Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Palaiseau] Affrontements au centre de rétention

Lundi 19 janvier 2015 au soir, des affrontements ont éclaté au centre de rétention de Palaiseau, entre une dizaine de retenus et les flics. Du matériel aurait été cassé.

D’après de bref entrefilets dans la presse

[Belgique] Tentative d’évasion au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

La nuit du 17/01 au 18/01 trois prisonniers ont essayé de s’évader. : Ils ont cassé les carreaux de leur cellule , se sont retrouvés dans la cour et ont voulu grimper les grillages qui entourent le centre. Les matons du centre ont appelé la police qui est arrivée en gros renfort et ont arrêté les fugitifs avant qu’ils n’arrivent à escalader les grillages. Ils ont été jetés au cachot du centre.

Repris de Getting the voice out

[Allemagne] Manifs en réponse au meurtre d’un sans-papiers à Dresde : émeute à Leipzig

Dans la matinée de mardi 13 janvier 2015 à Dresde, un sans-papiers originaire d’Erythrée, Khaled Idris Bahray, a été retrouvé mort assassiné dans la cour du centre pour réfugiés de Leubnitz-Neuostra, géré par l’Etat qui les oblige à y résider. Comme souvent, la police a tenté dans un premier temps de maquiller ce meurtre en une mort accidentelle ou un suicide. Une habitude des assassins en uniforme qui éliminent quotidiennement les indésirables à ce système d’exploitation et de domination, que ce soient aux frontières, dans les rues, dans un de leurs fourgons ou bien en cellule [1]. Cet assassinat survient juste après une manifestation de 25 000 fascistes de PEGIDA [2] qui s’est déroulée à travers la ville lundi soir,. Les racistes se montrent de plus en plus dans les rues ces derniers mois, en vociférant contre les migrants et l’immigration, en proférant et inscrivant des menaces de mort à leur encontre devant leurs lieux de (sur)vie…

On ne sait pas grand chose des détails de sa mort, mais assez pour dire que ce système d’oppression et de domination l’a tué. Que ce soient des fascistes ou des agents en uniformes de l’Etat, tout cela nous importe peu. Ce qui est sûr, c’est que la police a voulu maquiller ce meurtre raciste d’un indésirable dépourvu du bout de papier nécessaire pour circuler.

La riposte dans la rue s’organise, plusieurs manifs contre ce meurtre raciste se sont tenues à travers le pays,  Une est prévu ce dimanche 18 janvier 2014 à Berlin.

Vers 23h30 jeudi 15 janvier à Hambourg, le commissariat de la Lerchenstraße a été attaqué aux feux d’artifice. Cela a été une action en solidarité avec la manifestation émeutière qui s’est tenue le même jour à Leipzig, qui a été fortement réprimé par la police. Le communiqué se termine par “Saluts solidaires d’Hambourg à Leipzig”.

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Plus tôt dans la journée, plus de 1000 personnes (dont 600 déterminées) sont descendues dans les rues de Leipzig en début de soirée à la suite du meurtre non éclairci du jeune migrant érythréen Khaled Idris et contre les nationalistes de PEGIDA. Lors de cette manif, les murs ont été décorés de tags et de graffitis contre ce mouvement fasciste et la police, ainsi qu’en mémoire de Khaled Idris: “Stop PEGIDA”, “ANTIFA” (les nombreux tags racistes qui avaient été inscrits lors des marches LEGIDA ont quasiment tous été recouverts à la bombe de peinture; Du mobilier urbain est jeté à travers les rues… Lorsque la police s’est approchée un peu trop près du cortège, elle a été visée par des tirs de feux d’artifice et bombardée de pierres, ses véhicules ont été sévèrement dégradés (certains flics ont même été frappés à l’intérieur de leurs voitures). Rapidement, la police de Leipzig est surpassée par les évènements et demande des renforts de Dresde et de Sachsen-Anhalt. Vers 21h15, les vitres du tribunal n’ont pas résisté bien longtemps à l’assaut de 200 manifestants cagoulés (40 vitres pétées avant que les flics n’interviennent d’après bild.de), celles de plusieurs magasins (dont le barbier “Gentlemens Cut”) et de banques (dont une agence Santander [3]) non plus.

Une partie de la façade vitrée du tribunal

Les flics ont débarqué en masse après deux heures de manif, encerclant une centaine de manifestant-es et procédant à des dizaines de contrôles d’identité. Trois personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue.

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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 17 janvier à Dortmund (3500) et à Dresde.

Notes du CNE:

[1] Oury Jalloh, mort brûlé vif dans une cellule d’un comico le 7 janvier 2005 à Dessau.

[2] Mouvement nationaliste, anti-immigration et anti-islam, qui multiplient les manifestations de masse à travers l’Allemagne et regroupe la mouvance néonazie, les milieux hooligans ainsi que des nationalistes de tous poils…LEGIDA est sa branche implantée à Leipzig.

[3] L’enseigne bancaire ‘Santander’ est prise pour cible à travers le monde, et pour cause: elle est connue pour financer les prisons et l’aviation militaire. A titre d’exemple, elle a injecté près de 60 millions d’euros dans ‘BAE-Systems’ et ‘Rolls Royce’. Elle investit aussi dans plusieurs services du domaine militaire (communications et échanges d’informations..). Elle est également connue dans le monde hispanophone pour des expulsions locatives.

 

Repris du chatnoiremeutier

[Calais] Accueil ?

18 janvier 2015. Caution pseudo-humanitariste à la logique répressive, le centre d’accueil de jour, tant vanté par les politiciens locaux et nationaux, vient d’ouvrir ses portes. Situé à l’extérieur de la ville, derrière la rocade, il est à la fois la caution humanitariste des politiques contre les migrant-e-s et une manière d’éloigner les exilé-e-s du centre ville, du port, des commerces, des habitant-e-s de la ville.

Celles et ceux qui veulent s’y rendre et retourner au centre ville ensuite doivent alors traverser la rocade de contournement de la ville, déjà réputée meurtrière pour les migrant-e-s.

C’est désormais le seul lieu de distribution de repas puisque son ouverture s’accompagne d’un arrêté municipal interdisant les distributions sur le reste de la commune. La maire de Calais voulait se débarrasser des migrant-e-s, elle a trouvé la solution.

Les migrant-e-s de Calais deviennent de plus en plus persona non grata dans le centre ville et autour du port : présence massive des flics, attaques des fachos, magasin leader price et cafés qui leur interdisent l’accès, pression municipale autour du stade de foot, etc. Contraints de vivre dans les jungles, isolés et à la merci des rafles, l’auto-organisation pour la lutte et la solidarité des migrant-e-s devient de plus en plus compliquée. Avec l’ouverture du centre d’accueil, la municipalité prend en gestion, dans un lieu contrôlé par les associations qu’elle y a placé, les besoins élémentaires, se nourrir, se laver, charger son portable, et réduit encore un peu toute possibilité de rencontre et d’échange, d’organisation et de résistance.

Récemment l’accès de la médiathèque municipale a également été « interdit » aux migrant-e-s qui venaient y consulter internet, lire la presse anglaise, se reposer, etc. Ne pouvant pas l’afficher aussi frontalement, la mairie a trouvé la parade : désormais son accès est réservé à celles/ceux qui ont une carte d’accès, délivrée gratuitement à qui peut présenter un papier d’identité et un justificatif de domicile.

Le 25 janvier prochain, les fachos du groupe « Sauvons calais » appellent à une nouvelle manifestation contre l’immigration. Une contre-manifestation va être organisée le jour même et un appel à venir à Calais autour du 25 circule.

Une bonne nouvelle quand même, il semblerait qu’un vent de liberté continue de souffler sur la ville. Outre les solidarités qui se construisent chaque jour sur place, dans les squats et autour des campements, la barrière anti-migrants construite autour du port est de nouveau tombée ce 15 janvier. 300 mètres de barrière couchée au sol, à un autre endroit que la fois précédente. Cette fois elle ne sera pas relevée.

« Tout peut être brisé. Nous rêvons d’un temps ou non seulement les soi disant fascistes organisés ne se montreront plus en rue, mais aussi les flics et politiciens responsables du régime frontalier n’auront plus l’opportunité de décider de nos vies et mouvements.

Pas de nation, pas d’état, pas de flics, pas de frontières. Pas de système d’asile qui peut interdire d’un endroit ou vivre. Pas d’Eurodac »

[Maroc] Week-end de rafles, répressions, destructions et violences

10 et 11 janvier 2015. Ces infos sont reprises de la page internet du groupe No Borders Morocco

Les violences quotidiennes sur les migrants qui vivent aux frontières ont été systématiques ce week-end: la police a attaqué au même moment les forêts de Gourougou à Melilla et à Cassiago près de Ceuta (note, de nombreux campements sont installés dans les forêts marocaines aux abords des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla)

Cassiago (Fnideq).

Vers 7 heures du matin le 10/01/2015 nombre de policiers Marocains ont envahi la forêt de Cassiago, forêt ou des migrants ont construit leur camp en attente d’un possible passage vers Ceuta. Les migrants ont couru pour éviter d’être battus et arrêtés. Un trentaine de personnes ont été amenés par la police et déposés à 7 km de Tetouan, au milieu de rien. Beaucoup ont marché vers Tetouan à 7 km et puis ont pris des bus dans d’autres direction.
La majorité de leurs affaires personnelles dans le camp ont été systématiquement détruites, brûlées, y compris les couvertures qu’ils avaient reçus récemment et qu’il leur sont indispensable vu les températures très basses.

Le lendemain à nouveau les forces auxiliaires de police sont venus dans la forêt de Cassiago le matin tôt. Ils ont arrêtés plus de 90 personnes. Environ 15 personnes ont aussi été arrêtés dans la ville de Tetouane et tous ont été amenés au commissariat de Tetouane. Ils étaient une centaine puis ils ont été dispersés de force vers la périphérie de différentes villes du Nord du Maroc. 70 personnes ont été amenés à la périphérie de Tanger. 12 personnes blessées ont été deportées vers Larache la nuit du 11 Janvier 2015 après avoir quitter le commissariat de Tetouan. 17 personnes ont été mises dans un bus et déposées le long de la route de Asilah direction Tanger. Certains ont marché vers Tanger d’autres ont repris la longue route pour retourner à Cassiago.

Gourougou

(note : le mot « clochard » est utilisé par les migrant-e-s pour parler des personnes vivant dans les rues des villes aux alentours de la forêt de Gourougou et qui les attaquent régulièrement, sans doute payés par les flics. Le pouvoir sait jouer sur la division entre les pauvres).

Ce samedi matin le 10/01 la police marocaine est rentrée dans la forêt avec les “Clochards”. Les Clochards ont jeté des pierres vers les migrants (certains des migrants ce sont défendus en renvoyant les pierres). Beaucoup ont été blessés lors de ces actions des clochards, qui sont connus pour être les plus violents aux frontières. Les migrants témoignent régulièrement de la violence de ces clochards désespérés. La police qui accompagnait les personnes qui jetaient des pierres ont dit aux migrants « la foret est trop dangereuse pour les femmes, aussi longtemps que y a des femmes qui restent ici, il y aura plus d’attaques ». Inimaginable d’utiliser la logique sexuelle pour justifier une violence avec un raisonnement paternaliste. Il crée le danger et puis ils veulent protéger les gens.

Melilla

Le dimanche 11/01/2015 il y a eu une nouvelle tentative de passage de Migrants à Melilla. Seulement 11 personnes ont réussis à arriver au CETI which means safety from being pushed back. Ce jour là les forces auxiliaire étaient nombreuses aux barrières, Il était plus facile pour eux d’arrêter les migrants qui essayaient de sauter les quatre barrières autour de Melilla. La violence de la police a causée beaucoup de blessés. 11 personnes dont 3 femmes ont été amenées à l’hôpital.

[Leipzig] La police attaquée en mémoire d’un sans-papiers assassiné il y a dix ans

7 janvier 2015. En mémoire d’Oury Jalloh – Le 7 janvier 2005, Oury Jalloh est mort brûlé dans la cellule n°5 du poste de police de Dessau de la Wolfgangstraße. En peu de temps, le corps d’Oury Jalloh est en flammes. Les mains et pieds d’Oury sont attachés au sol. Il est allongé sur un matelas dans une cellule entièrement en carrelage. Le feu est si fort que les doigts de la main gauche sont entièrement consumés sous les effets de la chaleur.

Ceci est la raison de notre attaque d’aujourd’hui sur le poste de police dans le quartier Connewitz de Leipzig.

Ainsi nous avons détruit toute la façade vitrée du comico avec des pierres, redécoré ça avec de la peinture, et laissé en chemin, à côté des bris de verre et des pierres, aussi des obstacles pour tous les véhicules de police appelées.

Flic, la tolérance à ton égard est levée, ton permis de séjour est éteint, comme le feu dans le véhicule de police derrière le comico, ainsi nous te traiterons avec un tel irrespect et une telle violence, comme la façon dont tu traites les réfugiés.

Même si tu enlèves ton uniforme, tu resteras toujours le même porc d’individu et continuera à être la cible de nos interventions lorsque nous le voudrons.

Nous commémorons avec une profonde tristesse et une pure haine.

Repose en paix Oury Jalloh.

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Traduit de l’allemand de linksunten par Le chat noir émeutier

Sint-Andries (Bruges) : évasion du centre de rétention réussie pour douze détenus

8 janvier 2015. Une évasion bien réussie… et bien préparée. Le soir, pendant que quelques détenus sans-papiers du centre fermé pour illégaux de Bruges (situé à côté d’une caserne de la Police Fédérale) simulaient une bagarre afin de dévier l’attention, d’autres ont cassé deux vitres dans « la salle de séjour ». Ensuite, ils se sont attaqués aux grillage, ancré chimiquement, qu’ils ont réussi à enlever. Comme la salle se trouve au premier étage, les douze prisonniers sont descendus à l’aide de draps noués. Enfin, ils escaladent un dernier grillage avant de disparaître dans la nature.

La police a immédiatement lancé la traque, mais heureusement les chiens de garde de l’ordre établi n’ont pu retrouver personne.

Solidarité avec les évadés. Courage aux fugitifs du monde entier.

lacavale.be

Grèce/Croatie : Solidarité devant les centres de rétention

13 décembre 2014, Grèce, devant le centre de rétention de Paranesti (voir d’autres photos ici)

December 13, Paranesti detention center, Greece

 

30 novembre 2014, Grèce, devant le centre de rétention d’Amygdaleza

 

29 novembre 2014, Croatie, devant le centre de rétention de Ježevo (voir le communiqué)

Un mois de décembre à Calais

Repris de Calais Migrant SolidarityL’hiver est arrivé avec ses tempêtes et ses averses. Les grandes jungles et le squat de Galloo sont toujours là ; la jungle de Tioxide a vu le jour de deux restaurants, d’une école,d’ une église, dune mosquée et d’un magasin ! (voir plus bas les infos sur les expulsions à venir). Environ 2000 personnes vivent dans ces différents endroits. Un hangar a été ouvert certaines fois pendant les nuits de grand froid avec 350 lits. Il est situé loin du centre-ville et même lorsqu’il est ouvert, ses horaires d’ouverture réduits ne le rendent pas accessible facilement.

Le mois de décembre a vu un grand nombre de violence policière, concentrée sur les parkings pour camions et les embouteillages en direction de l’euro tunnel et du port. Les attaques ont été sporadiques et les tabassages apparement aléatoires. Leur but étant de décourager les migrants d’essayer de traverser pour l’angleterre et d’exprimer le racisme policier. La police a repoussé des réfugiés dans la circulation venant en sens inverse, a cassé beaucoup de membres et a fait l’utilisation régulière de gazs lacrymogènes à bout portant. Elle a détruit systématiquement les caméras et appareils photos lorsque des gens ont essayé de filmer ces actes de violence illégale.

Les personnes arrêtés dans les rues voisines des jungles ont souvent été emmenées dans des centres de détention très loin de Calais, comme à Rennes, Metz, Nîmes, Strasbourg ou Paris. Certaines personnes ont même été transportée vers ces centres en avion, en passant par l’aérodrôme de Marck (à côté de Calais).

La frontière implique de nombreuses formes de violence. Les contrôles des mouvements migratoires trangressent les droits des femmes, au travers du racisme et du sexisme, ce qui fait que ces deux systèmes d’oppressions s’entrecroisent étroitement.

L’hôpital de Calais refuse de pratiquer des avortements sur les migrantes, et s’explique sur cette décision de manière plus que lâche. La direction du service base en effet sa décision sur une loi qui dit que l’on a pas le droit de venir séjourner en France dans le but d’avorter. Manifestement ce n’est pas du tout le cas des femmes dormant dans les jungles de Calais ! Les femmes qui ne peuvent pas prouver avoir un lieu de résidence officiel en France sont systématiquement renvoyé vers l’hôpital de Grande Synthe, qui se trouve à 50km. Ils prétendent agir de cette manière pour la sécurité des femmes concernées, puisque l’avortement est censé être un « acte médical spécifique » (bien qu’il s’agisse d’un acte médical comme n’importe quel autre, avec très peu de risques). Ils affirment que c’est trop dangereux pour les femmes de retourner dans la jungle après l’intervention. Oui, bien sûr, rester enceinte contre leur propre volonté est plus sain et plus sûr pour ces femmes…

Après la création d’un dossier à ce sujet relayé par plusieurs associations, l’hôpital devrait être rappelé à l’ordre par le ministère de la santé, la pratique sélective de soins médicaux étant complétement illégale !

Quoi qu’il en soit tout ne fut pas sombre durant ce dernier mois. Il y a eu plusieurs moments festifs, une manif pour la journée internationale des migrants le 18, deux petites soirées de Noël dans les jungles et une grosse fête pour le Nouvel An au squat de Galloo. La manif a été organisée par plusieurs associations en réponse au « mur de la honte » : une grande barrière de sécurité installée par le gouvernement anglais pour rendre plus efficace la surveillance du port des ferrys. Cette barrière avait déjà utilisée pour le sommet de l’OTAN à Cardiff. La manifestation a été une réussite avec plus de 1000 participants. Toutes les soirées se sont déroulées dans la bonne humeur, avec aucun acte de violence de la police ni d’autres incidents – seulement des danses endiablées sur une play-list très variée et super ambiance générale !

A quoi doit-on s’attendre en janvier ?

[ A partir de la semaine prochaine, le cours d’auto-défense pour les femmes, trans* et queers va commencer ! Chaque mercredi à 14h au Centre Social Espace Fort Yves (2B rue d’Ajaccio). On espère ici que cours va prendre place de manière régulière – on est toujours a la recherche de profs qui ont envie de se joindre au projet et d’intervenir lors d’un ou de plusieurs cours ! ]

Un avis d’expulsion, sans dante spécifique, a été affiché par les CRS en face de la jungle soudanaise et du bois Dubrulle (la forêt en face de Tioxide, habitée principalement par les communautés afghanes et éthiopiennes). Plusieurs demandeurs d’asile vivant dans les endroits concernés sont prêts à s’opposer à cette décision d’expulsion devant la Justice.

Les dernières annonces faites par la préfecture prétendaient qu’il n’y aurait pas d’expulsions de lieu de vie jusqu’à l’ouverture du nouveau centre de jour. Quand ces expulsions vont-elels se produire ? La distribution de nourriture est censée commencer là-bas à partir de la mi-janvier et la date originale de l’ouverture du centre est à la fin du mois. Mais il semblerait qu’à cause des travaux à l’intérieur du centre, la date soit repoussée, donc on ne sait pas encore vraiment quand le centre va ouvrir ses portes pour de bon. De toute façon on n’attend pas ce jour avec une grande impatience, le centre faisant partie d’une stratégie anti-migration à plus grande échelle, et s’intégrant dans d’autres accords entre Natacha Bouchart (maire de Calais), Bernard Cazeneuve et le Royaume-Uni (plus de présence policière à Calais, création d’une enceinte de sécurité autour du port…). A partir du moment où le centre de jour va ouvrir, tous les jungles et les squats sont censés disparaître, une « politique de tolérance zéro » à leur encontre a déjà été annoncée. Tous les services pour les migrants sont censés être centralisés dans cet endroit, loin du centre-ville, dans le but de concentrer tous les migrants loin de Calais. Il n’y aura aucun lit pour les hommes, et un campement sera toléré dans les champs avoisinants. Le résultat de tout cela sera encore plus de ségrégation officielle entre les habitants de la ville et les migrants, parqués au beau milieu de nulle part.

Feux du nouvel an 2015

Comme chaque année le soir du 31, feux d’artifice, cris et rassemblements sont venus saluer les prisonnier.e.s et exprimer la solidarité contre toutes les taules. (2014)

Paris, 1er janvier : solidarité avec tou-te-s les enfermé-e-s !

Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons !

Dans la nuit du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015, quelques groupes de gens sont allés exprimer leur solidarité avec les prisonnier-e-s et autres détenu-e-s en criant des slogans hostiles à l’enfermement, en parlant avec les prisonnier-e-s aux fenêtres et en lançant des feux d’artifice, aux abords des prisons de Fresnes, Versailles, Bois d’Arcy et Nanterre, et du centre de rétention administrative de Vincennes.

Feu(x) à la prison du Havre

Beau feu d’artifice

O centre pénitentiaire du Havre

Nocturne et solidaire

Nonobstant les feux des projecteurs des miradors

En ce premier jour de l’année

 

Au-dedans , les prisonniers

N’envisageaient pas de se la fermer,

Narguaient l’autorité.

Enfin on s’en est allé, tant bien que mal

En espérant qu’ils se fassent la malle !

Rennes – Nouvel an solidaire contre tous les enfermements

En petit geste de solidarité avec celles et ceux qui croupissent derrière les barreaux, et comme chaque année au nouvel an, des personnes se sont rassemblées pour exprimer un peu de leur révolte contre tous les enfermements.

Devant la prison des femmes de Rennes, celle des hommes de Vezin et le centre de rétention pour sans-papiers de Saint-Jacques.
Pour échanger quelques cris et feux d’artifice par delà les murs, les grilles, et atténuer, l’espace d’un moment, l’isolement imposé au quotidien.
Parce que nous refusons de fêter le cœur léger une nouvelle année, quand des milliers de personnes la passent en cellule.
Qu’une bonne année n’existe pas quand chaque jour passé en taule est toujours un jour de trop ;
Qu’il ne peut y avoir de bonne santé physique et mentale quand on nous prive de liberté ;
Et que les meilleurs vœux que nous puissions leur souhaiter sont ceux de mutineries et d’évasions prochaines !

Un petit geste qui en appelle bien d’autres.
Ici, ailleurs, partout, tout le temps.
Crève la taule !

***

Londres: manif du nouvel an contre les flics et les prisons

Deux manifs anticarcérales se sont tenues à Londres: la première a eu lieu à Brixton et a été durement réprimé (gaz lacrymo, des coups et plusieurs arrestations). L’autre marche s’est déroulée plus tard dans la soirée, notamment autour de la prison de Pentonville: des feux d’artifice ont été tirés au-dessus de la taule et les prisonniers ont répondu par des slogans antiflics et des torches enflammées lancées depuis les barreaux de leurs cellules. Dans les environs de la prison, plus tags contre la police recouvraient les murs, et pour cause: les assassins en uniforme venait de tuer un jeune vendredi 26 décembre: Henry Hicks, 18 ans, a été fauché après une course-poursuite dans laquelle les flics prétendent qu’il a refusé d’obtempérer à un contrôle routier. Les habitant-e-s du quartier ont raconté comment les flics ont même jeté du sable sur le sol dans une vaine tentative de dissimuler le sang de leur propre acte assassin. Dans la foulée, la marche s’est dirigée vers le poste de police situé en face de la prison en criant ‘No Justice, No Peace, Fuck the Police!’, ‘A,C,A,B! All Cops Are Bastards!’ & ‘Qui a tué Henry Hicks? La police a tué Henry Hicks!’…

La communication avec les encagés s’est insifiée, aui grand dam des vingt flics qui sont sortis de leur local pour s’affronter et pousser la banderole de la manif qui disait « brisons le long bras de la loi ». Pendant ces moments de tensions avec les flics, les prisonniers continuaient d’agiter leur torches lumineuses et d’hurler des slogans anti-police depuis leurs fenêtres.

Ensuite, un petit détour a été fait à la prison pour femmes d’Holloway. Le cortège a fait du vacarme avec des poubelles métalliques pour bien se faire entendre des détenues. Des engins pyrotechniques ont été lancée à deux pas des murs d’enceinte tout en scandant des slogans tels que « LA PASSION POUR LA LIBERTE EST PLUS FORTE QUE VOS PRISONS » et « FEU AUX PRISONS »..

Hambourg: Réveillon du nouvel an contre toutes les prisons

Comme lors des six dernières années, des personnes sont allées manifester pour la liberté de tous les prisonniers et contre toutes les prisons lors de la soirée de la St-Sylvestre.

Déjà en début de soirée, quelques personnes se sont rassemblées dans les parcs adjacents du centre de détention d’Holstenglacis avec de la musique, des feux d’artifice, banderole et discours pour saluer et exprimer la solidarité avec un prisonnier de l’affaire de la Breitestrasse (Pascal) et tous les autres prisonniers.

Ensuite, environ 100 personnes se sont rassemblées à la prison Holstenglacis peu avant la nouvelle année. Il y avait une banderole avec en grosses lettres “Liberté pour tous!”, avec aussi de la musique, des feux d’artifice et des slogans. Les prisonniers ont répondu par des slogans. Mais deux rangées de flics nous ont rapidement suivi et se sont positionnées à gauche et à droite de la manif. Sauf pour une annonce de ne pas lancer des feux d’artifice, ils ont mené leur triste existence.
Un texte a été lu en version légèrement abrégée et distribué comme tract.

Stuttgart: manif anticarcérale du nouvel an:

150 personnes ont manifesté à Stuttgart lors de la soirée du nouvel an, se rendant devant la prison de Stammheim. Plusieurs slogans (essentiellement communistes et prioritairement adressés aux “prisonniers politiques”) ont été criés et tagués sur les murs comme “vive la solidarité internationale”; des pétards et feux d’artifices ont égayé la marche”; De la peinture a été balancée contre une banque et un poste de police. La façade du “ministère de l’intégration du Baden-Württemberg” a été recouverte d’affiches en signe de protestation contre les politiques racistes et d’expulsions de migrants.

Turin : salut du nouvel an

En fin d’après-midi du 31 décembre un groupe de solidaires avec et sans papiers a salué avec des feux d’artifice les retenus du CIE de corse Brunelleschi. Sur le coup de minuit, à la prison des Vallette les détenus ont pu assister à un spectacle pyrotechnique et entendre les cris de liberté de ceux qui sont venus les saluer. À l’intérieur, le bruit fait par les détenus à réchauffé les esprits des solidaires qui ont répondu avec des cris et des pétards.

Ittre, Belgique Feux d’artifices contre les taules

Hier soir, pendant que tout le monde fêtait la “nouvelle année”, d’autres n’oubliaient pas que, cette année encore, la misère de la taule continue, et que certains sont toujours en train d’y moisir et d’y crever.
Des feux d’artifices et des pétards ont donc été lancés devant la prison d’Ittre en solidarité avec les prisonniers incarcérés, sous des cris de “Liberté”, “Courage”, ou encore “Brique par brique, mur par mur, détruisons toutes les prisons”, afin de leur montrer qu’il y a des personnes qui n’oublient pas toutes celles et ceux qui subissent l’enfermement.
Car personne ne peut être libre à l’ombre d’une prison, mais aussi parce que le monde dans lequel on vit ressemble toujours plus à une prison à ciel ouvert :

Crève la taule !

Ontario, Canada: Manifs bruyantes du nouvel an devant les prisons à Hamilton

Pour la sixième année consécutive, les anarchistes dans le sud de l’Ontario ont tenu des manifestations bruyantes à l’extérieur des prisons dans la région, pour montrer notre haine des prisons et le monde qui les crée, pour se montrer solidaires avec les personnes enfermées, et de construire notre force collective avec une tradition d’amusement, de manifestations tapageuses. Cette année, nous avons visité le centre de détention pour mineurs Syl Apps à Oakville et avons fait l’arrêt habituel à la prison de Barton à Hamilton.

Le centre de détention de Syl Apps, comme toutes les prisons pour mineurs de l’Ontario, est géré par une société privée qui se spécialise dans la gestion et le contrôle de la vie des jeunes. Cette prison est gérée par Kinark, qui gère également des programmes scolaires et des colonies de vacances. Cette prison, comme la prison psychiatrique récemment construite sur la montagne d’Hamilton, est à la fine pointe de la fusion des hôpitaux psychiatriques et les prison, criminalisant et incarcérant les personnes sur la base de ce qu’ils sont plutôt de ce qu’ils ont fait. Les jeunes dans cette prison ont répondu avec enthousiasme aux feux d’artifice, à l’orchestre de tambour et de solidarité, dansant, frappant sur leurs fenêtres, et faisant scintiller leurs lumières.

La prison Barton est un monument notoire de la misère humaine et de la cruauté dans le quartier  Beasley d’Hamilton. C’est sale, des conditions de surpopulation contribuent aux morts fréquentes, que les matons saisissent de façon opportuniste pour leurs propres fins politiques l’expansion du système carcéral. Les gardiens de cette prison représentent une avant-garde au sein du syndicat des gardiens de prison, soutenant les conditions répugnantes et mortelles d’emprisonnement tout en menant la charge pour un système plus avancé d’incarcération. Quatre personnes sont mortes dans la prison l’année passée, et des centaines d’autres souffrent des conséquences sanitaires désastreuses ou de la violence en raison de leur emprisonnement.

Les prisonniers de Barton s’attendent à la manif de bruit et répondent toujours avec beaucoup de cris et de bordel de l’intérieur; Malheureusement, cette année la police semble également s’ attendre davantage que dans le passé. Quelques flics sont arrivés rapidement et ont commencé à attaquer les gens qu’ils croyaient déclencher des feux d’artifice, et la bagarre a rapidement dégénéré avec l’arrivée de plus de flics, dont curieusement, le chef de la police d’Hamilton. Deux personnes ont été frappées et arrêtées, mais ont été libérées sans inculpation. Beaucoup d’autres ont été dé-arrêtés par plus de cinquante personnes à la manif, qui ont attaqué la prison avec de la peinture et ont envoyé des feux d’artifice en continu. Nous sommes heureux d’avoir mis un bon spectacle de rage collective et de résistance pour ceux à l’intérieur, qui frappaient plus fort au fur et à mesure que la confrontation s’intensifiait. […]

Happy fucking new years !

Manif bruyante anti-carcérale à Jackson (Mississipi, États-Unis)

Une manif bruyante anticarcérale à l’occasion de la soirée du nouvel an s’est tenue pour la première fois. Devant la prison du centre-ville de Jackson, des échanges entre les prisonniers et les solidaires ont été établis: les cris, le boxon sur le mobilier de la taule et les lumières scintillantes de l’intérieur ont répondu aux battements de tambours de l’extérieur. La manif a duré une demi-heure, et aucune arrestation n’a eu lieu.

Balade anticarcérale à la prison de Dortmund (Allemagne)

Au début de la soirée du Nouvel An, environ 20 personnes se sont rassemblées devant la prison dans l’est de Dortmund pour une manif inopinée. Avec des feux d’artifice et des slogans scandés comme Liberté pour tous les prisonniers, la manif a attiré l’attention des prisonniers. Un bref discours a été tenue en référence à la société carcérale et à la situation des prisonniers […]
Le contact visuel avec les prisonniers a été possible à la prison; à quelques mètres seulement des personnes incarcérés depuis le rassemblement. Les prisonniers ont poussé des cris, tendu les poings et faisant du bordel, montrant leur joie et la solidarité avec le rassemblement. Leurs cris positifs ont aussi été entendus pendant le discours. La communication de courte durée entre l’intérieur et l’extérieur n’a pas pu être empêchée par les cris des matons. Le rassemblement s’est fait sans contact direct avec les flics et il n’y a pas eu d’arrestation à signaler.
Pendant l’action, les murs de la prison ont été embellis avec des symboles et des slogans anarchistes. A la fin les gens ont souhaité une heureuse nouvelle année aux prisonniers. Nous espérons avoir au moins montrer un petit signe de solidarité et rompu le quotidien d’ennui de la prison.

 

 

Contre une société qui a besoin de prisons devant les prisons pour la Saint-Sylvestre Nous reviendrons, aucun doute.

Des anarchistes de Dortmund

Berlin, Allemagne : Récit des manifs du nouvel devant les prisons

Bien 400-500 personnes solidaires se sont rendues ensemble à la prison de Moabit lors de la soirée de la St-Sylvestre.

Déjà à 15h00, une manif partie de la S-Bornholmer Straße vers la prison pour femmes de Pankow a eu lieu. 150 personnes y ont pris part.

Le soir à partir de 22h45, on devait retourner ensemble à la prison de Moabit. Au lieu de départ de la station de métro Turmstraße, des participants se sont faits fouiller et prendre du matériel interdit. Plus de 200 personnes ont pris la direction de la prison; des slogans habituels contre les prisons ont retenti, tels que « Liberté – pour tous – les prisonniers » et « nous ne sommes pas tous là – il manque les prisonniers ». Le long du parcours, quelques pétards ont été allumés. Peu avant minuit, la manif est arrivée à la prison et des pétards et des feux d’artifice ont été lancés en direction des murs d’enceinte.

Afin d’assurer un départ en sécurité, la manif est repartie en direction de la station de métro. Sur le trajet du retour, quelques frictions avec les flics ont eu lieu. Les flics ont pris le cortège en souricière et trois personnes ont été arrêtées. Un flic dit avoir été blessé au visage par un jet de bouteille. […]

Fribourg, Allemagne: nouvel an à la prison

Dans la soirée du 31 décembre 2014 à Fribourg, environ 20 personnes ont manifesté de façon inopinée et à l’improviste pour la liberté de tous les prisonniers et contre la société répressive. Du lieu de rendez-vous à la Tennenbacher platz, la manif s’est bougée vers la prison de Fribourg. La manif était bruyante – malgré les équipements défaillants – et a été accompagnée d’engins pyrotechniques et d’oeufs de peinture. Du moins à l’entrée principale, les prisonniers pouvaient entendre la manif et la saluer en retour. La police n’a montré aucune réaction envers la manif, qui s’est dispersée après une demi-heure.

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Plusieurs discours contre la prison et son monde lors de cette manif étaient prévus mais n’ont malheureusement pas pu être tenus.

Ci-dessous, les mots du prisonnier rebelle Thomas Meyer-Falk, incarcéré depuis de nombreuses années (depuis le 8 juillet 2013 à la prison de Fribourg):

Voeux de Thomas Meyer-Falk :

Réveillon 2014. Votre geste de solidarité, avec tout ce qui est contraignant de vivre derrière ces gros murs froids, illumine comme un flambeau dans l’obscurité. On a souffert et on est mort ici aussi en 2014. Il y a eu des suicides, de nombreuses tentatives de suicide, une grève de la faim. Et pourtant, la vie continue en prison. Notamment grâce au soutien solidaire des parents proches, des copines et copains ou des compagnonnes et compagnons.  La lutte anticarcérale comprend toujours l’idée d’un renversement des rapports existants. Car une forme de société capitaliste ne se passera jamais de prisons. Celui qui se bat pour l’abolition des lieux d’enfermement en aimerait aussi une autre, à savoir une société libre. Vos manifs devant cette taule sont perçues avec enthousiasme par ceux qui vivent ici. Car vous nous montrez que nous ne sommes pas seuls ici. Qu’il y a des personnes qui refusent les prisons.

Salutations solidaires et du fond du coeur ! Pour une année 2015 de bonne santé, colorée, pleine de vie et libre ! Pour une société sans prisons !

Thomas Meyer-Falk.

Saluts du nouvel an à la prison de Uelzen (Allemagne)

Le 31 décembre 2014, environ 40 personnes ont manifesté spontanément devant la prison de Uelzen contre la société carcérale. Sur les murs au loin, il y avait des slogans, des feux d’artifice et des expressions de solidarité en plusieurs langues. Une banderole disait “Liberté pour tou-te-s”. A travers le rempart du mur de la taule, il y avait une bonne vue sur l’enceinte et les prisonniers ont rendu la pareille aux salutations par du vacarme et des signes. Quelques minutes après l’arrivée à la taule, une patrouille apparaissait mais observait les événements à distance. Après un quart d’heure l’action était finie, les premiers véhicules de police apparaissaient mais toutes les personnes ont pu quitter les lieux sans entrave et sans contrôle d’identité.

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Sources : indymedia, brèves du désordre, macerie, le chat noir émeutier, c’est déjà tout de suite

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