Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Rétention, expulsions, des annonces en série + – ? – octobre 2012

Valls, ministre de l’intérieur, a annoncé le 25 octobre 2012 que son ministère réfléchissait sur la possible fermeture de quelques centres de rétention.

Ne nous trompons pas, il ne s’agit pas là d’une déclaration de l’opposition du parti socialiste à l’enfermement des sans papiers, mais bien une mesure d’économie et de rentabilité, certains centres (25 centres pour 1672 places) n’étant jamais entièrement pleins (le fameux « taux d’occupation »). D’autant plus depuis que la garde-à-vue pour unique motif de ne pas avoir de papiers n’est plus possible.

Et puis, il rajoute par la suite qu’il veut expulser plus que l’année précédente (33 000 expulsions en 2011), tout en étant opposé à une « politique du chiffre qui pèse énormément sur… les forces de l’ordre ». Le tout justifié par la nécessité d’une politique ferme mais juste afin d’endiguer les progrès de l’extrême droite.

BREF,  dépenser moins pour expulser plus.

Quant à la Cimade (une des association présente dans les centres de rétention), elle se félicite de cette annonce de fermetures, via une de ses responsable Sarah Belaïsch, qui déclare « en 2011, le taux de libération des étrangers en rétention était de 60%. C’est bien la preuve que 6 étrangers sur 10 n’avaient rien à faire dans ces centres »… Par contre les 4/10 autres, alors là, pas de problème !

Un jour plus tôt, le Sénat adoptait en commission le texte qui prévoit de remplacer la garde-à-vue des sans-papiers (devenue illégale) par une « retenue » de 16heures maximum, projet de loi qui sera examiné en séance a partir du 7 novembre.

NI RÉTENTION, NI EXPULSIONS (ni plus ni moins),

DÉTRUISONS LES FRONTIÈRES ET LE MONDE QUI LES PRODUITS !

[Affiche] Manifestation vers le centre de rétention de Vincennes 16 novembre 2012

Les centres de rétention comme les autres lieux d’enfermement sont un des moyens répressifs pour l’Etat d’asseoir son pouvoir et d’étendre le contrôle sur la société. Ils sont banalisés et admis comme faisant partie d’un système qui fonctionne du mieux qu’il peut. De toute évidence, la machine rodée de la politique migratoire fait face à des individus qui ne veulent pas subir leur exploitation et leur enfermement. Des révoltes ont lieu dans les prisons pour étrangers en Europe et ailleurs. Il y a un an, à Marseille, le centre de rétention du Canet a brûlé. Depuis sa réouverture les actes de résistance n’ont cessé. Cet été des retenus ont refusé d’embarquer et se sont révoltés contre les tabassages quotidiens des flics. Certains ont essayé de mettre le feu au centre. Des personnes se sont solidarisées avec eux.
Ces dernières années l’État a cherché à casser les luttes à l’intérieur comme à l’extérieur en utilisant de nombreux outils de son appareil répressif y compris l’antiterrorisme. Ce sont pourtant ces révoltes et ces solidarités qui s’attaquent à la résignation. S’organiser pour lutter contre les centres de rétention et les frontières, c’est aussi s’opposer
aux outils de contrôle et de répression qui vont avec.

Nous refusons de nous laisser contrôler et enfermer dans des prisons et des frontières.
Attaquons les lieux d’enfermement et le système qui les produit.

Manifestation nocturne et sonore vers le centre de rétention de Vincennes, Vendredi 16 novembre 2012 à 18 heures

Rendez-vous dans le hall de la gare RER de Joinville-Le-Pont (RER A – direction Boissy-Saint-Léger).

Texte du tract ici.

Image de l’intérieur du centre de rétention du Canet

Image de l’intérieur du centre de rétention du Canet

Trouvé sur : https://www.youtube.com/watch?v=GobVVCtUCPY

[Pologne] Grève de la faim dans plusieurs centres de rétention – 16 octobre 2012

Depuis mardi 16 octobre 2012, 73 sans papiers enfermés dans les centres de rétention de Bialystok, Przemysl, Lesznowola et Biala Podlaska ont entamé une grève de la faim contre les motifs et les conditions de leur enfermement.

Dans un de ces centres, il y a une semaine une personne qui s’était mise en grève de la faim a été placée à l’isolement « jusqu’à ce qu’il se remette à manger » lui ont dit les chefs du centre. Il s’y trouve encore actuellement.

À Bialystok, suite à la déclaration de grève de la faim une autre personne a été placée à l’isolement et l’ensemble des téléphones portables ont été saisi pour empêcher la communication avec l’extérieur et entre les grévistes de la faim dans les différents centres.

En Pologne, la durée d’enfermement est de 18 mois.

Les grévistes de la faim ont écrit et transmit leurs revendications :

« Nous exigeons :

Le droit à l’information, transmise dans une langue que nous comprenons et avec clarté ; l’information sur les activités et les ordonnances prises, pendant le séjour en détention, y compris les informations relatives aux possibilités de recours contre les délais de placement en détention. Il est de notre droit en vertu des articles 89b et 89c de la Loi sur l’octroi de la protection aux étrangers. Dans les faits, les instructions et les jugements sont traduits, mais pas les justifications (motivations du jugement), ce qui, dans la pratique rend très difficile la formulation des recours et entrave l’utilisation des moyens légaux à notre disposition. Parfois, il n’est même pas laissé suffisamment de temps pour prendre connaissance des règles en vigueur dans les centres. En outre, il est rarement donné la possibilité de bénéficier d’un interprète professionnel en centre d’admission, de consulter un médecin spécialiste ou un psychologue.

Le droit de communiquer avec le monde extérieur, à savoir avec des personnes et des organisations officielles et non-gouvernementales ou internationales engagées dans l’assistance aux étrangers (conformément à l’article 89a de la loi sur l’octroi de la protection aux étrangers). En outre, les centres ne disposent pas de téléphone ou d’Internet, ce qui constitue une autre entrave à la constitution des recours dans le cadre de nos démarches.

Le droit à des soins médicaux adéquats, à l’assistance de psychologues spécialisés et à la présence d’un interprète lors des consultations et de l’accomplissement des formalités relatives aux soins de santé.

Le droit à l’éducation, qui, au nom de l’article 70 de la Constitution et de l’article 15. 1 de la Loi sur le système éducatif, s’appliquant à toutes les personnes de moins de 18 ans, établit que tous les enfants présents sur le territoire de la République de Pologne, quel que soit leur statut juridique, y compris les étrangers séjournant en Pologne illégalement, sont tenus d’apprendre et que l’éducation est obligatoire jusqu’à l’obtention du diplôme d’études secondaires. Dans les faits, le droit à l’éducation dans les centres surveillés est illusoire. Les centres de détention n’assurent pas aux enfants et aux jeunes le droit à l’éducation conformément aux exigences de la Loi sur le système éducatif.

Le respect des droits de l’enfant Les enfants sont particulièrement vulnérables au placement dans un espace confiné en centres de détention pour étrangers où s’applique une discipline pénitentiaire, adultes et enfants étant traités comme des personnes reconnues coupable d’un crime. La seule alternative à la liberté se limite à des temps de sortie dans une cour murée. Les conditions dans lesquelles ils résident dans les centres de rétention pour étrangers violent l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme relative aux enfants et la Convention des droits de l’enfant sur le droit au développement, le droit à la liberté, à la santé, au repos et aux loisirs. Nous exigeons la fin de la pratique consistant à placer des enfants en centres de détention.

L’amélioration des conditions sociales des centres. Nous demandons le respect des spécificités de notre identité morale, religieuse et culturelle et la mise en place de conditions nous évitant les sentiments d’humiliation et les discriminations et garantissant le respect de la diversité de nos communautés d’origine.

La lutte contre les abus. Quotidiennement, des abus sont commis dans la plupart des centres. L’utilisation de la violence psychologique et du chantage est une pratique courante et il existe des cas de violence physique et de harcèlement sexuel sur les femmes. Des sanctions disproportionnées sont appliquées pour des infractions au règlement et des entorses mineures peuvent amener assez facilement à l’isolement. Sans compter le retrait des matelas de la chambre durant la journée, les confiscations de téléphones, l’interruption de l’achat de nourriture, l’interdiction de fumer, etc. Les sanctions ne manquent pas de concerner également les enfants : dans un centre il leur a été refusé l’accès aux jeux et à l’utilisation de la salle de jeux, qui est pourtant le seul lieu convivial pour eux. Les autorités des centres exploitent le fait que l’information sur tous les événements se déroulant à l’intérieur ne sortent pas des murs du centre. Les victimes, dans la crainte d’un examen négatif de leur dossier et de la répression ont peur de parler des abus.

L’arrêt de la criminalisation. Conformément à la loi, nous ne sommes pas placés dans des centres fermées pour être sanctionnés mais pour que le le lieu de notre séjour soit contrôlé. Nous n’avons pas commis de crime et ne mettons pas en danger la sécurité de l’État ou de ses citoyens. Les centres fermés ne diffèrent pas de prisons, avec des barreaux aux fenêtres, des barbelés, des murs élevés et appliquant un régime pénitentiaire, avec un accès limité aux soins et à l’éducation, ce qui constitue clairement une violation de nos droits fondamentaux et aggrave le traumatisme qu’ont subi la plupart d’entre nous dans leur pays d’origine. Conformément à l’article 88 de la Loi sur la protection des étrangers, l’étranger dont l’état psychophysique crée une présomption selon laquelle il a été soumis à des violences ne doit absolument pas être placés en détention. En fait, l’état de notre santé mentale n’est pas vérifiée de manière sûre et il y a dans chacun des centres des personnes (enfants compris) souffrant de syndromes de stress post-traumatiques. »

Paroles de retenus depuis la prison pour étrangers de Vincennes, septembre-octobre 2012

Paroles de retenus depuis la prison pour étrangers de Vincennes, septembre-octobre 2012

18/09/12 – Vincennes centre 3 « Nous on a le problème des expulsions, parce que des fois y’a des Algériens qu’ils envoient en Tunisie, ou le contraire, et des Marocains qu’ils envoient en Algérie, c’est ça le problème, ils envoient au hasard et après ils vont faire la prison là-bas, 3 mois de prison. La nourriture, la plupart c’est périmé depuis 2 ou 3 jours, la bouffe c’est de la merde franchement. On voit le médecin mais il donne que les cachets pour dormir et pour calmer. Y’a 3 mec qui ont fait des tentatives de suicide en deux jours, ils les ont amené à l’hôpital et ils les ont ramené ici après une journée à l’hôpital. J’ai un vol le 29, j’ai pas encore vu l’ambassade et ils ont déjà mis le vol. Moi je vais refuser mais ils peuvent me renvoyer de force, me scotcher. »

04/10/12 – Vincennes centre 1 « C’est pas un 5 étoiles, on est en enfermé tout simplement. Le fait d’être enfermé au bout de 45 jours c’est vraiment relou, c’est insupportable. On n’a pas d’activité, on n’a rien, on est là et puis voilà. On se regarde dans les yeux, dormir, manger. Y’a trop d’ennui, y’a trop de stress. C’est de l’enfermement, c’est pas évident. Moi personnellement je suis enfermé depuis le 11 septembre, sincèrement j’ai perdu 5 kg, c’est pas facile. Les gens arrivent pas à résister aux expulsions. Y’a des gens qui pleurent, y’a des gens qui se coupent avec des rasoirs, c’est pas évident. Y’a des gens qui ont passé la moitié de leur vie ici puis on les expulse comme ça du jour au lendemain. Personnellement ça fait 13 ans que je suis là, du jour au lendemain on va me dire qu’on va m’expulser, franchement je sais pas ce que je dois faire, je vous le cache pas. De repartir comme ça dans un pays, je l’ai quitté y’a longtemps, de repartir comme ça bredouille… C’est pas évident. C’est pas facile, surtout psychologiquement. Psychologiquement la tête elle travaille beaucoup du matin au soir, la routine quoi. T’es là, tu manges, tu dors, tu sors dans la cours, tu te balades un peu, et puis voilà quoi. Dormir c’est l’enfer, à 2h,3h, 4h du matin laisse tomber, impossible de dormir. »

09/10/12 – Vincennes centre 2 « Moi il me reste 6 jours pour être à 45 jours là. Les gens vont pas bien y’a beaucoup de galères beaucoup de bordel, tu vois. Des fois ça se passe bien, mais la plupart du temps c’est bagarres, bordel…Avec les flics. Par exemple tu demandes pour le feu, parce que c’est interdit ici le feu, même tu vois on a un allume-cigarette mais ça marche pas. Y’a des policiers mais la plupart ils veulent pas rendre service, on est dans le CRA 2 ici, mais il y a le CRA 1 et le CRA 3, tu vois ? Par exemple si moi je demande au pote qui est au CRA 3 pour me ramener des cigarettes là, y’a des policiers ils veulent pas, ils refusent. Tous les jours tu vois le médecin, la plupart ils sont gentils mais y’en a une là elle est très très raciste, elle veut pas me donner le traitement, les médicaments pour le stress par exemple le Lexomil rouge ou des médicaments pour dormir, voilà elle refuse. Le valium tu vois, y’a des gens ils sont drogués avec le valium ils deviennent des toxicos… Moi j’ai pas vu l’Assfam, ça fait j’sais pas 20 ou 25 jours, c’est bon moi j’ai fini avec l’Assfam, il me reste 6 jours pour sortir là. Je crois pas qu’ils font les recours et tout. Le juge je l’ai vu, il m’a dit « bonjour, vingt jours ! ». J’avais un avocat gratuit, j’suis sans papier, j’ai pas d’argent. Ma première avocate elle m’a défendu, mais le deuxième et la troisième là ils étaient nuls, ils parlaient même pas. Des expulsions y’en a que pour ceux dont ils ont les passeports. Ils envoient les gens au consul mais moi je lui ai pas parlé pour qu’il me reconnaisse pas, si tu parles avec le consul c’est sûr que tout de suite il te fait un laisser-passer pour aller au bled. Même t’as le droit de pas aller voir l’ambassade, tu restes dans ta chambre tranquille quand le policier il vient pour aller à l’ambassade tu lui dis, j’sais pas moi, « j’parle pas avec lui je vais rester là ». Moi y’a personne qui m’a forcé à parler avec le consul, c’est la même pour les autres gens qui étaient avec moi, on était quatre. C’est la seule solution pour rester là. Il y a même des gens qui étaient avec moi qui sont sortis, ils ont pas parlé avec l’ambassade. Le consul quand j’arrive chez lui je lui fais ma tête comme ça, lui il parle parle parle, moi je dis rien, après le policier il m’a dit « allez on y va monsieur », même lui il me demande pour sortir, moi je sors plus ! Le policier il m’a dit « vas-y on y va »… J’suis passé devant l’ambassade quatre fois, mais c’est bon là il me reste 6 jours. L’autre fois un policier je lui ai demandé pour me ramener une cigarette, il m’a dit « non mais non patatipatata », je lui ai dit « mets-toi à ma place », il est resté…il a coincé, il a même pas répondu, voilà. »

12/10/12 – Vincennes centre 3 « Moi j’ai mes papiers, j’habite depuis 20 ans à Paris, on m’a enlevé mon RSA. Comme j’avais plus rien à manger, j’suis allé voler un peu de choses à manger, ils m’ont arrêté, ils m’ont demandé les papiers, ils m’ont amené ici. C’est n’importe quoi ça, ça fait 20 ans que je suis à Paris. J’avais la carte de séjour, mais j’ai pas prolongé car j’avais besoin d’argent comme mon RSA était coupé. J’avais pas l’argent pour prendre le passeport, et puis le délai était passé, du coup on m’a arrêté et on m’a ramené ici. La nourriture, c’est pas bon. On nous donne des trucs dégueulasses. C’est que dalle, rien du tout. Des choses bizarres, des trucs bizarres, ça va pas. La police hier ils sont venus chercher quelqu’un pour aller au vol, ils l’ont scotché, ils l’ont emmené comme un animal, ça nous fait très mal. Il y a tous les jours des expulsions. Nous on est là-dedans, on voit pas ce qui se passe dehors, on est comme des animaux ici. Eux ils viennent chez nous en Afrique, nous on les laisse tranquille, on leur demande pas les papiers. Nous on vient ici et vous nous faites chier pour les papiers. Nous avec nos passeports on peut pas voyager comme eux ils voyagent, ils nous ont scotché d’un autre côté. Eux ils viennent là-bas pour chercher les diamants et le pétrole, nous on vient ici on est comme des animaux. C’est pour ça les autres ils voient les étrangers là-bas, ils tuent les étrangers, c’est parce que c’est des colères ! »

Pour témoigner notre solidarité aux retenus de Vincennes et à tou-tes les enfermé-es, manifestation nocturne et sonore le 16 novembre à 18h, rdv sur le quai du rer de Joinville-le-Pont

Pour appeler les cabines publiques des CRA de Vincennes : Vincennes 1 : 01 45 18 59 70 – 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50 Vincennes 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42 Vincennes 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

reçu par mail

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 05 octobre 2012

Émission diffusée le 05 octobre 2012 sur radio Fréquence Paris Plurielle (106.3)

Pour télécharger l’émission, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous (ou clique droit « enregistrer la cible du lien sous »)

SOMMAIRE :

– Brèves : Australie, Calais, Angleterre : luttes des femmes de Yarl’s Wood ; blocage d’un bus/charter.

– Centre de rétention : Témoignages de Vincennes et lettre des retenus en grève de la faim au Mesnil-Amelot.

– Sécuritaire : Projet de loi Valls.

– Situation en Grèce : Nouveaux centres de rétentions, rafles, néo-nazis…

Merci à l’émission Au fond près du radiateur d’héberger les émissions sur son blog.

Sans Papiers Ni Frontières est une émission contre les frontières et leurs prisons, enregistrée et diffusée le premier vendredi de chaque mois sur la radio Fréquence Paris Plurielle (106.3) de 19h à 20h (rediffusée le mardi suivant de 8h à 9h30)

Télécharger l’affiche de présentation de l’émission ici.

Marseille : rassemblement samedi 6 octobre 2012 à 18h devant le CRA du canet

RASSEMBLEMENT SAMEDI 6 OCTOBRE 18 HEURES DEVANT LE C.R.A DU CANET – Bd des Peintures – Metro Bougainville

Semaine après semaine, jour après jour, le quotidien des retenu-e-s au Centre de Rétention Admnistratif du Canet est ponctué par des humiliations, des insultes et des tabassages de maton-ne-s de cette prison pour étranger-e-s. Parfois la nourriture est périmée, on donne aussi des médicaments à tout vent, surtout des anti-douleurs ou des anxiolytiques. Si un-e retenu-e tente de résister à son expulsion il-elle peut être ligoté-e, bâillonné-e au scotch et/ou gavé-e de calmants. Parmi les retenu-e-s, des auto-mutilations et des tentatives de suicide se succèdent.
À l’intérieur du centre, des retenu-e-s résistent par des actes individuels ou collectifs: refus d’embarquement, destructions de matériel ou incendie…
Nous nous rassemblons pour manifester notre solidarité avec ces retenu-e-s. Si nous nous solidarisons avec les retenu-e-s, pour autant, nous ne luttons pas pour une amélioration des conditions de la rétention administrative. Nous nous battons pour la fermeture des centres de rétention et contre le système qui les produit.

LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION !
ARRET DES EXPULSIONS !
FERMETURE DE TOUS LES CENTRES DE RETENTION !

[Grèce] 6 sans-papiers se font la belle du CRA de Kolonos – 28 septembre 2012

Une opération de police est en cours afin de localiser et d’arrêter six prisonniers étrangers qui se sont évadés aujourd’hui du CRA de Kolonos.

Il s’agit d’un Albanais, d’un marocain et de quatre Algériens qui ont été détenus, certains pour des vols et d’autres pour expulsion administrative.

Les six prisonniers ont coupé un barreau d’une fenêtre de la caserne et sont partis.

Il y avait au même moment environ 15 personnes dans le CRA, mais les autres n’ont pas suivi les six échappés. L’évasion a été constatée autour de 14h dans l’après-midi et a immédiatement tiré la sonnette d’alarme et a ordonné une enquête pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles se sont échappés les six étrangers, et d’attribuer toute la responsabilité aux agents de police.

Traduit approximativement d’un journal grec, 28/09/2012 via le chat noir emeutier

Marseille : propos d’un ex retenu du centre de rétention du Canet – 18 septembre 2012

Propos d’un ex retenu du centre de rétention du Canet – 18 septembre 2012

T’étais dans le centre cette été ?
Oui, j’y ai passé vingt-cinq jours

C’était quoi l’ambiance général dans le centre ?
Entre nous c’était bien, mais entre nous et les flics, c’était autre chose. On se disputait toujours. Des fois, ils nous frappaient, dans les chambres, parce qu’il n’y a pas de caméras. C’était toujours comme ça, ils insultent les gens. Et on pouvait rien faire. On peut se voir toute la journée, on est tous ensemble. C’est pareil, on est musulmans, on est tous des frères. Il n’y a pas de racisme entre nous, c’est pareil entre le noir, l’afghan, le tunisien, français, entre tout le monde.

Est-ce que ça peut arriver que les flics soient gentils avec certain retenu pour en faire des balances ?
Il y avait une balance avec nous. Tout le monde le connaît, on parle pas avec lui. Oui, les flics sont gentils avec lui, en plus, il est sorti avant moi !

Forum Réfugié, qu’est-ce que tu en penses ?
La vérité, j’aime pas ces gens parce qu’ils font semblant d’aider les gens mais ils font des problèmes.

Le médecin et les médicaments dans le centre ?
Premièrement, il n’y a pas de docteur, y’a des infirmières, j’sais pas, des aides soignantes. Une fois, je jouais au ballon, je suis tombé sur le genoux. J’ai demandé à voir le docteur. J’ai vu une infirmière qui m’a donné des cachets pour dormir. Je sais pas moi, ils pensent que tous les gens sont fous, ils donnent des cachets à tout le monde, des cachets pour dormir.

Cet été, il y a une marocaine qui a failli mourir. Est-ce que dans le centre les autres retenus étaient au courant ?
Non, on n’était pas au courant. On a rien entendu, les flics, ils nous disent rien. Chaque bloc est séparé des autres, on peut pas se parler, on peut rien faire. Juste se voir derrière la fenêtre.

Cet été, y’a retenu qui a cassé la télé dans la salle commune ?
La vérité, tu ne peux pas casser la télé comme ça. Des fois, tu te disputes avec les flics, ils te frappent dans les chambres. Parce que tu peux rien faire, tu vas casser la télé, des trucs. Tu vas brûler des matelas. Il faut faire quelque chose, comme ça il ne prennent pas confiance. On est toujours là, on est toujours là contre eux. C’est mon dernier mot.

Y’avait beaucoup de bagarre avec les flics, mais est-ce que c’était des retenus tout seuls qui se battaient ?
La vérité, chacun est seul. Y’en a qui ont peur, d’autres qui vont bientôt sortir, chacun fait ce qu’il veut, on peut pas les obligés les gens à frapper avec nous. Quand j’étais là-bas, y’a deux collègues qui se sont fait expulser. On a quand même essayé de faire quelque chose dedans. On a essayé de les aider, d’empêcher les flics de les ramener. Dommage, mes collègues sont rentrés en Tunisie, ils vont bientôt revenir !

Quand des retenus refusent l’embarquement, ils les scotchent ?
Oui, y’a un mec que j’ai connu, il a été expulsé, il a été scotché comme une momie. Il a été envoyé en Algérie. Il avait refusé le premier embarquement, au deuxième, il a été expulsé.

Est-ce qu’il y a des parloirs sauvages au centre ?
Mais collègues qui n’ont pas de papiers en fRance sont venu me voir derrière le mur. Ils ont essayé de m’aider, je les remercie.

Ça arrive souvent ?
Oui, c’est toujours comme ça. Y’a pas que moi, d’autres prisonniers que viennent voir leurs copains ou copines. Y’a des femmes qui viennent aussi derrière les murs. Pour faire les visites, il faut des papiers, sinon tu rentres pas.

T’étais au centre pendant le rassemblement le 4 août ?
Oui, j’étais là. C’était un ambiance à l’intérieur, on voulait mettre le feu. On a entendu la manifestation. Les flics sont venus. Même la commandante est descendu pour nous voir. Elle nous a parlé :  « pourquoi vous faites ça ? Si y’a une manifestation, vous ne faites rien, vous écoutez, c’est tout. La vérité, il surveille plus, pendant le rassemblement ils sont rentrés dans le bloc parce qu’ils ont eu peur.

Maintenant que tu es sorti, c’est quoi le quotidien d’un sans-papiers à Marseille ?
Je ne sort pas la journée, que la nuit. Les gens ils ont peur des contrôles. En plus en 2013 c’est la capitale de la culture. De plus en plus de travaux. Pour préparer tout ça, les flics ils essaient de nettoyer un peu ceux qui n’ont pas de papiers.

propos d’un ex retenu du cra du canet – part1

propos d’un ex retenu du cra du canet – part2

propos d’un ex retenu du cra du canet – part3

Marseille, lutte contre les frontières à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention – 22 et 23 septembre 2012

Samedi 22 septembre 2012, 18h, discussion sur les luttes dans et autour des centres de rétention. Au Seul Problème, 46 rue consolat, métros Réformés ou Canebière

Dimanche 23 septembre 2012, à partir de 18h, repas de soutien pour financer l’impression du guide « sans-papiers, que faire en cas arrestation… » en langue arabe, au jardin de gibraltar (impasse gibraltar), Bus : ligne 34 arrêt Perrin Guigou

Télécharger l’affiche.