détenus du CIE qui, avec agitation et peur, nous ont informés d’une agression féroce en cours. La police avait pénétré dans les cellules de la section masculine afin de les perquisitionner avec violence, en particulier de la part de «l’inspecteur», un type qui avait déjà été signalé par le passé
pour s’etre distingué pour ses agressions physiques sur les détenus. Les gars nous ont parlé des visages et des dents cassés à coups de pied et d’un blessé d’une hémorragie  interne, transferé à l’hôpital. Quatre autres avaient tout simplement été amenés au poste de police.
Certaines personnes solidaires sont allés devant le poste de police pour exprimer leur soutien, tandis que d’autres sont allés à Sant’’Orsola afin de connaitre la condition du blessé. On a su que le garçon avait déjà été « libéré » et qu’il a été re-arrêté et placé avec les quatre autres.
Dans l’après-midi, les détenus nous ont informés d’une deuxième agression et de la présence de trois voitures de police à l’intérieur. En outre, depuis le repas de midi, une grève de la faim a commencé  parce qu’ils s’inquiètent du sort de leurs camarades, et qui demande qu’ils soient libérés.
Puis quelqu’un est passé hors le mur pour dire bonjour et dire que ce qui se passait à l’intérieur avait déjà fait le tour de la ville, à travers la radio locale et les interventions devant le poste de police.

Le mois dernier, les révoltes et les évasions n’ont jamais cessé de sorte que 18 détenus ont été en mesure de reprendre leur liberté. Pour faire face à cette situation la plupart des détenus ont été transférés dans d’autres Cie (par exemple à Trapani) ou déportés. Maintenant dans la section des hommes ils sont 16 alors que d’habitude leur nombre n’est pas inférieur à 60.

En solidarité avec les prisonniers dans le Cie

source : informa-azione via macerie

Italie : 2 réouvertures de centres

Gradisca : 200 prisonniers supplémentaires Après des dizaines de révoltes, depuis plusieurs mois (plus d’un an même) le CIE de gradisca n’était plus en capacité d’accueillir plus d’une vingtaine de prisonniers. Réparations et travaux ont été faits et plus de 200 sans-papiers vont de nouveau y être enfermés. Rassurez vous les keufs sont pessimistes quand à leurs possibilités de gestion du lieu…

Source : http://ilpiccolo.gelocal.it/cronaca/2012/05/12/news/il-cie-tornera-a-ospitare-oltre-duecento-stranieri-1.4497683

Après plus de 8 mois de fermeture suite à la révolte de la fin de l’été dernier, le CIE Lampedusa va réouvrir à moitié de ses capacités antérieures.

Source : http://corrieredelmezzogiorno.corriere.it/napoli/notizie/cronaca/2012/11-maggio-2012/pronto-riaprire-cie-lampedusagalipo-posti-letto-si-sono-ridotti-50percento-201139075015.shtml

Italie : Modena révolte et tentative d’evasion

Révolte à Modena – 11 mai 2012

Résumé d’articles de journaux

Une révolte qui a duré plusieurs heures a éclaté vendredi soir au centre d’identification et d’expulsion de Modena. Il y a eu plusieurs départs d’incendie, pas mal de mobilier détruit, les lits ayant notamment été démontés pour que les barres de fer les composant soient utilisées comme projectiles contre les flics. Les 60 prisonniers du centre hurlaient liberté. Selon le journal c’est une perquisition dans les cellules au cours de laquelle il y a eu un problème avec un Coran qui a mis le feu au poudre. Les canons à eau ont été utilisés et plusieurs corps de police extérieurs sont intervenus pour mater les révoltés qui le lendemain matin ont annoncé qu’ils se mettaient en grève de la faim. http://www.modenaonline.info/it/2012/05/13/clandestini-in-rivolta-al-cie-fuoco-e-spranghe-contro-la-polizia-12729 http://gazzettadimodena.gelocal.it/cronaca/2012/05/13/news/cie-toccano-il-corano-scoppia-la-rivolta-1.4502575

Traduction de : http://www.ilrestodelcarlino.it/modena/cronaca/2012/05/13/711887-cie-rivolta.shtml

Attention, cet article est issu de la presse. C’est donc la version policière.

« Révolte au centre de retention, pompiers et militaires attaqués avec des barres de fer. Quatre heures de tension au centre. Couvertures en feu.

Ils ont commencé en lancant des barres de fer retirés des lits contre les militaires en service, puis sont passés à l’incendie, incendiant des couvertures et donnant naissance à une douzaine de foyers dans des blocs différents, de sorte que la fumée a pu être vue à l’extérieur de la structure. Nous sommes au Cie (centre d’identification et d’expulsions) de la Via La Marmora.

À 21.30, avant hier : une énième révolte a été organisé par des immigrés clandestins détenus dans l’établissement et qui demandent la liberté.

Hier à 20h,les policiers sont retourné au centre pour une deuxième émeute. Comme d’habitude, le vendredi soir est une excuse suffisante pour réchauffer les cœurs : une perquisition indésirable d’une section, la nourriture fade, pour finir le Coran. Pour les immigrants, la plupart du temps des Nord-Africains, n’importe quelle excuse pour donner lieu à des manifestations violentes et organisées. Pour calmer les 60 immigrés clandestins les flics en patrouille autour, les carrabiniers et la police financière ont dû intervenir. Pas seulement eux, cette fois-ci les pompiers aussi ont du intervenir, ils ont éteint le foyer qui était alimenté avec du papier et des couvertures (qui vont maintenant être rachetées au détriment des contribuables, ndlr (sic!!, ndt)) avant que le feu se propage au reste du mobilier.

La révolte aurait son origine dans la section 6, la plus difficile, ou depuis longtemps sont enfermsé un groupe de clandestin particulièrement dangereux et fauteur de trouble. De cette section, la protestation s’est étendu à l’ensemble Cie et la police ont travaillé dur pour permettre à la situation de se calmer. Les immigrants ont crié, en brandissant des barres de fer, ont mis le feu à des choses, ils ont cassé les grilles et la lampe qui éclaire le centre, ont défoncé les portes et ont tenté de s’échapper. C’est seulement à une heure du matin que la situation est redevenue calme :

hier au Cie, ont comptait les dommages et le centre a été réarrangé. Les recents travaux de sécurité ont évité que, pendant la révolte quelqu’un ai réussi à s’échapper. En attendant, demain le prefet Giovanni Pinto doit visiter le centre, une inspection pour voir si d’autres améliorations sont nécessaires en termes de sécurité. L’autre soir, en concomitance avec l’emeute à Modène, une emeute avait lieu au CIE de Bologne.

Sur la dépense d’énergie pour ‘surveiller’ le Cie et d’accompagner les immigrants illégaux à la frontière, la police de l’Union SIULP souligne que « la présence du centre met Modena dans une condition très différente de celui des quatre-vingt dix autres pefectiures, compte tenu de la nature et de la quantité de travail à effectuer pour ce service – disent-ils – la coupe des heures supplémentaires, tel qu’elle est pratiqué, peut sembler dérisoire et presque anachronique dans une période de crise, mais si nous pensons c’est la troisieme fois que les policiers de Modene, par le biais du SIULP, ont dû recourir à la TAR pour le paiement des heures supplémentaires travaillées dans les services, il est clair qu’une réduction comme celle prévue par le gouvernement ne peut que signifier, au moins, davantage d’aliénation de notre profession, moins de sacrifice de soi, plus de colère envers les choix techniques et politiques très difficiles à digérer. «  »

via macerie

Italie : encore des pierres à Bologne

Italie : encore des pierres à Bologne

Bologna, le 4 mai 2012
« Il tente de s’échapper du Cie – tombe et se casse la cheville. Transporté à Sainte-Ursule dans le milieu de la nuit. Encore des matelas en flammes et lancé d’objets contre les militaires. »

Il s’est cassé la cheville, tombant de la clôture du Cie de Bologne, tout en essayant de s’échapper avec un compatriote. Ca s’est passé la nuit dernière, vers 4h, un Tunisien de 36 ans tentait de s’enfuir du centre de via Mattei. Avec un autre Tunisien de 34 ans qui a été transporté à l’hôpital Ursula. Avant, vers une heure, il y avait encore une énième tentative de révolte et «évasion» de la structure, avec des matelas en feu et les détenus lançant des pierres et des objets à la police. Personne, d’après ce qu’on sait, n’a réussi à grimper sur les portes. il y a seulement deux jours, cinq personnes détenues dans la structure via Mattei avait réussi à s’échapper.  »

Repubblica Bologna
http://bologna.repubblica.it/cronaca/2012/05/04/news/tenta_di_fuggire_dal_cie_cade_e_si_rompe_la_caviglia-34459536/

via http://www.autistici.org/macerie/?p=29138